Bonjour les gens ! Désolée ce chapitre-là a mit un peu plus de temps à venir parce qu'il est assez différent des autres. Premièrement, il est beaucoup plus long (26 pages au lieu de 8) donc si vous trouvez que c'est trop long et du coup pas agréable à lire je pourrais couper en deux.
C'est un chapitre assez spécial parce qu'il raconte le dépucelage (désolée j'ai beau chercher je vois pas d'autres mot, j'parle comme une charretière il paraît) des personnages (sauf les puceaux of course). Donc je me suis cassée la tête pour faire des couples qui soient originaux au maximum (j'ai pas trop réussi mais c'est pas grave) tout en respectant certaines règles à savoir :
Pas de pédophilie, le perso le plus jeune doit avoir 15 ans minimum.
Pas d'inceste (même pas de demi inceste).
Eh ben mine de rien, elles plombent plein de possibilités ces deux règles à la con, mais pas grave j'ai fait avec le reste.
Akari : Espèce de sale TORDUE !
Et apparemment ça ne plaît pas à tout le monde.
Luciole : Moi je m'en fous.
Akira : T'es pourtant le plus à plaindre.
Luciole : … Ah ?
Donc voilà ce chapitre est assez bizarre, du coup je ne sais pas si c'est mon préféré ou une énorme erreur. Il n'a pas une influence énorme sur la suite de l'histoire, donc si il ne vous plaît vraiment pas je pourrai toujours le supprimer.
Je mets un vrai avertissement cette fois : Couples yaoi mais pas de lemon (j'suis une quiche pour les lemons c'est impressionnant, donc aucune description désolée les pervers en puissance)
Voilà voilà, je ne vous cache pas que je stresse à mort.
RAR :
Lady killer : Hihi merci pour ta review, contente que le chapitre t'aie plu ! Sûr que dans ce chapitre, Luciole il l'a risquée plusieurs fois sa peau, faut qu'il apprenne quand la fermer… N'empêche j'aime beaucoup ton idée de plein de pitits Luciole junior qui titillent des chenilles, ça ferait super film d'horreur à tendance érotique guahahahaa… Roh ça donne des envies de fic ça… mais le problème se pose, qui serait la mère des Luciole Junior ? En tout cas merci encore pour ta super review, j'espère que la suite te plaira O ma Grande Pretresse de Lulu, j'ai essayé d'arrêter de réfléchir plus de cinq minutes à un sujet, c'est fou ce que ça détend ! Merci ta secte a éclairé ma vie !
Kanzen : Merchi pour ta review, j'espère que la suite te plaira ! Pour le titre je ne vais pas le changer tout de suite, je sais pas trop j'hésite avec « pauvre tâche »… Dans ce chapitre on voit pas trop Marisu se faire taper mais t'inquiète pas qu'elle aura droit à de trèèès belles raclées dans les chapitres suivants. Et sinon pour les gâteaux apéros ça passe super bien, mais après t'as les articulations qui croustillent j'te préviens.
I Wish I Was Her : Merci beaucoup pour ta review ! Waah j'suis toujours toute flattée par tes reviews ça me fait trop trop plaisir j'suis vraiment contente que ma fic te plaise ! Et ma façon d'écrire en plus que moi je trouve confuse et plate. En tout cas j'espère que la suite te plaira.
Princesse d'Argent : Merci pour ta review. Ouais Akari c'est la meilleure, t'façon les psychopathes sont les meilleurs MUHAHAHAHAAHAHAHAHAHAH… hem pardon je m'emporte… Enfin bref, je suis contente que ma fic te plaise, j'espère que la suite te plaira.
Ithilwilwarin : à chaque fois que j'écris ton pseudo, j'ai une peur panique de me planter du coup je vérifie 15 fois que j'ai bon, très joli pseudo d'ailleurs en passant. En tout cas merci pour ta review, désolée de t'avoir déçue O ma sœur du clan des psychopathes en puissance, mais dans ce chapitre tu seras peut-être un peu plus satisfaite : de la baston, des morts, du sexe, des bras qui voltigent… Par contre tu vas pas être contente, t'as un passage de 8 pages où Luciole se fait appeler Keikoku (flash back chez nos amis les mibu oblige) mais moi non plus j'aime pas Keikoku, c'est moche, il a bien fait de changer de nom. Et j'ai pas peur de ton intervenante Mibu Midori, paske moi pour me protéger j'ai une super Mary Sue aussi féroce et cruelle qu'une tondeuse qui vient d'être branchée sur du 2000 volt… muhahahahahah ! J'espère que la suite te plaira.
Yuya : Merci pour tes reviews, j'espère que la suite te plaira. Les adjectifs cumulés c'était fait exprès, pour se moquer de la super puissance des Sacrés du Ciel sur laquelle on s'extasie à chaque fois qu'ils sortent leur sabre, mais je ne le ferai plus, ou très peu, en pointe d'ironie quoi Le problème, c'est que je ne sais pas trop faire dans la subtilité… enfin j'essayerai.
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Voilà voilà j'ai fait le tour, je rappelle qu'il y a du yaoi dans ce chapitre… euh plutôt du shonen-ai en fait vu que ça reste du tout public.
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Bonne lecture.
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« Désolé !
- Range-toi, tu gènes !
- Ton bras est par terre. »
C'était la même chose à chaque bataille, depuis qu'Akari leur avait ordonné de blesser Marisu, ses coéquipiers des Quatre Sacrés du Ciel mettaient beaucoup d'ardeur à lui obéir.
Bien sûr, ils faisaient tout pour faire croire à leur bonniche qu'ils la frappaient par erreur, ce qui n'était pas trop difficile étant donné que celle-ci avait la sale habitude de foncer tête baissée dans une bataille, le sabre en l'air avec la ferme intention de tuer tout ce qui bougeait.
La jeune fille n'avait pas encore encaissé sa cuisante défaite contre le plus jeune des Sacrés du Ciel, qui était aussi le plus faible d'ailleurs. Elle voulait leur prouver sa valeur, leur montrer qu'elle était tout de même forte et qu'elle pourrait leur être d'une aide précieuse lors des combats.
Malheureusement pour elle, quand les Sacrés du Ciel avaient le temps de charcuter quinze personnes, elle tentait vainement de venir à bout de son premier adversaire. Généralement, ce premier adversaire était en fait son unique adversaire, et il était tué par une des attaques meurtrières d'un des légendaires samouraïs.
Au début, les guerriers avaient eu un peu de scrupules à frapper leur servante, après tout elle ne leur avait rien fait. Mais l'apprentie guerrière était tellement chiante, énervante, saoulante, qu'ils finirent par prendre énormément de plaisir à la blesser « par erreur » à chaque bataille. Au début, elle n'avait que quelques égratignures, mais au fur et à mesure des combats, ses blessures étaient devenues plus graves.
« Tiens, ton bras », dit Luciole d'un ton neutre en lui tendant le membre arraché.
Ça, c'était un coup d'Akira. Hier soir, la bonniche lui avait fait tout un speech pour le convaincre de se laisser analyser. Elle avait en effet entendu parler d'une nouvelle science appelée la « psychologie » qui permettait de soigner l'esprit des gens en les faisant parler et en analysant leurs paroles. Elle semblait trouver qu'Akira était le patient idéal pour sa petite expérience, c'est vrai que d'un point de vue extérieur, il pouvait sembler légèrement névrosé. Mais bon, quand on a perdu toute sa famille dans un massacre, qu'on est recueilli par le plus fort des hommes qui nous entraîne à devenir super fort, qu'à même pas 14 ans on a déjà des centaines de morts sur la conscience, et que pour couronner le tout on voyage avec une brute épaisse qui veut dominer le monde, un mou du cerveau complètement à l'ouest et un travelo qui se mêle toujours de ce qui ne le regarde pas, il y a de quoi devenir dingue !
Akira avait très mal pris les remarques de Marisu et n'acceptait pas qu'on le traite de fou. Il était saint d'esprit, bordel de merde ! C'est pour ça que lors de cette bataille, il avait, sans le faire exprès bien sûr, raté sa cible et balancé son « rêve glacé d'une nuit d'été » (ou un nom bateau du style) en plein sur son alliée.
« Merci, répondit chaleureusement la manchote au mibu qui lui rapportait son bras.
- Oh ma pauvre chérie ! S'écria Akari, faussement paniquée. Tu dois vraiment beaucoup souffrir ! J'espère que celui qui t'a fait ça a eu une mort particulièrement douloureuse !
-En fait c'est Akira qui s'est un peu trompé de cible, ce n'est pas de sa faute vraiment… Mais c'est tout de même étonnant, lui, Bontenmaru et Luciole me touchent sans cesse par erreur. Comment se fait-il que les plus puissants guerriers du pays ne savent pas viser ?
- … C'est sûrement dû à l'adrénaline, ils sont trop excités pour bien viser, répondit la shaman très légèrement mal à l'aise. Viens par là, je vais te soigner. »
Marisu était du genre à toujours voir les choses du bon côté. Elle se faisait tabasser en combat par ses compagnons, d'accord, mais ces blessures lui permettaient de passer un agréable moment en compagnie d'Akari, avec qui elle avait noué les liens d'une amitié très forte. Elle faisait entièrement confiance à la shaman (peut-être qu'elle serait moins confiante si elle apprenait que c'était sa grande amie qui ordonnait aux autres de la frapper), pendant que celle-ci la soignait, elle se laissait aller à lui raconter tous ses petits secrets. Au début, c'était la shaman qui le lui demandait, elle prétendait que c'était nécessaire pour que la magie opère. Puis, avec le temps (trois jours très précisément), Marisu en était venue à se confier d'elle-même, et à raconter bien plus qu'un seul secret à son amie.
Les deux copines avaient aussi de grandes conversations de filles, elles parlaient chiffon, maquillage, mais jamais encore elles n'avaient parlé de mecs. Pas jusqu'à aujourd'hui.
« Dis, Akari, commença la plus jeune. Ça fait longtemps que tu voyages avec Kyo et les autres ?
- Je crois que ça va bientôt faire un an et demie, mais je suis la dernière à avoir rejoint le groupe, ils se connaissent depuis plus longtemps. Bonten est le plus vieux compagnon de Kyo, ils sont ensemble depuis trois ans, ensuite ils ont trouvé Akira, il y a trois ans aussi je crois, et pour finir Luciole les a rejoint il y a deux ans.
- Et ça ne te pose pas de problème, ton manque d'ancienneté au sein du groupe ?
- Non, je suis La Magnifique Akari, la reine des Sacrés du Ciel et la future épouse de Kyo, même si je ne suis dans leur groupe que depuis un an et demie, je les domine tous ! A part Kyo bien sûr, il est trop adorable pour être dominé.
- Et tu connais tous les détails de leur vie privée ?
-Oui, pourquoi ? Il y a quelque chose que tu voudrais savoir ?
- Euh, en réalité je… » balbutia la jeune fille, le rouge aux joues.
Marisu ne savait pas comment aborder le sujet, elle avait peur que sa curiosité ne soit trop mal placée.
« Est-ce que tu connais leur vie… euh…sexuelle ?
- Comment ça ? S'étonna la shaman.
- Il y a quelques jours, quand je me suis battue contre Akira, Bonten le charriait sur le fait qu'il en pincerait pour Kyo alors je me demandais si… enfin je n'ai rien contre tu sais, mais je me demandais si tes coéquipiers étaient hétéros ou bien gay ? »
Marisu avait beau dire qu'elle n'avait rien contre, elle semblait tout de même gênée. Akari était déçue par la réaction de son amie, il ne faut pas oublier que la Sacré du Ciel était en réalité un homme avec tous les attributs naturels. Alors si l'apprentie guerrière avait un problème avec l'homosexualité, elle avait un problème avec elle.
« Ca ne te gênerais pas un peu, l'homosexualité ? Demanda la shaman.
- Non pas du tout ! Un de mes très bons amis était gay.
- Etait ? S'étonna le travesti.
- Oui, il est mort. Je l'ai tué, moi toute seule ! Annonça Marisu avec orgueil.
- Pourquoi ? Quand même pas parce qu'il était gay ?
- Non, je l'ai tué parce qu'il couchait avec un autre homme, répondit joyeusement la jeune fille.
- Donc tu l'as tué parce qu'il était gay.
- Non ! C'est juste que l'homme avec qui il couchait, c'était mon petit ami ! Alors je les ai tués tous les deux, et j'ai balancé leurs corps dans le puits du village, là où tout le monde vient s'approvisionner en eau ! Expliqua fièrement la fille. Oh surtout ne me juge pas mal, je sais que j'ai très mal agi, mais c'était sous le coup de la colère. J'aimais tellement cet homme, j'aurais donné ma vie pour lui, alors quand je les ai vus ensemble, je suis devenue folle. Mais je regrette, tu sais, je donnerai n'importe quoi pour les ramener à la vie ! »
Akari était sceptique. Une fille qui regretterait son crime n'irait pas en parler avec autant de désinvolture et d'un air aussi fier. Peut-être qu'elle en tirait de la fierté parce que c'étaient les deux seules personnes qu'elle ait jamais réussi à buter, vu son niveau en combat ça serait une bonne explication. Enfin, la shaman pouvait comprendre son amie, elle aussi serait prête à tuer pour Kyo, mais jamais elle ne pourrait tuer Kyo lui-même. Pourtant, si Marisu avait tué son grand amour, elle devait encore ressentir quelque chose pour lui, alors pourquoi semblait-elle s'intéresser à Luciole ?
« Et il s'appelait comment, ton grand amour ? La questionna Akari.
- Je ne m'en souviens plus, dit la jeune fille d'un ton toujours aussi joyeux.
- Mais c'était ton grand amour.
- Oui, mais c'était il y a longtemps, j'en ai eu d'autres depuis.
- Mais un grand amour ça ne se change pas toute les deux semaines ! Quand tu aimes vraiment quelqu'un à fond, tu restes amoureuse de cette personne pendant très longtemps, même si elle est morte ou si elle t'a jeté ! S'énerva la shaman.
- Comme c'est beau, s'extasia la fille. C'est ce que tu ressens pour Kyo ?
- Bien sûr, et c'est aussi ce que lui ressent pour moi ! Nous sommes faits l'un pour l'autre, et on finira par se marier quand j'aurai réussi à le frapper au visage !
- Alors Kyo est hétéro ? »
Akari ne répondit pas immédiatement, stupéfiée par la connerie de la jeune fille. Bien sûr que Kyo était hétéro ! A chaque fois qu'ils s'arrêtaient dans une auberge pour dormir, il exigeait qu'ils aillent dans un bordel, et quand il n'y avait pas de bordel il voulait qu'on lui trouve des femmes pour la nuit ! Elle croyait quoi, cette crétine ? Que leur chef voulait de la compagnie féminine pour se confier et parler de ses états d'âmes ? Cela faisait maintenant deux semaines que Marisu voyageait avec eux, ils s'étaient arrêtés dans deux bordels et elle n'avait pas fait le rapprochement ?
Et puis, c'était justement ça le problème. Si le démon avait été un peu plus ouvert d'esprit, peut-être que lui et Akari seraient déjà ensemble, mais il était trop borné et ne voulait coucher qu'avec des femmes ayant un corps de femme ! Cependant le travesti savait qu'un jour, il réussirait à le séduire, ils se marieraient et auraient beaucoup d'enfants… enfin en tout cas ils essayeraient.
« Oui, Kyo est hétéro, répondit finalement la shaman.
- Et il t'a déjà raconté sa première fois ?
- Non, Kyo ne parle pas beaucoup de sa vie, malheureusement. »
Mais en exclusivité pour vous, lecteurs, voici le fameux récit du dépucelage du grand Kyo aux Yeux de Démons, le mec aux mille victimes !
Flash backC'était, mine de rien, il n'y a pas si longtemps que ça. Kyo venait tout juste d'avoir 16 ans, et comme d'habitude, au sein du clan mibu, tout le monde s'en foutait parce qu'il était haï de tous. Seul un mioche qui lui traînait dans les pattes depuis déjà pas mal de temps s'en souciait, un certain Kyoshiro.
« Dis, Kyo, tu veux quoi pour ton anniversaire ? J'ai de l'argent je peux te faire un beau cadeau !
- Du saké.
- Mais enfin Kyo, tu es encore trop jeune pour boire du saké, c'est interdit de boire de l'alcool quand on est mineur !
- M'en fous, du saké.
- Mais du saké ça ne durera pas longtemps, alors que si je t'offre quelque chose qui ne se boit pas, tu pourras le conserver plus longtemps.
- Des ramen.
- Mais c'est pareil ! Une fois que tu les auras mangé, il ne te restera rien ! Trouve une idée de cadeau qui ne se mange pas, ne se boit pas, et ne se fume pas !
- Une femme.
- Hein ? Kyoshiro n'était pas sûr d'avoir compris.
- Trouve moi une femme pour la nuit. Je ne la mangerai pas, je ne la fumerai pas, et j'en garderai un très bon souvenir, sauf si elle est très laide.
- Mais tu veux faire quoi avec une fille ? » Demanda naïvement le gamin.
A l'époque Kyoshiro avait seulement 8 ans, il n'était donc pas au courant des choses de la vie. Kyo, peut-être par soucis de préserver l'innocence du mioche qui lui collait aux basques, ne répondit pas.
Le garçon se mit finalement en quête d'une jolie fille à ramener à son ami avant la tombée de la nuit. Cette quête, pensait-il, ne serait pas trop difficile à mener à bien. Si le clan mibu regorgeait de beaux mecs, il devait aussi y avoir de belles filles (mais étrangement les nanas, belles ou pas, sont assez bien cachées dans le manga).
Comme Kyoshiro ne savait pas ce que son ami voulait faire avec une fille, il se dit que l'âge ne serait pas un problème. C'est pourquoi il alla directement à l'endroit où il serait sûr de trouver une personne de sexe féminin, le salon de beauté.
A l'entrée, il rencontra une petite fille qui ne devait pas être beaucoup plus vieille que lui en tenue d'infirmière.
« Salut ! La salua Kyoshiro. Tu voudrais bien me rendre un service s'il te plaît ?
- Oh mais oui, je ne refuse jamais d'aider un joli garçon, répondit la gamine.
- Super, aujourd'hui c'est l'anniversaire de mon ami, et il veut que je lui offre une fille pour la nuit, tu veux bien être cette fille ?
- Vraiment ? Chic chic chic ! S'exclama la petite fille toute excitée. Ça fait 12 ans que j'attends ce moment ! Je vais enfin devenir une femme ! J'accepte mais à une seule condition.
- Bien sûr, que veux-tu ?
- Je veux que tu m'embrasses avant de m'emmener voir ton copain, et pas de triche, hein ? Un vrai bisou avec la langue ! » Dit la fillette.
Kyoshiro était encore chaste, pur et innocent, il ne deviendrait un pervers notoire que quelques années plus tard, le tempspassé avec Kyo aidant. Il n'avait encore jamais eu ce genre de contacts avec une fille, il était tout timide et il ne voulait pas que son premier baiser soit avec une espèce de nymphomane déguisée en infirmière. C'était un coup à rester traumatisé toute sa vie et à devenir une espèce de psychopathe schizophrène tentant d'assassiner son meilleur ami pour lui avoir fait subir une telle torture mentale. C'est pour cela que, bien qu'il soit très attaché à Kyo et qu'il aie très envie de lui faire plaisir, il prit la fuite devant la nympho pré-pubère qui s'approchait dangereusement de lui.
« Pff, encore un beau garçon qui s'enfuit devant moi, se lamenta la gamine quand le garçon fut parti. Je vais finir par croire que j'ai un problème ! En tout cas ça devient grave, j'ai 12 ans et je n'ai pas encore eu de petit copain alors que le clan mibu grouille de beaux mâles ! »
C'est sur ces paroles bien tristes que nous quittons la petite Saishi, qui finirait, trois ans plus tard, par attirer un certain Taihaku dans ses filets mais ça c'est une autre histoire.
Bref, revenons-en à Kyoshiro. Le petit garçon était désespéré, il avait fait le tour de la ville basse sans trouver une seule fille. Mais où pouvaient-elles être planquées ? A croire que le clan mibu était un clan exclusivement masculin, pas étonnant que le nombre des naissances diminue chaque année.
Désespéré, le futur super méchant qui tuerait Kyo quelques années plus tard… oh zut j'ai révélé la fin de l'histoire, faites comme si vous n'aviez rien lu. Bref, le gamin alla traîner du côté du palais du yin et du yang dans l'espoir de trouver une belle fille là-bas. Après tout, peut-être que le roi rouge gardait toute les jolies femmes pour lui. Il entra donc dans le palais (eh ouais, c'est beaucoup plus simple d'entrer dans le palais du yin et du yang quand on n'y va pas en clamant haut et fort qu'on va casser la gueule à l'ex roi rouge), et croisa quelques soldats, des gardes impériaux (dont une seule fille, qui avait les épaules aussi carrées que Bonten) mais il ne trouva pas de femme potable pour son cher ami Kyo.
La nuit commençait à tomber (ben oui, pour faire tout le tour du clan mibu ça prend du temps, même sans combattre tous les 10 mètres), il retourna donc auprès de celui que l'on surnommait « l'enfant du démon », dépité.
« Je suis vraiment désolé, dit-il à son copain. J'ai cherché toute la journée, mais je n'ai pas été capable de trouver une seule femme potable pour toi. Il y avait bien une nympho et une armoire à glace mais… Ecoute, comme j'ai été incapable de te faire un cadeau, je m'offre à toi en échanger de la femme que je n'ai pas pu trouver !
- … »
Le démon était consterné. Il n'avait pas été surpris de voir revenir le mioche bredouille, ça faisait bien longtemps qu'il s'était rendu compte que les femmes étaient rares au sein du clan, mais jamais il n'aurait pensé que Kyoshiro lui ferait une proposition aussi malsaine.
« Alors, qu'est-ce que tu en dis ? Je pense être tout à fait capable de faire la fille ! Dis-moi, pourquoi tu voulai être avec une fille ? Tu voulais qu'elle fasse quoi ? Je le ferai à sa place ! »
En voyant le môme s'agiter devant lui, Kyo eut soudainement très mal au crâne et une envie irrépressible de s'entraîner au mizuchi sur une cible mouvante. Est-ce que ce gamin se rendait seulement compte de ce qu'il était en train de lui proposer ?
« Alors ? Tu veux bien ?
- … Je me tire, dit simplement le démon.
- Hein ? Mais pourquoi ? Parce que je t'ai déçu ? Je t'assure que je remplacerai la fille que tu voulais du mieux que je pourrai !
- Arrête de dire des choses comme ça ou je vais me sentir obligé de te tuer, le menaça Kyo. Si je me tire, c'est uniquement parce que j'en ai envie. Ça fait longtemps que j'y pense, il faudrait que je rejoigne Muramasa qui s'est tiré il y a quelques jours pour continuer mon entraînement. En plus, il n'y a pas de femmes ici et les mibu ne me laissent pas boire leur saké sous prétexte que je suis trop jeune.
- Mais c'est dangereux le monde extérieur ! Tu vas te faire tuer !
- Tu parles, un jour je serai reconnu comme l'homme le plus fort, alors ce ne sont pas de simples voleurs qui vont me faire peur.
- Tu vas me manquer, mais je suis sûr qu'un jour on se reverra, on restera les meilleurs amis du monde ! » Lui promit le garçon.
Le démon ne dit rien, il ressentait de plus en plus le besoin de mettre un maximum de distance entre lui et Kyoshiro, ce mioche commençait à franchement lui taper sur le système. Mais au fond de lui, Kyo était un peu touché par les paroles du plus jeune, peut-être qu'une petite partie de lui appréciait le gosse.
« Dis, t'es sûr que tu ne veux pas que je fasse la fille ?
- Lâche-moi. »
Comme ils étaient mignons ces deux-là, malgré leur énorme différence d'âge ils s'entendaient déjà bien. Qui aurait cru que quelques années plus tard, ils se battraient à mort et que le plus grand Samouraï du monde se ferait latter par une lavette même pas capable de l'achever ? Et qui aurait cru que de meilleurs amis, ils seraient passé au stade d'ennemis, puis à celui de personnalités schizophrènes se partageant le même corps ? La vie est parfois étrange…
Enfin bref, ce soir-là Kyo aux Yeux de Démons quitta le clan mibu, il n'y revint que des années plus tard pour récupérer son corps que son ex-meilleur ami avait trouvé très spirituel de lui voler, et aussi accessoirement pour sauver la vie de la potiche qui lui servait de serviteur n°1, mais qu'il aimait bien quand même (peut-être parce qu'elle gagnait assez de fric pour payer son saké, ou parce qu'il gardait l'espoir qu'elle finisse par grossir des seins).
Une fois qu'il eut rejoint le monde extérieur (on passe les quelques dizaines de combats avec les créatures méchantes de la forêt et Nobunaga aussi qui passait par là en touriste), le jeune homme se sentit très déçu.
Il en avait tellement entendu parler, du monde extérieur, qu'il s'était attendu à quelque chose d'un peu plus… différent. Le monde des humains ressemblait vraiment beaucoup à celui des mibus qui était pourtant sensé être divin, pas étonnant que Muramasa se soit fait la malle. Quitte à choisir entre deux mondes identiques, autant aller dans celui où on trouve facilement des femmes et du saké.
Alors qu'il marchait, plongé dans ses pensées, Kyo fut tiré de sa rêverie (on peut parler de rêverie dans son cas ?) par une très belle femme assise au bord de la route.
Elle était grande, brune, avec des mensurations de rêve. De quoi faire fantasmer n'importe qui.
« Bonjour, fit la jeune femme quand le démon s'approcha d'elle.
- …
- Tu n'as pas l'air très bavard, est-ce que tu voyages seul ?
- …
- Je vois, tu dois sûrement être trop impressionné par ma beauté pour parler… Je m'appelle Okuni, je viens d'Izumo, et toi qui es-tu ? »
Le jeune homme ne répondit pas, il se méfiait de cette fille. Okuni, quant à elle, était subjuguée par la beauté du guerrier qui lui faisais face. Elle était du genre à se servir des hommes pour obtenir des informations, mais là c'était différent. Ce garçon était tellement beau qu'elle savait qu'elle n'aurait aucun mal à en tomber follement amoureuse, elle avait déjà du mal à détacher son regard de ses yeux anormalement écarlates. Etrange, serait-il une sorte de drogué ? Non, mieux, un démon. Oui, c'était un beau et fougueux démon qu'elle avait en face d'elle. Il était certes un peu plus jeune qu'elle, mais qui s'en souciait ? Elle voulait absolument le mettre dans son lit.
Quand la femme étrange lui fit des avances sans aucune subtilité, Kyo décida de mettre un peu sa méfiance au placard (mais il garda son sabre à portée de main, on ne sait jamais). Peut-être que si il avait su qu'après cette nuit, l'informatrice lui collerait aux basques et le harcèlerait constamment, il l'aurait repoussée, mais Okuni n'avait pas l'air d'une cinglée obsédée par les hommes, alors il se laissa aller.
Après tout, même si tout le monde s'en foutait, c'était quand même le jour de son anniversaire.
fin du flash back
« Je me demande bien quel genre de fille était la première fois de Kyo, fit Marisu, pensive.
- Sûrement un laideron, répondit Akari, hargneuse. Généralement les garçons se font dépuceler par une mocheté qui a l'âge d'être leur mère, il n'a pas du déroger à la règle, le pauvre petit chéri.
- Et toi, Akari ? Tu es hétéro ? »
La shaman se retint de frapper son amie, quelle gourde franchement.
« Si je passe mon temps à dire que j'aime Kyo et que je vais me marier avec lui, ça veut bien dire que j'aime les hommes tu ne crois pas ?
- Euh oui excuse-moi, je suis si idiote parfois ! Heureusement que ça ne m'arrive pas tout le temps ! Et toi ta première fois, c'était comment ?
- Ma première fois ? C'était magique ! A l'époque j'étais une princesse retenue dans un grand château par d'affreux guerriers qui se prenaient pour des dieux et voulaient dominer le monde grâce à mon pouvoir. J'étais très seule et très malheureuse à cette époque, mais heureusement, j'avais un ami.
- Un autre prisonnier ?
- Non, un des méchants guerriers qui voulaient dominer le monde, mais bon il était sympa. Un soir, alors que les méchants m'avaient cruellement torturé et que j'étais au plus mal, mon ami est venu me voir. Il m'a réconfortée, m'a promis de me faire sortir de cette prison infâme, et de fil en aiguille nous nous sommes rapprochés et on a fini par s'embrasser… et ce sont les seuls détails que tu auras.
- C'est trop romantique, il était beau ?
- Oui, très beau, mais on ne voyait que la moitié de son visage, il portait une sorte de masque en cuir sur le côté droit de son visage.
- Et il a fini par t'aider à t'évader ?
- Non, je me suis débrouillée toute seule en tuant tous les gardes qui se mettaient sur mon chemin ! » Expliqua en riant la Sacré du Ciel.
La shaman ayant souvent tendance à déformer la vérité, voici la vraie version.
Flash backCela faisait maintenant plusieurs mois qu'Akari avait rejoint le clan mibu et elle ne s'en plaignait pas. Les mibu la traitaient bien, quelques jours auparavant ils lui avaient même offert un super jouet, un œil qui transformait n'importe qui en poussière ! Bon d'accord, l'œil était greffé sur sa main et esthétiquement, c'était affreux, mais il suffisait de mettre un gant et personne ne s'en rendait compte.
Elle n'était pas la seule shaman a avoir rejoint les mibu, il y avait aussi un frère et une sœur : un certain Nozomu et une fille nommée Sakuya qui était légèrement maladroite (du genre à se prendre le seul et unique poteau peint en rouge dans un couloir blanc large de 5mètres). Akari ne les connaissait pas très bien, mais elle les trouvait sympathiques.
Les shamans avaient un statut particulier au sein du clan mibu. La plupart d'entre eux étaient humains et rejoignaient le clan de leur propre chef (pour décider de le quitter quelques années plus tard). De ce fait, ils avaient des privilèges.
Premièrement, ils vivaient tous dans le palais du Yin et du Yang, on n'allait quand même pas laisser des gens aussi précieux se mélanger aux troufions de la ville basse !
Deuxièmement, ils étaient libres d'aller où ils voulaient, tant que ça restait en terre mibu… et que des gardes les accompagnaient.
Troisièmement, ils côtoyaient les grosses pointes du clan, à part bien sûr le roi rouge qui ne se montrait qu'à ses quatre conseillers.
Quatrièmement, ils avaient leur propre appartement très luxueux avec piscine, télé avec le satellite, un ordinateur dernier cri avec l'ADSL… comment ça, ça n'existait pas au 17e siècle ? Bon, alors ils avaient simplement de grands lits confortables, plein de bouffe, des servants, une grande et belle salle de bains etc.
Bref, Akari n'avait vraiment pas de quoi se plaindre, sa vie au sein des mibu était vraiment des plus enviables. Elle passait la plupart de ses journées a travailler avec Hishigi, elle le trouvait vraiment très beau et sympathique, peut-être commençait-elle à avoir un faible pour lui.
Malheureusement pour elle, son expérience avec les hommes était proche de zéro. Ils la fuyaient tous lorsqu'ils apprenaient sa vraie nature. C'était bien ça le plus gros problème, selon elle, avec le travestissement. Les hétéros pouvaient être attirés par elle au départ, mais ils prenaient la fuite quand ils se rendaient compte que ses seins étaient en réalité des brioches, fous de rage et écœurés d'avoir été trompés de la sorte. Quant aux gays, ils n'étaient tout simplement pas attirés par elle. Le déguisement de la shaman était trop bien réussi pour que les gens se rendent compte qu'il s'agissait en réalité d'un homme. Les homos n'étant pas attirés par les femmes, ils n'étaient pas attirés par Akari qui y ressemblait beaucoup trop.
Elle ne plaisait à personne, c'est pourquoi il lui arrivait parfois de maudire ses parents qui l'avaient élevée comme une fille. Jamais elle n'avait eu de relation stable avec un garçon, jamais elle n'avait eu de rapport sexuel avec un homme, elle allait bientôt avoir 17 ans et ça la désespérait.
De temps en temps, le plus souvent quand Hishigi était occupé, Akari allait se balader hors du palais pour… apprécier le paysage en toute innocence. Bon, d'accord, elle adorait se promener du côté des bains publics, avec une paire de jumelles, mais ses intentions n'en étaient pas moins pures et innocentes.
Ce jour-là, les hormones de la shaman la démangeaient encore plus que d'habitude, (c'était peut-être dû au fait qu'elle avait surpris Hishigi quand il sortait de sa douche), c'est pourquoi elle prit le chemin des bains publics, une paire de jumelles et un sandwich sous la main (ben oui, mater ça creuse).
Elle s'installa à son poste d'observation favori, juste au-dessus du vestiaire des hommes, et resta une bonne heure à se rincer l'œil sans qu'on ne vienne lui demander des comptes. Il y avait pas mal de beaux garçons cet après-midi là, ce qui n'aidait pas forcément les hormones de la shaman à se calmer.
« Qu'est-ce que vous faites ici ? »
Une voix la tira de sa contemplation. Deux hommes se tenaient devant elle, un gamin qui devait avoir un an de moins qu'elle, et un adulte, une espèce de hippie bizarre avec des lunettes de soleil et les mots « paix » et « amour » écrits sur son pantalon. C'était le plus jeune qui avait parlé, la shaman pensa vaguement qu'elle l'avait déjà vu quelque part.
« Bonjour messieurs ! S'exclama chaleureusement Akari. J'étais en train d'admirer la beauté des terres mibu, vu d'en haut, c'est encore plus impressionnant ! A l'image du clan, en somme.
- Oui c'est vrai que les mibu sont divins… Rah n'essayez pas de m'embobiner, ne changez pas de sujet ! Vous étiez en train d'espionner les hommes dans les bains publics ! C'est indigne d'une femme ! Vous faites honte au clan !
- Cool, Shinrei, l'interrompit le plus vieux. Calme toi mon vieux, c'est pas parce que tu viens d'intégrer les 5 planètes qu'il faut te prendre autant au sérieux et fliquer tout le monde.
- Mais… C'est une honte ! Les mibu sont des dieux, ils ne devraient pas se comporter de la sorte !
- Ah mais je ne suis pas une mibu ! Répondit la shaman, souriante. Je suis une shaman, j'ai rejoint les mibu il y a deux mois, je m'appelle Akari, enchantée !
- Et en plus tu n'es pas une mibu ? Tu n'es qu'une minable ? Pff, on laisse vraiment entrer n'importe qui dans le clan, c'est une honte », râla le jeune homme.
Akari tiqua. Elle était d'un caractère chaleureux et sympathique, elle était vraiment très douce et patiente, mais quand on l'insultait, elle pouvait se mettre légèrement en colère.
Ainsi, le dénommé Shinrei se retrouva 10 mètres plus loin, avec deux yeux au beurre noir et un bras en miettes. Le hippie décida d'intervenir en voyant que la shaman continuait à s'acharner sur son coéquipier des Cinq Planètes.
« Eh, calme toi, la violence ne résout rien, fit-il. Et j'ai besoin de lui en un seul morceau.
- Je ne suis pas une minable, gronda-t-elle, son bâton tendu prêt à s'abattre de nouveau sur le jeune homme.
- Il ne faut pas l'écouter, poursuivit le hippie. Il est très fier de faire partie du clan alors parfois il s'emporte un peu. »
Akari n'était pas stupide, elle savait que tuer un membre des 5 planètes risquait de rendre son séjour parmi les mibu nettement moins agréable. Mieux valait s'arrêter là, le jeune homme avait de toute façon compris la leçon.
« Je m'excuse, je crois m'être un peu emportée, fit-elle l'air faussement gênée.
- C'est pas grave, mais la violence ne résout rien, souviens-t'en à l'avenir, les mauvaises ondes me troublent. Répondit le hippie. Je m'appelle Chinmei.
- Comment ça c'est pas grave ? J'ai une mission à remplir aujourd'hui, comment je vais faire avec ces blessures ? Intervint le blessé.
- Je peux te soigner si tu veux, mais ça te coûtera un secret, proposa la shaman.
- Vos mauvaises ondes me donnent mal à la tête, faites l'amour, pas la guerre ! Je m'en vais, fit Chinmei avant de s'évaporer.
- Tu me blesses et ensuite tu veux te faire payer pour me soigner ? C'est de l'arnaque ! Et de toute façon je n'ai aucun secret. »
Aucun secret ? Akari ne pouvait pas y croire, tout le monde cachait les choses les plus honteuses de leur existence, et elle était là pour découvrir ces choses et les étaler à la face du monde ! Sa mission était sacrée ! (en fait elle nourrissait plutôt sa curiosité maladive mais bon…) Ce garçon avait forcément des secrets, même si c'étaient des choses sans grande importance, et la shaman était bien déterminée à les découvrir.
« Tu mens, tout le monde a des secrets.
- Je ne mens pas, je n'ai aucun secret, répliqua le jeune homme très sincèrement.
- Tu ne caches vraiment rien ? Pas une fois où tu te serais enfermé dans ta chambre pour te masturber en écoutant la voisine chanter dans son jardin ? Pas une fois où tu aurais volé de l'argent dans le portefeuille de ta mère ? Pas de secret de famille si douloureux à porter qu'il t'obligerait à te mutiler le soir avec une pince à épiler ? Pas de penchant homosexuel ? Ou pour les travestis ?
- Mais non ! Rien de tout ça ! » S'écria le jeune homme, les joues rouges.
En réalité, Shinrei avait plein de secrets. Un demi frère illégitime que son père essayait de faire tuer à longueur de journées, il devait la vie à l'enfant du démon qui avait eu la gentillesse d'étrangler un méchant monsieur qui avait tenté de l'assassiner quand il était encore gamin et il avait un certain penchant pour la nécrophilie (il était bien amoureux d'une fille morte 500 ans auparavant je vois pas trop comment appeler ça autrement…). Le problème, c'est que Shinrei ne connaissait pas ces secrets, à part peut-être pour son demi frère mais il suivait une psychothérapie avec le meilleur psy du clan pour l'oublier. L'affaire avec l'enfant du démon était arrivée dans son enfance, mais sire Fubuki, son maître, avait réussi à effacer l'évènement de sa mémoire à grands coups de baffes dans la gueule. Et mine de rien cette technique valait toutes les psychothérapies du monde, il aurait dû essayer pour oublier son frangin ça aurait été beaucoup plus efficace. Pour le penchant nécrophile, Shinrei ne pouvait pas s'en douter car il ne connaissait pas encore Saisei, la morte de 500 ans que sa consœur Saishi ramènerait quelques mois plus tard. Pour le moment, il était amoureux d'une fille dénommée Sakuya qui n'en avait rien à foutre de lui, elle s'intéressait davantage à un certain Kyoshiro, mais ça c'est une autre histoire.
Le jeune homme était un exemple de droiture, il n'avait jamais rien fait de mal, s'en tenant toujours aux règles du clan et à ce que lui disait son maître. Il était fier d'être un mibu, un « dieu », et il voulait faire honneur à son clan, c'est pour cette raison qu'il ne faisait jamais rien de travers. Il n'avait donc aucun petit secret honteux à avouer à cette shaman un peu trop curieuse à son goût.
« Bon, si tu n'as pas de secrets, je ne peux pas te soigner, déclara cette dernière.
- Quoi ? S'exclama le jeune mibu. Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
- Je n'y peux rien, il faut que la magie opère », mentit la shaman.
Soudain, Akari eut une brillante idée. Ce Shinrei était plutôt mignon, alors pourquoi ne pas en profiter ?
« A la réflexion, il y a peut-être un autre moyen pour que je te soigne. Si tu me donnes un baiser, je pourrai te guérir.
- QUOI ?
- Je n'y peux rien, ce sont les règles. »
Le mibu crut qu'il allait s'étouffer d'indignation. Cette fille se foutait de sa gueule ! C'était son pouvoir, elle n'avait pas besoin d'un secret ou qu'on l'embrasse pour l'utiliser ! Malheureusement, la shaman avait l'air du genre obstinée et il n'était plus en état de combattre, il sentait qu'il devrait lui obéir.
Et puis au fond, l'idée n'était pas si déplaisante. Cette fille était plutôt jolie, et un baiser ça n'engageait à rien. En plus, il avait 16 ans et n'avait jamais embrassé qui que ce soit. C'était le problème quand on se comportait en mibu modèle, à force de passer son temps à s'entraîner, on n'avait plus de temps à consacrer aux filles, ni aux garçons. Parfois, le rôle de garçon parfait pesait à Shinrei, il lui arrivait d'envier son demi frère qui n'avait aucune obligation. Il avait des fois envie de faire des choses interdites, de voir comment ça faisait d'agir en « rebelle » (pour lui, agir en rebelle ça ne voulait pas dire braquer une banque et dépenser le fric en drogue, mais plutôt sécher l'entraînement).
« Alors ? » Demanda la shaman.
Après tout, un baiser ça n'était rien. Le jeune homme s'approcha maladroitement de la guérisseuse et l'embrassa.
Ça n'était pas désagréable, un peu baveux mais plutôt sympa. Shinrei se surprit à vouloir prolonger le baiser et ne broncha pas quand la jeune « fille » se fit plus entreprenante.
« Juste une question, dit le mibu au bout de quelques minutes. Pourquoi est-ce qu'il y a une colonie de fourmi qui te rentre dans le décolleté ? »
L'inconvénient des brioches utilisées en faux seins, c'est que quand on reste allongé trop longtemps, elles attirent les fourmis. En voyant cela, Akari se mit à hurler de dégoût, chassa du plat de la main les fourmis qui lui grimpaient dessus et plongea la main dans son décolleté pour retirer en vitesse la brioche attaquée par les bestioles.
Shinrei était choqué. Il ne connaissait pas bien l'anatomie féminine, mais il lui semblait que les filles n'étaient pas faites en pâtisserie. Alors ça voudrait dire que…
« Tu… es un homme ?
- Euh… en fait… techniquement oui, répondit la shaman. Mais mon cœur est celui d'une femme.
- Mais… mais… bafouilla le jeune homme, estomaqué. Je ne suis pas gay !
- Comment tu peux le savoir si tu n'as jamais essayé ? »
La remarque du travesti était pertinente. Le mibu se dit qu'après tout, la vie servait à faire des expériences, et puis il avait bien le droit de faire une connerie de temps en temps. Aujourd'hui, il agissait en rebelle.
Fin du flash back« Et tu dis que Bonten est puceau ? Demanda Marisu.
- Oui, à 30 ans, si c'est pas malheureux, se désola son amie. Il a une peur panique des corps féminins, il s'enfuit en courant quand il voit des seins de trop près alors tu imagines si il devait en toucher…
- Peut-être qu'il est gay, supposa la jeune fille.
- Non, justement. Les corps masculins ne lui font ni chaud ni froid, il est vraiment hétéro, mais il est un trop sensible.
- Et… Luciole ? » L'interrogea la bonniche, rougissante.
Akari sourit. La pseudo guerrière avait enfin réussi à poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis qu'elles avaient entamé cette conversation. La shaman avait compris dès le départ que la seule chose qui intéressait sa cadette, c'était Luciole. Elle voulait connaître les préférences sexuelles de son coéquipier, et aussi le récit de sa première fois.
C'est à ce moment précis que la Sacré du Ciel se rendit compte qu'elle ne connaissait absolument rien sur la vie sexuelle du mibu. Jamais elle ne l'avait vu avec une femme, ni avec un homme. A chaque fois qu'ils dormaient dans un bordel, le jeune homme dormait seul. A chaque fois qu'il se faisait draguer, les filles s'en allaient déçues parce que leur cible ne leur prêtait pas la moindre attention. Jamais elle n'avait entendu la moindre anecdote sur les conquêtes passées de son compagnon. Le noir total.
« Luciole ? Je n'en sais rien, répondit-elle. Je ne l'ai jamais vu avec une fille.
- Mais tu m'a pourtant dit que tu connaissais tout de leur vie privée !
- Je n'ai jamais vu Luciole avec une fille, et il ne m'en a jamais parlé, expliqua la shaman.
- Alors tu ne sais pas si il est hétéro ou homo ? Questionna la jeune fille, déçue. Ni si il est encore puceau ?
- Non, je n'en ai aucune idée… Ah ! Mais il y a une chose que je sais !
- Ah oui ? Quoi donc ? l'interrogea Marisu, pleine d'espoir.
- Il aime beaucoup les chenilles. »
Son futur petit ami était un fétichiste des insectes ? C'était bien peu pour la jeune fille. Pour la question de son penchant sexuel, elle ne s'inquiétait pas trop. Un guerrier aussi viril et aussi puissant n'était sûrement pas gay, le fait qu'il voyage avec quatre hommes et une seule femme n'impliquait pas forcément qu'ils se « détendent » entre copains après chaque bataille.
Non ce qui inquiétait le plus Marisu, c'était que son futur amant était peut-être encore puceau, et elle ne savait pas comment s'y prendre avec les puceaux. Etaient-ils plus craintifs que les autres hommes ? Devrait-elle éviter le « rentre dedans » pour ne pas lui faire peur ? La jeune fille était en pleine remise en questions.
Ce qu'elle ne savait pas, et ce qu'aucun de nos héros (même pas Luciole, il avait oublié) ne savait, c'était que le mibu n'était plus vierge depuis un bon bout de temps déjà.
Flash back
C'était un jour comme les autres pour Luciole, qui à ce moment-là s'appelait Keikoku. Il lui semblait pourtant que quelque chose d'important devait se produire aujourd'hui, mais il ne s'en rappelait plus.
Il avait quinze ans et venait de réussir l'examen pour faire partie des cinq planètes. Les nouvelles cinq planètes avaient été nommées hier, il ne connaissait pas la plupart de ses nouveaux coéquipiers. Il y avait un type bizarre avec des lunettes de soleil qui passait son temps à parler de paix et d'amour, un autre type moins bizarre ultra baraqué qui avait l'air du genre très gentil mais qu'il ne faut pas emmerder, une fille habillée en infirmière qui draguait tous les hommes s'approchant d'elle et pour finir son demi frère qu'il détestait.
Keikoku ne se sentait pas particulièrement proche de ses nouveaux équipiers, de toute façon il n'avait pas l'intention de se lier d'amitié avec eux. Il deviendrait le plus fort tout seul, comme un grand, il n'avait pas besoin d'amis ni de famille.
Ah ça lui revenait, ce soir-là Saishi, la nympho des 5 planètes, organisait une fête pour les nouvelles planètes. Ça allait être une fiesta monstre, la jeune fille s'était admirablement bien débrouillée pour tout organiser et inviter le plus de monde possible en seulement 24 heures. Cette fête, tout le monde l'attendait avec impatience, ça allait être l'événement de l'année (mis à part des bastons et des tentatives de meurtre sur l'ex roi rouge, il ne se passait pas grand chose chez les mibu) Bien sûr, Keikoku comme tous ses nouveaux équipiers était invité, mais il ne savait pas encore si il irait. Il n'aimait pas se mêler aux autres, et puis si il y allait il serait obligé de supporter son frère toute la soirée sans pouvoir lui taper dessus quand ça le démangerait.
C'était décidé, il n'irait pas. Le seul intérêt qu'il voyait à se mêler aux autres, c'était de pouvoir se battre, mais Saishi avait bien stipulé qu'elle ne voulait aucun combat dans sa maison.
« Keikoku ? Qu'est-ce que tu fiches ici ? » Fit une voix.
Le jeune homme se tourna vers l'intrus. Il lui fallut quelques secondes pour reconnaître Yuan, son maître d'armes chez qui il vivait depuis plusieurs années.
« Ah, Yun-Yun.
- Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler comme ça ! S'énerva l'adulte.
- Comment veux-tu que je t'appelle alors ?
- Appelle-moi maître Yuan, ça fait beaucoup plus classe. »
Le disciple resta silencieux quelques instants.
« …Je préfère Yun-Yun, c'est plus facile à dire.
- Tu me fatigues, soupira le dénommé Yun-Yun. Qu'est-ce que tu fais ici ? La fête va bientôt commencer. »
Keikoku fixa son maître en silence un moment.
« Quelle fête ?
- Oh, pas grand chose, juste la fête la plus attendue par les jeunes de tout le clan, répondit-il.
- Ah.
- Enfin tu ne te rends pas compte ? Cette fête sera grandiose, il y aura plein de monde ! Même Fubuki ira y faire un tour !
- … Qui ça ?
- Personne, juste mon chef, l'homme le plus important du clan après l'ex roi rouge, expliqua le maître consterné.
- Oh. »
Une fois de plus, le silence s'installa. L'adolescent se contentait de regarder au loin, tandis que Yuan se désespérait de l'attitude de son élève.
« Tu devrais y aller, tu sais, ça pourrait être une bonne occasion de faire de nouvelles expériences.
- De quel genre ?
- Eh bien… commença le Sage, l'air un peu mal à l'aise. Il y aura plein de jolies filles là-bas (le flash back de Kyo a déjà prouvé le contraire mais passons.).
- Et alors ? »
Yuan se décourageait, ce qu'il avait à dire n'était pas facile, et Keikoku ne l'aidait vraiment pas. Comment expliquer les choses de la vie à un gamin qui ne semblait intéressé que par le combat et les chenilles ?
« Je ne vais pas te faire un dessin…
- J'ai des crayons si tu veux, je les ai volés à Shinrei le jour de l'examen, déclara fièrement le jeune homme.
- C'est une expression, crétin. Disons qu'avec une fille tu peux… passer un moment très agréable.
- Je n'ai pas envie de passer de moments agréables avec des filles, je préfère être seul.
- Tout seul c'est vraiment pas la même chose, soupira le Sage. Ce que je veux dire c'est qu'il y a des choses que tu ne peux pas faire seul.
- Je peux tout faire tout seul, protesta le Planète, obstiné.
- Non, pas ça, répéta son maître, agacé. Si tu… passes un moment agréable avec une fille, ça changera complètement ta vie et ça fera de toi un homme, un vrai.
- Ça me rendra plus fort ?
- Euh… oui, sûrement, répondit Yuan.
- Alors je veux bien essayer, et je dois faire quoi ? »
Le maître se sentit une nouvelle fois très gêné. Il n'allait quand même pas expliquer en détail à son élève comment s'y prendre ! Surtout que, connaissant Keikoku, il faudrait vraiment tout expliquer dans les moindres détails. C'était le problème qui se posait quand on se décidait à apprendre la vie à un gamin mou du cerveau qui semblait toujours ne comprendre rien à rien.
« Euh… en fait tu… euh la fille doit… vous devez être proches et… tout nus aussi, oh et puis tu verras bien le moment venu, tu n'as qu'à boire avant, ça t'aidera.
- En fait, je dois coucher avec une fille, c'est ça ? Demanda le disciple.
- … Tu le savais et tu m'as laissé me ridiculiser avec mes explications à la con ? S'énerva le Sage en donnant un coup de poing à son élève.
- Tu n'avais qu'à le dire clairement.
- Je fais preuve de pédagogie, c'est tout. Maintenant vas-y sinon tu vas être en retard. »
Keikoku resta assis encore un petit moment, puis se mit lentement debout. Il attrapa son sabre, épousseta d'un geste lent la poussière sur ses vêtements, et se tourna vers son maître.
« … Aller où ?
- A la f… laisse tomber, je t'emmène », fit le Sage, exaspéré.
Il y avait vraiment beaucoup de monde à la fête de Saishi, à croire que tout le clan s'était donné rendez-vous. Tous les membres des Cinq Planètes étaient là, naturellement. Chinmei fumait tranquillement dans un coin sombre du jardin (étrangement, le hippie semblait adorer les coins sombres, sûrement à cause de son côté psychopathe). Taihaku faisait semblant d'écouter la conversation inintéressante de Saishi et cherchait du regard un moyen de se débarrasser de cette sangsue. Shinrei aussi était là, il discutait avec un grand type avec une coupe de cheveux bizarre, style crinière de lion. Mais en même temps, le maître des eaux observait du coin de l'œil une fille plus jeune avec une frange qui masquaient ses yeux au point qu'elle se prenait constamment les pieds dans les obstacles qui se dressaient devant elle.
Oui, il y avait beaucoup de monde ce soir-là, mais mis à part ses coéquipiers, Keikoku ne connaissait personne… ou en tout cas ne s'en souvenait pas. Il balaya la pièce du regard, il y avait plein de types bizarres ici. Un homme tout en noir avec une sorte de masque en cuir sur la moitié du visage parlait à un garçon bien plus jeune qui tripotait sans même s'en rendre compte un paquet de cartes de tarot, un tic nerveux, sans doute. Le jeune homme aperçut aussi quelques gardes impériaux qu'il avait croisé une ou deux fois dans le palais du yin et du yang, et aussi un homme étrange, roux avec de grosses lunettes opaques qui masquaient ses yeux. Il avait l'air un peu crétin et myope comme une taupe, et surtout il semblait se cacher du mec en cuir et de l'obsédé des cartes qui discutaient à l'autre bout de la pièce.
Vous vous demandez sûrement ce que l'ex roi rouge foutait là ? Il s'ennuyait un peu dans sa prison souterraine à lire et relire les mêmes bouquins, il lui en fallait de nouveaux. Fubuki lui avait promis de lui en apporter d'autres le lendemain, alors en attendant il avait décidé de venir s'amuser un peu, incognito bien évidemment, les Quatre Sages le tueraient si ils le trouvaient ici.
Mais l'ex roi rouge ne nous intéresse pas, pour le moment il n'a pas envie de détruire l'humanité alors laissons-le tranquille.
Keikoku n'avait pas oublié sa mission. Il devait trouver une fille, coucher avec elle, et il deviendrait plus fort. Il ne voyait pas trop le rapport entre les deux mais bon…
Il n'y avait pas beaucoup de filles à la fête, il ne faut pas oublier qu'elles ne courraient pas les rues chez nos amis les mibu, mais le jeune homme fut chanceux et en repéra une au fond de la salle.
Petite, brune et assez jolie, la fille était convoitée par la plupart des garçons présents. Keikoku s'en réjouit, si il y avait de la compétition, il y aurait forcément de la baston.
Le jeune Planète s'approcha de la jeune fille déjà bien entourée.
« Salut, fit-il.
- Dégage, le mollusque, grogna un des types à côté de la fille.
- Ouais, si tu veux pas qu'on te fasse la tête au carré tu ferais mieux de dégager, le menaça un autre garçon.
- On a failli faire partie des nouvelles Cinq Planètes, ça te donne une idée de notre puissance ? » Renchérit un troisième type.
Keikoku considéra un moment les trois hommes qui lui faisaient face. Enfin, il leva son sabre, et leur balança une bonne dose de « flammes du roi des ténèbres » dans la tronche.
« Moi je suis Keikoku des Cinq Planètes, ça vous donne une idée de ma puissance ? »
La jeune fille était impressionnée, non seulement ce gentil garçon était venue la tirer des griffes de ces emmerdeurs, mais en plus il était très beau et très puissant. Elleavait lecoup de foudre, c'était sûr !
Le jeune homme ne faisait déjà plus attention à elle, il s'apprêtait à partir quand elle le retint pour se présenter.
« Enchantée je suis…
- Keikoku ! J'avais dit pas de combats dans ma maison ! Hurla Saishi folle de rage.
- Hm ?
- Et en plus tu les a tués ! C'est du joli, il va y avoir du sang partout sur le tapis, mon père va me tuer ! Et éteins moi ce feu avant que la maison ne brûle ! »
Effectivement, les flammes avaient consumé les cadavres et commençaient à s'attaquer au tapis. Alors que le jeune homme s'apprêtait à éteindre le feu à coup de sabre, ce qui aurait été sûrement très efficace on n'en doute pas, un dragon aquatique s'abattit sur le début d'incendie et l'éteignit instantanément. L'auteur de cet acte héroïque les rejoint, Keikoku reconnut son demi-frère caché.
« Bravo Shinrei ! C'était très impressionnant ! S'exclama la maîtresse de maison, admirative. Tu sais que tu serais très sexy en uniforme de pompier ?
- Euh… si tu le dis, répondit-il, pas très rassuré par le regard vicieux de sa coéquipière. Keikoku, tu es vraiment irresponsable ! Pourquoi as-tu tué ces garçons ? Et tu as pensé aux conséquences si le feu avait prit ? On aurait pu tous y passer ! »
Les meurtres étaient monnaie courante au sein du clan, le pyromane ne risquait donc pas de représailles pour avoir assassiné des gens sans raison. Et après on s'étonne que tous les mibu soient des psychopathes.
Keikoku ne semblait pas plus affecté que ça par l'idée d'avoir failli tuer tous les invités présents, et lui-même. Il ne prêtait pas la moindre attention à son demi-frère qui continuait à lui gueuler dessus, ce qui avait tendance à franchement énerver ce dernier.
« Comment tu t'appelles ? Demanda le jeune maître du feu à la fille, ignorant son frère.
- Moi ? Je m'appelle Natsuko, répondit-elle. Et toi ?
- MAIS VOUS ALLEZ M'ECOUTER QUAND JE PARLE ? S'énerva Shinrei.
- Moi c'est Keikoku », se présenta le pyromane.
Excédé, le maître des eaux envoya un dragon aquatique sur son équipier, histoire de lui rappeler qu'il était là.
« Tu es toujours comme ça ! Tu ne fais jamais attention aux autres ! Est-ce que tu te rends compte à quel point ça peut être énervant ?
- Je crois que je vais vous laisser, fit Natsuko, mal à l'aise.
- Non attends, tu veux pas coucher avec moi ? » Lui demanda Keikoku.
Shinrei manqua de s'étouffer d'indignation. Depuis quand son frère se conduisait-il comme un obsédé sexuel ? La fille était jolie, certes, mais ça ne ressemblait pas au pyromane de parler comme ça. Il n'avait jamais vu son petit frère draguer, il ne savait même pas si le cadet s'intéressait aux filles, c'est pour cela qu'il trouvait son attitude plus que choquante.
Natsuko, elle, était aussi très surprise. Son prince charmant, qui l'avait tirée des griffes de ces immondes dragueurs était aussi un pervers ! Et en plus, le garçon hystérique aux dragons l'effrayait. Elle avait peur que la situation ne dégénère, alors elle jugea plus sage de se tirer vite fait.
« T'es chiant, Shinrei, tu l'a fait fuir.
- Non, c'est de ta faute ! Tu n'avais qu'à pas lui faire de propositions malsaines !
- Tu cries tout le temps, c'est fatiguant, commenta le maître du feu.
- Mais… Ca n'a rien a voir !
- Tiens, tu vois ? Tu cries encore.
- Eh, calmez-vous tous les deux, arrêtez de vous disputer, les interrompit Chinmei. Et si vous vous départagiez grâce à un concours du plus gros buveur ? C'est une manière pacifique de régler les conflits. »
Un concours du plus gros buveur ? Keikoku et Shinrei en avaient déjà entendu parler, mais ils n'avaient jamais participé. Le principe était très simple, les candidats devaient boire le plus de saké possible, le premier à s'effondrer ivre mort avait perdu.
« Ce genre de jeu est stupide est dangereux, protesta le maître des eaux en bon petit mibu modèle.
- Tu as peur de perdre, interpréta son demi-frère.
- Non pas du tout !
- Tu sais que je suis plus résistant que toi et tu ne veux pas essuyer une défaite, tu es mauvais joueur.
- Je n'ai pas peur de perdre ! Protesta Shinrei.
- Alors pourquoi tu refuses de jouer ?
- Très bien, on va le faire ce stupide concours ! »
Satisfait par leur décision, Chinmei prévint les invités, alla chercher tout le saké restant et le déposa sur une table.
« Bon, vous vous asseyez l'un en face de l'autre, et vous buvez le plus possible, dit le hippie.
- C'est moi qui vais gagner, assura Shinrei.
- Non c'est moi, protesta son frère.
- Moi.
- Moi. »
Dialogue de sourds. Les deux adversaires, irrités, se jetèrent au même moment sur le saké, s'emparèrent chacun d'une bouteille et la vidèrent d'un trait.
Ce petit manège dura un bon bout de temps, les joueurs vidaient inlassablement les bouteilles encouragés par les spectateurs. La grande majorité du public soutenait Shinrei, ils le trouvaient plus sympathique que Keikoku qui ne faisait jamais attention à eux. Ces gens-là furent donc très déçus quand, à la dixième bouteille, leur favori s'effondra ivre mort sur la table. Le maître des eaux n'avait jamais bu de saké, ce n'était pas digne d'un bon petit mibu modèle, alors forcément il n'était pas habitué.
Le gagnant en était à sa douzième bouteille, et il continuait à boire malgré la défaite de son adversaire. Dire qu'il était ivre était un euphémisme, « raide déchiré » était plus proche de la réalité.
Keikoku avait déjà bu du saké, il avait même déjà été un peu saoul, mais jamais à ce point. Il avait l'impression que le monde autour de lui se tordait dans tous les sens, il n'entendait plus très bien ce que les gens lui disaient et il s'en foutait. Il essaya de se lever mais perdit l'équilibre et s'étala sur le sol. Et le pire c'est qu'il trouvait ça très drôle.
Il n'avait plus vraiment conscience de ce qu'il faisait, il se releva péniblement et décida d'aller faire un tour dehors avec ses bouteilles de saké, il lui en restait encore pas mal. Il avait pourtant un pressentiment, il sentait que si il continuait à boire ce soir, il prendrait une décision qui changerait le cours de son existence. Mais son cerveau noyé dans l'alcool se fichait des intuitions et lui commandait de boire le plus possible, le jeune homme oublia donc son étrange pressentiment.
Et après ça, plus rien. Le noir total.
Le lendemain matin, lorsque le jeune homme émergea, il n'avait plus aucun souvenir de la fin de soirée et ne savait pas où il était. Il souffrait de la pire gueule de bois de sa vie, son cerveau était encore embrumé par l'alcool ce qui, étant donné que son cerveau était déjà pas mal embrumé le reste du temps, voulait dire qu'il était vraiment dans le cirage.
Il se redressa péniblement et regarda autour de lui d'un air éteint. Il était dans une chambre, plus précisément dans un lit, mais il ne connaissait pas cet endroit. Et pourquoi était-il nu ?
Un grognement lui apprit qu'il n'était pas seul dans le lit.
Keikoku se tourna vers la source du grognement et découvrit une personne endormie, de dos. Difficile de savoir si il s'agissait d'un homme ou d'une femme, tout ce qu'il distinguait c'étaient les longs cheveux rouges de la personne.
Des cheveux rouges, et une paire de lunettes opaques sur la table de chevet.
L'individu se retourna dans son sommeil, le jeune mibu put constater qu'il s'agissait d'un homme. Bizarrement, cet homme semblait familier au jeune guerrier, il savait qu'il le connaissait, mais il lui était impossible de l'identifier.
L'homme finit par se réveiller, il ouvrit doucement les yeux révélant deux pupilles rouges.
L'ex roi rouge.
Dans cette situation, n'importe qui aurait poussé un cri d'horreur et se serait agenouillé devant l'ex roi pour implorer son pardon. Mais Keikoku n'était pas n'importe qui. Il se contenta de saluer son chef d'un signe de la main.
L'ex roi rouge, quant à lui, avait du mal à se souvenir des évènements de la nuit passée. Tout se mélangeait dans sa tête, mais il sentait la présence à ses côtés. Shihodo, sûrement, ça ne serait pas la première fois. Etant myope comme une taupe, il ne pouvait pas se rendre compte que l'individu dans son lit était à l'opposé de son amie.
Shihodo était brune, son compagnon de cette nuit était blond.
Shihodo était adulte, sa nouvelle conquête était adolescent.
Et surtout, Shihodo était une femme.
Tâtonnant un peu, le bigleux attrapa ses lunettes et les mit sur son nez. Il se rendit enfin compte qu'il n'était pas en compagnie de Shihodo. Il ne connaissait pas le jeune homme qui était à ses côtés, il se sentait honteux. Il devait passer pour un vieux vicelard qui fait boire les jeunes pour abuser d'eux, une telle réputation n'était pas acceptable pour le chef du clan.
« Hum… cette situation est très gênante, fit-il en évitant le regard de l'ado. Est-ce que tu sais qui je suis ?
- L'ex roi rouge, répondit le jeune homme.
- Ah, ça n'arrange pas les choses… Ecoute, je n'ai aucun souvenir de la nuit passée, mais je regrette vraiment et j'aimerais que tu n'en parles à personne, on va oublier cet incident, d'accord ? »
L'ex roi rouge guetta une réponse de la part de l'adolescent, mais celui-ci tardait à répondre. C'était un désastre, se dit le chef du clan. Ce gamin était en train de réfléchir à ce qu'il pourrait obtenir en le faisant chanter, il avait là un excellent moyen de pression ! L'ex roi ne se laisserait pas manipuler par un gosse, si celui-ci tentait de le faire chanter, il devrait le tuer.
« … Parler de quoi ? » Demanda enfin le garçon.
Le roi soupira de soulagement. Ce gamin semblait légèrement retardé, il ne risquait rien.
« De rien, oublie ça. Comment t'appelles-tu ?
- Je suis Keikoku des Cinq Planètes.
- Oh tu fais partie des nouvelles Cinq Planètes, c'est bien j'espère que tu feras du bon boulot. Tu ferais mieux de partir avant que quelqu'un ne te surprenne ici. Et si jamais tu croises quelqu'un dans le couloir, tu n'auras qu'à dire que tu es venu pour tenter de m'assassiner. »
Si d'apparence il pouvait sembler simplet et gentil, l'ex roi rouge était en réalité fourbe et cruel. Ce Keikoku lui semblait être un peu débile, alors il lui obéirait sans se poser de questions. Si il tuait le jeune homme dans sa chambre, ça ferait désordre et les gens trouveraient ça louche, alors que si le Planète se faisait chopper dans un couloir et disait qu'il venait pour tuer le chef du clan, il serait mis à mort immédiatement et ne risquerait plus de parler.
Ce que le diabolique chef des mibu ne réalisa pas, c'est que le jeune guerrier qui avait toujours l'air éteint semblait s'être illuminé à ces paroles. Il venait de donner à Keikoku une idée géniale, un but dans la vie (qui le ferait d'ailleurs bien chier quelques temps plus tard.)
En quittant les appartements de l'ex roi rouge, le nouveau Planète se dit que Yuan lui avait menti. Il ne se sentait pas différent d'avant, pas plus mature, pas plus fort. Peut-être que ça ne marchait qu'avec les filles… En tout cas, il avait maintenant une grande mission à accomplir.
Il allait tuer l'ex roi rouge et devenir le plus fort.
Fin du flash back« Dis donc, c'est bien beau de poser des questions sur la vie sexuelle des autres, Marisu, mais tu ne m'a rien dit sur la tienne, fit remarquer Akari.
- Moi ? Oh il n'y a pas grand chose à dire, je suis hétéro.
- Et ta première fois ?
- Oh, mis à part l'acte en lui-même qui était vraiment raté, c'était génial.
- Hein ? Explique-moi ça. »
Et la jeune fille s'exécuta.
Flash Back
Marisu roula juste à temps sur le côté. Le sabre ennemi s'abattit avec violence à deux centimètres de son visage. Alerte, la jeune fille profita de l'ouverture pour donner un coup à son adversaire, malheureusement celui-ci esquiva très facilement et contre-attaqua. Cette fois, l'apprentie guerrière ne put éviter l'attaque et reçut le sabre dans le ventre. En comprenant qu'elle ne pourrait pas esquiver, elle avait décidé d'encaisser le coup pour saisir l'opportunité de toucher son ennemi. Le problème, et elle s'en rendit compte en contractant ses abdominaux, c'est qu'à force de se gaver de délicieuses cochonneries ultra sucrées avachie sur son futon, les abdos finissent par en pâtir et nous lâcher au moment où on a le plus besoin d'eux. On entendit donc un charmant « blorp » quand la lame du sabre de son adversaire s'enfonça dans la gelée qui était sensée lui servir d'abdos. La douleur était très intense, mais la jeune fille était courageuse, elle n'abandonnerait pas pour autant. Elle rassembla le peu de force qui lui restait et pointa son sabre en direction de la gorge de son adversaire.
Mal visé, la pointe de sa lame se retrouva à menacer l'oreille gauche de son ennemi. Pourtant, ce dernier lâcha son arme et blêmit.
« Hein ? J'ai gagné ? Je suis la meilleure ? S'étonna la jeune fille, incrédule.
- Non, c'est pas ça…Ton kimono s'est ouvert lors de ma dernière attaque.
- Oh ! »
Rougissante, Marisu referma son vêtement en évitant le regard de son maître. Celui-ci ramassa les sabres en bois qu'ils avaient laissé tomber sur le sol, gêné.
Ça faisait maintenant six ans qu'il s'occupait de l'aspirante guerrière, elle n'était pas très forte mais acharnée, il ne perdait pas espoir d'en faire un jour une combattante potable. Mais la jeune fille avait 15 ans à ce jour, elle n'était plus la petite fille qui l'avait harcelé pendant des jours pour qu'il accepte de l'entraîner. Elle avait maintenant l'air d'une adulte et ça le troublait de plus en plus. Le problème était qu'il avait 35 ans, soit 20 ans de plus que son élève, il était issu d'une puissante famille de guerriers et il serait forcément obligé d'aller livrer bataille un jour ou l'autre, il ne voulait pas trop s'attacher à la jeune fille sinon la séparation serait trop douloureuse.
Et en plus, il était marié et avait deux enfants.
Marisu aussi était très troublée par son professeur. Après tout, il était plutôt mignon et était l'un des seuls hommes de moins de 50 ans du village. Elle était encore jeune et candide, elle savait que séduire son maître ne serait pas une bonne chose, et elle ne savait pas si elle serait prête à… répondre aux attentes d'un homme de son âge.
C'est donc très tourmentée que la jeune fille rentra chez elle ce jour-là. Elle ne savait pas ce qu'elle voulait, était-elle prête à… aller jusqu'au bout avec son maître ? Et si elle ne le satisfaisait pas ? Et si elle était un mauvais coup ? Toutes ces questions lui prenaient la tête, elle était tellement perturbée qu'elle en négligeait son entraînement.
« Salut, Marisutsana ! » L'appela quelqu'un.
L'apprentie guerrière soupira. Elle n'avait aucun mal à identifier la voix, c'était son ami Misao qui l'appelait. C'était le seul garçon de son âge dans le village, ils s'entendaient très bien mais le jeune homme était très amoureux d'elle et cela la gênait un peu étant donné que ces sentiments n'étaient pas réciproques. En même temps, elle faisait tout pour que son ami conserve ses sentiments, ça flattait son ego.
« Tu as l'air d'avoir un problème, quelque chose ne va pas ? Lui demanda-t-il.
- Je me demande si je serai capable de garder un homme.
- Hein ?
- Oui, rien ne m'assure que, quand j'aurai trouvé l'homme de ma vie, il voudra bien rester auprès de moi. On pourrait vivre de bons moments quelques jours, et il puis il se lasserait de moi si j'étais incapable de… le satisfaire.
- Satisfaire ? Répéta son ami un peu mal à l'aise. Tu veux dire…
- Oui, acquiesça-t-elle. Je crois que ce qu'il me faut c'est de l'entraînement, beaucoup d'entraînement.
- Tu peux compter sur moi, je suis ton homme ! »
La jeune fille hésitait. Misao était mignon et elle avait pleinement confiance en lui, mais elle avait peur de lui donner de faux espoirs. Elle ne l'aimait pas, elle ne l'aimerait jamais. Mais bon, il lui fallait de l'entraînement et tout était bon pour séduire son maître !
« D'accord, je veux bien m'entraîner avec toi.
- Génial, on n'a qu'à commencer ce soir. Viens chez moi à 20 heures, mes parents ne sont pas là, on sera plus tranquilles. »
C'est le cœur léger que Marisu rentra chez elle. Elle avait enfin trouvé une solution à ses problèmes, demain elle serait une femme et pourrait enfin déclarer sa flamme à son bien aimé professeur. Il faudrait tout de même qu'elle explique à Misao qu'elle ne l'aimait pas, qu'elle se servait simplement de lui. Il comprendrait, il était tellement amoureux d'elle qu'il accepterait tout de sa part.
Après le repas, la jeune fille sortit dans l'idée d'aller s'entraîner. En chemin, elle croisa son maître, son cœur manqua un battement. Qu'il était beau ! Jamais elle n'avait vu d'hommes aussi beau dans sa vie (en même temps elle n'avait jamais quitté son village natal où les hommes de moins de 50 ans étaient rares) et demain, il serait à elle toute seule !
« Tiens, Marisu, tu vas t'entraîner ? Lui demanda-t-il.
- Oui, j'ai décidé de m'entraîner une heure tous les jours à partir d'aujourd'hui ! Ainsi je deviendrai plus vite une grande guerrière !
- C'est sûr ça ne peut que t'être bénéfique.
- Vous verrez, maître, je deviendrai la plus forte des guerrières, je battrai le légendaire Kyo aux Yeux de Démon et vous serez fier de moi ! »
Le professeur ne dit rien. Comment expliquer à une fille qui n'a fait que très peu de progrès en 6 ans qu'elle n'a aucune chance de gagner contre l'homme le plus fort du monde ? Ca risquerait de tuer la volonté de sa jeune élève, il se contenta donc de sourire.
« Tu es une fille très déterminée, c'est bien. »
Ces mots sonnaient comme une déclaration d'amour aux oreilles de la jeune fille, elle était aux anges. Son maître était fou d'amour pour elle, sinon il n'aurait jamais dit ces mots d'une façon si douce et aimante, elle décida donc de se lancer.
« Professeur, je… depuis quelques temps je… Attendez une minute, vous ne portez plus votre alliance ?
- Ah… oui j'ai quitté ma femme aujourd'hui, je crois que j'aime quelqu'un d'autre.
- Vraiment ? C'est génial ! Enfin non, je veux dire c'est vraiment terrible, la séparation a dû être douloureuse… Ecoutez, demain je serai devenue une femme, on en reparlera à ce moment-là.
- Euh… oui si tu veux. »
Encore plus troublé, le maître regarda son élève s'éloigner. Il ne remarqua même pas qu'une personne, dans l'ombre, l'épiait d'un air mauvais.
Ce soir-là, à 19h, une Marisu toute émoustillée frappa à la porte de la maison de son ami et « entraîneur ». Elle avait une heure d'avance, mais où était le problème ? Misao ne faisait jamais rien de particulier, il n'avait aucun ami à part elle, elle ne risquait pas de le déranger.
Pourtant, la jeune fille avait beau frapper, son ami ne répondait pas. Il n'était pas sorti, elle voyait de la lumière en provenance de l'étage, et il n'était sûrement pas occupé, il ne faisait jamais rien. Alors lui serait-il arrivé quelque chose ? L'apprentie guerrière fut horrifiée à cette idée. Elle attrapa une lourde pierre qui traînait là et elle s'engouffra dans la demeure.
Pas de traces de lutte dans le salon, mais elle entendait des cris étouffés en provenance de l'étage. Courageuse comme elle l'était, elle raffermit sa prise sur son arme improvisée et monta prudemment l'escalier. Il y avait de la lumière dans la chambre de Misao, c'était sûrement là qu'il se faisait agresser. Elle avança jusqu'à la porte de la chambre et, prenant une grande inspiration, elle l'ouvrit à coup de pied.
Ce qu'elle vit la figea d'horreur. Misao n'était pas du tout en train de se faire agresser, loin de là. Il était dans son lit, complètement nu et étroitement enlacé avec un autre homme.
Pas n'importe quel autre homme, le maître de Marisu.
« Qu…Qu'est-ce que ça veut dire ? Balbutia cette dernière, choquée. Vous… »
Elle était incapable de continuer, la surprise la rendait muette. Elle ne comprenait pas ce qui se passait, Misao était amoureux d'elle ! Et son maître avait plaqué sa femme pour elle ! Ils ne pouvaient pas être gay ! Ils lui appartenaient, ils lui étaient dévoués, ils n'avaient pas le droit d'aller voir ailleurs !
A moins que… Peut-être que les deux hommes s'étaient consolés mutuellement parce qu'ils pensaient n'avoir aucune chance avec elle. Misao savait qu'elle n'était pas amoureuse de lui, et le maître avait peut-être mal interprété ses paroles de cet après-midi. Quand elle lui avait dit qu'elle serait une femme le lendemain, il avait pu croire qu'elle avait un petit ami avec qui elle avait l'intention de coucher.
« Je crois que j'ai compris, fit-elle. Vous étiez tous les deux tellement amoureux de moi que vous vous êtes rabattus l'un sur l'autre par dépit. »
Les amants échangèrent un regard.
« Ah non, pas du tout, répondit le plus jeune.
- Quoi ? S'étonna la jeune fille stupéfaite.
- Notre relation n'a rien a voir avec toi, ça fait déjà plusieurs mois qu'on se fréquente.
- Mais ! Tout a l'heure tu m'as proposé de « m'entraîner » ! Comment as-tu pu me demander une chose pareille si tu étais déjà avec quelqu'un ?
- Pourquoi est-ce que je n'aurais pas le droit d'entraîner une amie à faire de la cuisine si j'ai un petit ami ? Je ne vois pas trop le rapport.
- Faire la cuisine ? Tu voulais être mon coach de cuisine ? Fit-elle, surprise.
- Ben oui, c'est bien de ça que tu parlais quand tu disais « satisfaire un homme », non ? »
Alors c'était juste un terrible malentendu, Misao n'avait jamais envisagé de coucher avec elle, il n'était peut-être même pas amoureux d'elle !
« Mais et vous, maître ? Vous êtes troublé par moi, la voix off l'a dit ! »
Premièrement ce n'est pas une voix off mais une narration, deuxièmement un personnage n'a pas à se rendre compte de la présence d'une narration, non mais oh.
« C'est vrai que tu me troubles, admit le professeur. Mais ça ne veut pas dire que je suis amoureux ou attiré par toi. Je suis troublé pour plusieurs raisons : je te trouve très jolie et j'étais étonné de ne pas être attiré par toi, ça m'a permis de me remettre en question sexuellement. Ensuite, je te trouve très sympathique mais c'est la première fois que je m'entends bien avec une personne faible, d'habitude je les méprise. Du coup j'étais perturbé, je me demandais si le fait que je t'aime bien alors que tu sais à peine tenir ton sabre signifiait que je devenais faible moi aussi. »
La jeune fille encaissait difficilement ces informations. Alors les deux hommes qu'elle croyait être terriblement amoureux d'elle n'étaient pas tombé sous son charme de déesse ? C'était impossible, personne ne pouvait lui résister. Misao était son amoureux transi qui ne servait qu'à flatter son ego, et le maître était son grand amour. Ils n'avaient pas le droit de lui faire ça à elle, et en plus ils l'insultaient en prétendant qu'elle était faible ! Pire, qu'elle avait besoin de cours de cuisine !
Sans même qu'elle s'en rende compte, sa main serra la pierre qu'elle tenait toujours. Elle avait presque oublié la présence de cette arme. Folle de rage, elle se jeta sur le lit et frappa le crâne de Misao de toutes ses forces avec la pierre.
Le jeune homme n'était pas un samouraï, il n'avait jamais touché à un sabre de sa vie, il était donc beaucoup moins fort que sa meurtrière et n'esquiva pas. Il mourut sur le coup.
Marisu, les traits déformés par la rage, s'attaqua ensuite à son maître. Lui, il était plus fort qu'elle, il aurait pu facilement se débarrasser d'elle, en d'autres circonstances. Oui, les circonstances jouaient en la faveur de l'apprentie guerrière car son professeur n'avait pas emmené son sabre, et de plus il était trop bouleversé par la mort de l'amour de sa vie pour réagir. L'élève le prit par surprise, il mourut lui aussi à cause d'une blessure à la tête.
La meurtrière contempla son œuvre. Elle n'en revenait pas, qu'est-ce qu'elle venait de faire ? Elle avait tué les deux hommes qu'elle aimait le plus au monde ! Mais ce n'était pas le pire, elle avait tué des gens de sang froid ! C'étaient ses premiers meurtres, à seulement 15 ans. Sous le coup de l'émotion, elle tomba à genoux.
Enfin elle l'avait fait ! Elle avait réussi l'épreuve ultime pour devenir une véritable guerrière, le meurtre ! Son cœur était finalement devenu celui d'une samouraï, son maître serait très fier d'elle !… Ah non elle venait de le tuer, zut. Tant pis, ses parents seraient heureux pour elle.
Il n'empêche que ce n'était pas prudent de laisser les corps ainsi, même dans son petit village il fallait respecter les lois. Il lui fallait se débarrasser des cadavres au plus vite. Le problème, c'était qu'elle n'était pas très grande ni très forte alors elle aurait beaucoup de mal à transporter toute seule les corps de ces hommes qui faisaient bien 20 kilos de plus qu'elle. Il commençait à faire nuit, le village devait être désert, elle pourrait normalement se déplacer sans problèmes. Décidée, elle attrapa le bras de son maître et entreprit de le tirer dehors. Elle avait l'intention de balancer le corps dans le puit du village, il n'était pas loin et suffisamment profond pour accueillir deux corps sans qu'on s'aperçoive de rien.
Elle réussit à traîner le corps sur un kilomètre sans rencontrer âme qui vive, elle était épuisée mais s'efforçait de continuer. Soudain, une silhouette se dressa devant elle, son cœur s'arrêta de battre, elle était foutue.
« Tremble, gamine, ta dernière heure est arrivée ! »
Elle ne distinguait pas le visage de l'homme qui se tenait devant elle, il portait un masque ninja. L'homme ne semblait même pas avoir remarqué que la jeune fille traînait un cadavre.
Vraiment, elle n'avait pas besoin de ça maintenant.
« Qui êtes vous ? Demanda-t-elle.
- Tu ne crois quand même pas que je vais te donner mon nom ? Pourquoi porter un masque si je ne veux pas rester incognito ? Je suis un ninja d'Iga, je suis venu pour assassiner l'héritier d'une famille qui a trahi les Tokugawa.
- Je ne vous laisserai pas faire ! Les habitants de ce village sont ma famille, je donnerai ma vie pour chacun d'eux ! S'écria l'apprentie guerrière en brandissant sa pierre d'un air menaçant.
- Pff, tu crois vraiment que tu pourras me battre ? Je suis un ninja d'élite, entraîné par le futur Shogun ! Toi tu n'es qu'une pauvre fille de campagne, tu n'as même pas de sabre ! Je vais tuer Shido Zakuma et tu ne pourras pas m'en empêcher, dégage de mon chemin si tu ne veux pas mourir toi aussi.
- Shido Zakuma ? Mon maître ? »
La jeune fille jeta un regard au cadavre qu'elle traînait, le ninja l'imita et comprit.
« … J'arrive trop tard, on dirait, remarqua-t-il.
- Oui…
- Alors j'ai fait tout ce chemin depuis Edo pour rien ? J'ai été pris de vitesse par une gamine avec une pierre ?
- Il y a peut-être un moyen pour que vous n'ayez pas fait tout ce chemin pour rien… »
C'est ainsi que Marisu convainquit le ninja de l'aider à transporter les corps jusqu'au puit. Une fois débarrassés des corps, le nouveau complice de la jeune fille se tourna vers celle-ci.
« Ca fera 100 ryos.
- Quoi ? Mais je n'ai pas cet argent ! Je pensais que tu m'aiderais gratuitement !
- Pourquoi je ferais ça ?
- Parce que tu me trouves incroyablement belle et que tu veux tout faire pour me séduire, répondit la guerrière, sur le ton de l'évidence.
- Je crois que tu te surestimes un peu trop. Paie-moi ou je te tue.
- Je n'ai pas d'argent, et ça te rapportera quoi de me tuer ?
- Au moins tu la fermera, soupira le ninja. Alors comment tu comptes me payer ?
- Eh bien… Ce soir j'ai vécu un traumatisme horrible, les deux hommes de ma vie sont morts sous mes yeux.
- Tu les a tués.
- Et ce soir devait être un soir très spécial pour moi et l'un d'eux, mais comme il est mort…
- Tu n'avais qu'à pas le tuer.
- Il devait faire de moi une femme, tu saisis ?
- Ouais, mort il aura du mal.
- Alors… tu ne voudrais pas le remplacer ? Demanda la jeune fille.
- Quoi ? Ca ne va pas ? T'es complètement cinglée !
- Tu es cruel, je viens quand même de perdre deux êtres chers ! Sanglota-t-elle.
- Mais c'est toi qui les a tués !
- C'est pas une raison ! »
Le ninja soupira, il ne s'était pas attendu à ça. Si tout s'était bien passé, il aurait trouvé Zakuma bien en vie, il l'aurait tué et serait parti immédiatement. Malheureusement, tout ne s'était pas bien passé et il se retrouvait avec une psychopathe qui se prenait pour une victime collée à ses basques.
Il regarda longuement la fille, légèrement agacé. Au fond, elle était plutôt jolie, un peu cinglée mais jolie, et puis si il lui donnait ce qu'elle voulait, elle lui foutrait la paix. Et puis, même si ça lui écorchait l'esprit de l'admettre, il en avait un peu envie.
« Pff, si je… fais de toi une femme, tu me lâcheras ?
- Bien sûr ! Assura la jeune fille, toute contente.
- Bon… »
Et il s'exécuta.
Marisu était plutôt contente, au final elle avait perdu l'amour de sa vie et son meilleur ami, mais elle était devenue une vraie femme et avait enfin obtenu un cœur de guerrière. Tout était bien qui finissait bien… enfin, à peu près.
Fin du flash back« Donc, ta première fois c'était avec ton maître d'armes, résuma Akari après avoir entendu le récit de son ami.
- Oui, c'est ça. Je l'ai vraiment beaucoup aimé, acquiesça son amie
- Oui, la première fois c'est important de le faire avec quelqu'un qu'on aime vraiment, sinon c'est raté.
- Je me demande comment ça se passera pour Akira, il ne faudra pas que ça soit raté, sinon il sera traumatisé, se demanda Marisu.
- Ouais, il a déjà suffisamment de raisons d'être traumatisé, approuva la shaman. Mais ne t'inquiète pas, la vie amoureuse d'Akira, comme celle des autres Sacrés du Ciel, c'est moi qui m'en occupe. »
Marisu était rassurée, si Akari était le « cupidon » des Quatre Sacrés du Ciel, elle ferait tout pour la caser avec Luciole.
Après tout, elles étaient amies, et l'apprentie guerrière avait toute confiance en la shaman.
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… Alors c'était tout pourri ? Reviews please
