Re salut à tous, voilà un nouveau chapitre, plus court que le dernier et qui a mis plus de temps à venir… je sais c'est pas logique. En fait c'est parce que je suis revenue chez mon père il y a seulement deux jours, il a fallu se réhabituer c'est pas facile (matelas pas confortable, télé qui capte pas, bouffe infâme parce que c'est moi qui cuisine…). Bref, voilà donc un nouveau chapitre, avec un tout nouvel objectif (et nouveau perso) pour la Kyo team histoire qu'ils ne fassent pas que charcuter tout sur leur passage sans but précis.
Bon, voilà j'espère que ça vous plaira.
RAR :
Lady Killer : Merci pour ta review, contente que le chapitre précédent t'ai plu Moi personnellement j'suis une inconditionnelle du yaoi, en fait pour tout dire mon rêve le plus fou c'est de devenir un mec pour vivre une grande histoire d'amuur homosexuelle, mais ça restera un rêve l'opération coûte un peu cher. En tout cas je suis vraiment contente que ça t'aie plu malgré que tu n'aime pas le shonen ai Et pour les Luciole Junior pas de problème, mais l'accouplement avec les personnages imaginaires est interdite par la loi donc on va faire ça par insémination artificielle, il faudrait que tu m'envoies des ovules par la poste ( en collissimo si possible ) je les mélangerai avec le sperme de luciole et après je te renvoie le tout, j'espère que tu nous fera de beaux bébés T'as raison la philosophie de la vie de Luciole ça vaut mieux que tous les anti dépresseurs, vive Lui
Kanzen : Merci pour ta review, par contre en fait elle va pas s'en prendre plein la gueule dans ce chap, mais après tu verras elle aura plein de blessures et même des beaux duels bien violents hihi j'ai hâte de les écrire. Elle agonise pas parce que en fait elle est super habituée à le perdre maintenant, c'est comme Luciole dans le tome 14 qui perd un bras et s'en rend plus compte, c'est parce que maintenant il est blasé, mais t'inquiète elle agonisera. En fait à l'origine je voulais juste faire le flash back de Luciole, mais je me suis dit que si je mettais l'avertissement shonen ai et qu'on ne parlait que du dépucelage de Luciole, les gens devineraient tout de suite qu'il finirait avec un mec, alors j'ai décidé de faire les deux autres mais j'avais pas vraiment d'idées, j'improvisais vraiment au fur et à mesure. T'es vraiment une sadique, tes amis qui te font chier faut les frapper, craquer les articulations c'est trop sournois. Moi perso j'ai des grosses chaussures avec du métal au bout de la semelle, je leur donne des coups de pied avec ça, c'est vachement marrant tu devrais essayer
Cactus07 : Marisu narcissique ? Naon elle n'a aucun défaut Merci beaucoup pour ta review, j'espère que la suite te plaira.
Princesse d'argent : Merci pour ta review, contente que le chapitre t'aie plu J'trouve que pour le coup, c'est plutôt Marisu qui fait psychopathe, mais bon c'est lié à sa connerie aussi, elle y peut rien la pauvre si elle est née avec un demi cerveau de raton laveur. J'espère que la suite te plaira
I Wish I Was Her : merchi pour ta review, huhu encore tout plein de compliments, j'vais plus avoir de sang dans le corps à force de rougir comme ça Marisu est indescriptible, quoique moi j'dirais qu'elle est consternante, mais c'est ptetr pas suffisant pour la cerner vraiment… contente que la première fois de Luciole t'aie plu, j'avais peur que ça passe mal qu'il se tape l'ex roi rouge… C'est le premier flash back que j'avais imaginé, les autres je les ai vraiment faits au feeling. J'espère que la suite te plaira
l
l
Bon voilà j'ai fait le tour, bonne lecture.
l
l
l
« Alors comme ça tu as été recueilli très jeune par Kyo ? »
Akira était sur ses gardes. Marisu lui posait des questions sur son passé et ses sentiments dans le but de le « psychanalyser ». Pourquoi se laissait-il faire ? Akari avait trouvé l'idée de son amie très drôle et avait forcé le gamin à accepter sinon elle révèlerait qu'il avait peur des chenilles. Il n'avait pas eu le choix, si les autres avaient appris sa phobie des chenilles, Bonten se serait lourdement moqué de lui et Luciole aurait titillé encore plus de chenilles devant lui rien que pour le faire chier, c'est qu'il était cruel ce mou du cerveau (en réalité il y avait très peu de chances que le mibu pense à tripoter les insectes dans un but particulier, mais Akira était légèrement parano sur les bords).
« …Oui et alors ?
- Oh, rien, je demande juste pour essayer de mesurer l'ampleur de ton affection pour Kyo, expliqua la jeune fille.
- JE NE SUIS PAS AMOUREUX DE KYO ! Hurla l'ado, rouge comme une tomate.
- Hm hm, intéressant… »
Marisu griffonna quelque chose sur une feuille de papier qui lui servait à « prendre des notes ».
« Qu'est-ce que tu écris ? L'interrogea Akira, inquiet.
- Rien, ne fais pas attention.
- Ça me concerne j'ai le droit de savoir !
- Oublie ça, apprécie-tu les autres Sacrés du Ciel ?
- Bonten n'est qu'une bête qui ne nous sert à rien, Luciole a de la semoule à la place du cerveau et Akari est une cinglée tyrannique, je ne comprends pas pourquoi Kyo les a accepté à ses côtés, on serait mieux sans eux.
- Hm hm…
- Quoi ? Qu'est-ce que j'ai dit ? S'impatienta le samouraï.
- Ne t'occupe pas de ça. Est-ce que tu te souviens de tes parents ?
- Non, je ne les ai pas connus.
- Et tu les imagine comment ? Continua l'apprentie guerrière.
- Je n'y ai jamais pensé…
- Hm hm… »
Une fois de plus, Marisu griffonna quelques mots sur sa feuille. Akira était excédé.
« Et sinon, as-tu déjà eu des petites amies ?
- Non, je n'ai pas le temps de penser à ça. Quand on passe ses journées à massacrer tout ce qui bouge, on ne s'emmerde pas avec ce genre de futilités.
- Ça devrait te manquer quand même, tu n'as jamais eu envie de donner de l'affection à quelqu'un ? A moins que tu ne donnes déjà toute ton affection à… quelqu'un ?
- Qu'est-ce que tu insinues ? Gronda le gamin.
- Rien, rien. Et sinon tu as déjà fait des rêves érotiques sur un de tes compagnons ? Tu n'as pas besoin de me dire l'identité de la personne, la couleur de ses cheveux suffira.
- Mais ! Je n'ai jamais fait de tels rêves sur eux ! S'indigna-t-il.
- As-tu déjà rêvé de Kyo en tablier rose te prenant dans ses bras et te berçant en te chantant une chanson ?
- Mais non !
- Est-ce qu'il t'arrive de temps en temps de regarder tes équipiers quand ils sont nus ?
- Non ! Tu me prends pour qui ?
- Peux-tu me raconter ton dernier rêve ? »
Akira se gratta la tête, son dernier rêve était vraiment bizarre il ne savait pas si c'était une bonne idée de le raconter à cette fille qui se prenait pour une psy.
« C'était un rêve assez étrange, j'étais aveugle et j'avais volé le corps de Kyo. Le corps était pris dans une glace magique qui ne fondait pas, et j'étais devenu l'ennemi de Kyo parce que j'avais piqué son corps, il n'était pas content.
- Tu veux dire que Kyo pris dans la glace t'engueulait ?
- Non, il n'était pas dans son corps, il avait pris possession du corps d'un autre type, c'était bizarre il avait les cheveux courts.
- Donc tu as d'une part le corps de Kyo tel qu'il est maintenant, prit dans la glace, complètement sous ton contrôle, et de l'autre l'âme de Kyo qui n'est plus dans son corps mais dans celui d'un mec avec des cheveux courts… Et en plus tu es aveugle.
- Oui, mais je ne pense pas que ce rêve aie un sens particulier, dit le gamin.
- Au contraire ! Chaque élément de ce rêve est symbolique ! S'exclama la jeune fille. Le corps de Kyo prit dans la glace est le symbole de ton désir purement physique pour ton chef ! En plus le corps est en ta possession et recouvert de glace, ton élément ! Cela signifie que tu as eu une relation physique avec Kyo, que c'était toi le dominant, et que tu continues à le dominer ! Le corps est avec toi mais pas de trace des autres Sacrés du Ciel, tu as donc Kyo pour toi tout seul, et tu le possèdes entièrement il est à ta merci. Mais d'un autre côté, il y a ce Kyo qui n'est pas dans son corps et qui, lui, n'est pas du tout d'accord avec cette relation sordide où il n'a qu'un rôle de poupée gonflable. Ce Kyo a les cheveux courts, les cheveux sont un symbole de puissance, le Kyo que l'on connaît a les cheveux très longs et il est extrêmement puissant, le Kyo de ton rêve doit donc être très faible. Ce Kyo faible peut protester autant qu'il veut, il ne peut rien contre toi, tu domines aussi bien son âme que son corps. Et tu dis être aveugle ?
- Euh…oui, mais je vois quand même, c'est bizarre, répondit le garçon, encore sous le choc des révélations.
- Dans l'histoire d'Œdipe, celui-ci tue son père et épouse sa mère. Quand il apprend que sa femme est sa mère, horrifié, il se crève les yeux et part s'exiler dans le désert. Ta perte de vue dans ce rêve signifie que tu t'identifies à Œdipe, et qu'une fois ta relation avec Kyo consommée, tu t'es senti coupable d'avoir couché avec ton parent, mais tu as continué malgré tout, c'est donc que tes sentiments pour Kyo sont plus importants que ta morale.
- …Mais t'es complètement cinglée ! C'est quoi ces interprétations stupides ? Ce n'était qu'un simple rêve ! Tu me prends pour quoi ? »
La jeune fille nota encore deux ou trois remarques sur le bout de papier, relut rapidement ses analyses et se tourna vers son « patient ».
« Je te prends pour un gamin complexé par son jeune âge et sa taille, qui ressent constamment le besoin de faire ses preuves. Toute ton affection est concentrée sur Kyo, tu considères tous ses proches comme tes rivaux parce que tu voudrais que l'intense amour que tu lui portes soit réciproque, et que votre relation soit totalement exclusive. Je pense que tu es complètement fanatique et que tu pourrais devenir dangereux, tuer tes équipiers pour Kyo par exemple. Je pense aussi que tu considères Kyo comme ta seule famille, comme tes parents parce que d'une certaine façon c'est lui qui t'a donné naissance en t'offrant une nouvelle vie. Alors tu es atteint du complexe d'Œdipe, tu es amoureux de ton parent. En résumé, je pense que tu es quelqu'un d'agressif et de malsain, et la cause en est Kyo. Mais surtout ne t'inquiètes pas, quand il mourra tu iras beaucoup mieux… ou alors tu deviendras schizophrène et imiteras la personnalité de ton mentor. Ne le prends pas mal, hein ? A part ça tu es à peu près normal ! »
Akira essayait d'enregistrer les informations. Alors comme ça il était « agressif et malsain » ? Heureusement que ces accusations ne venait pas d'une spécialiste, sinon il se serait peut-être un peu remis en question. Là, il était juste vexé, énervé et avait très envie de tester sa nouvelle attaque « la grande croix du démon des glaces » sur cette insolente qui se prenait pour une psy.
L'adolescent toisa un moment la jeune fille du regard. Elle arborait un air heureux et fière d'elle, comme si elle venait de faire la bonne action du siècle, ce qui eut le don de mettre le samouraï hors de lui.
Alors qu'il s'apprêtait à abattre son sabre sur Marisu, celle-ci fut sauvée in extremis par Bontenmaru. Comme quoi la bête pouvait se rendre utile de temps en temps.
« Calme-toi, Akira, fit le borgne. Si tu la tues, c'est toi qui redeviendras la bonne à tout faire, et ça serait vraiment catastrophique.
- Grmpf… C'est vrai, je ne supporterai plus de faire toutes les corvées, approuva le gamin. Mais pourquoi tu trouverais ça catastrophique ? Tu aurais de la compassion pour moi ?
- Non c'est juste que quand tu faisais la lessive, on retrouvait nos fringues encore plus crades qu'auparavant, à croire que tu les lavais avec de la terre.
- Ben… quand il n'y avait plus de savon, il fallait bien faire avec les moyens du bord, répondit-il, gêné.
- Attends, tu lavais vraiment nos fringues avec de la terre ? Mais c'est dégueulasse ! Je vais le dire à Akari elle va te passer un savon, tu sais à quel point elle tient à ses kimonos ! »
Malheureusement pour Akira, Bontenmaru était du genre à tenir parole. Le pauvre gamin fut donc tabassé par la shaman, sans même avoir pu se défouler avant sur Marisu. Il était vraiment maudit.
« Je n'aime pas cette région », fit Luciole.
Après quatre jours de marche, ils étaient arrivés dans une région assez reculée du pays. C'était une contrée presque déserte, les terres n'étaient pas cultivées et il y avait très peu d'habitants.
« C'est vrai qu'on dirait une terre fantôme, c'est glauque, approuva Bontenmaru.
- Non ce n'est pas ça… J'ai l'impression que si on reste sur ce territoire, il va nous arriver des tas d'ennuis, expliqua le mibu.
- Qu'est-ce qui te fait dire ça ? S'étonna le borgne.
- … J'en sais rien. »
Bonten soupira, Luciole était vraiment un cas. Mais il avait souvent de bonnes intuitions, même si il était toujours dans les vapes, il n'en était pas moins perspicace, mieux valait tenir compte de ses « pressentiments ».
« Moi je sais pourquoi cette région te fait froid dans le dos, intervint Akira. C'est ici qu'est née la légende de la Princesse de Glace.
- Qui ça ? Demanda le mibu.
- Bah, c'est sûrement une invention du gamin, répondit le borgne. Mais le nom est sympa, ça sera ton nouveau surnom, Akira.
- Et puis quoi encore ? La Princesse de Glace existe vraiment !
- C'est vrai, j'en ai entendu parler, approuva Akari.
- Moi aussi, ajouta Marisu, grincheuse. Mais je ne crois pas qu'elle ait vraiment existé, ce n'est qu'une légende stupide. »
Les samouraïs n'étaient pas dupe, la bonniche était jalouse parce qu'ils parlaient d'une autre fille. Elle était vraiment égocentrique, ils ne faisaient qu'évoquer une légende de la région !
« Et si tu nous la racontais, cette légende ? Proposa Kyo à son serviteur le plus jeune.
- Oui, d'accord. Ça c'est passé il y a quelques années, on ne sait pas quand exactement, parce qu'il n'y a eu aucun survivant.
- Si il n'y avait eu aucun survivant, la légende ne serait pas née », objecta Luciole.
Akira grogna, il voulait raconter cette histoire correctement mais ça ne serait pas possible si ses crétins de coéquipiers le coupaient constamment.
« C'est juste un détail. A l'époque, une fille vivait dans un village de la région. Elle était d'une beauté à couper le souffle et très gentille. C'est bien simple, tout le monde l'adorait. Elle avait des dizaines de prétendants et comptait se marier avec son amour d'enfance, un jeune samouraï. Elle s'entendait à merveilles avec ses parents, il n'y avait aucune part d'ombre dans sa vie, elle vivait un véritable conte de fée, c'est pour ça que tout le monde l'appelait « Princesse ». Mais un jour, tout a basculé.
« C'était la veille de son anniversaire, sa famille et ses amis avaient préparé une grande fête en son honneur, elle était ravie et toute excitée. Chaque détail de sa vie était écrit depuis sa naissance, de son mariage avec l'aspirant samouraï au nombre d'enfants qu'elle aurait, mais cela ne la dérangeait pas. Beaucoup de femmes vivent la même chose, elle s'estimait heureuse d'être tombée amoureuse du mari que ses parents lui avaient choisi, ce n'était malheureusement pas souvent le cas pour les autres femmes. Elle ne se posait pas trop de questions par rapport à son futur, sa vie lui convenait, tant pis si elle manquait d'imprévu. Etrangement, ce soir-là alors qu'elle rêvassait à la grande fête qui l'attendait le lendemain, elle commença à se poser des questions. Une vie de femme au foyer lui conviendrait-elle ? Comment ferait-elle si son mari mourait au cours d'un combat ? Supporterait-elle de rester inactive pendant que son mari ramènerait de l'argent à la maison ? Et là, quelqu'un fit irruption dans sa chambre et répondit à toutes ses questions.
« C'était un grand homme avec un air plutôt étrange, la puissance semblait émaner de chaque parcelle de son corps, jamais encore elle n'avait vu d'homme aussi impressionnant. La fille, effrayée voulut appeler à l'aide, mais avant même qu'elle n'ait pu ouvrir la bouche, l'homme la lui couvrait d'une main. Il était très rapide, elle ne l'avait pas vu bouger. Etais-ce ça, la rapidité d'un grand samouraï ? Se demanda-t-elle. Que lui voulait-il ? Elle n'était pas importante, elle faisait partie d'une famille d'humbles agriculteurs, pourquoi un grand guerrier débarquait-il dans sa chambre ? L'homme toisa un moment la jeune fille du regard puis répondit à ses interrogations. Elle allait avoir 16 ans le lendemain, elle était devenue une femme très belle et intelligente, il était temps pour elle de savoir la vérité.
« Quelle vérité ? S'exclama-t-elle, effrayée par ce qu'elle pourrait découvrir. Alors l'homme s'assit tranquillement et lui raconta tout. On lui avait menti depuis le jour de sa naissance. Elle n'était pas la fille de ces humbles agriculteurs, non, elle n'était pas une fille bonne à marier, elle n'était même pas humaine. Pas humaine ? La fille n'en croyait pas ses oreilles, qu'était-elle alors ? Une déesse, lui répondit l'homme, un être divin. Il lui expliqua alors qu'elle faisait en réalité partie du clan des Dieux, elle avait été enlevée à la naissance par un couple d'humains malhonnêtes lors d'une balade en forêt avec sa nourrice. Ils avaient assassiné de sang froid la nounou et enlevé le bébé. Ce couple l'élevait encore à ce jour.
« L'homme lui confia alors qu'elle n'était pas une simple membre du clan, elle était bien plus que ça. Elle était non seulement la plus belle femme que le clan eut jamais connu, mais elle était aussi la plus puissante. Elle était si forte qu'elle pourrait dominer le monde d'un simple claquement de doigts, elle était l'être le plus fort sur Terre. A cause de ce couple, elle n'avait jamais suivi d'entraînement pour apprendre à se battre, ils étaient du genre à penser qu'une femme est juste bonne à faire le ménage et la vaisselle, quel gâchis.
« Le Dieu lui fit alors une proposition. Si elle rejoignait le clan avec lui, il lui apprendrait tout ce qu'elle avait besoin de savoir. Il l'entraînerait personnellement pour qu'elle puisse maîtriser sa force dévastatrice, devenir la plus puissante des guerrières et succéder au chef du clan. Bien sûr, elle demeurerait cachée au sein du clan, en tant que successeur potentiel du roi, elle risquait de s'attirer beaucoup d'ennemi, sa présence au sein du clan resterait donc un secret.
« La jeune fille n'en revenait pas de toutes ces révélations. Elle, une déesse ? Elle, la plus puissante des créatures existant en ce monde ? Elle avait du mal à y croire, et pourtant elle sentait au plus profond de son cœur que cet homme lui disait la vérité, ne serais-ce que pour son appartenance au clan divin. Elle ne savait pas quoi faire devait-elle le suivre sans dire au revoir aux gens qui lui étaient chers ? Devait-elle renoncer à sa vie pour suivre cet inconnu ? Elle lui répondit qu'elle avait besoin de réfléchir, elle lui donnerait sa réponse demain soir, après sa fête d'anniversaire.
« La jeune fille ne put dormir cette nuit-là, elle repensait sans cesse à ce qu'aurait été sa vie si elle n'avait pas été enlevée par ses « parents ». Ils l'avaient bien élevée, mais la vie qu'ils lui avaient choisi était tellement insignifiante comparée à celle qu'elle aurait pu avoir ! Ils ne lui avaient pas demandé son avis, pas une fois dans sa vie ils ne lui avaient demandé ce qu'elle pensait des choix qu'ils faisaient à sa place, et s'en rendre compte la mit en colère. Une rage sourde commençait à naître en elle alors qu'elle repensait à toutes ces choses à côté desquelles elle était passée. Elle n'avait pas 16 ans et était déjà passée à côté de sa vie, elle ne voulait plus continuer ainsi.
« Le soir de son anniversaire, la jeune fille avait pris une décision. La rage qu'elle avait ressenti le soir précédent était resté gravé dans son cœur, et alors que tout le monde lui souhaitait du bonheur et la serrait dans leurs bras, froidement elle sortit un sabre. Elle les tua tous, chacun de ses amis avec qui elle avait passé de si bons moments, chaque membre de sa famille qui l'avaient vu grandir et l'avaient soutenue dans les moments difficiles, son fiancé qu'elle aimait depuis toujours, elle les massacra sans la moindre pitié, sans ressentir la moindre émotion.
« Son cœur de jeune fille si gentille avait changé, déchiré par une vie qu'elle n'avait pas eu, excité par l'idée d'une vie qu'elle pourrait avoir, elle n'avait plus rien à faire de son ancienne vie, tout cela la laissait désormais de glace.
« Quittant la scène du drame, l'endroit où elle avait détruit chaque partie de son ancienne vie, la Princesse rejoignit le Dieu et ils regagnèrent leur clan divin. »
Akira jeta un coup d'œil légèrement anxieux à ses compagnons, il espérait avoir fait une bonne prestation. Il fut plutôt satisfait, tous étaient pendus à ses lèvres, même Luciole ce qui était la preuve qu'il l'avait vachement bien raconté son histoire.
« Et elle est vraiment devenue la chef du clan ? Demanda Akari.
- Non, elle a quitté le clan quelques temps après l'avoir rejoint. Elle voulait voir le monde de ses propres yeux, apprendre la vie pour devenir plus forte. On raconte qu'elle a été écœurée par les agissements cruels du clan et qu'elle a pris ce prétexte pour s'enfuir.
- Donc pour le moment, elle erre quelque part dans le pays, fit pensivement Bontenmaru. Brr, ça fait froid dans le dos, tu avais raison, Luciole.
- Hm ? Pourquoi ? Demanda celui-ci, apparemment tiré de ses pensées.
- Pour ton pressentiment de tout à l'heure, répondit le borgne.
- …Ah.
- Tu ne t'en souviens plus ?
- De quoi ? »
Bonten soupira, essayer de discuter avec Luciole était vraiment éprouvant pour les nerfs.
« Laisse tomber. Cette histoire est quand même tirée par les cheveux, « l'être le plus puissant sur Terre », c'est un peu gros quand même.
- Pas forcément, les mibu sont vraiment très puissant, rétorqua Akari, songeuse. Parce que c'est bien du clan mibu qu'il s'agit.
- Je ne connais pas ce clan, intervint Marisu. Vous le connaissez ? Il est vraiment divin ?
- Kyo en a fait partie et Akari l'a rejoint pendant quelques temps, expliqua le borgne.
- Mais elle n'en faisait pas vraiment partie, elle était juste exploitée comme une esclave », se moqua Akira.
Pour le coup, le gamin aurait mieux fait de se taire. La shaman lui envoya un « souffle du vampire » mais s'arrêta avant de le transformer en momie, après tout ce mioche pouvait toujours servir, et étrangement Kyo avait l'air d'y tenir.
« N'empêche que cette fille ne peut pas être la plus forte, reprit-elle.
- C'est vrai, approuva Luciole.
- Personne n'est plus fort que Kyo, articula péniblement Akira.
- Ça, il n'y a qu'un moyen de le savoir, dit le concerné. La Princesse de Glace, c'est ça ? Intéressant… on va aller à sa recherche. »
Les serviteurs sursautèrent, leur chef avait parfois des idées vraiment saugrenues, mais ils étaient tous intrigués par cette Princesse et il était normal que Kyo aux Yeux de Démon, l'homme le plus fort veuille se mesurer à quelqu'un qui risquait de lui voler le titre. Il voulait la débusquer et la tuer pour prouver que c'était lui le plus fort.
« Je l'avais dit que ça nous apporterait des ennuis, dit Luciole
- Mais on ne sait même pas si elle est encore vivante, protesta Akari.
- Ni où elle se trouve, ajouta Marisu.
- Le pays est vaste, elle pourrait être n'importe où, renchérit Bontenmaru.
- On est dans la région où elle a vécu, on va interroger les gens d'ici, voir où elle a été vue la dernière fois, et on suivra sa piste jusqu'à la trouver, fit Kyo.
- Ça peut nous prendre des années ! S'exclama la shaman.
- Et alors ? Je ne laisserai personne me prendre le titre du plus fort. »
Akari se résigna, le Démon était intransigeant. Elle n'appréciait pas particulièrement sa décision, elle était trop jalouse pour accepter de voir l'homme de sa vie courir après une autre femme, super belle et ultra puissante en plus, mais Kyo n'en faisait qu'à sa tête, peu importe l'avis des autres.
« Mais pourquoi est-ce que tu veux retrouver cette fille ? » Demanda Marisu, complètement perdue.
Il ne faut pas trop lui en vouloir, ça ne faisait que deux semaines qu'elle voyageait avec les samouraïs, et comme Kyo n'était pas très causant, elle ne connaissait pas très bien son caractère difficile et son obsession d'obtenir le titre du plus fort.
« C'est évident, non ? Répondit Bonten. C'est pour qu'Akira hérite officiellement du titre.
- Eh ! Si tu m'appelles par ce surnom débile je te tue !
- Pourtant ça te va bien, décréta Luciole.
- De quoi je me mêle ? Et quand on porte un nom d'insecte, on est mal placé pour commenter les noms des autres !
- Calme-toi, ça ne sert à rien de t'en prendre aux autres, Princesse, fit Bontenmaru.
- Ne m'appelle pas comme ça !
- Sinon quoi ? »
Fou de rage, le gamin sortit ses sabres et les pointa sur le borgne.
« Par la grande croix du démon des…
- Akira ne lui fais pas de mal ! Intervint Marisu. Tes amis sont prêts à parcourir le pays, à affronter milles dangers pour toi, et c'est comme ça que tu les remercies ? Tu es ingrat !
- C'est vrai, tu es une vilaine princesse, renchérit Bonten. Très vilaine.
- Ne dis pas des trucs comme ça, c'est malsain ça te donne un air de pervers, dit Akari.
- De nous deux ça n'est sûrement pas moi le plus pervers, hein Tokich… »
Le travesti fit taire le borgne en lui plantant son bâton dans l'estomac. Akari n'aimait pas qu'on mette son « petit secret » sur le tapis, en plus Marisu n'était au courant de rien. D'ailleurs, cette dernière fut intriguée par les paroles de Bontenmaru.
« Hein ? Qu'est-ce qu'il a voulu dire ? Demanda-t-elle.
- Oublie ça, répondit la shaman. De quoi on parlait ?
- De chercher la Princesse de Glace, rappela Bonten. D'ailleurs, pourquoi on l'appelle la Princesse de Glace ?
- Parce qu'elle a tué tous les gens qu'elle aimait sans ressentir la moindre émotion ? Proposa Marisu.
- Oui, il y a de ça, répondit Akira. Mais on raconte aussi qu'elle se faisait appeler ainsi à cause de la couleur très claire de ces cheveux semblable à la couleur de la glace.
- Si on cherche une fille aux cheveux blancs ça sera plus simple de la repérer, fit remarquer Bonten.
- Bon, et si on partait à la chasse à la Princesse ? » S'impatienta Kyo.
Tous obéirent sans discuter. Ils se mirent en route en discutant de choses et d'autre, inconscients du fait qu'une personne les observait, tapie dans l'ombre d'un arbre. Cette personne les espionnait depuis qu'Akira avait commencé à raconter la Légende, elle était très intriguée par ce groupe de samouraïs, elle sentait que les choses allaient devenir très intéressantes. La personne quitta sa cachette, et on put apercevoir sa longue chevelure blanche se balancer sur ses épaules.
Nos héros passèrent la journée à parcourir le coin et à interroger les rares personnes qu'ils croisaient. Ils n'apprirent pas grand chose, la plupart des passants connaissaient la légende, mais leur version était la même que celle d'Akira. En revanche, une vieille femme leur indiqua comment rejoindre le village, ou plutôt les ruines du village, où avait vécu la légendaire princesse. Ils se mirent en route pour le village, mais il était à deux jours de marche, ils s'arrêtèrent alors en chemin pour la nuit.
Ce soir-là, l'ambiance était assez morose au sein du groupe. Comme toujours, Kyo fumait et buvait silencieusement dans son coin, Luciole était lui aussi à l'écart du groupe, il regardait tranquillement les étoiles tandis que Bontenmaru taquinait Akira. Ce qui était un peu plus inhabituel, c'était qu'Akari s'était isolée elle aussi, elle pensait encore à l'intérêt que portait Kyo à cette Princesse. Il la cherchait pour la tuer, mais le démon, malgré ses airs de dur et sa réputation de samouraï impitoyable, avait un bon fond. Si la Princesse lui plaisait, il était très probable qu'il lui propose de venir avec eux, comme il avait fait pour elle et tous les autres. Et si cette fille était réellement magnifique et puissante, il était tout à fait possible qu'elle pique le démon à Akari, et cette dernière ne le supporterait pas.
Marisu, occupée à préparer le dîner, s'inquiétait de voir ses nouveaux amis si silencieux. Elle n'était pas là depuis longtemps, mais il lui semblait que ce calme était vraiment anormal. Kyo était toujours silencieux, cela ne changeait pas, mais Akari était habituellement gaie et discutait avec les autres, là elle était silencieuse. Ce qui l'inquiétait le plus, c'était Luciole. D'accord, il s'isolait tous les soirs, mais la jeune fille avait l'impression que ça ne lui correspondait pas vraiment. Le jeune homme était plutôt du genre à s'amuser avec ses amis, à rire comme un fou et à sacrifier sa vie pour les gens qu'il aime, elle en avait l'intime conviction. Si il gardait ce masque impassible et si il s'isolait, c'était sûrement parce qu'il était mal à l'aise. Peut-être même étais-ce à cause d'elle, il ne savait pas comment réagir face à elle alors il se fermait, il fallait absolument qu'elle le mette en confiance pour qu'il puisse redevenir lui-même !
Mais avant tout, elle devait consoler Akari qui semblait vraiment mal aller. Après avoir mit la viande à cuire, elle alla rejoindre son amie.
« Qu'est-ce qui ne va pas ?
- Rien de grave… C'est cette histoire de Princesse de Glace qui m'énerve, répondit la shaman.
- Ah, je comprends. Tu te sens mal à l'idée de tuer cette fille ?
- Pff, t'es vraiment à côté de la plaque, ce qui m'énerve c'est le risque qu'au contraire elle ne meure pas.
- Tu crois qu'elle pourrait battre Kyo ? S'inquiéta la bonne à tout faire.
- Je n'ai jamais rencontré quelqu'un dont la force surpasse celle de Kyo, mais je connais le clan mibu et je sais que les plus hauts dirigeants sont extrêmement puissant, si cette fille est suffisamment forte pour prétendre au titre de Reine Rouge, Kyo aura du mal. Mais ce n'est pas ça qui m'inquiète, j'ai peur qu'elle rejoigne notre groupe.
- Hein ?
- Tu sais, si jamais Kyo l'estime digne d'être son serviteur, il lui proposera de faire partie de l'équipe.
- Mais il y a peu de chances qu'il la trouve digne de le servir, tenta Marisu.
- Il t'a bien accepté toi. »
L'apprentie guerrière tapota amicalement le dos de son amie, elle savait très bien que si celle-ci était agressive, c'était uniquement parce qu'elle était tourmentée, elle ne pensait pas un mot de ce qu'elle disait.
« On ne sait même pas si elle est encore vivante, ni même si elle existe vraiment, peut-être qu'on ne la trouvera pas, fit-elle.
- Kyo est un acharné, si il veut la trouver, il la trouvera, même si ça doit lui prendre des années. Les légendes sont toujours basées sur un élément réel, la Princesse existe c'est certain.
- Mais même si elle nous rejoint, Kyo ne tombera pas forcément amoureux d'elle.
- La plus belle fille du monde et aussi la plus puissante, tu crois vraiment qu'il va résister ? A mon avis il ne sera pas le seul à succomber, ils vont tous devenir fous d'elle, rétorqua la shaman.
- …Tous ? Tu en es sûre ? Demanda la bonne, inquiète.
- Bien sûr, comment veux-tu qu'on lutte, nous, femmes normales ( nda :A peu près normales, un travesti sadique et une débile légèrement psychopathe, faut pas déconner quand même) face à la perfection faite femme ? A mon avis, mieux vaut se dépêcher de mettre le grappin sur les hommes qui nous plaisent avant qu'on ne retrouve cette garce.
- Oui, tu as raison, tu as parlé de moi à Luciole ?
- Non, tu ne lui parles quasiment jamais, tu crois que c'est comme ça que tu vas le séduire ? Je n'irai pas lui toucher un mot en ta faveur tant que tu n'auras pas fait déjà un premier pas, Luciole est un des Quatre Sacrés du Ciel, il a besoin d'une femme courageuse, pas d'une lavette qui se repose sur ses amis pour lui arranger des coups, expliqua Akari.
- D'accord, j'irai lui parler tout à l'heure. Mais tu sais, tu es déjà une femme extraordinaire, tu n'as rien à envier à cette Princesse j'en suis sûre, alors Kyo n'aura aucune raison de la choisir elle plutôt que toi.
- Pff, Kyo préfère une fille avec un corps de rêve qui n'a pas besoin de brioches en guise de seins, se lamenta le travesti.
- Mais qui serait assez tordu pour mettre des brioches en guise de faux seins ? Demanda Marisu en éclatant de rire. Oh non, ça sent le brûlé, mon repas ! »
La jeune fille partit en courant, catastrophée, pour tenter de sauver la nourriture qui brûlait.
Akari se sentait blessée par la remarque de son amie, mais cette dernière n'avait aucune idée de son « petit secret ». La shaman s'interrogeait, devait-elle dire la vérité à Marisu ? Elle avait peur que la jeune fille réagisse mal, mais si elle l'apprenait par quelqu'un d'autre, ça serait pire… Akari ne savait vraiment pas quoi faire.
De loin, elle voyait l'apprentie guerrière se battre contre les flammes qui calcinaient la nourriture, le dîner de ce soir allait vraiment être pourri, déjà que la bonniche cuisinait comme un pied…
« Elle va se brûler. »
La shaman sursauta. Perdue dans ses pensées, elle n'avait pas remarqué la présence de Luciole à ses côtés. Le mibu était en train de manger un bout de lapin grillé, il ne prenait jamais ses repas avec le reste de la bande, soi-disant qu'il voulait tout faire tout seul. Les seules fois où il mangeait avec les autres (et encore, il restait dans son coin), c'était quand il était chargé de faire la cuisine pour tout le monde.
« Dis, Luciole, tu crois que je devrais dire à Marisu que je suis un homme ? »
Akari regretta ses mots immédiatement après les avoir prononcés. Ce n'était pas son genre de demander conseil aux autres, parce que c'était leur montrer qu'elle aussi était vulnérable or ils devaient la craindre et donc ne voir aucun de ses points faible. Malheureusement, ses problèmes lui prenaient trop la tête, elle avait besoin d'un avis extérieur… mais quitte à choisir, elle aurait mieux fait de demander à quelqu'un capable de réfléchir un minimum.
« Je ne sais pas, répondit le jeune homme. Mais ce n'est pas important, si ?
- Quoi ? Mais si c'et très important ! De quel droit tu dénigres mes problèmes ? Tu ne peux pas comprendre toi tu n'en as aucun.
- Ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas important que tu sois un homme ou une femme, expliqua le mibu. L'important c'est qui tu es. Pour nous, les Quatre Sacrés du Ciel et Kyo, tu es Akari, on s'en fiche que tu sois un travesti ou pas, homme ou femme on t'appréciera de la même façon, pour nous c'est du pareil au même. Si Marisu est vraiment ton amie, elle t'acceptera quoi qu'il arrive. »
La shaman sourit. Au fond, elle avait bien fait de demander conseil à Luciole. Même si il était à côté de la plaque la plupart du temps, il n'était pas stupide pour autant. Au contraire, c'était sûrement lui qui arrivait le mieux à cerner ses coéquipiers.
« … Mais Marisu est complètement stupide, donc elle risque de mal le prendre ou alors de croire que tu es amoureuse d'elle et que tu t'es déguisée juste pour pouvoir l'approcher. »
Le sourire d'Akari s'effaça aussitôt. Luciole était peut-être capable de dire des choses intelligentes et réconfortantes, mais il avait aussi le don de tout casser la seconde suivante.
« Donc qu'est-ce que je dois faire ? Demanda-t-elle.
- Je n'en sais rien.
- Pff, ma vie est trop compliquée, se lamenta-t-elle. Dis, tu trouves vraiment qu'elle est complètement stupide, Marisu ? »
La bonniche était en train d'essayer d'éteindre le feu avec le reste du saké, la shaman se rendit compte que c'était sa question qui était stupide.
« Mais elle est gentille, et plutôt jolie, tu ne trouves pas ? Poursuivit-elle.
- Non.
- Tu es dur avec elle, tu devrais faire un effort pour la connaître, tu ne crois pas ?
- Pourquoi faire ?
- Eh bien… vous pourriez devenir plus proches, suggéra-t-elle.
- Pourquoi faire ? »
Akari soupira, Luciole était vraiment bouché, impossible de lui faire comprendre quoi que ce soit. De toute façon, c'était le problème de Marisu, pas le sien.
La bonniche, justement, était finalement venue à bout du début d'incendie avec l'aide d'Akira et servait à présent une viande non identifiée carbonisée et congelée à Bontenmaru et Kyo.
« C'est dégueulasse, dit le démon.
- Mais tu n'y as même pas touché ! Protesta la jeune fille.
- Et j'en ai pas l'intention.
- Mais j'ai travaillé si dur pour préparer ce plat !
- Rien à foutre.
- Ne t'inquiètes pas, il est un peu grincheux parce qu'on n'a rien trouvé, intervint gentiment Bonten. Akira, Akari et moi on va se partager sa part.
- Ah non, désolée, rétorqua la shaman. Je suis au régime, je ne peux pas me permettre un tel excès, d'ailleurs je ne sais pas si je pourrai manger toute ma part.
- Pourtant tu as mangé deux côtes de porc ce midi, fit remarquer Luciole.
- Tais-toi, tu veux que je révèle tes secrets ?
- Un petit régime ça ne peut pas te faire de mal », déclara Akira.
Evidemment, l'adolescent se prit un gros rocher dans la tronche dans la seconde qui suivit. Depuis le temps, il n'avait toujours pas appris quand se taire, vraiment désespérant.
« Akira est en pleine croissance, c'est lui qui a le plus besoin de manger, il aura la part de Kyo en entier en plus de la sienne », décréta la shaman.
Il ne faut jamais parler du poids d'une femme, surtout pas de celui de Mademoiselle Akari la tortionnaire des Quatre Sacrés du Ciel.
C'est ainsi qu'Akira, malgré ses protestations, se retrouva avec deux parts de viande immangeable. Akari ne mangea que la moitié de son repas sous prétexte de son régime et Bonten fit semblant d'avaler mais recracha la mixture infâme dans l'assiette d'Akira. Celui-ci hurla de dégoût et menaça de tuer le borgne, comme tous les soirs en somme.
Mais ce soir était différent pour Marisu. Elle n'avait pas préparé cinq repas mais six. Toute tremblante, elle s'approcha de Luciole, les deux parts à la main.
« Tiens, j'en ai fait aussi pour toi.
- Je n'en veux pas, répondit le mibu.
- Mais tu refuses toujours de manger ce que je fais, est-ce que tu as peur que je sois une mauvaise cuisinière ?
- Je ne doute pas de tes talents de cuisinière.
- C'est vrai ? »
Le cœur de la jeune fille manqua un battement, c'était la première fois qu'il lui faisait un compliment !
« Ouais, tu es nulle, aucun doute là-dessus. »
Bon, elle s'était peut-être emballée un peu vite, mais tout n'étai pas perdu !
« Goûte au moins à mon plat avant de juger, supplia-t-elle.
- Je ne veux pas, je n'accepte pas de nourriture des autres. Je me débrouille seul.
- Mais c'est stupide !
- C'est ta façon d'éteindre un feu qui est stupide, répliqua le mibu.
- … Mais qu'est-ce que ça à a voir ?
- … J'en sais rien, mais c'est vrai. »
Luciole avait l'air étrangement boudeur (en fait il avait plutôt l'air stoïque mais bon…). Marisu se sentit mortifiée, son incroyable sens de la répartie cinglante avait encore frappé, elle n'avait quand même pas vexé le jeune homme ? Pour rattraper le coup avant qu'il ne décide de bouder dans son coin, elle s'empressa de s'expliquer.
« Excuse-moi, je ne voulais pas te vexer, mais tu comprends, c'est mon rôle de vous nourrir, et un peu de bouffe ça n'est pas important !
- …
- tu comprends, j'aime me rendre utile, et comme vous ne me laissez pas faire mes preuves au sabre, je les fais au fourneau, et j'ai un peu l'impression de faire partie de l'équipe. C'est pour ça que ça me rend triste que tu refuses mes plats, j'ai l'impression que pour toi, je ne fais pas partie du groupe. »
L'apprentie guerrière attendit, pleine d'espoir, qu'il démente, lui dise que non il était très heureux qu'elle soit là et qu'il l'aimait comme un fou. Malheureusement, le jeune homme ne lui prêtait pas la moindre attention, trop occupé à regarder le ciel.
« Il va pleuvoir.
- Tu ne m'a pas écouté ?
- Hm ? Si, tu as raison je vais faire un effort, lui promit-il.
- C'est… c'est vrai ? »
Marisu n'en croyait pas ses oreilles, Luciole le grand guerrier solitaire qui refusait de se mêler aux autres et même d'accepter quoi que ce soit de leur part acceptait de changer juste pour elle ! Il ferait un effort et accepterait ses plats, mais uniquement les siens, ça voulait dire qu'elle occupait une place importante dans son cœur !
« Oui, je veux bien croire que tu es une bonne cuisinière », fit-il.
Ah… ça n'était pas ce à quoi elle s'était attendue, la jeune fille en fut horriblement déçue mais ne montra rien. Il fallait se montrer joyeuse et souriante pour séduire les hommes.
« C'est gentil, ça me touche beaucoup, dit-elle. C'est déjà un grand pas en avant, je te remercie.
- …Ca va peut-être tourner à l'orage, si c'est le cas Akira va encore pleurer parce qu'il a peur des éclairs.
- Tu sais, je pense que tu es quelqu'un de bien, et j'aimerais vraiment qu'on devienne amis, insista l'apprentie guerrière.
- En fait je crois qu'il n'y aura pas d'orage, il ne fait pas assez chaud.
- T u m'écoutes, oui ou non ? S'énerva-t-elle.
- Hein ?
- Rah j'en ai assez ! C'est impossible d'essayer de te parler, tu ne fais pas du tout attention à moi ! Arrête de tripoter cette araignée quand je te parle ! Je ne compte donc pas à tes yeux ? »
Le mibu resta silencieux un moment, fasciné par la bestiole à ses pieds. Marisu était à cran, mais elle regrettait déjà de s'être énervée, elle ne voulait surtout pas se fâcher avec Luciole, cela réduirait à néant ses efforts pour le séduire. Akari, quant à elle, poussée par la curiosité assistait à la scène planquée derrière un arbre. Elle était consternée par l'attitude de son coéquipier, il avait réussi à mettre en colère cette espèce de carpette qui n'osait jamais élever la voix devant eux de peur de paraître odieuse.
« Si, tu fais un excell…
- Ah c'est ici que vous êtes ! L'interrompit la shaman en sortant de sa cachette. Je vous cherchais partout ! Marisu il faut que tu viennes avec moi, c'est l'heure de notre cure de beauté quotidienne, c'est ton tour de me faire les ongles ! »
Et sans plus de cérémonie, elle attrapa la jeune fille et l'emmena le plus loin possible du mibu. Akari n'avait pas besoin de lire dans les pensées pour savoir ce que ce crétin avait failli dire. « Tu fais un excellent punching ball », c'est ce qu'ils pensaient tous depuis qu'ils avaient pris l'habitude de frapper la bonniche pendant les combats.
Peut-être que les lames adhéraient mieux à sa peau, peut-être que ses cris de douleur étaient plus agréables à entendre que ceux des autres victimes, ou peut-être qu'ils prenaient plus de plaisir à la frapper parce qu'ils ne pouvaient pas la supporter, tout simplement.
Toujours est-il que si Luciole conservait une telle attitude, elle ne pourrait jamais le caser avec Marisu, et la bonniche irait forcément se consoler auprès de Kyo. Akari ne voulait pas ça, elle n'avait pas besoin d'une nouvelle rivale, cette fichue Princesse de Glace suffisait largement.
l
l
Pendant ce temps, dans des contrées lointaines, très lointaines…
Un jeune homme entra en trombes dans une grande pièce assez confortable où étaient déjà installés deux hommes. L'un des deux hommes était tranquillement assis, ses cheveux blancs hirsutes, semblables à une crinière de lion étaient doucement soulevés par un léger courant d'air. L'autre homme, adossé au mur, était habillé tout en noir. Bien plus mystérieux que son ami, on ne distinguait que la moitié de son visage, l'autre étant masquée par un masque de cuir.
« Hishigi, Fubuki ! J'ai du nouveau à propos de la prophétie ! S'exclama l'homme qui venait d'arriver.
- Pas la peine de hurler comme ça, Yuan, fit le dénommé Hishigi. C'est du sérieux cette fois ?
- Ouais, ça vient d'un de nos espions de l'enfant du démon. Vous avez déjà entendu parler de la Princesse de Glace ? »
Yuan leur raconta la légende telle que son indic la lui avait rapportée. A la fin, les deux hommes se consultèrent du regard.
« Ca correspond parfaitement à la prophétie, remarqua Hishigi.
- C'est vrai, admit Fubuki. Je pense qu'il est temps d'agir. Yuan, fais sortir les 12 Généraux Sacrés, ce sont eux qui auront la charge de cette mission.
- Si cette fille est aussi forte, tu crois vraiment que les 12 Généraux suffiront ? Demanda Hishigi. Surtout que les guerriers fous ne sont pas tout à fait contrôlables. Le clan ne craint aucune menace ces jours-ci, on pourrait se permettre d'envoyer les 5 planètes aussi.
- Je suis sûr que ça fera très plaisir à Keikoku de revoir ses petits camarades, dit Yuan avec un sourire moqueur.
- C'est d'accord, on envoie les 5 planètes et les Généraux Sacrés à la recherche de cette Princesse, ça promet d'être intéressant », conclut le chef des Quatre Sages.
l
l
Voilà un chap de finish, alors vous en pensez quoi ? Reviews please
