Salut à tous, comment ça va ? Moi j'essaye difficilement de me faire à l'idée que les vacances c'est fini… naaaaaoon. Alors voilà le 6e chapitre, un peu différent des autres parce que divisé en deux parties : un bout du coté des mibu, un bout du coté des sacrés du ciel. J'espère que ça vous plaira, sinon dites le moi et je le ferai plus, promis.

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RAR

Princesse d'argent : Merci pour ta review, contente que le chapitre t'aie plu Rah c'est sûr que des types comme ça, ils sont cool mais j'aimerais pas vivre avec (trop fatigant entre les combats à répétition et la folle qui livre tous les secrets… en fait si j'aimerais bien) j'espère que la suite te plaira.

Lady killer : merci pour ta review Vive le Dieu Luciole, j'aimerais tellement avoir l'art de parler comme lui, mais je crois que c'est pas donné à tout le monde, peut-être simplement une élite ? tu en fais partie n'est-ce pas ? Apprends moi la Luciole attitude ! J'espère que la suite te plaira.

Cactus07 : merchi pour ta review hihi c'est vrai que marisu est carrément désespérante… en fait elle me ressemble un peu ( le côté psychopathe qui s'ignore, pas le reste… ah si une fois je me suis estropiée la main avec un sabre en bois… me demande pas comment j'ai fait ) T'inquiète elle restera toujours aussi débile, j'crois même que ça va être de pire en pire muhahahaha.

I Wish I was Her : Merci pour ta review tu trouves que je respecte bien leurs caractères ? Merci J'espère que j'ai pas trop foiré les mibu j'ai un peu l'impression d'avoir fait un Hishigi un peu OOC, mais il est dur aussi à cerner ce perso… j'espère que la suite te plaira.

voilà voilà j'ai tout dit, bonne lecture.

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« Mouais, c'est pas brillant tout ça… »

L'aveugle détailla encore les guerriers alignés devant lui. Un grand type mince tout droit sorti de chez le tatoueur vêtu d'un long manteau noir ; un type ultra balère taillé façon armoire à glace qui, étrangement, parlait de lui au féminin (et vraiment l'aveugle ne voyait absolument pas ce que mec avait de féminin) ; deux gamines, l'une blonde et insolente, l'autre brune, binoclarde et visiblement très mal à l'aise (mais qu'est-ce que des gamines foutaient dans ce groupe ?) ; un archer bizarre qui devait vider les stocks de shampooing donneur de volume du clan tellement ses cheveux arrivaient haut (à faire pâlir Marge Simpson de jalousie) ; et pour finir trois mystérieux guerriers planqués sous des capes, de façon à ce qu'on ne distingue pas leurs traits (ben ouais, dans le manga les personnages quand on les voit au début, ils portent tous des capes pour garder le suspense quant à leur apparence, et c'est marrant après ils ne les remettent plus jamais).

« C'est vraiment les plus puissants guerriers créés par les mibu ? Demanda l'aveugle, sceptique.

- Eh, c'est méchant ce que tu dis ! Tu es beau mais tu n'es pas gentil ! Lui reprocha une des gamines, la blonde.

- Calme-toi, Antéra, lui dit gentiment le grand type tout mince.

- Il m'énerve, on n'a qu'à le tuer !

- Non, je… Il… On ne doit pas se battre, protesta lamentablement l'autre gamine, en diffusant autour d'elle une poudre étrange.

- Santéra, fais attention à la coupe de Maro ! S'écria l'archer au super brushing dont les cheveux avaient commencé à fondre au contact de la poudre.

- C'est vrai, Santéra, tu n'imagines pas le nombre d'heures que Bassara passe tous les matins à gonfler sa chevelure, il veut nous faire croire que c'est naturel mais en réalité il est jaloux de ne plus être le plus beau du groupe depuis que Shindara nous a rejoints, expliqua le gros type balèze.

- Ferme-là, Bikara, tu as tout faux espèce d'idiote, répliqua glacialement l'archer. Et toi Santéra, fais plus attention à l'avenir.

- …. Désolééée ! » S'exclama la gamine, toute bouleversée, diffusant au passage une plus grosse quantité de poudre.

Yuan soupira, le clan mibu était vraiment tombé bien bas si ces types étaient leurs meilleures créations. Son collègue, le créateur de la plupart de ces « terrifiants guerriers » remarqua son air perplexe.

« Sans les quatre guerriers fous pour compléter, ça a forcément moins de gueule, se justifia-t-il. Et même si ils n'en ont pas l'air, ils sont très puissants.

- … Mais pourquoi est-ce qu'ils parlent tous de cette armoire à glace comme si il s'agissait d'une fille ? S'interrogea l'aveugle.

- Tu m'écoutes ? S'impatienta le savant fou soucieux de défendre ses choses.

- Hein ? Ouais, et pourquoi on ne les sortirait pas tes guerriers fous ? Parce que j'ai pas l'impression que ceux-là feront long feu…

- Ils ne sont pas encore assez contrôlables, seul Nobunaga dans une forme ressuscitée correcte pourra les dresser. On a déjà essayé de les utiliser mais ça été un fiasco total, ils se sont tous enfuis à la première occasion.

- Et comment les a-t-on retrouvés ? Demanda Yuan.

- Facile, il a suffi de suivre les cadavres déchiquetés. La plus facile à trouver a été Indara, elle essayait de bouffer une des créatures de la forêt, un gamin. »

Deux gamines ayant l'air plutôt faibles, un type malingre, un tas de muscle travesti (mais ça sautait franchement pas aux yeux), un maniaque de la coiffure, trois types cachés-pour-les-besoins-de-l'insoutenable-suspense-de-l'histoire… C'est sûr qu'avec quatre cannibales ça avait tout de suite plus de gueule.

« Shindara, Antéra, Santéra, Bikara, Bassara, Ajira, Makora et Shatora, vous êtes les 12 Généraux Sacrés et… commença le Sage au visage à demi-masqué.

- Pour le coup ils seraient plutôt les 8 Généraux Sacrés, l'interrompit son confrère.

- … Et en tant que tel vous devez obéissance au clan mibu… continua-t-il en ignorant l'interruption.

- Nous sommes des guerriers au service de sa majesté Nobunaga, objecta l'archer.

- Sans les mibu Nobunaga ne ressuscitera pas, lui expliqua Shindara. Alors nous devons leur obéir en attendant la résurrection du maître.

- … Et donc vous allez remplir une mission dans le monde extérieur, en collaboration avec les 5 Planètes…

- Je ne veux pas m'allier à ces crétins prétentieux ! Protesta Antéra. Ils nous traitent toujours comme des déchets !

- Mais ils sont si beaux, remarqua Bikara, rêveur(se ?).

- … Le but de votre mission est de retrouver une femme qui se fait appeler « Princesse de Glace », poursuivit le Sage, imperturbable. Vous devrez la tuer…

- Oh, euh, vraiment ? Je veux dire… il n'y a pas d'autre solution ? Demanda timidement la gamine brune.

- Santéra tu es une des 12 Généraux Sacrés, il est vraiment temps pour toi de te faire à l'idée de tuer des gens, dit Bassara.

- … Et si vous continuez à m'interrompre je vous coupe en tranche et vous fait manger par les guerriers fous. »

Hishigi avait proféré cette menace sur le même ton monocorde, en fait ça ne ressemblait pas vraiment à une menace, plutôt à un fait, comme s'il énonçait une vérité générale. Yuan frissonna, les Généraux Sacrés se turent et écoutèrent la fin des instructions dans un silence religieux.

Finalement, les guerriers quittèrent la salle de briefing (en fait c'était juste le labo d'Hishigi). Etrangement, Ajira, Makora et Shatora n'avaient pas dit un mot durant toute la réunion contrairement à leurs compagnons. Vous vous demandez sûrement pourquoi ces trois-là ne sont pas ceux que l'on connaît dans le manga, eh bien c'est simple. Kotaro venait juste de se faire charcuter par son meilleur ami, il n'avait pas encore eu le temps de commencer son super entraînement de ninja pour devenir ultra fort, intégrer un groupe de gros méchants et se venger de son ex-meilleur ami. Ajira n'avait pas encore été battu par Akira, ce dernier l'ayant tué pour prendre sa place et se venger lui aussi de la personne qui comptait le plus à ses yeux. Quant à Nozomu, Kyoshiro ne lui avait pas encore réglé son compte et il vivait des jours très heureux avec une gamine obsédée par l'argent.

« Pff, fit Yuan. Ils sont fatigants tes Généraux Sacrés.

- Je me demande comment Fubuki s'en sort avec les 5 Planètes… »

Pas franchement mieux, à vrai dire.

« Nous nous battrons pour l'honneur du clan et nous terrasseront cette minable ! S'écria Shinrei, à genoux devant son maître.

- Ne t'énerve pas, Shinrei, lui conseilla Saisei. Ta tension va encore monter.

- Elle est vraiment si jolie que ça ? S'inquiéta Saishi. Elle pourrait me voler mes maris potentiels alors !

- Renoncer à l'amour et à la paix pour le pouvoir et la violence, c'est tellement triste, dit Chinmei en agitant son éventail.

- Est-ce que cette mission sera longue ? » Demanda Taihaku, soucieux de retrouver ses petits protégés le plus rapidement possible.

Saisei attacha un appareil à mesurer le pouls au bras de Shinrei, toujours à genoux devant son maître. Saishi s'était postée face à Chinmei pour vérifier sa coiffure dans le reflet de ses lunettes. Taihaku de son côté réfléchissait au moyen de mener cette mission à bien au plus vite, histoire de rentrer assez tôt pour jouer à chat avec les enfants de la forêt ce soir.

Fubuki souffla, elle était bien loin la discipline militaire de leurs débuts. Dire qu'il fut un temps (ça avait dû durer trois jours, mais quels jours bénis !) où ces guerriers étaient d'un sérieux exemplaire, toujours très rigoureux et incroyablement respectueux vis-à-vis de leurs supérieurs… A part Keikoku bien sûr.

Etonnant… avant son départ, les 5 Planètes étaient encore assez disciplinés, il n'y avait que lui qui faisait tâche, et Fubuki s'était dit que si il partait pendant un moment, ça ne pourrait qu'être bénéfique au groupe. Etonnamment, c'est le contraire qui arriva, ils étaient tous devenus des tâches. Peut-être que c'était pour compenser l'absence de leur équipier.

« Les Généraux Sacrés sont aussi envoyés sur cette mission, déclara le Sage.

- Ces minables ? Nous n'avons pas besoin d'eux, Sire ! Nous les 5 Planètes laverons l'honneur des mibu tous seuls, nous sommes assez forts pour cela ! Assura Shinrei.

- Ton cœur bat trop vite, Shinrei, remarqua Saisei en examinant son appareil à mesurer le pouls.

- Les Généraux Sacrés ne sont pas beaux, à part ce Shindara. Mais ce ne sont que de simples serviteurs, ils n'offrent pas de situation stable, ils ne feraient pas de bons maris, affirma Saishi.

- Shinrei ce n'est pas gentil de dire ça, peut-être que les Généraux on été créés par les mibu, mais ce sont des êtres vivants tout comme nous, et nous devons les respecter, sermonna Taihaku.

- Taihaku a raison, on doit tous apprendre à se respecter pour vivre ensemble », approuva Chinmei.

Vraiment fatigants… Fubuki en venait presque à espérer que la mission dure plus longtemps que prévu, ne plus avoir ces énergumènes dans les pattes lui ferait des vacances... tant qu'à faire, il aurait dû envoyer Yuan pour superviser.

« Nous avons décidé d'envoyer les 12 Généraux Sacrés vous assister car la Princesse de Glace ne sera pas votre seule adversaire, expliqua-t-il. La bande de Kyo aux Yeux de Démon est aussi à sa recherche. »

La nouvelle calma les Planètes, ils restèrent silencieux quelques secondes.

« Kyo aux Yeux de Démon ? Répéta Saishi. Mais alors…

- On va revoir Keikoku, acheva Shinrei, dont la tension avait soudainement chuté.

- On va devoir se battre contre lui ? Demanda Saisei.

- On ne doit pas griller sa couverture, répondit Taihaku. Quoi qu'il arrive, ses nouveaux amis ne doivent pas apprendre qu'il est notre espion, sinon qui sait ce qu'ils pourraient lui faire…

- Ça doit pourtant être si difficile de vivre dans le mensonge en permanence, je suis sûr que ça le bouffe de l'intérieur. Peut-être qu'on devrait faire en sorte que Kyo et sa bande découvrent sa véritable identité, ainsi il serait libéré du poids insupportable de ce mensonge.

- Il serait torturé à mort, objecta Shinrei.

- Sûrement, mais il mourrait le cœur léger, ça serait si bien… répliqua le hippie psychopathe rêveusement.

- Si vous ne pouvez l'éviter, battez-vous contre Keikoku, ordonna le Sage. Mais ne le tuez pas, c'est un guerrier mibu et nous avons besoin de lui.

- Ah bon ? » S'exclamèrent-ils tous d'une même voix.

Fubuki jugea préférable de ne pas répondre, il quitta la pièce en laissant au chef des Planètes le soin de mettre au point leur plan d'action.

Taihaku voulait que cette mission soit parfaite, c'est-à-dire rapide et efficace, avec le moins de pertes possible aussi bien dans son camp que dans le camp adverse. Il réfléchissait intensément dans son coin, évaluant toutes les possibilités, quand les 8 Généraux Sacrés arrivèrent.

« Je ne veux pas faire équipe avec eux, ils m'énervent ! Protesta Antéra.

- Shinrei est vraiment mignon, s'extasia Bikara en adressant un clin d'œil au concerné.

- Qui est-ce que tu regardes comme ça ? » Gronda Saisei, menaçante.

Le maître des eaux ne s'occupait absolument pas de l'échange de regards meurtriers entre ses deux prétendantes, trop obsédé par l'idée de revoir bientôt son demi-frère. Il se demandait si Keikoku avait changé en deux ans, peut-être était-il devenu plus responsable, un peu moins dans les vapes. Mais surtout, ce qui intéressait Shinrei, c'était de savoir si son petit frère était devenu plus fort, il avait très envie de confronter leurs nouvelles forces.

« Calmez-vous les… heu… filles, ordonna Taihaku. J'ai mis au point notre plan d'action. Pour accomplir cette mission, deux choses sont nécessaires : Trouver la Princesse de Glace et l'éliminer, et se débarrasser de Kyo et sa bande qui pourraient entraver notre premier objectif. Pour cela, on sa se séparer en deux : les Généraux Sacrés iront s'occuper de Kyo pendant que nous, les 5 Planètes, nous chercherons la Princesse de Glace.

- Et pourquoi on ne fait pas le contraire ? Pourquoi est-ce que vous nous donnez le sale boulot ? S'énerva Antéra une fois de plus.

- Premièrement parce que vous êtes plus faibles que nous, expliqua le chef des Planètes. Si cette Princesse est si forte, vous n'en viendrez peut-être pas à bout. De plus…

- Les 5 Planètes doivent éviter au maximum les contacts avec le groupe de Kyo pour ne pas griller la couverture de Keikoku », continua Shinrei.

Le problème ne venait pas uniquement du fait qu'ils risquaient de faire une gaffe devant leur équipier, mais il était tout à fait possible que ce dernier oublie son statut d'espion et les salue devant ses nouveaux compagnons.

« Sire Yuan des Quatre Sages a réussi à localiser la bande de Kyo aux Yeux de Démon grâce à son « œil de l'esprit », mais il n'a pas réussi à trouver la Princesse, les informa Taihaku. Pour le moment, nous allons tous voyager ensemble, nos routes se sépareront quand nous approcherons de Kyo, ou si nous trouvons une piste à propos de la Princesse.

- On va voyager avec ces minables ? S'indigna Shinrei.

- Tu es peut-être beau mais tu es méchant ! » Se plaignit la gamine.

Chinmei soupira, ce voyage risquait malheureusement de ne pas se faire dans l'esprit de la paix et de l'amour.

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« J'en ai marre, on ne trouve rien. »

Akari donna un coup de pied rageur dans un vieux meuble rongé par les termites. Luciole, occupé à examiner des tâches suspectes sur un mur se retourna vers elle, interrogateur. Cela faisait maintenant trois jours qu'ils étaient arrivés au village abandonné où la Princesse de Glace avait vécu. Depuis trois jours ils passaient le village au peigne fin, sans rien trouver d'intéressant. Pour être plus efficaces, ils s'étaient séparés et cherchaient chacun de leur côté. Les autres étaient seuls, mais la shaman avait été désignée baby sitter de Luciole. En effet, le jeune homme était tout a fait capable de se perdre dans le village en ruines, ou tout simplement d'oublier le but de sa mission, il fallait quelqu'un en permanence à ses côtés pour le surveiller.

« Les tâches, là, c'est peut-être du sang séché, envisagea le mibu.

- C'est de la soupe.

- … Oh.

- J'en ai ras-le-bol, on ne va pas moisir dans ce foutu village pendant des mois quand même ? S'énerva encore la shaman.

- …

- Non mais c'est vrai, on a passé tout le coin au peigne fin sans résultats ! Il n'y a rien d'intéressant ici, on ferait mieux de partir et de rejoindre la civilisation !

- …

- Et puis si on ne trouve rien ici, alors on ne trouvera rien ailleurs. On ferait mieux d'oublier cette stupide Princesse.

- … Tu crois que c'est de la soupe au miso ou de la soupe à la tomate ? »

Akari s'accroupit au côtés du mibu, découragée. Il n'en avait absolument rien à faire de ce qu'elle pouvait lui raconter, en fait elle ne savait même pas si il l'avait ne serais-ce qu'écoutée. Mais elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, il était comme ça Luciole, elle savait qu'il ne changerait jamais. Elle lui donna quand même un bon coup de poing pour le principe, parce que c'est très malpoli de ne pas écouter une femme aussi belle et adorable qu'elle.

« … A mon avis c'est de la soupe à la tomate, dit-elle après un bref examen du mur.

- C'est bon la soupe à la tomate.

- Hm… Bon, allons retrouver les autres qui seront eux aussi bredouilles et passons tous ensemble une soirée déprimante dans ce village désert et lugubre.

- … J'ai envie de soupe à la tomate. »

Pff, ce type était vraiment égocentrique, on ne faisait pas plus nombriliste que lui. Il ne s'intéressait vraiment pas aux autres, tout ce qui comptait c'était lui-même ! La shaman haïssait ce genre de personnes qui avaient tendance à se prendre pour le centre du monde, parce que le centre du monde, c'était elle et personne d'autre.

Cependant, elle ne s'énerva pas contre le jeune homme, elle était trop habituée à son manque d'intérêt pour les choses qui l'entouraient et elle était surtout trop fatiguée pour réagir. Vraiment, cette fouille minutieuse du village la lassait profondément, elle n'avait même pas réagi, le soir précédent quand Akira l'avait traitée de tyran égoïste et malsain… bon elle l'avait tout de même un peu frappé, mais beaucoup moins que d'habitude.

« Tu n'auras qu'à demander à Marisu de t'en faire, suggéra-t-elle.

- Je n'accepte de nourriture de personne.

- C'est vrai… Eh bien fais-en toi-même.

- Je ne sais pas comment on fait », répondit-il.

Akari soupira, qu'est-ce qu'il pouvait être contrariant ! Pourquoi étais-ce elle qui avait ce boulet sur les bras ? Marisu aurait été très heureuse de passer autant de temps seule avec lui, et Bonten aurait dû se le coltiner pour tous les paris qu'il avait gagné ! Elle, elle n'avait rien fait de mal, elle était douce, gentille, aimante et attentionnée, alors pourquoi la punissait-on ?

« Tu n'auras qu'à demander la recette à Marisu, proposa-t-elle après un léger moment de réflexion.

- … La recette de quoi ?

- viens, on va retrouver les autres, dit la shaman consternée.

- … La recette de quoi ?

- Oublie ça, ce n'est pas important.

- Ah. »

La conversation s'arrêta là, Luciole n'était vraiment pas quelqu'un de loquace, mais ça ne dérangeait pas Akari, le silence était plutôt reposant, et essayer de tenir une conversation à peu près normale avec le mibu était très fatigant.

« … On n'a presque plus de saké », fit le jeune homme.

La shaman mit quelques instants à comprendre de quoi il parlait. Ils n'avaient pas de bouteilles de saké sur eux, peut-être souffrait-il d'hallucinations. Puis elle finit par saisir qu'il parlait des bouteilles qu'ils avaient achetés avant d'arriver au village, celles que Kyo gardait précieusement dans la journée.

« Et alors ?

- Alors on ne tiendra pas longtemps sans saké, surtout Kyo qui a besoin d'au moins une bouteille par soir, expliqua le mibu. Je pense qu'à cause de ça, on quittera le village assez rapidement, on devrait être partis demain. »

La shaman sourit, cette nouvelle la rendait folle de joie. Le calvaire était presque terminé ! Et en plus, Luciole l'avait apparemment écoutée, même si il avait mit du temps à réagir à sa complainte.

C'est donc une Akari joviale, encore plus tyrannique et violente qu'ils eurent à supporter ce soir-là.

« Vous saviez que c'est avec un chien errant qu'Akira a eu son premier baiser ? Bonten aime bien se manucurer les ongles, et Luciole aimait bien s'habiller en fille quand il était petit !

- Akari tu es vraiment une garce ! Pourquoi dévoiles-tu nos secrets alors qu'on n'a rien fait ? Protesta Akira.

- Tu oses me répondre ? Alors je peux raconter à tout le monde que tu écris des poèmes à la gloire de Kyo ?

- Espèce de…

- A moins que tu ne préfère que je dévoile à tous que tu as fait un rêve érotique à propos de Luciole ? »

Le concerné tourna la tête dans leur direction, les regarda deux secondes et retourna à sa contemplation amorphe du ciel.

« Alors notre petite Princesse s'est trouvé un prince charmant ? Se moqua Bonten.

- C'était pas un… protesta Akira.

- Tu continue de me répondre ? Tu veux que tout le monde sache que plus petit tu rêvais de devenir le petit chaperon rouge ? »

Rouge de honte et tremblant de rage, l'adolescent jugea préférable de se taire, histoire de ne pas en rajouter. Akari était vraiment en forme ce soir, mais pourquoi est-ce qu'elle se déchaînait toujours sur lui ?

« Mais alors Akira est gay ? Demanda Marisu.

- C'était pas un rêve érotique ! Protesta l'intéressé, oubliant complètement son vœu de silence.

- C'était quoi alors ? L'interrogea Kyo, amusé.

- Et si tu nous le décrivait en détail, ce rêve, Princesse ? Proposa Bonten. Luciole, approche ! Akira fantasme sur toi et il va tout raconter en détail !

- … Je m'en fous », répondit le mibu.

L'air de rien, il descendit tout de même de son rocher et se joignit aux autres.

« Je refuse de vous raconter ce rêve, ça ne vous regarde pas, grogna le gamin.

- Si, ça regarde Luciole, objecta le borgne.

- Tu ferais mieux de parler, sinon c'est Akari qui va le faire », conseilla Kyo.

Effectivement, mieux valait éviter qu'Akari ne décrive ce rêve, elle le déformerait complètement.

« En fait j'étais aux bains publics avec Bonten et Luciole…

- Ooh ça commence bien, tu fantasmes aussi sur moi, Princesse ?

- Je n'aime pas l'eau.

- Dans tes rêves ! Moi à 30 ans je ne serai plus puceau !

- Si tu violes Luciole dans un bain public c'est sûr…

- Je n'aime pas l'eau.

- FERMEZ LA ! Hurla Akari. Continue, Akira.

- Donc on était aux bains publics, et Luciole est sorti de l'eau », raconta-t-il.

Le conteur se tut, les autres le fixèrent silencieusement, attendant la suite.

« … Et ? Demanda Bonten.

- Ben je l'ai vu tout nu.

- … C'est tout ? Mais ce rêve n'a rien d'érotique ! S'exclama le borgne, déçu.

- C'est ce que je me tue à vous dire ! »

Bontenmaru, vraiment dépité, se mit à crier, soutenu par Akira, sur Akari, la traitant de menteuse et de perverse. La shaman riposta à coups de bâton de pèlerin, ce qui entraîna un combat digne de mioches sur une cour de récréation entre les trois. Le pire, c'était qu'Akira et Bonten ne s'étaient même pas alliés contre le travesti, ils se tapaient autant dessus que sur Akari.

Bien sûr, en voyant ses équipiers combattre, Luciole se leva et s'apprêta à rejoindre la mêlée. Malheureusement pour lui, Marisu le retint par la bras.

« Tu ne voudrais pas venir faire une balade avec moi ? Lui demanda-t-elle.

- Non, je veux me battre.

- S'il te plaît, l'implora-t-elle. Tu auras d'autres occasions de te battre, mais ce soir c'est la dernière nuit que nous passons ici, on n'aura plus jamais l'occasion de se balader dans ce village.

- Je veux me battre.

- Si tu viens te promener avec moi, je te jure qu'on se battra en duel plus tard, pour compenser le combat que tu perds ce soir. »

Marisu ne semblait pas saisir la différence entre un duel contre une fille sachant à peine tenir son sabre et un combat avec trois Sacrés du Ciel, mais Luciole accepta. Ce n'était pas difficile de provoquer un combat avec ses équipiers, c'était en revanche plus dur de convaincre la bonniche de se battre contre l'un d'eux. Un duel avec elle serait une bonne occasion de se défouler, et en plus Akari serait contente, elle pourrait récolter plein de nouveaux secrets.

La jeune fille, folle de joie, attrapa la main du mibu et l'entraîna dans un coin reculé du village.

« A force de fouiller dans ce coin, j'ai fini par le connaître par cœur. C'est moi qui ai trouvé le plus de choses sur cette Princesse, tu sais ? Malheureusement, je n'ai rien trouvé qui pourrait nous renseigner sur son identité, ou sur l'endroit où elle pourrait se trouver en ce moment.

- … Alors tu n'as rien trouvé d'intéressant.

- Ah mais si ! J'ai trouvé encore mieux, suis-moi ! »

Elle accéléra le pas, s'enfonçant encore plus dans l'obscurité. A présent, Luciole ne distinguait plus la lumière de leur feu de camp, ils s'étaient vraiment éloignés. Le coin était très sombre, ils n'avaient pas pensé à emporter une bougie ou une torche avec eux, seule la lumière des étoiles et de la lune lui permettait de voir où il mettait les pieds.

Marisu se trouvait devant une vieille maison à moitié effondrée, elle la contemplait avec adoration. Le jeune homme ne comprenait pas trop l'enthousiasme de sa bonniche pour cette vieille baraque pourrie, puis ça lui revint.

C'était la maison de la Princesse de Glace.

Ils étaient venus l'inspecter tous ensemble deux jours auparavant, c'était l'apprentie guerrière qui l'avait trouvée. Ils avaient passé la journée à tout retourner dans la maison, sans trouver le moindre indice concernant l'identité de la Princesse. Dans sa chambre ils avaient trouvé tous ses habits, des lettres d'amour et des peluches, rien d'utile.

« Viens ! » Lui cria Marisu.

La jeune fille s'était engouffrée dans la maison, toute excitée. Luciole entra à son tour dans la maison, au moment où l'apprentie guerrière sortait par une porte de derrière. Elle voulait aller dans le jardin de derrière, le mibu ne comprenait pas pourquoi, mais la suivit quand même.

« C'est beau, tu ne trouves pas ? »

Dans le jardin, éclairées par la lumière de la lune, les tâches de sang séchées brillaient. C'était dans le jardin que ça s'était passé, c'était là qu'elle les avait tous tués. Le sang avait giclé sur les murs de la maison, elle avait pratiquement repeint les murs. Au moins, cette Princesse pourrait toujours se recycler dans la peinture de bâtiment si sa carrière de guerrière ultra puissante ne marchait pas.

« C'est ici que ça s'est passé, je trouve ça effrayant et en même temps tellement romantique, fit Marisu, rêveuse. Regarde comme ce jardin est beau, regarde comme le sang semble vivant, magique ! C'est comme si l'acte horrible de cette Princesse s'était transformé au fil du temps en œuvre d'art. Je pense que ce sont les esprits des gens que cette garce a assassiné qui sont restés sur Terre et entretiennent ce lieu, pour qu'il reste une preuve de leur existence.

- … Ah.

- Observe un peu ce lieu, on dirait vraiment qu'il est vivant ! Il regorge de bonté et de sagesse, les esprits qui imprègnent ce lieu ne sont pas maléfiques du tout, cette Princesse doit vraiment être un monstre pour avoir assassiné des gens aussi bons.

- …

- Tu es subjugué par sa beauté, hein ? Tu restes sans voix ? Je savais bien que tu étais quelqu'un de très sensible, tu es vraiment différent des autres. Quand je suis avec toi je me sens bien, j'ai vraiment l'impression qu'il y a quelque chose de particulier en toi, je crois que je…

- Tu crois que la soupe à la tomate brille autant à la lumière de la lune ? »

Marisu regarda son ami. Il était accroupi devant une des tâches de sang séché, il ne faisait absolument pas attention à elle. C'était pourtant le lieu idéal, elle avait préparé son discours pendant trois jours, il aurait dû être pendu à ses lèvres, ému par ses belles paroles ! Elle était en train de lui faire une déclaration d'amour et lui il pensait à de la soupe à la tomate ! Elle était un peu en colère, mais elle décida de ne pas s'énerver, Luciole devait sûrement être mal à l'aise. Il n'était sûrement pas prêt, il était encore trop timide, c'était pour ça qu'il faisait mine de ne pas l'écouter, il avait juste peur. Il fallait qu'elle devienne son amie avant de se jeter sur lui, elle avait décidément tout faux.

« Viens, on rentre, lui dit-elle. Demain on devra se lever tôt. »

Des gens. Des magasins. Des auberges avec de vrais lits. Du saké. De la nourriture fraîche.

Non, ils n'hallucinaient pas, ils avaient bel et bien rejoint la civilisation. Après trois jours de marche, ils avaient finalement atteint un village. Ils s'étaient empressés de prendre des chambres à l'auberge du coin, ensuite ils s'étaient tous séparés pour faire un peu de shopping chacun de leur côté. Kyo était allé directement acheter du saké, Akira était allé faire un tour du côté des armureries, Marisu était partie voir les cosmétiques, et Akari força Bonten et Luciole à rester avec elle.

« Qu'est-ce qu'il y a ? Si tu veux qu'on t'escorte pendant ton petit tour de shopping, c'est hors de question, fit Bonten. Je refuse de passer ma journée à te regarder essayer des kimonos.

- Ce n'est pas ça, est-ce que vous vous souvenez du jour que nous serons demain ? »

Luciole bien sûr n'en avait aucune idée, il ne savait même pas si il s'agirait d'un jeudi ou d'un mardi. Bonten, en revanche, tilta. Demain, ça serait l'anniversaire d'Akira.

Les trois guerriers passèrent donc la journée à échafauder des plans plus tordus les uns que les autres, histoire de bien traumatiser le gamin comme ils l'avaient si bien fait l'année précédente. Ils rentrèrent en fin de journée à l'auberge, les bras chargés de saké et de paquets enveloppés plus ou moins suspects. Ils furent surpris de retrouver les autres, déjà rentrés de leurs courses. Mais le plus étonnant, c'était qu'ils n'étaient pas seuls. Une fille se tenait devant Kyo, elle semblait plutôt jeune et assez provocante.

« Salut, leur dit-elle en les apercevant. Ça vous dirait qu'on se bastonne ? »

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Voilà c'est fini, alors ça vous a plu ? Non? Reviews please