Chapitre n°3 :

Le paysage défilait sous les yeux d'Hermione sans qu'elle n'y prêtât attention. Plongée dans ses pensées, ça pour sûr, elle y était ! Confortablement installée près de la fenêtre, les jambes et les bras croisés, les pieds sur la banquette en face d'elle, elle repensait à son voyage avec Harry, Ron n'étant pas venu à cause de sa mère qui s'était farouchement opposée à l'idée que son Ron puisse être loin d'elle pendant les vacances d'été durant les temps qui courent.

Ils avaient été attaqués plusieurs fois mais elle et Harry, s'en étaient plutôt bien sortis, Harry restant fidèle à sa promesse. Sur la demande d'Harry, elle avait accepté de faire un détour par Godric's Hollow. Ils s'étaient recueillis sur la tombe des Potter.

Elle était seule dans son compartiment. Normal, pour une préfète-en-chef. Ordinairement, il y aurait dû y avoir son homologue masculin. Mais visiblement, celui-ci se faisait prier.

Finalement Harry était revenu à Poudlard. Normalement, il devait être en ce moment avec Ron, Ginny et tous les autres. Elle, Ron et Ginny avaient fini par le convaincre de revenir à Poudlard en déployant une large palette d'arguments qui avait étonnée Hermione.

Elle fit un bilan mental de ses vacances d'été. Elle avait accompli son « stage » dans la forêt et avait à présent acquis tout le savoir des elfes conservé par les arbres. Ils n'avaient rien trouvé à Godric's Hollow à part les deux tombes des parents d'Harry, étrangement propres.

Harry avait hasardé une explication : Remus Lupin passait souvent ici.

Elle n'avait plus eu de vision étrange, quelle qu'elle soit. Elle n'avait toujours pas dit à Harry sa véritable date de naissance et son secret. Elle n'avait pas trouvé le courage de le lui annoncer. Comment le prendrait-il ? Remarque, si elle attendait trop longtemps, il risquait fort de le prendre mal, voir très mal. Elle se demandait quand elle allait voir le bout de ses problèmes.

Songeuse, elle ne se rendit pas compte que la porte du compartiment s'était ouverte puis refermée sur un jeune homme qui s'assit sur la banquette en face, près de la porte. Ses cheveux étaient en bataille. Ses bras étaient croisés sur un torse qu'on soupçonnait bien dessiné sous la fine chemise blanche qui le recouvrait. Les traits fins de son visage lui donnaient des airs d'aristocrate. Quelques mèches blondes venaient barrer son front, lui donnant un petit air rebelle. Regardant droit devant lui, ses yeux bleus acier, trahissaient une certaine anxiété ainsi qu'une certaine angoisse, en jetant des coups d'œil fréquents à la jeune fille, assise non loin de lui.

On lui avait permis de revenir à Poudlard pour terminer sa formation malgré ce qui s'était passé l'année dernière. Il se doutait bien qu'il ne serait pas accueilli les bras ouverts. A vrai dire, il n'avait plus d'autre endroit où aller depuis qu'Il l'avait trahi.

C'était étrange… La vieille chouette lui avait pourtant dit que l'autre préfète était l'insupportable Miss-je-sais-tout. Mais à la place de Granger, il avait trouvé une jeune fille qui avait pris ses aises et qui regardait par la fenêtre sans lui prêter aucune attention. D'ailleurs il n'était même pas sûr qu'elle avait remarqué sa présence.

Un doute s'immisça dans son esprit. Et si la jeune fille n'était autre que Granger ? Non ! Ce n'était pas possible. Elle était beaucoup trop jolie pour être Granger.

Ses cheveux bruns parsemés de mèches couleur miel paraissaient si lisses et si doux qu'on ne pouvait s'empêcher de vouloir les caresser. Sa bouche semblait être une invitation aux baisers. Et ses yeux, à la fois noisettes et limpides, donnaient envie de s'y noyer. Le soleil nimbait sa peau et ses cheveux d'un halo doré. Il nota qu'elle portait des vêtements moldus : des baskets blanches, un jean délavé avec une ceinture où s'entrelaçaient des fils dorés et argentés, et un haut blanc ; le jean et le haut laissant deviner des formes plutôt bien proportionnés ; accentuant le doute qui prenait une place de plus en plus importante en lui.

Les deux occupants du compartiment furent sortis de leurs pensées par un « plop » retentissant. Et le professeur Chourave apparut devant la porte du compartiment. Elle toqua à la porte.

Devant les yeux étonnés du jeune homme, Hermione se leva, dégaina sa baguette et se mit en position de défense. Elle prononça :

« - Déclinez votre identité.

- Professeur Chourave de Poudlard, répondit une voix derrière la porte.

- Bien. En quoi avez-vous participé à la protection de la pierre philosophale, il y sept ans ? interrogea Hermione.

- J'ai fourni le filet du Diable, répondit de nouveau le professeur.

- Et quoi d'autre ? continua-t-elle.

- J'ai fourni quelques-uns des ingrédients dont le professeur Rogue avait besoin pour les potions, chuchota Chourave à voix basse, tellement basse que le jeune homme eut du mal à entendre.

- C'est correct. Vous pouvez entrer, déclara Hermione en se rasseyant mais gardant toujours sa baguette à portée de main.

- Miss Granger… Monsieur Malfoy, salua le professeur. Je viens vous expliquer vos devoirs en tant que préfets-en-chef. »

Les deux concernés se regardèrent, sans rien laisser paraître de leur surprise.

Règle n°1 : Ne jamais laisser entrevoir à l'ennemi ses sentiments, ses pensées ni son état d'esprit.

Note de l'auteur : Vi, vi, je sais. Vous allez me dire : mais pourquoi avoir posté deux chapitres le même jour ? Réponse : eh bien, c'est parce que j'ai terminé ce chapitre aujourd'hui et j'étais tellement contente que je n'ai pas pu m'en empêcher. --° Qu'en pensez-vous ? Aurai-je dû n'en poster qu'un seul à la fois ? Laissez moi vos avis, s'il vous plaît ! Bisous !