Chapitre n°7 :
Quelque chose s'est brisée en moi
Un peu comme la rose
Que vient piquer le froid
De l'hiver
J'ai à peine ouvert les yeux
Que dehors
Tout devient sombre et silencieux…
Comme déjà mort…
© Un monde à refaire, Cylia
Hermione relut ce qu'elle venait d'écrire, d'un œil critique. Mouais… Ce n'était pas trop mal pour un début…
Soudain elle sentit quelque chose lui frôler les cheveux, puis une vois lui chuchota suavement des mots doux à l'oreille. Elle sourit. Ensuite les lèvres qui lui envoyaient ces mots tendres, descendirent le long de sa nuque, la parsemant de mille et un baisers sensuels. Elle poussa un soupir de satisfaction. Elle se leva de sa chaise pour l'enlacer et l'embrasser.
Entre deux baisers, le jeune homme lui demanda ce qu'elle était en train de faire.
« - J'essaie d'écrire une chanson que m'a demandé Kiara avant qu'elle ne parte. Mais mon petit ami ne veut pas me le laisser la finir.
- Hmm ? C'est exact, fit-il en capturant ses lèvres. Tu es sûre de vouloir que j'arrête ?
Elle passa ses bras autour de son cou. Draco pensant qu'elle réclamait encore des câlins, se penchant vers elle mais il fut vite arrêté par Hermione qui lui vola un baiser très vite avant de se rasseoir.
- Et si on restait ici toute la journée, rien que tous les deux ? proposa-t-il en s'affalant sur le canapé, devant la cheminée qui pétillait.
Elle leva la tête de sa feuille, gênée.
- Ecoute, Draco… je… j'ai déjà promis à Ginny, Lavande et Pavarti que je venais passer l'après-midi avec elles à Pré-au-Lard.
- Alors on se fait une fin d'après-midi ? tenta-t-il derechef.
- J'ai rendez-vous avec Harry et Ron dans la salle commune des Gryffondors, répondit-elle en grimaçant.
Draco la regarda, impassible bien que ses yeux le trahissaient. Il se leva et déclara sans la regarder :
- Quand tu auras la grâce de m'accorder du temps, fais-moi signe. »
Il s'en alla vers sa chambre. Hermione hésita une fraction de seconde à le rattraper. Après tout, il devait comprendre qu'elle ne pouvait pas laisser tomber ses amis, qu'il fallait qu'elle leur consacre du temps. Elle ne pouvait pas être à sa disposition vingt-quatre heures sur vingt-quatre ! Mais en même temps, il avait fait preuve de spontanéité et elle ne se voyait avec une personne avec qui il fallait programmer l'heure des câlins et tout ce qui va avec. Alors elle le rattrapa.
« - Draco ! Attends ! s'écria-t-elle en l'enlaçant par derrière.
- Attends… s'il te plaît, répéta-t-elle doucement.
Il ne bougea pas mais ne montra aucun signe d'attention envers elle, regardant droit devant lui, stoïque. Elle chercha ses mots puis finit par dire :
- Draco… Je n'ai pas le droit de négliger mes amis… même si je suis avec quelqu'un… Je suis sûre que j'aurais vraiment énormément apprécié une journée entière passée avec toi. Mais je me suis déjà engagée… Dis… Tu m'en veux ?
Il se retourna et la regarda. Les yeux de la jeune fille étaient brillants. Alors qu'il s'y plongeait, il remarqua quelque chose d'étrange : les iris de la jeune préfète était entourés d'un cercle argenté qui débordait en arabesques. Il crut un instant rêver. C'est pourquoi il cligna des yeux : les arabesques avaient disparues ainsi que le cercle. Croyant avoir eu une hallucination, il secoua la tête et murmura :
- Je me suis conduit comme un idiot.
- C'est sûr, affirma-t-elle en se blottissant contre lui.
Il desserra l'étreinte en douceur et protesta en rigolant :
- Hey ! C'est là que tu es censée me dire : « Mais non, mon Draco le plus beau ! Tu es le plus intelligent des hommes de cette planète ! »
- Pfff ! On peut dire que la modestie n'a pas suivi la croissance, pouffa-t-elle en l'embrassant.
- Ah oui ! Eh bien, on va voir si miss-je-sais-tout va savoir comment échapper à l'épreuve des chatouilles, fit-il en la chatouillant.
Ils roulèrent par terre puis Hermione se retrouva une fois de plus, à califourchon sur Draco.
- Il y a comme un air de déjà-vu, ironisa Draco.
-Ouais… C'est sûr… Bon. Voilà ce que je te propose : on se retrouve ici pour le dîner et on se fait une soirée rien que tous les deux… Enfin si tu n'as pas autre chose de prévu bien sûr, proposa-t-elle. Et puis… j'essaierai de me faire pardonner.
Elle l'embrassa. Il fit mine de réfléchir :
- Hmmm… Ca mérite réflexion…
Elle l'embrassa derechef, tendrement, toujours perchée sur lui.
- Après tout, tu m'abandonnes toute une journée entière, argumenta-t-il.
Elle l'embrassa encore une fois, approfondissant le baiser.
- Mmmm… Tout seul dans ce château trop grand… fit-il en feignant de se plaindre.
Elle l'embrassa plus passionnément, bougeant lascivement des hanches.
- Mmmh… O.K. T'as gagné, céda-t-il. »
Elle se releva, un grand sourire aux lèvres et retourna à sa chanson.
Elle s'affala d'un grand coup sur le vieux canapé, en déclarant à Harry et à Ron :
« - Ca y est, les garçons ! On a enfin fini ! Depuis le temps qu'on est dessus !
- Hmm… J'ai comme l'impression qu'il manque quelque chose, marmonna Harry. Mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus.
- Je crois que c'est la salle de divination, répondit Ron, penché sur le globe de verre.
- Ah… Ouais… répondit Harry, peu motivé pour qu'Hermione ne l'ajoute.
Hermione se pencha au dessus du globe pour l'y ajouter du bout de sa baguette magique.
- Autre chose ? interrogea-t-elle.
- Non. Je crois qu'on a fait le tour, répondit le Survivant en nettoyant les verres de ses lunettes.
- C'est fou ce que c'est super bien fait. Tout y est, au moindre petit détail, s'extasia Ron.
- Oui. Et c'est nous trois qui l'avons fait. Ca nous a quand même pris beaucoup de temps et de patience, approuva-t-elle.
- Euh… Hermione ? Tu peux me ré-expliquer à quoi va servir cette réplique miniature de Poudlard ? demanda Ron.
Patiente, elle lui ré-expliqua calmement :
- Comme je te l'ai déjà dit, je tiens de source sûre que Voldemort – joli contrôle, Ron – va tenter quelque chose contre Poudlard aux alentours de Noël. Etant donné qu'on ne m'a pas donné plus de précisions, j'ai donc demandé votre aide pour confectionner ce globe qui est la réplique parfaite de Poudlard. T'as remarqué que les attaques de moldus se faisaient de plus en plus fréquentes, ces temps-ci ; mais également beaucoup plus violentes : viols, décapitations, pendaisons par les entrailles, tortures… Oh ! Je t'en prie, Ron ! Ne fais pas cette tête. Tu as tout aussi bien lu dans le journal l'article sur la famille Smith à Southampton ! J'en ai conclus que ces attaques n'étaient pas commanditées par Voldemort, seul. Je suis sûre qu'il y a une entité maléfique, cachée derrière tout cela. Voldemort a dû retrouver d'anciens écrits et l'a invoqué… Sûrement dans le but d'obtenir plus de pouvoirs. Bref pour te dire que si Mrs Weasley veut bien que tu restes à Poudlard pour les vacances de Noël, j'aurais besoin de toi. Et de toi aussi, Harry.
- C'est la… bataille finale, en quelque sorte… C'est ça, hein ? murmura le jeune homme à la cicatrice en forme d'éclair, assis sur le canapé, la tête baissée entre ses mains.
- Oui, répondit doucement Hermione. Il faut que ces massacres cessent. Ron et moi, on sera là, à tes côtés jusqu'au bout. N'est-ce pas Ron ?
- Bien sûr, vieux frère, approuva vivement le rouquin. Et peu importe ce que me dira ma mère, je resterai ici pendant les vacances de Noël, avec toi, Harry. Elle aura beau m'envoyer des Beuglantes, elle n'arrivera pas à me décoller de toi.
- Eh bien. C'est toute une déclaration d'amour que tu viens de lui faire, Ron, se moqua gentiment Hermione en souriant.
- Mais pas du tout ! C'est une déclaration d'amitié ! Ne vas pas prendre de l'amitié pour de l'amour, Hermione, protesta Ron en bombant le torse, histoire de montrer sa virilité.
- Ben voyons ! Voyez vous ça ! se moqua Hermione en riant.
Au fond d'elle, Hermione affichait un énorme sourire. Elle remarquait à quel point Ron avait mûri : il ne se considérait plus comme l'ami de la célébrité qui restait dans l'ombre. Il se considérait comme le meilleur ami d'Harry Potter, un Gryffondor de septième année. Elle dit :
- Harry, tu sais ce que tu as à faire. Ron… Si Voldemort est bien aidé par une entité démoniaque, c'est à moi que revient la tâche de l'affronter et de la ré-expédier là d'où elle vient. Pendant ce temps-là, je ne pourrais pas assurer la protection de Poudlard, c'est-à-dire que Poudlard sera sans défense face à l'armée de Voldemort. Les barrières de protection résisteront à nos combats, je pense. Mais je n'en suis pas sûre à cent pour cent. C'est là que tu interviens, Ron. Tu devras activer le globe. Une fois activé, tous les êtres vivants de ce château seront projetés dans cette réalité alternée. Tu ne l'actives que lorsque Harry et moi avons passé les grandes portes du château. Une fois, les grandes portes refermées, tu l'activeras immédiatement.
- Je serais moi aussi, plongé dans le globe ? s'inquiéta Ron.
- Oui.
- Mais je ne pourrais pas venir vous aider, protesta Ron.
- Ron, ton rôle sera de veiller à ce que personne ne franchisse les grandes portes… Sous aucun prétexte, expliqua-t-elle. Ton rôle est fondamental. Le nombre de victimes doit être égal au néant.
- Et quand est-ce que je saurai que… c'est fini ? Et si… ça se passait mal ? envisagea-t-il, la mine sombre.
- Tout sera fini quand je viendrai briser le globe. Si Harry et moi venions à… mourir, les centaures m'ont fait la promesse qu'ils viendraient récupérer le globe et qu'ils l'emmèneraient loin d'ici. Ils le briseraient à l'endroit qu'ils auront jugé juste et Poudlard réapparaîtrait à cet emplacement. Bon… Voldemort finirait par vous retrouver mais… pas avant quelques temps… du moins assez longtemps pour que MacGonagall trouve une solution, fit-elle en regardant tomber les flocons de neige derrière la fenêtre. »
Ils ne dirent plus un mot, se contentant de se regarder. Ils se rapprochèrent et eurent une étreinte fraternelle, sonnant comme une des dernières.
Ils se quittèrent, quelques minutes plus tard, se séparant au détour d'un couloir, Ron et Harry allant à la salle commune des Gryffondors, Hermione rejoignant ses appartements, contente de faire la surprise à Draco. En effet, elle rentrait un peu plus tôt que prévu. Empruntant un de ses raccourcis pour aller plus vite, elle s'amusait à changer sa tenue grâce à sa Changeline. Elle opta finalement pour un chemisier vert en soie qui ne se fermait qu'à deux boutons, bordé de dentelles et un jean avec une ceinture dorée dont la boucle représentait un lion. Adorant se sentir à l'aise, elle avait chaussé des baskets. Elle portait un petit sac de bonbons de chez Honeydukes, histoire de se faire pardonner pour ce matin. Et puis qui c'est ? On pouvait faire plein de choses avec des bonbons…
Lorsqu'elle arriva au niveau du tableau, elle prononça le mot de passe et entra. La salle commune était vide. Peut-être était-il allé piquer un petit somme avant le dîner ? N'ayant pas la patience d'attendre qu'il se réveille, elle décida d'aller le réveiller elle-même.
Mais quelque chose clochait…
Plus elle approchait de la chambre, plus elle entendait des gémissements, pas des gémissements de douleur… plutôt des gémissements de plaisir… Un énorme doute s'installa dans son cœur… Et si Draco était en train de… NON ! C'était impossible. Il l'aimait. Mais malgré qu'elle se soit dite cela, l'énorme doute prit de plus en plus de place.
Elle décida d'en avoir le cœur net. Elle s'approcha de la porte, prit une grande inspiration. Elle mit sa main sur la poignée de la porte et ouvrit la porte de la chambre. Celle-ci était dans les tons verts et argents. Elle ressemblait en tout point à celle d'Hermione, mis à part quelques vêtements qui jonchaient le sol : des chaussettes, un caleçon, un soutien-gorge rose… Hein ! Minute ! Retour en arrière ! Qu'est-ce que faisait un soutien-gorge rose dans la chambre de Draco ?
Son regard se posa automatiquement sur le lit. Et ce qu'elle vit fit un battement à son cœur. Sur le lit, il y avait bien des cheveux blonds et le lit était bien occupé… Excepté qu'il y avait un corps en trop perché sur le corps de Draco, bougeant en rythme. C'était la grande blonde de Poufsouffle, Ashley qui avait exhibé sa poitrine sous les yeux de Draco lors du bal d'Halloween.
Un spectacle d'horreur se tenait sous ses yeux : son petit ami était chevauché par une autre fille qu'elle. Elle ne pouvait plus bouger, son corps ne répondant pas. Elle voulait leur crier d'arrêter mais sa bouche n'émit aucun son. Elle avait l'impression d'étouffer. Elle crut sentir son souffle de vie s'échapper de son corps. Ses doigts, crispés sur le sac de bonbons, se desserrèrent, le laissant tomber avec fracas sur le sol.
Le bruit fit remarquer la présence d'Hermione aux deux amants qui cessèrent alors toute activité, ayant la décence de se couvrir. Draco parut émerger d'un rêve – d'un cauchemar, selon Hermione et tenta vainement :
« - Hermione ! Attends ! Je peux tout t'expliquer ! »
Hermione reculait, la lumière dans ses yeux s'éteignant au fur et à mesure qu'elle s'éloignait. Elle ferma la porte au passage, croisant une dernière fois, le regard de Draco. Quand la porte fut fermée, la jeune elfe ne put tenir le coup.
Elle s'enfuit en courant de cet endroit, de l'endroit qu'elle détesterait à jamais, du lieu où elle ne remettrait jamais les pieds.
Elle courut, courut jusqu'à la tour d'astronomie, les larmes aux yeux, sans se soucier des gens qui l'interpellaient sur son passage… en vain… Elle ne s'arrêta que lorsqu'elle heurta la rambarde de sécurité en haut de la tour d'astronomie.
Elle jeta son regard en bas et se dit qu'elle devait en finir, là, maintenant. Alors qu'elle se penchait de plus en plus, comme attirée par le vide, un vent violent se leva brusquement, la faisant trébucher en arrière et l'éloignant de la rambarde. Elle tomba sur ses fesses et pleura. Elle se vida de toutes les larmes de son corps. Elle sanglota toute la nuit, mêlant son cri de détresse à ceux des loups de la forêt.
Epuisée, elle s'endormit jusqu'aux premières lueurs du jour.
Ne voulant parler à personne, elle décida d'aller se ressourcer. Décision radicale mais nécessaire.
Elle se transforma : deux paires d'ailes blanches apparurent dans son dos. Et elle s'envola.
…
Elle ne savait pas quand elle allait revenir…
…
Elle ne savait même pas si elle allait revenir…
…
Elle ne savait même pas si elle voulait revenir…
Ne jetant aucun regard en arrière, elle franchit les deux barrières sans aucune difficulté et s'en alla, jusqu'à disparaître à l'horizon.
Note de l'auteur : pfffiiiouuu ! Eh ben dites donc ! On peut dire que j'ai mis du temps à le recopier celui-là ! Oui. En fait j'ai déjà écrit la suite de cette histoire… sur feuille ! lol --° Je vous explique : si je vais sur mon ordi, je vais obligatoirement sur Internet et là, j'y passe plusieurs heures ! Et comme les examens approchent… aïe aïe aïe ! Mais bon là voilà un chapitre rien que pou vous ! Je ne pense pas mettre la suite avant mes exams'… Je n'ai vraiment pas le temps…
Mais promis juré, parole de Cyrwenne, vous aurez la suite vers la deuxième moitié de Juin – fin Juin !
Note de l'auteur 2 : Et voilà une nouvelle étape de la vie d'Hermione. Est-ce que vous vous attendiez à cette suite ? Dites moi tout, s'il vous plaît ! Vos avis, conseils, critiques… J'en tiendrai compte quand je relirai mes notes. Bisous ! - !
