Chapitre n°13 :

Plusieurs jours étaient passés et Hermione arrivait plus ou moins à vivre avec cette boule au creux de son cœur, cette gêne qui lui donnait envie de pleurer.

Plusieurs fois, elle avait cédé à cette envie. Mais à chaque fois, elle s'assurait que personne n'était avec elle, qu'elle était bien seule.

Parfois, elle y cédait, même quand elle était dans les bras de Draco, en train de dormir. Elle pleurait en silence, ne voulant pas troubler son amoureux pour ça. Elle ne voulait pas que ses proches le sachent… qu'ils sachent qu'elle devait partir… qu'elle n'y pouvait rien… qu'elle pouvait à tout moment s'effondrer et craquer… Non. Elle ne voulait pas. Elle devait se montrer forte et profiter de ses derniers instants avec ses amis.

Cela faisait donc plusieurs jours qu'elle était sortie de l'infirmerie, sous les recommandations de Mrs Pomfresh.

Elle était revenue aux cours, riait aux blagues de ses amis, réprimandait gentiment leurs farces.

Malfoy et Zabini se joignaient parfois à eux lors de leur après-midi dans le parc. Ceux-ci parvenaient à supporter les Gryffondors et Hermione les surprenait parfois à rire avec Harry et Ron. Et cela lui donnait du baume au cœur.

Tout avait commencé ainsi. Le lendemain de leur sortie de l'infirmerie, Draco et Hermione s'étaient retrouvés devant la Grande Salle. Et ensemble ils s'étaient dirigés vers la table des Gryffondors. Le silence s'était fait. Ceux-ci l'avaient accueillis avec des remarques désobligeantes sur son statut, sa maison (« Hey, la vipère retourne chez toi ! »). Tout le monde les regardait comme des bêtes curieuses.

Mais au bout de deux ou trois remarques, Harry s'était levé brusquement, presque violemment. A sa grande surprise, Ron s'était également levé. Il laissa volontiers la parole à son fidèle ami. Celui-ci avait élevé la voix pour qu'il soit entendu de tout le monde :

« - Qu'est-ce que vous avez tous ? Vous n'avez jamais vu quelqu'un manger ! Quiconque a quelque chose contre, se verra retiré cinquante points à sa maison ! Compris ? »

Hermione lui envoya un sourire de reconnaissance. Draco se contenta de hocher la tête. Et à l'agréable surprise du couple, plusieurs personnes se levèrent de leurs tables pour aller déjeuner avec d'autres tables, dont des Serpentards.

A ce moment précis, deux personnes, la directrice et Hermione, eurent la même pensée : « Votre souhait a été exaucé, cher professeur Dumbledore. »

Un soir, elle était assise à son bureau, finissant une longue lettre où elle expliquait ses motifs et ses raisons, en attendant Draco.

La cheminée était éteinte et une légère brise balayait de temps en temps la pièce. Les examens étant finis depuis un mois, les ASPICS ayant lieu un mois plus tôt que les BUSES, les septièmes années se prélassaient dans le parc, ou allaient à Pré-au-Lard en attendant le bal de fin d'année et les résultats.

Elle fermait la fenêtre derrière le hibou lorsque le tableau s'ouvrit sur Draco. Ce dernier passa une main dans ses cheveux en soupirant. La ronde avait été rude. Deux batailles, deux retenues et trois rappels à l'ordre. Il remarqua Hermione debout devant la fenêtre. Il se dirigea vers elle à pas de félins avant de l'enlacer par derrière, entourant sa taille par ses deux bras. Il posa sa tête sur son épaule et huma son odeur avec délice.

« - Bonsoir.

- Bonsoir.

- Alors tu as passé une bonne journée ?

- Assez, oui. Et toi ?

- Mmh… oui, oui, répondit-il, déposant des baisers ici et là sur sa nuque.

- Je te rappelle que le bal de fin d'année est dans deux semaines et qu'on a toujours rien préparé.

- Mmh… Ca va alors. On a encore deux semaines entières pour préparer tout ça, répondit-il la tête toujours nichée dans son cou et ses mains se baladant sur son corps.

Alors qu'une de ses mains s'aventurait dangereusement en dessous de sa jupe, Hermione l'arrêta doucement mais fermement.

- On doit vraiment s'y mettre. La dernière fois, pour Halloween, on a mis plus de deux semaines à le faire, intervint-elle.

- D'accord, soupira-t-il avant de s'installer au bureau.

Elle prit un parchemin et une plume et le regarda.

- Alors ? As-tu une idée ? N'importe laquelle ? Dis-moi celle qui te traverse l'esprit.

- J'en ai une, certes. Cependant elle n'avancerait en rien le projet.

Hermione soupira d'exaspération et d'un geste sec, changea de vêtements. Au lieu de l'uniforme d'écolière qu'elle avait mis, elle se retrouva fagotée d'un énorme complet de survêtements qui ressemblait étrangement à ceux de Dudley Dursley.

- Bon pour la nourriture, j'avais pensé remettre le bar et le buffet, comme pour Halloween. Pour la musique, le groupe de mes amis a fait assez sensation pour que je les ré-engage. T'en pense quoi ? fit-elle en finissant de noter sur le parchemin ce qu'elle venait de dire.

Elle eut droit comme guise de réponse un silence. Elle releva la tête, la plume levée. Une goutte d'encre tomba sur le parchemin mais elle n'y fit pas attention, exaspérée de ce qu'elle venait de voir.

En effet, Draco n'avait pas l'air d'avoir écouté un mot de ce qu'elle venait de dire. Il la regardait, rêveusement.

- Draco, si tu ne fais pas plus attention à ce que je dis, je te préviens, je vais me fâcher, prévint-elle d'un calme dangereux.

Celui-ci fit mine de ne pas l'entendre et continua sa contemplation.

- Très bien. Tu l'auras voulu, se résigna-t-elle.

D'un coup de baguette magique, elle se métamorphosa en… Pansy Parkinson.

- Oh ! Mon Drakichou d'amour ! minauda-t-elle en papillonnant des yeux.

Et là, au lieu de l'effet escompté à savoir : voir Draco hurler d'horreur, il fit tout le contraire : il rigola. Et son rire se transforma en fou rire.

Il en avait mal au ventre tellement il riait. Hermione, en Pansy, le regardait surprise.

Il réussit à se calmer et s'expliqua :

« - C'est la première fois que je vois Pansy avec une lueur d'intelligence dans le regard.

Hermione leva les yeux au ciel et revint à son apparence habituelle.

- Si tu ne m'aides pas plus que ça pour ce projet, je te préviens, tu seras privé de moi jusqu'à la fin de l'année.

Penaud, Draco fit mine de s'intéresser au contenu de la feuille.

- Bon, OK. Pour la musique, ouais, t'as qu'à rappeler tes potes. »

Ils proposèrent différentes décorations et animations. Et ils finirent par se mettre d'accord aux alentours de l'aube.

Hermione reçut la réponse de Joey, deux jours plus tard : ils pouvaient venir mais elle devait remplacer Kiara car celle-ci avait le bras dans le plâtre à cause d'un accident survenu lorsqu'elle avait voulu exécuter une figure périlleuse. Elle leur renvoya la confirmation et alla rejoindre ses amis.

Le soir venu, quand elle se fut assurée que Draco dormait, elle se leva délicatement de leur lit et sortit de la chambre en faisant le moins de bruits possible.

« - Tu vas où ? demanda une voix grave et profonde mais ensommeillée.

- Je vais prendre l'air. Je te rejoins dans quelques minutes, le rassura-t-elle. »

La voix grogna un peu et se rendormit. Hermione sortit donc. Lorsqu'elle fut dehors, elle se dirigea vers la Forêt Interdite.

Il fallait qu'elle ait la confirmation de ce qu'elle soupçonnait déjà depuis le début.

Elle se dirigea vers le chêne le plus proche et posa sa main dessus. Ensuite elle y colla son front et ferma les yeux.

Après quelques minutes, elle le décolla soudainement.

Ainsi, ses soupçons se trouvaient confirmés.

Elle allait mourir…

Le jour du bal de fin d'année…

Elle s'assit au pied du chêne, le dos collé au tronc. Elle ferma les yeux et laissa le vent jouer avec ses cheveux.

Elle aurait voulu être au début de l'année…

Elle aurait voulu revenir en arrière…

Il y avait tant de choses qu'elle n'avait pas encore faites !

Et dire que les elfes étaient censés avoir une longue espérance de vie ! Ha !

« Et juste au moment où je retrouve Angelus, je dois m'en séparer… Quelle ironie du sort ! » pensa-t-elle amèrement alors que quelques larmes tombaient sur le sol, faisant pousser des edelweiss.

Note de l'auteur : Et voilà un autre chapitre ! Certes il est un tout petit peu court par rapport aux précédents… Mais bon, obligé ! Sinon vont suivre les deux derniers chapitres – oui, oui, les deux derniers. C'est triste de savoir que ce sont les derniers T-T. Mais une autre fanfiction va suivre et sera la suite de celle-ci. Donc ne vous inquiétez pas ! ;)

Note de l'auteur 2 : A part ces petits enfantillanges… qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? J'étoffe encore un tout petit peu le mystère et je commence à vous faire découvrir les révélations… Sinon… ça va ? Vous arrivez à suivre ? Ce n'est pas trop confus ? Dites-moi ce que vous pensez de ce chapitre, de cette fanfiction, si c'est une bonne idée de faire une autre fanfiction qui sera la suite de celle-ci.

Rappel : Arya Aiedail Hermione Granger. Draco Malfoy Angelus.

« Aiedail » signifie « étoile du matin », dixit Eragon©, de Christopher Paolini.

Explication : La « Changeline »®© est une chose très pratique. Elle ressemble à une boule de poils brune. Elle s'installe autour de votre bras ou ailleurs. Elle remplace toute votre garde-robe. Vous voulez un jean et des baskets. Il n'y a qu'à y penser et hop ! Vous voilà habillée d'un jean et des dernières paires de baskets à la mode. Le concept de la « Changeline »®© est inventé et appartient entièrement à la princesse Sophie Mamikonian qui a écrit la série « Tara Duncan »®© dont je suis particulièrement fan.