SORTIR DES TENEBRES.
DISCLAIMER : Draco Malfoy et Harry Potter m'appartiennent ! ouiiii ! bon ben non en fait, rien n'est à moi, tout est à JK Rowling, la seule, l'unique, la formidable, celle qui a le pouvoir de faire revenir Sirius si elle le souhaite ! (bon, ben il ne me reste plus qu'à me choper une poupée vaudou et faire en sorte qu'elle souhaite le retour du parrain). Seule l'intrigue de cette histoire m'appartient.
RATING : Cette histoire met en scène des hommes qui ont des relations entre eux, alors homophobes, kessvous faites là ? Soit vous vous êtes trompés et vite, sauvez vous, on sait jamais, ça peut être contagieux ; soit vous êtes homophobes et vous lirez ce chapitre jusqu'au bout en espérant « ne pas » tomber sur une scène chaude entre mecs et là, il faut vous rendre à l'évidence et arrêter de refouler votre homosexualité. En résumé, je mets un R pour le vocabulaire et, plus tard, pour les scènes un peu moins « gentilles » qu'une poignée de main (mais ouais Pat, je le ferai !) et pour le sang qui va légèrement couler. Vi, vi.
Oulala, prenez du temps, ce chapitre est trèèèèèèèès looooonnnnng ! ;-)
REPONSES AUX REVIEWS :
Les reviewers du portable : Pat, Fab, vous verrez bien la suite, pas la peine de me téléphoner à tout va, je ne vous dirai RIEN ! mdr.
Syl2Sy : alors là, merci beaucoup ! Je suis très heureuse que le début te plaise. J'espère être à la hauteur pour la suite. Je croise les doigts pour que ce troisième chapitre te convienne, tu verras, il apporte pas mal de réponses. En tous cas merci beaucoup à toi et bonne lecture !
Onarluca : Coucou Artémis ! Je suis heureuse de te retrouver et encore plus heureuse que tu aimes ce début de fic. Voici le chapitre de certaines réponses, j'espère qu'il te plaira. Merci beaucoup et à bientôt.
Tiayel : Hello Tia ! Je vais finir par avoir les chevilles qui enflent. Merci beaucoup à toi, je suis touchée que cette fic te plaise. Voici quelques réponses à certaines questions, j'espère qu'elles sauront t'intéresser. Ce chapitre est bien plus long, ainsi tu pourras éviter la frustration. Encore merci et n'hésite pas à me dire ce que tu en penses, bon ou mauvais. Biz.
Lee-NC-Kass : Salut vous ! ça me fait plaisir de vous retrouver ! Je vous remercie vraiment, vos reviews m'encouragent à continuer et à progresser. (parenthèse : je me marre toujours en repensant au bulletin de notes de Draco dans votre fic « Draco Malfoy » ! merci de me faire passer pour une tarée ! c'est toujours dans les moments où je dois sembler sérieuse que je revois les commentaires de Hagrid et Gobe Planche !) Je pense qu'un détail vous fera bondir dans ce chapitre, j'en ris d'avance. Pour Draco et Angelina, la réponse est maintenant.
J'avoue que c'est dur de ne pas écrire tout de suite Harry et Draco qui se sautent dessus. Lol
En tous cas merci encore
Bizzous à vous.
Melhuiwen : Coucou Mel ! Merci pour ta review, j'adore ta connaissance de l'univers Harry Potter, et tes questions sont très pertinentes.
Oui, le moins qu'on puisse dire, c'est que Harry est très confus. Les réponses à pas mal de questions se trouvent posées dans ce chapitre, comme la question du coté de Draco dans la guerre. En ce qui concerne Lucius, il s'est évadé d'Azkaban (comme Draco l'avait dit dans le tome 5) et il se cache au manoir Malfoy où personne ne tente de le rechercher (chapitre 1, scène de la salle de bains lol). Il refera très vite parler de lui d'ailleurs.
Pour le numéro de Draco avec Dudley, j'aurais peut être dû être plus précise, tu as raison.En fait, Dudley est comme ses parents, hypnotisé par Draco donc il n'est pas vraiment en mesure de réfléchir. En plus comme c'est un abruti notoire, complètement égoïste, il ne voit que lui, et sa cible : Harry. oulala, mais c'est vrai ! il me faut des flèches pour me retrouver dans mon cerveau ! lol
En tous cas merci beaucoup de m'accorder de ton temps. J'espère que ce chapitre te plaira. Bonne lecture.
Bizzzzzzz
Pithy : Merci d'être aussi enthousiaste, ça me touche. C'est vrai que j'essaye de garder le coté snob et agressif passif de Draco. J'espère vraiment que la suite va te plaire. A bientôt et bonne lecture à toi.
Mel-Imoen : Wow ! Me faire reviewer par toi c'est comme si George Michael me disait que j'ai une belle voix ! La classe ! lol
Merci beaucoup à toi (et au lieu de me lire, file vite me pondre le chapitre 7 ! ;- ). Sérieusement, merci pour tes encouragements, je vais soigner la suite.
Pour les blessures de Draco, on ne saura pas tout de suite ce qu'il en est, mais ce chapitre pose quelques bases de réponses.
Je pense que l'allégorie de la caverne, remise dans le contexte Harrypotterien, s'applique bien à Draco (à Harry aussi ! il va falloir que je travail là-dessus aussi alors !). Pour Pavlov, c'est facile : « Draco…moldu ! » et il aboie. Non non, je ne me moque pas de Draco, j'adore la complexité de son personnage.
Bref, j'espère que ce chapitre saura éveiller ta curiosité, ou alors la satisfaire.
Merci et bonne lecture.
Akashana : Merci beaucoup pour ta review. J'espère ne pas te décevoir avec ce chapitre, il est long et il répond à certaines interrogations. A bientôt.
CHAPITRE 3 : LES EXPLICATIONS DE DUMBLEDORE.
Harry jeta un coup d'oeil à son réveil ; il indiquait trois heures du matin et le sommeil se refusait toujours à lui. Il avait dit à Hermione que tout était de la faute des autres mais, en remettant bout à bout les évènements de ces derniers mois, il réalisait que le soudain intérêt qu'il avait pour Malfoy n'avait rien à voir avec les autres. C'était quelque chose d'interne qui avait grandi en lui pour être automatiquement refoulé, et lorsque ses amies (tiens, que des filles !) avaient fait ce qui ressemblait à de mini compliments au sujet du blond, c'était comme si tout d'un coup, cette chose en lui avait eu le feu vert pour commencer à s'exprimer sans se sentir trop coupable.
La rencontre à Londres lui avait juste permis de voir son ennemi égal à lui-même, en terrain neutre.
Et avec des fringues qui le mettaient en valeur.
Pas que ses robes de sorcier ne soient pas seyantes, elles lui donnaient un charme certain, un air mystérieux et dangereux. Avec ses habits de moldu, il avait juste un air bad boy des beaux quartiers, très excitant.
Il avait été conscient de la beauté de Malfoy dès le premier jour, mais, comme avait dit Hermione, il avait « ouvert la bouche. » Comment ne pas s'en vouloir d'être obsédé par un être aussi beau, que méchant ?
Harry avait été stupéfait de réaliser, lors d'un entraînement de Quidditch des Serpentards, que ce qu'il avait pris pour une façon de voler très gracieuse chez le Prince, n'était en fait qu'un reflet de lui-même. Tout en Draco Malfoy était gracieux. De son visage fin au moindre de ses mouvements. Harry en était jaloux.
Et dire que j'ai failli le tuer.
Il se retourna une fois de plus dans son lit, un bras cachant ses yeux, en priant Malfoy de sortir de sa tête. L'effet inverse se produisit alors et il se retrouva dans le bureau de Dumbledore, le lendemain de la rentrée.
Le Mal Absolu.
O
O
Tout avait été si vite qu'il n'eut pas une minute pour réfléchir. Le soir de l'arrivé à Poudlard, il avait été publiquement réprimandé par le professeur Rogue, qui l'avait menacé d'exécution dans la Grande Salle si jamais il touchait encore un cheveu de Malfoy.
Toute l'école savait à présent que Harry Potter était une brute sanguinaire qui se jetait sur les gens pour leur crever les poumons. Yes !
« Nous verrons cela demain à la première heure dans le bureau de M. Dumbledore, Potter. » avait murmuré Rogue, la voix tremblante de rage contenue, le regard assassin.
Malfoy n'était pas apparu de la soirée mais Hermione avait dit à Harry que Mme Pomfrey et Rogue étaient parvenus à le soigner sans trop de difficultés grâce à des potions et des sorts de consolidation. Il était à présent dans son lit à l'infirmerie, se reposant et attendant certainement avec impatience le lendemain, jour de la sentence pour Harry.
C'est ainsi que le Gryffondor se retrouva devant la gargouille qui gardait l'entrée du bureau de Dumbledore, incapable de découvrir le nouveau mot de passe. Il essaya toutes les sortes de friandises qu'il connaissait mais rien n'y fit.
Malfoy arriva, le teint pâle, les lèvres encore trop blanches, la démarche difficile mais toujours droite. Il affichait un sourire suffisant, un sourire qui signifiait « tu es foutu Potter. »
Il s'avança lentement vers la gargouille, en regardant son ennemi d'un air de profond dégoût, et il déclara : « friandise ».
Aussitôt, ils eurent accès aux escaliers et Harry se gifla mentalement, de n'avoir pas pensé à ce mot de passe.
« Alors Potter, il semblerait que ton papy ne te fasse plus trop confiance, » remarqua Malfoy en montant les escaliers.
« Ne rêve pas Malfoy, c'est juste que je n'ai pas eu le temps de prendre connaissance du mot de passe. On ne va pas en faire tout un plat. » Répondit Harry en s'arrêtant.
Le Serpentard le toisa avant d'ajouter : « si tu savais à quel point tu me fais pitié. Tu es bête à manger du foin mon pauvre Potter. Pas étonnant que Black ait préféré se balancer dans l'arcade plutôt que de devoir supporter un boulet tel que toi. »
« Ne parle pas de Sirius, » siffla Harry entre ses dents serrées. « Ne t'avise jamais de prononcer son nom, tu ne le mérites pas minable petit fils à papa. »
« Toujours est il que moi, au moins, j'ai un père, putain d'orphelin. »
Harry attrapa Draco par le col de sa robe et il le plaqua contre le mur. Le blond ne pu retenir un halètement de douleur.
« Ecoute moi bien petit cafard, tu vas me lâcher un peu cette année. »
« Ça pour te lâcher cette année, ça va être facile, puisque tu ne seras plus là. Tu vas te faire virer cette fois. Dumbledore ne pourra pas te couvrir plus longtemps. Survivant ou pas, le voyage s'arrête là pour toi. Oh et puis, tant que j'y suis, j'éviterais l'adjectif 'petit' si j'étais toi, parce que tu es quand même en train de lever les yeux pour me parler. »
« Potter ! Lâchez le immédiatement ! » Intervint la voix glaciale de Severus Rogue. « Vous voyez monsieur le Directeur, je vous avais dit que Potter était une menace pour la santé de ses camarades. »
« Je vois, je vois. » Répondit Dumbledore en évitant le regard de Harry et en posant les yeux avec bienveillance sur le blond. « M. Malfoy, veuillez passer dans mon bureau. Harry, je vais te demander d'attendre en bas, nous aurons un entretien après celui de M. Malfoy. »
Harry ne répondit pas et il redescendit les escaliers. Il s'installa sur la première marche et attendit. Il lui sembla que plusieurs heures s'étaient écoulées avant que Malfoy ne le rejoigne, le visage fermé, les yeux dans le vague.
« Tout va bien ? » Demanda Harry. Non mais qu'est ce que tu en as à foutre ! Il a raison, t'es bête à manger du foin !
Draco tourna vers lui un regard dans lequel Harry découvrit une lueur étonnante, quelque chose de presque…humain. Il avança pour lui toucher l'épaule. Le Serpentard fit un bond en arrière, reprenant son air dur.
« Ne me touches pas. Tu ne sais pas ce qui pourrait t'arriver…je…Oh par Merlin ! »
Il se laissa tomber sur la marche d'escalier, le coude sur son genou, le front dans la paume de sa main ; ses cheveux privés de gel vinrent immédiatement lui caresser les doigts. Harry restait interdit devant un tel spectacle. Le Prince des Serpentards perdait pied et c'était très impressionnant. Il se dégageait de lui une telle force contenue que la menace d'explosion lui donnait envie de partir en courrant. Il avança lentement la main et il la passa dans les cheveux de son ennemi. Il fut stupéfait de leur douceur.
« Malfoy qu'est ce qui t'arrive ? »
« Je…j'ai besoin de réfléchir. Il faut que je sorte. J'étouffe. » Lança Draco en se relevant et en quittant les lieux de sa démarche incertaine, la tête étrangement basse.
Harry ne savait pas s'il devait le suivre ou le laisser seul. Alors que sa curiosité le poussait à s'élancer derrière Malfoy, il entendit la voix de Dumbledore l'interpeller. Il monta donc avec appréhension et il s'installa dans un des deux fauteuils face au directeur.
Dumbledore retint un sourire à la pensée que, une heure plus tôt, Draco Malfoy avait choisi le même fauteuil pour s'asseoir jambes écartées, son pied gauche bougeant nerveusement. Malgré son attitude de défi, son visage froid, son regard hautain et son sourire en coin, le directeur avait senti la peur chez l'adolescent. Plus il lui donnait des explications, plus le blond multipliait les remarques virulentes, avec son air toujours impassible que Dumbledore avait envie de gommer d'une caresse. Bien sûr, il n'en avait rien fait ; le jeune Malfoy était loin d'être habitué aux marques d'affections de ses aînés.
A présent, Harry lui faisait face, un regard interrogateur animait son visage chaleureux.
Le jour et la nuit, pensa Dumbledore. L'été et l'hiver.
« Je suppose que vous allez m'annoncer mon renvoi. » déclara Harry.
« Non, Harry. Tu ne seras pas renvoyé et cela, grâce au jeune Draco Malfoy. »
L'information mit une bonne minute avant d'atteindre le cerveau du Griffondor.
« Mais…pourquoi ? »
Dumbledore se cala plus confortablement dans son fauteuil alors que Rogue soupira bruyamment, comme si la question du Survivant était consternante d'idiotie.
« Tu seras en retenue pendant deux mois avec le professeur Rogue, » expliqua Dumbledore.
A ces mots, Harry crut qu'il allait vomir là, en plein milieu du bureau du directeur. Décidément, Malfoy n'avait pas menti à Londres, il faisait vraiment des efforts pour lui rendre la vie infernale. Deux mois complets face à l'être qu'il détestait le plus au monde, juste après Voldemort et Lucius Malfoy !
« Monsieur, je pense que les choses vont trop loin avec Malfoy, remarqua Harry après un court instant. J'ai de plus en plus de mal à garder mon calme quand il est près de moi. »
Le directeur eut un petit sourire entendu et il déclara : « j'avais cru remarquer, en effet. »
« Monsieur, loin de moi l'envie de minimiser la portée de mes actes. J'ai été trop loin en le frappant de la sorte.
- Le jeune Malfoy nous a raconté la gravité de ses paroles à ton égard. »
Harry manqua de s'étouffer. Il ne pouvait croire que son ennemi avait, pour une fois, reconnu ses torts. Il voulait lui renvoyer l'ascenseur.
« Ecoutez professeur Dumbledore, Professeur Rogue. Avant d'aller plus avant dans cette conversation, je voudrais vous signaler que Malfoy a des marques significatives sur le dos et je crois que quelque chose devrait être fait pour lui venir en aide. »
Rogue leva les yeux au ciel et il fixa Harry de la manière la plus dédaigneuse possible avant de prendre la parole pour la première fois.
« Nous avons déjà été amenés à constater les blessures de Draco Malfoy, mais il refuse catégoriquement de nous en parler. »
- Mais monsieur, nous ne pouvons pas prétendre que nous ne savons pas !
- Et que savons nous exactement, Potter ? demanda Rogue d'un air excédé. Vous avez encore tiré vos propres conclusions mais dites vous que vous n'êtes pas le garant de la Vérité Potter.
- Ah non ? Et vous ? Vous êtes directeur de la maison Serpentard, SA maison, et vous le laissez souffrir !
- Et depuis quand sa souffrance est elle un problème pour vous ? » Rétorqua méchamment le professeur Rogue.
Harry resta muet. La question résonnait dans sa tête mais il refusait de chercher une réponse. Il ouvrit la bouche et la referma aussitôt ; il n'avait rien à dire de toute façon.
« Alors M. Potter, on a perdu son envie de sauver le monde ? » demanda le directeur de Serpentard avec un mépris non dissimulé.
« Messieurs s'il vous plait, revenons au sujet qui nous rassemble aujourd'hui, à savoir le jeune Malfoy, déclara Dumbledore. Comme nous le disions, Harry, il refuse de nous parler, bien que nous ayons une idée de ce qui lui arrive, nous sommes impuissants. »
Harry se leva d'un bond et il commença à faire les cent pas.
« Alors c'est tout ? Rien ne sera fait ? »
La colère montait en lui sans qu'il puisse se raisonner. Il la sentait prendre possession de son esprit comme une drogue et il se demanda s'il ne devait pas mieux quitter les lieux. Il se moquait royalement de Draco Malfoy mais, paradoxalement, il ne supportait pas que le jeune homme soit battu sans que personne ne lève le petit doigt pour lui. Il fulminait littéralement lorsque la voix de Dumbledore, apaisante et sereine, lui parvint aux oreilles.
« Harry, il y a quelque chose de bien plus préoccupant au sujet du jeune Malfoy et c'est pour cela que j'ai souhaité qu'on se rencontre. Tu connais à présent la prophétie qui te concerne, mais il en existe une seconde qui est intimement reliée à la tienne et qui détermine la naissance et le destin de Draco Malfoy. Nous l'en avons informé aujourd'hui seulement. »
Harry retomba lourdement dans son fauteuil, les mains tremblantes, l'esprit brumeux. Toute idée de quitter les lieux l'avait abandonnée. Il tenta d'exprimer sa stupeur mais les mots restaient bloqués au niveau de la boule dans sa gorge. Il se contenta de pencher la tête sur le coté et de regarder tour à tour le directeur et le professeur Rogue.
« A-tu déjà entendu parler du Mal Absolu, Harry ? » poursuivit Dumbledore.
Harry secoua lentement la tête. Décidément, il ne comprenait plus rien et ses yeux verts se teintèrent d'une nuance plus foncée.
« Et bien, deux jours après la prophétie te concernant, Sybille Trelawney a eu une nouvelle vision, qui se trouve également dans le département des mystères…
- Excusez moi, coupa abruptement Harry. Comptez vous me raconter toute l'histoire ou allez vous encore distiller les informations au compte goutte ?
- J'ai conscience que j'aurais pu te parler de cela plus tôt mais ne pense tu pas que Draco Malfoy devait être le premier informé de ce qui changera complètement le cours de sa vie ?
- Ouais, admettons, rétorqua Harry sachant que Dumbledore avait raison. Et que dit elle, cette prophétie ? »
Il ne pu s'empêcher d'imaginer Sybille Trelawney en transe, déclarant que naîtrait le pire des connards que la terre ait porté, et que son destin serait de ruiner l'existence de Celui qui a Survécu. Il réprima un fou rire nerveux, ce n'était pas le moment ; Rogue le tuerait sûrement pour avoir osé se moquer de son élève préféré.
« Elle dit que le Seigneur des Ténèbres choisira un héritier, un héritier qui naîtra à la moitié du dixième mois. Connais tu la date d'anniversaire de Draco Malfoy, Harry ? »
Harry secoua la tête, même s'il se doutait qu'il s'agissait de la mi-octobre. Le professeur Rogue lui lança un regard goguenard avant de susurrer :
« C'est étrange Potter. Depuis six ans, je vous vois observer l'excellent élève qu'est Draco Malfoy dans la Grande Salle, et vous n'avez pas remarqué qu'il recevait des dizaines de cadeaux le 15 octobre ? »
Harry était horrifié. Non, il n'avait jamais prêté attention à Malfoy plus que de raison ; l'autre était toujours dans son champ de vision, nuance ! Quant aux cadeaux, il en recevait des caisses entières, tous les jours !
« Toujours est il, insista Dumbledore, que vos prophéties se rejoignent. Je pense que tu ne comprends pas l'impact et l'importance de ces révélations, Harry.
- Si, je comprends. Draco Malfoy est l'héritier de…oh putain ! C'est l'héritier de Voldemort ! Draco Malfoy, héritier de Voldemort, merde ! » Répéta-t-il comme pour imprimer cette idée dans son esprit. Une sueur froide lui parcouru la colonne vertébrale pour stagner au niveau de sa nuque.
« Vois tu, Harry, poursuivit le directeur, Draco a été choisi par Voldemort pour devenir son successeur, au cas où tu parviendrais à te débarrasser de lui. En réalité, ce n'est pas exactement ça. Draco a encore le choix. La prophétie dit que l'Enfant des Ténèbres naîtra de parents désireux de marquer leur fidélité à leur Maître, mais que l'enfant aura le choix. Il suivra la lumière et deviendra un allié précieux pour toi, ou alors il choisira la voie des ombres et, dans ce cas, il deviendra un ennemi mortel. Elle dit précisément que 'le Seigneur des Ténèbres choisira un Héritier, et l'Enfant des Ténèbres sera le Mal Absolu, et sa beauté n'aura d'égale que sa cruauté'.
- Alors si je vous suis bien, Voldemort c'est le Mal, et Malfoy, c'est le Mal Absolu ? » Demanda Harry en se tortillant les mains pour masquer leur tremblement.
Et après il y aura le Mal Total, puis le Mal Intégral, et encore le Mal Absolument Complet. Oh putain que j'en ai marre.
Et puis d'abord, ça veut dire quoi « sa beauté n'aura d'égale que sa cruauté. » Non mais qui est beau ? Malfoy ? Ne t'aventures pas sur ce terrain Potter, reviens au sujet qui nous intéresse !
« C'est tout à fait ça, reconnu Dumbledore. Draco est une plaque tournante entre le bien et le mal dans sa famille. Car si la famille Malfoy est réputée pour sa pratique de la magie noire et ses idées intolérantes, il fait aussi partie de la famille Black par sa mère et c'est une famille qui s'illustre par la dualité de ses positions. En effet, Sirius et Tonks, les cousins de Draco, sont reconnus pour leurs actes de bravoure au service de la lumière, comme Narcissa et Bellatrix sont adeptes de Voldemort. Draco est au milieu de tous ces gens et il nous appartient de lui montrer la voie la plus juste en l'épaulant dans ses choix.
- Je vous demande pardon ? Questionna Harry. Cela signifie-t-il que nous devons être…ses amis ? »
Il sentit monter une bouffée de haine et d'injustice. Comment était il possible de se montrer agréable envers le blond, alors que celui-ci passait son temps à justifier sa réputation de gamin capricieux et gâté ? Et pourquoi l'Héritier était-il Draco ?
Bonne question Harry. Vas y, fais toi entendre sur ce coup là !
« Monsieur, demanda-t-il, pourquoi Voldemort a-t-il choisi Malfoy ?
- Il n'a pas choisi. Ses Mangemorts se sont arrangés pour procréer et le seul à être né mi
octobre est Draco Malfoy, déclara Rogue. Ce qui tombait très bien pour le Seigneur des Ténèbres étant donné que Lucius et Narcissa Malfoy sont très proches de lui et que leur beauté ne pouvait pas se mêler pour donner un être repoussant comme… »
Vas y salaud, dis le ! Repoussant comme moi ! Oh mon Dieu, me voilà traumatisé à vie avec l'image ignoble d'une bande de Mangemorts partouzant pour faire plaisir à leur Maître ! Allez, je prends l'épée de Godric Gryffondor et je m'ouvre les veines avec ! Ça c'est une bonne idée.
« Harry, reprit Dumbledore, nous ne voulons pas te forcer à être ami avec lui, mais pouvons nous te suggérer de faire un effort ?
- Vous pouvez toujours le suggérer en effet, mais de là à penser que je vais vous suivre !
- Bon ça suffit Potter ! Ordonna Rogue. Vous pouvez bouder autant que vous voulez mais vous et moi savons parfaitement qu'au final, vous tenterez d'avoir une influence positive sur Draco Malfoy ! Vous êtes comme ça, vous voulez œuvrer pour le Bien et c'est tout à votre honneur, alors évitez de nous faire perdre notre temps et reconnaissez l'évidence. »
Harry baissa la tête et se concentra sur ses chaussures. Il avait une furieuse envie de cogner Rogue parce que ce dernier avait raison. Il le traita mentalement de tous les noms avant de plonger ses magnifiques yeux verts dans les siens et de hocher la tête.
« A présent Harry, as-tu des questions ? demanda Dumbledore. »
Environ cinq cent à la minute !
« Oui, répondit-il. Tout d'abord, ne pensez vous pas que Malfoy soit très heureux de cette situation ? Après tout, il adhère aux idées de Voldemort et il est assoiffé de pouvoir. Et puis ça lui fera une occasion de rendre papa et maman fiers de lui.
- Justement, c'est là que réside le problème, intervint Rogue en perdant toute animosité. Draco a été élevé dans la mentalité Mangemort, et ses parents ne l'ont jamais encouragé, ils l'ont toujours poussé à aller plus loin, sans jamais lui témoigner de reconnaissance ; alors le fait d'être l'Héritier lui confère un pouvoir et un respect que ses parents ne lui ont pas accordé auparavant. Rendre ses parents fiers et un des buts de la vie de Draco alors nous nous inquiétons à ce sujet.
- Monsieur, comment est il possible de vouloir satisfaire des gens comme Lucius et Narcissa Malfoy ?
- C'est très simple, expliqua Dumbledore. Le jeune Malfoy a été conditionné dès sa plus tendre enfance pour être dénué de tout sentiment positif, comme Voldemort. D'après ce que nous a expliqué le professeur Rogue, les méthodes de Lucius étaient radicales et dures, et le petit garçon qu'était Draco a appris la haine et uniquement la haine. Jamais personne n'a eu le moindre geste affectueux envers lui et jamais on ne lui a autorisé l'expression de ce qu'il ressentait. Il a construit toute sa personnalité sur un schéma erroné. C'est comme s'il avait été enchaîné toute sa vie, on ne peut pas lui reprocher de ne pas pouvoir bouger, mais une fois que les chaînes sont brisées, on ne peut pas s'attendre à ce qu'il courre nu dans les champs immédiatement. Il y a un temps d'adaptation nécessaire et pour le moment Draco refuse d'ouvrir son esprit. On ne peut pas le brusquer.
- Monsieur, il a pourtant des amis et une petite amie, il connaît donc le sentiment d'amour.
- Non Harry. Il est comme un enfant qui a besoin d'être aimé mais une fois qu'il l'est, il ne sait pas quoi faire de cet amour car il est conditionné pour ne pas aimer en retour. Ses amis sont ses futurs partisans, ils le craignent et l'adorent. Sa petite amie est juste un jouet pour lui.
- Mais Monsieur, Malfoy n'est pas un exemple de courage. Comment peut-il être l'élu de Voldemort ?
- Détrompez vous Potter, il a beaucoup de courage, rétorqua froidement Rogue, seulement il ne le montre pas. Il n'a pas envie qu'on se repose sur lui comme les gens se reposent sur vous. Sa magie est puissante, plus puissante que la votre car il la pratique depuis bien plus longtemps que vous, Potter. Nous lui avons proposé des cours d'occlumencie et laissez moi vous dire que pendant que nous parlions tout à l'heure, j'ai essayé de pénétrer dans son esprit mais il m'en a refusé l'accès assez aisément.
- Ecoute Harry, déclara Dumbledore en le fixant avec bonté, je conçois que tout cela soit difficile à intégrer pour toi mais je pense que tu devrais réfléchir tranquillement et si tu as la moindre question, n'hésite pas à venir me trouver, ou n'importe quel autre professeur. Nous nous tenons à ta disposition pour te répondre. »
Harry hocha lentement la tête. Il voulait sortir, lui aussi avait besoin d'air. Il prit rapidement congé et il dévala l'escalier en courant.
Il se rendit sur le terrain de Quidditch pour faire la part des choses. Alors qu'il allait s'asseoir en haut des gradins, il aperçu la silhouette familière de Draco Malfoy un peu plus bas. Il semblait désorienté et Harry ne pu s'empêcher de le rejoindre. Alors qu'il avançait vers le Serpentard, Harry fut, une fois de plus, saisi par la grâce qui émanait de son corps tout entier.
Aucun doute, il est le Mal Absolu. Physiquement angélique et intrinsèquement démoniaque, il va en avoir des partisans s'il choisit le coté sombre.
L'ange tourna la tête vers lui et son regard devint soudain glacial et ses mâchoires se crispèrent. Il fixa Harry quelques secondes et, lentement, il retourna à la contemplation du terrain de Quidditch. Harry hésita un instant puis il vint s'asseoir à coté du Serpentard. Il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il allait lui dire mais il connaissait l'épreuve qu'il traversait pour l'avoir vécue quelques mois plus tôt.
Draco plongea ses prunelles or blanc dans les yeux de Harry.
« Que veux tu ?
- Parler un peu avec toi, répondit le Gryffondor mal à l'aise.
- Oh, vraiment ? demanda Draco avec un sourire suffisant. Et depuis quand parlons nous, Potter ? Depuis quand sommes nous amis ?
- Ecoute, je sais ce que tu traverses, j'ai vécu la même chose en juin dernier.
- Je vois que Papy t'a raconté ces conneries de prophéties. Alors tends bien ton oreille qui entend Potter, parce que je ne le répèterai pas deux fois. Je n'ai jamais voulu être un Mangemorts car l'idée de me mettre à quatre pattes ne m'a jamais plue. Je n'ai donc jamais pensé avoir affaire à Vol…au Seigneur des Ténèbres, et par conséquent, je ne sais pas ce que je vais faire. Ok ?
- Non, ce n'est pas ok, Malfoy. Tu as un choix à faire et je sais que tu envisages déjà de rejoindre Voldemort.
- Et depuis quand es tu voyant ? Oui, j'aime le pouvoir, et je ne vais pas m'en excuser. Je sais pertinemment que si je rejoins le vieux, je deviendrai le toutou du grand Potter et être mis dans le même panier que le Nécessiteux et la Sang de Bourbe, très peu pour moi. Je vaux bien mieux que ça. Je sais aussi que si je rejoins Vol…faut que je le dise, si je rejoins Voldemort (il se mit à trembler à l'évocation du nom de celui qu'on ne doit pas nommer), j'aurai le pouvoir mais je devrai pour cela prendre des vies et je m'y refuse. Voir les autres crever ne me dérange pas, si tu pouvais d'ailleurs être un de ces autres, je t'en serais reconnaissant, mais de là à être l'instigateur de meurtres, c'est une trop grande responsabilité pour moi. »
Harry ne pu réprimer un éclat de rire. La franchise du Serpentard avait quelque chose de…rafraîchissant. Draco observa, médusé, le Survivant partir dans son délire et il constata avec effarement que son rire était agréable, presque enfantin. Ses yeux de jade brillaient d'un éclat chaleureux que son visage bronzé faisait ressortir. Il avait un certain charme, une classe comme celles qu'on ne porte pas sur soi mais en soi.
Surprenant qu'il soit célibataire. Il devrait avoir une ribambelle de filles accrochées à lui normalement, pensa Draco avant de se rendre compte qu'il s'agissait de Potter, son cauchemar sur pattes.
« Ecoute, Draco, » reprit Harry une fois son calme retrouvé.
L'Héritier se leva d'un bond et il toisa le Survivant, les bras croisés sur son torse avant de siffler entre ses dents :
« Non, toi tu écoutes Potter ! Je n'ai pas besoin que tu te prostitues pour influencer mon choix, j'ai encore moins besoin de ta pseudo compréhension de merde ! Tu me détestes depuis le début alors ne change rien surtout. Tu te moques pas mal de moi, tout ce qui compte, c'est ton complexe du héros. J'ai une nouvelle pour toi, Potter, tu ne pourras pas me sauver, pas moi ! Je prendrai ma décision en fonction de ce que je pense et, pour une fois depuis ton trip du Sauveur, tu n'auras aucun contrôle sur le cours des évènements. Suis-je bien clair ?
- On ne peut plus clair, Malfoy ! Rétorqua Harry en se levant pour faire face au blond. Dans ce cas, parlons de ces marques sur ton dos. »
Draco lui lança un regard dénué de toute expression, puis il explosa.
« Tu vas m'emmerder longtemps ? JE N'AI AUCUNE MARQUE SUR LE DOS ! Tu as rêvé Potter ! »
Il ôta sa robe vert sombre, presque noire ; puis il détacha sa cravate et il ouvrit sa chemise, la faisant tomber sur le sol avec des gestes brusques. Il se retourna, montrant son dos au Survivant. Il était net, aucune trace n'était visible sur la blancheur laiteuse de sa peau. Harry ne pu se retenir de constater qu'il était mince mais que ses muscles fins et déliés lui donnaient une carrure impressionnante. Il ne contrôla pas ses doigts qui vinrent effleurer la peau d'une douceur satinée, à l'endroit où s'étaient trouvées les marques. Le jeune blond sursauta et il se retourna vivement.
« Tu vois, jubila Malfoy avec un sourire goguenard, je n'ai rien. Arrête un peu de fantasmer sur moi, ça devient gênant. Imprime bien cela : je ne suis pas une pauvre petite chose qu'il faut sauver. Je n'ai pas besoin de toi. »
Sur ce, il attrapa ses affaires sur le sol et il tourna les talons. Il était à quelques mètres lorsqu'il déclara, sans faire volte face : « Potter, si tu me touches encore une fois, je te tue. »
Harry resta un instant stoïque, ses doigts envahis par une chaleur étrange, indéfinissable, avant de repartir vers la tour Gryffondor.
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Le mois de septembre passa très vite pour Harry, mises à part les heures de calvaire qu'il vivait lors de ses retenues avec Rogue. Il avait raconté la prophétie à Ron et Hermione mais il avait évité de trop revenir sur le sujet car Ron devenait nerveux à chaque fois qu'on lui parlait de l'Héritier ou qu'il le croisait.
Draco en jouait souvent, prenant un malin plaisir à provoquer le rouquin. Il ignorait superbement Harry et ce dernier préférait encore les insultes à l'indifférence. Il savait que Malfoy avait quitté Angelina deux jours après leur conversation, pour pouvoir sortir immédiatement après avec Cho Chang. Cette dernière rayonnait et certains élèves racontaient qu'ils avaient été surpris en train de faire l'amour au bord du lac.
Harry en était écoeuré. Non pas qu'il ait eu envie de ressortir avec Chang, mais il se disait que Malfoy pouvait trouver mieux. Certes, elle était belle, mais elle avait cette ressemblance psychologique avec Mimi Geignarde qui lui enlevait tout charme. Et il supportait mal de voir le désespoir d'Angelina chaque fois qu'elle les croisait. Il préférait l'année précédente, au cours de laquelle Malfoy était pour lui un personnage asexué qui ne blessait pas les femmes qui l'entouraient.
Le seul contact qu'il eut avec Malfoy en dehors des cours fut une altercation près du lac. Harry et Ron passaient devant Cho et son chevalier servant lorsque ce dernier interpella Ron :
« Hey, Weasel ! Toujours aussi pauvre ? Et ta mère, toujours aussi grosse ?
- Et toi Malfoy ? répondit Ron. Toujours obligé de te lever toutes les filles du coin pour prouver ton hétérosexualité ? »
Ils finirent par se battre et Harry dû les séparer, aidé de Cho. Malfoy quitta cette dernière un mois plus tard, et elle vécut de l'intérieur le calvaire d'Angelina.
Harry commençait à se sentir en manque de disputes avec son ennemi lorsque arriva début octobre. Il était minuit et il cherchait un peu de calme et de fraîcheur. Il monta jusqu'à la tour d'Astronomie lorsqu'il fut saisi par l'image de Malfoy assis par terre, un livre sur les genoux.
La concentration donnait à son visage un air sérieux et serein à la fois, dénué de toute animosité. Harry osait à peine respirer de peur de troubler la paix qui entourait le Dragon. Ses cheveux brillaient d'un éclat surnaturel sous la pâle lumière lunaire. Il lui fit penser à un clair de lune, sombre et lumineux à la fois. Si beau qu'il vous irradie à l'intérieur mais vous pouvez toujours tendre le bras, vous ne parviendrez jamais à le toucher.
Il dû se sentir observé car il releva lentement sa tête blonde et il plongea ses yeux argentés dans le jade des prunelles de Harry, le sortant de sa contemplation. Il se releva, laissant le livre à terre. Les yeux toujours fixés sur Harry, il mit une main dans la poche de sa robe, au ralenti. Harry prit rapidement sa baguette magique et il la pointa sur Draco qui lui adressa un sourire amusé avant de sortir un paquet de cigarettes de sa poche.
Ce sourire était probablement le plus beau cadeau que Harry puisse recevoir, un vrai sourire de Draco Malfoy ; un sourire qui révélait des dents parfaites ; un sourire qui faisait étinceler ses prunelles grises et qui lui donnait un air innocent : la beauté dans ce qu'elle avait de plus pure se tenait devant Harry et il crut qu'il allait tomber à genoux devant tant de grâce. Il pensa soudain à ce qu'il ressentait à cet instant précis et pour QUI il ressentait cela et il voulut hurler son incompréhension.
« Potter, que me vaut l'horreur de ta visite ? » demanda-t-il en allumant une cigarette.
Harry lui rendit son sourire et il pointa son doigt sur la cigarette que tenait Malfoy. Voir cette petite tige pénétrer entre ses lèvres était quelque chose d'incroyablement sensuel. Il se jeta mentalement un seau de glaçons et il déclara :
« Et depuis quand tu fumes, Héritier ?
- J'avais acheté un paquet à Londres, alors de temps en temps, je m'en allume une, ce n'est pas désagréable. Et je ne suis pas l'Héritier. Je suis juste… »
Il laissa échapper un profond soupir qui fendit l'âme de Harry en deux.
« Qui es tu alors ? » interrogea-t-il doucement.
Draco se pencha sur la balustrade, perdu dans la contemplation de l'horizon avant de murmurer : « je ne sais plus. »
- Ce qui signifie ? demanda Harry en s'installant à coté du Serpentard.
- Ce qui signifie que toute ma vie a déraillé le mois dernier. Je n'imaginais pas que mes parents aient pu m'avoir juste pour être dans les bonnes grâces de Voldemort. D'ailleurs tant que j'y pense, qu'est ce que je suis censé faire ? Parce que finalement, je porte le nom de mes géniteurs. Peut être devrai je changer et m'appeler Draco Jedusor, ou Draco Voldemort ? Qu'en pense tu ?
- Je pense que tu aimes trop ton nom pour en changer et que pour le moment, tu n'es pas passé du coté obscur, puisque tu te questionnes, donc pas la peine de faire des sarcasmes à ce sujet. Dis moi simplement ce que tu ressens, là. »
Il posa sa main sur le cœur de Draco et celui-ci vacilla. Une lueur d'indignation animait à présent son regard.
« De ce coté là, je ne ressens rien, affirma-t-il en détournant le regard. Je me fous pas mal du ressenti. Les sentiments, c'est pour les faibles et les gens comme toi, les idéalistes.
- Alors tu as une vision bien triste des sentiments. Tu ne les vois pas dans ce qu'ils ont de profond et de magique. Il peuvent être salvateurs tu sais.
- Ce n'est pas parce que tes parents se sont sacrifiés par amour pour toi que c'est salvateur, Potter. Regarde toi, tu es orphelin, tu souffres chaque jour de leur absence et eux, ont perdu la vie et pourquoi exactement ? Pour que Voldemort revienne aujourd'hui te menacer et attenter à ta vie. Navrante futilité que l'amour, Potter.
- Oui mais ils m'ont offert de vivre jusqu'à présent. Si je suis là avec toi, c'est grâce à eux.
- Tu dois les maudire alors, ironisa Draco.
- Non, je les en remercie, répliqua Harry en souriant. Mes parents ont fait beaucoup plus pour moi en un an que…
- …que mes parents en presque seize ans ? » Coupa Draco.
Harry hocha la tête. Un sourire en coin apparu sur les lèvres de l'Héritier qui déclara avec sarcasmes : « Ah mais je t'en prie Potter ! Mes parents ont fait énormément pour moi ! Ils m'ont donné la vie et élevé pour m'assurer un avenir prometteur. Tout le monde ne peut pas se vanter d'être la future incarnation du mal ! »
Sans savoir vraiment ce qu'il faisait, Harry avança lentement ses lèvres de celles de Draco, qui perdit soudain son sourire en coin. La bouche du Serpent l'attirait comme un aimant. Harry releva doucement la tête et il effleura les lèvres de son ennemi. Aussitôt, un courant d'une incroyable intensité érotique traversa son corps, et il eut l'impression qu'on lui arrachait les entrailles lorsque Draco se recula et demanda furieusement :
« On peut savoir pourquoi t'as fait ça, exactement ? »
À suivre …
Et voilà, un chapitre trèèèès long, bouclé dans les temps, vive moi ! lol. A bientôt pour la suite et j'espère que vous me direz ce que vous en pensez.
