SORTIR DES TENEBRES.

Bon ok, le chapitre précédent était horriblement sadique sur la fin. Pardon (baisse la tête et regrette beaucoup beaucoup). Vous m'avez bluffée avec vos adorables (et révoltées) reviews. Merciiiii ! Le titre de ce chapitre est inspiré d'une chanson de Billy Idol, « Sweet Sixteen » (ben tiens !) que j'adore. (je sais, je sais, 90 d'entre vous vont se dire « qui c'est Billy Idol ? » mais c'est pas grave lol)

Quand vous verrez la longueur de ce chapitre, vous comprendrez pourquoi j'ai mis plus de temps pour updater, désolée du retard. Il fait quand même 28 pages Word ! Il faut savoir que je réponds au reviews dès que je les reçois, alors pour ceux à qui j'ai dit que le chapitre 5 sera moins long que le 4eme, je me suis plantée dans mes pronostics. Merci de le lire et à vos claviers si ça vous dit de laisser une review.

La fin du chapitre va mettre en parallèle deux situations. La situation de Draco sera mise en italique.

DISCLAIMER : Les personnages de Harry Potter appartiennent à JK Rowling et on la jalouse tous pour cela. Seule l'intrigue de cette histoire sort de mon pauvre crâne.

RATING : R parce que, des hommes vont s'aimer DONC si vous n'aimez pas cela, allez vite lire des fics hétéros. Il va y avoir un peu de violence dans ce chapitre alors voilà. Et des insultes aussi.

REVIEWS :

Onarluca : Je suis contente que tu n'aies pas craqué en route. Voici la suite, elle a été difficile à mettre en mot. J'avais les images dans la tête mais le vocabulaire faisait barrage. Enfin le voilà et j'espère qu'il te plaira. Merci beaucoup à toi.

A bientôt.

Melhuiwen : Ah merci ! Je voulais qu'on puisse voir avec les yeux de Draco et j'avais peur de ne pas y parvenir et tu me dis que j'ai réussi, je suis très contente.

C'est Goyle qui mate Draco, il est un peu maudit le pauvre. La prophétie ET Goyle, je ne l'ai pas trop arrangé sur ce coup là ! lol.

Tu as presque trouvé l'utilité de l'essence de Malfoy mais ne te tritures pas plus les méninges car la réponse se trouve dans ce chapitre.

Pour les blessures, tu sauras tout dans le prochain chapitre (ou celui-ci, si je suis trèèès gentille lol.)

C'est vrai qu'à la fin, Draco merde un peu (Un peu ? carrément oui !) mais on sait bien qu'il est gentil, sauf qu'il est le seul à le savoir. Lol

Pour ce que Draco dit, j'ai relu les deux premiers tomes de Harry Potter, en me concentrant uniquement sur les agissements de Harry par rapport à Draco et c'est vrai que je l'ai trouvé injuste avec lui. En ce qui concerne les rumeurs idiotes que Draco lance, je voulais montrer qu'il avait encore des réactions d'enfant parfois. Il est toujours tiraillé entre deux choix : être adulte ou rester enfant (alors il fait un peu des deux), le bien et le mal (et il fait un peu des deux aussi).

Je suis vraiment très heureuse que tu aies aimé ce chapitre.

Merci beaucoup pour ta review, à bientôt.

Bizzz Bizzz, « j'adore adapter ma technique à la manière d'un caméléon, sans pitié pour mater la rébellion. »

Bibine : Coucou ! Tout d'abord merci pour ta review, je suis vraiment très touchée que jusqu'à présent, ma fic t'intéresse. Ptdr, pour « mais pourquoi est il si méchant ? »

PARCE QUE ! mdr

Ce que tu as ressenti par rapport à Draco est exactement ce que je voulais faire passer. Tu as tout à fait saisi. Il agit comme un salaud mais il n'est pas bête et on peut le comprendre. Tu as raison, pour le moment, Harry ne fait pas d'efforts pour le comprendre mais après ce qu'il s'est pris dans les dents, il va réfléchir.

C'est clair qu'en lisant, tu as dû tomber des nues en constatant que Draco allait embrasser Harry. Moi aussi en l'écrivant je me disais que ça ferait gros, par contre, je pensais que tout le monde s'attendrait à un sale coup de Draco.

Et pour moi, wow veut dire beaucoup, merci encore à toi, ça m'encourage à continuer.

Bonne lecture à toi. Bye bye.

Zanzan : hey ya ! Dracochouminou, je vais te payer un copyright et l'utiliser celui là ! lol Merci beaucoup à toi, et, moi aussi, c'est ce que je pense. Dire que Harry est le gentil et Draco le méchant, je trouve ça vraiment trop simpliste. Dans les livres de JKR, Draco n'est pas fan de Harry et je ne voulais pas le transformer en bon chienchien à son ry ry.

J'espère que tu apprécieras ce chapitre également.

Margarita6 : Merci, je suis très touchée. Alors oui, Draco fait le salaud mais c'est vraiment comme ça qu'il est le mieux. Je ne dirais pas que Harry est con mais plutot qu'il se laisse avoir par ses hormones lol Quoiqu'en y réfléchissant, il se fait engueuler et embrasser en l'espace de deux minutes et il ne voit pas arriver le truc.

J'espère que tu aimeras aussi ce chapitre.

Bizous.

Tiayel : Ok, c'est un tout petit peu sadique mais bon, ça va changer au bout d'un moment. En tous cas je te remercie de me dire ce que tu en penses, en plus c'est positif, je suis très contente. Comme tu l'as constaté, la psy des personnages et leurs émotions sont les éléments centraux de cette histoire alors pour ce nouveau chapitre qui est plus dans l'action, j'innove lol. Enfin j'espère qu'il te plaira. Bonne lecture !

Bizzz.

Vallou : Merci beaucoup d'avoir lu jusqu'ici et de m'avoir dit ce que tu en pensais. C'est vrai que pour moi, le jeu entre les persos, avec leurs émotions et leurs caractères bien trempés, prime sur le reste. J'espère que l'intrigue avec Voldemort n'aura pas l'air trop ridicule lol.

Tes encouragements me touchent beaucoup. Bonne lecture.

Bizous.

Nekozumi : coucou ! Merci mille fois pour ta review qui m'a fait très plaisir. J'adore tes reviews hyper dynamiques. Mdr pour le masculin de femmelette ! Moi non plus, je n'aime pas qu'on décrive Draco comme un petit trouillard qui se jette sur Harry en pleurant et qui a peur de son ombre. Voir dans le fait qu'il fuie le danger parfois, comme un manque de courage, ça m'hallucine. Il a juste l'instinct d'auto conservation.

Je compte bien continuer la fic car j'ai plein d'idées (quoique je ne voudrais pas qu'elle fasse 36 chapitres non plus lol). J'espère qu'elle ne perdra pas en qualité et qu'elle te plaira jusqu'à la fin. Bonne lecture et à plus !

Lee-NC-Kass : Ok, je veux bien vous prêter Tom et Daniel mais il faudra les rendre à la production pour le tournage du 4eme HP. Quelle coupe de cheveux aura Tom dans celui-ci ?

Merci bien d'avoir décapité la chose, mais j'en avais encore besoin. Bah, pas grave, je vais la recoudre vite fait avec du barbelé. Oui, elle se permet de frapper Draco et Goyle se permet de mater Draco. L'idée du débile qui bave devant lui me plait bien, on sait déjà que, quel que soit le choix de Draco, il suivra (et ça peut toujours servir un gorille dans un guerre !).

J'espère que vous avez digéré les paroles de Draco, il voulait juste être méchant avec Harry mais l'est il vraiment ? noooon (ou alors juste un tit peu).

Hermione est un perso que j'aime bien car elle représente la sagesse et le courage et je compte donner un minimum de cerveau à Ron aussi, quand même, parce que depuis le début, je l'ai un peu privé de neurones, le pauvre. Je ne sais pas encore, on verra selon mon humeur.

Le passage où Draco balance les vérités à Harry a été super facile à écrire (qui a dit que je soutenais les Serpentards ? ben c'est vrai.)

Je vous remercie pour vos reviews toujours dynamiques et drôles et je vous souhaite de bonnes vacances (comme je réponds pendant l'écriture du chapitre, je ne suis pas certaine d'updater à temps alors vous lirez peut être ça en rentrant et là, je vous dis « alors, vous avez passé de bonnes vacances ? » lol)

Bizous à vous.

Ariane Maxwell-Shinigami : Merci pour ta review. Alors pour tout te dire, le slash n'arrivera pas tout de suite, en tous cas pas dans ce chapitre. Je suis en train de réfléchir à quand le placer et je vais lui apporter un soin particulier car je ne veux pas qu'il soit bâclé. J'espère que tu tiendras jusque là, et je te souhaite une bonne lecture.

Grosse bise.

Speedy-of-77 : Coucou. Waouh ! Merci ! Le compliment me touche d'autant plus qu'il vient de celle qui va vite mettre le troisième chapitre de A la Faveur de l'Automne ! (je trépigne aussi moi ! – mais bon, sachant que tu es en vacances ça ne va pas se faire, mais je peux quand même prendre mes rêves pour des réalités) lol J'espère que ce chapitre te plaira et qu'il n'aura pas été trop attendu. Gros bisous à toi et à bientôt.

AngyDémon : salut et merci beaucoup ! C'est clair que mes chapitres sont longs (aie, foulure de doigts lol) et j'espère qu'ils ne se perdent pas trop dans les détails. Je suis partie dans l'idée de faire celui là un peu plus court mais, on parie que je vais me louper ?

Bonne lecture, pourvu que ça te plaise.

A bientôt.

Céline 402 : Hello you ! Je te remercie, je suis très contente que ça te plaise. J'espère que ce chapitre te séduira même s'il est moins basé sur la relation Harry/Draco. Quoi que je dis ça, mais je ne sais pas où l'inspiration va me porter lol.

A bientôt.

Mel-Imoen : Bonjour !

Merci pour ta review et merci de comprendre aussi bien ce que je tente de faire passer dans cette fic. J'espère que tu retrouveras la chanson qui te fait penser à Draco, je suis curieuse de savoir laquelle c'est.

Il est vrai que, pour l'instant, je soigne plus particulièrement le personnage de Draco, Harry doit sembler un peu effacé mais dans ce nouveau chapitre et les prochains, je lui redonne un rôle plus important à jouer dans la relation entre les deux, dans sa tentative pour comprendre Draco. C'est tout à fait ça, tu as raison, Harry est « cloué devant les révélations », je n'aurais pas pu trouver de meilleur terme.

Oui, je te comprends pour l'aide que Draco a apporté à Harry ; Je vais y revenir dans ce chapitre, ou le suivant, je verrai bien suivant mon inspiration. Ma façon d'écrire est un peu anarchique. Lol ça doit se sentir parfois.

Tu as encore une fois, bien senti le trouble de Harry, le fait qu'il soit emmuré dans la dualité de ses sentiments haine/désir. Pour l'instant il est plus spectateur que acteur dans ce qui lui arrive mais il va se ressaisir (vas y Harry, on y croit lol). Oops, je vais mettre cette phrase dans ce chapitre moi ! A y est, c'est placé !

Je suis extrêmement touchée par tes compliments. Je ne pensais pas que cette fic pourrait interpeller une auteur aussi talentueuse que toi.

J'espère que ce chapitre ne sera pas trop « fouilli », il est difficile à écrire car j'ai les images dans la tête et les mots me manquent pour retranscrire justement mes idées.

A bientôt !

Poppy : Hello ! Merci beaucoup de me donner ton avis. La phrase était tout à fait compréhensible ; ) C'est vrai qu'en lisant les bouquins, on peut se demander pourquoi Draco donne autant d'infos à Harry (bon ok, sur un ton qui laisse à désirer mais n'empêche qu'il en dit pas mal).

J'espère que ce chapitre te plaira. A bientôt.

Pithy : Hey ya ! Merci d'être toujours aussi enthousiaste ! ; ) Meuh non tu n'es pas obsédée, je suis contente que ça t'ait fait chaud partout. Je suis vraiment touchée que tu penses que j'écris bien. Je vais essayer de rester sur la bonne voie. Je suis tout à fait d'accord avec toi, c'est comme ça qu'on préfère Malfoy, c'est lui tout craché et ça fait son charme. Je pourrais écrire une fic de 200 chapitres sur son comportement mais je vais me retenir lol.

J'espère que ce chapitre n'aura pas perdu de son intérêt. A bientôt !

Aerials : Hello ! Merci de me dire ce que tu penses de mon histoire. C'est clair que les fringues de Draco, ça fait envie. Je pourrais écrire une fic entière à le fringuer lol. Sinon oui, il est méchant dans le chapitre 4 mais comme d'habitude, le vent va tourner pour lui. J'espère que ce chapitre te plaira, Draco est plus humain, dirons nous lol. Biz.

Céline S : Ha mais elle est de retour pour me massacrer ! lol. Je suis contente que tes vacances se soient bien passées, avec le soleil (par contre, c'est dommage pour les accidents). Les deux anglais ont été tes sauveurs pour le coup du film porno (t'en fais pas, ça m'est arrivé aussi sauf qu'au lieu d'avoir deux bombes anglais, j'avais une copine qui se planquait derrière moi. Sympa.). Comme quoi, il ne faut pas dire qu'on n'aime pas les anglais lol.

Pour l'histoire, je ne comprends pas comment tu fais pour lire des fics sur des romances entre Draco et Harry si tu ne peux pas encadrer Draco lol.

Ne boude pas, je t'explique. Pour moi, Harry et Draco sont très différents et il faut du temps pour les mettre sur un pied d'égalité. En attendant, ils jouent à se dominer l'un l'autre (dans ce chapitre, c'est Harry qui va se ressaisir et Draco qui ne comprend plus rien.)

Et si je dis que Draco est plus puissant que Harry, c'est avec la bouche de Rogue et on sait à quel point Rogue favorise Draco. Je pars de l'idée que Draco, depuis son enfance est entraîné par son père pour les sortilèges. Et puis n'oublie pas une chose : le plus puissant et le plus fort, c'est celui qui reste lui-même. Et pour ça, c'est Harry le plus fort puisque Draco joue un rôle.

Pour le coup de l'Héritier de voldemort, je ne voulais pas d'une histoire toute simple dans laquelle Draco allait tomber directement tout cuit dans les bras de Harry. Je vois ça comme la chanson de Rolland, l'amour romantique où il faut surmonter des obstacles.

Bref, j'espère que ce chapitre te réconciliera avec mon histoire.

Bisous

Dark Lizard : Merci d'apprécier l'histoire et le baiser du chapitre précédent. Pour savoir ce que Draco a pensé de ce baiser, c'est directement au début de ce chapitre lol Bien sûr, il y aura bientôt d'autres baisers etc… ; ) J'espère que ce cinquième volet saura être convainquant.

Voici donc la suite. Bonne lecture et bizzz bizzz.

Vif d'Or : Merci et bonjour au Quebec ! Je suis très touchée par tes compliments, tu as illuminé ma semaine ! Je dois dire que tu as raison (entre nous bien sûr), Draco n'est pas insensible à Harry (non mais sérieusement, qui pourrait l'être ?). Il repousse celui qui risque de le rendre amoureux puisque pour lui, l'amour est une faiblesse (comptons sur Harry pour lui prouver le contraire.)

J'espère que ce chapitre te plaira. Il est un peu plus (carrément plus) violent que les autres, mais ça fait avancer l'histoire ; - )

Gros bisous.

Lululle : Merci pour ta review et très bon courage pour ton déménagement, c'est l'enfer tous ces cartons, il y a trois semaines, j'étais en plein dedans. J'ai bien aimé écrire le chapitre 4, avec les réactions de Draco. Moi aussi, je pense que Harry aurait dû lui serrer la main en première année. Et tu as vu juste : les choses vont s'arranger. Wow ! tu as trouvé le chapitre 4 fantastique ? Alors ça, ça me va droit au cœur. Merci mille fois !

Mdr pour l'histoire du petit sein (oops, faute d'orthographe non ? lol)

A bientôt.

CHAPITRE CINQ : SWEET SIXTEEN.

O

Les choses n'étaient pas sensées se passer de cette façon et Draco pestait contre lui-même. S'être mis dans une situation aussi dangereuse était la chose la plus stupide qu'il avait jamais faite. Il voulait humilier Potter ; il n'était pas censé AIMER l'embrasser.

Il avait juste voulu l'allumer un peu et partir dès que Harry l'aurait supplié de prendre ses lèvres. Mais l'Héritier avait perdu toute volonté en plongeant dans les deux océans d'un vert profond et pur de Harry Potter. Il avait voulu échanger un baiser avec lui, juste pour voir.

Ouais ben t'as vu maintenant gros con !

Il n'aurait pas aller jusqu'à approfondir le baiser. Il aurait dû arrêter avant.

Mais non Malfoy, toujours plus malin que les autres ! Et maintenant tu vas faire quoi ?

Il avait gagné le match de Quidditch, c'était déjà ça. Il avait fait son numéro de séduction pour déstabiliser Potter mais à présent, il avait l'impression qu'il se prenait un revers de manivelle et c'était TRES désagréable.

Après ça, forcément, Potter avait été incroyablement violent et mauvais joueur lors du match, ce qui avait beaucoup surpris Mme Bibine. Pour la première fois, les Serpentards avaient vaincu en se plaignant de la conduite des adversaires, au lieu de l'inverse.

Draco ôta son tee shirt et il examina son omoplate dans la glace. Elle était bleue depuis trois jours, depuis le match au cours duquel le coude de Harry s'était 'involontairement' cogné contre Draco.

Pourquoi est ce toujours mon dos qui prend ? Se demanda-t-il amèrement en remettant son tee shirt. Il est écrit 'défoulez vous gratuitement' dessus ou quoi ?

Il avait seize ans ce jour même et à dire vrai, cela lui était bien égal. Sachant qu'il ne vivrait certainement pas jusqu'à sa majorité, il n'avait pas exactement envie de célébrer le temps qui passait.

Il était d'humeur morose, se remettant à peine du cauchemar récurant qui l'avait tenu éveillé toute la nuit.

On essayait de pénétrer dans son esprit, il le sentait et il parvenait à faire barrage, mais il n'était pas dupe, si l'occlumencie, qu'il pratiquait depuis toujours, repoussait l'envahisseur, elle ne pourrait pas grand-chose contre une potion ou un sortilège made in Voldemort.

Il plaqua ses cheveux en arrière, puis il s'habilla lentement, méticuleusement. Il n'avait pas faim mais il se rendrait quand même dans la Grande Salle. Il n'était pas question qu'il donne l'impression de fuir Potter. Il éprouvait un plaisir particulier à voir l'effet qu'il avait produit sur le Gryffondor.

Le lendemain du baiser, Draco avait été accueilli dans la salle par un regard meurtrier, mais quand l'Héritier avait fixé le Survivant avec indifférence, ce dernier avait tourné la tête et son malaise était presque palpable. Il avait passé tout le déjeuner le nez dans son assiette.

Quant au cours commun de soins aux créatures magiques qu'ils avaient eu l'après midi, Harry n'était tous simplement pas venu.

Draco éprouvait un plaisir sadique à le voir souffrir mais, dans le même temps, il se sentait coupable et triste pour son ennemi. Ses yeux verts d'habitude si expressifs s'étaient teintés d'une nuance plus sombre et ses cheveux étaient encore plus désordonnés qu'à leur habitude, signe que le jeune dieu vivant se négligeait.

Draco s'en voulait d'avoir terni une telle beauté naturelle et l'étincelle de bonté qui faisait briller les pupilles de Potter comme des joyaux lui manquait. Il en était troublé.

Draco, tu es appelé à devenir le Mal Absolu et je doute que trouver Potter horriblement sexy soit compatible avec cette fonction.

J'ai pensé 'sexy' ? Ok, relativisons. Je suis un homme, l'Heritier de Voldemort, excusez moi du peu, et je viens de me dire que Potter, un autre homme, aspirant à la canonisation, était sexuellement attirant ? Il y a forcément une explication. Et elle a intérêt d'être bonne parce que, soudainement, JE FLIPPE A MORT !

Non, ce n'est qu'une pulsion homosexuelle typique de l'adolescence. On se cherche et on expérimente. C'est juste une pulsion, ça va passer. J'ai lu un truc à ce sujet.

Tout va bien.

Il chassa d'un revers de la main la pensée des lèvres brûlantes de Potter sur les siennes, de son avidité à sentir leurs langues se caresser, comme s'il voulait goûter sa saveur. Jamais personne n'avait savouré Draco comme l'avait fait Harry. Draco se connaissait, il risquait de faire payer à Potter l'attirance qu'il avait pour lui et il se surprenait à vouloir éviter cela.

Je t'avais pourtant prévenu Potter. Ne joue pas avec les allumettes si tu as peur du feu.

O

O

Harry s'habillait avec des gestes fébriles. Il n'avait pas dormi depuis trois jours, ressassant sans cesse sa conversation avec Malfoy et l'humiliation qu'il lui avait fait subir. Il était horrifié, scandalisé et écoeuré d'avoir pu, ne serait ce qu'une minute, tomber dans le piège. Il était terrorisé à l'idée de croiser au détour d'un couloir, celui qui avait été l'objet de son désir. Mais c'était fini à présent. Malfoy n'était plus qu'un être maléfique que Harry devrait éliminer un jour.

Du moins, c'est ce qu'il se répétait constamment pour oublier l'odeur divine de la peau du démon.

Sa senteur particulièrement douce était gravée dans la mémoire olfactive de Harry et, chaque fois qu'il pensait à lui, il pouvait le sentir.

Sa mémoire tactile, elle, avait enregistré la chaleur rayonnante de sa peau et Harry avait l'impression que depuis leur contact si rapproché, la chaleur de Draco se diffusait en lui comme un venin, à l'instar de ses mots.

Joyeux anniversaire connard, pensa Harry. Si seulement tu avais pu ne pas naître. Tout cela est encore de la faute de Voldemort. S'il n'avait pas voulu d'Héritier, le couple Malfoy n'aurait pas offert au monde cet être … oh mon Dieu… cet être dont la beauté n'a d'égal que la cruauté !

Il ne voulait plus réfléchir à cette maudite matinée au cours de laquelle Malfoy lui avait fait l'affront suprême. Il se sentait déprimé et pas seulement parce qu'il avait touché le paradis et que dès qu'il avait voulu y entrer, Malfoy lui avait claqué la porte au nez en lui disant qu'il ne pourrait plus jamais connaître une telle plénitude.

Il éprouvait un malaise immense en pensant que peut être, Malfoy avait raison en insinuant que l'image qu'il avait de lui-même ne coïncidait pas avec la réalité de ses actes. Etait il aussi intransigeant et aveugle que l'Héritier le laissait entendre ?

Et Malfoy avait il réellement envoyé Dobby le prévenir du danger ? Harry voulait savoir mais, paradoxalement, il ne cherchait pas à trouver la réponse. Aller trouver l'elfe dans les cuisines et lui demander la vérité aurait été chose aisée, mais Harry avait peur que Dobby ne confirme les propos du Dragon. Dans ce cas, cela ferait une raison de moins de le haïr et le Survivant n'avait qu'une seule envie : haïr Malfoy de tout son être. Avec encore un peu d'entraînement et d'auto suggestion, il y parviendrait certainement. Il ne supportait plus d'être spectateur de cette situation. Il devait se ressaisir, devenir acteur de sa vie, c'était pour lui une question de survie psychique.

Il finissait de lacer ses chaussures lorsque ses amis pénétrèrent bruyamment dans le dortoir en pleurant de rire.

« Qu'est ce qui vous amuse tant ? » demanda Harry.

« Content de voir que tu es sorti de ton mutisme, Harry, déclara Seamus Finnigan avec un sourire. Ce qui nous fait rire, c'est ce que Luna Lovegood nous a raconté hier soir, quand tu te terrais sous les couvertures. »

Neville Londubat se remis à rire de plus belle en se tenant à Dean Thomas pour ne pas s'écrouler sur le sol.

« Notre ami Malfoy a des problèmes, intervint Ron en essuyant ses larmes de joie. Hier, il avait cours commun de Métamorphose avec les Serdaigles et c'est parti dans tous les sens. Juste avant que Mc Gonagall arrive, Cho Chang a commencé à hurler sur Malfoy, et comme il ne s'intéressait pas à elle, elle lui a piqué le devoir noté qu'ils devaient rendre et elle l'a déchiré en morceaux. »

Il s'interrompit, aux prises avec son fou rire.

« Et comme Chang ne voulait pas que Malfoy puisse lancer un sortilège de réparation, elle a couru jeter les morceaux dans les toilettes ! s'exclama Seamus. Résultat, quand Mc Gonagall a ramassé les devoirs, Malfoy n'a pas rendu le sien. Elle lui a dit qu'il aurait un A car il était inadmissible d'agir comme un enfant alors qu'on est en sixième année, et Préfet de surcroît. Il lui a mal répondu alors elle lui a ajouté une retenue et elle a enlevé 40 points à Serpentard ! Content le Préfet !

- Pauvre petit garçon riche, ajouta Ron en souriant. C'est papa qui ne va pas être content. J'espère qu'il va nous en débarrasser.

- Ouais, acquiesça Seamus, un bon petit Avada Kedavra et plus de fils de pute pour nous gonfler avec ses sarcasmes. Ce jour la, je fais la fête devant chez les Serpentards !

- Le mieux c'est qu'à la sortie du cours, Pansy Parkinson est allée demander des comptes à Cho Chang et devinez ! On ne sait pas ce qu'elles se sont racontées mais au final, elles se sont battues comme des Moldues, déclara Neville en jubilant. Ouah, j'aimerais bien que deux femmes se battent à cause de moi.

- J'aimerais mieux qu'elles soient dans mon lit, les deux femmes, » affirma Dean en provocant l'hilarité.

Harry ne parvint qu'à esquisser un pauvre sourire. L'idée que Malfoy puisse avoir des problèmes aurait été une jouissance sans nom il y a quelques mois mais à présent, cela ne le faisait plus rire. Il n'y avait rien d'amusant à penser que Malfoy risquait d'être battu par son père. Il n'y avait rien d'amusant non plus à l'imaginer mort.

Quelque chose d'autre l'empêchait de rire. Il devait savoir. Il se tourna lentement vers ses camarades et demanda :

« Vous connaissez Blaise Zabini ? »

Tous les regards se tournèrent vers lui et il vit dans leurs yeux qu'ils le croyaient à la limite de la folie.

« Bien sûr qu'on connaît Zabini, répondit Ron. C'est un des putains de chiens de Malfoy. Un Serpentard de merde.

- Non, je veux dire, précisa Harry. Connaissez vous personnellement Zabini ? Avez-vous déjà parlé avec lui ?

- Non mais c'est quoi cet intérêt pour lui ? Tu veux te taper un bad boy de chez Serpentard ? Demanda Dean en lui faisant un clin d'œil.

- Franchement à ta place, je choisirais Malfoy, lança Neville. Quitte à se faire un pourri, autant choisir leur souverain. ET puis Malfoy a de la classe.

- Nom d'un Troll, j'ignorais que tu étais sensible à la Malfoy touch, Neville ! s'exclama Ron. Il passe son temps à t'humilier.

- Et alors ? On ne parle pas de baiser son cerveau, ni ses manières, mais son joli petit cul. Je suis sûr qu'il est chaud comme la braise, répondit Seamus.

- Attendez là, il y a d'autres mecs, à part moi, qui aiment les femmes dans ce dortoir ? demanda Ron avec une expression de totale incompréhension. Je ne peux pas croire qu'on puisse trouver Malfoy sexy. C'est au-delà de l'entendement pour moi. Je vais vomir !

- Mais tout le monde aime les filles ici et Seamus aime les deux sexes, remarqua Neville. Moi, je parlais de Malfoy physiquement par rapport aux autres Serpentards c'est tout. Mais j'ignorais que tu ne cracherais pas sur Malfoy, Seamus.

- Ah mais si je lui cracherais dessus ! Et je lui ferais un tas d'autre trucs salasses. C'est le must des salopes lui. Rien que d'y penser ; putain, prendre sauvagement Malfoy, ça doit être le pied. Surtout qu'il doit être vierge de ce coté là. »

Les autres, à part Dean, éclatèrent de rire et Harry sentit son estomac se retourner. Il supportait difficilement d'entendre les fantasmes écoeurants de Seamus. Un sentiment de rage commençait à couler dans ses veines et bientôt, il ne pourrait pas se retenir. Il tenta de se convaincre que oui, Malfoy méritait qu'on parle de lui de cette manière mais il n'y parvenait pas. Quand ils s'étaient embrassés, Harry avait senti du désir pour lui, mais il désirait le caresser tendrement, comme pour célébrer sa beauté et la douceur de sa peau ; il n'imaginait pas qu'on puisse vouloir le rudoyer.

Ceci étant dit, il haïssait Malfoy. Il le maudissait, vraiment.

N'est ce pas ? Oh Merlin, je t'en prie. Je le hais, hein ?

Il secoua la tête et revint se mêler à la conversation.

« .. . Et mettre ce putain de Serpentard à genoux, disait Seamus.

- J'en ai marre ! S'écria Harry alors que toutes les têtes se tournèrent vers lui et que les sourires se figèrent. Putain mais Malfoy a le pouvoir sur vous ! Regardez vous, vous passez votre vie à parler de lui ! Je vous ai demandé si vous aviez déjà discuté avec Blaise Zabini et vous finissez par vouloir…ah, je ne peux même pas le dire !

- Ok, Harry, reste tranquille, déclara Dean. On rigolait c'est tout. Et pour te répondre, non, je ne fraternise pas avec l'ennemi donc Zabini est bien où il est, tant qu'il n'est pas près de moi.

- Je ne vois pas pourquoi j'irai copiner avec un putain de Serpentard, ajouta Ron.

- Vous ne trouvez pas qu'on fait de la discrimination juste parce qu'il est à Serpentard ? demanda Harry.

- Mais non ! s'exclama Seamus. Tu sais bien qu'on n'est pas comme ça. Je suis persuadé que c'est une tête de con, c'est tout. »

Harry sentit soudain le besoin de parler avec Blaise Zabini pour savoir si Malfoy lui avait menti et, au passage, pour savoir ce que Malfoy appelait « adorable. »

Il décida de tenter de l'aborder le plus vite possible en espérant qu'il soit, en effet, conforme à l'idée qu'il se faisait des Serpentards, c'est-à-dire odieux.

Je déteste Malfoy, pensa-t-il en quittant le dortoir pour se rendre dans la Grande Salle. Je le hais.

Il fut vite rejoint par ses camarades de dortoir qui s'excusèrent de l'avoir choqué. Ron semblait particulièrement ennuyé des propos qu'il avait tenus et dès que les autres furent pris dans leurs conversations, il se tourna vers le Survivant et Hermione.

« Harry, dit il avec une mine contrite, tu sais bien qu'on ne pensait pas un mot de ce qu'on a raconté. C'était juste une conversation entre machos débiles. Personne ne veut de mal Malfoy.

- Je me fous pas mal de ce que vous voulez à Malfoy, répondit Harry. C'est un con, et ce n'est pas un scoop. C'est juste que, je ne sais pas ce qui m'arrive.

- Pourquoi ne veux tu pas nous raconter ce qui s'est passé le jour du match ? demanda Hermione avec douceur. Nous savons qu'il t'a fait quelque chose. Tu n'es pas le genre à brutaliser les gens sans raison.

- Je n'ai pas brutalisé Malfoy.

- Un peu quand même, déclara Ron. Je t'ai vu faire, Harry ; tu passais plus de temps à essayer de lui faire mal qu'à chercher le Vif d'Or. »

Il dû s'interrompre car Harry fixait la porte avec un regard haineux. Draco Malfoy venait de faire son entrée, majestueux avec sa cape qui volait autour de lui, comme un vaporeux nuage noir. Il scruta l'assemblée avec une indifférence glaciale, puis il s'assit entre Blaise Zabini et Pansy Parkinson. Immédiatement, ses yeux s'animèrent d'une lueur amusée lorsque Zabini lui parla et il lui répondit en souriant sincèrement.

Harry sentit la pointe acérée de la jalousie se planter dans son cœur et il se répéta intérieurement :

Malfoy est une merde. Je le hais.

« Harry, reprit Ron. Je sais que ça ne me regarde pas, mais Malfoy est sclérosé émotionnellement parlant. Il ne saura que te blesser. En t'intéressant à lui, tu joues avec le feu.

- Je sais, je me suis déjà brûlé, répondit Harry avec résignation.

- Et pourquoi Malfoy serait il forcément mauvais ? Interrogea Hermione d'un air excédé. Pourquoi personne n'envisage votre relation comme un ciment entre Gryffondor et Serpentard ?

- Il n'y a aucune relation entre nous, remarqua Harry. Et pour ma part, je n'en veux pas. »

Hermione lui lança un regard lourd de sous entendus mais ne dit rien. Harry préféra fuir mais à peine était il sorti de la Grande Salle que Dean Thomas le rattrapa, l'air plutôt mal à l'aise.

« Harry, déclara-t-il. Je suis très embêté au sujet de cette conversation qu'on a eu sur Draco Malfoy et les Serpentards. Ça m'ennuie que tu croies que j'ai des préjugés. J'ai vécu avec les Moldus toute ma vie et j'ai moi-même été confronté aux stéréotypes alors je ne veux pas que tu imagines que j'ai des idées préconçues. »

Harry n'eut pas le temps de répondre car une voix traînante et profonde interpella Dean. Ce dernier se retourna pour faire face à Draco Malfoy et Blaise Zabini avec mauvaise humeur.

« Tu veux encore chercher la merde Malfoy ? Demanda Dean. C'est quoi ton problème ? Trouve toi des amis et arrête de faire chier le monde ! »

Malfoy le fixa froidement, les mâchoires serrées puis un sourire en coin se dessina sur ses lèvres. Il tendit la main, une plume logeant sur sa paume.

« Je voulais juste te dire que tu avais fait tomber ta plume, Thomas. »

Dean observa Draco longuement avant de marmonner : « quel sort lui as-tu jeté ? Un truc qui fait mal je suppose. »

Harry se perdait dans la froideur métallique des yeux de l'Héritier alors que ce dernier gardait un visage impassible, la main toujours tendue, ignorant superbement le Survivant.

« Tu as raison, Thomas, répliqua Draco. Je lui ai jeté un sort qui fait très mal. Un sort que seuls les Serpentards connaissent. Mais comme c'est juste une plume, elle ne va pas trop souffrir. »

Il fit lentement pivoter sa main afin que la plume en tombe. Il reprit sa route et, alors qu'il les dépassait, il ajouta :

« Alors comme ça, Potter, on parle de moi dans les dortoirs des Gryffondors ? C'est si touchant que je crois que je vais vomir ! Ce n'est pas bien de faire des infidélités à Weaslaid !

- Va te faire foutre, Malfoy, répondit Harry. T'es qu'une merde. Tu peux faire ce que tu veux, te la taper à mort, tu restes une merde. C'est comme ça, accepte le et arrête de te croire au dessus de tout le monde. »

Malfoy allait lui envoyer une réplique cinglante à la figure mais Zabini le prit par le poignet pour l'entraîner vers les cachots du professeur Rogue. Leur cours commun de potions devait commencer une demie heure plus tard.

Harry prit seul la direction des cachots, presque heureux d'arriver en avance une fois dans l'année. Dès qu'il vit Draco assis par terre, un livre dans les mains, l'air concentré, il n'eut pas le courage de supporter un autre affrontement. Il fit demi tour et se dirigea vers la bibliothèque. C'est là qu'il vit Blaise Zabini qui travaillait sur le devoir de potions qu'ils devaient rendre le jour même.

Tiens Malfoy, pensa Harry en esquissant un sourire, tu m'as dit qu'il était adorable. Tu n'as pas mentionné qu'il était paresseux au point de s'y prendre à la dernière minute pour faire ses devoirs. On dirait Ron et moi !

Il s'approcha lentement et, d'un air décidé, il s'installa à la table du Serpentard.

« Salut, Zabini. » Dit il en souriant.

Le jeune homme l'observa un instant, médusé, puis il répondit d'une voix peu assurée.

« Potter. Que me vaut l'honneur ?

- C'est marrant, je pensais que tu dirais un truc breveté Malfoy du style 'que me vaut l'horreur' ?

- Ben tu pensais mal, déclara Blaise. Tu es venu pour parler de Draco ? Quoi que tu en penses, Potter, il n'est pas mauvais. Je sais que tu es au courant pour la prophétie mais je ne comprends pas pourquoi tu n'essaies pas de lui montrer ce qu'est le Bien.

- Je n'étais pas venu parler de Dra…Malfoy, mais puisque tu abordes le sujet, j'ai essayé de l'aider mais il n'entend rien et il m'a descendu en flammes. »

Blaise s'autorisa un sourire triste avant d'ajouter : « Il est comme ça. Fier. Mais au fond, il a une peur bleue, elle est presque palpable quelque fois. Je sais qu'il me tuerait s'il savait que nous parlons de lui ensemble mais je m'inquiète pour lui. Tu sais cette prophétie merdique dit que sa beauté n'aura d'égal que sa cruauté. C'est faux. Sa beauté est bien au dessus de tout cela. Sa cruauté n'a d'égal que son désir de vengeance. Avoir le pouvoir absolu pour ne plus subir.

- Oh mon Dieu ! Alors c'est vrai. Son père le bat !

- Non » Zabini se mit à pâlir mais il parvint à se ressaisir. « Je pense que Draco a le droit de vivre comme il l'entend, et pour cela, il devra s'allier avec toi. Le seul problème, c'est qu'il est capable de rejoindre le Seigneur des Ténèbres, par pur esprit de contradiction, juste pour ne pas te choisir toi.

- Que puis je y faire ? Je voudrais vraiment qu'il soit à mes cotés. Enfin, de notre coté, parce que moi, je me fous pas mal de lui. »

Blaise éclata de rire, ce qui eut le don de mettre Harry très mal à l'aise. Enfin, il murmura : «C'est aussi ce que je pensais. Dis moi, pourquoi es tu venu me voir ?

- Je voulais parler avec toi. Draco m'a dit que j'avais des préjugés sur les Serpentards et il t'a pris comme exemple. Il m'a expliqué que tu étais adorable mais que je n'en savais rien car je vous jugeais mal.

- Ouah ! Il a dit 'adorable' ? Je crois qu'il a raison, je suis adorable et vous l'ignorez. Mais je pense que c'est cette histoire de compétition entre maisons qui nous monte à la tête à tous. Vous, les Gryffondors, vous croyez que nous sommes tous de parfaits Mangemorts en herbe, alors que pratiquement aucun d'entre nous ne souhaite marcher sur les traces de ses parents. La servitude n'est pas une vie. Nous, nous pensons que vous êtes les lèches cul de Dumbledore. Les Serdaigles prennent les Poufsouffles pour des idiots. Nous faisons ça aussi à Serpentard.

- Alors on est tous des pourris ? C'est trop dur à admettre. Vous les Serpentards, vous n'avez jamais été tendres avec les autres maisons.

- Je sais, mais c'est parce que nous avons la réputation d'être des sorciers adeptes de magie noire. Cette réputation n'est pas nouvelle et chaque Serpentard de première année se retrouve étiqueté et la seule chose qu'il ait au final, c'est nous. Je veux dire, nous devons toujours être entre nous car les autres élèves nous craignent ou nous détestent. La Maison Serpentard fonctionne en circuit fermé depuis trop longtemps, et ce n'est pas volontaire. Bof, c'est dommage mais on n'y peut rien.

- C'est vrai que je n'ai jamais envisagé être ami avec un Serpentard. Vous êtes tellement méprisants.

- C'est comme ça. On fait bonne figure. Bon, ce n'est pas que je n'aime pas parler avec toi, Potter, cette conversation était même très intéressante, mais je dois absolument finir ce boulot pour Rogue si je ne veux pas qu'il me mette en retenue avec toi.

- Copie sur moi, ça ira plus vite, proposa Harry en sortant son devoir de son sac. »

Blaise protesta quelques instants puis, sous le regard insistant de Harry, il se mit à copier le devoir. Harry était conscient des murmures étonnés des élèves qui croisaient le Serpentard et le Gryffondor ensemble, aimables et souriants.

Ils arrivèrent en retard dans le cours du Professeur Rogue qui enleva cinq points à Gryffondor, et aucun point à Serpentard. Harry surprit le sourire satisfait de Draco et une furieuse envie de le gifler traversa le corps du Survivant. Il parvint à se retenir au prix d'un effort surhumain.

Draco, qui travaillait avec Pansy Parkinson, était toujours amusé de voir son professeur préféré s'en prendre à Harry. Il avait été le seul professeur à ne pas s'extasier devant Celui Qui A Survécu et cela plaisait particulièrement à l'Héritier.

Il était occupé à verser le jus de salamandre dans sa potion de force lorsque tout bascula.

Il sentit soudain sa tête devenir plus lourde et il dû se battre pour garder les yeux ouverts. Pansy lui parlait, il voyait ses lèvres bouger mais il n'entendait plus rien. Rien d'autre que cette voix qui murmurait chaleureusement dans son oreille :

Bientôt, Héritier. Bientôt je me trouverai en ta Maléfique Présence. Que cette date reste marquée à jamais comme la date de nos retrouvailles, la date de tes seize ans.

Draco était hypnotisé par la séduction qui émanait de la voix du Seigneur des Ténèbres. Il fixa un point à l'horizon et il crispa les doigts sur le rebord de la table en essayant de reprendre ses esprits mais rien ne changea. La voix de Voldemort continuait à le bercer.

Je veux voir avec tes yeux. Montre moi le Survivant.

Draco tourna légèrement la tête vers Harry et il posa sur lui son regard absent. Harry su immédiatement qu'il y avait un problème. Draco Malfoy pouvait lancer un nombre incalculable de regards différents, mais jamais on n'y lisait l'absence. Sa cicatrice se mit à le brûler férocement. Il fit un signe de tête au Serpentard qui restait totalement statique et il constata que ses longs doigts étaient accrochés au rebord de la table, comme s'il essayait vainement de se lever. Harry commençait à se sentir inquiet, une force invisible lui martelait le coeur. Il vit Parkinson secouer le Serpent mais rien n'y fit.

Voici qui est très intéressant, entendit Draco dans sa tête. Le cœur de Celui Qui A Survécu bat plus vite à la vue de mon Héritier. J'en rirais si je n'étais pas si possessif.

Draco secoua la tête alors que Pansy appelait le professeur Rogue.

Bientôt mon enfant des Ténèbres, très bientôt.

Plus rien.

Draco sentait que son esprit était libéré de l'envahisseur. Il était épuisé. Il regarda les lèvres du Professeur Rogue bouger. Il voulu répondre qu'il allait bien mais les mots restaient coincés dans gorge. Il se contenta de hocher la tête, essayant tant bien que mal de maîtriser le tremblement de ses mains.

Une nausée vertigineuse lui retourna l'estomac. Il posa son front dans la paume de sa main et il respira profondément. Une main apaisante exerça une douce pression sur sa nuque. Il leva les yeux et il plongea dans les émeraudes magnifiques de Harry.

Sa tête tournait. Potter le fixait intensément, une inquiétude adorable se lisait sur son visage.

Draco ferma les yeux et tous les sons lui parvinrent à nouveau. Les voix angoissées de ses camarades, l'incompréhension des Gryffondors et Rogue qui demandait à Potter de le conduire à l'infirmerie.

« Pas lui. » Murmura Draco en sentant Harry le prendre par la taille.

« Si, moi, lui répondit Harry à l'oreille. Nos destins sont liés, Draco.

- Merde, » lança Draco avant se sombrer dans l'inconscience.

Harry ne pu s'empêcher de sourire. Même sur le point de s'évanouir, le Serpentard restait fier, c'était finalement plus amusant que désespérant.

Pendant les deux jours qui suivirent, Draco ne se montra dans aucun cours, ni dans la Grande Salle. Harry dû admettre que la présence du Serpentard lui manquait et Ron ne trouva rien de mieux à faire que de se moquer de lui à ce sujet.

« Ben qui tu vas mater maintenant ? » avait il demandé en riant, ce qui provoqua une superbe bataille de sorts de chatouillements entre les deux Gryffondors.

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On était samedi et Draco sortait pour la première fois depuis l'évènement du cours de potions. Le soleil brillait, même si la température chutait et il ne résista pas à l'envie d'aller faire son devoir d'Arithmancie au bord du lac, au calme. Il revêtit rapidement un jean noir et un pull over, col cheminée gris foncé. Il prit sa veste trois quart en cuir noir, puis il traversa la salle commune des Serpentards sans mot dire. Goyle, qui lisait un livre sur le grand canapé, lui lança un regard implorant en l'interpellant.

« Où vas-tu si tôt Drake ? Tu ne veux pas venir déjeuner avec nous ? Ou bien je peux t'accompagner ?

- Je ne m'appelle pas Drake, répondit Draco avec un sourire en coin. Je vais faire mes devoirs, je n'ai pas faim, je ne veux pas que tu viennes avec moi. Ça te va ?

- Excuse moi. »

Draco avait envie de hurler à son acolyte d'arrêter de se laisser faire comme un Poufsouffle mais il se mordit la lèvre. Il était trop tôt pour se brouiller avec tout le monde.

« Putain Goyle, dit il avec une mine atterrée, chaque fois que je te vois lire un livre, ça me fait un choc. »

Il quitta la salle sans dire un mot et il se dirigea vers le lac.

Une fois arrivé, il s'installa contre un arbre et il commença à travailler studieusement.

Il n'avait pas écrit trois lignes qu'il entendit un craquement de branches.

Putain Goyle ! Lâche moi !

Il leva les yeux et le nouvel arrivant, inconscient de sa présence, fit quelques pas vers le lac. Draco cligna des yeux pour être sûr que son esprit ne lui jouait pas des tours, puis il dû admettre qu'il s'agissait bien de Potter.

Une force et un charme sauvages se dégageaient de son corps dessiné à la perfection. Le hâle de sa peau contrastait violemment avec la température extérieure. Il avait plutôt l'air de revenir des Bahamas. Draco vit pour la première fois le magnétisme presque animal qui émanait du corps du Gryffondor. C'était quelque chose de totalement troublant.

Draco baissa les yeux, pour les relever aussitôt et constater avec horreur qu'il était en train de détailler chaque centimètre du corps de son ennemi ; de ses cuisses fermes et incroyablement bien dessinées, en passant par le tee shirt bleu vert que le vent collait contre son ventre plat, pour finir sur ses épaules larges.

Harry Potter était tout ce que Draco n'était pas et ce dernier le détestait aussi pour ça. Potter donnait une impression de contrôle, de chaleur sensuelle, de gentillesse et d'harmonie quand Draco pensait renvoyer une image glaciale, hautaine, lugubre et tourmentée.

Non mais tu vas arrêter de le materDraco ! Moi, je prends du plaisir à regarder ce con ? IL FAUT VRAIMENT QUE JE ME TROUVE UNE FILLE !

Il toussota pour attirer l'attention de Celui-Qui-A-Survécu. Ce dernier se retourna vivement et Draco lut la surprise dans son regard de jade. Il tourna subitement les talons en marmonnant quelque chose qui ressemblait à : « scuse … chavais pas qu't'étais là… merde. »

Alors qu'il partait, Draco se leva d'un bond et le retint par le poignet. Aussitôt, le Gryffondor se figea. Il se retourna très lentement, fixant d'un regard dur la banquise grise de ses prunelles.

« Attends Potter, il faut que je te parle.

- Tu m'excuseras Malfoy, mais j'ai toujours la trace de ton pied sur ma fierté depuis notre dernière conversation, alors on va attendre un peu avant de se la jouer civilisés. Je n'ai plus envie d'être à moins d'un mètre de toi, c'est ce que tu voulais non ?

- Mais tu semblais inquiet pour moi pendant le cours de potions, remarqua Draco un peu déstabilisé par le comportement du brun.

- Et alors ? Oui j'étais inquiet. Mets ça sur le dos de mon foutu complexe du héros, comme tu l'appelles si bien.

- C'est vrai ? » Demanda Draco avec une petite mine boudeuse.

Non mais je rêve ! Quel putain de salaud de séducteur ! Pensa Harry. Merlin, pourquoi faut il qu'il soit si étonnamment beau ?

- Non, ce n'est pas vrai, capitula Harry. Dis moi, de quoi voulais tu me parler ?

- Du Seigneur des Ténèbres. Potter, je crois que la bataille finale est pour très bientôt. »

Harry l'observa longuement. Rien ne laissait présumer que le Serpentard mentait et Harry préféra l'écouter plutôt que de risquer une autre catastrophe comme celle qui était arrivée à Sirius. Un pincement lui étreignit le cœur à cette pensée. Il avait tant besoin de son parrain pour démêler ses sentiments envers Malfoy. Un voile de tristesse vint éteindre la flamme qui dansait dans les yeux du Gryffondor.

« A quoi pense tu ? » Demanda Draco.

Comme si j'allais te le dire, songea Harry.

« A mon parrain, » répondit il en se giflant mentalement de ne pas savoir tenir sa langue.

Draco fonça les sourcils.

« Sirius Black ? Comment était il ?

- Formidable, et innocent. Putain Draco, c'est tellement injuste ! Je trouve enfin une personne qui m'aime comme un père, quelqu'un qui représente la famille que je n'ai jamais eue et on me le prend ! »

Mais putain pourquoi je te dis ça moi ? Depuis quand je te raconte ma vie ? Surtout pas à toi ! Et depuis quand je t'appelle par ton prénom ? S'indigna Harry.

« C'était ma marraine, déclara Draco d'une voix éteinte et traînante.

- Pardon ?

- C'est ma marraine qui a tué Black. Bellatrix Lestrange, cette salope du Seigneur des Ténèbres, est ma putain de marraine. »

Harry mit sa main devant sa bouche pour étouffer un cri de stupeur. Puis il observa Malfoy avec compassion. L'Héritier lui fit un sourire triste avant d'ajouter :

« Il faut croire que j'ai des prédispositions pour le coté sombre.

- Non, toi tu n'es pas comme elle, ni comme ton père. Enfin je crois. Dis moi ce qui s'est passé pendant le cours de potion. Explique moi pourquoi la bataille finale est si proche.

- C'est évident, Potter, affirma le Prince des Serpentards en reprenant contenance. Tout le monde sait que Voldemort est de retour, donc il n'a plus de raisons d'attendre. Plus vite il attaque, moins vous êtes préparés.

- Et toi, tu seras où au moment de l'attaque ?

- Je ne sais pas encore, Potter. J'aimerais vraiment vivre en paix, sans être emmerdé avec ça.

- J'ai une mauvaise nouvelle pour toi, Malfoy, tu ne vivras pas en paix tant que Voldemort sera dans le coin. Il faut que tu fasses un choix, et vite. Pourquoi viens tu me prévenir, et pourquoi m'as-tu aidé par le passé, si tu veux rejoindre l'armée de Voldemort ?

- Justement, parce que je ne sais pas quel camp choisir. Je t'ai aidé car je ne voulais pas que Voldemort revienne. Je souhaitais protéger mon père. Mais j'ai été conçu et j'ai été élevé pour devenir le parfait Mal Absolu, et je suis assez doué, reconnais le.

- Tu as encore du chemin à parcourir mais, oui, j'admets que tu es particulièrement sadique. Voldemort va t'adorer. »

Au lieu d'obtenir le sourire escompté, Harry vit le visage de Draco s'assombrir.

Il ne voulait pas le blesser, il avait juste essayé de le détendre et d'obtenir un de ses merveilleux sourires. Il s'approcha de lui et il emprisonna sa main dans les siennes. Draco haussa un sourcil en signe d'interrogation.

« Relaxe, Draco, dit il d'une voix qui sonna étrangement grave et douce pour le Serpentard. J'essayais juste d'être aussi sarcastique que toi, il faut croire que j'ai encore des progrès à faire dans le domaine. »

Draco s'autorisa un sourire sans joie et il retira sa main. La proximité de Potter le mettait mal à l'aise. Il avait peur de cette sensation étrange et inconnue qui s'emparait de son corps et qui mettait son cœur dans un étau. Il savait que le ressenti était réservé aux faibles, et il refusait d'être considéré comme tel. Il alluma une cigarette et il resta un moment perdu dans la contemplation du bout incandescent, puis il prit la petite tige entre ses lèvres pour inhaler la fumée.

Harry resta interdit devant le spectacle magique de la fumée sortant des lèvres entrouvertes du Prince de Glace. Cette image était très chargée sexuellement parlant et Harry en vint à se dire que tout ce que faisait Malfoy était intensément sensuel.

Mais il ne sombrerait plus. C'était hors de question, même si la beauté froide en face de lui faisait actuellement les pires efforts pour retenir ses sarcasmes.

« Tu sais ce que ce truc fait à ton organisme ? demanda Harry pour cesser de fantasmer sur les lèvres entrouvertes de Malfoy, entre lesquelles il pourrait glisser sa langue et retrouver la saveur tellement parfaite de l'ange blond.

- Je doute que ça ait le temps de me tuer, ironisa Malfoy. »

Un silence gêné s'installa entre eux et Draco entreprit de raconter à Harry ce qui s'était passé pendant le cours de potion.

« Je croyais que tu étais excellent en occlumencie, constata Harry.

- Je le suis, affirma Draco, mais je pense qu'il s'est servi d'une potion ou d'un filtre. Quelque chose qui contient un peu de moi et qui lui donne accès à mes pensées. Je sais que c'est un évènement isolé et qu'il n'est rentré qu'une fois dans ma tête mais je n'aime pas ça. Je sais qu'il peut communiquer avec toi aussi. C'est bizarre, il m'a dit que ton cœur battait plus vite quand tu me regardais. Tu crois qu'il peut voir des choses qui n'existent pas ?

- Non, déclara Harry en fixant le sol. Il a bien compris ce qui se passait. Ne me demande rien, je me l'avoue à peine à moi-même alors à toi…c'est hors de question.

- Potter, tu… ?

- Excuse moi Malfoy mais, quel mot n'as-tu pas compris dans « Ne me demande rien » ?

- Ok. Sache que tu devrais te méfier de ce ressenti. C'est une pure perte de temps et d'énergie.

- Mon Dieu Draco, comme je te plains. Ta vie est si triste, et tu ne fais rien pour l'embellir.

- Je sais, c'est sinistre mais c'est ce que je suis. »

Le Serpentard avança la main vers la joue de Harry mais ce dernier le retint. Il lui embrassa légèrement la paume, juste une petite pression d'une intense sensualité. Un frôlement qui fit remonter des frissons le long du bras de l'Héritier.

« Ne joue pas à ça, Draco, déclara Harry d'une voix basse, presque menaçante. Tu as oublié ? Tu m'aimes autant que tu me veux, c'est-à-dire pas du tout ? C'est bien ça, Draco ? »

Une émotion indéchiffrable passa sur le visage du Serpentard. Il avait l'air pris au piège, Harry en était presque touché. Mais il se ressaisit rapidement ; il était bien déterminé à mener la danse.

« Je…heu…c'était juste un truc comme ça, pour te faire mal, murmura Draco.

- Tu as tapé juste. Je t'admire pour ça. Mais tu vas gentiment me foutre la paix et sortir de ma tête. Si un jour tu sais ce que tu veux, je serai peut être encore là. »

Il déposa un baiser sur le poignet de Draco avant de le lâcher et de faire demi tour.

« Comment ose tu ? J'en ai rien à foutre de toi, Potter ! » Cria le Dragon alors que Harry était déjà loin.

« Je sais, » murmura Harry avec une pointe de tristesse dans la voix. « Je sais, Draco. »

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Harry et Draco ne s'adressèrent plus la parole après leur conversation près du lac. Draco se contentait le lancer ses remarques cinglantes au Gryffondor qui lui répondait en l'arrosant copieusement d'insultes diverses et variées.

Novembre apporta le froid mordant et les deux ennemis s'ignoraient toujours royalement. Draco s'était endurci, n'hésitant plus à jeter des sorts à quiconque se tenait sur son chemin. Les paroles de Zabini trottaient dans la tête de Harry avec insistance. Il avait raison : Malfoy agissait par pur esprit de contradiction, juste pour énerver le Gryffondor.

Harry avait envie de lui parler mais sa fierté lui interdisait de bouger. Il devait se contenter d'admirer de loin la beauté surréaliste du pâle Serpentard. Lorsqu'il passait devant lui, Harry respirait son odeur, comme on inspire la drogue qui libère l'esprit en emprisonnant le corps. Il se sentait fort et en même temps très affaibli par le manque que Malfoy faisait naître en lui.

Il était complètement dépendant du briseur de cœurs blond, mais il n'hésitait pas à se sevrer plutôt que de laisser le Serpent lui empoisonner le cœur.

Décembre vint ensuite, et avec lui la neige. Le château et ses alentours étaient d'une blancheur immaculée.

D'une blancheur aussi pure que la peau de Malfoy, pensa Harry en se retenant pour ne pas se taper la tête contre le mur le plus proche.

Pourquoi n'arrivait-il pas à oublier le contact et la vision du Serpentard ?

Ce dernier semblait épanoui ; il venait de rompre avec Padma Patil, qui n'en fit pas un drame, elle.

Elle expliqua à sa sœur Parvati, une Gryffondor qui répétait tout dans la salle commune, au grand regret de Harry, que Draco était une merveille au lit et que ça allait lui manquer. A part ça, il était fermé à toute conversation le concernant alors elle préférait aussi qu'ils soient séparés car il lui parlait plus en tant qu'ami que lorsqu'ils étaient amants.

Harry arriva en retard au cours de Soins Aux Créatures Magiques de Hagrid. Il se plaça immédiatement entre Ron et Hermione. De là, il observa la majestueuse forme de Draco Malfoy, emmitouflé dans sa cape d'hiver, les joues rosies par le froid. Vision enchanteresse du Mal dans tout ce qu'il avait d'innocent.

Blaise Zabini, qui sautillait à coté de Draco pour se réchauffer lui murmura quelque chose à l'oreille et l'Héritier le gratifia d'un de ses rares et oh combien précieux, vrais sourires. Un sourire que ses yeux aciers accompagnaient, brillant d'une lueur mutine.

Son regard croisa celui de Harry et il le fixa, un sourcil relevé, le défiant de continuer à l'observer. Il était clair que le Serpentard n'avait pas aimé la façon dont Harry l'avait remis à sa place. Harry le fusilla de ses prunelles assombries et il tourna la tête en direction de Hagrid.

Le demi géant était très excité à l'idée de leur montrer de nouvelles créatures « épatantes, » en rapport avec l'hiver. Il s'agissait en fait de Pinguvores (N/A ouais ben je suis pas JKR pour trouver des noms de dingues pour les bestioles ! lol).

C'étaient des espèces de pingouins d'un mètre, de couleur bleu ciel, qui avaient l'air tout à fait innofensifs et qui dont la salive était très recherchée pour fabriquer diverses potions contre les gerçures notamment. Malfoy soupira bruyamment puis il déclara assez fort pour être entendu de Hagrid :

« Et la prochaine fois ça va être quoi comme conneries ? Des vers luisants ? ouuu, j'ai peur. »

Il fixa les créatures un moment avant de décréter : « c'est mignon ces trucs. »

Il avança la main pour en caresser un et, sans attendre, le bec rempli de dents se planta dans la main droite du Serpentard. Aussitôt, Blaise et Goyle se précipitèrent pour faire lâcher prise à la créature. (N/A : non, je ne répèterai pas le nom du machin, j'ai trop honte !)

Draco retira sa main, serra le poing comme pour frapper l'animal mais il se retint en criant :

« Fils de pute ! La putain de lui, il m'a déchiqueté la main ce con ! »

Ron éclata de rire avant de remarquer :

« Malfoy, ton vocabulaire n'est pas très aristocratique.

- Ouais ben je t'emmerde Weaslaid ! Ça fait mal ces conneries ! C'est bien Hagrid ça ! Vous allez, au moins une fois avant les ASPICS, nous montrer une créature digne d'intérêt ?

- Ta gueule Malfoy ! Cria Harry. Souffre en silence pour une fois ! »

Draco lui lança un regard assassin mais il ne répondit rien. Il se tourna vers Crabbe, Goyle, Parkinson et Bulstrode qui se mirent à le plaindre, torpillés d'angoisse à l'idée que leur Prince puisse perdre l'usage de sa main.

Harry sourit intérieurement. Zabini croisa son regard et sourit également en montrant son camarade d'un signe de tête. Il était clair que Malfoy n'avait rien.

Mais il était si beau lorsqu'il jouait les pauvres petites victimes. Harry se figea, il ne venait quand même pas de penser qu'il aimait la façon stressante qu'avait Malfoy de se plaindre pour un rien ?

« Arrête de le mater comme ça, on dirait que tu vas te le faire au milieu du champ, murmura Ron. C'est écoeurant, c'est Malfoy.

- Hein ? Je ne le matais pas, se défendit Harry en rougissant. C'est juste que…avez-vous remarqué sa pomme d'Adam ? Je n'y avais jamais fait attention avant. Elle est très sexy.

- Harry ? Tu fais une fixette sur la pomme d'Adam de Malfoy ? demanda Ron en s'étranglant de rire, suivi par Hermione.

- Non, c'est juste que je viens de le remarquer c'est tout. Putain, j'adore sa chevalière et son anneau. Vous ne trouvez pas que ça lui donne un air…

- …con ? » Coupa Ron en riant de plus belle. Il jeta un œil à la main droite de Malfoy. Il portait la chevalière des Serpentards à l'annulaire et un anneau en or, frappé du sceau de la famille Malfoy à l'auriculaire. Cela mettait en valeur ses longues mains pâles mais de là à trouver cela sexy, il y avait une limite. Ron se tourna vers Hermione et il lui fit un signe de tête, comme pour l'inciter à parler.

« Harry, quand tu t'arrêtes sur les petits détails, c'est que tu es amoureux.

- Tu te fous de moi ? Je ne peux pas l'encadrer ! »

Il risqua un regard vers Draco et il comprit que quelque chose n'allait pas. Sa cicatrice se mit à lui marteler le front mais il resta statique, observant le moindre mouvement du Serpentard.

Pansy le secoua mais il était parti, loin. Elle poussa un cri.

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Voldemort, Bellatrix Lestrange, Lucius et Narcissa Malfoy entouraient un chaudron fumant.

« Ajoutons l'essence de l'Héritier, » ordonna le Seigneur des Ténèbres en versant du liquide d'une de ses précieuses fioles. « Et maintenant, le sang qui rappelle à lui l'être Elu. »

Lucius et Narcissa se coupèrent chacun l'intérieur de la main et ils laissèrent leur sang se mêler à la mixture du chaudron pendant que Voldemort chantait une incantation.

Draco ne bougeait plus, le souffle court il attendait la suite. On entrait dans sa tête mais quelque chose était différent. Il n'était plus conscient de ce qui l'entourait et il se sentit glisser dans un tunnel sans fin.

Il termina sa course sur un sol glacial.

O

Harry vit le Serpentard tomber à genoux. Aucun son ne sortait de sa bouche alors qu'il voyait ses lèvres bouger. Le Prince se releva et sembla fixer un point imaginaire à gauche de Harry.

« Ron, hurla-t-il, va chercher Dumbledore ! »

Zabini était choqué mais il eu la présence d'esprit d'ordonner à Pansy Parkinson de courir chercher le professeur Rogue. Hagrid était terrifié, des milliers de questions se bousculaient dans sa tête mais aucune réponse ne vint à part « magie noire. »

O

« Qu'est ce que… » Demanda Draco en se relevant, le cœur battant, la respiration saccadée. Il tourna la tête et il vit ses parents, leurs visages reflétant une fierté immense. Il leur fit un signe de tête mais il n'osa pas parler.

Nagini vint se lover contre lui et il le caressa distraitement.

Et enfin, il le vit.

Le Seigneur des Ténèbres se tenait à deux mètres de lui. Draco se força à penser à autre chose qu'à la laideur inqualifiable de Voldemort. Il avait envie de s'enfuir.

Il se concentra pour garder une respiration calme, qui ne trahirait pas les battements effrénés de son cœur.

Sa bouche était sèche et ses yeux brûlaient. Il sentait une sueur froide remonter le long de sa colonne vertébrale mais il gardait une apparence calme et indifférente.

« Viens à moi, Enfant des Ténèbres. J'attends ce moment depuis si longtemps.

- Agenouille toi devant le Seigneur des Ténèbres, ordonna Lucius.

- Avec tout le respect que je vous dois, Monsieur, je ne m'agenouillerai pas devant vous, répondit Draco en se demandant s'il on souffrait lorsqu'on mourrait. Je suis l'Héritier et par conséquent, je ne me soumettrai à personne.

- Comment ose tu ! » S'exclama Lucius en lui jetant un sortilège de projection.

Draco vola dans les airs et son dos heurta violemment un mur. Il retomba lourdement. Il sentit le sang couler dans sa bouche et sur sa lèvre.

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« Bon sang, que se passe-t-il ? » Demanda Blaise à Dumbledore, avec un regard angoissé.

Ils virent les lèvres de Draco bouger mais encore une fois, ils n'entendirent aucun son. Le professeur Rogue était muet, le regard rivé sur son élève chéri, il réfléchissait à toute vitesse. C'est à ce moment que Draco s'éleva à deux mètres du sol avant d'être arrêté par un mur invisible.

Pansy Parkinson poussa un hurlement et elle se mit à pleurer en gémissant le nom de Draco.

Hermione couvrit sa bouche avec sa main pour étrangler le cri qui naissait dans sa gorge.

Harry ne pouvait pas croire qu'il était impuissant à aider l'ange blond. Il vit le sang couler sur sa lèvre et il serra les poings. L'angoisse qu'il éprouvait était insupportable. Son cœur se déchirait. Sa cicatrice allait le consumer.

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« Endoloris ! »

Lucius Malfoy s'effondra à terre, en proie à une douleur sans nom. Draco l'observa d'un œil distrait, presque méprisant. Il se savait testé et il ne voulait rien montrer.

« Finite » prononça enfin Voldemort en se dirigeant vers Draco. Il lui tendit la main et l'Héritier la saisit pour se relever.

Le Seigneur des Ténèbres caressa ses cheveux et il prit son visage dans ses deux mains.

« Il est parfait. Un joyau d'une pureté fantastique. La pureté de sa peau, de ses traits… » Il se tourna vers Narcissa et Lucius Malfoy. « Tu avais raison Narcissa, il est au-delà de mes espérances. Lucius, mon ami, je n'hésiterai pas à te soumettre à nouveau au sortilège impardonnable si tu essayes encore une fois de soumettre mon Héritier. »

Bellatrix vint poser un baiser sur les lèvres de Draco et Voldemort la repoussa.

« Pas avec lui, » ordonna-t-il. « Il est ton filleul et tu dois mourir pour lui s'il le faut. Comme Black est mort pour Potter. En parlant de Potter, donne moi accès à tes souvenirs, Draco. Montre moi notre ennemi commun. »

Draco laissa Voldemort prendre son visage entre ses mains et il fut stupéfait de constater à quel point il fascinait le Seigneur des Ténèbres. Il ferma les yeux et laissa le Mal pénétrer dans son esprit, en prenant bien soin de cacher les épisodes au cours desquels il avait plus ou moins aidé Potter. Voldemort le lâcha soudain et éclata de rire.

« Draco, mon Enfant, j'ai trouvé en toi une arme redoutable, dont j'ignorais la portée. Potter est amoureux de toi ! Tu vas pouvoir le détruire sans peine. »

Il caressa la joue du Serpent avant d'ajouter : « comment pourrait il ne pas aimer ce trésor de pureté ? Que le rituel commence ! »

Draco sentit sa gorge se serrer. Il allait souffrir, il le sentait. Il bloqua son esprit, s'autorisant juste à penser que Voldemort était la chose la plus laide qu'il avait jamais vue. Même ce Dudley, le cousin de Potter, qui avait littéralement bavé sur lui, n'était pas aussi repoussant.

« Levita ! » Prononça Voldemort.

Lentement, Draco s'éleva à un mètre cinquante au dessus du sol, allongé sur le dos, les bras légèrement écartés, les paumes tournées vers le plafond. Il ferma les yeux et se concentra à nouveau sur sa respiration. Il sentit une goutte de sueur perler sur sa tempe et il s'intima l'ordre de se calmer, pour ne pas décevoir ses parents.

Voldemort vint caresser son front.

« Le moment est venu, Héritier, de tester ta bravoure et ta résistance. »

Je n'ai aucune bravoure, pensa Draco, et maintenant, vous pouvez me laisser partir ?

« Parle moi Fourchelang, ordonna Voldemort.

- Je ne parle pas Fourchelang », répondit Draco d'une voix claire et posée.

« Crucio ! »

Le corps du Serpentard se trouva en proie à une douleur intense et il dû faire appel à toute sa volonté pour résister. Sa peau se cisailla par endroits, laissant le sang émerger lentement. Enfin, la concentration qu'il avait eu tant de mal à apprendre dans son enfance, lui vint en aide et il ne ressentit plus aucune douleur, juste la sensation du sang qui lui chatouillait corps.

Il tourna la tête vers le Seigneur des Ténèbres.

« Je ne parle toujours pas Fourchelang. »

Voldemort l'observa un instant puis il fit face à Lucius et Narcissa.

« Vous avez fait un travail excellent avec lui. J'ai rarement vu quelqu'un résister aussi bien à ce sortilège. Crucio ! »

O

Dès qu'il vit le corps du Serpentard s'élever au dessus du sol, Dumbledore renvoya les élèves dans leurs dortoirs. Seuls Harry, Ron, Hermione, Zabini, Crabbe et Goyle furent autorisés à rester.

Ils étaient impuissants, ne pouvant que regarder le corps de Draco se couvrir de coupures. Le sang de l'Héritier vint lentement goutter sur la neige, la couvrant d'une multitude de taches rouges.

C'est en voyant la douleur sur le visage de l'ange blond que Harry comprit qu'il l'aimait follement, éperdument et que sa plus grande faiblesse serait Draco Malfoy, l'être le plus compliqué qu'il avait jamais rencontré, celui qui serait peut être amené à le tuer ; car Harry savait que, quoiqu'il arrive, il ne pourrait pas lancer l'ultime sortilège à son amour.

« Professeur Dumbledore, demanda-t-il sans quitter le blond des yeux, que se passe-t-il ? Je pensais que les élèves étaient en sécurité à Poudlard.

- J'aimerais savoir exactement ce qui arrive pour venir en aide au jeune Malfoy, répondit le directeur. Nous avons protégé les élèves contre les agressions extérieures, mais nous n'avons pas pensé à les protéger contre leurs familles, c'est là notre erreur. Et c'est à cause de cela que notre jeune Préfet se trouve prisonnier de Voldemort.

- Monsieur, comment peut-il être à deux endroits en même temps ? Interrogea Ron.

- Il s'agit de magie noire dans sa forme la plus puissante, intervint Rogue. L'enveloppe charnelle de Dra…M. Malfoy est avec nous, mais son esprit et la projection de son corps, appelons cela son aura physique, se trouvent en présence du Seigneur des Ténèbres. M. Malfoy ressent la douleur et c'est son corps inhabité qui en porte les séquelles.

- Comment est ce possible ? Questionna Harry. Et comment peut on l'aider ?

- Il faut un rituel précis, une potion pour être exact, déclara Dumbledore. Voldemort a dû se procurer de l'essence de son Elu. Il suffit de récupérer l'eau dans laquelle il s'est baigné, ou avec laquelle il s'est lavé les mains par exemple. C'est pour ça que j'ai toujours insisté pour qu'il lance le sortilège de verrouillage après être passé dans la salle de bain des préfets.

- Nom d'un vampire ! S'exclama Ron. Il ne le faisait jamais et je passais mon temps à me disputer avec lui à cause de ça ! Et comment le Seigneur des Ténèbres a-t-il fait ensuite ?

- Ne cherchons pas plus loin alors, lança Rogue. Il y a quelqu'un à la solde du Seigneur des Ténèbres dans l'école. Pour la suite, il lui a certainement fallu le sang de Lucius et Nacissa Malfoy pour rappeler à eux leur propre sang, à savoir leur fils, et une incantation a fait le lien entre Dra…M. Malfoy et les Mangemorts. Ne me regardez pas comme ça, Potter, je n'étais pas au courant ! Et pour répondre à votre question précédente, on ne peut rien faire pour lui. Nous devons nous contenter d'attendre. »

Harry désespérait et Ron vint placer un bras réconfortant autour de ses épaules en regardant fixement le corps de Draco. Il était fasciné et horrifié à la fois.

Le Serpentard fut pris d'une nausée, puis il fut secoué de spasmes, luttant contre une atroce douleur. Personne ne remarqua l'étincelle qui jaillit au bout de son pouce.

« Oh mon Dieu ! Non ! Cria Zabini. Ils le soumettent au Doloris ! Il faut arrêter ça ! »

O

Draco fermait les yeux, comme si le fait de ne rien voir ôterait l'angoisse qu'il éprouvait. Il supplia intérieurement de ne pas être soumis au sortilège du Doloris car il était incapable d'y résister.

Prière vaine d'un enfant qui veut encore croire qu'il aura une petite chance.

Il sentait la sueur envahir son visage, lui qui ne transpirait pratiquement jamais.

Sa gorge et ses yeux brûlaient et il n'avait qu'une envie, celle de se sauver loin et de ne plus jamais se sentir fasciné par les yeux de Voldemort qui le regardaient presque chaleureusement.

Bellatrix vint caresser sa joue et il sentit la nausée monter en lui. Elle lécha amoureusement la sueur sur la tempe de Draco et il ne pu se retenir. Il tourna la tête de l'autre coté et il vomit.

Voldemort vint l'essuyer et il lui murmura des paroles apaisantes à l'oreille. Puis il leva sa baguette et il cria : « Endoloris ! »

Draco laissa la douleur s'emparer de tout son corps. Il voulait mourir. Mais l'instinct d'auto conservation fut plus fort et il lutta pour ne pas s'évanouir.

Après ce qui lui parut être une éternité, Voldemort abaissa sa baguette et Draco tenta de retrouver une respiration normale. Il reçut le second Doloris sans s'y attendre, immédiatement après.

« Tu as des prédispositions mon jeune joyau. Bientôt tu maîtriseras parfaitement l'art de la magie sans baguette. »

Il souleva ensuite la manche de l'adolescent et, en récitant une incantation, il enfonça une dague dans le poignet droit de Draco. Le jeune homme se retint de hurler. Il ne devait pas montrer de faiblesse. La douleur laissa bientôt place à une torpeur qui lui fit penser que tout allait finir d'ici quelques minutes. Il fut le premier à comprendre que Voldemort, emporté par son excitation, lui avait trop profondément tranché les veines.

Il recueillit le sang de l'Héritier dans une coupe en or et il le but. Il clama une autre incantation et il s'ouvrit le poignet, recueillant le liquide rouge dans la même coupe. Il soutint la tête de Draco pendant que celui-ci retenait un haut le cœur en buvant le nectar de l'horreur. Il sentit une force nouvelle entrer en lui et il comprit que Voldemort et lui venaient de partager leurs pouvoirs.

Le Seigneur des Ténèbres sonda Draco qui hocha lentement la tête tout en s'interrogeant sur le moment où quelqu'un découvrirait enfin qu'il se vidait littéralement de son sang. Il se sentait fort et faible à la fois, un picotement très désagréable s'emparait de son bras droit et il avait froid. Très froid.

« Dis à Nagini de venir se prosterner devant moi, » ordonna Voldemort.

Draco ouvrit la bouche et il se mit à parler Fourchelang. Sa voix était faible et presque inaudible, mais Nagini fit exactement ce que Draco lui avait demandé. Bellatrix applaudit fortement et Narcissa pleura de joie. Mais Draco était surtout touché par la fierté qu'il lisait sur le visage de son père.

Un voile noir tomba sur ses yeux. Il était conscient de sa position, des bruits qui l'entouraient mais il ne voyait plus rien.

Je vais m'évanouir, pensa-t-il. Mon père va me tuer.

O

Harry avait poussé un cri d'angoisse en voyant l'amas considérable de sang que Draco perdait. Il était là, perdu, agenouillé sous le corps de son aimé et il le suppliait de revenir.

Il avait vu ses mâchoires se crisper lorsqu'il avait été soumis au sortilège impardonnable.

Il l'avait vu se mordre la lèvre inférieure et un mince filet de sang en était sorti pour descendre le long de sa joue et aller tâcher ses cheveux blonds.

Draco semblait plus pâle que jamais. Harry voulait le rejoindre et le sauver mais il savait que cela était impossible. Il pensait que la souffrance la plus atroce était celle provoquée par le sortilège du Doloris. Il comprit en contemplant les mâchoires serrées de Draco qu'il n'en était rien. La pire des souffrances était de voir l'être qu'il aimait, se faire torturer et être condamné à le regarder agoniser lentement.

Rogue se mit à murmurer des incantations rapides et Dumbledore expliqua qu'il tentait de faire revenir le Serpentard. Crabbe se joignit au professeur de potions et, la voix tremblante d'angoisse, il se mit à réciter l'incantation, à la grande stupeur des autres spectateurs.

Seul Harry ne se préoccupait de rien d'autre que de cette longue main rougie par le sang qui coulait le long des doigts et des poignets pour venir terminer sa course sans bruit dans la neige.

Il ne fut pas conscient que Draco relevait légèrement la tête.

« Oh mon Dieu ! S'écria Hermione en voyant les lèvres blanches du Serpentard se teinter de rouge. Il lui fait boire du sang ! »

Harry se releva subitement et il fut horrifié.

« Ne fais pas ça, Malfoy ! Ordonna-t-il sans trop savoir pourquoi.

- Hello le génie, intervint Goyle à la grande surprise des autres, tu crois qu'il est en position de parlementer là ? Je t'explique : il refuse et Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom le tue. C'est aussi simple que ça.

- J'ai lu quelque chose là-dessus, déclara Hermione. Ils partagent leurs pouvoirs, c'est ça ?

- Toi, remarqua Ron, le jour où tu diras que tu as vécu quelque chose plutôt que de l'avoir lu, ça va nous faire une choc.

- Ce n'est pas le moment de plaisanter, déclara froidement Zabini. Mon ami est en train de se vider de son sang et maintenant, grâce à Hermione, on sait pourquoi. Je doute que tes sarcasmes nous aident Weasley. »

Ron leva les mains en signe de reddition et il partit rejoindre Harry qui l'étreignit brièvement avant de s'écrier, le regard fixé sur le corps de Draco :

« Oh non ! Pas encore ! »

O

Il reçut le sortilège du Doloris une nouvelle fois de plein fouet. Il n'avait pas vu mais il avait entendu la voix de sa marraine prononcer le mot pendant que Voldemort lui disait de se concentrer sur sa haine et sur sa douleur pour faire de la magie sans baguette.

« Vous allez le tuer, Maître ! » S'écria Lucius.

« Il est l'Héritier, il survivra. Je veux qu'il aille au-delà de ses possibilités. Je veux qu'il cesse d'être borné ! Il sait faire, je le sens ! »

La douleur lui transperça le corps de part en part et il serra les dents.

Enfin, il ouvrit la bouche et un hurlement contenant toute sa souffrance sortit de sa gorge. Il sentit une puissance brûlante lui traverser les bras et il serra les poings pour les rouvrir aussitôt.

D'immenses raies de lumière parurent sortir de ses doigts pour se rejoindre en un faisceau à deux mètres au dessus de lui, accompagné par ses cris.

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Ils regardèrent tous la lumière qui avait jailli soudainement des doigts de Draco, en même temps que son hurlement déchirant. Le faisceau fit exploser la cime d'un arbre puis ce fut le calme plat.

Le corps inerte de l'Héritier sembla flotter dans l'air une longue minute avant de retomber lourdement dans la neige rougie.

C'était fini.

Harry se précipita vers le corps gelé du Serpentard. Il entendit à peine Dumbledore déclarer : « de la magie sans baguette. Nous devons à tout prix garder Draco près de nous. Il serait trop dangereux autrement. »

Harry s'agenouilla et il prit le corps glacé, inanimé de son Amour dans ses bras. Il caressa lentement son front. Il respirait à peine et la pâleur de son visage, mêlée au sang lui donnait l'air mort.

« Ouvre les yeux, je t'en prie. » Murmura Harry contre le front du Serpent.

Enfin, deux prunelles grises se découvrirent sous les longs cils mais elles étaient vides, comme aveugles.

Draco sentait des bras qui le tenaient tendrement, irradiant son corps d'une chaleur qu'il croyait avoir perdue à jamais. Il avait froid mais l'étreinte lui rendit un sentiment qu'il croyait envolé quand il était entre les mains de Voldemort : le sentiment d'être en sécurité.

Il reconnaissait la voix qui lui parlait mais il n'arrivait plus à se souvenir à qui elle appartenait.

Un spasme lui chamboula l'estomac et il vomit, soutenu par ce corps si rassurant. Une main amie tenait ses cheveux.

Il entendit quelqu'un dire qu'il devait être conduit immédiatement à l'infirmerie et il songea que c'était en effet, une excellente idée. Ce fut sa dernière pensée avant de que sa tête ne retombe sur le torse de sa source de chaleur. Il s'était évanoui.

A suivre…

Voilà pour ce chapitre.

Je sais, il était loooong lol

Si vous vouliez me dire ce que vous en avez pensé, je serais ravie.