SORTIR DES TENEBRES
Bonsoir à tous, j'espère que vous allez bien et je vous remercie de me lire et de me reviewer, ça me fait avancer. Je dois dire que vous me bluffez toujours avec vos commentaires si gentils et parfois intransigeants. Je dois dire à certains reviewers que j'ai passé plus de temps à écrire qu'à lire des fics ces temps ci alors je suis désolée, j'ai commencé certaines de leurs fics et je n'ai pas encore trouvé le temps de leur laisser un tit mot. Promis, je vais me rattraper dès demain.
DISCLAIMER : Les personnages sont la propriété exclusive de JK Rowling et de ses distributeurs. Seule la présente histoire m'appartient.
RATING : C'est toujours un R, pour les scènes qui seront légèrement décrites dans ce chapitre (non, c'est pas le lemon ! pardon.), pour le vocabulaire, pour la violence. Pour les homophobes, même chose que pour les 5 précédents chapitres : on parle de relations entre hommes donc il faut nous laisser maintenant.
AUX REVIEWERS
Syl2Sy : Je suis contente que tu aies aimé le chapitre 5. Merci beaucoup à toi de continuer à me lire. J'espère que celui-ci te plaira aussi. A très bientôt !
Onarluca : salut et merci de me rassurer sur le chapitre 5. J'avais peur que ma vision de la rencontre entre Voldemort son Héritier soit un peu ennuyeuse mais visiblement, tu n'as pas été ennuyée. Yes ! J'espère que tu apprécieras ce chapitre. Bonne lecture !
Buckwits : Merci d'adorer ma fic. J'espère que ce chapitre ne te décevra pas. Bonne lecture. Bizzz
Zanzan : Bonjour et merci d'avoir lu le chapitre 5. Les choses avancent effectivement mais le choix du camp va se faire un peu attendre (pas trop non plus mais juste ce qu'il faut, lol). Thank you very much for the review. J'espère que tu aimeras lire ce nouveau chapitre.
AngyDemon : La vache ! On ne m'avait jamais écrit une aussi gentille review ! Merci beaucoup, ça me touche vraiment, et ça ne ma saoule pas du tout ; - ). Pour moi, il est important qu'il se passe une chose qui bouge dans chaque chapitre (imagine le même chapitre coupé après la conversation de Harry avec Blaise, il n'aurait aucun intérêt à mon avis.) et je suis contente que tu l'aies remarqué. La scène avec Voldemort n'a pas été facile à écrire mais je pensais bloquer bien plus que ça. En tous cas si tu as pu visualiser la scène, c'est tout ce que je voulais. Pour ce qui est d'écrire mon propre livre, j'y ai déjà pensé mais je ne pense pas être assez sure de moi pour ça. J'ai des centaines d'histoires en tête mais aucun courage pour m'y consacrer sérieusement. Qui sait ? En tous cas je t'offrirai tous les exemplaires de ma bibliographie, signés et avec une photo de moi (sourire ravageur à la Gilderoy Lockhart ! mdr).
Je te fais un énoooorme bisou et j'espère que ce chapitre te plaira.
Bibine : Coucou ! Merci mille fois pour ta review, elle m'a fait très plaisir. Mdr, oui, oui, je voulais que, dans la situation d'urgence, Crabbe et Goyle aient de subites connexions neuronales. Mais ce n'est que temporaire. Tu as très bien vu, Draco et Voldemort n'ont pas fait qu'échanger leurs pouvoirs, un début d'explication se trouve dans ce chapitre et l'illustration dans le prochain. Pour Dumbledore, je l'ai volontairement évincé car je préférais que ce soit Rogue, quelqu'un en qui Draco a confiance, qui agisse.
Tu as raison, la façon dont Harry réalise à quel point il aime Draco est triste, mais je le voulais ainsi parce que le personnage de Harry est profondément beau et il retire de la beauté dans chaque chose, même les pires. Et comme je ne vois pas Draco se bouger le popotin affectivement parlant, j'ai fait en sorte que Harry ait eu peur de le perdre pour qu'il reste à ses cotés, sans pour autant devenir le toutou de Draco (alors là, ça me ferait mal ! je les veux sur un pied d'égalité.). En tous cas j'espère que le prochain chapitre te plaira (là encore, je colle un petit électrochoc à Harry, mais c'est pour le rendre plus fort.)
A bientôt
Bonne lecture (je suis partie pour faire long je crois lol)
Ariane Maxwell-Shinigami : Hey ya ! Oui, tu m'as déjà reviewé et je t'en remercie. La relation de Draco et Harry va, en effet se développer et Voldy n'aura qu'à la fermer (bon, ok, je ne l'écrirai pas exactement comme ça mais c'est l'idée générale lol).
Gros bizzzous à toi. J'espère que ce chapitre te plaira.
Snitchychan : Merci beaucoup à toi. Alors je ne vais pas ruiner la suite, mais je vais quand même te dire que Harry va jouer un rôle plus important, plus actif. J'espère que ce chapitre ne te décevra pas. A bientôt !
Margarita6 : ça c'est très gentil. Merci beaucoup et j'espère que ce chapitre te plaira (sinon je me jette par terre en pleurant lol). A bientôt. Big bizzz
Melykumo : Salut. Merci beaucoup, je suis très touchée que ma fic soit une de tes préférées. Draco ne va pas tout de suite réaliser (explications dans ce chapitre) et Harry va devenir plus actif. J'espère que tu apprécieras aussi ce chapitre qui bouge moins mais qui est aussi plus dur. A bientôt et bonne lecture.
Shunrei : Merci beaucoup de lire cette fic et de me dire ce que tu en penses. Pour ce qui est de Draco résistant à Voldemort, je dirais qu'avant de résister à Voldemort, il va devoir résister à ses parents et c'est là que réside le problème. Je ne t'en dis pas plus, je te laisse découvrir tout ça par toi-même. Encore merci à toi et bonne lecture.
Bises.
Mel-Imoen : Coucou toi ! Alors là vraiment, je dis MERCI ! Je suis contente que ce chapitre t'ait plu. La scène avec Voldemort devait être le 'gros morceau' de cette fic et ouf, j'en suis venue à bout.
Il était important pour moi que Draco se montre un peu plus sensible pour rééquilibrer la balance entre Harry et lui.
Zabini a une place importante car il est pour moi, l'homologue Serpentard d'Hermione.
Quant au rituel avec l'échange sanguin, c'est clair qu'il prenait racine dans celui du retour de Voldemort dans le 4eme livre (ah ah ! J'explique plus bas dans ce chapitre ; - ) On a senti que je haïssais Bellatrix ? J'ai été horrifiée d'écrire qu'elle léchait le visage de Draco en sueur mais sur le coup, j'ai pensé qu'elle ferait bien ce genre de chose écoeurantes tellement elle me semble folle.
Cette histoire de Voldemort qui comprend les sentiments de Harry avant que lui-même ne s'en rende compte va me permettre de rebondir sur certaines situations, en tous cas tu as bien vu certains détails que je voulais justement mettre en avant. Bravo.
Je vais écouter Dunkerque pour voir un peu les paroles, je suis curieuse de voir ce que ça donne.
Encore merci à toi et j'espère que ce chapitre t'intéressera.
A bientôt.
O Pacific : c'est clair qu'il a dû connaître de meilleurs anniversaires le petit Draco. Merci à toi de m'encourager et j'espère que ce chapitre sera à la hauteur. A bientôt.
Lexy-Kun : Bonjour. Que dire à part : merci ! Ta review m'a vraiment fait plaisir. Tu as absolument vu juste par rapport à ce que je tentais de faire passer comme idée, et tu as compris exactement où j'allais. C'est important pour moi d'avoir un retour sur ce que je fais, que ce soit bon ou mauvais, car ça m'aide à progresser. Je suis contente aussi que Zabini ait autant de succès dans les reviews, j'avais envie de faire de lui l'intelligent et le logique, afin de montrer que Hermione de chez Gryffondor n'est pas la seule. ; - )
Sinon, je te tape dans la main pour marquer mon accord ! Tu as exactement compris l'image que je donne de Dumbledore. C'est pour cela qu'il ne bouge pas plus que ça pour aider Draco, car il le prend pour un pantin, pour lui, Draco n'est qu'une menace alors il faut qu'il rejoigne les gentils ; C'est la vision que j'ai de Dumbledore, il est prêt à sacrifier tout le monde pour venir à bout de Voldemort, tout le monde à part Harry (j'ai l'affaire Sirius Black encore coincée en travers de la gorge. S'il avait tout expliqué à Harry, comme Black le voulait, les choses auraient été différentes. Enfin, c'est mon point de vue.) Il me fait penser au gourou d'une secte, qui aurait son adepte préféré.
Je suis désolée de t'avoir toute retournée, c'est la dernière fois. Si, c'est vrai. Enfin, après le chapitre 6, il n'y aura plus d'hémoglobine pendant un bon moment (mais le chap 5 restera le pire). J'espère que tu supporteras encore celui-ci, même si Voldemort n'est pas dans les parages. Il explique l'origine des marques sur le dos de Draco.
Encore merci pour tes encouragements et bonne lecture, je croise les doigts pour que tu aimes celui-ci aussi.
Céline S : Coucou ! Alors si Draco a gagné le match, c'est justement parce qu'il a bouleversé Harry avant, sinon bien entendu, il n'aurait pas gagné. Soyons logiques. Je commence à montrer le vrai Draco, c'est-à-dire celui qui est troublé par Harry mais qui a du mal à l'admettre (c'est difficile à admettre quand tu as passé ton temps à le faire chier.)
Alors pour la magie sans baguette, c'est comme ça, j'y tiens. Je ne vois pas ça comme un pouvoir magique qui se travaille mais plus comme un don, comme Harry est doué pour les Patronus. Reste que la magie sans baguette n'aura pas un rôle très important dans l'histoire, elle jouera un rôle mais pas énorme. Et si Harry ne sert pas à grand-chose dans ce chapitre, c'est toujours par rapport au fait que je ne veux absolument pas que sa relation avec Draco soit une relation de sauveur à victime. Je les veux à égalité. Le fait qu'il n'ait pas pu sauver celui qu'il aime va lui permettre de travailler pour devenir le meilleur, mais bon, je ne le voyais pas planter Draco alors qu'il souffrait pour aller s'entraîner vite fait. Ça n'aurait pas du tout été logique. Le rôle de Harry dans l'histoire est d'abord d'amener Draco à vouloir combattre les forces du mal, et ainsi, il le sauvera. Harry vient, pour la première fois de voir la souffrance de Draco, il faut lui laisser le temps de s'en remettre.
Bref, j'espère que ce chapitre te plaira, sinon tant pis, on ne peut pas plaire à tout le monde.
Bisous.
Yami Aku : J'hallucine ! Alors là, crois moi ou pas, j'étais en train de flâner sur et je suis tombée sur ta fic 'Les yeux du Cœur' et j'ai lu le début que j'ai adoré. Je comptais te laisser une review générale au dernier chapitre. Comme il est 1h10 du matin, je me dis « stop pour ce soir » et je vais voir mes reviews, et tu es là ! C'est marrant.
Je trouve étrange que tu n'aies pas eu le 5eme chapitre, il est en ligne depuis hier (je réponds aux reviews dès que je les reçois, d'où le décalage que tu constateras lol). En tous cas, merci à toi pour ta gentille review et non, je n'ai pas honte de vous avoir laissé sur une fin aussi sadique. Mdr. Mais si j'ai honte. C'est pour ça que je vais essayer de faire des fins de chapitres moins abrupts, si j'y arrive. Lol J'espère que tu apprécieras ce chaptire (je sais, je le dis à tout le monde mais je le pense lol).
bizzzz.
Vif D'Or : Hello ! Tu aimes Billy Idol ? J'en suis heureuse, tous les gens que je connais me disent « c'est qui ? » lol. Merci beaucoup pour ta review qui me va droit au cœur, je suis touchée de pouvoir te faire sourire avec mes écrits, c'est tout ce qui compte pour moi. J'espère que ce chapitre scotchera un joli sourire sur ton visage, je te fais de gros bisous.
Melhuiwen : Coucou ! Ah mais quelle horreur d'avoir fait une séance de spiritisme chez toi ! Moi j'en faisais toujours chez les AUTRES mdr, ça fait trop peur et je n'arrive toujours pas à expliquer si on peut collectivement créer des gens avec qui on communique, ou si on parle vraiment à des morts. En résumé : a peur moi, et tu m'as fait peur avec Adeline ! J'espère que tu t'en es remise et que tes parents t'ont laissée dormir avec eux lol. Et non, ta review ne m'a pas fait rire, ces trucs là me font flipper. Je suis désolée d'en avoir rajouté à ta peur avec le chapitre 5, je ne le ferai plus. Pour Seamus l'obsédé (c vrai que c'est général !), il m'en fallait un de chez Gryffondor et j'aime bien Dean alors ce sera Seamus mdr (Neville, non, je ne peux pas.)
Pour la scène près du lac, je suis contente que les émotions que je voulais faire passer aient été perçues parce que je me demandais si ça allait le faire. Mais oui, ils sont quand même un peu concons sur les bords. J'espère que tu les trouveras mignon dans ce chapitre (croisement de doigts lol).
Je te fais de gros bisous et à bientôt. 'Tombe sous le charme pour de meilleurs lendemains'.
Maliciaslytherin : Mais non, je ne l'ai pas achevé lol. On va dire que c'est une façon de le faire renaître plus puissant. Merci de m'avoir dit ce que tu en pensais (et je ne peux pas achever Draco, je l'adore). Bisous.
Quelqu'un : Merci pour ta review et je suis d'accord avec toi, c'est très sanglant. Je n'ai pas l'habitude d'écrire à la limite du gore mais bon, il fallait en passer par là pour faire avancer l'histoire. Ce chapitre est un peu dur, dans un autre registre. J'espère qu'il te plaira. Merci de me lire et à bientôt.
Tiayel : Je n'avais jamais pensé à ça, mais oui, je pourrais bien être une Serpentard sadique. Lol Merci pour tous ces compliments, ils m'encouragent à continuer (dans la voie du sadisme ! nooooon bien sûr). Je te remercie aussi d'avoir vu que, pour moi, c'était le relationnel entre les personnages qui primait sur la trame avec Voldemort et je suis contente que l'évolution soit satisfaisante à ton goût. C'est la première fois que je lis que mon chapitre était trop court lol (il y en a qui dorment encore pour se remettre de sa longueur). Bref, ta review a illuminé ma journée, et je vais de ce pas continuer le prochain chapitre, histoire que tu ne meures pas d'impatience ; - ) J'espère que la suite te plaira. Bizzz Bizzz et à bientôt.
Nekozumi : Je suis très contente que cette fic te plaise et je te remercie pour ton soutien et pour tous les compliments que tu fais sur l'intrigue car je ne suis pas toujours sure de moi à ce sujet. Ce chapitre ne fait pas trop avancer l'histoire, mais il fait avancer les relations entre les personnages, j'espère qu'il te plaira. J'adore Draco car c'est un personnage très complexe à qui l'on peut trouver des centaines de motivations différentes, son histoire est un mystère et elle peut titiller les imaginations les plus fertiles comme les plus arides, et puis son caractère diamétralement opposé à celui de Harry fait de lui la moitié logique de Harry. Bref, je l'adore lol. J'espère que tu ne seras pas trop surprise par ses réactions dans ce chapitre, n'oublions pas qu'il est encore sous le choc. Je te remercie encore pour ta review qui a éclairé ma semaine (et me booste l'imagination pour que je me mette au boulot dès que je t'aurai répondu lol). Et si un chapitre te déçoit, n'hésite pas à me dire ce qui t'a dérangé. A bientôt.
Lee-NC-Kass : Alors déjà, je suis contente que vous ayez passé de bonnes vacances (mis à part les courbatures, la vase, la trace des chaussettes…lol).
Juste un petit truc : je ne vous en veux pas du tout d'avoir bien rigolé avec les …bestioles de Hagrid (la honte pour moi lol) mais je veux que vous sachiez que les autres reviewers ont eu la GENTILLESSE DE NE PAS EN PARLER. Mdr ! Non mais moi-même j'ai trouvé ça nul mais comme j'ai mis un temps fou à dégoter ce nom idiot, je n'avais pas envie de perdre mon inspiration de la rencontre avec Voldemort à cause d'une bestiole dont tout le monde se fout lol. Au moins, je suis contente de vous avoir fait marrer (moi aussi je rigolais comme une dingue en lisant ce passage de votre review)
En tous cas, merci beaucoup à vous, toutes ces éloges me touchent beaucoup (vous êtes sûres qu'on parle de la même fic ? lol). C'est vrai que je tenais à ce que Blaise soit un des personnages importants de cette fic, au même titre que Ron ou Hermione. J'en ai marre que Draco n'ait pas d'amis (non mais sérieusement, un mec comme ça n'ayant pas d'amis ? j'en doute.) Quant à la fin du chapitre, elle sert de point de départ à celui-ci. J'hésitais à dévoiler les sentiments de Harry si tôt mais, soyons lucides, s'il n'avait pas reconnu qu'il aimait Draco alors que celui-ci se faisait torturer, je ne vois pas trop quand il aurait pu s'en rendre compte lol. Quant à savoir quand ils vont se sauter dessus, disons que là, ils prennent un élan certain pour ne pas se louper mdr ! (en clair, très bientôt lol). J'arrête de faire des mystères et je vous laisse lire le chapitre six, vous aurez des débuts de réponses. Gros bisous à vous et merci.
Sevie Snake : Merci beaucoup de me lire et d'apprécier ce que je fais. Il est vrai que j'ai un peu peur que mes longs chapitres soient un peu lourds mais, pour l'instant, je n'arrive pas à faire moins long (bavarde bavarde, même dans ses fics lol). Je ne voulais pas que la relation entre Draco et Harry avance trop vite et, a chaque pas qu'ils font, ils reculent de deux, c'est énervant mais je pense qu'un personnage comme celui de Draco ne peut pas tomber amoureux fou et vivre pleinement sa relation sans qu'on lui prouve mille fois qu'il le mérite. Je suis contente que tu apprécies qu'ils aillent lentement, mais qu'ils y aillent.
Quant à savoir si Draco ira mieux dans les bras de son Harry chéri, c'est tout de suite ! (Tu verras si tu avais vu juste ou pas lol). Encore merci à toi. J'espère que ce chapitre ne te décevra pas.
CHAPITRE SIX : VOYAGE AU CŒUR DE LA PENSINE.
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Harry s'installa par terre, jambes croisées tendues, dans le couloir de l'infirmerie en attendant que les professeurs et Mme Pomfresh prennent soin du corps ensanglanté de Draco.
Ron était assis à coté de lui, une main réconfortante sur son épaule, pendant que Hermione s'était rendue à la bibliothèque pour faire des recherches sur l'échange de sang entre sorciers.
« Tu es amoureux de lui ? Demanda calmement Ron en devinant la réponse.
- Je pense que oui. Ron ne me juge pas, je n'ai pas choisi. »
Ron lui fit un sourire sans joie, encore empli des monstrueuses images dont il avait été le témoin. Voir son ennemi passer le test d'aptitude pour devenir le Mal Absolu l'avait tellement choqué qu'il ne rationalisait plus correctement. Il avait presque ressenti de l'affection pour l'être qui s'était vidé de son sang devant lui.
On ne peut pas haïr quelqu'un qui est en train de mourir, pensa-t-il.
« Je n'avais pas l'intention de flipper. Tu veux que je te dise ? Je comprends que tu t'intéresses à lui. Pas que les mecs me branchent, moi je suis plutôt branché Hermione, mais il a un coté dangereux auquel vous êtes peu à résister. Et puis il a la réputation d'assurer au lit. Il est pas mal et il représente un défi : l'attraper et l'empêcher de partir. C'est tentant.
- Il y a de ça, avoua Harry en souriant sans joie. Mais c'est aussi toute une autre partie de sa personnalité que je suspecte mais que je n'ai pas vraiment vue. Il a l'air trop sûr de lui pour l'être vraiment et c'est touchant. Et il est d'une douceur, Ron, c'est incroyable comme il est doux. J'aime tout chez lui. Ses yeux, son petit nez, ses lèvres, son odeur…son sale caractère aussi me plait. J'aime sa fierté, même si elle n'est pas toujours bien placée. La seule chose que je déteste en lui, ce sont les idées à la con qu'il véhicule comme vérité immuable. Et aussi le fait qu'il me traite comme une merde.
- Harry, je suis encore sous le choc de ce que j'ai vu et peut être que demain, je vais un peu brailler en repensant à la conversation qu'on a eue, mais sache que quoi que tu fasses, je te soutiendrai et je t'aiderai. Si tu penses qu'on peut le ramener à la raison et dans ton lit, alors je veux bien me balader à poil avec des ailes blanches, un arc, des flèches, et qu'on m'appelle Cupidon. Même si c'est pour Draco Malfoy. Mais Harry, fais attention, comme je te l'ai dit, il est complètement bloqué coté affectif et je crains que tu souffres.
- C'est pour cela que je ne veux prendre aucun risque, répondit Harry en souriant à l'idée de Ron se promenant dans l'école habillé en Cupidon. Je n'ai pas l'intention de laisser mes sentiments m'aveugler et je ne veux pas qu'il se passe quelque chose avec Malfoy. Il n'est pas pour moi. Ne dis rien à personne au sujet de ce que je ressens, Ron, car n'oublions pas que lui et moi, nous sommes ennemis. Nous ne combattons pas dans le même camp. Ça ne m'empêche pas de mourir d'inquiétude pour lui. Putain qu'est ce qu'ils foutent !
- Harry, vu son état, il leur faudra plus d'une heure pour le rafistoler. Sois patient.
- Ok et si, pour passer le temps, nous parlions de tes sentiments pour Hermione ? Alors comme ça, tu es branché Hermione ?
- Putain mais ils vont se dépêcher de réparer ton mec ? » Demanda Ron en regardant sa montre, provocant un rire franc chez Harry.
Hermione revint une heure après, accompagnée de Blaise Zabini, en état de choc, et elle s'installa en face d'eux.
« Des nouvelles de Draco ? Interrogea-t-elle.
- Non, ils sont encore avec lui. Pomfresh est sortie un moment tout à l'heure et elle était couverte de sang, répondit Ron. Comme Harry, remarquez.
- Qu'as-tu trouvé sur l'échange de sang ? Questionna Harry en ignorant la remarque de Ron.
- Ils en parlent peu dans les livres. C'est une pratique de magie noire peu courante qui lie deux sorciers et leur permet de partager leurs pouvoirs. Ils constituent ainsi un stock de pouvoirs accrus et nombreux, dans lequel ils puisent à leur gré. Ce que je ne comprends pas, c'est quels pouvoirs Voldemort a-t-il donné à Draco, et lesquels il lui a prit ? Je ne vois pas quel pouvoir Voldemort pouvait convoiter chez Malfoy.
- Il fait de la magie sans baguette, intervint Blaise. Il fait ça depuis qu'il est petit, mais personne ne le sait à part moi. Je ne suis même pas certain que son père soit au courant.
- Malfoy ! De la magie sans baguette ! S'exclama Ron complètement interdit. Alors il pourrait devenir Animagus ?
- Weasley, cette histoire d'héritier n'est pas seulement une histoire de fécondation au bon moment ! Il s'agit de prédispositions, expliqua Blaise comme s'il parlait à un demeuré.
- Le problème avec ça, c'est que Draco peut nous affaiblir considérablement, ou alors nous apporter une aide énorme, constata Hermione. Cet échange de pouvoir lui permet d'avoir un peu de la personnalité de Voldemort, et il a transmis un peu de sa personnalité au Seigneur des Ténèbres.
- Où se situe l'aide dans le fait d'avoir un Voldemort junior à l'école ? Exprima Ron tout haut, alors que les autres se le demandaient tout bas.
- Si Draco rejoint notre camp et ouvre son cœur, alors Voldemort ressentira aussi et cela peut lui être fatal. Bon, ok, d'un autre coté, si Draco n'ouvre pas son cœur et qu'il devient encore plus froid qu'avant, il sera potentiellement très dangereux et je pense que nous devrons l'abattre avant Voldemort, pour empêcher cette prophétie du Mal Absolu.
- C'est hors de question ! Déclara Blaise.
- Je ne marche pas non plus, intervint Harry avec une force impressionnante qui faisait briller ses beaux yeux verts. N'oublions pas une chose : dans cette histoire, Draco est l'innocent. Ta gueule Ron ! Il n'a pas choisi sa destinée et nous devons le sauver, ou nous en méfier, mais certainement pas l'abattre. Je ne suis pas un criminel et la seule personne que je tuerai, ce sera Voldemort lui-même. Je penserai à la prophétie de Malfoy plus tard.
- Ok, céda Hermione. Mais Harry, toi non plus tu n'as pas choisi ta destinée. Quoi qu'il en soit, il y a eu un bug lors du rituel car Draco n'aurait pas dû revenir parmi nous. Voldemort avait encore besoin qu'ils échangent leur sang une fois de plus. Le lien entre eux est donc moins fort qu'on peut le craindre. La question est, comment est il revenu ? Est-ce sa propre force mentale ? Ou est ce l'incantation de Rogue et Crabbe ?
- En quoi c'est important de savoir ? Demanda Ron.
- Je me posais juste la question, admit Hermione. Une autre chose est non négligeable et peu jouer avec ou contre nous. Tu te souviens Harry, lorsque Voldemort a bu ton sang pour retrouver ses pouvoirs ?
- Oh merdasse ! S'exclama Blaise.
- Ok, là c'est le moment ou vous expliquez normalement, pressa Ron.
- Si Harry a donné son sang à V…Au Seigneur des Ténèbres…Potter, pourquoi tu me regardes comme ça ? Demanda Blaise.
- Je ne lui ai rien donné moi, à Voldemort. Il s'est servi tout seul.
- D'accord, on n'est pas sorti de là si vous jouez sur les mots, remarqua Blaise. Bref, si le Seigneur des Ténèbres a bu ton sang, Harry, il a puisé dans ta magie et il peut voir ce que tu vois ou te faire voir ce qu'il veut que tu voies. C'est un lien à sens unique, et ce lien, Draco en a hérité en buvant le sang de V…de lui. On peut donc conclure que Draco risque de s'avérer très dangereux. C'est bien ça, Hermione ?
- Exactement Blaise. Draco pourrait éventuellement s'immiscer dans son esprit ou lui donner des hallucinations. Mais comme je l'ai dit, Voldemort n'a pas pu terminer le rituel, alors espérons que le lien magique entre lui et Draco soit moindre.
- Mais peut être que ce lien peut être partagé entre Draco et Harry, déduisit Blaise. S'ils acceptent de partager leurs pouvoirs, alors ils auront l'avantage sur Vo…lui.
- J'y avais pensé, mais pour cela, il faut que Draco rejoigne les forces de la Lumière, répondit Hermione.
- Alors là c'est terrifiant, déclara Ron en regardant Harry avec de grands yeux, on vient de trouver une seconde Hermione qui a du poil sur le torse ! »
Un silence angoissé retomba sur les jeunes gens, chacun perdu dans ses pensées. Harry avait envie de pleurer. Il avait besoin de savoir si Draco allait bien. Il ne pouvait pas rester dans ce couloir glacé, à attendre. Il était assommé par la douleur qu'il avait ressentie à cause de sa cicatrice et, à présent, l'angoisse lui arrachait les entrailles. Il prit sa tête entre ses mains et il ferma les yeux. Aussitôt, l'image de Draco qui l'embrassait émergea. Il pouvait sentir son souffle dans son cou, son corps pressé contre le sien.
Les larmes lui brûlaient les yeux et il avait une boule dans la gorge mais il se retint. Pleurer n'aurait servi à rien.
Ils attendirent une éternité avant que le Professeur Dumbledore ne sorte, sa longue barbe blanche tâchée du sang de l'Héritier.
« Les enfants, tout va bien, déclara-t-il. Le jeune Malfoy est très affaibli mais il va s'en sortir. Il se repose pour l'instant et vous devriez faire de même. Je vous invite à rejoindre vos dortoirs. M. Zabini, M. Malfoy veut que vous rassuriez Mlle Parkinson et M. Crabbe et M. Goyle. Harry, il veut te voir. »
Le cœur de Harry fit un bond dans sa poitrine et menaça de lui perforer la cage thoracique. Il se releva comme un diable et il suivit le professeur Dumbledore en silence, en se demandant pourquoi le Serpentard voulait lui parler.
« Il dort pour l'instant, remarqua Mme Pomfresh, il faut le laisser et attendre qu'il se réveille Harry. »
Harry eut le cœur déchiré à la vue de Draco. Il portait une chemise d'hôpital sous un drap fin, le corps couvert de coupures, certaines assez profondes. Les professeurs l'avaient lavé mais il restait quelques résidus de sang dans ses cheveux et sous ses ongles. Ses lèvres presque blanches étaient fendues en plusieurs endroits et son poignet droit était soigneusement bandé, mais une marque rouge souillait la blancheur de la bande.
Son visage était livide et, lorsque Harry toucha sa main, elle était glacée.
Harry s'installa sur une chaise à coté du lit de Draco. Il ôta ses lunettes, se frotta les yeux, puis il les remit. Endormi ainsi, Draco semblait vulnérable et sans défense. Sa beauté angélique illuminait les draps blancs. Harry regardait ses lèvres entrouvertes, qui inspiraient et expiraient l'air et il eu l'impression d'être témoin d'un miracle divin. Son aimé respirait et c'était la chose la plus belle sur Terre.
Il tourna la tête vers la table de chevet où se trouvaient un verre et un récipient familier à Harry. Il le montra à l'aide de son menton et Dumbledore déclara :
« Lorsqu'il était conscient, le jeune Malfoy a refusé d'être aidé par la potion du sommeil sans rêves pour dormir. C'est pour cela que nous lui avons fourni la pensine, afin qu'il mette tous ses souvenirs à l'intérieur. Ainsi, il dort d'un sommeil simple et réparateur. »
Harry hocha la tête. Dumbledore lui fit un sourire avant d'ajouter : « Tu sais, Harry, parfois les gens ne sont pas ce qu'ils semblent être. Leurs agissements semblent monstrueux mais ce qu'ils ne disent pas explique pourtant leur comportement. Draco fait partie de ces gens qui sont entraînés à voir l'ombre des choses au lieu de leur essence, à réagir de manière automatique à certains stimuli. Les non dits risquent de les perdre. Mais la connaissance de leur histoire peut aider à mieux les comprendre et à mieux les protéger, sans les brusquer. Que faire quand quelqu'un refuse de nous parler ? »
Harry le fixa intensément ; il n'était pas sûr de saisir. Dumbledore lui suggérait-il de regarder dans la pensine de Draco ?
Le professeur Rogue vint trouver Dumbledore. Il toisa méchamment Harry, comme s'il était responsable de la situation, puis il rappela au directeur qu'ils devaient éviter que des rumeurs folles courent parmi les élèves, dont beaucoup avaient vu ce qui s'était passé par les fenêtres.
Une fois seul avec Draco, Harry se pencha pour sentir son souffle chaud contre sa joue, puis il prit doucement sa main entre les siennes afin de chasser le froid qui se répandait en elles.
Draco sentit soudain sa source de chaleur revenir, celle là même qui l'avait irradiée alors qu'il était couché dans la neige, juste avant de s'évanouir. Cette chaleur apaisante et réconfortante remontait le long de son bras pour venir réchauffer son cœur et pour lui rendre la douleur plus supportable. Chaque parcelle de son corps souffrait, chaque mouvement était un effort qui lui donnait envie de mourir. Mais sa source de chaleur lui donnait envie de vivre et calmait les hurlements de ses muscles.
Il battit des paupières et Harry cessa de respirer. Il caressa la main emprisonnée dans les siennes.
Deux prunelles grises, magnifiques, se posèrent gentiment sur Harry et il crut qu'il allait être foudroyé sur place en voyant ses yeux endormis et doux le regarder fixement. Il n'avait pas dû le reconnaître. Il lâcha sa main et il se pencha vers lui.
« Draco, c'est moi, Harry, dit il doucement.
- Je ne suis pas aveugle Potter, » répondit Draco dans un murmure, bougeant à peine les lèvres pour ne pas ouvrir à nouveau les coupures qui les parsemaient. Puis sans oser le regarder, il ajouta « j'ai peur. »
La bouche de Harry s'ouvrit et se referma. Il ne pouvait pas croire ce qu'il avait entendu. Il tendit la main vers les cheveux dorés de l'ange puis il se ravisa. Ne surtout pas profiter de la situation.
« N'arrête pas, s'il te plait, » demanda Draco dans un souffle, les yeux fermés.
Harry se leva et il s'assit sur le lit, à coté de l'Héritier. La proximité de son corps le troublait mais il ne voulait pas y penser. Il passa lentement sa main dans les cheveux d'une douceur soyeuse, pleinement conscient du contact de ces fils d'or avec ses doigts. Il ne voulait pas réfléchir. Juste pour une soirée, il voulait oublier qu'il ne devait pas se rapprocher de Draco. De toute sa vie, il n'avait jamais touché quelque chose d'aussi duveteux que les cheveux blonds qui lui caressaient les doigts.
Sa main vint se glisser sur le front de Draco qui gémit en sentant son mal de tête diminuer sous le magnétisme des mains du beau brun.
« Potter, murmura-t-il. Je crois que je vais m'endormir mais je dois te parler avant. »
Je t'aime Draco, pensa Harry, rejoins les forces de la lumière et épouse moi. Je veux passer ma vie à te protéger.
« Que veux tu me dire, Draco ?
- Voldemort. Il a une faiblesse.
- Laquelle, mon cœur ?
- Moi. » Draco tenta de garder les yeux et l'esprit ouverts. Le Survivant venait-il de l'appeler « mon cœur » ? Comment un être aussi exceptionnel, doux et bon pouvait appeler « mon cœur » un raté tel que lui ? Il commençait à se sentir partir dans les bras de Morphée mais il devait aller au bout de son idée, avant de regretter et de faire marche arrière.
- Tu es la faiblesse de Voldemort parce que vous avez partagé vos pouvoirs ?
- Non, soupira Draco qui avait de plus en plus de mal à rester éveillé. Il est possessif, personne ne doit me toucher. Il veut que Bellatrix donne sa vie pour moi s'il le faut. Je crois qu'il fait une fixation sur ce qu'il appelle ma « pureté. » Je ne vois pas trop ce que ça signifie mais…
- … Ne t'en fais pas, coupa Harry avec un sourire tendre, je sais exactement ce que ça signifie. Pourquoi me dis tu cela ?
- Parce que si vous voulez l'atteindre et l'affaiblir, il faudra vous en prendre à moi.
- Non, Draco, nous ne ferons pas ça.
- Je ne te demande pas ton avis, Potter, je t'informe que c'est ce que vous devez faire pour vous débarrasser de lui. Tuez moi, défigurez moi, faites ce que vous voulez pour le rendre fou, mais je t'en prie, Harry, évitez que ce soit douloureux.
- Pourquoi fais tu ça ?
- Je n'en sais rien. Peut être parce qu'il veut que je me prostitue pour te détruire. Il pense que tu m'aimes et il veut que j'en joue contre toi. Mais je suis un Malfoy, pas une pute. »
Un faible rictus se dessina sur ses lèvres et il ferma les yeux pour de bon. Harry passa tendrement la main dans les cheveux soyeux de son amour secret. Le regarder dormir, avec cet air innocent, l'apaisait beaucoup.
Il se pencha, le cœur battant la chamade dans sa poitrine, et il posa délicatement ses lèvres sur celles du Dragon.
« Il a raison, chuchota-t-il. Je t'aime et tu peux me détruire. C'est pour cela que je ne veux plus me retrouver seul avec toi. »
Il fit demi tour pour sortir mais ses yeux se posèrent sur la Pensine de Draco.
Juste un coup d'œil, pensa-t-il.
Il se pencha sur le récipient et il se senti tomber dans le vide. Il lui sembla qu'on l'entraînait dans un tourbillon sans fin et, enfin, il tomba dans une pièce agréablement éclairée. La richesse des décorations, le luxe apparent, Harry n'avait aucun doute, il se trouvait dans la demeure des Malfoy.
Un petit garçon blond, au visage angélique et souriant, courait dans un grand salon. Il ne devait pas avoir plus de 5 ans et Harry se dit que Draco était adorable et plein de vie.
Le garçonnet sauta du canapé et, dans son élan, il renversa un vase qui se brisa. Un éclat de verre le coupa à la jambe.
Le petit garçon se figea et il baissa la tête dans une prière muette, regardant avec terreur tout autour de lui. Sa blessure semblait être la dernière chose à laquelle il pensait.
« Chut, chut chut petit Dragon, murmura-t-il. Pas de bruit, pas courir sinon…Mimi ! Mimi ! »
Un 'pop' se fit entendre et une elfe de maison apparut, ses grands yeux terrorisés posés sur le vase cassé.
« Oh la la, Maître Draco a encore fait des bêtises. Vite, Mimi doit nettoyer avant que Seigneur Malfoy ne punisse Draco Maître. »
Elle entreprit de se débarrasser des éclats de verre mais, lorsqu'elle vit les grands yeux gris se remplir de larmes, elle s'approcha du garçon et elle le serra contre elle en chantant une chanson apaisante.
« Enlève tes monstrueuses mains de mon fils ! Ordonna Lucius. Draco, est ce toi qui a fait cela ? »
L'enfant hocha la tête et une larme roula sur sa joue. Son père l'observa pendant une éternité, laissant sadiquement la peur monter chez l'enfant.
« Expelliarmus ! » Récita Lucius en tendant sa baguette.
Draco vit un bond en arrière et il alla s'écraser contre le mur. Il retomba lourdement et il se releva vite, avec peine.
« Vous n'avez pas le droit ! » Cria Harry en voyant Lucius s'approcher à nouveau de son fils.
« Fils, un Malfoy ne pleure pas. Un Malfoy ne pleure jamais. As-tu quelque chose à me dire ?
- Pardon père, » déclara Draco en baissant la tête.
Aussitôt, un autre sort s'abatis sur lui et il retomba en emportant avec lui les rideaux des fenêtres. Son visage se ferma et il était clair qu'il retenait ses larmes. Harry se demanda comment ses petits os pouvaient tenir le choc sans se briser en miettes.
« Tu es puni pour avoir désobéi, dit Lucius. On ne courre pas, on marche toujours fièrement. Suis moi mon Petit Dragon. »
Harry les suivit dans les cachots où Draco se retrouva seul, enfermé dans le noir pendant plusieurs heures. Mimi apparu et elle le serra contre elle en lui chantant une chanson.
« Mimi, supplia Draco. Je veux que tu soies ma mère. »
Harry poussa un hoquet de surprise et il fut emporté plus loin dans le temps.
Draco devait avoir 9 ans, et il était déjà le parfait petit Malfoy. Son air impassible et froid, sa démarche fière et droite, son regard méprisant.
Il était dans sa chambre, lisant un livre de magie noire lorsque Narcissa Malfoy entra. Elle semblait s'ennuyer. Elle fit le tour du propriétaire, cherchant clairement une chose à reprocher à son fils. Harry vit la peur traverser le visage du garçon avant qu'il reprenne son masque d'indifférence. Ses mâchoires se crispèrent lorsque sa mère déclara :
« Mon Petit Dragon, il y a un faux plis sur ta chemise d'école.
- Mère, les elfes de maison n'ont pas dû s'en apercevoir.
- Les elfes de maison sont stupides, c'est pour cela que nous devons vérifier leur travail. Je suis navrée mon enfant, mais je vais devoir te punir, lança-t-elle avec un sourire satisfait.
- Je le sais, mère. Et j'accepte ma punition, récita-t-il en se tenant bien droit.
- Au coin mon chéri. »
Harry fut soulagé car il commençait à imaginer le pire pour son amour.
Lorsqu'il vit Draco ôter sa chemise et se tenir debout, face contre un mur en attendant que s'abatte sur lui la cravache d'équitation de sa mère, il comprit qu'il allait assister à une scène qui le hanterait longtemps. Elle frappa de toutes ses forces, jusqu'à ce qu'il hurle de douleur.
Il tomba à genoux, le dos en sang. Elle lui saisit les cheveux en sifflant :
« Tu n'es pas assez résistant, il faut t'entraîner plus. » Puis son visage se radoucit et elle tourna son fils face à elle. « Tu sais que je fais ça pour toi mon chéri. Je t'aime très fort. »
« Moi aussi mère, répondit il machinalement.
- Fais des phrases complètes !
- Moi aussi mère, je vous aime.
- Je vais demander à Severus de faire disparaître ces marques. Je ne veux pas que ta peau soit abîmée. »
A peine Narcissa était elle sortie que Mimi fit son apparition avec des compresses d'antiseptique.
« Draco Malfoy, Monsieur, elle va trop loin. Mimi ne supporte plus de la voir vous battre. »
Lucius entra et, en voyant le dos mutilé de son enfant, poussa Mimi pour s'asseoir à coté de lui et caresser ses cheveux.
« Si tu ne veux pas qu'elle s'énerve, tu dois tout faire de manière irréprochable, est ce bien clair mon enfant ?
- Oui père.
- Maître Malfoy ! S'écria Mimi avec courage. Maître Draco n'a rien fait de mal cette fois.
- Tu oses élever la voix sur moi infâme bestiole ! »
Sa cane s'abattit sur l'elfe et Draco se précipita pour s'interposer.
« Non père ! Elle ne voulait pas dire cela. Elle ne sait pas ce qu'elle raconte ! Ce n'est qu'un elfe ! »
Lucius tendit sa baguette en direction de Draco et il susurra : « Il est temps que tu comprennes que l'amour est le sentiment le plus dangereux qui existe. C'est une pure perte de temps. Tu ne dois pas aimer qui que ce soit, c'est une question d'équilibre vitale pour toi. Nous avons des projets pour toi et tu dois commencer à travailler maintenant pour devenir l'être exceptionnel que nous attendons tous. Je veux que tu te concentres et que tu fasses mieux que la dernière fois, tu étais lamentable. Crucio ! »
Harry hurla. On torturait un enfant qui aurait pu devenir l'être le plus doux et le plus gentil possible. Il aurait même certainement adhéré au mouvement de libération des elfes de maison, que Hermione avait créé.
Harry vit le corps de l'enfant déchiré par la douleur, et soudain, alors que Lucius n'avait pas abaissé sa baguette, plus rien ne passa sur le visage de Draco, comme s'il n'était pas, en ce moment même, soumis à l'un des sortilèges les plus douloureux.
Satisfait, le père fit cesser le sort et il entraîna Draco et Mimi dans les sous sols du manoir. Il referma la lourde porte derrière eux puis il tendit sa baguette à son fils.
« Punis Mimi pour son insubordination, ordonna-t-il.
- Père, elle n'a rien fait. »
Aussitôt, Lucius Malfoy reprit sa baguette et il lança un sort de projection au jeune blond. Puis il prit son petit visage entre ses mains et il lui déclara d'une voix glaciale :
« Il est temps que tu apprennes à mettre tes sentiments de coté pour sauver ta peau. Regarde bien ton amie, Draco, c'est la dernière que tu auras sur cette terre ! »
Lentement, il se tourna vers Mimi. Cette dernière comprit immédiatement et elle fixa le doux visage de son jeune Maître pour que la dernière image qu'elle voie soit la plus belle. Elle était triste de le laisser livré à lui-même.
« Avada Kedavra, » lança Lucius Malfoy.
Mimi mourut en quelques secondes et Lucius se tourna vers Draco qui gardait un visage impassible. Il caressa sa joue avant de dire : « c'est bien mon Petit Dragon, tu sais bien te contenir. J'ai fait ça pour toi, tu le sais. Je t'aime mon enfant.
- Je le sais père, et je vous aime aussi. »
Lucius sortit, enfermant Draco et le cadavre de Mimi dans le cachot. Après s'être assuré que son père était loin, le garçon prit son elfe de maison dans ses bras et il éclata en sanglots, en s'excusant auprès de Mimi.
Harry était bouleversé. Il voulait en savoir plus sur l'Héritier mais il ne supportait pas ce qu'il voyait. Il lui semblait qu'à chaque scène, son amour se renforçait, le conduisant inexorablement à sa perte. Il s'en voulait horriblement d'avoir, plusieurs fois au cours de leurs bagarres, levé la main sur Draco.
Le monde tourna autour de lui et il reconnut immédiatement le Draco de Poudlard, lors de leur première année. Il rentrait chez lui pour les vacances de Noël. A peine arrivé, il fut accueilli par son père.
« Alors, tu n'es toujours pas ami avec Potter ? »
Draco soupira, visiblement excédé.
« Non père, et je ne compte pas l'être. Ce mec craint vraiment. Je le déteste. »
Lucius fit pleuvoir un nombre incalculable de sorts sur son fils avant de le soumettre pour la première fois, au sortilège du Doloris.
Harry mit sa main sur ses oreilles pour atténuer le son de hurlements déchirants de Draco. Quand enfin il eut terminé, il prit son fils par le col de la chemise et il lui déclara en le traînant jusqu'aux cachots : « je suis heureux que tu détestes Potter. Tu ne dois aimer personne. Mais même en le détestant, tu dois t'attirer sa confiance, c'est vital pour toi ! Tu comprendras plus tard. »
Sur ce, il le jeta dans la cellule et il referma violemment la porte. Draco resta immobile, encore assommé par la douleur.
« Je voudrais que tu crèves, Potter, » siffla-t-il entre ses dents.
Même seul, son visage n'était plus serein, il était juste haineux. Sa mère entra quelques heures plus tard, alors que Draco dormait. Elle le réveilla d'un coup de pied et elle lui lança ses livres d'école.
« J'ai entendu que tu avais été méchant avec ton père, » dit elle en se trémoussant d'impatience.
Oh mon Dieu, pensa Harry en frémissant, elle est complètement folle.
« J'ai entendu que tu ne voulais pas être ami avec le bâtard. Je crois que je vais te punir.
- Je m'en doutais, mère, » cracha Draco en ôtant sa chemise.
La cravache s'abattit sur la peau tendre et la lacéra à de nombreux endroits, mais pas un son ne sortit de la bouche du Serpentard. Narcissa semblait déçue mais elle déclara, alors qu'il s'asseyait sur le sol : « C'est bien, tu résistes parfaitement à la douleur. Tu sais que je fais ça pour toi, parce que je t'aime si fort, mon enfant.
- Oui mère, j'en suis conscient. »
Une gifle retentissante envoya la tête de Draco taper contre le mur. Il eut l'air de réfléchir à toute vitesse avant de dire : « Je vous aime aussi, mère. »
Satisfaite, Narcissa quitta les lieux. Draco resta une semaine enfermé dans le cachot. Il avait maigri et il était d'une pâleur cadavérique. Ils ne lui donnaient que de l'eau à boire et un fruit ou un morceau de pain par jour. Mais la fierté de Draco l'empêchait de toucher à la nourriture. Il se contentait de boire afin de rester hydraté.
« Vous avez intérêt à me payer le nimbus 2000, pour ce coup là, » déclara-t-il un jour, alors qu'il travaillait ses cours. Ses plaies étaient clairement en train de s'infecter.
Enfin, deux jours après Noël, ils le firent sortir. Des centaines de cadeaux s'étalaient dans tout le salon et ses parents le regardaient ouvrir ses paquets comme un automate. Ils avaient l'air attendris de le voir remercier poliment à chaque paquet ouvert.
« Tes cadeaux te plaisent mon chéri ? demanda Narcissa en souriant d'une manière démente.
- Je voulais un Nimbus 2000.
- Nous irons te le chercher demain, fils, déclara Lucius en lui prenant les épaules, sans se soucier de la grimace de douleur que faisait Draco. Severus est là. Tu ne croyais pas que j'allais laisser des cicatrices sur ta peau parfaite. »
Alors c'est bien Rogue qui fait disparaître les marques sur son corps, songea Harry, au bord des larmes.
Draco monta dans sa chambre et Rogue le suivit, une potion dans les mains. Ils s'enfermèrent et Draco baissa la tête, humilié. Avec une douceur que Harry n'imaginait pas chez lui, Rogue caressa la joue de Draco et il leva son visage vers lui.
« Tu n'as pas à avoir honte Draco. Tu n'es en rien responsable de tout cela.
- Peut être que si j'étais meilleur, dans le genre Saint Potter, ils seraient fiers de moi.
- Draco, tu es parfait tel que tu es. Tu n'as rien à te reprocher, ils ont un problème, pas toi. Si j'avais eu un fils, j'aurais voulu qu'il soit comme toi. »
Draco lui fit un sourire puis il lui montra son dos. Une lueur de rage se lut dans les yeux du professeur et il étala lentement la potion sur les blessures, il lui en fit boire une autre, puis il redescendit voir Lucius et Narcissa. Harry le suivit et il ne fut pas déçu par Rogue, pour une fois.
« Vous devez arrêter ça le plus vite possible, rugit-il en entrant dans le salon. Vous êtes en train de tuer l'Héritier ! Le Seigneur des Ténèbres vous le fera payer.
- Comment ose tu dire une chose pareille, susurra Lucius. Tout ce que nous faisons, c'est par amour, afin qu'il soit parfait pour le Maître. Nous aimons notre fils et tu le sais, Severus !
- Toi, tu essayes peut être de lui apprendre la vie selon le manuel du Mangemort, mais c'est un enfant. Et toi, Nacissa, tu ne lui lèves plus la main dessus. Tu ne fais ça que pour te satisfaire, cela n'a rien à voir avec son entraînement. »
Il sortit en trombe du salon et Harry fut propulsé dans la chambre de Draco. Un an avait passé.
Il avait le visage tuméfié, du sang séché sur les bras et il appelait…Dobby !
L'elfe arriva, son air terrifié et miteux en place. Draco le prit par les épaules en murmurant :
« Dobby il faut que tu sortes d'ici. Va trouver Harry Potter et dis lui qu'il est en danger. Ne crée pas d'ennuis à mon père, mais préviens le de la menace de mort qui pèse sur lui.
- Draco Malfoy, Monsieur, je dois soigner vos blessures.
- Je le ferai moi-même. Va voir Potter ! Et explique lui que tu peux être libre si ton maître te donne un habit ; il est malin, il trouvera une solution pour t'aider. On n'a pas beaucoup de temps Dobby. Mon père est allé envoyer une réponse par hibou, à la missive qu'il vient de recevoir. Je dois être dans le salon quand il y retournera. Grouille !
- Mais, Draco Malfoy, Monsieur. »
Les yeux de Dobby se remplirent de larmes et Draco posa une main apaisante sur son bras.
« Ne t'en fais pas pour moi, Dobby, je m'en sors toujours. Maintenant bouge ton cul ! »
L'elfe disparu avec un 'pop' sonore et Harry vit Draco dévaler les escaliers. Son père était en face de sa mère et il récita : « Doloris ! »
Narcissa s'effondra en hurlant. Draco se précipita pour l'aider mais elle se releva en riant.
« Draco, tu ne dois laisser aucune émotion te guider, tu dois rester froid, peu importe qui se fait tuer ou torturer devant toi, reprocha Lucius.
- J'ai bien peur de devoir te punir mon enfant chéri, chantonna Narcissa sous le regard désapprobateur de Lucius. Mais pas à l'intérieur, il fait beau aujourd'hui, allons au jardin mon Petit Dragon. »
Draco hocha la tête et il suivit sa mère en ôtant sa robe, dévoilant ainsi des plaies encore fraîches.
Harry fut emporté dans une tornade de sensations avant que tout se fixe autour de lui. Il se retrouva à coté de Draco, assis sur le canapé, l'été de ses quinze ans. Il avait encore été battu et soumis au doloris. Il se tenait droit, face à son père qui le regardait froidement, en silence, sa baguette magique à la main. La tension était palpable dans l'air et Harry se demanda depuis combien de temps ils s'affrontaient du regard.
Il était clair que Lucius voulait tester la résistance nerveuse de son fils et Draco affichait son éternel sourire moqueur, attendant que les sortilèges arrivent. Ses yeux gris passaient successivement de son père à sa baguette.
Il osait à peine respirer. Lucius maintint son seul enfant sous pression pendant une éternité, à l'échelle de Harry. Puis, il se leva lentement, tendit la main à Draco et il le félicita de son sang froid. Il allait quitter le salon lorsqu'il ajouta :
« Mais tes notes sont encore inférieures à la Sang de Bourbe Granger, ça me fait honte. Tu es un Sang Pur, tu devrais te surpasser. Quand je pense que tu es incapable de battre Potter au Quidditch, toi qui as toujours eu un balai dans la main, je suis mortifié. J'exige que tu ne m'apportes que des satisfactions pour ta sixième année. Est-ce clair ?
- C'est très clair, père. »
Lucius fit demi tour et il vint caresser la joue de son fils à l'aide de sa canne.
« Tu es la perfection physique, un joyau d'une pureté exceptionnelle. Tu n'aurais pas dû avoir de problème pour séduire Granger ou Potter, et ainsi les désorienter au point de les dépasser, pourquoi ne fais tu rien ?
- Il faut croire que je n'en ai pas envie, père. Rétorqua Draco.
- Un jour, ton insolence te perdra, déclara Lucius en riant. Allez suis moi, allons faire les magasins, tu l'as bien mérité. Mais d'abord, appelons Séverus pour nous débarrasser de ces marques. »
Harry eut un haut le cœur lorsqu'il vit Draco faire un grand sourire, sincère, à son père. Visiblement, la perspective de recevoir des cadeaux était une récompense suffisante pour oublier le calvaire des sortilèges et de la cravache.
Lucius avait réussi son éducation. Il était un parfait robot, corrompu et haineux.
Le monde tourbillonna autour de Harry et il crut qu'il était transporté dans un autre souvenir. Il retint un cri de stupeur lorsqu'il se retrouva nez à nez avec le professeur Rogue, visiblement très en colère.
« C'est plus fort que vous, Potter, il faut que vous fouiniez partout.
- Oui, si c'est pour aider, rétorqua Harry. Je ne pense pas qu'en ayant dissimulé des traces évidentes de sévices corporels sur mineur vous puissiez vous vanter d'être d'un grand secours.
- Soyez gentil, Potter. Allez jouer l'avocat dans le monde Moldu, ça nous fera des vacances. Draco n'a pas besoin de vous.
- Vous êtes abjecte. Comment voulez vous qu'il se définisse en tant que victime si vous passez votre temps à effacer les traces d'agressions qu'il subit, comme si ce n'était qu'un mauvais rêve ? » Lança Harry.
Rogue soupira ne s'occupa plus de lui et il prit la Pensine qu'il mit dans l'armoire de l'infirmerie. Il prit la clé dans sa poche et, après un dernier regard inquiet vers Draco, il s'en fut.
Harry vint s'asseoir sur la chaise à coté de Draco. Le Serpentard dormait paisiblement, tous les muscles de son visage étaient détendus. Harry n'avait jamais rien vu d'aussi enchanteur que la vision de cet homme qui s'abandonnait dans les bras de Morphée.
Il prit sa main et y porta ses lèvres. Il adorait les mains de Draco. Elles étaient si fines et si grandes.
« Je ne laisserai personne te faire du mal, chuchota-t-il en embrassant ses lèvres. Désormais, ton bien être est ma priorité. Je voudrais tant changer l'enfer dans lequel tu évolues, j'ai tellement de choses à t'apprendre. Je ne te tournerai pas le dos, plus rien ne peut m'atteindre venant de toi à présent. Tu peux être aussi détestable que tu veux, si ça peut t'aider à te sentir mieux, mais je sais pourquoi tu agis de la sorte, et chaque fois que tu mordras, je te répondrai par un sourire. Tu n'aurais pas dû connaître la haine. Pas toi. Personne ne le devrait. Oh mon Dieu, Draco, si tu savais comme je t'aime. »
Des bras s'enroulèrent autour de son cou et il se retourna pour se trouver en présence de Hermione.
« Alors enfin tu l'admets, murmura-t-elle en souriant avec gentillesse. Comment va-t-il ? »
Ils regardèrent l'être brisé qui sommeillait, inconscient que les yeux verts qui le troublaient tant le fixaient avec amour. Il bougea et aussitôt, une expression de douleur passa sur son visage.
Harry passa une main tremblante dans sa chevelure noire de jais.
« Je ne peux pas Hermione. Je voulais me détourner de lui et attendre que mes sentiments passent, mais c'est impossible. Pas après ce que j'ai vu. Il a besoin de savoir, de connaître ce que signifie vraiment le verbe aimer.
- De quoi parles tu ? » Demanda la jeune femme en caressant les cheveux du blond afin de l'apaiser.
Harry lui raconta ce qu'il avait vu dans la Pensine et Hermione l'écouta avec une expression indéfinissable. Quand il eut fini, elle prit la parole.
« J'étais sure qu'il y avait quelque chose comme ça derrière son masque. Je veux dire…on ne peut pas haïr autant naturellement. Je n'imaginais pas que les choses étaient aussi graves mais je savais qu'il était programmé, comme un ordinateur de chair. Et dire que derrière chacune de ses remarques acerbes se cache une souffrance. Si seulement on avait cherché à le comprendre plus tôt.
- Maintenant on sait, Herm, et il ne sera plus seul. Vois tu, je n'ai pas besoin de lien magique comme celui qu'il a avec Voldemort, il me suffit de savoir ce qu'il y a dans cette Pensine pour être certain que je suis lié à lui, par quelque chose de plus fort qu'un échange de sang. Il n'est plus seul, je te le garantie.
- Je doute qu'il nous laisse entrer dans sa vie pour gratter sa carapace, Harry, remarqua-t-elle. Oh mon dieu ! C'est bientôt les vacances de Noël et il va retourner dans sa famille !
- C'est hors de question. On trouvera quelque chose. On demandera de l'aide à Dumbledore, je pense qu'il est au courant.
- En parlant de Dumbledore, c'est lui qui m'envoie. Il veut que je te ramène à ton dortoir pour que tu te reposes. Il est tard et tu es encore couvert du sang de Draco.
- Je reste là.
- Non, tu viens avec moi et tu te tais. Tu ne lui seras d'aucun secours si tu es épuisé. Tu le reverras demain à la première heure. Allons piquer un peu de bouffe chez les elfes de maison et au dodo. »
Harry la suivit mais il ne parvint pas à dormir cette nuit là. Il était hanté par les images de la Pensine et par le souvenir de Draco, élevé dans les airs, son sang tâchant la neige.
A six heures du matin, il n'y tint plus et il fila sous la douche. A six heures et demie, il entrait dans l'infirmerie. Il s'arrêta net en voyant le professeur Rogue, assis sur la chaise, la tête posée sur le lit de Draco. Le professeur et son élève dormaient et Harry sourit. Ainsi, Rogue n'était pas dépourvu de cœur.
Soudain, le sourire de Harry s'effaça. Quelque chose avait changé. Il alluma une veilleuse et il constata que les blessures de Draco avaient disparu. Il était toujours trop pâle, des gros cernes mauves formaient des demi lunes sous ses yeux, sa respiration était un peu faible, ses lèvres avaient perdu leur délicieuse couleur rosée mais il n'avait plus de bandages, aucune coupure. Quant à la Pensine, elle était vide, sur la table de chevet.
Harry secoua Rogue qui ouvrit les yeux avec peine. Dès qu'il comprit la situation, le professeur se releva d'un bond et il lissa sa robe.
« C'est quoi, ça ? Demanda Harry sur un ton accusateur en montrant le poignet de Draco.
- Monsieur Potter, vous êtes lamentable. On ne dit pas 'c'est quoi ça' mais 'qui est ce'. C'est Draco Malfoy. Vous ne vous souvenez pas ?
- Ne me prenez pas pour un idiot, Professeur. Vous savez de quoi je parle. Vous avez recommencé, vous avez fait disparaître ses blessures.
- Et alors ? Vous ne vous attendiez pas à ce que je le laisse avec d'immondes cicatrices ? J'apprécierais que vous soyez discret sur le sujet car il s'agit de magie noire très puissante, et comme Dumbledore est au courant, il risque autant d'ennuis que moi. Maintenant mon jeune ami, si vous voulez bien m'excuser. »
Il sortit en trombe de l'infirmerie, sa robe volant gracieusement autour de lui.
Comment il arrive à faire ça ? Se demanda Harry. Comment fait il ce truc avec sa robe ?
Il s'installa aux cotés de Draco et il entreprit de lui caresser doucement les cheveux. Les paupières du Serpentard s'ouvrirent, révélant deux ciels orageux et brumeux. Il fixa Harry avant de demander d'une voix basse et rauque : « Potter ? Qu'est ce qui s'est passé ? J'ai l'impression que le Poudlard Express m'est passé dessus. »
Harry lui fit un sourire et il frôla sa joue du bout des doigts. Draco frissonna et il ferma les yeux en se laissant emporter par la tendresse des gestes de Harry, une tendresse qu'il n'avait jamais connue. Et cette chaleur réconfortante qui lui faisait tourner la tête…
« Tu ne te souviens pas ? Voldemort ?
- Oh, ok. Ça me revient, murmura Draco. Comment avez-vous fait pour venir me chercher ? Et surtout, pourquoi êtes vous venus me chercher ? Je pensais que personne n'aurait envie de se mouiller pour quelqu'un comme moi.
- Nous n'avons pas eu besoin de le faire, tu étais toujours avec nous physiquement. C'était un truc du genre ton enveloppe psychique avec Voldemort, d'après ce que nous a expliqué Rogue.
- Un truc du genre ? Railla Draco en souriant avec difficulté. Je vois que tu es toujours aussi attentif.
- Tes parents étaient là bas ? »
Draco tourna la tête et il ferma les yeux. Puis il jeta un regard froid à Harry en secouant la tête.
« Je sais qu'ils étaient là. Voldemort avait besoin de leur sang pour préparer la potion qui devait te faire venir à lui, affirma Harry. »
Draco se figea, son regard s'emplit de terreur et il devint encore plus livide, si cela était encore possible.
« Oh putain, j'ai bu du sang ! Harry, je vais vomir ! »
Harry chercha un récipient, n'importe lequel mais il ne trouva rien. Sans réfléchir plus avant, il saisit Draco en passant un bras sous ses jambes, l'autre dans son dos et il le porta jusqu'aux toilettes. Il était lourd, mais Harry était fort et il parvint à temps à le déposer devant le lavabo où il se vida l'estomac. Harry, malgré les circonstances tragiques, était hypnotisé par les jambes nues de Draco. C'était la première fois qu'il les voyait et il se demanda comment il avait pu vivre avant cette vision de rêve. Duveteuses, longues, fines et musclées, les jambes du Serpentard étaient la perfection incarnée. Sur sa cheville droite était tatoué un dragon Suédois à museau court, d'une magnifique couleur bleue argentée, proche de la couleur des yeux de Draco.
Alors ça, c'est diablement sexy. Seigneur, supplia Harry intérieurement, je vous en prie, faites qu'il ait au moins UN défaut auquel me rattacher. Ne me donnez pas que des sujets d'obsession ! Ce mec est une bombe, je n'ai pas d'autre mots. Ok Harry, ce mec vient juste de passer un très très mauvais moment avec le Seigneur des Ténèbres et toi, tu ne trouves rien de mieux à faire que de le déshabiller mentalement. Tu es malade, c'est mal !
Draco se rinça la bouche avec du dentifrice et il se laissa tomber sur le sol, trop faible et trop horrifié pour rester debout. Il prit sa tête entre ses mains avant de parler.
« J'ai bu du sang, comme un putain de vampire ! »
Harry s'approcha et il le porta jusqu'au lit où il le coucha doucement. Là, il prit son menton entre son pouce et son index pour l'obliger à le regarder.
« Tu n'as pas bu du sang, Draco. On t'a forcé à le faire.
- Tu crois que je vais devenir aussi repoussant que Voldemort ? Je veux dire, physiquement, je vais me transformer ?
- Non, tu ne vas pas te transformer. Et puis tu es déjà repoussant alors… »
Draco l'observa intensément, à tel point que Harry se sentit rougir. Le blond ne pu s'empêcher de le trouver absolument exquis avec ses joues empourprées.
« Pourquoi tu fais ça ? Interrogea-t-il. Pourquoi tu es là, Potter ? Je t'ai pourri la vie, j'ai joué avec tes sentiments, j'ai insulté ton parrain et tu es là, veillant sur moi. Pourquoi ? Tu as peur que je me transforme en Mal Absolu dans la journée ? Tu préfères garder tes ennemis près de toi ? Tu veux me faire passer du coté clair de la force ? »
Harry éclata d'un rire que Draco trouva très agréable, et chaleureux.
« J'adore ta façon de faire les questions et les réponses, dit il. Tes hypothèses sont très jolies mais ça n'a rien à voir. Je suis là parce que je m'inquiète pour toi et…enfin…je dois t'avouer que j'ai regardé dans ta Pensine et je te comprends mieux maintenant. »
Le visage de Draco se ferma subitement. Il se releva avec peine afin de se retrouver en position assise. Il toisa Harry avec mépris avant de lancer : « Tu n'avais pas le droit de faire ça. C'est du viol de vie privée.
- Je sais, je suis désolé de l'avoir fait, mais je ne le regrette pas car, comme je te l'ai dit, je te comprends mieux à présent. Draco, je suis tellement navré de n'avoir pas vu ce que ces monstres te faisaient endurer, tellement navré que tu aies été puni à cause d'Hermione et de moi.
- On va se calmer là, ordonna Draco d'un ton sec. Personne ne s'attendait à ce que tu voies quoi que ce soit, alors tu laisses ton collant de super héros dans sa valise et tu arrêtes de penser que tu peux me sauver car JE N'AI PAS BESOIN D'AIDE ! Tu peux enregistrer ça ? Je n'ai pas besoin de toi. Je ne veux pas que l'on ait une relation de héro à victime. Et tant qu'on y est, je t'interdis de qualifier mes parents de monstres.
- Tu veux qu'on ait une relation, c'est déjà ça, déclara Harry avec un sourire entendu qui conduisit Draco à hausser un sourcil. Quant à tes parents, je ne peux pas dire qu'ils sont parfaits. Ce sont des ordures. Combien de fois t'est tu vraiment amusé chez toi ?
- Pourquoi faire ? Tu crois que les grands destins se sont forgés en jouant aux bavboules, ou à courir bêtement dans des couloirs ?
- C'est toi qui parles, ou ton père ? » Demanda Harry en regardant attentivement Draco et en espérant que le blond ne verrait pas d'amour dans ses yeux.
Draco détourna la tête. Il était fatigué, il avait mal, et il n'était pas prêt à avoir ce genre de conversation avec Harry. Il se tourna lentement, une lassitude évidente marquant ses traits fins.
« Fous moi la paix, Potter. Qu'est ce que tu connais de l'éducation, toi qui n'a pas de parents ?
- Je sais que mes parents se sont sacrifiés par amour pour moi, et cet amour me suit dans chaque étape de ma vie, alors que tes parents à toi t'ont sacrifié sur l'autel du pouvoir. Ils ont fait de toi l'Héritier des ténèbres, c'est lamentable.
- Ils ont fait ça parce qu'ils m'aiment. Ils veulent le meilleur pour moi. Tu n'as pas le droit de te pointer devant moi en les insultant. Ils m'ont donné la meilleure éducation possible. »
Harry se retint de se pincer pour être sûr qu'il ne rêvait pas. Etait il possible que Draco aime ses parents et soit reconnaissant de tout ce qu'ils lui avaient fait subir ?
« Ok, dis moi une chose, reprit Harry. Te retrouver en face de Voldemort, ça t'a fait quoi ? C'était normal pour toi ? Te retrouver à moitié mort devant toute l'école, c'était ça, la grande destinée que tes parents avaient prévu pour toi ? Explique moi parce que je ne comprends pas du tout.
- Il n'y a rien à comprendre. Me retrouver en face de Voldemort était une étape par laquelle je devais passer, je suis soulagé que ce soit fini. Point. Et arrête de charger mes parents parce que tu es sérieusement en train de m'énerver, et Potter, tu n'aimerais pas ça si je m'énervais.
- Tu aimes tes parents ?
- Bien sûr, soupira Draco. Mais tu n'y comprends rien. Tes parents ne t'ont pas élevé, tu ne sais pas ce que c'est que d'en avoir alors ne juge pas. Moi au moins, j'ai une famille qui m'aime.
- Elle t'aime ? Demanda Harry en luttant contre son envie de planter le Serpentard tout seul dans l'infirmerie. Ta famille t'aime ? Alors pourquoi ta mère n'a aucun but dans la vie à part celui de te lacérer le dos à coup de cravache ? Pourquoi ton père t'éduque à grand renfort de Doloris et de Cruciatus ? C'est ça l'amour, Draco ? C'est te laisser macérer dans ton sang au fond d'un cachot puant ? Et après tu viens me dire à moi que je ne vois rien, quand toi tu reçois coups sur coups sans broncher et que tu appelles ça de l'amour ! Réveille toi. Tu es l'un des élèves les plus intelligents de cette école et tu n'es pas capable de faire la distinction entre le bien et le mal ?
- Tout n'est pas blanc ou noir, Potter. Il n'y a pas les bons d'un coté et les méchants de l'autre. Tu ne comprends vraiment rien. Mes parents sont OBLIGES de m'éduquer de la sorte. Je ne suis pas quelqu'un de facile. Je travaille mal et je n'écoute rien, voilà le vrai problème. »
Harry fixa Draco et il lutta contre les larmes de rage qui menaçaient de couler le long de ses joues. Il retira ses lunettes et se frotta les yeux. Draco vit clairement les muscles de ses bras tressaillir sous son pull près du corps noir. Il remit lentement ses lunettes puis il fixa le blond d'un air énigmatique.
« Alors c'est ça le problème mon cœur ? Tu fais mal les choses et tu mérites d'être puni ? Non mais ça va pas ? Draco, tu es l'un des meilleurs élèves de cette école. N'importe quel père serait fier. Ne les laisse pas te faire croire que tu es un moins que rien parce qu'il y a une matière dans laquelle tu es moins bon qu'Hermione. Tu es brillant. Seul un être brillant peut déceler les failles chez les gens et appuyer dessus au moment opportun pour que ça fasse bien mal. Seul un être brillant peut, d'un coup d'œil, voir si quelqu'un va mal pour remuer le couteau dans la plaie.
- Tu te fous de moi là ? Interrogea Draco, un voile de fatigue devant les yeux, le cerveau en ébullition pour savoir s'il avait oui ou non entendu Potter l'appeler 'mon cœur' une fois de plus. Je ne vois même pas pourquoi je te parle, tout cela ne te regarde pas.
- Je pense que ça regarde tout le monde, Draco. On ne peut pas fermer les yeux sur ce que tu subis.
- Je ne subis rien du tout, c'est clair ? S'énerva le Serpentard. Tu n'avais pas le droit de regarder dans la Pensine. Tu me dois les détails les plus sordides de ta vie.
- Pardon ? » Demanda Harry abasourdi.
Draco lui adressa un sourire ravageur, satisfait de maîtriser enfin la situation. Peut importe si son corps réclamait du repos, son esprit lui, voulait sa revanche. Il ne supportait pas l'idée que Potter connaisse ses secrets les plus intimes.
« Tu as très bien entendu, et si tu veux mon avis, ce n'est que justice. Potter, tu as littéralement mis le nez dans des choses que je voulais garder pour moi uniquement. Alors je demande qu'on se retrouve sur un pied d'égalité. Mais moi, je vais être gentil ; ça m'arrive une fois dans l'année et tu as de la chance, c'est sur toi que ça tombe. Je vais te laisser me parler librement de tes secrets les plus dérangeants, aucune potion ne sera utilisée. Si tu veux me mentir, fais le.
- Je pense que c'est équitable, mais je ne veux pas. Il est hors de question que je te raconte ma vie parce que tu veux jouer.
- Il n'est pas question de jouer, Potter, rétorqua froidement Draco. C'est une question d'équilibre, mon équilibre. »
Harry soupira. Il ne s'était pas attendu à cela. Décidément, Draco était très intelligent.
« Parle moi de tes Moldus, intima Draco avec un regard avide d'informations ; il ne lui manquait plus que le pop corn et il se serait cru au cinéma.
- Je les déteste et ils me le rendent bien, tu l'as vu par toi-même non ? »
Draco hocha la tête, il ramena difficilement ses genoux sur son torse, et Harry se mit à fixer le dragon sur sa cheville.
« Quoi ? Tu n'as jamais vu de tatouage ? Pourquoi te détestent ils ? Et pourquoi toi, tu les détestes ? Interrogea Draco avec un rictus satisfait sur son visage froid.
- Si, Malfoy, j'ai déjà vu des tatouages, mais aucun n'était aussi beau. Ni aussi bien porté.
- Potter, tu me dragues ! S'exclama faiblement Draco en rougissant adorablement, ce qui donna à Harry une grande envie de rire.
- Non, je constate, nuance. Pour répondre à ta question, ils me détestent parce que je représente la pire chose au monde pour eux : la magie.
- Je te demande pardon ? Questionna Draco avec un regard ébahi. De vulgaires Moldus se permettent de juger les Sorciers ! Nous, la pire chose au monde ! Qu'est ce que c'est que cette mentalité d'arriérés ? On se croirait de retour à Salem, à l'époque de la chasse aux Sorcières au cours de laquelle tant de Moldues ont été brûlées vives ! Et toi alors, pourquoi les déteste tu ? »
Harry baissa la tête et il se concentra sur une prétendue tâche sur le sol. Il cherchait désespérément ses mots pour n'avoir pas à trop expliquer les choses. Il leva les yeux et il fut sidéré de voir que toute expression de sarcasme avait déserté le visage de Draco et qu'il semblait à présent attentif. Ceci poussa Harry à la confidence. Il se leva et il se posta à la fenêtre. La lumière matinale du soleil sur la neige illuminait son doux visage et ses cheveux noirs brillaient comme des millions de minuscules opales mises bout à bout. Ses yeux avaient pris une impressionnante teinte vert foncé. Il lui expliqua le placard sous l'escalier, l'indifférence, la malnutrition, son statut de bonne à tout faire, les insultes concernant ses parents, les brutalités de Dudley et sa bande, le rejet, la solitude. Il parla pendant plus d'un quart d'heure en sentant une boule se former dans sa gorge. Lorsqu'il se retourna pour faire face à Draco, il lut, à sa grande stupéfaction, de la compassion dans son regard bleu glacier. Harry s'installa à nouveau sur la chaise, un peu mal à l'aise.
« Je suis désolé, déclara Draco en lui lançant un regard d'une sincérité troublante. Je n'imaginais pas que c'était à ce point. Des gens comme eux n'auraient pas dû se voir confier la garde d'un enfant.
- Bof, je les déteste mais ils ne peuvent pas gâcher ma vie entière. Je ne suis pas conditionné au point de penser que mon cousin me frappait par amour. Honnêtement Draco, je n'échangerais pour rien au monde ma famille avec la tienne.
- Ne recommence pas avec mes parents, siffla Draco entre ses dents en lui lançant un regard noir. Mon père est le meilleur, que tu le veuilles ou non.
- Juste une chose Draco. Tu veux des enfants ?
- Non pourquoi, tu veux me faire un gosse dans le dos ? J'en sais rien, oui plus tard, je voudrais un héritier ou une héritière.
- Oh putain, n'en jettes plus Malfoy ! S'exclama Harry. Tu as une vision si romantique des choses, ça laisse rêveur.
- Je n'ai jamais prétendu le contraire, lâcha Draco avec indifférence.
- Ok, donc tu veux des enfants.
- Oui, Potter, je veux des enfants, ça te va ?
- Et quand tu auras tes enfants, les élèveras tu comme tu as été élevé ? »
Un silence pesant s'immisça entre eux et Draco détourna le regard. Il semblait incroyablement mal à l'aise. Il passa ses bras autour de ses genoux dans une position réconfortante.
Il murmura une réponse et Harry se leva et il se pencha de manière à ce que son oreille touche presque les lèvres du Serpentard pour l'entendre. Il lui demanda de répéter et Draco chuchota dans un souffle : « non, je ne pense pas. »
Un frisson parcourut la colonne vertébrale de Harry lorsqu'il senti le souffle chaud de Draco se poser sur son cou. Il tourna la tête et leurs lèvres se frôlèrent presque. Harry arrêta de respirer et son cœur battit à tout rompre. Quelques centimètres suffisaient pour combler le gouffre qui les séparait. Il plongea son regard profond dans celui du blond.
Draco recula imperceptiblement, il avait peur, il ne voulait pas être attiré par un homme, même s'il était l'un des êtres les plus sexy de la planète.
Harry avait perçu son petit mouvement de recul et il resta à quelques centimètres de sa bouche, sans plus bouger, se contentant de le fixer intensément. Draco ferma les yeux, la chaleur des lèvres de Harry irradiait les siennes alors qu'elles ne les touchaient pas. Il avança un peu sa tête et Harry combla l'écart entre eux.
Draco frôla doucement les lèvres du Gryffondor, puis il emprisonna sa lèvre inférieure parfaitement ourlée entre ses dents. Il mordilla tendrement, arrachant un gémissement à Harry. Ce dernier prit la tête de l'Héritier entre ses mains brûlantes et il goûta la saveur de Draco avec des petits baisers à peine appuyés. Son cœur menaçait d'exploser, son esprit fut pris dans une torpeur très agréable et ses sens étaient réceptifs à tout ce qui concernait l'être aimé : son odeur, son goût, sa peau soyeuse, la texture satinée de ses lèvres.
Draco entrouvrit la bouche et Harry fit lentement entrer sa langue à l'intérieur de ce délicieux antre de la tentation. Il caressa le palais de son aimé, du bout de la langue. Il sentait la respiration de Draco s'accélérer et il lutta contre le désir de l'allonger sur le lit.
La langue et la peau de Draco étaient envahies par le goût et le toucher de Harry et il ne parvint pas à résister. Il se contenta de rester assis, les bras autour de ses genoux, la tête levée pour répondre ardemment au baiser de Harry.
Le brun appuya ses lèvres sur celles du blond et il laissa leurs langues entreprendre leur spirale de plaisir. La main de Harry se perdit dans les cheveux soyeux de Draco et il rapprocha son visage encore plus près de lui afin que leur échange se teinte d'une nuance passionnée. Harry était étonné de l'intensité érotique qui se dégageait du ballet de leurs lèvres, alors que leurs corps ne se touchaient même pas. La bouche douce et sensuelle de Draco laissait une emprunte indélébile sur celle de Harry et ils ne retinrent pas leurs gémissements simultanés au moment où les lèvres de Harry quittèrent celles du blond pour se poser sur la peau délicate de son cou ; son odeur et sa saveur firent perdre la raison du Survivant. Il garda une main sur la nuque de son amour et il fit redescendre son autre main afin de la poser sur celles de Draco, sur sa jambe. Le blond écarta les doigts en réponse à la requête muette de Harry, et leurs doigts s'entremêlèrent.
Le Serpentard rejeta la tête en arrière pour pouvoir mieux offrir son cou à la langue de Harry, qui remontait de sa gorge au lobe de son oreille. Il le mordilla affectueusement puis il murmura sensuellement « Draco, tu me rends fou. » Un frisson de plaisir parcouru le corps de Draco et il réprima un autre gémissement. Il remonta aux lèvres de Draco et il l'embrassa tendrement, désespérément, pour lui faire comprendre tout son amour, toute sa passion et toute son envie de faire disparaître les coups et les humiliations qu'il avait connues. Leurs langues se trouvèrent lorsque Harry ouvrit légèrement la bouche. Draco frôla la langue de Harry et il l'embrassa avec une douceur qui semblait être caractéristique chez lui, une douceur angélique, experte et qui créait une addiction certaine.
« M. Potter, je vous conseille de retirer vos lèvres de M. Malfoy IMMEDIATEMENT, ordonna le professeur Rogue d'une voix dangereusement calme.
- Oh merde, chuchota Draco sur les lèvres de Harry. »
Harry se releva lentement et il plongea son regard dans celui de Draco. Le Serpentard était horrifié.
« Retournez en cours M. Potter, siffla le professeur Rogue en fusillant Harry du regard. Et, vous vous doutez bien que je vais enlever des points à Gryffondor. Vingt points de moins pour avoir profité lamentablement d'un élève qui est visiblement désorienté. Vous devriez apprendre à contrôler vos hormones M. Potter.»
Les yeux de Harry se posèrent sur Draco qui hocha lentement la tête, pour lui faire comprendre que tout allait bien.
Il prit une profonde inspiration et il passa devant Rogue pour quitter l'infirmerie.
A suivre…
Voilà, vous avez apprécié ? Détesté ?
Non, non, aucun gros mot pour qualifier l'arrivée de Rogue, parce que je l'aime bien mon Severus.
