Base : tomes 1 à 4
Disclaimer : les personnages et l'univers ne m'appartiennent pas.
Dédicace : Joyeux anniversaire Lilith !!!!
Notes : le titre est une citation du film « Le prisonnier d'Azkaban »
Snivellus = surnom que les Maraudeurs donnèrent à Severus traduit en « Servilus » dans la version française.
Severus Snape = nom original de Severus Rogue (mauvaise adaptation française, que j'ai tout de même reprise car c'est la plus connue des lecteurs…), vient de to snape = en anglais : être cinglant dans ses réparties, claquer.
Réponse aux reviews :
Pitite maraudeuse : en espérant que ce chapitre te fasse rire, bien qu'il ne me semble pas très drôle (je l'ai écris assez vite aussi)
Gaeriel Palpatine : non les spaghettis ce sera pour Sniffle et sa cocker lol Mais voici le dîner en amoureux !
Syl2sy : quelqu'un qui a reconnu l'émission de Cowboy Bebop ! Pense à Glen lol, pense très fort à Glen -p
Nyx on midnight : tu viens de découvrir le monde du slash, c'est merveilleux ! Contente que tu aimes le mien
Arcadiane : le mini Sevy c'était bien ça l'allusion à Ally McBeal et ses hallucinations. Oui, ce que veut faire Severus est très méchant, mais dans le tome 3, il voulait déjà envoyer Remus faire un bisou au détraqueur snif...
Orlina : oui, Severus est très très très messant !!!!! et moi aussi je l'aime lol !!!
Rogua : voilà la suite mademoiselle
Lani : si Severus ne s'aperçoit pas tout de suite que Remus est amoureux de lui, c'est parce qu'il considère qu'il y a un mur infranchissable entre eux (du fait de leur passé). Sinon, un bon Serpentard sait toujours tirer parti d'une situation
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Chapitre 6 : « Vengeance is sweet »
Ce fut une agréable odeur de croissants et de café chauds qui réveilla Remus John Lupin ce matin-là. Il ouvrit les yeux les voiles vaporeux de son dernier rêve (Severus, un restaurant, des regards tendres) se dissipèrent.
Il se trouvait dans la chambre d'un hôtel luxueux, et il lui fallut quelques secondes pour qu'il se rappelle ce qui l'avait amené l : donner des représentations de prestidigitation moldue et lier des contacts avec le monde de la sorcellerie en Europe, notamment les loup-garous… Seraient-ils prêts à défendre une société qui les avait toujours rejetés ? Tournant la tête, Lupin se rendit compte qu'un plateau de petit déjeuner était posé sur la table de nuit, et que c'était cette odeur qui l'avait réveillé. Il se redressa et demeura assis quelques instants sur le bord du lit. Ses yeux bouffis (il avait eu du mal à s'endormir hier soir) et sa position lui offraient un panorama plutôt morne sur le bas de son T-shirt, son caleçon à rayures et ses jambes poilues.
Avec un brin de nostalgie, Lupin se rappela ce jour où, après avoir reçu son premier gros chèque, il s'était rendu dans un grand magasin londonien pour s'acheter une dizaine de paires de chaussettes et de slips neufs. Il avait néanmoins conservé un de ses vieux caleçons comme souvenir, le plus antique de tous, aussi compassé qu'une fresque classique sous la pollution athénienne, mais dont les trous provoqués par le temps avaient été comblés par le plus fantaisiste des archéologues, caleçon gris retouché de bleu et de rose, reprisé de fil rouge, mais originairement blanc comme neige. Il ne le savait pas, mais si lui et Severus étaient unis par une parenté secrète, c'était celle de la pénurie de caleçons, du sous-vêtement honteux. Ceux de Severus étaient à présent du noir le plus sobre, lavé à trente degrés et à la main, afin de conserver leur sombre éclat, mais cela, cher lecteur, Remus Lupin ne le savait pas encore.
L'ancien professeur se gratta la tête. Il avait oublié la question qu'il se posait avant de s'asseoir. Il regarda autour de lui… Oui, comment ce plateau rempli de beaux croissants dorés était-il arrivé ici ? Dans cet hôtel, on ne montait le petit-déjeuner que sous demande expresse.
Il se leva, enfila ses chaussons et sortit de la chambre en se frottant les yeux. La figure aimée se trouvait dans le salon, déjà vêtue (en jeans-chemise), sirotant un café. La télévision était allumée, quoique le son fût très bas.
- Bonjour, bailla Lupin. Comment vas-tu ?
- Te voilà levé, constata le Serpentard en jetant un rapide coup d'oeil sur l'homme à moitié endormi et aux jambes découvertes qui venait de faire son apparition.
- C'est l'heure de ton feuilleton ?, plaisanta le loup-garou d'une voix grave et d'un doux sourire.
Rogue nota qu'une petite plume d'oreiller flottait à la cime d'un de ses épis, puis répondit : - Je t'en prie, je ne regarde pas ce genre de choses. …Les croissants étaient bons ?
- C'est toi qui les as fait monter ?
- Qui veux-tu que ce soit ?
- Merci, répondirent sobrement deux joues de poupée russe.
- Hum, j'avais cru comprendre hier que tu adorais ce genre de nourriture française.
- En effet… Hum… Je te laisse alors. Merci encore.
- Oui, c'est ça.
Lupin retourna dans sa chambre, soupira de contentement puis attaqua son petit-déjeuner.
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Exécutant d'un coup de télécommande Luc l'aristocrate gominé, Severus Rogue se dit que décidément, « je t'ai toujours trouvé très beau » était une vraie déclaration d'amour. Il venait juste de donner à Remus une marque d'affection en forme de croissants, et voilà que celui-ci en était tout confus.
Le Maître de Potion Personnel ne put retenir un sourire mauvais. Il allait bientôt pouvoir laisser libre cours à ses fantaisies vengeresses. Le dîner de ce soir serait une bonne occasion de tester à nouveau son ancien camarade de classe, et le cas échéant de commencer à jouer…
Ces voluptés promises lui permirent d'affronter les heures pénibles de la journée de façon plus sereine. La rencontre avec la Confédération Nationale des Lycanthropes se passa plutôt bien, Severus Rogue devait reconnaître que Remus Lupin n'était pas dénué de charisme et d'intelligence, intelligence qui était assez proche de la sienne pour qu'elles agissent de concert en se complétant, sans qu'ils aient à prendre la peine de se parler à voix haute.
Lorsqu'ils regagnèrent l'hôtel, fatigués mais contents d'eux, un grand sourire de satisfaction ornait le visage automnal et éthéré du loup-garou, auquel répondait un pétillement complice des yeux du Potion Master. Celui-ci se servit de ses alambics pour leur concocter un cocktail revigorant, puis alla se préparer pour le reste de la journée, soignant ses cheveux et revêtant son plus beau costume. Remus Lupin essaya de ne pas chanter dans sa baignoire, y réussit heureusement, puis se retint ensuite de ne pas abuser de Bel Apollon (ndla : le nom de son eau de toilette, pas Severus…).
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Le taxi les déposa devant un luxueux restaurant à la cote galactique. Lorsque le professeur Rogue descendit de voiture à son tour, il vit une vieille dame française le désigner du doigt elle parlait à sa petite fille.
- Regarde le monsieur, comme il est beau et élégant, dit-elle.
Les sourcils du Cinglant se haussèrent. C'était la première fois qu'il entendait un tel commentaire sur son physique… Ou la deuxième, s'il comptait celui qu'avait fait Lupin la veille. La phrase refit un petit tour dans sa tête… « Je te trouve même… très beau… ».
- Severus, nous y allons ?
Le magicien lui fit signe d'entrer dans le restaurant. Le Sombre se ressaisit et ils passèrent la porte.
- Nous sommes deux, dit Remus Lupin en français au serveur qui se tenait à l'entrée.
- Suivez-moi, Mister Lupin, fit le français en les menant vers une table.
Severus Rogue aperçut son reflet au détour d'une glace, il eut du mal à se reconnaître. Les vêtements classieux, l'étrange bonne mine, le rayonnement tout aussi étrange des traits du visage, les yeux comme agrandis… il n'était pas laid. Il eut même l'impression que la taille de son nez avait diminué, ou qu'il le voyait moins.
On les installa.
- Alors, voyons cette carte…, fit Lupin après s'être assis.
- Remus, murmura sarcastiquement son collègue, tu ne trouves pas que cela fait un peu « dîner aux chandelles » ton invitation ?
- Hum… Non voyons, c'est juste pour me faire pardonner comme je te l'avais dit. Tu prendras un apéritif ?
Severus Rogue eut un ricanement intérieur : comme c'était amusant de le déstabiliser, c'était un vrai plaisir de le voir dans cet état.
- Je crois que je vais prendre du vin, dit-il.
- Je vais prendre du porto.
Remus Lupin referma son menu, ce qui fit revenir le serveur.
- Vous avez fait votre choix ?
Le loup-garou passa commande son collègue n'eut pas de mal à choisir : il arrêta ses yeux sur les plats les plus chers. Moony le Magnifique ne broncha pas.
Le serveur remporta les cartes. Ils étaient seuls, c'était le moment d'agir. Malheureusement, Severus Rogue ne savait pas quoi faire pour l'instant.
- Le porto de monsieur…
Lupin accueillit l'arrivée du breuvage avec soulagement, en but une gorgée pour se sentir plus à son aise.
- Nous devrions écrire à Dumbledore ce soir.
- Mais tu sors avec ton… « assistante » après dîner, tu n'auras pas le temps. Il vaut mieux que ce soit moi qui m'en charge.
- Je ne pense pas que nous resterons longtemps ensemble…
- Alors comme ça tu es volage ?
Lupin rit.
- Très drôle. Tu ne devrais pas être aussi sarcastique, il n'y a vraiment rien entre elle et moi, si tu savais…
- Si je savais quoi ?, insista le Maître des Potions en le fixant de ses yeux les plus persuasifs.
- Ce que tu ne sais pas, Severus.
- Au fait… Tu ne m'avais pas proposé de venir avec vous hier ?
- Hum… Si.
- Finalement, je crois que je vais venir.
- J'ai tout compris, fit joyeusement Lupin que son porto absorbé à jeun (ou la présence de son MPP) commençait à faire léviter. En fait mon assistante t'a tapé dans l'œil.
- Non. J'ai meilleur goût que toi.
- Ah Severus… Tu me fais tellement rire avec tes petits… heu… mots qui tapent ? claquent ? snapent ?
- Tu devrais manger un bout de ce drôle de pain, Remus.
- Tu as raison, je commence à avoir faim.
La phrase eut un effet négatif sur le subconscient du Maître des Potions il se crispa et son sourire s'évanouit.
- Mais qu'est-ce qu'ils ont mis dans ce pain ?, se demanda le prestidigitateur. On dirait des noix…
« Il faut que je passe à l'attaque c'est moi le Prédateur après tout », pensa Severus Rogue, « Le serpent immobilise sa proie, Severus, sois tel le reptile coulant et froid… » Les yeux du Serpentus Rogui tombèrent sur la patte gauche du Canis Lupinus, qui reposait, nerveuse, sur la table.
Le cœur tout palpitant du méfait qu'il allait accomplir, le pâle Serpentard posa sa main sur celle, douce et chaude, de Remus Lupin. Ce dernier eut une sorte de sursaut, comme si, du dos de sa main, une onde électrique s'était propagée tout le long de son corps son visage devint cerise.
« Alors il m'aime ! », pensa-t-il.
« C'est bien ce que je pensais : il m'aime », pensa Severus.
Remus regarda la longue main blanche ornée d'une chevalière en argent englobant tendrement la sienne, la parfaite main de Severus - comme il chérissait cette main... Un nouveau serveur arriva avec les entrées. Il ne put s'empêcher de décerner un regard attendri à cette main sur cette main sur la nappe immaculée, présage peut-être d'une union à venir, pourquoi pas d'une demande en mariage (cela était possible chez les Américains).
- If I could permit myself, opina le serveur dans un anglais approximatif, you are a very nice pair. You look so good together… so cute.
Remus Lupin était aux anges s'il avait été sous sa forme animale, il en aurait remué la couette.
- Merci, grinça Severus en français, mais…
Le pétulant serveur ne le laissa pas finir sa phrase (« Bon appétit les amoureux -' ») et se retira en une pirouette.
- Tu as entendu ?, dit Lupin.
- Qui ne l'a pas entendu dans ce restaurant… Remus, il y a justement quelque chose dont je voulais t'entretenir.
Ce fut le moment que choisit le violoniste, une version atracapillaire d'André Rieu, pour venir déverser ses vibrations lacrymales tout près de leur joli couple. Lupin, qui avait plutôt un orchestre de jazz dans la poitrine quand il était amoureusement ému, lui fit comprendre que sa place était ailleurs, du moins loin d'eux.
- Je t'écoute Severus, dit le magicien, sujet à une compréhensible montée de tension artérielle.
Son rêve le plus fou n'allait-il pas devenir réalité d'un instant à l'autre ? Severus avait compris hier soir que ses sentiments étaient partagés, et il allait se déclarer à son tour, après lui avoir si gentiment amené des croissants ce matin, après lui avoir pris la main…
- Voilà Remus… Depuis que nous voyageons ensemble, je trouve que tu agis de façon étrange vis-à-vis de moi. Tu es souvent en train de me regarder, particulièrement quand je ne te regarde pas, tu dis des choses étranges… Tu m'offres des cadeaux… Tout cela est assez... « déconcertant ». Alors j'aimerais que tu éclaires ma chandelle.
- J'aimerais que tu éclaires la mienne.
- Ta chandelle ?
- Ma vie.
- Très drôle, Lupin, mais pour qui me prends-tu ?!
- Je voulais juste… te faire rire…
- C'est raté, cingla le directeur de Serpentard. Tu m'as plutôt fait peur.
Il retira sa main.
Lupin le regarda avec des yeux pleins d'incompréhension. Puis il baissa la tête, l'air si triste que Severus en ressentit un bref remord.
- Je… Je reviens, finit par dire l'illusionniste en se levant et en quittant la table.
Que faire d'autre après une telle humiliation ?
Severus le vit se diriger vers les toilettes. « Manier le chaud et le froid », pensa-t-il, « excellente idée ». Ce jeu était jubilatoire. La Vengeance, enfin ! ( ceci dit, c'était la troisième s'il comptait bien… ), la Vengeance était si douce, l'iVresse du crime si grisante. Oui, il se sentait léger, si léger… Cette nuit, une fois rentré à l'hôtel, il réfléchirait aux horribles tours qu'il allait pouvoir jouer à son collègue, aux boniments qu'il allait pouvoir débiter à ce beau visage amoureux. Un sourire étira ses lèvres. On aurait dit qu'il avait complètement oublié le reste du monde, le retour de Voldemort, on aurait dit que c'était le plus beau jour de sa vie.
À quelques tables de lui, il vit qu'un jeune homme le considérait avec intérêt la femme à ses côtés, sans doute sa mère, avait un léger sourire sur les lèvres Severus se rappela les paroles de la grand-mère, le sourire de la petite fille – « Regarde le monsieur, comme il est beau et élégant »… Dans un coin de la salle, le serveur anglophone venait de comprendre que le dîner en amoureux du couple gay était en fait un dîner de rupture, et il souffrait pour le pauvre Lupin, et il se demandait s'il ne pourrait pas essayer de le consoler, après tout, puis le travail dissipa ses songeries.
Le regard du Potion Master se détourna des autres clients puis se posa sur la place vide en face de lui, le siège en retrait, la serviette légèrement froissée, le verre à pied contenant une moitié d'apéritif surmontée d'une courte trace de buée sur le bord, évanescent morceau de sourire laissé par la bouche de Remus. Un pincement étreignit à nouveau le creux de son ventre.
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Le reste du dîner se déroula dans un silence embarrassé, silence qui ne se dénoua légèrement qu'au dessert.
Aux « Poulettes », le bar où il avait rendez-vous, Remus Lupin, raide comme un automate, fila droit sur son assistante, qui les attendait : une très grande femme comme nous l'avons déjà dit, aux traits anguleux, aux cheveux noirs et aux yeux gris. Malgré qu'elle fût de repos, elle était habillée en magicienne ce soir-là. Les cosmétiques qui caricaturaient son visage formaient presque un masque.
Lupin lui fit la bise. La musique blues qui était jouée dans le cabaret s'accordait très bien à la mine sinistre du loup-garou.
Why, babe, why did you lie to me…
- Je vais nous chercher à boire. Soyez sages.
- Oh, ne t'inquiète pas pour ça, répondit la brune d'une drôle de voix suraiguë.
Elle se mit à fixer Severus en papillonnant de ses cils faramineux.
- Enfin seuls… Severus c'est ça ?
Why, babe, why did you hurt me ?
- Oui, répondit mornement l'intéressé.
Il ne manquait plus que ça… Si elle se mettait à le draguer elle aussi ! Mais ce n'était vraiment pas son genre de femme, elle devait être plus grande que lui, et si artificielle.... Oui… Il y avait quelque chose d'anormal dans cette femme, mais il ne parvenait pas à dire quoi.
Why, babe, why don't you see… ?
, hululait le bluesman.
« Bon sang, mais c'est un homme travesti ! », réalisa brusquement Severus.
- Vous avez l'air étonné, dit l'assistante.
- Pourquoi serais-je étonn ?
Quand il y réfléchissait, il n'y avait rien d'étonnant à ce que Lupin fréquente des travestis…
- Je trouve Remus bien long, plaça-t-il.
- Il vous manque ?
- Me manquer ? Non…
Le travesti se pencha, de sorte que Severus put voir de près ses yeux clairs, regard qu'il ne connaissait que trop bien.
- Allons Snivellus, je te connais bien après tout… avoue qu'il te plaisait déjà à l'école, le mignon petit Remus.
Severus crut que son coeur allait s'arrêter. C'était Black.
A suivre
L'auteur : hum… hum… pardon.
