Il était une fois

Ecrit par Akari (alias Florian) - Traduit par Cybèle Adam

Disclaimer:

Les personnages n'appartiennent ni à l'auteur de cette fic ni à sa traductrice
mais, comme chacun sait, à Mrs J.K. Rowling. Et les contes de fées
ne sont, bien sûr, pas à nous non plus. En conséquence, il est évident que
cette histoire ne rapporte pas le moindre centime à Akari ni à Cybèle... n'est-ce pas ?

Pour ce chapitre: Raiponce est un conte des frères Grimm.

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Notes de la traductrice:

Comme les autres fics que j'ai traduites précédemment,
la version originale (italienne) de cette histoire a été publiée sur
Akari's World, le site de l'auteur (voir le lien sur ma page "bio")
Titre original:
C'era una volta.

J'avais oublié de le signaler la dernière fois mais, comme Akari,
je garde les noms anglais, donc les surnoms des Maraudeurs sont
Padfoot (Sirius), Moony (Remus), Prongs (James) et Wormtail (Peter).

Ah, et sinon j'ai changé un détail: les navets volés à la vilaine Moldue
sont devenus de la raiponce, parce que c'est ainsi dans la version du vrai conte
que j'ai trouvée quelque part en ligne il a quelques jours
(c'est d'ailleurs bien plus logique, étant donné le nom de la princesse).

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Chapitre 1 - Raiponce (première partie)

Sirius frotta sa tête douloureuse et rouvrit lentement les yeux. Sa vue se ressentait encore des effets de la lumière vive qui l'avait aveuglé quelques instants plus tôt, et la position allongée dans laquelle il s'était retrouvé, ainsi que la grosse bosse qui enflait sur son front, l'induisaient à penser qu'un étourdissement l'avait fait chuter violemment.

Il serra fortement les paupières pour atténuer les points lumineux qui l'éblouissaient encore et se leva péniblement en marmonnant une phrase incompréhensible. Ce ne fut que quand sa vue recommença à fonctionner normalement qu'il s'aperçut qu'il se trouvait, seul, dans un endroit totalement inconnu.

"James ? Remus ? Peter ?" appela-t-il en cherchant à s'orienter. "Mais qu'est-ce que c'est que cette blague ?"

Sirius n'avait jamais vu de sortilège aussi réussi: la bibliothèque de Poudlard s'était transformée en un pré fleuri, le plafond avait fait place à un ciel incroyablement bleu et sans nuages, et l'imposant lustre à bougies brillait comme un vrai soleil, chaud et majestueux. Toutefois, après un autre coup d'oeil rapide aux alentours, l'adolescent se rendit compte que tout cela ne pouvait pas être le résultat d'un sort de Métamorphose, que ses pieds foulaient vraiment de l'herbe et que son visage était vraiment baigné des rayons presque caressants d'un soleil printanier.

Peut-être qu'ils avaient actionné par mégarde un Portoloin caché dans la bibliothèque ? Et s'il était le seul à avoir été transporté là, et que les autres n'avaient pas compris ce qui s'était passé ? Comment ferait-il pour revenir en arrière ?

"Sirius !"

La voix bien connue provenant de derrière son dos lui rendit un peu d'espoir.

"James !" s'écria-t-il en se retournant.

Mais ses yeux cherchèrent en vain la silhouette familière de son ami.

"Eh, mais où t'es passé ? Tu crois que c'est le moment de jouer à cache-cache !"

Un objet dur et pointu le frappa à la tête et Sirius, agacé par toutes ces bizarreries qui le harcelaient, retint à grand peine une bordée de jurons.

"Quoi, encore !" s'exclama-t-il un peu fort en levant les yeux pour découvrir ce qui lui tombait dessus.

Un hibou gris de taille moyenne volait en rond juste au-dessus de lui. Quand Sirius le regarda d'un air stupéfait, l'oiseau plana à la hauteur de son visage et fixa sur lui un regard étonnamment intelligent.

"Padfoot !" cria-t-il - et Sirius fit un bond en arrière. "Tu te rends compte que j'ai dû donner des coups de bec sur ta tête sans cervelle pour que tu me remarques ?"

L'expression de Sirius se fit, si possible, encore plus stupéfaite.

"Ja... James ? C'est vraiment toi ?"

"Même si ça peut sembler impossible, oui, c'est bien moi. Quand j'ai rouvert les yeux après avoir été aveuglé par cette lumière, je me suis retrouvé par terre dans ce pré... et, surtout, transformé en hibou !"

"Mais... c'est pas en cerf, que tu te transformes, normalement ?"

Le coup de bec de James atteignit la tête de Sirius avant que celui-ci ait le temps de le voir arriver et de s'écarter.

"Aïe ! Mais qu'est-ce que tu fiches ?"

"Arrête de faire l'imbécile ! Je ne suis absolument pas responsable de cette transformation, et je parie même qu'un de ces sales Serpentards est derrière tout ça !"

"Quand même, il faut avouer que tu es très bien comme ça", commenta Padfoot en ricanant. "Cette apparence te va beaucoup mieux que ta forme humaine... Peut-être que tu devrais tenter ta chance avec Evans ainsi !"

"Si j'étais toi, je ne rigolerais pas tant, princesse Black !"

Sirius baissa la tête pour se voir, suivant le regard du volatile, et resta figé pendant deux bonnes minutes. L'uniforme noir de Poudlard qu'il portait habituellement avait disparu, et à sa place était apparue une robe d'une douce couleur pêche, serrée à la taille par un ruban brodé attaché en un gros noeud dans son dos. Ses cheveux avait poussé jusqu'à la hauteur de ses genoux et était rassemblés en une longue tresse négligemment posée sur l'une de ses épaules.

"Mais qu'est-ce que ça veut dire, tout ça !"

"Tu sais, Padfoot... Je commence à penser qu'on est entrés dans le livre de Moony."

Sirius resta bouche bée, sceptique mais incapable d'imaginer une autre explication sensée.

"Quand même, je dois avouer que cette robe te va bien..." ajouta James, son bec émettant un son aigu qui aurait dû ressembler à un sifflement.

"Raiponce !"

Une voix claire et féminine arrêta les mains de Sirius, qui enserraient le cou de son ami à plumes.

"C'est l'heure, ma chérie."

Sirius se tourna avec appréhension dans la direction d'où venait l'appel... et se trouva nez à nez avec les deux personnes qu'il se serait le moins attendu à voir: le professeur Dumbledore et le professeur McGonagall. Celle-ci avait les yeux rougis comme si elle avait pleuré et serrait convulsivement un mouchoir entre ses doigts.

"Profess..." commença l'adolescent, soulagé à l'idée que quelqu'un les ait trouvés.

Mais la femme ne le laissa pas parler et se jeta à son cou, l'emprisonnant dans une étreinte étouffante.

"Raiponce, ma chère petite fille ! Je t'en prie, pardonne-nous !"

Les abondantes larmes de l'enseignante lui inondait le dos, mais Sirius s'inquiétait surtout du fait qu'il lui était toujours impossible de respirer.

"La parole d'un sorcier est sacrée, et nous avons juré", déclara solennellement Dumbledore, dont le visage était tendu par l'effort qu'il faisait pour ne pas pleurer. "Ma petite, tu dois y aller. Tu resteras toujours dans nos coeurs... Si tu le peux, trouve la force de ne pas nous en vouloir."

"Mais vous avez tous perdu la tête ou quoi !" grommela Sirius après s'être libéré de l'étreinte mortelle de McGonagall. "D'abord, où est-ce que je devrais aller ? Et puis... vous n'êtes pas mes parents ! Même si vous êtes mieux que les vrais, pour ça y a pas de doute..." ajouta-t-il à voix basse.

Le professeur de Métamorphose se mit à pleurer encore plus bruyamment.

"Ne nous renie pas, ma fille ! Même si tu devras aller vivre chez une horrible Moldue à cause d'une promesse que ton idiot de père a faite avant ta naissance..."

"Je te rappelle qu'on n'en serait pas là si tu t'étais contentée de Chocogrenouilles comme toute sorcière enceinte normale, au lieu de vouloir de la raiponce", souligna Dumbledore d'une voix calme.

"TU ES UN MONSTRE !" hurla le professeur McGonagall en brandissant sa baguette.

James se cacha derrière Sirius.

A la grande surprise de ce dernier, Dumbledore pâlit très visiblement. Mais sa "femme" n'eut pas l'occasion de le punir car une voix désagréable interrompit la conversation:

"Le jour où vous me donnerez ce qui m'est dû est enfin arrivé..."

McGonagall enfouit son visage dans ses mains et se remit à sangloter dans les bras du directeur tandis que les yeux de Sirius et de James, encore plus moqueurs qu'étonnés, se posaient sur la silhouette noire du nouvel arrivant.

"Snivellus !"

° ° °

"Remus, tu es sûr de ce que tu dis ?"

Dans la salle d'étude de la bibliothèque de Poudlard, Lily regardait fixement les mots qui continuaient à apparaître sur les pages du livre - sans oser, toutefois, continuer à les lire.

"Je ne vois pas d'autre explication", répondit le garçon, pourtant perplexe.

"Je crois vraiment que Remus a raison", intervint Peter à la grande surprise des deux autres, qui tournèrent vers lui un regard interrogateur. "Euh... Vous voyez, mon père adore les livres, et il me répète toujours qu'ils doivent être traités avec respect. En plus, ceux qui sont vides se sentent inférieurs parce qu'ils n'ont pas encore d'histoire bien à eux, et ça les rend plus susceptibles que les autres. C'est pour ça que j'ai toujours eu peur des livres..."

"Pettigrew, tu es en train de nous dire que le livre s'est vexé de la façon dont Black et Potter l'ont traité et qu'il les a aspirés dans sa dimension ?"

"Je crois, oui. Mon père m'a souvent parlé de sorciers piégés dans les pages d'un livre en guise de punition."

Remus rompit le silence dans lequel il était tombé et serra fortement le bras de son ami, cachant mal son inquiétude.

"Et qu'est-ce qu'on peut faire pour les sortir de là ?"

"Généralement, une personne qui entre dans le monde d'un livre en ressort quand l'histoire est finie. Il suffit de suivre les évènements pas à pas pour arriver à la fin prévue. Mais, comme il n'y a encore rien d'écrit dans ce livre-là, je ne sais pas du tout ce que James et Sirius sont censés faire pour revenir dans notre dimension."

"Ce n'est pas tout à fait vrai", remarqua Remus. "Ce livre était destiné à contenir les contes adaptés. J'y avais déjà mis des notes et le plan de chaque histoire. Et puis, quand Sirius et James sont entrés dedans, le premier conte a commencé à s'écrire. Donc je suppose que, après avoir traversé tous les contes que j'avais sélectionnés, ils devraient sortir..."

"Il y a juste un problème", intervint Lily, pensive. "Ce sont des histoires moldues et ces deux-là ne peuvent pas savoir quoi faire pour arriver à la fin de chaque conte, puisqu'ils ne les connaissent pas."

"Et s'ils ne suivent pas l'histoire, ils resteront prisonniers pour toujours", ajouta Peter en grimaçant.

Remus fronça les sourcils et regarda de nouveau le livre ouvert sur la table. Les mots qui continuaient à apparaître révélaient que l'histoire de Raiponce se formaient comme il avait eu l'intention de l'écrire. En un instant, il comprit ce qui lui restait à faire et sa décision fut prise.

"Il faut que j'aille les aider, comme ça ils ne feront rien qui empêcherait les contes de se dérouler normalement. Peter, dis-moi comment entrer dans le livre !"

Wormail lui lança un coup d'oeil incrédule et, pris par surprise, se mit à bégayer:

"Vr... vraiment, Remus, tu... tu es sûr ? Je... je n'ai jamais entendu parler de sorciers qui soient entrés volontairement dans le monde des livres, c'est trop dangereux !"

"Si James et Sirius y sont et qu'ils peuvent en sortir, je ne vois pas pourquoi moi, je ne pourrais pas. Allez, Peter !"

"Co... comme je te disais, je ne crois pas qu'il y ait un moyen de traverser un livre volontairement. Je suppose que la seule chose à faire, c'est de se laisser emporter, et donc..."

"L'insulter", conclut Remus à sa place. "Je n'aime pas beaucoup l'idée d'offenser un livre, mais si c'est pour sauver mes amis..."

Sans hésiter, il posa les mains sur la table et respira profondément.

"Attends, Remus !"

Lily se plaça à côté de lui et le retint par un bras.

"Il vaut mieux que je vienne avec toi. Tu ne sais pas ce qui t'attend là-dedans, alors tu pourrais avoir besoin d'une autre personne qui connaît les contes."

Le garçon lui répondit d'un sourire plein de gratitude puis se tourna vers Peter, à qui il adressa un signe rassurant.

"Ne t'inquiète pas, Peter, tout ira bien. Suis-nous de page en page et tu verras qu'on sera de retour plus tôt que tu ne le crois ! Et maintenant..." ajouta-t-il en tournant de nouveau les yeux vers l'insidieux volume. "Si ce bouquin inutile ne les avait pas engloutis, je serais en train de m'amuser avec mes amis en ce moment !"

"Et moi je ne serais pas obligée de partir à la recherche de ce crétin de Potter !" s'enflamma Lily à son tour.

"Lily, tu es censée insulter le livre, pas James !"

"Peu importe, je suis sûre que le résultat sera le mê..."

La phrase resta inachevée. Une lumière identique à celle qui avait enveloppé Sirius et James un peu plus tôt toucha soudain Remus et Lily, brouillant leur vue et leur esprit.

Wormtail se retrouva entièrement seul dans la salle de la bibliothèque redevenue sombre. D'un pas hésitant, il s'approcha du livre encore ouvert puis, après avoir jeté un coup d'oeil autour de lui pour s'assurer que personne n'avait rien vu, il se laissa tomber pesamment sur une chaise et se mit à lire.

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Notes de la traductrice:

Deuxième partie de ce conte samedi si tout va bien
(je me méfie des caprices de ma connexion, donc je préfère ne rien promettre).

En attendant, je traduirai vos reviews en italien pour Akari
et j'y répondrai sur mon LJ (voir liens sur ma page "bio").
Enfin, pour ceux qui ont un compte, je réponds aussi sur ce site, généralement,
mais je mets quand même toutes les réponses sur mon journal.

Si vous ne connaissez pas le conte original et aimeriez le lire pour comparer,
demandez-moi dans votre review le lien du site où je l'ai trouvé.

A très bientôt !