Il était une fois

Ecrit par Akari (alias Florian) - Traduit par Cybèle Adam

Disclaimer:

Les personnages n'appartiennent ni à l'auteur de cette fic ni à sa traductrice
mais, comme chacun sait, à Mrs J.K. Rowling. Et les contes de fées
ne sont, bien sûr, pas à nous non plus. En conséquence, il est évident que
cette histoire ne rapporte pas le moindre centime à Akari ni à Cybèle... n'est-ce pas ?

Pour ce chapitre: La Belle au Bois Dormant est un conte de Charles Perrault.

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Notes de la traductrice:

Comme les autres fics que j'ai traduites précédemment,
la version originale (italienne) de cette histoire a été publiée sur
Akari's World, le site de l'auteur (voir le lien sur ma page "bio")
Titre original:
C'era una volta.

J'avais oublié de le signaler pour le prologue mais, comme Akari,
je garde les noms anglais, donc les surnoms des Maraudeurs sont
Padfoot (Sirius), Moony (Remus), Prongs (James) et Wormtail (Peter),
et celui qu'ils donnent à Severus Snape (enfin, Rogue) est Snivellus.

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Chapitre 4 - La Belle au Bois Dormant (deuxième partie)

"Evans, tu es sûre que c'est la bonne direction ?"

"Tu doutes de la qualité de mes sorts, Potter ?" répliqua Lily en indiquant d'un signe de tête sa baguette pointée en avant. "Le château se trouve au nord-ouest et la baguette sert de boussole, donc on ne peut pas se perdre."

"Et c'est quoi, une boussole ?"

La petite fée se tourna vers le hibou, qui semblait attendre anxieusement sa réponse, et haussa les épaules.

"Laisse tomber. De toute façon, le château est par là."

"Mais ça fait longtemps qu'on marche..."

"Je n'ai jamais dit qu'il était tout près", rappela Lily, qui avait du mal à ne pas perdre patience. "J'ai déjà mis un bon moment à le trouver tout à l'heure alors que je volais..."

"Et quand on sera arrivés, on fera quoi ?"

La petite fée poussa un soupir. Cet interrogatoire n'en finirait-il donc jamais ?

Black marchait quelques pas derrière eux, mais il était apparemment complètement absorbé dans ses pensées et, en conséquence, Potter n'avait rien trouvé de mieux à faire que de la tourmenter en lui posant toute une rafale de questions.

"Avant tout, trouver Remus. C'est probablement lui la princesse endormie, même si ça me semble bizarre."

"Pourquoi ? Après tout, Sirius aussi a joué le rôle d'une fille avant..."

"Justement. C'est Remus, ou plutôt son subconscient, qui distribue les rôles, et je ne comprends pas pourquoi il se voit en couple avec Black."

James se tut et tendit l'oreille, mais Lily ne semblait pas accorder beaucoup d'importance à ce détail car elle se contenta de poursuivre ses explications:

"Peut-être que Remus se sent plus proche de lui, ou alors il a l'impression d'être exclu parce que Black et toi avez un lien amical particulièrement fort et, inconsciemment, il a cherché à équilibrer les choses..."

"Oui, il interprète les contes à sa façon et peut-être qu'il y a mis tous ses désirs les plus secrets. Ça commence à devenir intéressant..."

James baissa les yeux, et il sembla à Lily qu'il était plongé dans de profondes réflexions incompréhensibles pour elle.

"Qu'est-ce que tu veux dire ?"

"Qu'il y a peut-être une chance que Sirius ne soit pas obligé d'attendre un an et demi..."

"Euh... Potter ? Ton cerveau a rétréci autant que ta stature ? Qu'est-ce que tu racontes ?"

"Rien d'important, Evans. Dis-moi plutôt comment on fera pour réveiller Remus si c'est bien lui la princesse."

Lily jeta un rapide coup d'oeil derrière elle pour vérifier que Black ne les écoutait pas, puis approcha le visage de celui de James sans se rendre compte que ce geste pourrait très bien causer un infarctus au pauvre volatile.

"C'est bien ça le problème", chuchota la fée à l'oreille du hibou complètement paralysé d'émotion. "Tu as dit que tu connaissais l'histoire de Blanche-Neige, non ? Tu te rappelles comment le prince brise le maléfice de la pomme empoisonnée ? Black va être bien embêté !"

De longues secondes passèrent avant que le cerveau de James parvienne à concentrer son attention sur ce qu'il venait d'entendre. Le doux souffle de Lily sur ses plumes avait momentanément interrompu ses fonctions cérébrales et le hibou ne s'était même pas aperçu qu'elle et Sirius continuaient imperturbablement leur chemin, le laissant plusieurs mètres en arrière. Quand sa capacité de réflexion recommença à fonctionner normalement, la fin du conte de Blanche-Neige lui revint enfin à l'esprit et, au même moment, il sut qu'il allait bientôt assister à un spectacle décidément très intéressant.

"Eh, Evans ! Tu parles sérieusement ?" cria-t-il alors en se précipitant pour rattraper les deux autres.

Mais il dut s'arrêter brusquement à peine quelques mètres plus loin pour éviter de se cogner de plein fouet contre Sirius, planté, ainsi que Lily, au milieu d'une étrange clairière entourée d'arbres touffus.

"Mais qu'est-ce qui se passe ?"

"Il y a quelque chose qui bouge à l'intérieur de ces troncs", chuchota Sirius, la baguette déjà pointée en avant, prêt à se défendre.

"Apparemment, ce sont des Épouvantards", ajouta Lily et, sans laisser à James le temps de poser d'autres questions, elle vola vers un des arbres pour vérifier sa théorie.

Le hibou la suivit sans réfléchir, tout en sachant que, sans baguette, il ne pouvait lui être d'aucune utilité. Mais, avant même qu'il ait rejoint la petite fée, un cafard plus grand qu'elle quitta le tronc pour lui faire face, l'air menaçant.

"Riddikulus !" cria Lily avec un peu d'hésitation, et l'insecte se transforma en un gros flacon d'insecticide moldu surmonté d'antennes avant de disparaître à la vue de tous.

"Joli coup, Evans !"

La petite fée baissa sa baguette et se mordit les lèvres en souhaitant que le ciel puisse lui tomber dessus à l'instant et les engloutir, elle et sa honte. Il n'y avait rien de mal à détester les insectes - et beaucoup de gens partageaient cette phobie - mais elle aurait préféré affronter un gigantesque dragon plutôt que d'exposer ainsi sa faiblesse.

"En plus", reprit James, "même si je suis devenu un oiseau, je crois que je n'aurais jamais eu le courage d'attraper et d'avaler cette affreuse bestiole."

Lily ne put s'empêcher de sourire à l'idée du cafard luttant pour sa survie dans la gorge de Potter, et James se surprit à penser qu'il serait prêt à supporter encore un millier de refus s'il lui était permis de revoir cette expression joyeuse sur le visage de la fille qu'il aimait. Mais ce moment magique ne dura que très peu de temps, car le soulagement qui se lisait sur le visage de la petite fée se transforma soudain en une grimace d'inquiétude quand son regard rencontra quelque chose qui bougeait derrière le dos de James.

"Lily..." murmura le hibou, remarquant la pâleur de la jeune fille, puis il tourna la tête pour voir quelle créature ou personne s'était permis de lui faire peur ainsi, et la même expression de surprise mêlée d'horreur déforma ses traits normalement détendus et impassibles.

Sirius se tenait près d'un arbre, de dos par rapport à l'endroit où se trouvait James. Et, devant lui, il y avait Remus - un Remus vêtu de sa robe de Poudlard habituelle, les yeux creusés de profondes cernes, qui tendait devant lui des mains tremblantes entièrement couvertes de sang.

"Assassin !"

Sirius recula d'un pas. Sa baguette tomba à terre avec un bruit sourd, mais il ne prit pas la peine de la ramasser.

"Remus", dit-il d'une voix brisée. "Je ne..."

"Remus !"

Lily, subitement remise du choc provoqué par cette vision insolite, tenta de se précipiter en volant vers le garçon blessé, mais James leva une aile pour lui barrer le passage, s'attirant un coup d'oeil à la fois agacé et incrédule.

"Mais enfin, qu'est-ce tu fabriques, Potter ? Il faut qu'on aide Remus !"

Le hibou secoua la tête d'un air si sérieux que, malgré son caractère batailleur, la petite fée se calma instantanément, n'éprouvant plus, à la place de sa colère, qu'un sentiment étouffant de malaise et d'inquiétude.

"Ce n'est pas Remus", expliqua James. "C'est un Épouvantard."

Il replia son aile, mais Lily n'osa pas bouger.

L'air stupéfait, oubliant presque de respirer, elle se remit à observer la scène qui se déroulait devant ses yeux. Black s'était légèrement déplacé de côté et s'était couvert le visage des deux mains pour ne pas être obligé d'assister à ce spectacle déchirant. Remus était toujours planté devant lui, le visage sillonné de larmes et la main gauche élevée à hauteur de sa bouche de manière à pouvoir lécher le sang qui lui coulait sur le poignet.

"Tu es un assassin, Sirius. J'avais confiance en toi, je t'ai confié mon secret... et toi tu m'as trahi. Parce que tu sais que je suis un monstre et qu'un monstre a besoin de victimes. Je suis devenu un assassin, Sirius, et c'est toi qui m'as sali les mains."

Le faux Remus sourit, mais c'était plutôt un rictus qu'un vrai sourire.

"Je ne te pardonnerai jamais. Tu peux me supplier tant que tu veux, je n'oublierai pas ce que tu as fait de moi."

Lily fixait toujours la scène avec l'expression de quelqu'un qui vit un cauchemar. Remus avançait lentement vers son ami et, à chaque pas, il semblait que le sang s'écoulait de plus en plus abondamment de ses paumes, tandis que les larmes traçaient des sillons rouges sur ses joues. Black était resté immobile, le visage toujours enfuit dans ses mains et le dos courbé. Son corps était agité de violents tremblements et il n'avait pas émis le moindre son pour se défendre de ces terribles accusations.

Quelle que soit la crainte représentée par l'Épouvantard, Lily devinait que le garçon la connaissait parfaitement.

"Pourquoi Remus ?" cria-t-elle à James. "Pourquoi est-ce que Black est terrorisé par Remus ? Vous n'êtes pas amis ? Vous n'êtes pas inséparables ? Enfin, Potter, pourquoi est-ce que Black a peur de lui !"

La petite fée avait agrippé les plumes du hibou, qu'elle secouait sans ménagement pour obtenir une réponse. Une vision aussi dramatique et inattendue dépassait de loin sa compréhension, et il fallut que James se pose sur une branche et lui entoure les épaules de ses ailes en serrant fort pour qu'elle cesse de paniquer et concentre de nouveau son attention sur lui.

"Sirius n'a pas peur de Remus."

James avait prit la parole sans la moindre hésitation, mais son regard se voila de culpabilité quand il tourna la tête en direction de ses deux amis.

"Il a peur de ce qu'il a fait à Remus."

Entendant ses mots, Lily écarquilla les yeux et, un instant plus tard, baissa la tête d'un air embarrassé, consciente de n'avoir aucun droit de s'immiscer dans une affaire aussi personnelle. Mais James se dit qu'il serait juste qu'elle puisse comprendre, au moins en partie, la signification de cette scène qu'un hasard malheureux lui faisait voir dans toute son horreur.

"Ça s'est passé il y a quelques mois", commença-t-il d'une voix à peine audible. "Je suppose que tu sais que Sirius a quitté la maison de ses parents l'été dernier... Suivre la voie que sa famille avait choisie pour lui était inconcevable. Sa mère lui avait souvent ordonné de cesser de fréquenter des gens 'douteux' comme Remus, Peter et moi, et elle aurait voulu qu'il partage les sympathies qu'elle et son mari ont pour... une autre 'cause'... Sirius ne supportait plus de vivre dans cette maison, alors il a fini par s'enfuir pour venir habiter chez moi. Ses parents ne se sont pas manifestés et puis, un jour, peu après la rentrée, son frère Regulus lui a 'gentiment' annoncé qu'il était désormais considéré comme mort pour la famille Black et que toutes ses affaires avaient été brûlées - supprimées comme s'il n'avait jamais existé. Sirius détestait ses parents, mais un garçon de seize ans ne peut pas ne pas souffrir d'être rejeté ainsi. Il s'est persuadé qu'on était les trois seules personnes au monde à l'accepter tel qu'il était et, inconsciemment, il est devenu très possessif. Surtout en ce qui concerne Remus..."

Parce qu'il en était tombé amoureux, pensa James. C'était la seule personne pour qui il estimait qu'il valait encore la peine de vivre normalement, et grâce à qui il ne s'était pas autorisé à de fois James n'avait-il pas entendu Sirius dire qu'il ferait n'importe quoi pour que le sourire de Moony ne s'efface jamais ? Pourquoi n'avait-il pas compris plus tôt que la disparition de ce sourire aurait signifié l'écroulement du masque fragile derrière lequel Sirius dissimulait tant bien que mal son désespoir ?

"A ce moment-là, Snape n'arrêtait pas de harceler Remus et, un jour, quand Sirius est allé lui dire d'arrêter, il l'a accusé de choses assez graves. C'est là que la tension que Sirius avait réussi à contrôler a finalement explosé, d'une façon dramatique, et il a joué un très mauvais tour à Snivellus - un tour qui, malheureusement, s'est aussi retourné contre Remus."

Ce soir-là, Snape avait vu, pour la énième fois, Moony qui s'éloignait avec Madam Pomfrey et disparaissait du côté du Saule Cogneur. Quand il s'était trouvé devant Sirius, le Serpentard avait menacé de provoquer un scandale, parce qu'il lui semblait maintenant évident que Lupin participait à des réunions "interdites" et que même Dumbledore était au courant. Le sourire de Moony était menacé par un terrible mensonge et Padfoot n'avait pas pu le supporter.

"Sirius a trahi la confiance de Moony et le coup a été rude pour l'un comme pour l'autre. Même Peter et moi, on n'avait pas compris pourquoi Sirius avait fait ça, et il s'est éloigné de nous trois, ravagé par sa culpabilité. On ne le voyait que pour les cours. Il mangeait tout seul et ne revenait jamais à la tour de Gryffondor quand on y était, même pour dormir. Remus fixait son lit vide sans rien dire. Il aurait voulu qu'on lui explique. Que Sirius se contente de lui demander pardon lui aurait même suffit. Je lui avais raconté comment les Black avaient traité leur fils aîné et, une fois la colère des premiers jours passée, Remus ne pensait plus qu'à parler à Sirius pour mettre les choses au point. Rien ne pouvait lui faire oublier tout ce que Sirius avait fait pour lui dans le passé et avec quelle sincérité il avait toujours été là pour lui dans les mauvais moments. Il ne demandait qu'une explication, mais Sirius était inapprochable. Et souvent introuvable."

Padfoot avait subtilisé la Carte du Maraudeur et, pendant plusieurs jours, aucun de ses amis n'avait été en mesure de deviner où il se cachait. C'était Moony qui avait pensé à la Cabane Hurlante, et lui aussi qui avait insisté pour que les autres le laissent y aller seul.

"Remus a compris où Sirius se trouvait et, quand il l'a finalement rejoint et lui a dit qu'il lui pardonnerait n'importe quoi, Sirius s'est mis à pleurer."

C'était Padfoot lui-même qui le lui avait raconté un peu plus tard. Quand il était entré dans la vieille maison, Moony lui avait de nouveau souri, et Sirius avait définitivement tombé le masque.

Il avait pleuré dans les bras de Remus. Il avait pleuré sur sa mère, sur l'affection qu'il n'avait jamais reçue, sur les amis qu'il avait cru avoir perdus. Il avait pleuré sur la confiance trahie et l'amour à sens unique.

Il avait pleuré parce qu'il avait failli entacher l'innocence de son ange.

"Après ça, le lien qui nous unissait tous les quatre s'est renoué et tout est redevenu normal. Mais l'épine n'a jamais été extraite du coeur de Sirius et maintenant la blessure s'est remise à saigner."

Pendant toute la durée de ce long discours, James n'avait pas posé une seule fois les yeux sur Lily. La petite fée devinait qu'il avait passé pas mal de détails sous silence, mais elle comprenait aussi qu'il ne lui donnerait pas d'autre explication. Elle ne se souvenait pas avoir jamais vu Potter avec une expression aussi sérieuse, et ce fut comme si la souffrance causée par cette amitié qui avait failli se briser atteignait aussi son propre coeur. La douleur de celui qui se sent trahi, le désespoir du coupable, la tristesse de ceux qui assistent aux évènements sans pouvoir intervenir... Tous ces sentiments, elle ne se sentait pas digne d'en entendre parler. Des souvenirs comme ceux-là sont trop délicats pour être partagés.

"Donc Black a gardé de cette histoire la peur de perdre son ami. C'est bien ça que représente l'Épouvantard ?"

James se tourna enfin vers elle et, bien qu'il ait toujours l'apparence d'un hibou, Lily crut lire de la colère dans ses yeux - de la colère, et la frustration de ne pas pouvoir aider ces deux personnes pour qui il avait tant d'affection.

"Sirius sait que Remus l'a pardonné. Mais, parfois, régler ses comptes avec soi-même est trop difficile. Sirius n'a pas peur de perdre l'amitié de Remus. Il a peur d'avoir sali son ange."

La petite fée n'émit aucun commentaire. Elle avait l'impression que Potter avait parlé pour lui-même plus que pour elle, et elle savait qu'elle ne pouvait pas s'immiscer encore plus dans une histoire dont elle avait déjà été une spectatrice imprévue.

Son regard se posa de nouveau sur les deux garçons qui se faisaient face à quelques mètres de là. Black était tombé à genoux et sa silhouette recroquevillée paraissait terriblement petite à côté de l'Épouvantard qui, très droit, le dominait de toute sa taille, menaçant comme un bourreau devant un condamné.

Lily étouffa un cri quand les mains tachées de sang touchèrent le corps tremblant de Sirius, mais les ailes du hibou, qui enserraient toujours solidement ses épaules, l'empêchèrent de voler vers la créature pour la combattre et la détruire.

"Potter !" s'exclama-t-elle, incrédule. "On ne peut pas rester là à regarder, sinon Black finira par devenir fou."

"Ce n'est pas à nous d'intervenir. Personne ne peut effacer sa culpabilité, Lily. Personne d'autre que lui ne peut lutter contre les fantômes de sa mémoire. Moi... je ne peux rien faire."

La petite fée cessa de s'agiter pour se libérer et, encore une fois, s'étonna de l'expression qu'elle vit sur le visage de Potter. Tout comme Black se sentait coupable d'avoir trahi Remus, lui se sentait coupable de ne pas avoir pu les aider. Et aucun des deux ne se souciait de cacher ces faiblesses.

Peut-être commençait-elle à entrevoir ce que Remus avait découvert en eux – un trait de caractère extraordinaire qui se cachait derrière leurs masques d'arrogance et de prétention.

Le hibou relâcha son étreinte mais elle ne bougea pas et concentra son attention sur les deux garçons. L'Épouvantard-Remus s'était agenouillé devant sa victime, dont il avait attrapé les poignets et écarté les mains du visage pour l'obliger à croiser le regard de l'ami qu'il avait trahi.

Black pleurait.

Lily vit Potter se tendre et comprit que, malgré ce qu'il disait, le hibou s'imposait un effort énorme pour ne pas se précipiter aux côtés de son ami et le libérer de cette torture.

"James..."

Elle ne se rendit pas compte qu'elle l'avait appelé par son prénom. Elle serra ses plumes dans une tentative maladroite de le réconforter mais elle ne sut même pas s'il en était conscient.

Black libéra une de ses mains de l'emprise de l'Épouvantard et la posa doucement sur la joue de Remus, la caressant comme pour essuyer les larmes rouges.

Il sourit, et Lily et James retinrent leur souffle.

"Même si tu m'as pardonné, moi je n'y arrive pas. Mais cette nuit où tu es venu me voir, tu as dit que tu avais besoin de moi. Malgré ce que j'avais fait, tu as dit que tu ne supporterais pas de me perdre, et je ne peux pas te décevoir une deuxième fois. Je ne te laisserai pas pleurer encore. Je tiens beaucoup à toi, Remus."

Sa voix tremblait, mais ses traits restaient fermes, et ses yeux ne quittèrent pas un instant l'incarnation de son tourment.

La main de Sirius s'éloigna de la joue de Moony et, d'un geste lent et pondéré, ramassa sa baguette

"Riddikulus !" cria-t-il avec une assurance retrouvée, et Remus se transforma soudain en une adorable peluche de lui-même, avec une queue et des oreilles de loup et un gros livre sous le bras.

Lily battit des paupières, perplexe, mais ne put retenir un sourire amusé. James aussi se détendit et aurait certainement souri de soulagement si son bec le lui avait permis.

"Eh !" appela-t-il ensuite en courant vers son ami, qui s'était remis debout juste après la disparition de l'Épouvantard. "Tu avais l'intention de nous laisser nous inquiéter encore longtemps ?"

"Est-ce que par hasard tu aurais douté de moi ?" répondit Sirius, les lèvres plissées en un sourire ému.

James secoua la tête et baissa la voix pour que Lily ne l'entende pas.

"Si tu avais disparu, tu aurais de nouveau abandonné Moony. Et, pour toi, cette idée est plus forte que n'importe quelle peur."

Le regard de Sirius s'attendrit, mais tout de suite après il baissa la tête, gêné, et rangea sa baguette.

"Alors, on y va ?" demanda-t-il aux deux autres un instant plus tard.

Lily se mit à voler, hochant simplement la tête. Elle ne tenait pas à trop attirer l'attention de Black sur sa présence importune.

Mais Sirius ne lui posa aucune question.

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Notes de la traductrice:

J'espère qu'il ne reste pas de phrase mal tournée,
de répétition et/ou de faute de frappe ou d'orthographe.
D'habitude, je relis tout au moins trois fois, mais là je n'ai pas le temps
de relire plus d'une fois, donc... toutes mes excuses si quelque chose cloche.

Je ne sais pas quand je pourrai faire les réponses aux reviews,
mais je le ferai, c'est promis. J'aime dialoguer avec vous.

A la semaine prochaine pour la troisième et dernière partie de ce conte.