Il était une fois
Ecrit par Akari (alias Florian) - Traduit par Cybèle Adam
Disclaimer:
Les personnages n'appartiennent ni à l'auteur
de cette fic ni à sa traductrice
mais, comme chacun sait, à
Mrs J.K. Rowling. Et les contes de fées
ne sont, bien
sûr, pas à nous non plus. En conséquence, il est
évident que
cette histoire ne rapporte pas le moindre
centime à Akari ni à Cybèle... n'est-ce pas ?
Pour ce chapitre: Blanche-Neige et les sept nains
et Hansel et Gretel
sont des contes des frères
Grimm.
° ° °
Notes de la traductrice:
Comme les autres fics que j'ai traduites
précédemment,
la version originale (italienne) de
cette histoire a été publiée sur
Akari's
World, le site de l'auteur (voir le lien sur ma page "bio")
Titre
original: C'era una volta.
J'avais oublié de le signaler pour le prologue
mais, comme Akari,
je garde les noms anglais, donc les surnoms des
Maraudeurs sont
Padfoot (Sirius), Moony (Remus), Prongs (James) et
Wormtail (Peter),
et celui qu'ils donnent à Severus Snape
(enfin, Rogue) est Snivellus.
Je publie ce chapitre un peu en avance parce que
demain, je ne serai pas là.
Et, bien sûr, j'ai pensé
que vous préféreriez l'avoir un jour à l'avance
plutôt qu'un jour en retard.
°
° ° °
Chapitre 6 - Blanche-Neige / Hansel et Gretel (première partie)
La traversée du portail ne dura que quelques secondes. L'intensité de la lumière diminua et, encore partiellement aveuglé, James tomba sur le sol avec un bruit sourd. Péniblement, il se remit debout, puis frotta vigoureusement son bras douloureux tandis que sa vue revenait peu à peu à la normale. Ce ne fut qu'après avoir jeté un coup d'oeil autour de lui et remarqué qu'il se trouvait de nouveau près d'une forêt que l'évidence le frappa.
Debout ? Mal au bras ?
James baissa immédiatement les yeux et se regarda de haut en bas. Pas de doute, il avait retrouvé forme humaine.
Il fixa d'abord un regard encore incrédule sur ses bras et ses mains sans plumes, souleva une jambe qui ne ressemblait plus à une patte et, finalement, tâta soigneusement son visage sans y trouver la moindre trace de bec.
Oui, il était bien redevenu lui-même, pensa-t-il avec soulagement. Soulagement qui se transforma vite en euphorie quand il observa sa tenue avec plus d'attention. Robe bleu clair, baguette attachée à la ceinture, manteau bleu foncé qui l'enveloppait élégamment, chapeau pointu à large bord mais sans plume pour en orner les côtés (de fait, des plumes, il en avait déjà eu bien assez !)...
"Moony, tu es génial !" s'exclama-t-il à haute voix.
Si son ami s'était trouvé là à côté de lui, il l'aurait serré dans ses bras avec joie. Ça n'aurait certainement pas plu à Sirius, mais James aurait volontiers risqué sa vie pour remercier l'artisan de son futur bonheur amoureux. Car, s'il était le sorcier charmant, il ne faisait aucun doute que Lily serait sa princesse et qu'il lui faudrait la sauver d'un méchant ravisseur ou d'un enchantement maléfique. Alors elle se rendrait compte qu'elle pouvait lui accorder toute confiance, elle se jetterait à son cou et l'embrasserait sur les lèvres pour lui prouver sa reconnaissance.
Bon, connaissant Lily, il savait bien qu'une telle chose ne se produirait pas même au bout d'un million d'années mais, s'il parvenait à lui arracher ne serait-ce qu'un simple merci, ses chances d'obtenir un rendez-vous avec elle dépasseraient enfin les probabilités que Snivellus se lave les cheveux.
Tout impatient d'aller secourir sa princesse, James avança à grands pas vers la forêt... sans voir l'obstacle qui se trouvait sur son chemin. Il chuta donc violemment, étouffant un juron.
"Qu'est-ce que c'est que ce truc !" s'écria-t-il, très énervé, en ramassant un long morceau de bois blanc à moitié enfui dans une touffe d'herbe.
Il se releva et, voyant l'objet entier, il comprit qu'il avait désormais une deuxième raison de remercier Remus dès qu'il le reverrait.
"Un balai... Moony pense à tout, c'est vraiment l'homme idéal !" s'exclama-t-il en riant à l'idée de la réaction très prévisible qu'aurait Sirius s'il pouvait l'entendre.
Sans cesser de sourire, il enfourcha le balai et, d'une manœuvre digne du meilleur joueur que l'équipe de Quidditch de Gryffondor ait jamais compté dans ses rangs, le conduisit dans les profondeurs de la forêt en se disant que, côté décor et éléments de base, les contes moldus manquaient vraiment d'originalité. Il était donc tout à fait convaincu que Lily s'était trouvée séquestrée de quelque obscure façon par l'ignoble Snivellus et que Padfoot et Moony le rejoindraient bientôt pour l'aider dans sa quête... à condition que Moony n'ait pas décidé de rester en tête à tête avec Padfoot dans quelque cabane abandonnée au milieu des bois. Étant donné son comportement dans l'histoire précédente, l'éventualité que Remus ait un faible pour Sirius était en train de devenir plus qu'un simple soupçon dans l'esprit observateur de James, qui n'aurait donc pas été surpris de voir ses amis à nouveau en couple dans ce nouveau conte. Découvrir les fantasmes de Moony se révélait plus intéressant que prévu, et James ne put s'empêcher de sourire en imaginant l'expression stupide qui apparaîtrait sur le visage de Sirius quand il lui apprendrait que ses sentiments pourraient très bien être réciproques.
Penché en avant pour gagner de la vitesse, il vola adroitement entre les arbres. Il était non seulement impatient de trouver Lily, mais aussi de s'assurer qu'il avait raison au sujet de Remus. Il était justement en train de réfléchir au moyen d'aborder la question quand il lui sembla entendre des voix enfantines qui l'appelaient avec animation.
Il freina brusquement et regarda d'un air perplexe le sentier désert. Aurait-il rêvé ? C'est alors qu'il vit deux très petits personnages arriver vers lui en courant à perdre haleine. Et quand, à bout de souffle, ils s'arrêtèrent enfin, James reconnu avec stupeur les traits des deux enfants.
- Padfoot ! Moony !
Il descendit immédiatement de son balai, qu'il laissa tomber par terre, et rejoignit ses amis, son incrédulité augmentant à chaque pas. Il s'agissait bien de Sirius et Remus, en version "réduite". Ils portaient tous les deux une veste verte, un pantalon blanc dont le bas disparaissait sous des bottes de cuir et un drôle de chapeau, assorti à la veste, qui pendait d'un côté de la tête. Ils atteignaient à peine la hauteur de la taille de James et, quand les deux petits garçons levèrent les yeux pour mieux voir leur ami, Prongs nota aussi que leurs visages enfantins comportaient en plus des oreilles pointues.
"Enfin, tu t'es arrêté !" soupira Sirius quand il eut repris son souffle. "On n'en pouvait plus, à force de courir derrière toi !"
'Vous êtes quoi, exactement ?" demanda James, la tête penchée et une main caressant son menton en un geste perplexe.
"Des petits frères elfes", répondit Remus, tandis que Sirius remettait de l'ordre dans ses cheveux. "On était censés être des nains, mais j'ai pensé que ça ne plairait pas à Padfoot."
"Des nains ?" répéta James en relevant la tête, les yeux écarquillés, n'osant croire à ce qu'il venait d'entendre. "Vous voulez dire que ce conte, c'est Blanche-Neige et les sept nains ?"
"Pardon: Blanche-Neige et les deux elfes des bois", précisa Sirius en croisant les bras. "Je refuse d'être associé à un nain ou à une créature comme Kreacher !"
"Les elfes de maison ne sont pas tous aussi odieux que Kreacher, Padfoot", lui fit remarquer Remus avec un petit sourire.
Sirius lui rendit son sourire mais James l'empêcha de savourer ce moment béni en le poussant de côté pour serrer Moony dans ses bras avec grand enthousiasme.
"Moony, tu es absolument merveilleux !"
Remus écarquilla les yeux de surprise et, avant même de se rendre compte qu'il avait du mal à respirer tant James le serrait fort, il vit Sirius fondre sur leur ami pour lui pincer la jambe.
"Padfoot !" cria James avec une grimace de douleur.
Sirius lâcha prise.
"TU FAIS QUOI, LÀ ?"
La voix de Sirius était plutôt calme mais parut terriblement menaçante à James qui, après toutes ces années, connaissait parfaitement chaque nuance des humeurs de son meilleur ami.
"Je remercie Remus. L'histoire de Blanche-Neige est le seul conte moldu que je connaisse et, puisque je suis le sorcier charmant, je devrai réveiller ma princesse avec un baiser. Enfin je vais pouvoir embrasser Lily, et c'est grâce à Moony !"
Sirius et Remus échangèrent un sourire amusé, mais James était trop pris par son rêve éveillé pour s'en apercevoir. Finalement, Remus s'inclina en une imitation de salut respectueux et indiqua un chemin entre les arbres.
"Notre princesse gît sans vie après avoir mangé de la citrouille empoisonnée. Peux-tu nous suivre à l'endroit où elle repose ? Même morte, elle est tellement belle que nous n'avons pas pu nous résoudre à l'enterrer."
"Comme tu veux, mon ami", récita Prongs en s'inclinant à son tour, et quelques instants plus tard ils s'enfonçaient tous les trois dans les profondeurs de la forêt.
Remus marchait en tête, James et Sirius le suivant à quelques pas de distance.
"Tu n'étais pas obligé de me pincer, Padfoot !" se plaignit le jeune Potter, certain que Remus était trop loin devant pour l'entendre.
"Tu as pris Moony dans tes bras !" répliqua Sirius, toujours fâché.
"Allez, tu n'es quand même pas réellement jaloux ! Je te rappelle que tu es comme un frère pour moi et que je ne te ferais jamais de mal. En plus, je suis amoureux de Lily alors, aussi mignon que soit Remus, il ne m'intéresse absolument pas de cette façon."
Sirius ne répondit pas et continua à marcher tête baissée, la relevant seulement de temps en temps pour jeter un coup d'oeil furtif à l'objet de son amour.
"Je crois que tu es juste fâché contre toi-même", reprit James, "parce que tu aimerais bien prendre Moony dans tes bras aussi mais que tu n'oses pas. On ne dirait pas que tu es un Gryffondor, tu sais ? Si j'étais toi, je n'attendrais pas la fin de la septième année. J'irais le voir tout de suite et je lui dirais ce que je ressens. Tu pourrais très bien avoir une bonne surprise, tu sais ?"
"Ouais, c'est ça !" marmonna Sirius en enfonçant les mains dans ses poches. "Remus ne pourra jamais me voir autrement que comme un ami !"
Prongs secoua la tête, agacé, mais, avant qu'il puisse rétorquer quoi que ce soit à l'évidente idiotie de Padfoot, une chose très étrange, située à sa droite, attira son attention.
"Qu'est-ce que c'est que ça ?"
Remus se tourna dans la direction indiquée par son ami mais James s'était déjà précipité, courant entre les arbres, Sirius sur les talons.
"Attendez !" appela-t-il. "Si on s'éloigne du sentier, on risque de ne pas arriver à retrouver le chemin !"
Mais les deux autres étaient déjà trop loin. Remus ne put que se précipiter à leur suite, en soupirant d'agacement, pour ne pas les perdre de vue.
Quand il les rejoignit enfin dans une vaste clairière, il comprit la raison de leur curiosité et, surtout, de leur émerveillement. Au milieu de cette étendue d'herbe se dressait une petite maison - non pas la classique cabane d'un berger ou d'un garde-chasse, mais une maison aux murs de massepain, de Chocogrenouilles et de plumes en sucre.
"C'est... c'est pas possible !" balbutia Remus. "J'ai dû mélanger les contes..."
Sans l'écouter, Sirius et James coururent voir d'encore plus près cet endroit invitant, une expression gourmande sur le visage et les yeux brillants d'avidité.
"NON ! ATTENDEZ !" hurla Moony, mais il était déjà trop tard.
Dès que les deux garçons se furent suffisamment approchés de la maison, de longs tentacules en réglisse surgirent hors des murs et s'enroulèrent autour de leurs poignets et de leur taille, les attirant vers le bâtiment.
Remus pointa immédiatement sa baguette mais, au même instant, une voix rauque lança un Expelliarmus et il se retrouva avec la main désespérément vide.
Il tourna la tête dans la direction d'où était venue la voix et distingua, près de la porte de cette étrange maison, une silhouette encapuchonnée qui tenait la baguette arrachée à son adversaire.
Remus retint son souffle, cherchant un moyen de libérer ses amis pris au piège contre les parois de massepain et de chocolat. Mais l'inconnu éclata d'un rire grossier et lui ordonna de se rendre, déclarant que ces deux infortunés étaient désormais en son pouvoir. Puis il fit glisser le capuchon sur ses épaules et les trois garçons stupéfaits virent apparaître le visage familier de Regulus Black.
"Moony, ne me dis pas que c'est lui la méchante sorcière ?"
James éclata de rire, bientôt imité par Sirius, qui hocha vigoureusement la tête pour exprimer toute son approbation.
"Je dois reconnaître que mon frère est parfait pour ce rôle !"
Remus, embarrassé, marmonna quelques mots indistincts et Regulus, lassé d'être ainsi ignoré si peu respectueusement, agita sa baguette pour que les tentacules de réglisse se resserrent douloureusement autour de la taille et des poignets de ses deux prisonniers, les collant plus encore contre le mur.
Moony fit mine de se porter à leur secours mais le cadet des Black dirigea de nouveau la baguette vers lui, et il s'arrêta net.
"Je ne ferais pas ça, si j'étais toi. Maintenant tiens-toi tranquille si tu veux que tes amis restent sains et saufs."
"Moony !" cria Padfoot.
Il essaya de se libérer, mais les tentacules se resserrèrent encore, l'attirant avec James à travers les parois de consistance très molle qui ne tardèrent pas à les engloutir tous les deux.
"Moony !" hurla encore Sirius, et le regard inquiet de Remus fut la dernière chose qu'il vit avant de disparaître dans l'obscurité du mur et de se retrouver à l'intérieur de la maison.
Quand ses yeux furent de nouveau capables de distinguer quelque chose, Sirius s'aperçut qu'il se trouvait dans un endroit assez exigu, entouré de barreaux épais et menaçants.
"C'est une cellule", constata James. "Et on n'a plus de baguettes..."
Le petit elfe porta machinalement la main à sa ceinture. Il ne rencontra que de l'air et laissa échapper un juron.
"Zut ! Comment on va faire pour sortir de là ? Et où est Remus ?"
Prongs détacha une plume en sucre de la paroi, et le morceau manquant fut aussitôt remplacé par une autre confiserie.
"Les murs se reconstituent indéfiniment, donc il est inutile de les manger", remarqua-t-il ensuite. "Je crois que la meilleure chose à faire est d'attendre que Moony nous trouve. Je ne me souviens pas qu'il arrive quelque chose de ce genre dans Blanche-Neige, alors il est le seul à savoir ce qui va se passer."
"Si Regulus ose lui faire du mal, je..."
"Padfoot, c'est un loup-garou. Il est beaucoup plus fort que nous, il s'en sortira."
"Oui, mais il est beaucoup trop gentil et puis, maintenant, il ressemble à un enfant. Comment il fera pour nous libérer ?"
"Il ne pourra pas, en effet."
Regulus s'approcha des barreaux de la cellule et fixa sur ses prisonniers un regard de feinte commisération.
"Où est Remus ?"
"J'ai besoin de deux garçons jeunes et forts pour mon repas. Le troisième est un peu chétif à mon goût, alors j'ai décidé qu'il s'occuperait des tâches domestiques. Bien entendu, il faudra que vous engraissiez un peu, mais je sais que vous ne me ferez pas attendre longtemps: chacune des confiseries qui composent cette maison vous fera prendre deux kilos à la fois."
James cracha immédiatement la plume en sucre qu'il était en train de sucer et tâta son tour de taille avec inquiétude.
"Oh, ne t'en fais pas", dit Regulus en éclatant d'un rire mauvais. "Tôt ou tard, vous aurez envie de manger - et moi, je suis très patient..."
Il quitta la pièce sans cesser de ricaner, claquant la porte derrière lui.
"Qu'est-ce qu'on fait ?"
La voix de Prongs avait perdu le ton assuré et maîtrisé qu'elle avait un peu plus tôt.
"Je sais déjà que je ne tiendrai pas longtemps: rien que de voir toutes ces bonnes choses me met l'eau à la bouche..."
"Pense à Evans amoureuse d'un autre et tu verras que ça te coupera l'appétit..."
"C'est à ça que tu penses, Padfoot ?"
Sirius s'adossa aux barreaux et leva les yeux vers le plafond, l'air troublé.
"Tous les jours", dit-il simplement. "Et cacher mes sentiments devient de plus en plus difficile."
"Dis-le-lui."
James s'assit à côté de son ami et lui posa une main sur l'épaule, la serrant un peu en un geste qui se voulait réconfortant.
"Tu n'as pas remarqué que, dans ces contes, Moony a toujours imaginé que lui et toi..."
"Padfoot ! Prongs !"
Un chuchotement pressé interrompit les révélations du sorcier charmant, et les deux prisonniers se tournèrent en même temps vers la source de cet appel.
"Moony !", s'exclama Sirius.
Voir enfin son ami le soulagea d'un grand poids.
Remus s'approcha de la cellule et s'agrippa aux barreaux, le visage illuminé d'un sourire de joie et de soulagement.
"Je suis content que vous alliez bien. J'étais tellement inquiet quand je vous ai vus disparaître à l'intérieur de la maison !"
"Où est Regulus ?" demanda James en jetant un coup d'oeil soupçonneux au delà de l'endroit où se tenait le petit elfe.
"Il est en train de préparer de la Bièraubeurre grossissante pour vous. Il veut vous faire engraisser pour pouvoir vous manger."
"Oui, il nous a déjà fait part de ses intentions", répondit Sirius, sarcastique. "Mais toi, tu vas bien ? Il ne t'a rien fait ?"
Remus répondit d'un sourire et, glissant une main entre les barreaux, effleura légèrement le bras de son ami pour le remercier de sa sollicitude.
"Rien. À part m'obliger à laver ses chaussettes. Maintenant, je suis censé faire la vaisselle, mais les assiettes et les couverts ont eu la gentillesse de décider de se laver tout seuls pour me permettre de me faufiler ici. Même les objets de cette maison ne supportent plus tous les problèmes que crée leur maître..."
Sirius posa la main sur celle de Remus et, voyant que celui-ci ne retirait pas la sienne, s'autorisa à la serrer plus fort. Geste que Remus imita aussitôt.
"Il faut qu'on sorte d'ici au plus vite. Tu sais où il a caché nos baguettes ?"
Moony secoua la tête.
"Je n'en ai aucune idée. Je les ai cherchées, mais il a dû les enfermer dans le débarras. Les balais ont trop peur; ils n'ont pas voulu m'aider."
"Je n'aurais jamais cru dire ça un jour, mais là je regrette vraiment de ne plus être un hibou !" se lamenta James en regardant tristement la plume en sucre qu'il avait jetée à terre. "Je pourrais me transformer en Prongs, mais je ne crois pas qu'il soit possible de casser ces barreaux à coup de bois de cerf. Et Padfoot ne pourrait pas faire grand-chose non plus, vu sa taille actuelle... Si Wormtail était là, il pourrait sortir et t'aider à chercher les baguettes, mais..."
"J'ai trouvé !"
Sirius lâcha la main de Remus et coupa brusquement la parole à son meilleur ami tout en plissant les lèvres en un drôle de sourire victorieux. Les deux autres n'eurent même pas le temps de lui demander ce qui lui passait par la tête: en un clin d'oeil, ils avaient déjà devant eux la forme canine de leur ami, ou plutôt une petite boule de poils noire qui se glissa facilement entre deux barreaux et sauta dans les bras de Remus.
"Mais bien sûr !" s'écria James. "Sirius a la taille d'un enfant, alors Padfoot est forcément un tout petit chien ! Très bonne idée, mon vieux !"
Mais aucun de ses deux amis ne semblaient prêter la moindre attention à ses paroles. Le petit chien s'était mis à lécher les lèvres, le visage et le nez de Remus tout en remuant vivement la queue, et Remus essayait de l'en empêcher – mais il riait quand même.
"Arrête, Padfoot ! Enfin, Paddy..." corrigea-t-il en pensant que ce diminutif serait plus adapté à la taille actuelle de l'Animagus. "Je sais que tu ne supportes pas de rester enfermé, mais maintenant tu es libre", ajouta-t-il tendrement, et son regard se fit plus doux tandis qu'il caressait le pelage soyeux, imaginant qu'il s'agissait de la chevelure lisse et noire dans laquelle il souhaitait pouvoir passer les doigts depuis des mois déjà.
Paddy jappa joyeusement au contact de cette main dont il sentait la chaleur à travers son pelage. Il donna encore un coup de langue sur le menton et les lèvres du garçon qu'il aimait en souhaitant qu'une espèce d'instinct canin incontrôlable pousse Remus à lui rendre la pareille.
"Paddy..." intervint James en insistant sur le nouveau surnom, "Quand tu auras fini de baver sur Moony comme un animal en chaleur, tu pourrais trouver un moyen de me faire sortir d'ici aussi ?"
Remus cessa immédiatement de caresser le petit chien et baissa la tête d'un air embarrassé tandis que Padfoot laissait échapper un petit aboiement frustré avant de se mettre à grogner contre celui qui venait d'interrompre ce moment de tendresse.
"Qu'est-ce que tu fais là, toi ?"
Moony sentit son coeur bondir de peur et se retourna lentement, sachant déjà qu'il allait voir la silhouette menaçante de Regulus se détacher dans l'encadrement de la porte.
"Où est passé l'autre elfe ?" cria le méchant sorcier.
En un éclair, il se trouva près de Remus, lui attrapa le bras et le poussa violemment contre les barres de fer. Moony s'écroula sur le sol en gémissant de douleur et Sirius se libéra de son étreinte pour se précipiter d'un bond sur Regulus, dont il mordit le mollet.
Même si sa forme de chiot l'avait aidé à sortir de sa prison, Sirius regretta l'habituelle taille imposante de Padfoot, car il ne parvint pas à empêcher Regulus de le saisir par le cou pour le jeter d'un geste brusque vers l'autre côté de la pièce.
"Maudit sac à puces, tu vas me le payer !"
La "méchante sorcière" brandit sa baguette.
"Cru..." commença-t-elle.
"Je ne te laisserai pas faire de mal à Sirius !" hurla Remus et, malgré l'évidente différence de taille et de poids, il se jeta sur leur ennemi pour lui assener un coup de poing à l'endroit où ça pouvait lui faire le plus mal.
Regulus pâlit et se plia en deux. Il avait laissé échapper sa baguette, que son adversaire ramassa promptement.
"Stupéfix !"
Aussitôt que Regulus fut figé et tombé à terre, les tiroirs du buffet qui se trouvait dans la pièce s'ouvrirent brusquement, libérant des fourchettes et des couteaux qui en jaillirent pour se planter dans le plancher autour de lui, bloquant ses vêtements au sol afin qu'il ne puisse pas bouger même quand il aurait repris connaissance.
"Merci, mes amis", leur dit Remus.
Puis il dirigea sa baguette vers la cellule et libéra James avant de se retourner au son d'une voix qui l'appelait d'un ton anxieux.
"Remus..."
°
° ° °
Notes de la traductrice:
Comme vous l'avez constaté, tout le monde
avait bien trouvé
les deux contes et deviné que
Remus accéderait au souhait de James
en lui donnant le rôle
du sorcier charmant.
Et maintenant, que va-t-il se passer ?
Rendez-vous
la semaine prochaine pour le savoir !
Merci de votre fidélité. Akari en est très touchée.
