Il était une fois

Ecrit par Akari (alias Florian) - Traduit par Cybèle Adam

Disclaimer:

Les personnages n'appartiennent ni à l'auteur de cette fic ni à sa traductrice
mais, comme chacun sait, à Mrs J.K. Rowling. Et les contes de fées
ne sont, bien sûr, pas à nous non plus. En conséquence, il est évident que
cette histoire ne rapporte pas le moindre centime à Akari ni à Cybèle... n'est-ce pas ?

Pour ce chapitre: Le Petit Chaperon Rouge est un conte des frères Grimm.

° ° °

Notes de la traductrice:

Comme les autres fics que j'ai traduites précédemment,
la version originale (italienne) de cette histoire a été publiée sur
Akari's World, le site de l'auteur (voir le lien sur ma page "bio")
Titre original:
C'era una volta.

J'avais oublié de le signaler pour le prologue mais, comme Akari,
je garde les noms anglais, donc les surnoms des Maraudeurs sont
Padfoot (Sirius), Moony (Remus), Prongs (James) et Wormtail (Peter),
et celui qu'ils donnent à Severus Snape (enfin, Rogue) est Snivellus.

° ° °

Message spécial:

Joyeux anniversaire, Zazo !

(Chapitre publié à l'avance pour l'occasion.)

°
° ° °

Chapitre 8 - Le Petit Chaperon Rouge

Sirius tomba de tout son poids sur quelque chose de très mou et de très élastique.

Il mit plusieurs secondes à reprendre pleinement conscience et à remarquer ce qui l'entourait. Il sauta ensuite du lit sur lequel il s'était retrouvé et, surpris, examina la petite chambre ensoleillée. Draps roses, rideaux à la fenêtre, fleurs fraîches sur le bureau... Indubitablement, c'était une chambre de fille.

L'Animagus leva les yeux au ciel et poussa un profond soupir avant de porter un regard résigné sur lui-même. Avisant l'ample jupe rouge qu'il portait, il se demanda si Moony n'éprouverait pas une sorte de plaisir sadique à l'imaginer habillé en fille. Puis il se dit qu'il exagérait un peu, car Remus ne pouvait certainement pas avoir de telles pensées à son sujet. Toutefois, il devait avouer qu'avoir de nouveau son petit loup préféré comme sorcier charmant ne lui déplairait pas du tout.

Il s'empressa de rejeter ces réflexions tout au fond de son coeur et sortit furtivement de la pièce, à la recherche de ses amis. Il entra dans un petit salon assez modestement meublé et se dirigea vers la porte d'entrée, mais une voix dans son dos l'arrêta à l'instant où il posait la main sur la poignée.

"Tu sors, ma chérie ?"

Sirius sursauta, mais il se retourna en s'efforçant de prendre une expression aussi naturelle que possible - intention qui fondit comme neige au soleil dès qu'il aperçut la personne qui l'avait appelé.

Snape lui sourit tendrement et, après s'être essuyé les mains sur le tablier rose qu'il portait, pinça affectueusement la joue d'un Padfoot muet de stupeur.

"Tu sais, tu devrais aller voir ta grand-mère, puisqu'elle est malade et ne peut pas se déplacer", reprit Snivellus d'un ton affreusement tendre. "J'étais justement en train de préparer quelque chose pour elle. Tu pourrais le lui apporter, non ?"

Sirius, toujours sous le choc de cette vision surréaliste, se trouva dans l'incapacité de formuler la moindre réponse cohérente. Mais Snape ne sembla pas s'en apercevoir et repartit vers la cuisine.

"Attends-moi ici, je vais chercher ça..."

L'Animagus ouvrit et referma la bouche plusieurs fois en tentant de se remettre de sa surprise, et la seule chose qu'il parvint à penser fut que, pour ce qu'il avait fait de Snivellus dans cette histoire, Moony méritait le titre de Meilleur Maraudeur. En voyant Blanche-Snape, il s'était déjà dit que son ami était génial, mais Moony s'était vraiment surpassé en donnant à leur ennemi le rôle d'une mère aimante. Ce côté effrayant du caractère de Remus était l'une des choses qui plaisaient le plus à Sirius, et il ricana à l'idée de l'expression affligée qu'afficherait certainement le vrai Snape s'il pouvait voir tout cela.

"Voilà, trésor..."

Snivellus s'approcha de nouveau et lui tendit un panier rempli de provisions et de flacons.

"J'ai préparé un repas pour ta grand-mère, et j'ai ajouté quelques potions pour son rhume. Si elle est trop faible pour se lever, elle ne peut pas arriver jusqu'à son chaudron, alors je me suis occupée de tout. A son âge, elle veut encore tout faire elle-même... Et pourtant les boutiques de potions sont si pratiques ! On y trouve tout ce qu'on veut, et parfois même à très bon prix... En tout cas, chérie, ne traverse pas la forêt pour aller chez ta grand-mère, sinon tu risques de rencontrer le terrible loup-garou qui..."

"Un loup-garou !" l'interrompit Sirius, soudain très intéressé. "Il y a un loup-garou dans la forêt ?"

"Oui, et il paraît qu'il est terrifiant: un monstre avec de grandes oreilles, un museau énorme, un pelage plein de puces et des dents jaunes très acérées."

Padfoot pensa que cette description correspondait plus à Snape lui-même qu'à son Remus transformé, mais il décida de laisser tomber ces divagations et de courir immédiatement à la recherche de Moony.

"Attends !" le rappela Snivellus quand il ouvrit la porte pour sortir. "Il fait encore frais dehors."

Et, sans un mot de plus, il prit un petit manteau à capuchon rouge, dont il enveloppa Sirius avant que celui-ci ait le temps de protester.

"Il faut que je me promène avec ça !" se plaignit Sirius en fixant d'un air horrifié le vêtement très voyant.

"Arrête de plaisanter. Je sais très bien que c'est ton manteau préféré", lui dit Snape en lui couvrant la tête avec le capuchon. "Voilà, comme ça c'est parfait. Maintenant, dis au revoir à ta maman !"

Et, avant que Sirius puisse saisir le véritable sens de ses paroles, Snivellus l'attira à lui pour lui planter un baiser sonore sur la joue.

"Allez, va voir ta grand-mère. Et, je t'en supplie, n'oublie pas que tu ne dois pas passer par la forêt !"

Quand Snape eut refermé la porte, Padfoot marcha comme un automate jusqu'à la fontaine la plus proche. Puis, d'un geste vif, il se mit la tête sous l'eau froide.

"Il m'a embrassé..." gémit-il en se frottant énergiquement la joue. "Ce visage qui n'appartient qu'à Moony a été profané sans pitié. Je comprends vraiment le dégoût de Prongs, du coup... et c'est une chance qu'il n'ait pas été là pour voir cette scène horrible. Je jure que Snivellus me payera ça quand je reviendrai..."

Ces élucubrations terminées, Sirius, finalement convaincu que seule une caresse de son Remus pourrait rendre à sa joue l'innocence perdue, sécha cheveux et capuchon d'un coup de baguette. Puis, en s'efforçant de chasser de son esprit le geste répugnant dont il avait été victime, il se précipita vers la forêt, bien décidé à retrouver son cher lycanthrope.

Il ne sut jamais si c'était le baiser de Snape ou le capuchon qui était en cause mais, en tout cas, après quelques minutes passées dans cet étrange endroit, Sirius commença à se dire qu'il avait sérieusement besoin d'un Guérisseur: il vit successivement le Professeur McGonagall, les cheveux dénoués et vêtue d'une frivole robe bleu ciel, courant derrière un lapin blanc qui semblait très pressé; Frank Longbottom, juché sur un balai blanc, cherchant désespérément la propriétaire d'une baguette de verre; sa cousine Andromeda entourée d'un groupe de cygnes blancs, puis Lucius Malfoy, Crabbe et Goyle près de trois maisons dont l'une était en paille, la deuxième en bois et la troisième en briques. Et, finalement, il suivit des yeux le vol acrobatique d'un Wormtail rieur (pas le vrai Peter, bien entendu, puisqu'il était resté en sécurité dans la bibliothèque de Poudlard) poursuivi par un grotesque Professeur Flitwick qui le menaçait avec le drôle de crochet remplaçant une de ses mains.

Sirius continua son chemin en se promettant de ne pas se laisser distraire dans sa recherche du "terrible" loup-garou; mais il avait beau tendre le cou et l'oreille, il ne parvint pas même à entrevoir la moindre silhouette familière ni à entendre le moindre grognement susceptible de provenir de son Moony.

Il se demanda alors en soupirant s'il y avait vraiment un loup-garou dans cette forêt ou s'il ne s'agissait que de l'invention de quelques mères désireuses de faire obéir leurs enfants. C'est alors qu'il aperçut une petite maison solitaire au bout du sentier. Supposant qu'il s'agissait de celle de la grand-mère à qui il devait rendre visite, il se hâta dans cette direction. Mais, quand il y entra, il la trouva plongée dans un profond silence. Ne sachant pas très bien qui ou quoi chercher, Sirius ouvrit précautionneusement l'une des portes intérieures et se retrouva dans une modeste chambre qui ne retint d'ailleurs que très peu son attention, car celle-ci était pleinement concentrée sur la personne assise sur le grand lit.

"Moony !"

"Padfoot !"

Sirius vola pratiquement aux côtés de Remus et, sans réfléchir, attrapa vivement les deux mains de son ami. Ses traits jusqu'alors contractés par l'inquiétude se détendirent instantanément en une expression de pur bonheur.

"Je te cherchais", dit l'Animagus sans détacher les yeux de ceux de son ami. "Dans quel conte on est, cette fois ?"

"Eh bien, étant donné ton aspect et le mien, je dirais que c'est Le Petit Chaperon Rouge..." répondit Remus en riant, et Sirius remarqua seulement à cet instant deux oreilles de loup sur sa tête.

"Et ce n'est pas tout", reprit Moony en montrant la queue qui avait poussé dans le bas de son dos.

Padfoot éclata de rire à son tour et passa une main dans la touffe de poils. Il sentit Remus frissonner inexplicablement à ce contact mais laissa courir ses doigts le long de cette magnifique queue de loup et retint son souffle quand il vit son ami fermer les yeux en laissant échapper un léger gémissement.

"Dommage que je ne puisse jamais faire ça quand tu te transformes", murmura-t-il doucement, et Moony fit un bond un arrière, effrayé à l'idée de l'effet que pourrait avoir sur lui la voix et les gestes de Sirius.

"Tu as vu Lily et James ?" demanda-t-il, essayant de changer de sujet et, surtout, de contrôler son souffle un peu trop court.

"Je croyais qu'ils étaient ici", répondit Sirius en secouant la tête tout en observant avec intérêt les réactions peu naturelles de son ami.

Jusque-là, il n'avait pu toucher le pelage de Moony que sous la forme de Padfoot, et ce qu'il éprouvait maintenant en tant qu'humain était très différent: les poils qui lui caressaient les doigts lui semblaient bien plus doux et plus chauds et, en un instant; il oublia complètement James, Evans, Poudlard et ce livre susceptible qui menaçait de les retenir à jamais prisonniers de ce petit monde. Sirius se surprit à penser que, du moment qu'il était avec Remus, peu lui importerait de ne pas repartir, et il serra un peu plus fort la queue de loup comme pour s'assurer qu'il ne s'en irait pas.

Remus aurait voulu que ce moment de grande intimité n'ait pas de fin, mais la crainte de laisser paraître trop de choses et l'appréhension de ce qu'il lui faudrait bientôt faire le poussèrent à écarter cette main qui le brûlait presque et à la prendre dans la sienne.

"Je n'ai vu que Snivellus", reprit Sirius en grimaçant. "Il m'a carrément embrassé..."

"Quoi !"

Remus bondit sur ses pieds, lâchant la main de Padfoot, qui remarqua avec stupeur une lueur étrange dans les yeux de son ami.

"Il a fait quoi !"

"Je suppose qu'il jouait le rôle de ma mère, et il m'a embrassé sur la joue. C'était horrible, crois-moi ! J'ai essayé de me laver avec de l'eau mais j'ai toujours l'impression d'être tout poisseux..."

Le jeune lycanthrope se détendit immédiatement et retourna s'asseoir à côté de Sirius, qui le regardait sans comprendre.

"Je suis désolé, c'est entièrement ma faute", dit le garçon aux cheveux clairs en évitant le regard de son ami. "Je ne pensais pas que mon imagination puisse être aussi nuisible. Il faut qu'on retourne tout de suite à Poudlard, comme ça ce sera fini et on n'en parlera plus."

Sirius obligea Remus à le regarder en plaçant doucement deux doigts sous son menton.

"Ce n'est pas du tout de ta faute. C'est James et moi qui sommes stupides. Toi, tu es venu nous rechercher, et on te doit des remerciements pour ça. Évidemment, tu aurais pu m'épargner le baiser de Snivellus, mais si ton inconscient t'a fait penser à lui pour le rôle de ma mère..."

Sirius s'interrompit brusquement. Remus battit des paupières, se demandant pourquoi son ami avait cessé de parler et s'était mis à fixer le vide avec une expression indéchiffrable.

Le garçon aux cheveux noirs semblait toujours sous le choc de ce qui s'était passé avec Snape, mais en réalité il était enfin en train de relier entre eux quelques faits sur lesquels il ne s'était encore jamais arrêté jusqu'à cet instant. Comme Prongs avait déjà essayé de le lui faire remarquer, c'était Remus qui, inconsciemment, attribuait les rôles dans ces histoires. Et, tout comme il avait exaucé le voeu de James en le faisant devenir sorcier charmant, il avait dû projeter ses propres souhaits sur le reste de la distribution. Sirius avait été Raiponce et Remus le sorcier qui venait à son secours; Remus avait été la princesse endormie et Sirius l'amoureux qui la réveille d'un baiser... Pourquoi Moony l'avait-il toujours choisi, lui ? Se pouvait-il que...

"Sirius, il faut qu'on avance, sinon on ne sortira jamais de ce conte."

Ramené d'un seul coup à la réalité, Padfoot regarda son ami d'air égaré, toujours incertain du bien fondé de son raisonnement.

"Dans cette histoire, le Petit Chaperon Rouge - ça doit être toi - arrive chez sa grand-mère. Mais le loup l'a déjà dévorée et..."

"Tu as dévoré la grand-mère !"

Remus donna un grand coup derrière la tête de Sirius avant de reprendre ses explications.

"Donc, le loup dévore la grand-mère - quand moi je me suis retrouvé ici, il n'y avait déjà plus personne - et il attend le Petit Chaperon Rouge. Il met le bonnet et la chemise de nuit de la veille femme..."

"Tu n'as pas de bonnet..."

"C'est un détail, Padfoot ! Le Petit Chaperon Rouge arrive..."

"Mais c'est pas juste ! Moi, j'ai dû mettre ce manteau ridicule !"

"Sirius, si tu ne veux pas garder ce truc pour toujours, tais-toi et écoute-moi ! Sinon je te jure que, quand on sera rentré, je t'achèterai une muselière !"

"Mais je veux te voir avec un bonnet de nuit !"

"Le Petit Chaperon Rouge voit qu'il y a quelqu'un dans le lit et croit que c'est sa grand-mère... Oui, même sans le bonnet, Padfoot ! J'ai décidé que le Petit Chaperon Rouge était une petite fille très myope, d'accord ?"

"Moi, je dirais très stupide", commenta Sirius en faisant la moue.

Remus l'ignora.

"A ce moment-là, le Petit Chaperon Rouge, malgré sa myopie, remarque quelque chose de bizarre... Et maintenant répète ce que je te dis: 'Grand-mère, comme tu as de grandes oreilles !' "

"Tu vois bien que tu aurais dû mettre le bonnet !"

"Padfoot !"

"OK, OK", capitula Sirius en levant les mains. "Il vaut mieux que j'arrête avant que tu m'achètes aussi une laisse."

"En effet", marmonna Moony. "Nous disions donc: 'Grand-mère, comme tu as de grandes oreilles !', puis 'Grand-mère, comme tu as de grands yeux !' et enfin 'Grand-mère, comme tu as une grande bouche !' C'est clair ?"

Sirius sourit, et les battements du coeur de Remus s'accélérèrent quand il vit son ami s'approcher dangereusement. Le garçon aux cheveux noirs caressa légèrement les oreilles de loup et Remus retint son souffle en priant pour que Sirius ne voie pas à quel point il était troublé, ni qu'il avait la chair de poule.

"Grand-mère, comme tu as de grandes oreilles !" dit Sirius à voix basse.

Remus renonça à tenter de calmer les battements effrénés de son coeur.

"C'est... c'est pour mieux t'entendre, mon enfant..."

"Grand-mère, comme tu as de grands yeux !" poursuivit Sirius, et Remus frissonna quand il sentit la main de son ami descendre sur son front puis s'arrêter sur ses paupières mi-closes.

"C'est pour mieux te voir, mon enfant..."

"Grand-mère, comme tu as une grande bouche !"

Les doigts de Sirius effleurèrent les lèvres de Moony, qui rouvrit les yeux, laissant son regard se refléter dans les beaux iris gris qui le tourmentaient depuis plus d'un an maintenant.

"Pardonne-moi, Sirius..." chuchota-t-il.

Puis, sans lui laisser le temps de comprendre ce qu'il était censé pardonner, il posa les deux mains sur ses épaules et le poussa sur le lit, le forçant à s'étendre complètement sous lui.

"Moony..."

Le souffle manqua à Sirius quand il vit le visage de Remus si proche du sien et sentit son corps se serrer contre lui.

"Le loup dévore le Petit Chaperon Rouge..." continua Remus en se penchant sur l'oreille de sa proie. "Et je ne vois qu'un seul moyen de te dévorer..."

Ayant d'abord mordillé sensuellement le lobe de l'oreille, il se jeta finalement sur les lèvres, réclamant ardemment leur contact.

Sirius écarquilla les yeux de surprise quand il sentit le souffle de son ami se mêler au sien et sa langue s'insinuer dans sa bouche, caressant la sienne avec gourmandise. Son cerveau s'embruma et, sans se préoccuper du fait que son coeur semblait sur le point d'exploser, il entoura de ses bras la taille du garçon toujours étendu sur lui tandis que sa langue taquinait et caressait la sienne avec la même impatience.

Remus gémit et continua à embrasser Sirius tant que l'air qui se trouvait dans ses poumons le lui permit. Puis il s'écarta légèrement, haletant, et fixa sur son visage enflammé des yeux où se lisait le doute mais, surtout, l'attente.

Padfoot fit glisser une main le long de son dos, remontant jusqu'à son cou, enfuit les doigts dans les cheveux châtains et attira Moony vers lui pour que leurs lèvres se joignent à nouveau. Désormais complètement absorbé par la chaleur de cette étreinte, Remus se serra plus fort contre Sirius, caressant d'une main le visage et les boucles sombres tout en lui passant son autre main sur la poitrine.

L'Animagus interrompit le baiser, mais sans lâcher prise et, après avoir léché le cou du lycanthrope, il profita de son trouble momentané pour renverser la situation: s'appuyant sur les coudes, il parvint à se soulever légèrement et, tenant toujours Remus par la taille, il le poussa sur les couvertures, inversant leurs positions.

"C'est pareil si le Petit Chaperon Rouge dévore le loup ?" demanda-t-il d'une voix à peine audible.

Et, sans attendre la réponse, il se pencha pour permettre à sa bouche d'atteindre de nouveau ce qu'elle brûlait de goûter: le cou, le visage et les lèvres entrouvertes de celui qu'il aimait.

° ° °

James referma lentement la porte, sans faire de bruit, puis s'appuya contre le battant et se laissa glisser à terre.

"Incroyable, ils y sont enfin arrivés !" s'exclama-t-il avec un soupir de soulagement. "Je me demandais combien de temps ils résisteraient encore avant de se sauter dessus de cette façon."

"Alors je suppose qu'on n'a plus besoin de ça..." murmura Lily, qui s'assit à côté de lui en indiquant du doigt un fusil qu'elle venait d'appuyer contre le mur.

"J'ai bien l'impression que non", répondit-il en ajustant son bonnet de nuit. "Ces deux-là se sont regardés dans les yeux sans rien faire pendant une année entière, et que Remus ait fait le premier pas me semble déjà miraculeux. Je crois que je lui payerai tout Honeydukes la prochaine fois qu'on ira à Pré-au-Lard, parce que Sirius va enfin cesser de m'impliquer dans ses histoires et de m'assommer avec ses discours interminables au sujet de son cher Remus..."

"Tu ne pourrais pas simplement dire que tu es content pour eux, Potter ?"

James croisa les bras derrière la tête et sourit d'une façon que Lily n'avait jamais remarquée.

"Je suis super-content pour eux, Evans. Découvrir que la personne que tu aimes partage tes sentiments, et qu'ils sont aussi forts que les tiens, ça doit être extraordinaire..."

La jeune fille baissa les yeux, embarrassée, mais Prongs ne parut pas s'en apercevoir.

"Qui sait, on verra peut-être un petit Mizar ou une petite Silvia... Eh, Evans, tu as déjà pensé au nom que tu aimerais donner à un éventuel futur enfant ?"

"Et toi, Potter ?"

Lily avait relevé les yeux et les tenait fixés sur ceux de James, pour une fois sans animosité ni reproche. Prongs comprit soudain beaucoup mieux pourquoi Padfoot avait l'air d'un parfait imbécile quand il se perdait dans le regard de son Moony...

"Eh bien, moi... J'aime bien Harry... C'est simple, c'est court et ça va avec mon nom..."

"Harry ? Oui, c'est vrai... J'aime beaucoup aussi."

Lily sourit et James pensa qu'il n'existait rien de plus beau au monde.

"Evans, tu..."

Mais il ne put finir sa phrase, car un nouveau cercle de lumière s'ouvrit sous eux. L'Animagus attrapa la main de sa compagne et, contre toute attente, Lily s'agrippa à son bras en se cachant le visage dans le creux de son épaule.

James oublia immédiatement Sirius, Remus et les futurs enfants prénommés Harry ou Mizar. La seule chose sur laquelle il parvint à se concentrer fut le parfum de Lily.

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Notes de la traductrice:

Et voilà, les contes sont finis...

Rendez-vous dans une semaine pour l'épilogue.
°toute triste à l'idée que ce sera la dernière fois°

Une petite review en attendant ?
Pour montrer que vous avez reconnu les contes
correspondant aux "visions" de Sirius, par exemple...