Il était une fois

Ecrit par Akari (alias Florian) - Traduit par Cybèle Adam

Disclaimer:

Les personnages n'appartiennent ni à l'auteur de cette fic ni à sa traductrice
mais, comme chacun sait, à Mrs J.K. Rowling. Et les contes de fées
ne sont, bien sûr, pas à nous non plus. En conséquence, il est évident que
cette histoire ne rapporte pas le moindre centime à Akari ni à Cybèle... n'est-ce pas ?

Contes auxquels il était fait allusion au chapitre précédent:
Alice au Pays des Merveilles (Lewis Carroll),
Cendrillon (Charles Perrault),
Les cygnes sauvages (Hans Christian Andersen),
Les trois petits cochons (auteur inconnu)
et
Peter Pan (J. M. Barrie).

° ° °

Notes de la traductrice:

Comme les autres fics que j'ai traduites précédemment,
la version originale (italienne) de cette histoire a été publiée sur
Akari's World, le site de l'auteur (voir le lien sur ma page "bio")
Titre original:
C'era una volta.

J'avais oublié de le signaler pour le prologue mais, comme Akari,
je garde les noms anglais, donc les surnoms des Maraudeurs sont
Padfoot (Sirius), Moony (Remus), Prongs (James) et Wormtail (Peter),
et celui qu'ils donnent à Severus Snape (enfin, Rogue) est Snivellus.

°
° ° °

Épilogue - ...et il vécurent heureux pendant très longtemps

Remus marchait rapidement dans les couloirs de Poudlard en direction de la tour de Gryffondor.

Le professeur Walker s'était montrée très satisfaite de son livre et l'avait même félicité en présence du professeur McGonagall et du professeur Flitwick, qui avaient déclaré avec fierté n'avoir jamais douté de la qualité du travail de Mr Lupin. En fait, Remus s'était senti coupable d'entendre des louanges qui auraient dû revenir à ses amis aussi, mais tout révéler aurait entraîné une punition, au moins pour James et Sirius qui étaient la cause de ces ennuis, alors il avait fini par décider de se taire, sachant que ses amis seraient quand même contents d'apprendre que son devoir d'Étude des Moldus avait rapporté 70 points à leur Maison.

L'affaire des contes était donc classée. Un autre problème tourmentait et agitait Remus sur le chemin du dortoir: Sirius.

Il ne savait pas ce qui s'était passé dans l'autre univers. Il se souvenait seulement du corps de Sirius pressé contre le sien, la bouche de son ami réclamant insatiablement ses baisers et une chaleur prévisible en bas du ventre qui avait emporté le peu de lucidité qu'il avait cru pouvoir garder. Puis il avait senti le vide sous lui et, en un instant, il s'était retrouvé dans le dortoir, sur le lit de Peter, avec non seulement Sirius mais aussi James et Lily plus ou moins étendus par-dessus lui. Tous trois s'étaient immédiatement écartés (ne serait-ce que pour lui permettre de respirer) et il avait alors remarqué le pauvre Wormtail recroquevillé d'épouvante au pied du lit.

Ayant repris contenance, Peter leur avait expliqué que, l'heure du couvre-feu étant venue, il avait dû quitter la bibliothèque et se retirer dans leur chambre avec le livre. Il les avait suivis toute la nuit (sauf une ou deux heures pendant lesquelles il s'était assoupi - mais Prongs doutait qu'il s'agisse seulement de deux heures...) jusqu'à ce que, le matin, le livre se décide à les renvoyer dans le monde réel.

S'apercevant de l'heure qu'il était, Remus avait sauté hors du lit en étouffant une exclamation de contrariété. Le professeur Walker l'attendait à 9h précises pour qu'il lui donne le livre. Comme il ne lui restait plus que dix minutes avant ce rendez-vous, il avait attrapé le volume encore ouvert sur le lit et s'était précipité hors de la pièce en marmonnant une excuse rapide.

Il n'avait pas regardé Sirius une seule fois.

Après ce qu'il avait osé faire à Padfoot pendant le dernier conte, il n'avait pas eu le courage de se tourner vers lui pour voir l'expression de son visage.

Et maintenant il était là, devant le portrait de la Grosse Dame, à songer avec angoisse au moyen d'affronter Sirius et, surtout, à la raison pour laquelle Sirius avait répondu à ses baisers de manière si passionnée.

Ce n'était pas un rêve. Il avait cru que Padfoot le repousserait violemment et, au contraire, son ami l'avait serré contre lui et impétueusement renversé sur les couvertures. Puis il avait senti sa langue s'insinuer, avide, entre ses lèvres.

Il savait bien qu'un simple ami ne l'aurait jamais regardé aussi intensément, mais il savait aussi qu'il ne devait pas se leurrer quant à la réelle signification de ce comportement qui, pour quelqu'un comme Sirius, aurait très bien pu n'être qu'instinctif.

Remus respira profondément dans l'espoir de calmer son agitation croissante mais, sentant la tension lui serrer la poitrine comme une morsure, il comprit qu'il n'existait qu'un seul moyen de résoudre définitivement cette affaire: parler à Padfoot.

Il était loin d'imaginer qu'une autre personne, au même moment, se trouvait aux prises avec les mêmes doutes et les mêmes craintes.

Quand le jeune lycanthrope était sorti en trombe de la pièce pour aller rejoindre le professeur Walker, Sirius était resté sur le lit, encore tout troublé de ce qui s'était passé pendant le dernier conte. Lily s'était mise à faire les cent pas dans la chambre, désespérée à l'idée que quelqu'un puisse la voir sortir du dortoir des garçons, et James avait proposé de l'accompagner avec la cape d'invisibilité, tout en la rassurant en disant que c'était samedi et que ses compagnes de chambre seraient sans doute encore endormies. Peter avait profité de ce moment de calme apparent pour sauter sous la douche et Sirius était resté seul, le regard perdu dans le vide, effleurant sans arrêt ses lèvres du bout des doigts. En revenant, James l'avait trouvé dans la même position et, tandis que Remus ruminait ses doutes et ses peurs devant l'entrée de la tour de Gryffondor, Sirius confiait toute sa perplexité à son ami de toujours.

"Padfoot, ça t'ennuierait de revenir dans le monde des vivants ?" dit Prongs en agitant une main devant les yeux de son ami.

"Moony..."

"Moony est parti en courant comme un fou pour aller voir le professeur Walker, tu n'as pas remarqué ?"

"Moony m'a embrassé..."

Sirius termina la phrase dans un filet de voix et Prongs feignit la surprise:

"Vraiment ? Oh, mais c'est une très bonne nouvelle ! Vous allez enfin être ensemble comme tu l'as toujours voulu ! Et maintenant, on va prendre le petit déjeuner ou tu préfères rester ici et attendre ton petit loup ?"

"Pourquoi il a fait ça, Prongs ?"

Cette fois, la surprise de James fut authentique.

"Quoi ! Comment ça, 'pourquoi il a fait ça' ! Il me semble que, quand une personne en embrasse une autre, c'est qu'elle lui plaît, non ?"

"Il devait me dévorer..."

"Pardon !"

"Il devait me dévorer, James, tu as bien entendu !"

Sirius descendit du lit, élevant soudain la voix, et James recula d'un pas.

"Il n'a fait ça que pour ce maudit conte de fées ! Il a dit un truc du genre 'le loup dévore le Petit Chaperon Rouge' et, comme il ne pouvait évidemment pas me manger réellement, il a fait ce qui s'en rapprochait le plus... Il ne m'a embrassé que pour qu'on puisse terminer le conte et sortir du livre, mais moi j'ai complètement perdu la tête quand je l'ai vu sur moi..."

Sirius s'écroula de nouveau sur le lit, comme vidé de ses forces, et James n'hésita pas à le frapper avec la première chose qui lui tomba sous la main, c'est-à-dire une pantoufle appartenant à Peter.

"Mais tu es complètement stupide ou quoi ! Primo, c'est Remus qui a choisi les histoires; secondo, c'est aussi Remus qui a décidé de leur déroulement et de la façon dont elles devaient se terminer; terzio, on ne peut pas embrasser de cette façon quelqu'un qu'on ne considère que comme un ami !"

"Mais tu nous as vus, alors ?"

"Oui, je vous ai vus, mais c'est pas ça l'important !" répliqua James, qui commençait à s'énerver sérieusement. "Sirius, réfléchis un peu: Remus t'a embrassé parce que c'est ce qu'il avait envie de faire, sinon tu n'aurais jamais joué le rôle du Petit Napperon Rouge (°) ou je-ne-sais-quel-autre-nom-tordu et Moony aurait trouvé un autre moyen de terminer le conte. S'il n'avait pas supporté l'idée de t'embrasser, pourquoi aurait-il inconsciemment décidé de conclure le conte de cette façon ? Je te rappelle que j'ai à peine effleuré les lèvres de Snivellus et que ça m'a rendu malade, alors que Remus et toi, vous auriez fini par vous arracher mutuellement les vêtements si ce portail ne s'était pas ouvert !"

Sirius ne put s'empêcher de rougir à cette idée, et la supposition qu'il avait faite avant de s'abandonner dans les bras de Moony lui revint soudain à l'esprit.

"Alors tu penses que, dans l'histoire de la princesse endormie, Remus savait aussi que j'allais l'embrasser ?"

"Ah, enfin, tu as compris !" s'écria James en ouvrant grand les bras. "Et dire que j'avais essayé de t'expliquer ça aussi ! Moony connaît cette histoire. S'il t'a choisi comme sorcier charmant, il l'a fait justement parce que tu es la seule personne par qui il veuille être embrassé..."

Une chaleur très familière envahit la poitrine de Padfoot, mais il lui sembla que son coeur s'arrêtait de battre quand, un instant plus tard, la porte de la chambre s'ouvrit sur un Remus pâle et inquiet.

"Parfait !" dit James avec un grand sourire. "Maintenant il faut vraiment que j'aille manger. J'ai mon entraînement de Quidditch cet après-midi et le petit déjeuner est un repas important... Peter, on y va !" conclut-il en attrapant le bras de son ami à peine sorti de la salle de bain.

"Quoi ! Pourquoi si vite ?" se plaignit Wormtail. "Laisse-moi au moins mettre un peu d'ordre dans mes aff..."

"Tu le feras plus tard !" l'interrompit James.

Et, après avoir traîné Peter jusque dans le couloir, il s'empressa de fermer la porte derrière eux en espérant que, cette fois, les deux personnes les plus bouchées du monde arrivent enfin à s'expliquer.

Remus avança vers son lit en s'efforçant de se comporter aussi naturellement que possible, mais il ne parvint pas à se décider à croiser le regard de Sirius, craignant trop d'y lire des reproches ou, pire, de la compassion qui aurait irrémédiablement détruit l'amitié sur laquelle il avait basé toute son existence.

"Moony !" appela Sirius.

Remus s'arrêta, figé sur place.

"Comment ça s'est passé, avec Walker ?"

La respiration de Remus reprit normalement, et il fut reconnaissant à Sirius de ne pas avoir encore posé les questions auxquelles il aurait pourtant bien le droit d'obtenir des réponses.

"Pas de problème", répondit-il rapidement sans parvenir à contrôler sa nervosité. "Elle était très contente. Mais j'aurais bien voulu pouvoir dire que vous aviez participé. Sans vous, je n'aurais pas pu développer ces contes aussi bien, et Walker m'a justement fait des compliments sur la caractérisation des personnages. Je crois que la partie qui l'a le plus amusée est celle où le Petit Chaperon Rouge réussit à maîtriser le l..."

Remus se plaqua une main sur la bouche et fixa sur Sirius des yeux écarquillés d'horreur. Il n'arrivait pas à croire qu'il ait pu faire dévier la conversation dans cette direction à laquelle lui-même ne s'attendait pas.

Sirius lui rendit le regard horrifié et la panique gagna Moony.

"Remus..."

"Ne dis rien, Sirius, s'il te plaît !"

Le garçon aux cheveux châtains se laissa tomber sur son lit et se cacha le visage dans les mains.

"C'est entièrement ma faute, je le sais ! Je n'aurais jamais dû choisir ces contes et je n'aurais jamais dû te voir comme mon... partenaire. Mais je n'ai pas pu l'empêcher parce que, dans mon esprit, c'était toi la jeune fille prisonnière qu'il fallait sauver, c'était toi le sorcier qui me réveillerait d'un baiser et c'était encore toi que je voulais jeter sur ce lit et embrasser jusqu'à perdre haleine. Je sais que c'est difficile à accepter mais, même si je suis amoureux de toi, je te promets que je ne te demanderai jamais rien et que je ne perdrai plus la tête. Mais reste mon ami, je t'en supplie..."

La voix de Remus se brisa et Sirius ne résista pas plus longtemps. Il attrapa son ami par les poignets, le serra contre lui et le fit taire d'un baiser qui se passait d'explications.

Quand ils s'écartèrent enfin l'un de l'autre, Sirius caressa en souriant le visage rougissant de Remus, effleurant du doigt ses lèvres encore humides.

"Tu permets..." dit-il d'une voix voilée. "Tu permets que je t'apprivoise ?"

"C'est déjà fait..." affirma Moony dans un souffle.

Et, lui jetant les bras autour du cou, il confirma sa réponse d'un long baiser. Sirius le serra contre lui d'une manière encore plus possessive et, sans rompre le contact, s'assit sur le lit, entraînant son compagnon. Il lui caressa le dos et les cheveux puis, quand ils cessèrent de s'embrasser, s'étendit sur les couvertures, laissant Remus s'installer pratiquement sur lui, la tête sur son épaule. Ainsi, il sentait dans son cou la chaleur de sa respiration.

"Le Petit Chaperon Rouge aime le loup depuis si longtemps..." murmura Padfoot en embrassant la joue et les lèvres de son Moony, qui répondit à ce geste en faisant courir sa langue derrière l'oreille de Sirius.

"Le loup aussi..." répondit Remus avant que leurs lèvres se joignent encore une fois.

Sirius n'aurait pas pu souhaiter plus belle déclaration. Tandis que sa langue jouait avec celle de Remus, il chassa les derniers vestiges de peur qui lui étreignaient encore le coeur: il parvint enfin à surmonter l'amertume de son enfance, l'abandon de sa famille et l'horrible vision d'un Remus aux mains tâchées de sang.

Il ne restait plus qu'un détail à régler:

"Moony ?"

"Mhm ?"

"Mizar et Silvia, ça te plaît, comme prénoms ?" (°2)

FIN

- - -

(°) "Le Petit Napperon Rouge" - Adaptation approuvée par Akari, qui a trouvé cette version amusante. Pour les curieux, je précise que, dans la version originale, c'était "Cappuccino" lol (pour "Cappuccetto", "Le Petit Chaperon Rouge" se disant "Cappuccetto Rosso" en italien).

(°2) Je me suis dit qu'il faudrait peut-être préciser la provenance de ces prénoms, au cas où quelqu'un parmi vous n'aurait pas saisi leur lien avec Sirius et Remus:

Mizar est un nom d'étoile (de la Grande Ourse), donc "apparenté" à Sirius.

Silvia vient de Rhea Silvia, la mère des jumeaux fondateurs de Rome Romulus et Remus.

Ne prenez surtout pas ces informations probablement superflues comme une insulte à votre culture générale. C'est juste au cas où. Parce qu'il m'est arrivé de lire un message de quelqu'un qui venait à peine de découvrir que Sirius était un nom d'étoile, alors... Bref, comme Kuro-hagi et moi l'avons constaté plusieurs fois récemment, on ne peut jamais être sûr à cent pour cent que tout le monde sait aussi ce qui nous semble évident.

°
° ° °

Notes de la traductrice:

Fini ! °toute triste°
Bon, je suis contente d'être arrivée au bout du travail
que je m'étais imposé, mais... vous allez beaucoup me manquer !

J'ai maintenant commencé à traduire mes propres fics,
écrites en anglais au départ pour permettre à Akari de les lire.
Peut-être vous retrouverai-je quand je les publierai...

Merci encore d'avoir suivi ces traductions.
J'ai beaucoup aimé dialoguer avec vous dans les reviews.

° ° °

APPEL AUX ARTISTES:

Akari et moi aimerions beaucoup avoir une image
de Paddy le mini-Padfoot du chapitre inspiré de Hansel et Gretel,
ainsi que de la peluche Remus du chapitre avec l'Epouvantard,
mais nous sommes hélas toutes deux extrêmement nulles en dessin.
Donc, si quelqu'un parmi vous voulait illustrer ces passages
(ou d'autres, d'ailleurs - de cette fic ou des précédentes),
s'il vous plaît, envoyez-nous vos oeuvres !

Akari serait d'ailleurs également
intéressée par une collaboration pour
une version BD de B.A.L.L....