Titre : Au cœur des djebels

Auteur : Anrluz.

Genre : UA, OOC  + yaoi

Disclaimer : Les personnages sortent tout droit de Gundam Wing... La Porte des Étoiles qui relie les planètes vient de Stargate...

Note : Encore une fic pour une copine... ^__^

Équipe : SGW-10 en mission sur AZERTY261...

Cadeau pour Sallyndra.

Deedo : Ce n'est pas la seule histoire que j'ai écrite mélangeant l'univers de GW à celui de Stargate lol Et j'essaye de faire original à chaque fois ^__^. Voici la suite et même plus : 2 chapitres d'un coup !:p

Nezumi : Vi, je continue cette fic... Je l'ai même finie ^_____^

La suite très bientôt ^_^

-- Merci à vous deux pour vos reviews !! elles m'ont fait plaisir !!! *o*


Au cœur des djebels

 

Chapitre 3 : De l'autre côté...

   Un long fleuve tranquille...

   Calme et sans remous... Tel le cours du Yiankjiflô... Ma vie est ainsi... Depuis toujours... Longue... Tranquille... Et monotone...

   Chaque matin, se lever aux aurores et se vêtir... D'abord la chemise, puis la tunique blanche... Et enfin, le traditionnel tchadri[1], cet emblème porté par les descendants de la famille fondatrice de notre monde, le symbole de la Force qui coule dans nos veines, et qui nous cache aux regards du peuple... Nul ne doit voir notre visage... C'est interdit... Nous ne devons le montrer à personne... Toutefois, ma sœur a droit à un léger traitement de faveur, elle a une servante qui l'aide et qui s'occupe d'elle et qui a déjà vu son visage...

   Mais pour le reste du monde, nous sommes les Gardiens sans nom et sans visage. Nous ne sortons jamais sans nos tchadris blancs en haut duquel un cercle de couleur indique notre statut de Gardien sauf pour mon frère qui en a deux... La servante de ma sœur est, elle-aussi, vêtue d'un tchadri blanc et elle n'a pas le droit de montrer son visage à quelqu'un d'autre qu'à ma sœur...

   J'ai eu vingt années, il y a quelques cycles... Les autres membres de ma famille voudrait bien que je commence sérieusement à m'impliquer dans la vie de notre monde... Et aussi, mais ça ils ne me le disent pas ouvertement, que je cherche une âme-sœur... Pourtant, je n'en vois pas l'intérêt, je ne me sens pas encore prêt à me lier... Et peut-être que ma nature rêveuse me pousse encore à espérer... Et à rêver... Depuis que je suis enfant, j'ai toujours aimé rêver et la Force qui est en moi m'a toujours guidé vers une autre réalité, une réalité où les masques ne seraient pas de mise...

   Mais nous sommes les représentants de notre monde et sans conteste les plus forts, les plus puissants. Sans nous, cette terre ne serait que ruine et désolation... Bien sûr, il y a quatre autres grandes Cités, quatre autres Sorciers qui servent de relais aux pouvoirs... Les quatre Forces : l'Air, l'Eau, le Feu, la Terre...

   Il y a peu de Sorciers capables d'utiliser ces Forces, mais tous ont mis leur pouvoir au service de l'intérêt de notre monde. Chaque Sorcier porte la robe couleur de sa Cité, ce sont eux qui gouvernent un coin de cette terre... Et jamais ils ne s'éloignent de leur Cité respective excepté pour venir ici... Il y a des millions de gens, des milliers de petits villages qui ignorent notre existence, et ils n'ont pas besoin de le savoir.

   Tous les quatre cycles environ, un des quatre Sorciers vient jusqu'à nous pour faire un rapport de la situation dans sa Cité et sa juridiction... Car c'est ici que se prennent les grandes décisions. C'est ici, dans la Cité Blanche, que le conseil des Sages décide ou non de reporter les mandats des Sorciers pour la prochaine année.

   À chaque venue d'un Sorcier, l'un de nous trois s'entretient avec lui et assiste au conseil pour le défendre. Personnellement, je n'aime pas m'occuper de ça, au contraire de mon frère qui, plus doué que moi, excelle dans cette politique. Je n'aimerais pas être à sa place. Je ne supporterais pas de devoir affronter le conseil deux fois par an. Une seule fois me suffit amplement.

   J'ai horreur de me retrouver devant les cent conseillers pour leur expliquer la politique de la Cité Bleue. Beaucoup disent que le Sorcier Bleu me manipule. C'est faux ! C'est juste que ses idées me plaisent. Alors pourquoi irai-je les contester ?

   Ma sœur n'a aucun problème avec la Cité Rouge... Mon frère, lui, s'occupe de la Cité Jaune et de la Verte... Et quand je vois la façon dont ils s'occupent avec intérêt du gouvernement de notre monde, je me dis que je ne devrais pas le faire. Moi, ça ne m'intéresse absolument pas. Je n'aime pas gouverner. C'est peut-être pour cela que parfois je pense que je ne suis pas à ma place, que je ne devrais pas avoir cette Force en moi... Je la donnerais si volontiers à mon frère ou à ma sœur, ils s'en occuperaient sûrement mieux que moi !

   Malheureusement, je suis l'un des trois Héritiers de la Cité Blanche, le détenteur de la Force de l'Eau... Je suis le Gardien Bleu... Seuls mon frère et ma sœur connaissent mon vrai visage. Car, une fois par année, nous nous réunissons tous les trois à visage découvert pour célébrer nos Forces réunies et unies. Ma sœur maîtrise le Feu, mon frère la Terre et l' Air, moi l' Eau...

   À nous trois, nous pourrions facilement contrôler et détruire cette terre. Heureusement, nous avons toujours su préserver l'équilibre et le bien-être de notre monde...

   Une rumeur soudaine emplit l'air...

   Un nouveau Sorcier vient d'arriver...

   Je me redresse et soupire...

   Le Sorcier de la Cité Jaune est en avance...

   Parmi les quatre Sorciers, il est celui que j'apprécie le moins... Il est si froid, si distant. Je n'aime pas sa façon de dévisager les gens et l'aura qu'il dégage me semble négative... De plus... Par-dessus sa robe jaune, symbole de la Cité Jaune, il possède une ceinture verte... J'ignore comment il a pu obtenir la Force de la Terre. Ce Sorcier qui n'aurait dû disposer que de la Force de l' Air a aussi en lui une part de Terre... Mon frère en sait sûrement la raison, mais il ne m'en a jamais rien dit... Et je ne lui ai jamais demandé... Je n'aime pas le Sorcier Jaune, mais je n'ai pas le droit de le détester... Je dois même le voir et l'accueillir...

   Vêtu de mon tchadri blanc au cercle bleu, je me dirige vers l'entrée du Palais. Ma sœur et sa servante, vêtues comme moi, me rejoignent à l'instant où le gong retentit. Le tchadri de ma sœur possède un cercle rouge, sa servante n'a aucun cercle...

   Le Sorcier Jaune est déjà dans la cours du Palais. Nous allons le recevoir avec tous les honneurs dûs aux Sorciers. Mon frère discute déjà avec le grand Tubarov... Cet homme, assez âgé, sert en quelque sorte d'interprète entre nous et la plupart des autres gens. Je le soupçonne en secret de vouloir plus que ce qu'il n'a déjà... Mais comment pourrais-je prouver cela ?

   C'est étrange que je ressente parfois l'aura négative des gens... Je sens quand les gens près de moi cherche à faire le mal, quand ils ne sont pas entièrement sincères... Je n'ai jamais parlé de cela à quelqu'un, pourquoi l'aurais-je fait ? Une telle chose me fait peur et en même temps, je sens que c'est une partie de moi...

   Je ne peux retenir un frisson quand le Sorcier Jaune, en haut des marches, nous dévisage longuement et semble s'attarder sur moi... Mon malaise augmente... J'ai l'impression qu'il peut voir à travers le tissu, ce qui pourtant est impossible... Tubarov parle au Sorcier, lui adresse des vœux de bienvenu... Bientôt il va le guider jusqu'à l'appartement où logent toujours les Sorciers lors de leur venue. Mon frère l'y rejoindra pour s'entretenir de l'état de la Cité Jaune...

   Je ne peux m'empêcher de m'étonner lorsque le Sorcier Jaune déclare avoir des présents pour nous. Ce n'est pas dans les coutumes des Sorciers d'offrir quelque chose... Que cherche donc le Sorcier Jaune ? Je me retiens de poser ouvertement cette question. Seul mon frère peut interroger le Sorcier sous ses ordres.

   Je suppose qu'au contraire de moi, ma sœur doit déjà imaginer les futurs présents qu'elle va posséder... Est-ce une ruse de Treize ? Veut-il nous acheter ? Que veut-il exacetement de nous ? Son sourire hypocrite me fait soudain tourner la tête. Sa simple vue semble me donner la nausée... C'est la première fois que je ressens cela... C'est comme si... Que ?

   Mon attention se porte brusquement sur un lointain esclandre. Je fronce les sourcils et d'un geste, désignant l'endroit en question, je demande des explications d'une voix neutre et presque froide. Tous les regards se posent sur moi qui n'aurais pas dû intervenir. Mais je ne me préoccupe pas d'eux, je regarde l'endroit où des gardes tiennent en joue des gens qui refusent de s'agenouiller... Enfin, il me semble que c'est ça...

   Treize déclara que ce sont ses prisonniers qu'il n'a pas pu laisser aux portes de la Cité, car chacun le sait, tous les visiteurs doivent se présenter devant nous. Le Sorcier Jaune nous dit de ne pas faire attention à ces hommes, qu'ils seront châtiés pour avoir troublés la quiétude de ce lieu.

   Mais déjà, contrairement à nos coutumes, je m'y dirige laissant ma sœur étouffer un léger sursaut de surprise.

   Une rumeur nouvelle se fait entendre comme je traverse lentement la cour centrale du Palais. Je n'y prête aucune attention. Quelque chose me pousse à aller voir ce dont il s'agit. Est-ce une aura ? Une Force jusqu'alors inconnue ? J'ai déjà ressenti des auras négatives, celle de Tubarov ou celle de Treize... Mais l'aura qui se dégage ici est complètement différente... Je crois qu'elle est plus "pure"... Pur ? Quel est ce mot ? A-t-il une réalité ?

   J'entends, plus que je ne vois, Tubarov qui tente de me retenir en me rappelant ma condition et les usages de protection... Le Sorcier Jaune le suit, de même que ma sœur curieuse et à demi intéressée... Quant à mon frère très étonné, il nous accompagne aussi. C'est la première fois que j'agis ainsi...

   Treize tente vaguement d'expliquer que les quatre hommes ont été surpris espionnant dans sa Cité... Je sens, et même plus, je dirais que je sais qu'il ment. Il me semble à première vue que les quatre hommes sont différents de nous... Mais comment pourrais-je le savoir ?

   Je m'approche davantage et ordonne aux gardes blancs de baisser leurs armes. Je veux observer ces quatre hommes à loisir. Les gardes m'obéissent de mauvais gré, mais ils n'ont pas le choix. Ils restent cependant prêts à intervenir. Je m'avance encore. Un étranger fait un léger mouvement vers moi et un garde réagit aussitôt, se ravançant pour le menacer du bout de sa lance. L'étranger se sent agressé et s'apprête à réagir violemment. Il attrape la lance de la main et ses yeux montre toute sa colère. Pourtant, avant qu'il n'ait fait quelque chose d'imprudent, un des trois autres étrangers pose une main sur son épaule et lui parle dans une langue qui m'est inconnue...

   Puis il se tourne vers moi... 

   J'apprécie sa prudence, le calme qui se dégage de ses sombres yeux. La finesse de ses traits me fait retenir ma respiration pendant quelques secondes... Jamais je n'ai vu quelqu'un comme lui... Une sagesse extrême semble auréoler autour de lui...

   Je reviens ensuite à la réalité en apercevant ses lèvres délicates qui me parlent... Je ne comprends malheureusement pas ce qu'il veut me dire, mais je sais qu'il empêchera ses amis de me faire du mal... Je n'écoute pas ce que me disent Treize, Tubarov et mon frère... J'entends leurs voix me parler, mais celle que j'écoute à de curieuses intonations graves... Elle est belle à entendre... Si harmonieuse... On dirait un chant, mais ce sont des paroles... J'aimerais bien qu'il chante pour moi... Sa voix, si mélodieuse, saurait sûrement chanter avec grâce...

   J'ordonne à nouveau aux gardes de s'écarter. Ils le font à regret... Les étrangers se calment aussitôt... J'avais donc bien deviné leurs peurs...

   L'homme sage à la voix si suave possède des yeux noirs comme la nuit. Il tente de me parler à nouveau, de m'expliquer quelque chose... Je laisse sa voix m'emporter et mon regard dérive sur ses compagnons...

   J'observe d'abord celui qui s'est avancé vers moi. Il a des yeux d'une couleur que je ne connais pas et... Dans son dos, ses cheveux soyeux sont retenus par une longue tresse qui les empêche de se mélanger... Il est étrangement beau...

   Toutefois, cette vision s'estompe soudain... À côté de lui, un homme aux poings serrés me foudroie de son regard bleu sombre. Il me semble qu'il sait que je les détaille lentement et il ne semble pas apprécier cela...

   Je ne m'attarde pas sur lui et passe alors au quatrième homme qui se trouve près de celui qui me parle doucement. Je rencontre alors une effroyable lumière qui transperce mon cœur. Je ferme les yeux pour fuir cet éclat qui me détruit, mais c'est déjà trop tard...

   Pour la première fois de ma vie, je remercie le tchadri que je porte. Grâce à lui, nul ne s'est aperçu de mon émoi...

   Pourtant...

   C'est d'une voix étrangement troublée et grave que je déclare, moi qui n'ai jamais rien désiré auparavant, moi qui me suis toujours satisfait de ce que j'avais, moi qui ne me suis jamais posé de question, moi qui me suis toujours laissé vivre... Surprenant ainsi Zechs et Relena qui ne m'avaient jamais vu comme ça, moi leur petit frère, le Gardien Bleu, je déclare... D'un ton qui ne souffre aucune réplique :

"- Je veux ces hommes !"



[1] Je rappelle que, dans cette fic, je me suis permis de changer la signification du terme "tchadri". Ici, cela désigne un épais voile couvrant une personne ( femme ou homme) de la tête jusqu'aux pieds et dont le grillage est remplacé par un petit voile clair au niveau des yeux, qui permet de voir sans être vu. Seuls les Gardiens de la Cité Blanche en portent.