Bonjour tout le monde !
Après près de deux ans d'absence, cette fanfiction est enfin à nouveau actualisée. Et je vais continuer régulièrement à le faire. J'ai terminé de l'écrire pendant le NanoWrite de 2022 et je l'ai entièrement relu pour la corriger et l'améliorer au maximum. J'en ai également profité pour relire et réécrire certaines parties des premiers chapitres postés.
J'espère que cela vous plaira, et je m'excuse pour les quelques lecteurs d'avoir mis tant de temps à reprendre ce travail, vous êtes les meilleurs :)
Me voilà lancée dans un nouveau projet :
Cela fait une semaine que j'ai commencé à l'écrire même si l'idée originale tourne dans ma tête depuis un moment maintenant. J'ai longtemps hésité à la poster, premièrement par ce que ce que j'écris ne me satisfait jamais assez et aussi par ce que cette histoire sera plutôt sombre (si elle suit bien l'idée que j'en ai pour l'instant).
Par ailleurs, les réactions d'Ace et de Law pourront parfois sembler extrêmes. J'ai essayé de faire en sorte de correspondre à leur personnalité mais ce n'est pas un travail facile et je pense qu'à certains moments ils sont OCC. La trame principale de cette histoire va être l'évolution de leur relation et comment, s'ils se rencontraient dans un monde contemporain, ils se rapprocheraient et se feraient face, tout en trainant avec leur passé et leurs propres bagages émotionnels derrière eux.
C'est un projet qui me tient à cœur et qui, je l'espère, vous plaira également, malgré les thèmes durs et sensibles que cette fiction va aborder.
Le monde de One Piece est malgré toute la joie qu'il nous apporte très sombre et c'est en partie là-dessus que cette histoire va se baser. Donc :
/!\ trigger warnings /!\
Cette fiction va aborder des thèmes plus ou moins difficiles comme la dépression, la violence, faire face au deuil, ainsi que des scènes de sexe.
Je mettrais ces triggers régulièrement à jour selon le chapitre posté
Chapitre un : la rencontre.
Tap. Tap. Tap.
Faisait le son de la semelle de sa chaussure contre le sol en lino de couleur bleu pétrole délavé du couloir. Le siège en plastique orange sur lequel il était assis craquait à chacun de ses mouvements mais à force de faire rebondir sa jambe, il avait complètement oublié ce son, qui aux premiers abords, lui avait fait grincer des dents.
Ace ne savait pas depuis combien de temps il était assis là, ni à quelle heure il avait franchi les portes de l'hôpital. Si cela ne tenait qu'à lui, il n'aurait jamais mis les pieds ici, mais sa mère en avait décidé autrement en le lui faisant promettre. Eh bien… tout compte fait, sa décision de venir ici dépendait uniquement de lui puisque sa défunte mère n'était plus là pour le sermonner et lui rappeler ses promesses, mais Ace l'aimait trop pour faire demi-tour.
Elle était décédée six mois plus tôt et cela avait été une véritable perte pour lui. Il ne l'avait pas encore surmonté, peu importe ce qu'il essayait de faire croire à son entourage, et il n'était pas certain de pouvoir la surmonter un jour.
Portgas Rouge était la gentillesse incarnée, la mère idéale qui avait tout fait pour pallier la vie merdique que Roger leur avait laissé. Elle s'était tuée à la tâche pour qu'Ace fréquente l'école privée, pour qu'il ne manque de rien et avait mis toutes les chances pour son futur de son côté. Même lorsqu'elle était tombée malade, elle avait continué à faire comme si de rien était, tout cela pour lui assurer la meilleure vie possible. Au prix de la sienne.
Sa mère avait toujours voulu qu'il se réconcilie avec son père, dès le premier jour. Elle lui avait longtemps caché son identité, ne lui racontant que ses meilleurs côtés, omettant toutes les horreurs qu'il avait commises. Elle n'avait jamais mentionné son nom, même lorsque Garp insistait pour qu'elle le fasse, expliquant qu'il était important qu'il sache la vérité, et ce sont finalement les demandes récurrentes d'Ace qui l'ont fait céder.
Enfant, il ne comprenait pas ce qui pouvait tant effrayer sa mère à dévoiler un simple nom. Il avait tellement voulu rencontrer ce père si fabuleux qu'elle décrivait avec tant d'amour, qu'il s'était pris à imaginer à quoi il pouvait bien ressembler et qui il était. Rouge lui disait toujours qu'il était son portrait-craché et que quand elle le regardait elle avait l'impression de voir son mari jeune et dès lors, Ace avait essayé de s'imaginer avec une moustache un nombre incalculable d'heures. Une fois, il s'en était même dessinée une au feutre noir. Quand il s'était observé dans le miroir, il avait été déçu. Peu importe les efforts qu'il faisait, il n'arrivait pas à ressembler à l'homme grand, fort et lumineux que sa mère décrivait sans cesse. Il s'était sentit, au contraire, ridicule d'en attendre tant d'un inconnu qu'il ne rencontrerait probablement jamais et il avait effacé, d'un geste rageur, la moustache au feutre. Le reste de la journée, les traces de feutre avaient hantées sa peau et son reflet dès qu'il se regardait dans un miroir jusqu'à ce que Rouge les efface pour de bon avec du savon. Mais l'image que la glace lui avait renvoyé de lui était restée gravée dans son esprit.
Rouge ne lui avait jamais dit ce que faisait son père, ni où il était, et quand Ace avait commencé à entrer dans l'adolescence et qu'il avait connu cette fillette au collège dont les parents avaient divorcé parce que son père avait été infidèle, il avait commencé à se demander si ce n'était pas cela. Était-il le fruit de la relation interdite qu'avaient entretenue ses parents ? Cela aurait pu expliquer pourquoi sa mère ne lui avait jamais confié son identité et pourquoi Garp disait, qu'un jour, il devrait apprendre la vérité.
Être un bâtard n'était qu'une hypothèse parmi tant d'autres plus enfantines qui imaginaient son père comme un agent secret ou un espion ne pouvant en aucun cas révéler son identité. C'était, cependant, la plus probable et celle qui s'était ancrée dans son esprit. Et force était de reconnaître que cela aurait été une bien meilleure chose de n'être qu'un enfant illégitime que le fils d'un meurtrier comme il l'avait appris plus tard.
A quinze ans, Ace avait enfin réussi à faire céder sa mère. C'était le seul cadeau d'anniversaire qu'il lui avait demandé, de lui révéler l'identité de son père, même si bien sûr elle lui avait offert d'autres présents car Rouge était la mère la plus attentionnée au monde. A côté des papiers cadeaux déchirés et de la nouvelle console de jeu, elle lui avait tendu un simple bout de papier replié. « C'est ce que tu voulais et je ne peux pas aller à l'encontre de ton désir » avait-elle sourit tendrement. « Mais seulement, rappelles-toi tout ce que je t'ai raconté sur ton père. C'est un homme aimant qui t'aurais adoré. De là où il se trouve, je sais qu'il le fait. »
Le papier indiquait Gol. Roger. Un nom simple qui avait sonné étrangement à ses oreilles lorsqu'il l'avait prononcé à plusieurs reprises à voix haute une fois seul dans sa chambre ce soir-là. Il avait l'impression de déjà connaître ce nom et l'espoir crédule que ses rêves d'enfant dans lesquels son père était une personnalité connue puissent se réaliser l'avait fait rire alors qu'il entrait son nom dans la barre de recherche sur Internet.
La désillusion avait été brutale, vraiment. Comme s'il avait reçu un coup de poing dans l'estomac, cela lui avait coupé la respiration. Il n'était même plus sûr de savoir respirer correctement alors qu'il avait parcouru plusieurs articles au sujet du monstre qu'était Gol Roger, l'Homme aux yeux de Démon, et son corps entier était resté paralyser devant la réponse qui s'était affichée sur son écran d'ordinateur.
_Monsieur ?
Une voix profonde l'a ramené à la réalité, le faisant tomber hors de ses souvenirs et atterrir sur le siège en plastique orange dans le couloir d'un hôpital. L'hôpital où était alité son père. Qu'il aurait dû visiter aujourd'hui comme tous les lundis et les vendredis, ce depuis plusieurs mois maintenant. Mais il en avait été incapable aujourd'hui. Il n'avait pas eu la force de franchir la porte de sa chambre.
_Monsieur ?
La voix était plus agacée cette fois et Ace releva la tête pour tomber nez à nez avec un homme plutôt grand, voire très grand même, habillé avec le pantalon et la blouse bleus du personnel hospitalier. Il était plus âgé que lui, peut-être de cinq ou six ans son aîné, mais n'avait pas l'air d'avoir dépassé les trente ans.
Ace ne fit pas vraiment attention à ce qu'il disait. Sa tête bourdonnait d'avoir trop pensé à son père et à la place, il laissa ses yeux parcourir la silhouette longiligne qui se tenait devant lui. L'autre homme était vraiment séduisant avec sa peau bronzée et ses cheveux sombres qui contrastaient avec les murs blancs de l'hôpital. Son visage était aussi très attirant, une mâchoire carrée et des yeux de la couleur de l'acier dans lesquels se reflétait la lumière des néons. Même les cernes sombres qui les bordaient n'étaient pas assez profondes pour rivaliser avec son regard.
L'homme claqua sa main sur le dossier qu'il tenait, le bruit résonna dans tout le couloir vide et fit sursauter Ace.
_Êtes-vous sous l'influence de quoi que ce soit ?
_Pardon ? demanda Ace en clignant plusieurs fois des paupières.
Il n'était pas certain de comprendre ce que l'autre voulait dire et il commençait à se sentir extrêmement fatigué.
_Vous n'avez pas bouger de ce siège depuis des heures, vous devez partir.
_Je…
Mais Ace ne savait pas quoi ajouter et referma la bouche après un instant de silence. L'autre homme fronça encore plus les sourcils. Une étrange aura se dégageait de lui, c'était quelque chose de sombre et de menaçant, bien plus terrifiant que ce que les hôpitaux dégageaient d'habitude. C'était glaçant et Ace sentit son dos frissonner. Ce n'est qu'alors qu'il remarqua les bandages sur ses mains et ses doigts.
_Avez-vous volez quelque chose ici ? A l'un des patients ? Comme des médicaments, par exemple ?
Ace ne sut pas quoi répondre, ne comprenant pas pourquoi il lui demandait quelque chose d'aussi étrange, jusqu'à ce l'idée qu'il le prenne pour un toxicomane en manque le frappe.
_Attendez, non ! Je n'ai rien fait !
L'homme ne sembla pas le croire du tout et Ace ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, il avait vraiment une sale tête ses derniers temps et il arrivait à son esprit de zoner sans qu'il ne s'en rende compte. Instinctivement, sa main se referma sur la poche de son jean dans laquelle il gardait un joint depuis quelques jours et que Kid lui avait offert. C'était une sorte de petit pacte entre eux deux. Le rouquin se montrait complaisant à sa manière et Ace ouvrait les oreilles à toutes les conneries qu'il pouvait débiter.
_Ça fait des heures que vous êtes ici sans bouger. Je vais appeler la sécurité.
_Non, attendez ! Je…
Mais l'autre sortait déjà son bipper de sa poche. Ace paniqua et avant qu'il ne s'en rende compte, il lui avait attrapé le bras. C'était stupide et plus incriminent qu'autre chose, mais si jamais son grand-père apprenait que la sécurité de l'hôpital l'avait mis à la porte (et il l'apprendrait, c'était sûr et certain, il avait un putain de don pour tout savoir) il ne préférait pas penser aux remontrances auxquelles il aurait le droit. Garp était un homme bon et droit, mais Ace avait fait trop de conneries ces dernières années et après tout il était le fils de Roger, bien sûr que le vieil homme le soupçonnerait aussi.
Ou alors, il serait encore plus déçu que d'habitude à la vue du joint et ce serait pire. Ace ne pouvait pas faire face une nouvelle fois à la désillusion et à l'inquiétude dans son regard.
Avant qu'il n'ait eu le temps de s'excuser, l'homme le plaqua contre le mur, enfonçant son visage contre la surface blanche délavée par la lumière crue des néons. Le bord du siège s'enfonçait en-dessous de ses genoux, appuyant sur il ne savait quel muscle, lui paralysant complètement les jambes.
Il essaya de se débattre mais l'homme raffermit sa prise sur son crâne.
_Qu'est-ce que tu crois faire, hein ?
Ace ne savait pas ce qui devait le plus l'inquiéter. La facilité avec laquelle il avait été neutralisé ou le sourire carnassier sur son visage.
L'homme passa sa main dans sa poche, le faisant frémir. Son regard se durcit immédiatement à la vue du joint qu'il en a sorti.
_C'est tout ce que tu as ?
Ace voulu hocher la tête mais son visage était trop fermement maintenu contre le mur pour qu'il ne puisse bouger.
_Oui, je n'ai rien volé, croassa-t-il.
Finalement, la pression sur son crâne se relâcha et Ace trébucha sur le siège.
_Partez d'ici, les heures de visites sont terminées depuis longtemps.
L'homme n'a pas attendu de le voir partir car lorsqu'Ace réussit enfin à se remettre debout sur des jambes flageolantes, il était seul dans le couloir. Il jeta un dernier coup d'œil à la porte de la chambre de Roger puis se retourna pour partir, le cœur battant à toute vitesse.
Sa tête continua de bourdonner tout au long de son trajet pour traverser l'hôpital. Même lorsqu'il franchit les portes d'entrée en verre, il enregistra à peine le froid qu'il faisait dehors. Il marcha jusqu'à l'arrêt de bus et réussit à monter dedans de justesse avant qu'il ne reparte.
Ce n'est que lorsqu'il s'assit enfin sur l'un des nombreux sièges libres et sales qu'il prit conscience de ce qui était arrivé. Tout sentait comme un rêve, quelque chose d'irréel qui n'était arrivé que dans son esprit. Trop improbable et pourtant, son visage lui faisait encore mal et il pouvait sentir les fantômes de torsions qu'avait fait son bas-ventre. Cela s'était réellement passé et Ace était à la fois énervé d'avoir été plaqué contre un mur par un infirmier ou un interne, ou peu importe ce qu'il était, et honteux. Il était déçu par son propre comportement et la façon dont il était si évidement qu'il avait fumé un joint avant de venir à l'hôpital. Mais encore pire, il était en colère pour la manière dont son bas-ventre s'était tordu et embrasé lorsqu'il avait vu son sourire carnassier déformer son visage. Cela ne l'avait rendu que plus séduisant à ses yeux.
A ce souvenir, ses mains se crispèrent sur ses genoux et Ace prit une profonde inspiration, essayant de ne pas prêter attention à la vieille femme, assise en face d elui, qui le regardait du coin des yeux avec suspicion.
Je suis foutu, pensa-t-il. Vraiment foutu pour être attiré par une personne qui lui glaçait le sang. Eh bien, il n'était pas le fils de Roger pour rien, hein. Tel père, tel fils. Il était tout aussi dérangé que lui.
Le trajet en bus jusqu'à son appartement était long, pas loin de quarante minutes. Heureusement, il était déjà tard et le trafic routier était presque inexistant, tout le monde était déjà rentré du travail et attablé autour d'un bon repas avec sa petite famille.
Avec un soupir, Ace colla sa joue contre la vitre froide du bus, essayant d'oublier à quel point la sensation était différente que lorsque son visage était pressé contre un mur. Il déverrouilla son portable, fit abstraction de l'appel manqué de son grand-père et des messages en attente de ses amis, et enfila ses écouteurs. La musique avait généralement le don de le détendre, ou du moins de lui vider la tête suffisamment pour qu'il ne pense plus à rien. Pourtant, cette fois, il eut un mal fou à ce que son dos arrête de frémir au souvenir des yeux d'acier qui s'étaient posés sur lui plus tôt et, semblait-il, ancrés dans son esprit.
Avant, il était toujours heureux de rentrer chez lui. Lorsqu'il vivait encore avec sa mère, il y avait toujours une bonne odeur de cuisine qui flottait dans l'air. Aujourd'hui, lorsqu'il passait le pas de sa porte, il n'était accueilli que par le froid de son petit appartement étudiant mal isolé. Ce soir ne faisait pas exception et à peine eut-il franchit l'entrée, qu'il se précipita sous une douche bien chaude. Malheureusement, l'eau devenait trop rapidement froide et il ne pouvait se contenter que de quelques minutes de chaleur. A chaque fois, que ce soit l'hiver ou l'été, il ressortait de la douche le corps rouge à cause de la température de l'eau, la seule différence était que lorsque son pied nu toucha le carrelage frais, son corps gela instantanément et il glapit, comme s'il ne connaissait pas cette sensation.
Il aurait certainement fallu qu'il ouvre ses livres de cours pour y jeter un coup d'œil mais il n'avait vraiment pas la tête à cela. Alors, à la place et parce qu'il n'avait plus rien dans son frigo, il se prépara un bol de céréales et alluma Netflix. Il put même ajouter du lait chaud dans le bol, pour une fois qu'il ne laissait pas la bouteille périmer.
Ace se réfugia sous la chaleur de ses couvertures dans son lit et, comme il n'avait pas vraiment la tête à regarder une série, il lança à la place un dessin-animé. Ce genre de soirée lui rappelait presque les dimanches soirs qu'il passait avec sa mère, lorsqu'elle le laissait regarder des émissions télévisées toute la journée et dîner avec un petit-déjeuner. Dommage que les céréales soient molles depuis le temps que le paquet était ouvert, qu'il avait passé la plupart de sa journée assis sur un siège d'hôpital et que sa mère soit morte.
Il regarda des dessins-animés jusqu'à tard dans la nuit et même lorsque minuit fut dépassé, il ne réussit pas à trouver le sommeil. Il pensait au joint qu'il avait perdu et qui aurait définitivement pu le détendre, et surtout, il revoyait ses yeux et son sourire. Puis ses pensées dérivèrent à Roger, allongé dans son lit d'hôpital, anesthésié jusqu'au point de ne pouvoir à peine garder les yeux ouverts et au sourire de sa mère qui fanait en se rendant compte à quel point il était un fils indigne qui ne pouvait pas tenir une simple promesse.
C'était décidé, pensa-t-il, demain il retournerait à l'hôpital. Il visiterait Roger et honorerait correctement les dernières volontés de sa mère.
_Il est avec son médecin pour un petit moment encore pour un examen. Et il recevra une forte dose de calmant, lui expliqua une infirmière à son arrivée. Il ne se réveillera pas avant une bonne heure après, vous devriez revenir plus tard dans la journée, quand il sera réveillé. Je suis sûre qu'il sera heureux de vous voir.
Ace essaya de ne faire attention au sourire sympathique qu'elle lui lança en disant cette dernière phrase. Lui, en tout cas, n'avait aucune envie de voir cet homme. Biologiquement, il était peut-être son père, mais il ne le considérait pas comme tel. Que Roger soit complètement shooté lorsqu'il venait le visiter lui convenait tout à fait. Cela faisait même un moment qu'il ne l'avait pas vu dans un autre état et Ace s'en accommodait bien, cela lui évitait de faire réellement face à cet homme.
Au début, il pensa patienter sur le même siège que la veille. Il en profita pour sortir son téléphone de sa poche et répondre à quelques messages. Il en envoya un d'abord à son grand-père, pour lui dire qu'il allait bien et prendre de ses nouvelles, puis il lut ceux de ses amis. Thatch lui proposait de se voir et faire la fête cette semaine, Marco voulait savoir comment il se sentait et s'il mangeait correctement, et Izou l'engueulait pour ne pas donner de réponses et faire le mort auprès d'eux. Ace leur répondit tous, en prenant son temps, ce n'était pas comme s'il avait autre chose à faire de toute façon, et puis il ne savait jamais quoi répondre à ce genre de messages. Il ne voulait pas non plus que ses amis continuent de s'inquiéter pour lui alors il abusa un peu des smileys et promit à Thatch qu'ils iraient bientôt dans un bar pour faire la fête tous ensembles.
Lorsqu'il eut fini, Ace soupira. Cela ne lui avait même pas pris plus de cinq minutes et le médecin n'était toujours pas sorti de la chambre. Combien de temps cela allait-il prendre ? Le genre d'examens que devait suivre Roger étaient plutôt longs, non ? Peut-être qu'il pourrait tuer le temps en allant fumer une clope dehors ? Ouais, c'était une bonne idée, il allait juste s'arrêter avant à la cafétéria pour prendre quelque chose de chaud à boire.
Finalement, il s'est retrouvé avec son ventre grognant lorsque ce fut son tour d'être servit et il commanda deux croque-monsieur, une assiette de pâtes au fromage, avec un dessert au chocolat et un thé pour faire passer le tout. La jeune femme qui le servait lui sourit, apparemment amusée par le contenu de son plateau. Ace essaya de ne pas montrer sa gêne, même si ses joues étaient rouges d'embarras de manger autant. Parfois, il avait l'impression de ne pas être civilisé.
Il s'est assis seul à une table et a commencé à manger. Ce n'était pas aussi bon que la nourriture de sa mère ou de celle de Thatch, c'était même franchement dégoûtant en comparaison, mais c'était un repas chaud alors il était plutôt content.
Il était au milieu de son déjeuner quand un groupe de personnes en habits bleus s'est assis quelques tables en face de lui. C'étaient quatre gars qui devaient tous avoir le même âge, à peu près, et son bas-ventre se tordit en reconnaissant la silhouette longiligne de la veille. Son visage n'était pas entièrement visible mais à sa peau bronzée, ses mains bandées et à ses cheveux sombres il n'y avait aucun doute.
Sans réellement s'en rendre compte, Ace commença à manger moins vite et malgré ses efforts pour garder son regard sur son portable ou son plateau, ses yeux dérivèrent quelques fois sur le gars de la veille. Contrairement à ses camarades, il ne souriait pas vraiment et n'était pas aussi agité. Au contraire, il semblait légèrement agacé par leur comportement. Ou peut-être était-ce juste son visage habituel et qu'il n'était pas du type à sourire.
Finalement, quand Ace eut finit son plateau et qu'il n'y avait plus rien à faire, sauf attendre encore une demi-heure avant de retourner à la chambre de Roger d'après ses calculs, il décida de tenter le tout pour le tout. Le gars avait peut-être toujours son joint et il voulait le récupérer, il n'était pas du tout en train de se diriger vers lui parce qu'il dégageait cette aura sombre qui le faisait frémir.
C'est l'un des trois autres qui le remarqua s'approcher en premier. Il avait un badge indiquant son nom avec une tête d'ours à côté, accroché sur son haut de soignant.
_Excusez-moi.
Cette fois, ils se retournèrent tous dans sa direction et à la façon dont les yeux du gars de la veille se plissèrent, il ne faisait pas de doute qu'il l'avait reconnu. C'était déjà un début, pensa Ace.
_Est-ce que je peux te parler, une minute.
Sa voix était bien plus ferme que la veille mais n'empêche qu'il était toujours un peu intimidé par son regard et il n'était pas sûr de l'apprécier ou non.
Les trois autres les regardèrent avec une drôle expression incrédule jusqu'à ce que leur collègue hoche la tête et se lève.
_J'ai fini de manger de toute façon, allons dehors. A la prochaine, lança-t-il aux autres.
Après avoir déposé leur plateau dans les chariots prévus à cet effet, ils se dirigèrent vers la sortie de la cafeteria. Une fois dehors, Ace sortit son paquet de cigarette et en porta une à ses lèvres. Il lui tendit le paquet ouvert mais le gars… Law, il s'appelait Trafalgar Law selon son badge, refusa.
_Je voulais m'excuser pour hier soir, dit finalement Ace après avoir pris une bouffée. Je sais qu'appeler la sécurité était logique, après tout votre rôle est de protéger les gens, mais je n'étais pas du tout défoncé ou quoi. Je ne suis pas un drogué en manque qui venait ici pour voler des médicaments je venais… je venais voir une connaissance mais en quelque sorte je ne suis pas entré dans sa chambre et je n'ai pas vu le temps passer.
Law ne répondit rien, ses bras étaient croisés sur sa poitrine.
_Alors, heu… est-ce que je peux récupérer tu sais quoi ?
Ok, ce plan était clairement débile. Ace était un idiot total pour penser que c'était une bonne idée. Si cela se trouve, ce mec avait déjà prévenu les flics dès qu'il avait quitté l'hôpital la veille. Il était tellement foutu.
_Si tu parles de ton joint, je l'ai jeté.
Sa bouche s'ouvrit en grand et sa cigarette à peine allumée tomba à ses pieds.
_Quoi ? Mais pourquoi ?
Ace n'aimait vraiment pas la manière dont sa voix résonnait désespérée. Il n'a jamais été un gros fumeur et il n'avait jamais touché à rien d'autres que quelques joints de temps à autres. Eh bien, oui, il fumait un peu plus depuis le décès de sa mère mais ce n'était rien de très grave, juste de quoi se détendre. En fait, il se fichait pas mal de son joint, il était surtout énervé que Law l'ait balancé comme cela, c'était à lui en premier lieu !
_C'est de la merde, répondit Law calmement, peu impressionné par son emportement. Tu seras bien mieux sans.
_Mais tu n'avais pas le droit ! Ça ne t'appartenait pas !
Ace voyait rouge. Comment pouvait-il le prendre autant de haut, juste comme cela ? Peut-être qu'il n'était pas médecin ou quoi, qu'il n'avait plus de bel avenir tout tracé devant lui et qu'il réduisait en cendre sa vie à petit feu mais peu importe ! Il ne pouvait pas faire cela, se pavaner dans son uniforme hospitalier et le fixer avec ce regard hautain.
Avant qu'il ne s'en rende compte, il précipita sa main en avant pour l'attraper par le col de sa putain de blouse bleue mais Law stoppa son geste sans le moindre effort. Ace serra les dents et eut envie de crier quand son bas-ventre se tordit de nouveau à la pensée que, comme la veille, il n'avait aucune difficulté à l'immobiliser et qu'il pourrait le plaquer n'importe où. Mais Law n'en fit rien et Ace le détestait aussi pour cela. Où était son putain de sourire carnassier, là ?
_Viens ici, siffla dangereusement Law à la place en le trainant par le poignet.
Il l'embarqua avec lui. Ace ne savait où et ce n'est que lorsqu'ils passèrent devant un agent de la sécurité qui les regardait étrangement qu'il comprit qu'il n'avait pas voulu se donner en public sur son lieu de travail.
A peine furent-ils hors de vue, dans un parking souterrain vide à l'exception de quelques voitures, que Law le plaqua contre le béton froid d'un poteau.
_Qu'est-ce que tu croyais faire ?
La voix de Law était rauque à son oreille et tout à fait glaçante. Ace frémit et essaya de ne pas penser à la pression que l'autre exerçait sur son corps pour l'immobiliser. Il avait l'impression d'être en feu et d'être dévoré par l'anticipation de ce qui allait arriver ensuite. Il y avait toute cette tension qui émanait de Law, et cette noirceur, et dureté, et… Ace ne savait plus où donner de la tête et avant qu'il ne puisse le retenir, alors que Law pressait ses hanches contre les siennes et que son corps était encore plus enfoncé contre le béton, un gémissement lui échappa. Il était à peine perceptible et pendant un instant il espéra que l'autre ne l'avait pas attendu mais Law le retourna face à lui.
Son regard se fixa en premier sur ses yeux d'acier qui le faisaient frémir. Il y avait toute cette tension et putain, de près, Law était encore plus attirant que la veille.
Et sans savoir comment, Ace s'est retrouvé le dos écrasé dans la banquette-arrière d'une voiture jaune, et à embrasser ses lèvres.
Ses ongles griffaient les habits de personnel soignant bleu de Law et peut-être qu'à un moment donné il a déchiré son haut à un endroit, mais il s'en fichait. La façon dont ils se pressaient l'un contre l'autre, leur érection dure se frottant avec ardeur, Ace se fichait de tout le reste.
Quand Law réussit à déboutonner son pantalon et qu'il passa ses mains sous le tissu en jean, Ace crut défaillir. Et lorsque ses doigts fins et longs s'enfoncèrent dans la peau de ses hanches, avec assez de force pour lui faire mal et assurer de laisser des traces plus tard, il sut qu'il était fini. Il avait eu son lot de compagnons de sexe ces derniers temps, il en avait eu beaucoup en fait, mais la manière dont Law réussissait à l'amener sur le bord du précipice et avec une telle vitesse, c'était bien la première fois que cela lui arrivait.
Le pire, se rendit compte Ace alors qu'un gémissement lui échappait, appréciait réellement la sensation des bandages sur les mains de Law et comment ils râpaient sa peau sensible.
Ace se cambra mais ne mit pas fin au baiser. Ses poumons brûlaient du manque d'oxygène mais il était trop occupé à embrasser et mordre ses lèvres pour se laisser distraire par si peu. Il aurait pu mourir maintenant, ce n'était pas grave tant qu'il avait ce putain d'orgasme dont il était certain que Law allait lui donner.
C'est finalement Law qui retira ses lèvres en premier, mais Ace n'eut pas le temps de se plaindre car le plus âgé donna un coup de bassin sur son érection dure. Ace gémit fort alors qu'ils continuaient de se frotter l'un contre l'autre. Mais il y avait un problème. Law avait définitivement trop d'habits. Il se tortilla et réussit à bouger l'une de ses mains jusqu'au dos de Law. Il lui fallut plusieurs tentatives avant de réussir à la glisser sous les deux couches de vêtement et finalement il réussit à atteindre sa peau. Elle était étrangement douce, pas du tout ce à quoi il s'attendait de quelqu'un d'aussi dur que lui. Il aurait pensé que sa peau était brute et calleuse mais Ace l'oublia bien vite lorsqu'il se rendit compte que faire remonter ses doigts le long de la colonne vertébrale saillante de Law le faisait légèrement se cambrer en avant.
Enhardi, il réitéra plusieurs fois la caresse, de temps à autres y ajoutant plus de dureté et de pression. A chaque fois, Law se tordait contre lui, pressant son torse contre le sien, son érection se frottant à la sienne et à ses hanches.
C'était vraiment un spectacle auquel Ace prenait plaisir à participer, même s'il était déçu de ne pas avoir encore réussi à lui tirer un gémissement. Ou même à rendre son souffle saccadé. Il n'avait même pas entendu d'accro dans sa respiration.
Lui, au contraire, n'arrivait pas à retenir ses gémissements. Il avait le corps en feu et avait énormément de mal à réfléchir à ce qu'il voulait faire ensuite lorsque Law continuait d'enfoncer, toujours plus, ses doigts dans ses hanches. La douleur de l'acte était à peine ressentie en dessous de tout le plaisir qui lui électrisait le corps.
_Passons aux choses sérieuses, murmura Law au creux de son oreille avec une telle voix qu'Ace crut qu'il allait venir immédiatement.
Law se décolla de lui et le poussa plus profondément dans la banquette, l'obligea à presser son dos contre la portière. Il tira suffisamment sur son pantalon et sur son boxer à mi-cuisses pour libérer son érection. L'air frais fit se crisper Ace et rapidement, il gémit quand Law le prit en main. Il avait l'impression d'être sur le point d'exploser.
_On est sensible, à ce que je vois, murmura-t-il de sa voix rauque.
Ace se dandina comme il le put alors que la poignée de la portière se coinçait dans son dos mais Law l'obligea à s'immobiliser en mettant tout son poids sur ses jambes étendues. Sa main commença à bouger autour de lui et Ace gémit encore plus. Il n'avait jamais réellement caché son enthousiasme durant le sexe et, au contraire, il aimait en faire profiter ses partenaires, mais là, avec Law, il n'était même pas certain de pouvoir se taire ou même juste de baisser le volume.
Law alternait entre des caresses dures et rapides, et des pressions sur son gland. Ace était trop submergé pour ouvrir les yeux et ne pouvait qu'imaginer le spectacle que devait être son beau visage.
C'est un coup de langue sur son bas-ventre qui le fit hoqueter de surprise et de plaisir. Il n'arrivait toujours pas à garder ses paupières suffisamment ouvertes mais la traînée mouillée qui se dessinait là en bas était un véritable supplice.
Mais c'est lorsque Law suça l'une de ses testicules qu'il vient. Ses yeux se révulsèrent complètement et son corps entier fut secouer par son orgasme, alors qu'il se déverser sur sa main. Sa peau brûlait et était glacée à la fois, il avait l'impression de ressentir chaque touche intensément, que ce soit la main de Law, leurs vêtements, le tissu rugueux de la banquette, et en même temps c'était comme s'il avait fusionné avec tout cela. Même la poignée de la portière qui était enfoncée profondément dans son dos n'était qu'une simple gêne à ce stade, à peine perceptible.
Il lui fallut plusieurs dizaines de secondes pour reprendre son souffle et rouvrir les yeux. Il fut accueilli par la vision de Law, à moitié allongé sur lui, ses vêtements et ses cheveux tirés dans tous les sens. Et surtout, une de ses mains était en train de déboutonner le bouton et la braguette de son propre pantalon.
Bouger était assez compliqué. L'arrière de la voiture était petit et le plafond bas, surtout pour Law et Ace faillit plusieurs fois tomber de la banquette alors qu'il grimpait entre ses genoux. Il dut s'y prendre à trois fois pour avancer le siège passager et pouvoir se glisser entre ses jambes. Quand ce fut fait, Law avait déjà baissé son pantalon mais pas assez bas pour Ace qui tira dessus pour le faire tomber à ses pieds mais l'autre l'homme l'arrêta, ne laissant pas les couches de tissus descendre plus bas que ses cuisses. C'était frustrant mais très bien s'il voulait se la jouer comme cela, pensait Ace.
Le boxer noir de Law était déformé par son érection et Ace s'amusa à souffler dessus juste pour la voir se contracter à travers le tissu. Law ne faisait toujours aucun bruit mais il pouvoir voir les muscles de ses hanches se contracter et finalement il dut en avoir marre, car à un moment donné sa main se trouver dans ses cheveux et appuya juste assez sur sa tête pour que le nez d'Ace frôle son érection.
Ace était plutôt fier, il devait bien se l'avouer. Peut-être qu'il n'avait pas encore tirer de son à Law mais il l'avait suffisamment excité pour le faire réagir et vouloir qu'il termine le travail.
Le plus jeune fit glisser ses mains le long de ses cuisses bronzées et les écarta autant que le pantalon à ses chevilles et que l'espace étroit de la voiture le permettaient. Il vint ensuite embrasser et mordiller sa peau à certains endroits, puis s'attarda plus particulièrement là où il pouvait voir certains de ses muscles rouler et se tendre de plaisir. Ace put même sucer un petit coin de peau qui se révéla fragile et tendre sous sa langue et ses dents. Law le laissa faire, caressant ses cheveux d'une main, l'autre étant serrée sur autour du dossier du siège devant eux. Finalement, Ace se retira avec pop bruyant et sourit à la vue de la petite tâche violacée qui fleurissait là.
Il recommença d'embrasser la peau bronzée qui s'offrait à lui et s'arrêta à la bordure du boxer où il recommença à planter ses dents. L'endroit était encore plus sensible et salé sur sa langue. Il mordit cependant un peu fort, faisant contracter un muscle et Law resserra sa prise sur sa tête. Ses doigts étaient comme les serres d'un rapace qui venait d'attraper sa proie.
_Concentres-toi plutôt ici, marmonna-t-il de sa voix rauque et grave, ce qui faisait tourner la tête à Ace.
Il guida à nouveau son visage tout contre son érection. Ace frotta le bout de son nez contre à travers le tissu et réitéra le geste avec sa langue cette fois, provoquant une contraction envoûtante. Il voulait prendre son temps, se délecter de tout ce spectacle pour en profiter un maximum, mais Law ne semblait pas l'entendre de cette manière et il pressa son visage plus fort encore entre ses jambes, l'invitant à se dépêcher.
Ace fit de nouveau glisser ses mains sur ses cuisses et les remonter jusqu'à atteindre la ceinture du boxer qu'il commença à retirer délicatement. Il découvrit lentement l'érection de Law qui se dressait contre son bas-ventre. Une fois le boxer complètement baissé, Ace avança son visage pour prendre sa longueur dans sa bouche sans plus de disposition. Les cuisses de Law se contractèrent autour de sa tête et sa main s'agrippa plus fermement à ses cheveux, le poussant vers le bas.
Ace commença à faire travailler sa langue autour de son érection, s'attardant parfois sur une veine pleine puis il revenait titiller le bout de son gland. Law était salé et lourd dans sa bouche. Il s'appliqua aussi à continuer de faire courir ses mains sur ses cuisses sombres, puis il fit glisser ses doigts de sorte à ce qu'ils effleurent ses testicules.
Ace se sentait tellement exciter par ce qu'il faisait qu'il entendait son propre rythme cardiaque résonner dans ses oreilles. Boom. Boom. Boom. Law semblait d'ailleurs tout autant apprécier l'attention et continuait de resserrer ses doigts dans ses mèches de cheveux, envoyant à chaque fois des frissons dans le dos du jeune homme entre ses jambes.
Encouragé par sa réaction, Ace accéléra les mouvements de va-et-vient avec sa bouche et pressa ses testicules dans ses mains. Malgré sa position, il réussissait assez à lever les yeux pour apercevoir le visage de Law sous ses cils. Ses joues étaient rougies et l'acier si glaçant de ses yeux s'était brouillé en quelque chose de plus sombre. Et quand Law se rendit compte qu'il le regardait, il baissa ses yeux sur lui avec une telle intensité que le ventre d'Ace se retourna.
Le plus jeune recula sa tête, enlevant l'érection de sa bouche. C'était presque étrange de ne plus avoir cette lourdeur et cette peau douce qui lui abimait les lèvres, mais il ne s'y attarda pas plus et vint embrasser l'une de ses testicules avant de la prendre complètement dans sa bouche. Law frémit si fort qu'Ace crut un instant qu'il allait venir mais quand il comprit que ce n'était pas le cas, il accentua ses succions puis passa à la seconde avant de reprendre l'érection de Law entre ses lèvres.
Il savait à la pression que l'autre homme exerçait sur sa tête qu'il n'était plus loin. Il ne suffisait plus qu'à Ace qu'il le prenne encore plus profondément et qu'il gémisse autour de lui pour que Law vienne. Il pressa son bassin en avant, venant cogner le fond de sa gorge. Ses cuisses, elles, se refermèrent étroitement autour de sa tête et Ace ne pouvant pas se dégager, il fut obligé d'avaler, les larmes aux yeux. Il s'en fichait, il aimait cela.
Après un moment, Law se retira et Ace put enfin s'essuyer la bouche. Ils se rhabillèrent et réajustèrent leurs vêtements sans un mot. La tension était palpable dans le petit habitacle, et l'aura sombre et glaçante que Law dégageait jusque-là, fit de nouveau frissonner Ace mais cette fois, la peur qui rampait sous sa peau était plus bruyante que le désir de lui sauter dessus.
Il quitta précipitamment la voiture et le parking, marchant en grands enjambées pour s'éloigner le plus rapidement possible et rejoindre le bus. Law lui faisait peur, oui, c'était vrai, mais la façon dont il se sentait attiré par l'aura sombre qu'il dégageait le terrifiait encore plus. Il était tellement foutu.
Foutu. Foutu. Foutu, putain.
Oh, que oui, il était définitivement une personne détraquée pour prendre autant de plaisir lors de sexe sale avec un inconnu dans sa voiture, sur un parking où n'importe qui pouvait les voir. Et, une fois de plus, il n'était pas allé voir Roger.
