Auteur : Carina Dorf

Adresse : ocarina_ dorf

Origine : The legend of Zelda

Disclaimer : Carina = à moi

Sheila = Lily

Ainia = à moi

Genre : romance, aventure

Couple : Jusque là, ya du RutoxLink, ZeldaxLink et CarinaxLink… c'est moi ou Link est très en demande ?

Note:

Carina : *met une armure*

Link : Mais qu'est-ce que tu fiches?

Carina : Bah quoi? Je me prépare à recevoir des légumes pourris pour le retard de ma fic.

Link : … où peut-on en trouver?

P. S.

Je voulais remercier tous ceux et celles qui ont continué de lire ma fic ainsi que ceux qui l'ont commencée. Je suis vraiment désolée du retard dans mes fics mais le temps me manque et l'inspiration aussi. Mais cette fic est bien une de celles que j'ai l'intention de terminer alors ne perdez pas espoir. Et voilà la suite.

Merci à ceux et celles qui m'ont envoyé des reviews. Habituellement, quand ils sont inscrits sur ffnet, je leur envoie un MP pour les remercier. Pour ceux que je n'ai pas pu rejoindre, merci à vous.

Je voudrais aussi remercier de tout cœur ma chère bêta, Lauralie, qui malgré le temps est restée ma correctrice efficace et incroyable tout le long. Merci encore à toi!

Bonne lecture!

Elle avait beau regarder dans toutes les directions, elle ne put apercevoir ni Ainia ni aucun point de repère pour se retrouver. Tout se ressemblait dans ce fichu temple. Pourquoi avait-elle dû y entrer, tout d'abord? Fichue curiosité. Fichu désert. Fichue journée!

Carina tournait en rond depuis des heures. Ses pieds lui faisaient mal, son ventre grognait par la faim et ses lèvres étaient aussi sèches qu'une feuille de papier. Frustrée, elle finit par s'asseoir sur une dalle à moitié brisée au sol et appuya son menton dans ses paumes.

- … pourquoi ne l'ai-je pas écouté? Non Carina, n'y va pas, c'est dangereux. Tu pourrais te perdre. Et puis, ce n'est pas comme si c'était la première fois que je perdais mon guide. Ce que je suis bête!

Elle grommelait toujours quand une ombre s'approcha derrière elle, glissant ses anneaux dans le sable sans faire le moindre bruit.

- Bon et bien, ça ne sert à rien de ruminer sans rien faire.

L'adolescente sauta sur ses pieds, prête à se remettre en route même si sa motivation n'était pas vraiment au rendez-vous. Elle n'eut le temps de faire qu'un pas qu'elle vit devant elle une ombre se dessiner. Une ombre bien trop imposante à son goût. Lentement, Carina se retourna sur elle-même, terrorisée. Ses pupilles se dilatèrent instantanément. Devant elle se trouvait un énorme cobra aux longs crochets qui la regardait en bougeant sur lui-même d'un mouvement hypnotique. Ce n'était pas tous les jours que le serpent trouvait une proie aussi appétissante entre les murs du temple. Son excitation augmenta encore plus quand, avec sa langue qui fouettait l'air, il sentit que la respiration de sa proie diminuait par le choc et que son rythme cardiaque augmentait à toute allure.

- … Seigneur…

Reprenant ses sens plus vite qu'elle ne l'aurait imaginé, Carina fit demi-tour et se mit à courir en lâchant un cri. Loin d'être découragé par la fuite de son prochain repas, le cobra se mit à la suivre en rampant à une vitesse incroyable. Les pas de Carina s'enfonçaient dans le sable, rendant la course plus difficile. Les vestiges détériorés par le temps et émergeant du sol n'aidaient en rien sa fuite non plus. Son attention était divisée entre le serpent qui la suivait, les débris et la recherche d'un endroit où échapper au prédateur. Peu importe où elle regardait, la jeune fille ne voyait que du sable, des murs, des blocs de peu importe, du sable, des murs, etc. Elle sentait la mort venir… encore une fois. Combien de fois allait-elle mourir en une seule journée?

Apercevant une paroi un peu plus proéminente que les autres, Carina prit sa chance et s'y cacha, s'appuyant le plus possible contre le mur. Une toute petite chance de s'en sortir valait mieux que rien. Les déesses devaient être avec elle ce jour-là. Le serpent continua sa lancée devant elle sans la voir et disparut dans le couloir plus loin. Quand elle fut certaine de ne plus entendre le sifflement de la bête, la châtaine se remit à respirer. Elle avait survécu. Une fois de plus. S'adossant un peu plus confortablement contre le mur, sa main y rencontra un symbole texturé. Baissant les yeux, Carina s'aperçut qu'il s'agissait d'un symbole étrange. Il ressemblait à la Triforce mais quelques lignes ondulées sortaient de chaque point de rassemblement des triangles. Elle fit volte-face vers le dessin, intriguée. Ses longs doigts fins parcoururent les reliefs. Elle n'avait jamais vu ce symbole avant. Que représentait-il? Le bout de son index s'amusa à les dessiner en suivant les traits.

Bien sûr, Carina étant ce qu'elle est, c'est-à-dire des plus maladroites, son pied dut bien sûr glisser, lui faisant perdre prise. Tentant du mieux qu'elle pouvait de reprendre l'équilibre, sa main appuya fortement sur le dessin qui s'enfonça dans le mur. Le mur, tout en émettant un son retentissant, se mit à glisser vers l'intérieur puis sur le côté. D'énormes nuages de poussière et de sable virevoltèrent dans les airs. La jeune fille ne put que plier ses bras devant son visage avant de tomber sur le dur sol de marbre. Toussant un peu, elle finit par se relever et tenta sans succès d'enlever le sable et la poussière qui s'étaient accrochés sur elle. Elle scruta l'endroit où elle se trouvait désormais.

C'était une immense salle sombre où quelques rayons de soleil parvenaient à traverser là où les dalles de pierres du plafond s'étaient effondrées. Le sol était de marbre couvert de sable ci-et-là. Il y avait quelques marches qui menaient vers un plateau central du même marbre que le sol couvert de sable ci et là. Au centre de celui-ci trônait un cercueil, du moins semblait en être un au premier coup d'œil. Carina s'approcha tout en restant sur ses gardes. Elle avait lu tant de récit sur les pyramides et leurs tombes renfermant des pièges et malédictions plus horribles les unes que les autres. En s'approchant, la jeune fille se rendit compte que ce n'était pas vraiment un sarcophage mais plus une stèle, un monument. Heureusement, aucun cadavre ne serait caché en dessous pour lui sauter dessus et lui manger la cervelle.

Ignorant le frisson qui lui monta le long de l'échine, elle finit par s'immobiliser tout près de la stèle. Au centre du monument se devinait un document de cuir couvert de sable et de poussière. Très lentement, un peu à la Indiana Jones, Carina prit avec précaution le manuscrit et l'ouvrit. Sous la protection de cuir se trouvait une reliure verte qu'elle reconnut aussitôt : le livre de Mudorah. Les mains tremblant un peu sous l'émotion, elle réussit à soulever la reliure de cuir et enlever la poussière en soufflant un peu dessus. Le livre de Mudorah, un vieil ouvrage permettant de déchiffrer l'ancienne langue des Hyliens. C'était comme trouver un livre permettant de décrypter les hiéroglyphes ou un truc du genre. C'était… c'était une grande découverte pour la jeune fille.

Trop curieuse, elle finit par saisir le bord de la première page et voulut l'ouvrir. Ce fut le sifflement qui la prévint à temps. Sans se rendre compte de ce qu'elle allait faire, elle sauta de côté, évitant à la dernière minute de devenir le repas du reptile qui l'avait retrouvée grâce au bruit infernal qu'avait causé la porte en s'ouvrant. Tout en gardant le livre bien serré contre elle, Carina voulut s'enfuir. Elle contourna le cobra le plus rapidement qu'elle put, se concentrant entièrement sur la porte qui, Oh malheur, était en train de se refermer. Plus vite, plus vite! La porte était pratiquement close. Elle allait l'atteindre quand le serpent se présenta devant elle, empêchant sa fuite. Non! La porte allait se fermer et elle serait à la merci de son adversaire dans un endroit clos comme celui-ci.

Elle se retourna vers la bête et n'eut que le temps de se jeter sur le côté avant que celle-ci ne referme les crocs sur sa proie. Cependant, elle n'eut pas assez de réflexe pour éviter le coups de queue qui suivit et Carina le prit en plein ventre, valsant contre le mur. L'air sortit douloureusement de ses poumons et son dos émit un craquement horrible. Et pour empirer un peu plus les choses, la queue avait suivit le mouvement et la tenait fermement contre le mur. Le serpent s'approcha de son dîner, prêt à savourer chaque parcelle de chair sur le corps de sa victime. Ce qu'il n'avait pas prévu était que le coup qu'il avait porté contre le mur fut suffisant pour le faire trembler. Le temple était très ancien et ne put supporter la vibration. Du sable commença à tomber du plafond et, dans un vacarme assourdissant, quelques pierres supportant le plafond se mirent à tomber autour d'eux pour finir par s'effondrer sur la tête du reptile qui, gueule ouverte, s'apprêtait à finalement déguster le fruit de son labeur. Les décombres tombèrent sans cesse jusqu'à recouvrir les deux êtres qui disparurent sous la poussière et les débris. Quand finalement le sable retomba, un bras humain tenta de se tirer de sous la roche et le cadavre du cobra. C'est avec acharnement et en se couvrant d'ecchymoses que la jeune fille parvint à se libérer. Par chance, la queue du serpent était retombée sur elle lors de l'éboulement et l'avait protégée des pierres.

Elle était enfermée. Dans une pyramide où personne ne mettait jamais les pieds. Avec le cadavre d'un serpent qu'elle venait de tuer. Non non! Elle paniquerait en sortant de cet enfer. La châtaine observa les alentours, tentant de trouver une ouverture quelconque. Même des égouts auraient fait l'affaire mais malheureusement, il n'y en avait pas dans ce genre d'endroit. Elle retourna vers la porte qui s'était close. Aucun moyen de passer de nouveau par là. Et le plafond? Beaucoup trop haut et aucun moyen de l'atteindre. Cette pyramide sacrée allait-elle devenir sa tombe? Une solution lui vint en tête et malgré l'absurdité de celle-ci, et n'ayant rien d'autre à faire, Carina se mit à crier à tue-tête :

- À l'aide! Quelqu'un!

Elle frappa contre la porte avec ses poings tout en continuant de s'époumoner. Puis, quand ses mains commencèrent à protester contre ce mauvais traitement, la jeune fille prit tout ce qui se trouvait autour d'elle. Un bâton, une pierre, même le cadavre du serpent. Du moins, elle essaya de le soulever mais du y renoncer. Souriant un peu pour elle-même, cette dernière se fit note que si elle ne sortait pas d'ici avant longtemps, elle pourrait goûter à de la viande de serpent… crue. Appétissant. Petit à petit, sa voix commença à perdre de sa puissance. Le manque d'eau ne l'aidait pas non plus.

- À l'aide…

- Carina? C'est toi?

Carina resta quelques minutes silencieuse, se demandant si ses oreilles ne lui jouaient pas des tours. Elle était si désespérée qu'elle aurait pu tout imaginer elle-même.

- Carina? Réponds-moi!

- Ici..., répondit-elle faiblement.

Elle entendit des bruits de pas derrière le mur où elle se trouvait puis des gens qui discutaient mais les murs étaient trop épais pour qu'elle puisse saisir ce qu'ils se disaient.

- Éloigne-toi du mur, Carina.

Obéissant de peine et de misère malgré sa grande lassitude, elle finit par reculer d'un pas lourd. L'adolescente eut tout juste le temps de s'éloigner de quelques pas que le mur qui lui bloquait la sortie voilà quelques minutes n'était plus maintenant qu'un tas de gravats. Link, son énorme marteau en main, tentait de faire disparaitre la poussière de sa main libre afin d'apercevoir la châtaine. Il finit par la trouver, à moitié accroupie contre un bloc de pierre.

- Carina! Tu vas bien?

Rangeant son marteau seules les Déesses savaient où, il s'approcha à toute allure d'elle et examina ses meurtrissures, s'assurant qu'elle n'avait rien de grave. Pendant ce temps, Ainia, qui avait rencontré le blond entretemps, observait les alentours et ne pipa mot sur le cadavre semi-enseveli du serpent sous les pierres.

- Heureusement, tu n'as rien de grave. Peux-tu marcher?

Carina fit un léger hochement de tête. L'Hylien l'aida à se relever et lui tendit une fiole d'eau que la jeune fille se pressa de boire. Mais ce qu'elle aimait l'eau! Divin élixir de vie!

- Par Din! Il est bien là!

Ainia se précipita vers un endroit particulier et se pencha vers le sol, serrant quelque chose contre elle.

- Ainia? fit Link, curieux.

- Il est là, Link. Il est là, le livre de Mudorah!

- Oh... il était sur une stèle... j'ai du l'échapper pendant le combat...

La petite Gérudo serrait bien fermement le livre contre elle, secouant légèrement de la main le sable qui s'était déposé sur lui. Carina resta silencieuse quelques instants puis ne put retenir d'une voix fatiguée:

- Si on s'en allait maintenant? J'en ai marre de tout ce sable...

Link ne put s'empêcher d'esquisser un léger sourire en coin.

- Bien entendu. Ainia, as-tu ce dont tu avait besoin ici?

- Oui, oui... répondit-elle avec empressement... rentrons avant que les autres ne soient trop inquiets.

«Trop tard... » rajouta mentalement Carina. Elle avait la sensation que les autres Gérudos ne seraient pas vraiment tendres avec la cadette. Après une rapide inspection des blessures de la châtaine, le trio se dirigea, tout en restant aux aguets, en direction de la sortie. Ainia les dirigea avec aisance et confiance, connaissant les lieux comme le fond de sa poche.

En traversant finalement la dernière porte qui les séparait de l'air libre, Carina dut se couvrir les yeux tant le soleil brillait de mille feux. Autant elle l'avait haï dans le désert autant elle fêtait maintenant son retour. Après tout, elle ne l'aurait plus jamais revu, enfermée dans ces murs de pierres... Malgré la chaleur ressentie, elle ne put empêcher un frisson la parcourir. Depuis que la jeune fille était arrivée dans ce monde, c'était comme si toute la puissance de l'univers s'évertuait à essayer de mettre fin à ses jours. Elle avait rencontré la mort quoi... cinq ou six fois peut-être. Et cela en quelques jours seulement.

Pendant qu'ils marchaient sur le chemin du retour, main dans la main pour ne pas perdre qui que ce soit encore une fois, Carina ne put s'empêcher de regarder le blond et de soupirer. Ce dernier lui jeta un coup d'oeil interrogateur. La châtaine se contenta de secouer la tête et de lui répondre :

- Tu as de la compétition, héros.

Surpris, il voulut en savoir plus mais la jeune fille n'ajouta rien de plus et se fit silencieuse. Il décida d'ignorer le commentaire et continua la route, silencieux à son tour.

Chanceux pour cette fois, ils arrivèrent sans encombre aux portes de la forteresse des Gérudos. Quelle ne fut pas la surprise de l'humaine d'y voir Sheilah qui les attendait, nettement soulagée bien qu'en colère. Avec un air sérieux mais d'une voix étonnamment douce, elle regarda Ainia et lui dit :

- Hey, écoute petite Gérudo. Tu connais Link, n'est-ce pas? Reste avec lui; il te ramènera chez toi.

L'interpelée lança d'un air boudeur :

- Pff! Je suis bien capable de rentrer seule à partir d'ici, tu sais.

Ignorant son commentaire, Sheilah de tourna vers l'Hylien.

- Link, ramène-la auprès des siens. Moi, je retourne dans le désert; j'ai à y faire.

Sur ce, elle se dirigea vers l'océan de sable. Elle ne fit pas deux pas que la main du blond saisit la sienne dans un geste pour la retenir.

- Attends! Tu n'entends pas?

Tous tendirent l'oreille vers la forteresse des Gérudos où des sons métalliques se faisaient entendre.

- Viens avec nous d'abord voir si elles ont besoin d'aide.

Sheilah l'écouta avec attention sans sourciller puis libéra son bras.

- Et bien, vas-y, héros. Moi, j'ai des trucs plus pressants à faire.

Cette fois-ci, Sheilah eut le temps de s'éloigner davantage avant que le blond ne puisse réagir. Il murmura une remarque qui parvint néanmoins à ses oreilles.

- Moi qui croyais que tu avais du cran. J'imagine qu'aider un peuple en danger n'est pas assez pressant pour toi alors.

La Sheika s'arrêta net et tendit l'oreille, écoutant un peu plus les sons venant de la forteresse.

- J'imagine qu'il y a de l'ambiance finalement...

C'est en souriant en coin que Link la vit revenir vers eux.

- Tu me montres de quoi tu es capable, Sheika?

Cette dernière se contenta de lui répondre par un sourire confiant avant de s'élancer avec les autres vers la forteresse. Ils n'eurent que le temps de dépasser la barrière délimitant le domaine des Gérudos pour se rendre vraiment compte de ce qui s'y passait. Les femmes guerrières livraient un combat sans merci à une armée d'hobgobelins. Ceux-ci portaient une légère cuirasse protégeant la plupart de leurs articulations ainsi que leur torse. Ils arboraient des traînées de boue ensanglantées sur leur visage et utilisaient des lances rudimentaires ou bien de courtes épées dans une main et un bouclier dans l'autre. Ils semblaient n'avoir aucun scrupule à s'attaquer sauvagement et sans aucune retenue à ces femmes. N'eut été le contraire que le combat serait déjà terminé et que des têtes d'hobgobelins décoreraient la forteresse aux bouts de piques.

Les guerrières se battaient tout aussi férocement mais ayant l'avantage d'un cerveau beaucoup plus développé et d'une bonne expérience au combat, elles arrivaient plus efficacement à bout de leurs victimes en attaquant en groupes ou en tendant des embuscades. Le combat n'en était pas moins sordide. Des cadavres d'envahisseurs ainsi que de Gérudos gisaient ça et là dans le sable qui se couvrait rapidement de sang. Carina avait souvent vu des combats et même participé à ceux-ci. Mais dans un jeu. Le voir devant elle, humer l'odeur de la mort et entendre tous ces chocs et ces cris, c'était autre chose. Elle ne pouvait rien faire d'autre que se contenter de rester bêtement là, comme déconnectée du monde.

Pour Ainia, Sheilah et Link, il en était tout autrement. À peine s'étaient-ils rendu compte de ce qui se déroulait devant eux qu'ils dégainaient déjà leurs armes et s'engageaient dans le combat sans le moindre regret, bien décidés à repousser cet ennemi coriace.

Link possédait déjà plusieurs années d'expérience en matière de combat. Il utilisait autant son épée que son bouclier. Le blond venait tout juste de retirer son épée du corps d'un de ses ennemis qu'un autre s'élançait sur son flanc, lance brandie, prête à le transpercer de bord en bord. L'Hylien n'eut que le temps de tourner son bouclier vers le nouvel assaillant pour le projeter vers l'arrière d'une incroyable poussée, assommant de ce fait même son ennemi qui se retrouva décapité d'un mouvement rapide et précis par son épée déjà dégoulinante de sang bleuâtre jusqu'à la garde. À chaque fois que son arme entrait en contact avec un opposant, c'était comme s'il frappait un mur. Mais cela ne l'arrêtait pas pour autant. Il ne pouvait abandonner. Il était le héros d'Hyrule, après tout... Comme ces mots sonnaient creux désormais à son oreille. Envoyant un autre hobgobelin au plancher, il se tourna vers les autres pour voir si elles s'en sortaient.

Sheilah se trouvait non loin de lui, épée fermement empoignée. Quand celle-ci vit le blond qui la regardait, elle lui fit un petit sourire moqueur.

- Ça te dirait une p'tite compét' ?

Lorsqu'elle se retourna de nouveau, une partie des troupes d'hobgobelins se dirigeaient vers eux.

Sheilah les regarda arriver, une mimique écoeurée lui tirant les traits.

- Ah! que vous êtes laid!

Elle se mit ensuite à crier:

- Et des bains, vous savez ce que c'est?

Elle couru en diagonale, grimpa sur l'un des murs et, toujours gracieusement dans les airs, elle leur lança des flèches avec une précision impéccable. Elle se mis sur les épaules de l'un des hobgobelins et lui brisa le cou. Elle ne perdit pas de temps avec le corps qu'elle venait d'achever. Elle sortit son épée et sécurisa son arc en vitesse sur son dos pour pouvoir mieux attaquer ses ennemis sans merci.

Elle était comme une enfant dans un parc d'amusement. Quelquesfois, elle perdait son arme mais elle trouvait toujours un moyen pour se débarrasser d'eux, que ce soit d'un coup du droit, qui oui lui faisait mal mais était efficace, ou en les assommant ou bien en leurs donnant des coups dans les parties intimes. Plus elle se battait, plus elle était excitée. Elle retrouva finalement Link dans la foule une bonne quizaine de minutes plus tard et se mit dos à dos avec lui.

- J'en suis a mon.. disons 150e et toi? Deuxième? fanfaronna-t-elle, toujours aussi moqueuse.

Elle éclata de rire et en profita pour partager une de ses potions d'énergie avec lui.

- Et c'est reparti mon kiki!

Ainia, quand à elle, se battait de manière plus subtile. Ses mouvements étaient rapides et précis, sans débordements inutiles. Tout était finement calculé pour ne perdre aucune énergie. Ses doubles lames augmentaient les dégâts de manière considérable et Link la vit même faire quelques manoeuvres assez colorées et imaginatives. Elle n'était pas une Gérudo pour rien.

Toujours en continuant le combat, l'elfe blond croisa le regard de la châtaine toujours aussi immobile. Celui-ci était fixe et vide. Craignant pour sa sécurité, Link se fraya un chemin vers elle le plus rapidement qu'il put. Son cœur rata un battement quand il vit un des monstres foncer vers elle, épée brandie. Le blond s'approchait de plus en plus. Il n'était qu'à quelques pas d'elle. Il avait la sensation que s'il tendait la main, il pourrait la toucher. Rien qu'un peu plus près... Il allait l'atteindre mais un cadavre de hobgobelin lui fut lancé dessus. Étendu sur le ventre, coincé sous le corps trop lourd, le jeune homme ne put que lever la tête vers sa protégée... qui allait mourir devant ses yeux. Impuissant, il ne put que regarder la scène qui lui semblait se dérouler au ralenti. Il voyait que trop bien la lame de l'épée pointée vers la tête de Carina, prête à lui fendre le crâne en deux. Malgré la douleur que cela lui causait, l'Hylien ne pouvait détacher son regard de la scène macabre qui allait se produire.

Les Gérudos étaient toutes occupées à défendre leur vie et Sheilah se battait contre trois adversaires en même temps. Personne pour sauver l'humaine. Link ne sut si c'était le temps lui-même qui s'était arrêté ou bien si c'était sa détresse qui lui jouait des tours mais il lui semblait que tout s'était arrêté. L'hobgobelin s'était immobilisé, sa lame toujours pointée vers la tête de Carina. Sur cette même lame se refermaient les doigts de la châtaine d'où des traînées de sang clair lui coulaient sur la main et finissaient leur course sur le col, goutte à goutte. En y regardant bien, l'hobgobelin tentait toujours d'enfoncer son arme vers l'avant, les muscles tendus à l'extrême, sans toutefois y parvenir.

De son côté, le visage de la jeune fille était tourné vers son agresseur, totalement inexpressif. Le plus surprenant dans la scène était sans équivoque le fait que la châtaine tenait l'arme d'une boule de muscles avec seulement une main et ne semblait pas déployer davantage d'énergie que si elle confrontait un insecte. Carina finit par rompre le silence qui s'était installé.

- C'est mon anniversaire. Et je ne permettrai pas qu'une vermine de ton genre ne gâche mon plaisir.

Détournant l'arme légèrement vers la droite, elle sortit une épée courte d'on ne sait où et l'enfonça d'un mouvement vers la gauche dans le crâne du monstre qui s'effondra sur le coup. L'adolescente s'accroupit vers sa victime, retira sa lame et la nettoya sur les lambeaux de linge du monstre mort. D'un ton trop calme, elle rajouta :

- Tu vois maintenant ce que ça fait que d'avoir une épée en travers de la cervelle.

Elle se releva et assena un coups de pied au cadavre.

- Tâche de t'en souvenir.

Petit à petit, les hobgobelins qui étaient toujours en vie finirent par s'enfuir, quelques Gérudos à leurs trousses. Link, quant à lui, tentait toujours de se débarrasser du poids mort qui commençait à l'écraser un peu plus. Il essayait pour une énième fois de se glisser hors de son piège quand il vit des pieds s'arrêter devant lui. Ces chaussures n'appartenaient définitivement pas à un hobgobelins et il en fut rassuré; on allait enfin l'aider. Il leva des yeux remplis de gratitude vers sa salvatrice mais son soulagement s'estompa dès qu'il vit qui se trouvait devant lui.

Carina se tenait là, immobile, le fixant pendant que le sang continuait de glisser de ses doigts à la pointe de son poignard pour finir sur le sol. Et comme dans un cauchemar, il vit l'épée lever lentement dans les airs, lame pointée vers sa tête. Le héros d'Hyrule allait mourir de la main non pas de son pire ennemi mais de sa protégée envers qui des sentiments de plus en plus forts naissaient petit à petit. La vie était trop courte. Il aurait dû lui dire. Et il n'en aurait plus jamais la chance.

Il commence à y avoir de l'action et du sang… du sang…. DU SANG! MOUAHAHAHAHAHAH

Link : Au secours T_T je ne me rendrai pas à la fin de cette histoire en vie.