Auteur : Carina Dorf

Adresse : ocarina_dorf

Origine : The legend of Zelda

Disclaimer : Carina = à moi

Sheila = Lily

Ainia = à moi

Genre : romance, aventure

Couple : Jusque là, ya du RutoxLink, ZeldaxLink et CarinaxLink… c'est moi ou Link est très en demande ?

Note:

Voilà quelques années, j'ai commencé cette fic... ok, voilà au dessus d'une quinzaine d'années. Et je n'ai pas l'intention de l'arrêter encore. Mais je vous préviens, je vieillis ainsi que mon style d'écriture alors attendez-vous à ce qu'il change au fil de l'histoire.

P. S.

Je voulais remercier tous ceux et celles qui ont continué de lire ma fic ainsi que ceux qui l'ont commencée. Je suis vraiment désolée du retard dans mes fics mais le temps me manque et l'inspiration aussi. Mais cette fic est bien une de celles que j'ai l'intention de terminer alors ne perdez pas espoir. Et voilà la suite.

Merci à ceux et celles qui m'ont envoyé des reviews. Habituellement, quand ils sont inscrits sur ffnet, je leur envoie un MP pour les remercier. Pour ceux que je n'ai pas pu rejoindre, merci à vous.

Je voudrais aussi remercier de tout cœur ma chère bêta, Lauralie, qui malgré le temps est restée ma correctrice efficace et incroyable tout le long. Merci encore à toi !

Bonne lecture !

Carina se tenait là, immobile, le fixant alors que le sang continuait de glisser de ses doigts à la pointe de son poignard pour finir sur le sol. Et comme dans un cauchemar, il vit l'épée lever lentement dans les airs, lame pointée vers sa tête. Le héros d'Hyrule allait mourir de la main non pas de son pire ennemi mais de sa protégée envers qui des sentiments de plus en plus forts naissaient petit à petit. La vie était trop courte. Il aurait dû lui dire. Et il n'en aurait plus jamais la chance.

L'épée qui s'apprêtait à le transpercer se planta à quelques millimètres de son visage, laissant une traînée sanglante sur le bord de sa joue. Carina s'accroupit devant lui, la main toujours sur le pommeau et le sourire moqueur bien en vue.

- Tu n'es peut-être pas si invincible après tout, héros.

Link ne savait plus que penser d'elle. Quand la jeune fille était normale, ce n'était que gentillesse, amabilité et une pointe de gaucherie attachante. Mais quand elle était comme ça, avec ses étranges yeux verts sans pupilles, tout son être dégageait arrogance et mépris. Il devait s'avouer qu'elle le rendait inconfortable, voire même qu'elle lui inspirait une pointe de frayeur. L'adolescente en devenait imprévisible et cela compliquait les choses.

Finalement, Carina se redressa et son épée disparut.

- Je t'ai à l'œil, blondinet.

Le dénommé blondinet fut on ne peut plus soulagé de revoir les pupilles dans le regard de la châtaine. Cette dernière cligna des yeux pendant un instant puis aperçut celui qui se trouvait toujours prisonnier sous elle.

- Link ! Attends, je vais t'aider.

Elle se mit à pousser le corps du hobgobelin qui commençait déjà à puer – ou bien était-ce son odeur normale d'être vivant. Toujours est-il que Carina eut beau

s'acharner à s'en faire rougir le visage que la masse ne bougea pas d'un poil. Elle faillit abandonner quand Sheilah vint la rejoindre.

- Un coup d'pouce ?

- Avec plaisir !

Les deux femmes s'unirent pour enfin parvenir à libérer l'homme prisonnier du corps.

- Je vous suis redevable, mesdames.

Carina lui fit un grand sourire qui disparut dès qu'elle vit le sang qui coulait sur son menton.

- Mais tu es blessé !

Link posa une main là où il s'était fait couper par son interlocutrice, qui le regardait tellement concernée qu'il ne put se résoudre à lui avouer la vérité.

- Ce n'est rien de grave. Une légère entaille que j'ai dû recevoir lors du combat.

La châtaine le regarda, légèrement suspicieuse, mais finit par le croire, soulagée.

- Hey bien, tu deviens mou avec le temps, l'Hylien. Te faire prendre comme ça aussi facilement par ces balourds.

Le jeune homme se retourna vers Sheilah, cherchant le moindre signe qui aurait put laisser paraître qu'elle avait vu ce qui s'était passé mais elle n'avait que ce même air moqueur de toujours. Cela suffit à calmer son trouble intérieur.

- J'imagine que je vais devoir me remettre à mes exercices.

Pour le moment, il garderait ce secret pour lui-seul. Mais maintenant, il était sûr d'une chose : il devait savoir ce qui se passait avec sa protégée avant que celle-ci ne finisse par le blesser plus gravement, ou pire, le tuer. Il savait qu'il devrait parler de ces incidents tôt ou tard. Carina devait être mise au courant si elle ne le savait pas déjà. Mais pour le moment, ils avaient d'autres chats à fouetter.

- Et n'osez jamais revenir montrer vos sales faces de porcs ici ! cria Ainia contre les derniers hobgobelins qui s'enfuyaient.

Les Gérudos près d'elle lui administrèrent une bonne claque derrière la tête et se mirent à la gronder quant à sa disparition soudaine. Heureusement, Ainia était saine et sauve. Après s'être esquivée subtilement, elle avait pris part au combat et s'en était sortie avec brio. Les Gérudos, quant à elles, revenaient petit à petit au fort, faisant le point sur les blessées. Par miracle, personne n'avait été tué. Les laissant à leurs sermons, Link revint alors vers les deux dames près de lui. Ils aidèrent les guerrières du mieux qu'ils purent. Pendant que le blond aidait une des blessées à se rendre à la salle des soins, il croisa le regard de Nabooru. Celle-ci lui fit un signe discret vers une pièce bien précise de la forteresse. Il jeta un regard rapide vers les deux femmes qui l'accompagnaient et retourna son regard vers Nabooru. La chef de Gérudos lui exprima clairement que la châtaine aux yeux verts était la seule devant être présente à leur petite rencontre personnelle. L'Hylien hocha la tête et continua sa besogne. Vive le langage non verbal.

Cela prit quelques heures avant que la forteresse des Gérudos ne revienne un tant soit peu à la normale. Pour le reste, le blond et sa protégée étaient désormais inutiles. Le jeune homme fit finalement signe à Carina de le suivre. Docile, celle-ci le suivit sans poser de questions. Elle lui accordait une confiance totale et aveugle. Il aurait pu la conduire à sa perte qu'elle l'aurait suivi encore et toujours. De plus, l'intérieur de la forteresse la remplissait de curiosité. Elle n'avait vu que quelques pièces et en voir davantage la remplissait d'excitation.

Link la fit entrer par une porte connue de Carina et la joie qu'elle avait ressentie plus tôt s'éclipsa peu à peu quand elle se rendit compte qu'ils se dirigeaient dans un endroit déjà visité. Si elle ne se trompait pas, ils allaient aboutir dans la salle du trône après avoir dépassé la porte située devant eux. Pour une fois, elle fut déçue d'avoir raison quand ils traversèrent la porte.

À sa grande surprise, Link dévia vers la droite et non directement vers le trône devant eux. Tiens tiens, une pièce qu'elle n'avait pas encore vue. Son plaisir remonta en flèche. Le blond frappa doucement à la porte. Ils entendirent un « Entrez ! » ferme parvenir de l'autre côté. Link entra aussitôt suivi de Carina. La pièce dans laquelle ils se trouvaient désormais était en fait une chambre à coucher. Mais quelle chambre !

Appuyé contre le mur du fond se trouvait un magnifique lit à baldaquin en bois massif. Celui-ci était décoré de tissus blancs s'enroulant autour des montants du haut. Une couverture tout aussi blanche reposait sur le lit. Le sol était fait de marbre dans les teintes de brun et de beige, les murs étaient couleur sable comme le reste de la forteresse mais étonnamment, ils contrastaient avec élégance dans cette pièce. Un tapis aux motifs complexes trônait au centre de la pièce. Contre un des murs se trouvait un piédestal simple mais charmant soutenant une bassine, probablement pour se rafraîchir, avec cette chaleur. Une immense commode du même bois que le lit était appuyé contre l'autre mur et sur ce dernier reposait un miroir orné de motifs divers. Vraiment une chambre faite pour un chef.

Nabooru était assise dans un fauteuil confortable dans les couleurs claires et lisait un rapport que lui avait amené une de ses subordonnées. Elle leva les yeux vers ses invités, roula le parchemin et le déposa sur la commode.

- Contente que vous soyez venus.

Ainsi, elle les attendait, conclut Carina.

- Tu voulais nous voir, Nabooru ?

- Et bien, commença-t-elle en tournant son regard vers Carina, nous avions une entente, n'est-ce pas ?

L'adolescente l'avait complètement oublié ! Maintenant qu'Ainia était de retour, Nabooru pouvait répondre à ses questions à propos de l'humaine qui était passée ici voilà bien des années. Oubliant complètement le blond qui n'avait pas bougé d'un poil mais qui tendait une oreille attentive, Carina commença son interrogatoire.

- Vous a-t-elle parlé d'elle ou d'où elle venait ? Si elle allait quelque part en particulier ? Son nom ? N'importe quoi !

La Gérudo croisa les bras, ferma les yeux et tomba en profonde réflexion. Cela faisait tout de même plusieurs années de cela. 17 ou 18 ans, peut-être plus.

- Si je me rappelle bien, elle disait venir de loin, de très loin. Elle avait les cheveux roux, presque rouges comme les nôtres. Dans mes souvenirs, elle avait tout un tempérament. Je l'ai rencontrée dans ma jeunesse, quand le clan eu un de ses pires moments.

- Comment cela ?

Nabooru ouvrit de nouveau les yeux mais ceux-ci ne voyaient que des images appartenant au passé.

- Aucun homme n'était né cette année-là.

- Aucun homme ? Mais pourtant, selon ce qu'on racontait sur les Gérudos, un mâle devait naître tous les cent ans.

- Nous en attendions un. Mais il est mort à la naissance.

Link se mit à réfléchir à cette situation à son tour. Il arriva à une conclusion qu'il n'aimait, mais alors là, vraiment pas.

- Nabooru, d'où vient Ganon alors ?

La guerrière hésita un instant puis soupira.

- Il est arrivé ici relativement jeune. Et puisqu'il nous manquait un mâle, nous l'avons adopté.

- Vous avez quoi ? s'exclama l'Hylien.

Tout cela était arrivé parce que les Gérudos l'avaient pris sous leur aile alors ? Tout ce que cet homme... non, ce monstre avait fait... Non, même si les Gérudos l'avaient ignoré, il aurait tout de même commis ces crimes.

- Peu importe, continua la guerrière. Pour en revenir à l'humaine, celle-ci est restée quelques jours puis est repartie, seules les déesses connaissant sa destination.

- C'est tout ?

Carina était découragée. Ce n'était pas assez. Elle avait besoin de plus d'informations.

- C'est tout, oui. Si tu veux plus de renseignements, je te conseille de trouver l'oracle.

- L'oracle ?

Ce fut Link qui lui répondit cette fois :

- L'oracle est un être connaissant tout sur tout. Le passé, le présent et le futur. Mais personne ne l'a vu depuis bien des années.

Donc, si elle comprenait bien, elle restait au point mort.

- … Merci pour tout, Nabooru.

- Bonne chance dans tes recherches, jeune fille. Et merci à vous deux pour tout ce que vous avez fait pour nous.

L'Hylien fit une référence respectueuse. La Gérudo hocha simplement la tête. Link et Carina quittèrent la Gérudo, l'un perplexe et l'autre abattue. La seule piste qu'elle avait trouvée lui avait glissé entre les mains. Elle avait été à deux doigts de trouver un moyen de rentrer chez elle et tout espoir était maintenant anéanti. Et le pire dans tout ce beau merdier était que Link, l'objet de ses désirs, était à nouveau à ses côtés. Le malaise la gagna aussitôt. La châtaine avait finalement révélé ses sentiments à l'Hylien qui l'avait, comme elle s'y attendait depuis le début, rejeté très clairement. Elle ne voulait plus aborder le sujet et espérait que le blond ferait de même.

De son côté, Link était perdu dans une toute autre direction dans ses pensées. Il repensait à ce que lui avait livré Nabooru. Ganon n'était donc pas un Gérudo de naissance. Il n'était ni Hylien non plus, ses oreilles rondes le trahissant. D'où venait-il alors ? Et si les Gérudos l'avaient renvoyé ou voire-même tué au lieu de l'adopter, le monde ne se serait-il pas mieux porté ?

Une bonne partie du trajet de retour se fit dans le silence. Peut-être que si Sheilah les avait accompagnés, le poids du vide aurait été moins lourd, moins tendu. Mais elle avait autre part où aller, avait-elle dit, et s'était contentée de les saluer en leur promettant de les revoir très bientôt. Ils marchaient donc pendant un certain temps quand l'Hylien finit par reprendre la parole.

- Alors, que s'est-il passé pendant tout ce temps ?

Carina resta silencieuse un moment, faisant le tri dans ses pensées. Beaucoup était arrivé depuis leur séparation. Devait-elle tout lui raconter ? Certaines choses restaient encore nébuleuses, même pour elle. Elle préféra s'en tenir aux grandes lignes et lui raconta sa rencontre avec l'épouvantail qui l'avait lancé sur la piste de la forteresse des Gérudos, son entente avec Nabooru, une partie de son périple dans le désert et une vague explication des événements ayant eu lieu dans le temple.

Link l'écouta attentivement, ne posant aucune question, se satisfaisant des dires de l'adolescente. Il savait qu'il y avait des éléments manquants dans son récit mais n'osait pas pousser son interrogation trop loin. Si elle voulait lui cacher des choses, elle devait avoir ses raisons. Quand Carina eut terminé, un nouveau silence s'installa entre eux. Ce fut à nouveau le blond qui reprit la parole.

- Et maintenant ? Que vas-tu faire ?

Ne sachant que répondre, elle garda le silence. Elle l'ignorait. Sa seule piste était maintenant inutilisable et elle n'avait pas vraiment d'idées sur ce qu'elle devait désormais faire.

- Peut-être devrais-je essayer de trouver ce fameux oracle. Je n'ai rien d'autre pour m'enligner.

Se perdant dans ses réflexions, une idée vint au jeune homme. Oh ! Ce n'était rien de solide mais ils n'avaient rien à perdre.

- Peut-être que Navi serait au courant.

- Navi ?

- En effet, je crois qu'elle en a déjà parlé par le passé.

Réalisant soudainement qu'en effet, la fée lui en avait déjà touché un mot, l'adolescente reprit un soupçon d'espoir.

Mais oui ! Pourquoi pas ? Demandons-lui !

Heureux de ce regain d'optimisme, Link ne se fit pas prier.

Navi ? Nous avons besoin de toi.

La petite fée bleue apparut à leurs côtés comme si elle ne les avait jamais quittés.

Tiens donc, c'est nouveau ça, fit-elle d'un ton grognon. Quand je veux vous aider, vous ne m'écoutez pas la moitié du temps. Pourquoi est-ce que je vous le ferais-je cette fois ?

L'Hylien resta bouche-bée devant cette tirade, ne s'attendant pas du tout à cette réaction de la part de la fée.

- Pitié Navi, j'ai vraiment besoin de certaines réponses et il est probable que seule toi puisses me les donner, la supplia Carina, désespérée. Tu ne peux tout de même pas me laisser dans cette situation éternellement...

Navi savait parfaitement ce à quoi la jeune fille faisait référence. Sa proximité avec le blond était une torture et son propre monde devait cruellement lui manquer.

- Bon, très bien. Mais juste parce que c'est toi qui le demande.

Préférant se taire, Link laissa sa compagne continuer avec la fée colérique.

- Il paraîtrait que tu sais où se trouve l'oracle. J'aurais besoin de lui parler. Je désirerais savoir s'il existe un moyen de rentrer chez moi ou bien s'il a entendu parler d'une femme qui est passé voilà quelques années et qui me ressemblait.

Navi resta silencieuse quelques instants.

- Tu sais, il ne rencontre pas n'importe qui pour n'importe quoi.

- Mais...

- Par contre, je peux lui en parler, la coupa la fée, et voir s'il accepterait de te rencontrer.

Le visage si sombre de Carina s'illumina. Si elle avait pu embrasser la fée, elle l'aurait fait aussitôt.

- Oh ! Merci Navi ! T'es vraiment la meilleure !

Heureusement que la fée était trop petite pour que l'on ne puisse l'apercevoir rougir de plaisir.

- Ne t'emballe pas trop rapidement. J'ai dit que je lui en parlerais. Ça ne veut pas dire qu'il pourra ou même voudra t'aider.

- Peu importe, rétorqua vivement la jeune fille, c'est déjà mieux que rien !

La fée capitula devant tant d'excitation. Elle l'avait prévenue après tout.

- Je ne vais pas tarder alors. On se revoit plus tard !

Et Navi disparut à nouveau.

- Je commence à la voir sous un nouveau jour celle-là, se dit Carina pour elle-même à voix haute en riant, toujours avec son sourire optimiste accroché au visage.

Elle n'avait pas encore remarqué que le blond près d'elle la dévisageait depuis un instant. Ce fut quand elle se retourna vers lui qu'il se rendit compte de son geste et qu'il détourna les yeux rapidement. Un silence lourd s'en suivit. Link finit par se racler la gorge, cherchant un moyen de mettre fin au malaise qui s'était installé entre eux. Ils s'étaient tout de même quittés sur un sujet délicat.

- Bon, et bien, maintenant ?

La châtaine baissa les yeux.

- Maintenant ? J'en sais rien. Par contre, toi, tu as une princesse qui doit mourir d'envie de te voir.

- Mais toi ?

C'est d'un ton bas et froid qu'elle continua, passant outre la question.

- Tu devrais aller la rejoindre.

- Mais...

- Link ! le coupa-t-elle, irritée. Nous savons très bien tous les deux la situation dans la quelle nous nous trouvons présentement. Pour ma santé mentale ET émotionnelle, j'ai besoin de mettre de la distance entre nous.

Semblant comprendre, il lui demanda avec douceur :

- Où iras-tu ? Quand Navi reviendra, je dois pouvoir lui dire où te trouver.

- Hm... J'hésite entre retourner au lac Hylia, au domaine des Zoras ou à la forteresse des Gérudos. De toute façon, ces trois endroits sont près l'un de l'autre alors...

Juste avant de se séparer, le héros lui donna un dernier conseil :

- Tâche de trouver un endroit sûr. Il fera nuit bientôt et, depuis le retour de Ganon, les monstres se font plus présents. Et tiens, pour te défendre.

Il lui tendit sa courte épée de Kokiri.

- Tu auras au moins ça.

Carina la prit sans un mot.

- … Je me sens mal de te laisser toute seule ici.

Elle le regarda droit dans les yeux.

- Tu devrais te sentir encore plus mal de rester près de moi aussi longtemps.

Comprenant le message, il lui lança un dernier regard et s'éloigna, sentant le poids du regard si vert de la jeune fille dans son dos.

- Link !

Il s'arrêta sans se retourner.

- Merci... pour tout ce que tu as fait pour moi.

Il savait que s'il se retournait, il ne pourrait plus s'en aller. Il se contenta de lever la main pour la saluer et reprit son chemin. Carina ne le lâcha du regard que lorsqu'il fut hors de vue. Sa gorge se serrait, une douleur se formait dans sa poitrine et ses yeux piquaient. C'était tellement difficile. Mais c'était mieux ainsi. Du moins, elle tentait de s'en convaincre. Bon, assez d'auto-apitoiement. Où allait-elle maintenant ? Le domaine des Zoras était une de ses options mais elle n'était pas d'humeur à subir leur caractère pour le moment. Restait Hylia et les Gérudos. Le lac Hylia... Comme l'avait prévenue Link, le soleil ne tarderait pas à se coucher et elle devait se trouver un abri. Et elle n'en connaissait aucun au lac. Ne restait plus que les Gérudos si celles-ci voulaient bien d'elle.

Retournant sur ses pas, elle chantonna une vieille chanson tout en se perdant dans ses pensées. Elle devait faire le point. Elle était prisonnière à l'intérieur de l'univers d'un jeu vidéo. Cette pensée lui fit apparaître un amer. Dire qu'auparavant, avant toute cette aventure, elle aurait tout donné pour que cette expérience se réalise un jour. Le deuxième point à ancrer sérieusement dans son esprit était que Link était chasse gardée. De plus, par une princesse. On raye donc le garçon de son esprit, l'étape la plus difficile. Prochain point, à cause de ses sentiments douloureux, elle avait chassé sa seule protection. Et si elle n'était pas trop présomptueuse, il y avait un risque pour que Ganon ne revienne lui faire la peau. Donc, en résumé, elle était dans la poisse par dessus tête. La vie n'était-elle pas belle ?

L'adolescente donna un coup de pied dans un caillou en bougonnant. Elle sursauta en entendant un « Ouille là là! » venant d'un peu plus loin. Levant les yeux vers la provenance de ce cri, elle vit un rocher se mettre à bouger pour ensuite se redresser et la regarder de ses yeux bleus. D'abord effrayée, puis stupéfaite, Carina réalisa que ce rocher était en fait un Goron, un habitant pacifique des montagnes. Mais que faisait-il ici ? Il était tout de même loin de chez lui. Très loin même. Et ce n'était pas dans leur nature de s'éloigner de chez eux.

- Tu pourrais t'excuser, tout de même.

- Oh ! Pardon ! C'est juste que je ne m'attendais pas à trouver un Goron ici.

Le Goron en question la dévisagea de la tête aux pieds.

- Tu dois être cette étrangère qui est arrivée voilà quelques jours, je me trompe ?

Surprise, elle lui demanda d'où il tenait cela.

- Les nouvelles se propagent rapidement, tu sais.

Un peu sceptique, elle laissa tomber l'insistance qu'elle sentait poindre. Et puis, elle était trop fatiguée pour s'attarder sur ce genre de détail.

- Désolée encore.

- Ça va. Ce n'était pas si douloureux. Où vas-tu comme ça ?

Elle pointa vers la forteresse des Gérudos.

- Je me cherche un abri avant que la nuit ne tombe. Et les Gérudos m'ont déjà accueillie une fois alors je vais retenter ma chance.

Un air peiné se dessina sur les traits du Goron.

- Pauvre petite chose ! Viens avec moi, je connais un endroit sûr beaucoup plus près.

- Mais non, ça va. Merci mais je vais...

- J'insiste, coupa le Goron tout en lui saisissant le poignet.

- Ça fait mal ! Làche-moi s'il-te-plait !

- Je tiens à t'y emmener.

- J'ai dit que ça allait !

L'attitude du Goron la rendait perplexe, et elle devait l'avouer, commençait à lui faire peur. C'était une tribu pacifique qui se mêlait de ce qu'ils les regardaient. Mais ce Goron-ci semblait plus... agressif. Ce dernier lâcha un profond soupire et se pencha pour être en face à face avec la jeune fille.

- Écoute-moi, petite.

Ses yeux naguère si bleus devinrent rouges comme la lave.

- Suis-moi et tu seras en sécurité.

Ces paroles résonnèrent dans la tête de la jeune fille comme un écho lointain. Elle sentit sa détermination flancher. Elle n'avait plus peur et était beaucoup plus détendue. Ce Goron ne voulait que la protéger après tout. Pourquoi vouloir le fuir ? L'homme des montagnes enchaîna avec un sourire glacial.

- Je vais te conduire à un ami qui ne veut que ton bien. Il saura s'occuper de toi.

La dernière pensée cohérente de la châtaine fut pour un blondinet aux incroyables yeux bleus avant que le reste de sa conscience ne se perde dans les brumes qui s'étaient insinuées dans son esprit.

- Je te suis.

Le Goron se contenta de sourire encore plus et s'éloigna avec elle.

À suivre...

Ok, j'avoue que ça fait un bail que ce chapitre est écrit mais je voulais le faire plus long. Malheureusement, mon ennemi de toujours est arrivé (le syndrome de la page blanche) alors j'ai du couper court. Mais bon, vous avez tout de même un petit bout de plus ^^

Link – O.o c'est tout ? Pas de conversation sadique ? Pas d'atrocités à déballer ?

Carina – Non.

Link - … je devrais être heureux. Mais depuis toutes ces années... il y a comme un manque...

Carina – Jamais heureux celui-là -_-