Correctrice : Clina

Personnages : Saori-Athéna, Pégase Seiya

Mention de : Dragon Shiryu, Andromède Shun, Cygne Hyoga, Phoenix Ikki, Tatsumi, Ophiuchus Shaina, Aigle Marin, Lion Aiolia

Ship : Seiya x Shaina, Marin x Aiolia

Type d'écrit : réconfort, famille (fraternelle) avec une vague dose d'humour

Arc temporel : quelques années après Hadès, dans la lignée temporelle des autres OS

Lieu : Manoir Kido, Japon

Autre : J'aime beaucoup leur relation fraternelle à tous les six. Je poursuis donc ma vision du lien unissant Saori et les 5 Bronzes – Divins. Mention légère de traumas pour Saori.

Nombre de mots : 2139

Titre : Vacances offertes


Saori releva la tête. Et elle observa Seiya qui faisait les cent pas dans sa bibliothèque. C'était relativement compliqué pour elle de se concentrer sur le document qu'elle lisait, avec Pégase qui faisait autant de bruit. Ah oui parce qu'il ne savait pas faire les cent pas en silence. Il marmonnait ou il chantonnait en même temps. Alors qu'elle essayait vraiment de rester concentrée sur le document fiscal qu'elle se devait d'étudier avant la rencontre avec un potentiel allié commercial pour la société Graad. Elle se devait de poursuivre l'œuvre de son grand-père, même si elle penchait plus vers les œuvres caritatives par préférence personnelle. Même si cela l'ennuyait profondément comme travail, elle tentait d'être une bonne présidente pour la fondation Graad. Cela étant, gérer le Sanctuaire n'était pas toujours plus simple, mais au moins elle avait le Grand Pope et son expérience pour la soutenir et la conseiller. Dommage qu'elle ne puisse pas transposer la gestion du Domaine Sacré d'Athéna aux affaires de la famille Kido. Saori retint un autre soupir de lassitude. Non, elle n'y arriverait jamais si Seiya continuait comme cela.

Qu'on ne se méprenne pas, elle les adorait tous les cinq. Malgré leur caractère différent et le fait qu'il n'était pas toujours simple de s'entendre, elle vouait un amour fraternel immense aux cinq Saints Divins. Elle avait grandi avec eux. Ils avaient sauvé le monde ensemble plus d'une fois. Elle savait ce qu'elle leur devait. Et elle se demandait parfois s'ils avaient conscience d'à quel point elle avait besoin d'eux, de leur présence dans sa vie. Alors oui, elle adorait Seiya. Cela ne se discutait pas. Oui, il l'amusait la majeure partie du temps. Seiya était le meilleur ami qu'on puisse avoir, compatissant, serviable et un vrai clown. Mais il y avait des moments où il l'épuisait plus qu'il ne l'aidait. Et la nervosité de Pégase commençait à être dangereusement contagieuse. Il avait déjà fait montre de sa mauvaise humeur ce matin. Saori commença à tapoter doucement du pied sous le bureau. Voilà, il l'avait stressée ! Ah des fois il la fatiguait vraiment. Mais toute déesse Athéna qu'elle était, elle n'avait aucune idée de comment apaiser son garde du corps du moment et gagner ainsi un moment de silence pour se concentrer et comprendre tous les termes techniques de son dossier.

Saori se mordilla la lèvre inférieure. Ses yeux pers faisaient des allers et venues entre le papier qu'elle devait lire et le jeune homme qui continuait de marmonner en touchant à tout. Elle soupira discrètement. Elle remit une mèche de sa longue chevelure derrière son oreille. Et elle observa plus attentivement Seiya. Elle devait faire quelque chose. Parfois elle enviait Shaina et sa facilité à se faire écouter de Pégase. Ou alors l'autorité naturelle de Marin qui savait d'un regard passer un message à son ancien disciple. Elle pencha un peu la tête sans quitter des yeux son frère de cœur qui en était à réarranger les livres sur une étagère tout en chantant en anglais. Misère cet après-midi n'aurait aucune fin. Et elle sentait la migraine arriver au grand galop. Elle massa lentement ses tempes et elle ferma les yeux. Elle devait envoyer Seiya loin d'elle pendant un moment. Elle l'adorait, mais elle avait besoin d'une pause au calme. Et pour cela elle ne disposait que dans seul moyen. Ô ce n'était pas forcément fair-play, mais il serait tellement heureux de l'idée qu'il ne comprendrait sûrement pas la toute petite manipulation qu'elle allait user pour arriver à ses fins.

« Seiya ? », appela-t-elle avec une voix douce et mélodieuse et un joli sourire peint sur ses lèvres rosées. « Est-ce que tu apprécierais d'aller au Sanctuaire quelque temps ? », proposa-t-elle de sa voix la plus innocente.

« Vrai ? Tu me laisserais aller au Sanctuaire ? Combien de temps ? Et quand ? », demanda-t-il avec les yeux pétillants de joie et en s'approchant du bureau. Saori conserva son sourire. Au moins, il était heureux et son plan fonctionnait.

« Ma foi tu peux partir demain avec mon jet privé. Le Grand Pope sera ravi de te recevoir. Et tu peux y rester aussi longtemps que tu le désires. », répondit Saori avec douceur. Elle devait la jouer finement, mais ce qu'elle allait ajouter ferait toucher les nuages à Seiya qui filerait préparer ses valises. « Ce sera l'occasion pour toi de féliciter officiellement Marin et Aiolia pour leurs fiançailles, d'aider ton Maître à préparer les épousailles… Et tu pourras profiter de la présence de Shaina. Je sais qu'elle est venue te visiter quand Shun était en Sibérie, mais tu n'as pas envie de partager plus de temps avec elle ? Peut-être pourriez-vous même faire un petit voyage en amoureux ? Qu'en dis-tu ? Je te l'offre volontiers. » Elle croisa les mains et elle déposa son menton dessus sans se départir de son sourire tendre. Elle savait qu'elle avait gagné. Seiya avait ce qu'il désirait le plus au monde. Finalement, elle devenait bonne stratège.

« Super. Trop cool… Alors là je peux faire mes valises de suite. Je signe… Ça va être... », Seiya passa de très heureux à subitement sérieux. Et Saori papillonna des yeux. « Oh merde, t'essaie de te débarrasser de moi ! » Pégase la pointa du doigt.

« Non ! Jamais ! », rétorqua trop vite Saori. Et au froncement de sourcils de son ami d'enfance, elle sut qu'elle s'était un peu faite grillée. Bon au niveau de la stratégie et de la manipulation, elle avait encore des choses à apprendre, toute réincarnation d'Athéna qu'elle était. Ou alors il la connaissait trop bien. Mais elle aurait cru qu'il mettrait plus de temps à la percer à jour.

« T'as répondu trop vite ! T'essaie de me virer en Europe là. J'arrive pas à y croire… », tempêta un peu Seiya. Il n'était pas vraiment en colère. Elle le savait. Mais il n'appréciait pas la tentative de manipulation de sa part. Et elle pouvait comprendre pourquoi. Ce n'était jamais amusant de se sentir manipuler.

« Comme oses-tu remettre en cause la parole de ta Déesse protectrice ? », s'offusqua-t-elle, parce qu'elle se refusait à perdre la face en cet instant. C'était sûrement stupide.

« Et oh à d'autres hein le truc de la Déesse. », répliqua Seiya en claquant un peu trop brusquement les mains sur le bureau et en se penchant en avant. Saori sursauta légèrement. « On sait tous les deux que ce n'est pas Athéna qui cause là… » Les yeux de Pégase étaient fixés sur elle.

Il y eut un silence pesant. Seiya sembla subitement remarquer qu'il l'avait effrayée. Bien sûr Saori savait qu'aucun d'eux ne lui ferait jamais aucun mal. Mais elle ne pouvait s'empêcher de sursauter aux mouvements brusques et autres démonstrations de force ou violence. Elle était peut-être Athéna mais elle n'était pas sortie sans traumatisme des épreuves qu'ils avaient traversées. Tout comme eux avaient eu besoin de temps pour guérir totalement des traumas des combats, elle avait eu besoin de temps pour contrôler ses réactions apeurées face à certains gestes imprévisibles. Elle détestait qu'on l'approche, qu'on l'agrippe, qu'on la touche… Elle avait toujours envie de fuir et elle était sur ses gardes aux moindres bruits imprévisibles ou les gestes brusques. Combien de fois avait-elle failli mourir pour sauver la Terre et l'Humanité ? Elle n'avait pas vraiment compté. Mais elle restait trop impressionnable par moments. Seiya retira ses mains du bureau en acajou. Il en passa une dans ses cheveux. Il la connaissait assez pour décrypter la tension qui traversait son corps et son regard fixe. Certes il voulait montrer qu'il n'appréciait pas vraiment la petite manipulation mais pas l'effrayer. Saori avait déjà dû gérer une situation compliquée pour elle dans la matinée… Son rôle était de la protéger, pas de la mettre à mal d'une quelconque manière.

« Je… », commença Saori avant de fermer les yeux et d'inspirer. « Je ne voulais pas te donner l'impression que je désire me débarrasser de toi. Mais tu es nerveux, je pense juste qu'un peu de vacances te ferait du bien. Et je sais que tu n'as pas su passer beaucoup de temps avec Shaina lors de sa brève visite… Puis cela me fera du bien aussi. Ta nervosité est contagieuse Seiya. », expliqua-t-elle lentement cette fois-ci. Elle passa à nouveau une main dans sa chevelure.

« Je ne suis pas nerveux ! », bouda Seiya comme un enfant cette fois-ci.

« Seiya, tu as failli casser le bras de quelqu'un ce matin… », répliqua-t-elle en secouant légèrement la tête.

« Il t'avait agrippé le bras Saori-san. », répondit-il d'une voix plus calme.

Pégase la connaissait assez pour savoir qu'elle détestait ce genre de contact non désiré avec un étranger. Seiya savait que le nombre de personne pouvant se montrer tactile avec elle était limité. Tatsumi bien sûr, qui l'avait élevée mais qui n'osait pas lui manquer de respect en étant trop proche d'elle. Ensuite ses plus proches protecteurs avaient ce privilège énorme de pouvoir la tutoyer, de l'appeler Saori-san et de se montrer tactile avec elle. Elle acceptait les marques d'affection de Seiya en général. Tout comme elle aimait bien aller se blottir contre Shun quand elle n'avait pas le moral. Elle était moins tactile avec Shiryu et Hyoga mais Pégase avait déjà pu voir le Dragon lui tapoter l'épaule, et le Cygne accepter qu'elle dépose sa tête sur son épaule. Il pouvait parier que même Ikki aurait ce privilège, mais il avait un doute concernant le fait que le Phoenix soit tactile avec quelqu'un d'autre qu'Andromède. Les cinq autres aussi avaient quelques privilèges. Bref, il avait peut-être surréagi le matin même. C'était vrai qu'il avait été à deux doigts de briser l'os du bras de l'homme. Mais bon il n'avait qu'à pas poser ses sales pattes sur sa sœur spirituelle.

« Peut-être. Je te remercie de t'inquiéter autant pour moi. », murmura-t-elle en détournant les yeux.

« Tu es ma sœur, non ? », questionna-t-il avec une voix taquine. Seiya fit le tour du bureau et il s'agenouilla pour être à sa hauteur. « Je te protégerai toujours, Saori-chan. Même le jour où tu ne seras plus Athéna et où je ne serai plus Pégase. » Saori lui offrit un sourire et elle glissa au sol. Elle passa ses bras autour de son cou pour lui offrir une étreinte fraternelle. Seiya pouvait sentir la tension de ses muscles. Il lui caressa le haut du dos.

« Et tu es mon frère. », répondit-elle avec un sourire en s'éloignant. « Mais je dois étudier ce document et ta nervosité n'aide pas. S'il te plaît accepte mon cadeau. »

« Qui va être ton garde du corps si je pars ? » Seiya fronça un peu les sourcils.

« Ikki ! », répondit rapidement Saori. Pégase eut l'air assez peu certain de sa super idée. « Quoi ? Il a décidé de rester plus longtemps, non ? Il n'a pas encore trouvé de travail… Je suis quasiment certaine qu'il acceptera de jouer le garde du corps quelques jours. »

« Mouais. Je suis pas aussi certain que toi… Mais bon les autres sont là aussi. » Seiya était un peu tiraillé entre son désir de passer du temps avec sa petit-amie et son besoin de protéger celle qu'il considérait aujourd'hui comme sa sœur. Mais il ne voulait pas la peiner plus que cela. Et il supposait que le Phoenix ferait son job de protecteur. Il avait un sale caractère mais il s'améliorait aussi. Il était plus proche et plus ouvert aux autres. « D'accord. Je vais en Grèce, si et seulement si Ikki jure de jouer au garde du corps. » Oui, parce qu'il avait quand même confiance en lui.

« Marché conclu, mon cher ami. », déclara Saori en lui tendant une main pour sceller leur accord. Pégase la serra avec un hochement positif de la tête.

« Qu'est-ce que vous faites par terre ? », questionna la voix bourrue de Tatsumi. Seiya et Saori sursautèrent de concert, pris par surprise. Tout à leur conversation ils n'avaient pas entendu la porte s'ouvrir. Ils levèrent le regard vers le majordome qui tenait un plateau avec la théière et deux tasses. Saori eut un sourire amusé.

« Nous préparons notre invasion du monde, voyons ! », Elle se remit debout et lissa sa jupe avec un clin d'œil pour Pégase. Tatsumi se contenta de râler et de lever les yeux au plafond. Parfois il se disait qu'il préférait l'époque où aucun d'eux ne s'entendait. Mais en même temps les voir tous aussi proches et unis avait quelque chose de réconfortant pour lui. Ils formaient tous une jolie petite famille, certes pas de sang, mais dont les liens étaient bien plus forts et les racines bien plus profondes que si cela avait été le cas.


Merci d'avoir lu.