Chapitre 40 : épilogue

Après quatre mois à tergiverser, les deux femmes prirent une décision salutaire. Elles avaient beaucoup de choses à préparer, avant d'annoncer la grande nouvelle à leur famille, ainsi qu'à leurs amis. Pan et sa clique étaient toujours en détention, la justice prenant au sérieux le risque d'évasion du pays de ces personnes, riches et influentes. L'élément déclencheur de cette décision entre les deux femmes avait été un cadeau. Regina avait offert à Emma un petit livre, regroupant tous les mots laissés sur le carnet de correspondance, qui avait été très endommagé. La brune avait trouvé cette attention attendrissante, et cela lui permettait de ne jamais oublier ce que toute cette histoire lui avait apporté : l'amour, une nouvelle famille, et un avenir aujourd'hui lumineux. À la fin de ce livre, elle avait adjoint une lettre d'amour, qu'elle avait écrit, en prenant soin de parler avec son cœur, à son âme sœur. Emma y avait été particulièrement sensible, et avait laissé quelques larmes couler sur ses joues, chérissant ce présent comme aucun autre. De ce cadeau avait découlé une des soirées les plus douces qu'elles aient jamais passées, Henri et le couple s'amusant à des jeux de société, avant de laisser les deux femmes seules, et elles purent profiter d'une longue étreinte charnelle, qui avait duré tard dans la nuit.

Depuis ce jour, Regina observait parfois la blonde en cachette, car une chose était tue entre elles. La façon dont Emma avait survécu à l'explosion de la voiture, dans le fleuve. Emma avait raconté à la police qu'elle n'avait pas de souvenirs de ce moment, et qu'elle s'était réveillée à l'hôpital. Néanmoins, Regina savait que sa compagne ne disait pas tout. Elle connaissait cette manière caractéristique de la blonde de baisser les yeux au dernier moment, et de sourire timidement. Cela ne pouvait signifier qu'une chose : la femme d'affaires avait omis sciemment de raconter certains de ses souvenirs, et taisait donc la réalité de son sauvetage miraculeux. Elle ne souhaitait pas la bousculer, mais cette énigme la taraudait. Un soir, alors qu'elles étaient en train de lire au lit, Regina posa son livre sur la couette, et se tourna vers sa moitié.

- J'ai une question à te poser, mais ne te sens obligée de rien.

Emma se contenta de lever un sourcil, attendant la suite.

- Comment… Comment as-tu survécu ? À l'explosion, je veux dire. L'eau était gelée, et tu as disparu trois jours. Tu devrais être morte. Ça me turlupine, désolée… Je sais que tu as dit ne pas te remémorer ces instants difficiles, mais je n'ose croire qu'il n'y ait pas au moins une bribe de souvenir qui te soit revenue.

- Pourquoi me poser la question maintenant, alors que cela remonte à plusieurs mois ?

- Parce que je sais que tu n'as tout dit. Et que ça me ronge.

- Inutile de t'en faire, je vais bien.

- Emma, comprends que je m'inquiète.

La blonde souffla, et posa à son tour son livre.

- Disons qu'il est vrai que j'ai eu de la chance… Mais que la suite a été davantage… Fabriquée ?

- Je ne te suis pas.

- Lorsque tu as sauté de la voiture et que j'ai compris que ma ceinture était coincée, je me suis souvenue qu'un couteau était installé sous le siège conducteur. Il est très coupant, c'était pour se défendre en cas de car-jacking, via la fenêtre baissée, ou brisée. Ça permet de s'en emparer immédiatement, et de donner des coups depuis l'intérieur de l'habitacle et ainsi s'enfuir rapidement. J'ai coupé la ceinture, ça ne m'a pas pris longtemps, avec ce matériau de qualité. La voiture a explosé, mais j'avais baissé la vitre avant et je me suis enfuie au dernier moment. L'impact de l'explosion m'a sonné, il est vrai, et j'ai dérivé durant au moins une bonne heure, ou deux. J'étais en hypothermie lorsque je suis revenue à moi.

- Mon dieu, mais pourquoi n'avoir rien dit ?!

- Parce que je savais que si ma disparition était expliquée par la bombe, alors Pan et sa bande seraient foutus. Il fallait seulement que je reste à couvert un certain temps. Pour laisser les enquêteurs faire leur travail. Et ça a parfaitement fonctionné.

- Mais où étais-tu donc ?

- Tu vas rire, mais… J'ai atterri sur la berge d'un parc, et j'y ai croisé une connaissance. Ça, ce n'était pas prévu. C'est après l'avoir rencontrée au parc que je me suis dit qu'il fallait que je disparaisse quelques jours, pour que l'enquête avance. Cette dernière avance toujours plus vite, s'il y a un mort un tant soit peu connu. Et mes parents sont connus, et surtout très influents.

- Tout ça partait de simples suppositions ! Et tu as pensé à Henri et à moi ?! Nous t'avons crue morte !

- Je ne le sais que trop bien, mais je savais que cette situation ne pouvait pas rester ainsi indéfiniment. Pan nous aurait eues, d'une manière ou d'une autre. Il a simplement précipité les choses.

- Et qui est donc cette personne mystère ? Celle qui a osé te cacher ?

- Hum. Tiana.

- Quoi ?

- Tiana. Elle avait de bonnes raisons d'en vouloir à l'autre crapule, avec la mort de sa chère et tendre ! Elle m'a secouru, je l'ai supplié de ne rien dire, et elle m'a embarqué dans sa voiture. Je suis restée chez elle, puis nous avons convenu qu'il fallait que je réapparaisse dans des circonstances identiques, mais beaucoup plus loin, sur une berge du fleuve. Je me suis remise à l'eau, et je suis tombée sur cet agriculteur.

- Mais tu es folle ! Et s'il n'avait pas fait un tour pour surveiller ses terres ?!

- Quelqu'un d'autre m'aurait trouvé. Il y avait des habitations dans ce secteur. C'est la raison qui m'a fait choisir cet endroit.

Regina fixa sa compagne, stupéfaite par sa roublardise et son sens de l'à-propos.

- Je ne sais pas si tu es machiavélique, ou complètement stupide.

- Je suis blonde, moitié-moitié ?

- Ce n'est pas drôle… J'ai failli te perdre.

- Mais je suis là, avec toi et Henri. Ce sont les méchants qui ont perdu.

- J'opte pour la stupidité.

- Aouch ! Méchante !

- Tu l'as bien mérité !

La brune caressa le visage adoré délicatement, comme si elle le voyait pour la première fois depuis un long moment. Puis elle l'embrassa sur les lèvres, avant de la prendre dans ses bras.

- Tu recommences, et c'est moi qui te trucide ! C'est compris ?

- Limpide !

- On va garder ça pour nous, si tu le veux bien. La police ne serait pas ravie d'apprendre que tu as manipulé tout le monde, afin de faire plonger Pan.

- C'est ce que je me suis toujours dit.

Regina soupira lourdement, avant de s'allonger et d'enserrer la taille de la blonde. Cette dernière se blottit contre elle et murmura à son oreille.

- Je suis sincèrement désolée. Mais il fallait employer les grands moyens, suite à ce fâcheux incident.

- Tais-toi. Laisse-moi juste profiter de ta présence.

Emma sourit, un peu tristement. Elle avait gardé le silence pour éviter à ses proches de souffrir, mais elle n'avait pu taire la vérité plus longtemps à la femme de sa vie. Elle se contenta de montrer à sa moitié qu'elle était là, présente pour elle, à tout jamais.

Les déjeuners dominicaux chez les Charming étaient devenus récurrents, et procuraient à chacun un moment familial agréable, mais parfois exténuant. Cela permit au couple de souffler un peu, et de se reposer sur Mary-Margareth, qui adorait passer du temps en famille. Elle avait définitivement adopté la brune, qui était devenue sa confidente culinaire. Elles passaient de longues heures à préparer un plat en quantité suffisante pour nourrir toute cette grande famille recomposée. Aladin avait prévu de repartir en Angleterre, afin de retrouver son appartement et sa vie de noctambule. Il fit ses bagages trois semaines plus tard, et prit un avion, le cœur lourd de quitter sa nouvelle fratrie. Il donna de ses nouvelles très souvent, mais sa présence manquait à tout le monde.

Alors que tout semblait rentrer dans l'ordre, un petit coup de griffe de Marianne vint remettre en cause cet équilibre fragile nouvellement atteint. Elle croisa Regina dans le couloir menant à leurs appartements respectifs. Elle ne put s'empêcher de faire une remarque désobligeante.

- Alors, la bonne à tout faire est parvenue à mettre le riche patron sous les verrous, et à se taper la nouvelle grande chef de la société immobilière la plus en vue de la ville ? Mes félicitations, Regina. Ce n'était pas gagné d'avance. Mais je ne peux que saluer votre détermination et votre audace. Vous incruster ici parmi les nantis, c'était un pari osé. Vous l'avez remporté haut la main !

- Marianne… Vous me fatiguez. Depuis le temps, j'aurais pensé qu'une femme aussi intelligente que vous serait passée à autre chose. Car je reste persuadée que vous avez beaucoup mieux à faire que d'enquiquiner la plèbe.

- Ce que vous pouvez être mesquine…

- Ce que vous pouvez être jalouse et condescendante…

- Je ne vous permets pas ! Si votre poupée blonde ne vous avait pas soutenu, vous seriez retournée dans le caniveau, d'où vous n'auriez jamais dû ressortir !

- Toujours pas de prétendant en vue, à ce que je constate ? Parce que ça vous joue sacrément sur les nerfs, tout de même.

Marianne leva la main, prête à la frapper, mais s'arrêta à temps en voyant Emma gravir les escaliers. Cette dernière les observa, avant de froncer les sourcils. Elle s'avança et se plaça devant sa compagne.

- Mais c'est pas vrai… Vous êtes encore en train de vous chamailler ?

- C'est votre pouffiasse ! Elle…

- La ferme, Marianne, tout le monde se contrefout de ce que vous pouvez bien raconter… Seul le fiel sort de cette bouche infernale.

- Espèce de …

- Oui ? J'enregistre, allez-y !

Marianne blêmit et s'en retourna vers son appartement, avant de claquer brutalement la porte.

- C'est solide, ici, la construction tient le choc…

- Emma… Tout ça me fatigue… Nous ne serons jamais rien d'autre que ces personnages engoncés dans une destinée trop étriquée ?

- Regina… Rentrons, j'ai envie d'un bon bain chaud. Pas toi ?

Le clin d'œil salace de la blonde ne laissa pas de place à l'imagination, quant à ses intentions. Et ce ne fut pas la brune qui aurait pris le risque de la contrarier. Elle la rejoignit, oubliant cette malencontreuse rencontre.

Après le dîner, elles discutèrent sur le canapé. C'est à ce moment précis que l'idée qui devait leur servir d'objectif à moyen terme naquit. Regina repensait à Marianne, et au fait qu'elle resterait un long moment la soubrette de la patronne, qu'elle avait réussi à mettre dans son lit. Peu importait son passé, finalement, les gens aimaient beaucoup trop médire pour aller au-delà des apparences. Elle soupira de dépit, ce que remarqua la blonde.

- Hey, ne me dis pas que tu penses encore à l'autre énergumène ?

- Si. Elle n'a pas tort.

- Tu plaisantes, j'espère ? Elle t'a retourné le cerveau ! Tout ce qu'elle a dit est faux ! Tu le sais, tout de même ?

- Oui, je me suis mal exprimée. Je voulais dire que jamais personne, qui connaît notre passé, n'acceptera réellement notre histoire. Je ne suis qu'une femme vénale, qui a réussi à accrocher un joli butin à son tableau de chasse…

- Mais non, enfin. C'est moi qui ai galéré comme une malade pour sortir avec toi… J'ai jamais pris autant de vents… Une vraie tempête !

La mère de famille rit à la plaisanterie de sa compagne. Mais elle fronça des sourcils, avant de dire ce dont elle avait vraiment envie.

- Que dirais-tu de partir ?

- En vacances ? Excellente idée !

- Non… De façon plus… Définitive ?

- Je ne te comprends pas, il va falloir m'expliquer.

- Et si nous déménagions ? Que l'on recommençait une nouvelle vie, ailleurs ? Aladin est retourné en Angleterre, mais nous, nous vivotons ici, alors que peut-être la solution serait également de découvrir un autre endroit, et de nous y établir.

- Tu ne vois pas du tout les choses en grand, toi. C'est ça que j'apprécie le plus chez toi.

- Je suis sérieuse, Emma.

- Je me doute que tu n'as pas prononcé ces mots à la légère. Mais où voudrais-tu t'installer ?

- L'Angleterre n'est pas une bonne idée, ça pourrait te rappeler de… Mauvais souvenirs. Je ne sais pas trop, en fait. Aurais-tu une idée, toi ?

- Ma foi, je ne sais pas non plus, tu me prends un peu à brûle-pourpoint, tout de même.

- Oui, pardon… Je ne sais pas pourquoi j'ai dit une chose pareille.

- Hey, ce n'est pas une mauvaise idée. Et puis, j'aimerais changer de boulot, j'ai fait le tour de celui-ci, alors pourquoi pas ?

- Tu serais prête à y réfléchir sérieusement ?

- Bien sûr.

- Merci. Je n'en demande pas plus.

Le sujet ne fut plus remis sur le tapis durant un bon mois, avant qu'il ne s'immisce à nouveau dans une de leurs conversations.

Regina rentra un soir de la boucherie, fatiguée, et dépitée. Les clients avaient été odieux, en cette période de fêtes. Ils voulaient tous être servis rapidement, et les commandes affluaient en quantité importante. Aussi, lorsqu'elle leva les yeux vers l'ambiance tamisée, les bougies allumées, et un délicieux fumet qui lui narguait le nez, elle laissa choir ses affaires, les yeux écarquillés.

- Emma ?

La blonde apparut, sortant de leur chambre. Elle portait une robe rouge moulante, juchée sur des escarpins, lui donnant une allure démentielle. Regina sourit de toutes ses dents, et vint l'enlacer.

- Que fêtons-nous ce soir ?

- Une destination. Ou plutôt le chemin du voyage.

- Tu as pris une décision quant au fait de partir d'ici ?

- Oui. Mais tout d'abord, permettez-moi, madame Mills, de vous inviter à danser.

Emma lança un morceau de jazz langoureux, et emporta sa belle brune dans le salon, où plusieurs chansons s'égrenèrent, les laissant dans un cocon de douceur. Puis, elle lui prit la main, afin de l'emmener à table, où Regina fut servie comme une reine, du homard aux petits légumes apparaissant devant ses yeux, embués de larmes.

- Tu sais que tu parviens encore à me surprendre ?

- J'espère bien. C'est le secret des couples qui dure, non ?

Regina ne répondit rien, mais serra la main de sa compagne. Ce simple geste valait bien tous les mots de la Terre. Puis elles dégustèrent enfin le plat, avant qu'Emma ne recommence son manège, et revienne avec un fondant au chocolat, au cœur coulant de caramel chaud.

- Tu me gâtes.

- Tu as le droit de souffler aussi. Et je dois avouer que te bichonner est très agréable.

- Henri doit être aux anges, chez tes parents.

- Ils avaient prévu une soirée cinéma. Il va se gaver de cochonneries !

- Il ne pas tenir en place… Les pauvres…

- Ce sont des victimes consentantes.

Elles rirent, et Emma servit le thé au salon, pour terminer ce repas en beauté.

Regina s'impatienta, puisque le sujet central n'avait pas encore été abordé de toute la soirée.

- Vas-tu te décider à m'avouer ta destination surprise, ou dois-je te la soustraire par la ruse ?

- La proposition est tentante, je dois bien l'admettre !

- Emma…

- Ok, j'arrête mes bêtises. Je souhaitais simplement te faire plaisir, avant de t'annoncer mon plan.

- Un plan, rien que ça ?

- Il faut au moins ça, madame.

- Et donc ?

La brune bouillonnait de connaître la suite, et son impatience n'était nullement feinte. La blonde avoua enfin sa pensée.

- J'aimerais que l'on passe un an au moins autour du monde, sur un catamaran.

- Pardon ?

- Tu as très bien entendu : acheter notre bateau, un grand catamaran, pas le truc qu'on voit dans les écoles de voiles, bien sûr. Et naviguer autour du monde, en faisant des escales pour se ravitailler et découvrir de nouveaux pays. Henri pourrait suivre des cours par correspondance, ce ne sont pas les solutions qui manquent. Alors qu'en dis-tu ?

- Je ne m'y attendais pas du tout.

- En fait, je pense que notre maison, c'est nous trois, peu importe où l'on se trouve. Mais je pense que ne pas se fixer peut s'avérer salvateur, dans un premier temps. Nous serions toujours des inconnues, partout où nous irions.

- C'est très tentant. Nous pourrions nous réinventer sans cesse. Tu sais naviguer ?

- Oui, j'ai mon permis.

- Pourquoi ne suis-je pas si surprise que cela ?

- Alors ?

- L'idée me plaît énormément. Mais il faudra l'accord d'Henri, auparavant.

- Bien sûr !

Emma lui prit les mains et les porta à ses lèvres.

- Merci de me faire confiance.

- Merci d'être là.

La fin de soirée fut pleine de tendresse, puis de caresses de moins en moins sages, avant de finir par un orgasme partagé, qui les laissa pantelantes et bienheureuses.

Lorsque la question fut posée à Henri, il sauta dans les bras des deux femmes, très heureux de pouvoir passer son temps sur un grand bateau, loin de l'école. Il s'inquiéta tout de même pour son ballon de football et les livres, nombreux, qu'il adorait lire en boucle. Mais Emma le rassura sur les capacités de stockage de ce type de navire, et lui assura qu'il trouverait toujours un copain, ou une copine, pour jouer au football, partout dans le monde. Ce dernier argument permit de mettre tout le monde d'accord, et Emma rechercha activement leur nouvelle « maison ». Elle dégota le catamaran parfait deux mois plus tard, et les préparatifs commencèrent pour le couple. Regina laissa la société de nettoyage à ses anciennes collègues, et Cendrillon fut propulsée directrice générale de cette entreprise, qui s'avérait plus que rentable. Lorsque les adieux avec le couple Charming arrivèrent, ils furent chaleureux, et le couple promit de revenir dans six mois, afin de leur raconter leur périple, avant de repartir. Elles embarquèrent, Henri déjà sur le pont, et larguèrent les amarres, en faisant de grands signes aux Charming. Leur nouvelle vie pouvait enfin commencer.

Trois mois plus tard, alors qu'elles faisaient escale à Dubrovnik, en Croatie, Emma fixa son regard sur une femme enceinte, et baissa la tête. Elle était heureuse avec Regina, et Henri était merveilleux, bien qu'il ne soit pas son fils biologique ou même légal. Mais son rêve d'enfant s'éloignait de plus en plus, malgré tout l'amour que lui portait sa compagne. Cette dernière suivit ses yeux, et vit ce qui la chagrinait. Elle soupira, et sut qu'il était temps.

- Emma ?

- Oui ?

- Peux-tu venir m'aider, s'il te plaît ?

- J'arrive !

La blonde débarqua sur le pont du catamaran, mais fut surprise de voir sa moitié assise sur une des banquettes.

- On se prélasse ? Et tu as besoin d'aide pour cela ?

- Non. Mais je crois que tu devrais lire cette lettre.

La blonde s'en empara. Elle lut attentivement la missive, et avala durement.

- Tu es sûr de toi ?

- Absolument.

- C'est irréversible.

- C'est nécessaire.

- Tu auras toujours le dernier mot, n'est-ce pas ?

Le sourire de Regina lui répondit, et Emma ricana.

- Merci. Du fond du cœur.

- C'est Henri qui a écrit le dernier paragraphe. Le reste, c'est moi.

- Je vais officiellement faire partie de la famille Mills ?

- Oui. Tu seras la seconde mère de notre fils.

Emma laissa ses larmes parler pour elle. Regina ne dit rien, et caressa sa joue d'une main.

- Je sais que tu voulais faire un bébé, mais je n'ai plus vingt ans… J'en ai plus que le double, même…

- Je sais, ce ne serait pas responsable…

- Mais qui a dit que nous étions responsables ?

- Mais enfin, tu viens de dire que…

- Que c'est toi qui le porteras, et que nous l'élèverons ensemble. Je ne peux pas te refuser cela, et j'ai envie de voir ce qu'un mini toi peut bien donner.

- Qu'est-ce que tu insinues ?

- Qu'on ne devrait pas s'ennuyer, durant les dix prochaines années !

- Et si je te dis plutôt les quarante prochaines ?

- J'attends ça avec une grande impatience, miss Swan !

Elles s'embrassèrent, enfin libérées de leurs passés, tournées vers un avenir radieux, leur vengeance achevée.

FIN

Merci à tous de m'avoir suivie dans cette aventure, ce fut un réel plaisir de lire vos retours, ainsi que vos réflexions parfois enflammées ! Mais ce n'est pas un adieu, puisqu'une nouvelle fiction arrivera bientôt, intitulée « le naufrage ». Cette fiction sera un SwanQueen, avec une surprise pour vous, cher lectorat : cette histoire sera écrite à quatre mains, par SupersolanealovesEmma et moi-même. D'ici là, portez-vous bien, et à très bientôt !