Heya minna ! Nouveau chapitre ! :D

J'ai pas grand-chose à dire pour cette fois, surtout parce que je sais pas me concentrer sur les vidéos en anglais et ma rédaction en français, mais sachez que j'amasse beaucoup de connaissances aléatoires x)

Je remercie Oriane Wyllt pour ses corrections impeccables, et je dédicace ce chapitre à Dark-Clixia et Renard

Bonne lecture~!


Jour 34.

- Full.

- Quoi ? C'est pas vrai ! s'exclama Dolchatte, perdant pour la troisième fois d'affilé.

Doll afficha un léger sourire amusé tout en rangeant les billets dans une des poches de sa jupe.

- J'ai dit que j'apprenais vite, mais t'as pas voulu écouter, fit-elle. Et maintenant t'es sur la paille.

- Merde…

Martel, à côté, riait doucement de la détresse de son camarade. La femme-serpent était particulièrement complice avec l'homme-chien et n'hésitait pas à le taquiner à la première occasion. Roa, l'homme-taureau, par contre, était sans doute le mec le plus calme qu'elle ait jamais connu, ne parlant pratiquement pas. Si ce n'était pour sa corpulence il se ferait facilement oublier.

Au fil des semaines, Doll avait fait connaissance avec certaines des chimères, mais les autres restaient méfiantes à son égard, comme ils l'étaient tous avec Kimblee. Ce n'était pas une mauvaise idée, elle-même n'était rien d'autre qu'une machine à tuer quand elle avait des sautes d'humeur, mais les quelques courageux qui s'étaient manifestés étaient en train de lui apprendre à jouer au poker. Pour sûr, ça la changeait de sa vie de tueuse à gage solitaire.

Il s'était maintenant passé trois jours depuis son appel à son ancien QG, et toujours pas de trace de Topaz. La demoiselle n'irait pas jusqu'à dire qu'elle en avait peur, après tout, comme elle l'avait fait remarquer à Kimblee, la mort était son quotidien, elle s'y était préparée depuis très longtemps. Non, elle n'avait pas peur, mais restait méfiante.

Et c'était apparemment aussi le cas de l'alchimiste, puisque celui-ci semblait surveiller ses moindres gestes quand ils étaient dans la même pièce. Allez savoir pourquoi, elle avait suffisamment à faire dans son cerveau dérangé pour ne pas avoir en plus à s'occuper de celui d'un autre.

.

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- Toujours pas au lit ?

- Je te retourne la question, Greed, il est quand même trois heures du matin, répondit la jeune fille en arrivant dans le bar déserté.

Cette fois, elle n'était pas en pyjama, elle n'avait même pas cherché à dormir, sachant très bien que c'était un de ces soirs où elle n'y arriverait pas. L'homonculus haussa les épaules.

- J'ai pas vraiment besoin de dormir, tu sais, répondit-il. Pour moi c'est un luxe.

- J'imagine que pour quelqu'un comme toi, ça doit être pratique.

- Comment ça ?

La demoiselle, vint s'installer sur le divan qui faisait face à celui de l'Avarice.

- T'es l'un des patrons du marché noir, dans le coin, Greed. Si quelqu'un vient pour ta tête en pleine nuit, tu pourras pas être surpris.

- Vu comme ça… accorda-t-il. Mais même s'ils viennent me tuer, c'est pas comme si j'allais vraiment mourir.

- Pas faux.

Il y eut un léger silence pendant quelques minutes, uniquement brisé par le bruit statique des néons allumés au plafond. Doll croisa les bras et les jambes, fermant les yeux, se plongeant à nouveau dans ses pensées.

- On dirait que tu t'entends mieux avec les chimères, nota l'homonculus.

- Puisqu'on est censé travailler ensemble, ça fait partie de mes attributions. Connaître ses alliés et leurs capacités permet de mettre en place des opérations optimales, répondit-elle tranquillement.

- Haha, toujours à parler boulot, ricana-t-il. Faudrait penser à t'éclater un peu, avec moi c'est la teuf.

Doll haussa les épaules, toujours aussi neutre.

- Au passage, si Kimblee pouvait retirer cette foutue pierre de ma boite.

- Ah, ça… Disons que je suis pas certain que tu restes, si on la retire.

- J'ai plus vraiment de raison de partir.

- Ah ? Comment ça ?

La demoiselle garda le silence, yeux toujours fermés. Elle ne les rouvrit qu'en entendant la porte du bar s'ouvrir et tourna la tête pour voir un Alchimiste Écarlate qui portait bien son surnom. Couvert de sang, encore une fois.

- J'ai déjà dit que tu devais ralentir sur les meurtres, Kimblee, fit Greed, à peine contrarié. Si t'en fais trop on va se retrouver avec l'armée aux fesses.

- J'y penserai, éluda l'alchimiste avec un air qui faisait clairement douter de ses paroles.

Il sembla remarquer la présence de Doll et lui adressa un sourire qui aurait fait fuir n'importe qui.

- Toujours là, toi ? demanda-t-il.

- On a pas le droit de discuter avec le patron, ici ?

- Il est plus de trois heures du matin, fillette.

- Et alors ? T'es mon père ? Le défia-t-elle sèchement. Je te demande si tu t'éclates avec des putes avant de les exploser, moi ?

Le sourire de Kimblee fondit pour un air furieux.

- Répète un peu, pour voir ?

- Pourquoi, t'es bouché Kimmy ?

- Le premier qui touche à l'autre, je le déglingue, intervint l'homonculus qui souriait de toutes ses dents pointues, amusé.

Le regard de rapace de l'alchimiste passa de la jeune fille à son patron, et il finit par se diriger vers la salle de bain des mecs. Doll, elle, resta là à sourire doucement, donnant une apparence assez inquiétante à son visage de poupée.

- Bandes de tarés, se marra encore l'homonculus.

- On est peut-être les plus cinglés de la bande, mais toi qui cherches à t'entourer de gens comme nous, est-ce que tu es mieux ? répliqua-t-elle.

- Oh, moi j'ai passé cette phase depuis longtemps, j'ai quand même près de 200 ans. L'adolescence, c'est fini.

Elle leva un sourcil, peu amusée. Il se contenta de rester là à sourire, son verre de scotch à la main.


Jour 39.

Par miracle, bien qu'ils se cherchent continuellement, Kimblee et Doll ne s'étaient toujours pas entre-tués. Pour le grand soulagement de quelques chimères, et la grande déception de toutes les autres.

Doll semblait de plus en plus absente, ce qui devait aider, vu que lorsqu'elle n'était pas là, elle ne pouvait pas casser les pieds de l'alchimiste. Leurs piques et leurs disputes étaient tels que ça avait fini par être un genre de spectacle pour Greed, qui se contentait de les arrêter quand il sentait qu'ils en viendraient aux mains.

Kimblee se leva de sa place au comptoir et se dirigea vers la sortie. Plus le temps passait et plus sa curiosité prenait le dessus. Il n'était plus aussi certain que la gamine comptait les trahir, mais il voulait avoir le fin mot de cette histoire de chasseur.


Doll tomba à terre, main crispée sur l'estomac où elle venait de se prendre un coup. Ses yeux argentés se relevèrent en direction de l'homme qui souriait devant elle. Grand, musculature imposante, cheveux noirs coiffés en brosse. La jeune fille se releva, son katana en main.

- Tu devrais te laisser faire, Ruby, comme une gentille petite fille bien sage, lui dit-il.

- C'est ça… répondit-elle avec un sourire effronté. Compte là-dessus…

Elle esquiva le coup qui visait sa mâchoire et fit jouer sa lame en contre-attaque, ne réussissant cependant qu'à faire une entaille sur le bras de Topaz.

- Aïe, fit-il avec indifférence.

La demoiselle fonça dans sa direction, mais alors qu'elle allait l'atteindre, changea de cap au dernier moment pour le contourner et finir dans son dos. Elle allait le transpercer de sa lame quand il se retourna pour lui administrer la plus grosse baffe qu'elle n'ait jamais reçu, la faisant voler en arrière. La tête lui tournait, l'empêchant de se relever immédiatement, ce qui signait sans doute son arrêt de mort.

Doll soupira avec contrariété et releva la tête quand l'ombre de Topaz la recouvrit.

Ses sourcils se froncèrent. Elle ne pouvait peut-être pas esquiver le coup de grâce, mais l'assurance de l'homme qui venait de soi-disant asseoir sa supériorité lui permit de saisir sa lame pour la lui enfoncer dans le pied.

Le tueur cria de douleur et elle profita de ce court laps de temps pour rouler un peu plus loin, abandonnant son arme aux mains de son ennemi. Elle se releva le temps que Topaz retirait le katana de son pied et se prépara à esquiver quand il fonça dans sa direction, fou de rage. Doll afficha un sourire dément, préparant son poignard dans son dos.

- Allez, viens sale bâtard… murmura-t-elle.

Quand il fut sur elle, la jeune fille voulut lui planter sa lame de secours dans la gorge, mais il la percuta avec tant de force qu'elle vola à nouveau. L'homme ne perdit pas de temps pour immobiliser son bras armé, resserrant l'autre sur son cou.

- Sale petite peste ! siffla-t-il entre ses dents.


L'Écarlate regardait ce fascinant spectacle depuis un point éloigné des bois où il se déroulait, souriant devant la violence du combat. Le sang avait toujours eu le don de le faire frissonner. Et en voyant Doll à l'œuvre, il commençait à comprendre ce qui avait tant attisé la convoitise de Greed. Agile, rusée et impitoyable, une tueuse redoutable.

Quand il vit l'homme immobiliser la gamine et commencer à l'étrangler, cependant, il fronça les sourcils. Il n'allait quand même pas finir ce combat comme ça ?


- Franchement, je suis déçu.

Topaz tourna la tête vers la voix qui venait de se faire entendre, pris par surprise, et la jeune fille en profita pour récupérer son poignard du bras qui n'était pas entravé et le lui planter dans l'avant-bras pour qu'il relâche sa gorge.

- AAAAAARGH ! SALOPERIE !

Kimblee vint poser sa main sur l'épaule de l'homme, dont le bras explosa quelques secondes plus tard, recouvrant l'alchimiste et la gamine de sang. Le hurlement de Topaz devait sans doute se faire entendre dans tout le pays. Doll se hissa sur ses bras, profitant que le tueur soit déstabilisé pour se retirer de son étreinte. Son poignard fit son office et se planta au travers des joues de son ancien collègue, alors qu'elle respirait difficilement.

- Ne retiens pas tes cris… lui souffla-t-elle, son sourire dément refaisant son apparition sur son visage de poupée.

L'autre bras de Topaz explosa dans un son écœurant, arrachant un autre hurlement de douleur au chasseur soudainement devenu proie. Les hurlements assourdissants, ne faisaient qu'exciter l'alchimiste et bercer la jeune fille qui y voyait une vengeance à la hauteur de ce qu'elle venait de subir. Œil pour œil, dent pour dent.

Monsieur voulait jouer ? Ils allaient jouer…

.

.

Doll se laissa tomber en tailleurs et se frotta la nuque, la respiration toujours un peu difficile à cause de tous les coups qu'elle avait pris dans le ventre et les côtes. Kimblee, lui, la regardait tranquillement, affichant un sourire en coin.

Le cadavre de Topaz ne ressemblait plus à rien, réduit en lambeaux de chair et flaques de sang. Seul sa tête restait, avec le surnom du tueur taillé sur son front. Façon d'envoyer un petit message à ses anciens camarades.

La demoiselle cracha du sang sur le côté avec nonchalance et regarda autour d'elle à la recherche de son chapeau qui avait volé dans le combat, et de son katana, avant de se lever pour aller les chercher d'un pas incertain. Ouaip, elle avait quand même été abîmée dans ce face à face.

- Besoin d'aide, Little Doll ? demanda Kimblee avec un rictus moqueur.

- Si tu venais pas de te faire mon complice, je t'aurais répondu que j'allais t'éventrer toi aussi, fit-elle en remettant son chapeau en place.

Elle jaugea sa lame et poussa un soupir.

- Merde.

Le mécanisme de rétractation avait été cassé, elle s'en doutait. Bon, ça allait être compliqué, mais elle allait devoir le réparer d'elle-même, cette fois.

- Complice ? nota l'alchimiste avec amusement.

- On vient de buter un type tous les deux, expliqua-t-elle en affichant un rictus. Techniquement parlant, on est complices de ce meurtre.

Kimblee fut agité d'un léger rire qui aurait sans doute fait fuir n'importe qui de normal. Doll sépara la lame du katana en deux pour pouvoir mieux les cacher sous sa jupe et s'adossa à un arbre.

- Pas mal ton style, lança-t-elle ensuite à l'alchimiste. Pas très discret, mais particulièrement chatoyant au niveau des couleurs.

- J'admets que tu te débrouilles pas mal non plus. Je vous observais de loin, du beau spectacle.

L'absence de surprise sur le visage de la jeune fille l'intrigua.

- Je sais très bien quand quelqu'un me suit, répondit-elle à sa question silencieuse. Et qu'est-ce qui t'as décidé à venir participer ?

- Le final ne me plaisait pas. J'aime les combats hauts en couleur, dégoulinant de sang. Franchement, je trouvais ça vraiment dommage qu'il cherche à t'étrangler.

La jeune fille fut agitée d'un léger rire, avant de se mettre à tousser un peu. Elle cracha de nouveau un peu de sang sur le côté et commença à passer ses mains sur ses côtes pour voir s'il lui en avait cassé. Apparemment pas, mais elle gardait le souffle court. Kimblee, lui, continuait de l'observer tranquillement.

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Quand les chimères virent l'alchimiste et la gamine rentrer après la tombée de la nuit, couverts de sang et avec une Doll visiblement blessée, ils se demandèrent un instant ce qu'il s'était passé. Il fallut un instant de plus pour réaliser que tous les deux semblaient discuter tranquillement au lieu de s'envoyer des piques et là, ce fut l'arrêt cardiaque.

Qu'est-ce qui leur arrivait à tous les deux ?!

Greed, lui, se contenta de hausser les épaules avec un sourire en coin et de retourner aux deux charmantes femmes voluptueuses qui lui tenaient compagnie.


Jour 40.

Doll avait passé la matinée au lit, endolorie à cause du combat de la veille, et était désormais penchée sur son arme dont elle essayait de réparer le mécanisme avec les outils qu'elle avait emmené. Elle ne s'y connaissait pas particulièrement, mais elle avait déjà vu plus ou moins à quoi il ressemblait, donc elle faisait comme elle pouvait.

On frappa à la porte et elle vérifia qu'elle était bien couverte avant d'inviter le visiteur à entrer.

Martel pénétra dans la chambre et croisa les bras en voyant les divers composants du mécanisme sur le lit.

- Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? demanda la jeune fille sans détourner le regard de ce qu'elle faisait.

- Je veux savoir ce qui s'est passé hier, répondit la blonde en venant s'asseoir, faisant attention à ne rien faire voler.

- Ah. Et pourquoi ça ?

- Certains soupçonnent que c'est Kimblee qui t'as mise dans cet état, mais moi j'y crois pas. Même s'il crève d'envie de te faire la peau à sa façon.

Doll sourit avec amusement.

- Bingo, fit-elle. Nan, c'est juste une vieille connaissance qui est venue me rendre visite.

- Ah ? s'étonna la chimère.

- On lui a réglé son compte, rien de bien mystérieux à tout ça. Il a vu mon style, j'ai vu le sien, maintenant on comprend un peu mieux le fonctionnement de l'autre.

Elle fixa un petit engrenage sur son support et resserra le boulon pour qu'il ne parte pas en balade, restant très calme sous le regard mi-surpris, mi-blasé de Martel.

- Vous les psychopathes, j'arriverai jamais à vous comprendre, soupira-t-elle.

- Je suis plus proche du sociopathe, nuance, corrigea la jeune fille. Et je ne tue pas sans raison.

- Mouais. Je rappelle que tu as blessé deux d'entre nous à ton arrivée.

- Blesser n'est pas tuer, pointa la demoiselle.

Doll fit fonctionner son mécanisme pour le tester et poussa un soupir déçu quand le ressort qu'elle venait de fixer sauta pour finir devant l'armoire.

- Problème de mécanique ?

- J'ai jamais été douée dans le domaine, mais j'ai l'habitude de me débrouiller seule, je finirai bien par y arriver, éluda la jeune fille.

- Hm. Bon, je vais te laisser, alors, fit Martel en ramassant le ressort pour lui rendre.

Elle se dirigea vers la porte et regarda la gamine une dernière fois du coin de l'œil avant de refermer derrière elle.


Jour 42.

Doll releva la tête de son mécanisme quand la porte de sa chambre s'ouvrit sur Martel, Dolchatte, et… une chimère avec qui elle n'avait pas encore fait connaissance, tiens.

- Yo, fit l'homme-chien en entrant. On te voit plus depuis deux jours, tout va bien ?

- On fait aller, répondit la jeune fille. Qu'est-ce que je peux faire pour vous ?

- En fait, intervint Martel. C'est plutôt nous qui pouvons faire quelque chose pour toi.

- Ah ?

La demoiselle leva un sourcil, assez surprise. La chimère anonyme était un homme aux cheveux blond, environ 1m80 et assez mince.

- On a pas encore eu l'occasion de se présenter, fit-il, je m'appelle Biron.

- Je vois. Tu dois sûrement savoir qu'on m'appelle Doll, ici, répondit-elle.

- Il paraît que t'as des soucis avec le mécanisme de ton arme, expliqua-t-il. Et il se trouve qu'avant de finir comme ça, j'étais mécanicien.

- Ah. Donc tu veux y jeter un œil, devina-t-elle. Fais-toi plaisir.

- Merci.

Biron s'installa sur le lit de la jeune fille et se saisit du mécanisme à moitié remonté pour l'examiner, jetant un œil aux morceaux restés sur la couverture.

- Ah. Je vois, fit-il après quelques minutes. Je pense pouvoir le remonter, mais il manque une pièce.

- Oh, fit Doll, haussant les sourcils. J'étais pourtant sûre de tout avoir ramassé.

- Tout le monde fait des erreurs, répondit le mécano. Ton sabre est pratique, mais le système qui rétracte la lame est assez fragile, c'est pas vraiment à ton avantage. T'as souvent des problèmes avec, nan ?

- …

- C'est bien ce que je pensais. Je pense que ce serait mieux de te faire un sabre comme celui de Dolchatte.

La jeune fille y réfléchit quelques instants, regardant l'arme de l'homme-chien qu'il avait toujours à la taille.

- Tu permets que je regarde ? lui demanda-t-elle, se montrant assez curieuse.

- Hm ? Euh, ouais, acquiesça-t-il en lui tendant le katana.

Doll le soupesa, le sortit de son fourreau et examina minutieusement le tranchant et le dos de la lame, puis elle le porta d'une main et fit quelques moulinets qui firent peur aux chimères sur l'instant, mais ne touchèrent rien ni personne.

- … Pourquoi pas, finit par conclure la jeune fille, avant de ranger l'arme et la rendre à son propriétaire.


Jour 44.

Doll sortit enfin de sa chambre ce matin-là, ayant abandonné sa quête mécanique et ayant pris le temps de se reposer. Elle fut accueillie dans le mess par les saluts du quatuor habituel, ainsi que de Greed. Kimblee, lui, se contenta de sourire d'un air fourbe, planté devant la machine à café. Elle le lui rendit bien, venant le rejoindre pour attendre son tour et elle aussi avoir une tasse. Ce n'était pas le meilleur qu'elle ait bu, mais ça lui allait.

Quand la main de l'alchimiste passa dans son champ de vision avec un mug, elle ne comprit pas tout de suite qu'il la lui tendait. La jeune fille leva un sourcil, franchement surprise.

- Qu'est-ce qui t'arrive ? lui demanda-t-elle carrément.

- Tu le prends ou pas ? se contenta-t-il de répondre.

Elle plissa légèrement les yeux, méfiante, avant de tendre la main pour prendre la tasse… qui explosa. La boisson brûlante se déversa sur ses vêtements et sa main et elle retint un juron en la secouant. Encore heureux qu'aucun éclat de porcelaine ne lui avait entamé la peau.

Kimblee, lui, se mit à rire doucement, visiblement très amusé par sa blague.

Les chimères qui jusque là vivaient tranquillement leur vie, s'arrêtèrent, sous tension devant ce que venait de faire l'alchimiste. Enfin, la plupart, parce que Biron avait froncé les sourcils et Roa et Dolchatte étaient en train de retenir Martel qui semblait vouloir faire un massacre. Greed, lui les regardait, sans son sourire, pour une fois.

Doll attrapa la veste de Kimblee pour s'y essuyer la main tranquillement, le faisant arrêter de rire, puis partit dans le coin de la grande pièce pour aller chercher le balai, et le lui mettre dans les mains avec un sourire angélique.

- Très amusant, monsieur le petit chimiste, fit-elle. Maintenant tu nettoies tes conneries.

Du point de vue de tous, l'alchimiste semblait bouillonner de l'intérieur, mais pourtant un sourire refit bien vite son apparition. Certes, pas très rassurant, mais sourire quand même.

- Depuis quand ce sont les enfants qui donnent des ordres aux adultes ?

- Depuis que les adultes se sont mis à agir comme des enfants, répondit-elle calmement en le poussant du chemin pour enfin se servir une tasse, qui elle, ne risquait pas d'exploser.

Puis elle partit s'asseoir avec l'homonculus qui lui faisait signe de le rejoindre. La jeune fille pouvait voir du côté des chimères que Martel fusillait Kimblee du regard et ne put empêcher un sourire de fleurir sur son visage de poupée. Un vrai sourire, pas un rictus malsain. Greed leva les sourcils haut et les chimères eurent un hoquet de surprise.

Elle n'y fait pas attention, se contentant de se dire que finalement, vivre en communauté était une meilleure expérience que ce qu'elle aurait cru.