Heya ! Nouveau chapitre !

Je connais un Renard qui voulait absolument savoir la suite, alors la voilà :3

Avec un plus, l'apparition de personnages bien connus :p

Je remercie Oriane Wyllt pour son excellent travail de bêta !

Restez chez vous, prenez soin de vos proches, bref, vous connaissez la chanson depuis le temps (y'a intérêt sinon je tape... Avec un bâton pour respecter l'éloignement!)

Je vais vous laisser tranquille, et je vous souhaite une bonne lecture~!


Jour 52.

- Attends, t'as vraiment un instrument là-dedans ? s'étonna Kimblee.

- Tu crois quoi ? J'étais tueuse à gage, parfois ça demande un peu de subtilité. Enfin, si ça te parle, Kimmy.

Doll ignora le regard noir de l'alchimiste et les ricanements des chimères pour sortir le violon de son étui. Biron avait demandé à voir le mécanisme qui lui permettait d'y cacher son arme jusque là, elle l'avait donc ramené dans le bar. Laissant l'instrument aux mains d'un Greed curieux, elle retourna l'étui pour montrer le double fond au mécano.

Scriiiiiiiii !

Tout le monde eut le réflexe de grimacer ou se couvrir les oreilles, pour les plus sensibles, lorsque l'homonculus tenta de produire un son avec ses griffes noires sur les cordes.

- Hé, c'est marrant comme truc, ricana-t-il.

Roa le lui arracha des mains et le rendit à sa propriétaire, ignorant les protestations de son patron. Doll soupira en examinant les cordes de son instrument qui avaient miraculeusement survécu aux griffes de diamant et éloigna sa main quand Greed voulut le reprendre.

- Je vais te montrer comment on fait, lui dit-elle en prenant l'archet.

Elle posa son menton dans le creux prévu à cet effet, positionna les doigts de sa main gauche sur les cordes, et y posa les crins de l'archet avant de fermer les yeux.


Kimblee n'était pas vraiment amateur de musique, outre la mélodie des hurlements et la symphonie des explosions, mais quand Doll commença à jouer, il dû retenir sa mâchoire pour éviter qu'elle ne tombe au sol. Non seulement la fillette insolente qui passait son temps à lui tenir tête était une tueuse à gage assez douée, mais en plus, elle jouait du violon ?!

Mais c'était qui cette morveuse ?!

La jeune fille finit par s'arrêter et sans plus de cérémonie, tendit le violon à Greed de nouveau. Les chimères les plus sensibles aux sons prirent immédiatement la fuite, mais le reste n'en menait pas large non plus. Les sons atroces qu'arrachait l'homonculus à l'instrument finirent néanmoins par avoir un effet inattendu.

Doll se mit à rire.

L'alchimiste vit le regard de son patron et plissa légèrement les yeux. Il n'aimait pas vraiment la façon dont il regardait sa proie.


La jeune fille cessa de rire quand elle se rendit compte des regards qu'on lui lançait.

- … Il y a un problème ? demanda-t-elle, reprenant son flegme.

- Nan, t'en fais pas, répondit Greed en faisant un geste négligeant de la main. Je te rends ton truc, j'ai pas l'impression que c'est fait pour moi.

- Pour que l'Avarice elle-même dise une chose pareille, c'est que c'est sans espoir, fit-elle avec un sourire en coin.

.

.

Quand Greed lui lâcha enfin la grappe, Doll en profita pour aller à l'extérieur. Après trois bonnes heures à jouer du violon sur demande de l'homonculus, elle ressentait le besoin de prendre l'air et de s'éloigner des gens, aussi amicaux se soient-ils montrés.

Autant dire que la demoiselle était troublée.

Ces chimères qui l'aidaient, discutaient avec elle, prenaient parfois sa défense malgré le fait qu'ils sachent ce qu'elle était, elle ne s'y serait jamais attendue. C'était quelque chose de nouveau.

Comment qualifier ça… De la camaraderie, en quelque sorte ? Elle n'avait pas vraiment l'expérience de ce qu'était l'amitié, mais elle doutait que ce soit ce dont il s'agissait. Camaraderie, c'était bien.

Pour elle, ça restait compliqué d'agir naturellement en étant entourée, de briser sa façade innocente pour ne laisser voir que la véritable… Doll.

Voilà qu'elle-même en venait à se qualifier par ce surnom, si ce n'était pas cocasse. Mais elle devait bien l'avouer, il lui plaisait, malgré le fait que ce soit Kimblee qui l'ait choisi. Elle aurait vraiment pu tomber sur bien pire.

Elle soupira silencieusement en pensant au fait que l'alchimiste semblait plus taquin à mesure que les jours passaient, la provoquant à la première occasion. La jeune fille était vraiment mal placée pour dire ça, mais ce type avait un grain.


Jour 53.

- Eh, Doll !

- Hm ?

La demoiselle se détourna de sa conversation avec l'Alchimiste Écarlate pour voir Biron et Dolchatte approcher.

- On a quelque chose pour toi, fit l'homme-sanglier.

- Tout juste sorti de la fournaise, renchérit l'homme-chien.

De son dos, Biron sorti un objet long enroulé dans du tissu, qu'il posa sur le comptoir. La jeune fille se doutait de ce dont il s'agissait. Elle commença à dérouler l'emballage sommaire et écarquilla les yeux devant le katana qui s'y trouvait. Saisissant le fourreau pour en sortir la lame, elle l'examina sous toutes les coutures, impressionné par les motifs qui y était gravé. Des arabesques et des feuilles de lierre, de toute beauté. Elle fit quelques moulinets effrayants mais inoffensifs, avant de la ranger.

Après quoi, elle se tourna vers les deux hommes fiers de leur travail et sourit.

- Merci.

Crise cardiaque générale, édition n°3. Kimblee explosa son verre sous le choc.

Greed, lui, il se marrait, comme à son habitude.

- … C'est bien ce qu'on dit dans ces cas-là, nan ? voulut-elle s'assurer.

- Oui oui, acquiesça Martel depuis son coin avec Roa et Bido.

La jeune fille hocha donc brièvement la tête, contente de ne pas s'être trompée.


Il commençait à en avoir assez. Kimblee n'avait rien contre les ordres, après tout il avait été militaire un paquet d'années, mais c'était l'idée d'obéir à Greed qui commençait sérieusement à l'agacer. L'alchimiste tournait en rond dans Dublith depuis le crépuscule, à la recherche d'une victime sur laquelle défouler sa frustration.

Seulement voilà, il semblerait que ce soir, aucune prostituée n'attendait de client, aucun ivrogne ne rentrait chez lui, complètement éméché…

La frustration montait un peu plus à chaque coin de rue désert qu'il croisait.

.

.

Quand il passa la porte du Devil's Nest, Greed était encore là, seul.

- Mauvaise chasse ? demanda-t-il.

- Pas vraiment.

- Je t'avais dit qu'il fallait ralentir sur les meurtres. Maintenant les gens sortent plus la nuit.

L'alchimiste serra les dents, plus que contrarié, avant de s'approcher de la porte pour rejoindre les chambres.

- Attends un peu, Kimblee, l'interpela l'homonculus. Faut qu'on parle.

L'Écarlate leva un sourcil, pas vraiment d'humeur à ça, mais se tourna tout de même vers Greed.

- J'ai vu comment tu la regardes.

- Qui ça ?

- Doll.

Kimblee plissa légèrement les yeux.

- Et en quoi ça te dérange ?

- Cette gamine est à moi, fit l'homonculus, mortellement sérieux. Et j'aime pas qu'on touche à ce qui m'appartient.

L'alchimiste brûlait d'envie de se jeter sur lui pour le faire exploser, mais savait que s'il le faisait, il se régénérerait et le tuerait, ce dont il se passerait bien. Alors il se contenta de passer la porte en lançant un « comme tu veux ».


Jour 58.

- Ouais… Ouais je vois.

Le sourire de Greed qui s'afficha alors qu'il était au téléphone ne disait rien qui vaille… Du moins, pour ceux qui étaient concernés par l'appel.

- Les frères Elric, tu dis ? Boucherie Curtis… Ouais, surveillez-les bien, on frappera au bon moment.

L'homonculus raccrocha l'appareil et Martel s'en alla reposer le combiné à sa place.

- Eh, Tucker, les frères Elric, c'est bien les gamins dont tu m'a parlé ?

Kimblee continuait d'observer son patron du coin de l'œil alors que la chimère s'approchait de lui pour lui répéter ce qu'il savait sur les deux frères, intrigué par ce qu'il manigançait. Oh, il se doutait qu'en temps voulu il lui emprunterait ses capacités, mais la raison pour laquelle l'Avarice semblait s'intéresser à des gamins lui échappait quelque peu.

Du moins, vu leur réputation il voyait assez mal, mais peut-être cherchait-il d'autres alchimistes de talent, qu'importe qu'ils soient encore des gosses, qui sait.

L'Écarlate vida son verre et s'accouda au comptoir. Sortir de jour était plus risqué, vu qu'il était susceptible d'être reconnu, surtout depuis que les disparitions de ses victimes avaient commencé à attirer l'attention, alors il se faisait chier et devait attendre le soir pour se promener et trouver quelques camarades de jeu… S'il en trouvait seulement.

Tant qu'on n'avait pas besoin de ses services, il allait devoir s'asseoir sur ses si belles, si douces explosions, quel dommage...


Doll raccrocha le téléphone et sortit de la cabine pour rejoindre la rue de la boucherie. Elle passait sur le trottoir quand elle avait reconnu une description qui courait dans tout le pays.

Cheveux blonds tressés, yeux dorés, de petite taille et accompagné d'une armure. Il lui manquait son manteau rouge emblématique, mais nul doute qu'il s'agissait de l'enfant-soldat, l'achimiste d'état connu sous le nom d'Edward Elric, alias Fullmetal. Elle tenait à vérifier cela, aussi avait-elle interpelé Bido pour lui signaler la présence du garçon et avoir de l'aide dans sa surveillance.

Et quelle ne fut sa surprise quand, dans le but de sauver des chatons coincés sur un toit à cause de leur mère morte, non seulement elle avait réalisé que les deux bras et deux jambes de l'alchimiste ne produisaient pas le même son, (ce qui pouvait s'expliquer avec des automails, mais ça restait à prouver) mais en plus, et surtout, qu'il n'avait pas eu besoin de tracer le moindre cercle pour utiliser l'alchimie.

Sa connaissance sur le sujet n'était pas si étendue, elle-même n'étant pas une alchimiste, mais elle en savait suffisamment pour savoir qu'en temps normal, c'était impossible. Le cercle était la base même de cette science, ce pourquoi les alchimistes comme Kimblee se les faisaient tatouer ou graver sur des accessoires pour ne pas avoir à les tracer et perdre de précieuses secondes sur le champ de bataille…

Et le coup de grâce qui l'avait convaincue à contacter Greed d'un commun accord avec l'homme-lézard, ce fut de réaliser, en entendant l'homme à la voix fluette dans l'armure se faire cogner par son frère en le rattrapant quand il sauta du toit, que vu le choc… Cette armure était vide. Elle avait foncé à la cabine la plus proche pendant que la chimère surveillait les frères Elric depuis les hauteurs et avait tout raconté à l'homonculus. Lui qui était à la recherche de l'immortalité, serait sans doute très intéressé par un objet animé.

De retour sur le trottoir faisant face à la boucherie, elle regarda Sig et sa femme essayer de consoler une petite fille qui pleurait la mort de son chat. Fullmetal, lui, gardait la tête baissée alors que la dénommée Izumi expliquait d'une voix triste le cycle de la vie. Le garçon leva les yeux dans sa direction quelques secondes, intrigué, mais elle se contenta de se retourner et de s'éloigner. Si elle restait là trop longtemps, il finirait par comprendre ce qu'elle faisait.

Elle repasserait dans la rue de temps en temps pour continuer la surveillance, mais pour le moment elle devait se retirer. Greed comprendrait.

- Je te laisse te charger de ça, annonça-t-elle à Bido, une fois qu'elle eut rejoint la cachette de la chimère, on enverra quelqu'un te relever.

- Bien reçu, caqueta l'homme-lézard de sa voix nasillarde.

La jeune fille reprit tranquillement sa route.


L'homonculus était de nouveau affalé dans son divan, dans la salle du bar, seulement éclairé par le néon au-dessus de lui qui projetait des ombres sinistres tout autour. Il réfléchissait, un verre à la main, comme toujours. Pour quelqu'un comme lui, un être dévoré par la convoitise, incapable d'être rassasié quoi qu'il obtienne, le silence était parfois une bonne chose. Il lui permettait de remettre de l'ordre dans ses pensées.

Enfin, ce serait mentir que de prétendre qu'il ne faisait que ça.

La porte s'ouvrit et il redressa la tête pour voir entrer la personne qu'il attendait.

- Enfin de retour ?

- Bido a réussi à entendre une conversation entre le boucher et sa femme, annonça Doll en refermant la porte, un paquet à la main. Les frères Elric seront hors de Dublith pour une journée et reviendront demain soir, ça nous laissera le temps de décider quoi faire.

L'homonculus se mit à ricaner.

- À parler boulot et rien d'autre, comme d'habitude, fit-il. Je t'ai déjà dit de penser à t'éclater, tu verras, ça pourrait te plaire.

- Si tu veux pas de mon rapport, je peux aussi te laisser te démerder avec tout ça, rétorqua-t-elle avec un rictus.

L'Avarice se contenta de rire doucement, amusé par l'éternelle défiance de Doll. Il fallait dire qu'elle mettait l'ambiance depuis son arrivée, en plus d'être un pion plus qu'efficace. Il avait parfois du mal à comprendre comment elle fonctionnait, mais au final, c'était pas dérangeant. On convoitait ce qu'on n'avait pas, et le mystère qui entourait la gamine faisait partie de son charme, de son point de vue. Il en savait tellement peu et mourrait d'envie d'en savoir tellement plus, mais la traque faisait partie intégrante du plaisir de la chasse, et malgré sa nature, il savait se montrer patient quand il le fallait, pour obtenir ce qu'il voulait.

Il pouvait déjà se féliciter d'avoir su la faire entrer dans la bande, bien qu'elle ait résisté un moment. Pour le reste, il ne doutait pas que ça finirait par venir.

- Hm ? C'est quoi ce paquet ? demanda-t-il en levant un sourcil.

- Juste de quoi faire taire les chiens un peu trop bruyants, répondit-elle, énigmatique.

- C'est à dire ?

- De quoi faire patienter le petit chimiste, avant qu'il se mette à tout exploser par caprice.

Sa déclaration, couplée à son air parfaitement neutre, arracha un nouveau rire à l'homonculus. Décidément, elle lui plaisait bien.

- Pour une gamine de 16 ans, t'as de la suite dans les idées, nota-t-il ensuite.

- 17.

- Quoi ?

- J'ai eu 17 ans dans le courant de la semaine dernière, déclara-t-elle avec son flegme habituel en venant s'asseoir, posant son paquet à côté d'elle.

Greed la scruta pendant quelques secondes, le visage de poupée de la jeune fille ne lui renvoyant pas la moindre émotion.

- Pourquoi t'as rien dit ? finit-il par demander.

- J'aurais dû ? s'étonna-t-elle en levant un sourcil. C'est pas comme si c'était important, et de toute façon je préfère que Kimblee ne soit pas au courant. Il m'emmerde suffisamment, je voudrais pas qu'il se mette en plus à me rappeler mon âge sans arrêt. Et puis, personne ne m'a demandé, non plus.

- Un point pour toi, ricana l'homonculus avant de lever son verre vers la demoiselle. Alors à ta santé, Dollie.

Il vida son verre de whisky et le posa sur la table basse, avant de le remplir de nouveau avec la bouteille posée à côté.

- Une armure vide, hein ? demanda-t-il après quelques secondes de silence. Tucker m'en a parlé… T'es certaine que c'est lui ?

- Quand il a rattrapé son frère, il a sonné creux, répondit-elle, catégorique. J'ai pas connu beaucoup de gens qui portaient des armures, mais je pense que le bruit aurait été différent s'il y avait eu quelqu'un à l'intérieur. Et puis, c'est bien toi qui dit que rien n'est impossible.

Greed se contenta de sourire de ses dents pointues.

- Je dois encore attendre, ou j'ai le droit de savoir ton vrai nom ?

- Tu n'aimes pas « Doll » ? demanda la demoiselle avec un sourire en coin.

- Hm… Si.

Comprenant qu'il allait devoir attendre encore un peu, il haussa les épaules. Ce serait elle qui s'ouvrirait à lui quand bon lui semblera, pas l'inverse. De quoi faire bouillir son sang, lui dont l'instinct lui dictait de prendre tout ce qu'il désirait, qu'importe la manière.

- Tu as déjà mon âge, ça ne te satisfait pas, monsieur le Cupide ?

- T'es bien placée pour savoir que je désire tout ce qui existe dans ce bas-monde que je n'ai pas déjà, répondit-il avec un sourire inquiétant. La gloire, l'argent, les femmes, le pouvoir… Et Je veux aussi savoir tout ce que tu caches.

La jeune fille se leva, rendant son sourire à l'homonculus.

- Tu mourras avant d'avoir réussi à me soutirer quoi que ce soit contre ma volonté, Greed.

Puis elle se dirigea vers les dortoirs, son paquet à la main.


Jour 59.

Kimblee s'apprêtait à se faire royalement chier, assis à sa place habituelle, quand un objet rectangulaire enveloppé de papier kraft fut déposé devant lui par une main pâle. Le temps qu'il tourne la tête, Doll s'était déjà éloignée en direction de la sortie, en compagnie d'une chimère. L'Écarlate leva un sourcil, sceptique, avant de déchirer le papier sous les regards curieux des chimères et de l'homonculus, toujours entouré de ses groupies.

Quelle ne fut sa surprise de trouver dans le paquet deux livres de poche assez épais, apparemment des récits de guerre réputés pour être violents, à en croire les résumés. Un sourire morbide étira les lèvres de l'alchimiste. Voilà qui était fort intéressant. Il ne savait pas à quoi jouait l'insolente fillette, mais au moins il aurait une distraction pour les prochains jours.

Il se leva, laissant derrière lui le verre qu'il s'apprêtait à remplir, et prit la porte pour rejoindre sa chambre. Passant devant celle de Doll, il caressa le bois à la peinture écaillée du bout des doigts sans s'arrêter d'avancer, et fut agité d'un léger rire.


- Bido t'as dit qu'ils reviendraient vers quelle heure ? demanda Ulchi, visiblement assez emmerdé à l'idée d'assurer le rôle de son camarade.

- Possiblement en fin d'après-midi minimum, répondit-elle, l'observant à la dérobée.

L'homme était une chimère, croisé avec un crocodile. Là où Biron était l'opposé physique de l'animal dont il partageait les gènes, Ulchi, lui, était grand, musclé et rapide. Doll ne le connaissait pas très bien, vu qu'il passait son temps à draguer des femmes à l'extérieur, quand il ne jouait pas les caïds à chercher la moindre excuse pour se bagarrer. Mais Greed lui avait demandé de surveiller la boucherie, Martel reprendrait son poste dans la soirée. Bien qu'il ne passe pas vraiment inaperçu avec son gabarit et sa crête blonde, il avait assez d'agilité pour crapahuter sur les toits avec femme-serpent quand l'envie leur prenait.

Entre reptiles ils s'entendaient bien.

- Et toi, qu'est-ce que tu vas faire ? lui demanda-t-il.

- Je vais passer devant de temps en temps si je pense pouvoir entendre quelque chose d'intéressant, mais je dois éviter de me faire remarquer, alors je vais surtout rester en arrière et appeler Greed si on a du nouveau.

- D'acc.

Ulchi commença donc son ascension pour gagner le toit d'où il surveillerait la boucherie et ses habitants.

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Quand elle vit les frères Elrics rentrer en compagnie de leur maître qui portait dans ses bras un enfant anonyme, Doll leva un sourcil. De longs cheveux noirs en bataille, yeux fermés parce qu'il dormait, il était nu, couvert uniquement du manteau de Fullmetal, qui pourtant laissait aisément voir que ses deux bras et ses deux jambes n'avaient ni la même taille, ni la même couleur de peau, comme si… Comme si on lui avait greffé d'autres membres à la place.

L'alchimiste sembla remarquer qu'elle était là à les observer, puisqu'il leva les yeux vers elle de nouveau, interloqué. Devant le risque de se voir découverte, la jeune fille lui fit un signe de la main en souriant, avant de reprendre son chemin. Elle fit le tour du pâté de maison pour rejoindre Ulchi.

- Tu as vu la même chose que moi ?

- Le gosse aux cheveux noirs ? demanda la chimère.

- Ses membres sont différents les uns des autres.

- Quoi ?!

La demoiselle haussa doucement les épaules.

- Je sais pas comment, ni pourquoi, mais je t'assure que cet enfant n'a pas les deux même jambes, ni les deux mêmes bras.

- Mais comment c'est possible ?

Doll regarda en direction de la boucherie où les cibles venaient d'entrer et resta silencieuse quelques secondes.

- J'en sais rien, finit-elle par répondre. J'en ai suffisamment vu pour aller faire mon rapport à Greed, Fullmetal a failli me prendre la main dans le sac. J'enverrai Martel te relever dans deux heures.

- D'acc, soupira le croco qui en avait marre de rester là.