Heya ! Nouveau chapitre ! :D
Comment ça, j'ai failli oublier de publier ce mois-ci ? Je vois pas, mais alors PAS DU TOUT de quoi vous parlez ! U.U
Merci à Oriane Wyllt pour être ma bêta-lectrice :3
Grand merci également à Akimoto D. Aiko pour le follow-fav, ça fait plaisir :3
Sur ce, je ne vous embête pas plus longtemps et je vous laisse découvrir ce qui attend notre poupée adorée :p
Bonne lecture~!
Jour 72.
- D'après le médecin, vous pourrez sortir demain, lui annonça Archer lors de sa visite quotidienne. Voilà qui est une bonne nouvelle.
- Moui, enfin ça dépend du point de vue, marmonna la jeune fille. Voir vos tronches tout les jours, c'est pas pour m'enchanter.
- Changez de ton, je vous prie, fit-il en perdant son sourire l'espace d'un instant. Dès demain vous prendrez vos nouvelles fonctions. Il va sans dire que les insultes envers vos supérieurs seront sanctionnées.
Doll se redressa, le sourcil tellement haut qu'il disparut derrière sa frange.
- Mes fonctions ? Mes supérieurs ? répéta-t-elle, totalement incrédule.
Le sourire du Lieutenant-colonel s'élargit, ne lui disant rien qui vaille…
- Je fais de vous mon assistante, annonça-t-il. Dès demain, vous ne me quitterez plus d'une semelle, excepté la nuit, où vous retrouverez le Commandant Kimblee dans la chambre que vous partagerez.
- … Putain de merde, je pensais pas avoir un karma négatif à ce point… souffla la demoiselle, se passant les mains sur le visage.
- Simple question de prudence, continua le militaire, ignorant son commentaire. Voyez le bon côté des choses : vous ne serez plus enfermée, et nous pourrons garder un œil sur vous.
- Youpiiiiii…
Son manque d'enthousiasme flagrant ne sembla pas déranger Archer plus que ça. Pour ainsi dire, elle était presque certaine qu'il savait qu'elle avait tenté de voir si elle pourrait s'enfuir de l'hôpital, qu'elle était descendue du lit pour voir si elle pouvait marcher et utiliser la perche à transfusion comme une arme. Il devait se douter qu'il finirait probablement par regretter sa soudaine… « clémence », ou bien il avait prévu quelque chose pour la tenir en laisse.
Jour 73.
Quand Archer entra dans la chambre d'hôpital ce matin-là, il avait sous le bras un paquet qu'il déposa sur le lit de la jeune fille et l'ouvrit pour dévoiler un uniforme militaire, ainsi qu'une… Plaque d'identification ?
- Chouette, un collier de chien, fit-elle, sarcastique.
Ignorant le commentaire, le Lieutenant-colonel passant sur la droite la demoiselle, lui saisit le poignet sans prévenir et y fit claquer une sorte de menotte, avant de déverrouiller celle qui l'enchaînait au lit.
- Qu'est-ce que… Qu'est-ce que c'est que ce truc ? demanda Doll.
- Ceci, est l'assurance que vous n'essaierez pas de nous fausser compagnie, sourit le militaire. Si le Commandant Kimblee ou moi le jugeons nécessaire, il nous suffit d'appuyer sur cette petite télécommande et vous vous tiendrez de nouveau tranquille.
- … Qu'est-ce qu'elle fait, cette télécommande ? insista-t-elle en fronçant les sourcils.
- Espérons que vous n'aurez pas besoin de le savoir, se contenta-t-il de répondre. Je vous laisse un quart d'heure pour aller vous doucher et vous habiller, puis vous me rejoindrez dans le hall de l'hôpital. Est-ce clair, mademoiselle Little ?
Le sourire suffisant qu'il affichait fit serrer le poing à la jeune fille, plus que méfiante. Quoi qu'il puisse s'agir, cette menotte était tout sauf une bonne nouvelle…
.
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- En tant qu'assistante, votre rôle premier est de m'accompagner n'importe où, sauf sous ordres contraires, expliquait le Lieutenant-colonel. C'est pourquoi je vous veux dans mon bureau tous les matins à six heures. Vous vous adresserez à moins par mon grade, et ferez preuve de respect, particulièrement en présence d'autres militaires, sans quoi vous risqueriez de regretter de ne pas avoir tenu votre langue.
Le cadavre ambulant marchait devant la demoiselle dans les couloirs du QG du Sud qui n'avait pas encore tout à fait retrouvé sa forme d'origine. L'homme lui dictait la liste des différentes tâches qui incombaient à son nouveau poste, agrémenté de divers avertissements, en particulier à cause de son comportement insolent. Doll aurait bien pris la poudre d'escampette, ou brisé la nuque du militaire, maintenant qu'ils se promenaient tous les deux sans l'escorte habituelle, mais entre son bras toujours plâtré, la perte de son katana et la menotte bizzaroïde, elle préférait ne pas tenter le Diable pour le moment. Son évasion allait devoir attendre qu'elle ait retrouvé toutes ses capacités pour lui donner de meilleures chances de réussite.
Autant dire que ses nouvelles attributions ne l'enchantaient pas le moins du monde, mais elle n'avait pas vraiment le choix. Le point positif, c'était que l'uniforme qu'on lui avait donné comportait un pantalon. Encore heureux, si ç'avait été une jupe courte, elle l'aurait utilisée pour étrangler son « supérieur ».
Enfin... tant qu'elle était avec Archer, elle se trouvait loin de Kimblee… Du moins pour la journée.
- Quand je n'aurai pas besoin de vous, vous resterez dans l'enceinte du QG, continuait le Lieutenant-colonel. La moindre tentative de sortie sans être accompagnée vous vaudra de sévères sanctions, dont vous vous passerez bien. Sans compter que nos hommes surveillent étroitement la zone, compte-tenu des récents événements, alors inutile de vous fatiguer en voulant vous enfuir, parce que vous serez rattrapée immédiatement.
La jeune fille leva les yeux au ciel.
Bla bla bla. Elle avait compris la première fois qu'elle ne « sortirait jamais d'ici », qu'elle n'avait « plus aucun choix », qu'elle devait « abandonner tout espoir ». Doll était une sociopathe, doublée d'une ancienne tueuse à gages, des psychopathes avec des discours de ce genre elle en avait déjà croisé, ne serait-ce que dans son ancienne organisation.
- Et bien entendu, il vous sera interdit de vous promener seule la nuit, le Commandant Kimblee y veillera.
- Je peux vous poser une question ? fit la demoiselle.
Archer prit le temps de la réflexion.
- Je vous écoute, finit-il par accorder.
- Pourquoi vous faites autant des pieds et des mains pour un simple alchimiste d'état ? Hiérarchiquement parlant, vous êtes au-dessus de lui, mais vous lui accordez quand même son caprice de m'avoir avec lui.
Le Lieutenant-colonel haussa d'abord un sourcil, surpris d'avoir une question sérieuse, avant d'afficher son sourire suffisant.
- Parce que je le veux sous mes ordres, répondit-il. Kimblee est un alchimiste aux pouvoirs aussi rares qu'efficaces, sans compter que grâce à notre accord, j'ai pu, en plus, récupérer le Tisseur de Vie, j'ai donc la possibilité d'avoir autant de chimères que je le souhaite. Sans la coopération de l'Alchimiste Écarlate, je n'aurais rien de tout ça, alors je me contente d'entretenir notre partenariat, en quelques sortes.
Il s'arrêta de marcher pour se tourner vers elle, et son sourire s'élargit alors que Doll gardait un visage neutre devant ces aveux.
- Quant à vous, vous détenez tellement d'informations que je ne peux tout simplement pas me permettre de vous laisser partir. Ce pourquoi il est bien plus simple de céder à la demande de Kimblee pour qu'il puisse vous surveiller à ma place. La cachette des homonculus, le secret de leur création, leur implication dans les différents événements importants du pays… Et surtout, n'oublions pas cette pierre philosophale que vous aviez dans votre poche. Nous ne l'avons peut-être pas retrouvée, mais elle était en votre possession, ce qui signifie que vous savez sûrement quelque chose à son sujet.
La jeune fille serra le poing droit, le gauche étant entravé par le plâtre, ses sourcils se fronçant très légèrement. Comme elle le pensait, Archer était aussi atteint que Kimblee. Gérer l'un ou l'autre aurait pu se faire facilement, mais devoir s'occuper des deux en même temps allait être une véritable gageure*…
Dans la chambre qu'on lui prêtait pour le temps de son séjour dans le Sud, l'Alchimiste Écarlate chantonnait tranquillement, allongé sur son lit, une main sous son crâne, l'autre maintenant le bouquin qu'il n'avait pas eu le temps de finir au-dessus de son visage. Ses yeux dorés bougeaient de gauche à droite à toute vitesse alors qu'il était pris dans le récit. Ah vraiment, les détails les plus sanglants étaient retranscrits à la perfection dans cette histoire, c'était du grand art. Toute la beauté de la guerre dans ces simples lignes, de quoi lui donner des frissons…
Il fut agité d'un léger rire quand l'un des personnage marcha sur une mine, se faisant réduire en charpie par l'explosion provoquée. Voilà qui était cocasse.
Son regard de rapace se détourna un instant du récit pour se poser sur une enveloppe brune et un petit bouton portatif, posé sur sa table de nuit. Il afficha un sourire mauvais avant de retourner à sa lecture.
Doll restait immobile, debout dans son coin, alors que le cadavre ambulant donnait des ordres à droite et à gauche aux différents soldats qui peuplaient la salle des communications. Elle ne savait pas vraiment qu'ils cherchaient à faire, et très franchement, elle s'en tamponnait le coquillard. Des jeunes hommes qui visiblement, venaient tout juste de s'engager, allaient et venaient par la même porte au pas de course, amenant divers papier à Archer qui les examinait l'espace de quelques secondes avant de donner d'autres instructions, ne les laissant même pas le temps de respirer.
- Lieutenant-colonel, fit soudain une voix.
- Commandant Armstrong, salua le cadavre avec sa neutralité habituelle. Du nouveau à propos des frères Elric ?
En entendant le nom de deux frères, la jeune fille tendit l'oreille.
- Apparemment, ils ont quitté Dublith il y a quelques jours, répondit le moustachu. Quant à savoir par où ils sont allés…
- Hmpf… Ce n'est pas grave, il réapparaîtront à un moment ou à un autre, éluda Archer. Quant à nous, d'ici une semaine, nous repartons pour Central, j'ai une enquête à terminer.
- Bien.
C'était étrange… Doll aurait juré que toutes les autres fois où elle avait aperçu le Commandant, celui-ci produisait des étoiles roses…
La demoiselle se frotta l'arrière du crâne, perplexe, avant de décider que ce n'était pas très important.
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- Mademoiselle Little.
La jeune fille se tourna vers son raviss-… supérieur.
- Avec moi.
Le Lieutenant-colonel sortit du centre de communication et elle lui emboîta le pas, bien malgré elle. Si elle ne passait ses journées qu'à faire joli dans coin partout à le cadavre ambulant se rendait, elle allait bien s'emmerder pendant son séjour dans l'armée… Doll rêvait de pouvoir retrouver son violon. Pour le moment avec sa main plâtrée elle ne pouvait pas en jouer, mais elle se disait que ce serait un bon moyen d'évacuer sa frustration autrement qu'en se mettant à frapper les gens au hasard sans prévenir.
Enfin… si l'instrument n'avait pas été détruit pendant le raid sur le Devil's Nest, elle doutait de pouvoir le récupérer et d'en jouer à nouveau un jour. Dire qu'elle l'avait depuis plus longtemps que la pierre philosophale elle-même, quel gâchis…
Après quelques minutes à cheminer à travers les couloirs encore un peu tordus, parmi ceux qui avaient été remis en état, il finirent par descendre quelques étages et arriver devant ce qui semblait être la salle des archives. Le cadavre ambulant n'eut qu'un mot à dire et le gardien des lieux lui ouvrit la porte. L'immense salle pleine à craquer d'étagères chargées de centaines de milliers de dossiers et plongée dans la pénombre fit déglutir discrètement la demoiselle.
Pas vraiment le genre d'endroits dans lequel on avait envie de se retrouver avec Archer pour seule compagnie…
Le gradé actionna l'interrupteur, faisant que quelques néons au plafond éclairèrent la salle, si l'on pouvait dire, parce qu'elle restait tout de même bien sombre…
- J'ai besoin des registres de camps de réfugiés Ishbal du Sud, déclara-t-il. Allez fouiller les rayons des lettres « R » et « W ».
Puis il partit lui-même se perdre dans le dédale de papier. Doll leva un sourcil.
- Woof, murmura-t-elle avec un air blasé quand son « supérieur » fut hors de vue.
Puis elle consentit enfin à obéir et se mit à la recherche de ces fameux dossiers.
Uniquement vêtu d'un bas de pyjama, Kimblee avait repris sa lecture, attendant patiemment le moment où sa proie passerait la porte de cette chambre. Un sourire malsain étira ses lèvres alors qu'il imaginait mille et une façon de tourmenter la jeune fille. Maintenant qu'il n'avait plus Greed dans les pattes pour l'empêcher de l'approcher, il pourrait enfin profiter de son jouet comme il le voulait. Du moins, à la condition qu'elle reste entière, puisqu'Archer en avait encore besoin.
Ça ne le dérangeait pas vraiment. Il savait que plus la mort mettait de temps à venir, plus il s'amuserait, et plus sa victime sombrerait dans le désespoir, jusqu'à finalement le supplier de mettre de fin à sa vie… Oh oui, il mourrait d'envie de voir Doll, l'esprit réduit en miettes, aussi fragile et docile que les poupées auxquelles elle ressemblait tant. Et lorsqu'elle en serait réduite à cette extrémité, alors la victoire sera à lui.
Plus ils approchaient de la chambre et plus Doll sentait la tension monter. Même si le cadavre ambulant était un enfoiré de psychopathe obsédé par son grade et par la guerre, au moins lui, il n'avait pas l'air d'en avoir après ses fesses…
Mais elle n'avait pas besoin de le lui dire. Il avait été témoin des magouilles de l'Écarlate, il était forcément au courant. Et utilisait certainement cette connaissance pour lui porter un coup fatal. Si elle lui demandait de lui donner un autre lieu où dormir, il sauterait sur l'occasion de lui proposer un marché et n'accéderait à sa requête qu'en échange de ce qu'il voulait. De plus, demander à rester loin de l'alchimiste équivalait à admettre une faiblesse. Quand on était dans sa situation, c'était sans doute la pire chose à faire.
Archer s'arrêta devant une porte et y frappa trois coups.
- C'est ouvert, fit la voix de Kimblee.
Doll inspira profondément, avant de passer devant le Lieutenant-colonel quand il lui ordonna d'entrer d'un geste. C'était décidé, quand elle s'enfuirait, elle lui referait le portrait…
- Bonne nuit, Commandant, fit le cadavre ambulant avant de refermer derrière elle.
Elle entendit la clé tourner dans la serrure et se tendit en se mettant à regarder fixement l'Alchimiste Écarlate, lequel ne semblait absolument pas dérangé de sa présence malgré sa tenue minimaliste, laissant voir à qui le voulait les muscle dessinés qu'on ne devinait pas sous ses vêtements. Posée sur la table de chevet, elle reconnut la télécommande miniature qu'Archer lui avait montré et serra le poing.
- Et alors, tu comptes rester là sans bouger ? sourit-il sans quitter son bouquin des yeux.
- …
- La salle de bain est par-là, dit-il encore, pointant la porte sur le mur à sa gauche.
La jeune fille se contenta de retirer l'écharpe qui maintenait son bras blessé, se demandant un instant si ça irait pour étrangler l'ordure qui lui faisait face, avant de secouer la tête et reprendre un air neutre en surface. Il fallait qu'elle reste calme, si elle voulait pouvoir rivaliser avec l'esprit tordu de Kimblee, se laisser aller à la rage ne la mènerait nulle part, sauf à la tombe.
Maintenant, question délicate : qu'est-ce qu'elle devait faire ?
C'était bien beau de la faire dormir dans la même pièce que son ennemi, mais c'est qu'elle avait encore quelques petits trucs qu'elle devait garder secret. Elle commença donc à se diriger vers le lit qui lui était assigné, pour trouver un uniforme de rechange posé sur les draps, et rien d'autre. Super… Donc maintenant elle devait dormir à poil ? Avec cette ordure ? Hors de question.
Elle se tourna vers l'unique armoire de la pièce et l'ouvrit pour fouiller dans les vêtements de l'alchimiste.
- Qu'est-ce que tu crois être en train de faire ? gronda-t-il, fronçant les sourcils.
- Avec tes conneries, j'ai plus rien, répondit-elle calmement. Alors tant que j'ai rien d'autre à mettre, je te pique tes fringues.
- Et quand est-ce que j'ai accepté ?
- Tu crois quand même pas que je suis assez naïve et inconsciente pour dormir en tenue d'Ève dans la même pièce que toi ?
Elle lança un regard perçant à l'Écarlate, le mettant au défi de l'empêcher de se servir.
Bon, nul doute que ce ne serait pas à sa taille, mais au moins elle serait couverte, c'était le plus important. Elle embarqua un tee-shirt noir et un jogging avant de partir s'enfermer dans la salle de bain. Tout en se changeant, elle garda un œil sur la porte. Avec son alchimie, si Kimblee le voulait, il pourrait rentrer, qu'elle le veuille ou non, alors autant rester prudente.
Quand Doll ressortit de la salle de bain, l'alchimiste afficha un sourire amusé. Décidément, elle ressemblait toujours à une poupée quelle que soit sa tenue. Et finalement, quand il y réfléchissait, c'était assez drôle qu'elle se retrouve à lui piquer des fringues, juste pour ne pas se retrouver en petite tenue devant lui. Nul doute que sa démonstration dans la salle d'interrogatoire avait fait mouche, et il en était plus que satisfait.
- Au fait, fit-il nonchalamment. J'ai quelque chose qui pourrait t'intéresser.
Il pointa la table de nuit à côté de lui, où trônait toujours l'enveloppe. Le bouton, lui, il l'avait caché pour qu'elle n'ai pas l'idée de le prendre. Ce serait bête qu'elle parvienne à leur fausser compagnie dès qu'il fermait les yeux, n'est-ce pas ?
La jeune fille plissa très légèrement les yeux, sans doute méfiante à l'idée de l'approcher, ce qui élargit son propre sourire. Après quelques secondes, elle s'approcha finalement, sans doute trop tiraillée par sa curiosité pour ne pas prendre le risque. Sa main pâle saisit la feuille avec une rapidité qui ne lui aurait probablement pas laissé le temps de l'attraper s'il en avait eu l'intention. Puis elle partit s'asseoir sur son lit de camp et ouvrit l'enveloppe pour commencer à lire ce qui était écrit sur le fameux papier.
Ne prenant pas la peine de se cacher pour la regarder, il vit ses yeux s'écarquiller lentement et sa main se resserrer, froissant le document.
« Rapport d'opération, Lieutenant-colonel Frank Archer.
À la demande du Généralissime lui-même, moi et mes hommes avons mené un assaut sur le Devil's Nest.
Grâce à la coopération de Solf J. Kimblee, l'Alchimiste Écarlate, nous savions qu'il s'agissait du repère d'un groupe émergent du marché noir, composé de chimères échappées du laboratoire n°5, de renégats, et d'un homonculus répondant au nom de Greed. L'assaut a été donné en début de soirée, vers dix-huit heures trente. Nous avons cerné le bâtiment, avant d'enfoncer la porte et d'abattre tous ceux qui cherchaient à résister ou fuir (voir pièces A).
L'alchimiste Fullmetal, ainsi que le couple Curtis ont été emmenés en lieu sûr et nous avons poursuivi un groupe de fuyards qui ont emmené avec eux le jeune Alphonse Elric en tant qu'otage. Kimblee nous a apporté son aide en nous fournissant de quoi neutraliser l'homonculus, mais suite à une altercation avec le Commandant Armstrong, nous avons fini par perdre leur trace dans les égouts.
Pour retrouver les fugitifs, j'ai donné l'ordre de ratisser les bois aux alentours de Dublith. Certains de nos soldats ont été tué durant ces recherches, mais nous avons finalement retrouvé le corps des dernières chimères (voir pièces B).
L'homonculus Greed, quant à lui, semble s'être volatilisé. J'ai envoyé une équipe à sa recherche, mais pour le moment nous n'avons eu aucun résultat. »
La signature d'Archer suivait la conclusion du rapport. Doll serra les dents et posa la feuille à côté d'elle pour venir chercher d'une main tremblant ce qui restait dans l'enveloppe.
Des photographies.
Il y avait des images labellisées « A » suivies d'un nombre, qui montraient les chimères abattues dans la salle du Devil's Nest ou dans les égouts. Parmi eux elle reconnut Bido, Ulchi, la flaque qui avait été Biron et bien d'autres. La gorge serrée, la jeune fille saisit alors les photos labellisées « B », qui avaient été prises dans un lieu qu'elle ne reconnaissait pas, apparemment une vielle cabane en bois perdue dans la forêt. On n'y voyait que des marres de sang et des tas de chair sanguinolents, à peine reconnaissables en tant que cadavre, comme s'ils avaient été déchiquetés et dévorés par une bête sauvage.
Et au milieu de ces corps, un katana.
Doll ne comprit pas tout de suite qu'elle venait d'entendre son propre cœur se briser. Elle leva les yeux vers Kimblee qui ne se cachait plus, lui adressant un sourire cruel, auquel elle ne réagit pas. Alors c'était ça, son but. Elle comprenait tout.
Ce fut la raison pour laquelle, gardant son expression la plus neutre possible, elle lui posa une simple question.
- Et mon violon ?
L'expression jubilatoire de l'alchimiste se changea en une moue mi-perplexe, mi-déçue.
- Quoi, ton violon ?
- Vous l'avez démoli en fouillant le bâtiment ou il est toujours bien rangé dans ma chambre ?
L'Écarlate n'y comprenait plus rien. Pourtant il lui semblait qu'elle s'était liée d'amitié avec les chimères, et bien qu'il n'ait pas bien vu son visage dans les égouts quand il avait explosé le sanglier, il aurait juré qu'elle affichait un air totalement différent de sa neutralité actuelle.
C'était franchement décevant. Il s'attendait à une explosion de colère, ou une crise de larmes désespérée, certainement pas à ce qu'elle lui parle de son foutu violon !
Vexé que ça n'ait pas eu le moindre effet, il s'en retourna à son bouquin en haussant les épaules.
- Qu'est-ce que j'en sais, répondit-il. Si quelqu'un est au courant, ça doit être Archer.
La jeune fille rangea dans l'enveloppe les photos et la copie du rapport qu'elle revint poser, ou plutôt jeter sur sa table de nuit.
- Alors ça m'intéresse pas, déclara-t-elle avec flegme. J'ai pas besoin de vos rapports sur ce qui s'est passé, j'étais là pour le voir.
Sur ces mots, elle partit se mettre sous les draps, lui tournant le dos. Il doutait qu'elle ne s'endorme avant que lui-même ne se décide à fermer les yeux, mais il ne fit aucun commentaire.
Une fois sûre que Kimblee ne pouvait plus voir son visage, Doll porta sa main au niveau de son cœur qui avait recommencé à lui faire mal sans qu'elle ne comprenne pourquoi, serrant le tissu dans son poing.
Ce n'était pas la première fois qu'elle voyait ou apprenait la mort de collègues, alors elle n'arrivait pas à comprendre ce qui clochait. Peut-être parce que sa relation avec Greed et les chimères était différente ? C'était pour ça qu'elle avait l'impression de mourir ?
*Gageure : pari risqué, projet ayant peu de chances de se réaliser.
Oui, avec moi on apprend des trucs parfois x)
