Heya ! Nouveau chapitre !

Je l'admets, ma petite mémoire me fait souvent oublier de publier, même en ayant des chapitres en réserve, mais vous pouvez remercier Ichihara pour m'avoir rappelée indirectement que était un site qui existe x)

Et bien évidemment, grand merci à Oriane Wyllt, ma somptueuse et soyeuse bêta !

Je vous souhaite une bonne année avec un peu de retard, mais continuez quand même de vous laver les mains et de faire attention !

Bonne lecture~~


Jour 81.

- Et qu'est-ce que j'ai à voir là-dedans ?

- Oh, pas grand-chose, mais après tout il faut bien que quelqu'un te garde à l'œil, répondit tranquillement Kimblee de sous son masque.

L'alchimiste passa les portes de la bibliothèque Centrale qui apparemment était en train d'être remise à neuf suite à un immense incendie. Doll retint un soupir à fendre l'âme et le suivit, observant les lieux avec un intérêt en soit limité. Ce n'était pas vraiment son délire de regarder des travaux se faire, mais après tout, n'importe quelle distraction était bonne à prendre pour ne pas avoir à taper la discute avec l'Écarlate.

La jeune fille agita nerveusement les doigts de sa main gauche, sachant qu'elle pourrait bientôt se débarrasser de ce plâtre gênant et donc se carapater vite fait bien fait. Elle trouverait bien un moyen de retirer cette foutue menotte, après tout il y avait encore le mécanisme d'ouverture dessus. Elle n'en avait pas la clé, mais tout était susceptible de devenir un outils de crochetage, bien qu'elle ne soit pas vraiment familière avec cette pratique, ne l'ayant utilisée qu'une ou deux fois, et avec ses deux mains.

- C'est par ici que ça se passe, lui lança l'alchimiste, lui faisant signe de le rejoindre.

- Je croyais que j'avais pas grand-chose à voir là-dedans, je peux bien rester à dix mètres, soupira-t-elle, exaspérée. Parce que sinon le plus simple c'est de me foutre une laisse directement, hein.

- Je savais pas que c'était ton délire, répondit-il avec un sourire vicieux.

Doll leva un sourcil et une main bien en évidence, lui donnant un indice sur ce qui lui arriverait s'il continuait ses conneries. Kimblee se contenta de ricaner et s'avança entre les rangées pour commencer à chercher.

- Hm… Il reste plus grand-chose… nota-t-il en constatant le peu de papier présent sur les étagères.

- Qui aurait cru que tu t'intéresse aux bibliothèques, fit la jeune fille, sarcastique en voyant son air un peu déçu.

- Détrompe-toi, Doll, après tout je suis un alchimiste, sourit-il doucereusement. Et toutes les connaissances nécessaires à la pratique me sont bien venues de quelque part.

Elle devait bien admettre qu'il marquait un point. Les alchimistes étaient des scientifiques, évidemment qu'ils avaient tous au moins une fois plongé le nez dans un bouquin. À vrai dire, s'il y avait bien un truc qui la faisait chier avec les deux enfoirés, c'était leur intelligence. Mine de rien, elle se serait déjà enfuie depuis longtemps s'ils avaient été stupides…

- Et tu cherches quoi ? demanda-t-elle en le voyant froncer les sourcils, lorgnant une étagère.

- Un truc qui n'est pas ici, répondit-il. Et ça va nous poser problème.

- Pas pour moi, fit-elle tranquillement.

- N'en sois pas si sûre, tu risquerais d'être déçue.

.

.

- Vous en êtes certain ?

- J'ai fait tout mon possible, mais on refuse de me laisser voir les documents, répondit Kimblee, mains dans les poches.

Archer se leva de son bureau et s'approcha de la fenêtre, pensif, le menton entre deux doigts.

- Ce n'est pas grave, finit-il par éluder. Je connais un autre moyen de les obtenir.

Doll leva un sourcil, à la fois étonnée et contrariée de la nouvelle.

- Ah bon ? demanda-t-elle.

Le cadavre ambulant se retourna vers eux avec son habituel sourire froid.

- Juste avant la mort du Général de Brigade Hugues, il a embauchée une femme qui a travaillé à la Première Section juste avant l'incendie. Elle a une mémoire phénoménale et travaille à reconstituer chaque document ayant été brûlé.

La demoiselle fronça les sourcils, décidément peu enchantée de savoir qu'ils aurait quand même ce qu'ils cherchaient. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, comme on ne lui avait rien dit sur ce qu'ils cherchaient exactement, bien qu'elle se doute que les fameuses pierres rouges en fassent partie, mais elle savait surtout qu'elle n'allait pas aimer ça…

- J'avais dis que tu serais déçue, gloussa Kimblee.


Jour 82.

Doll déposa la tasse sur la table basse et vint se poster à côté du canapé où était installé Archer, gardant son plateau à la main avec un air blasé.

- Une mission pour moi, vous dites ?

La femme qui leur parlait sur le divan d'en face n'était pas très imposante. Cheveux bruns, yeux verts, lunettes, et qui apparemment était la fameuse archiviste que cherchait le Lieutenant-colonel.

- Le Général de Brigade Basque-Grant, le docteur Marcoh et Shou Tucker, répondit celui-ci. Je veux tous les documents les concernant. Ainsi que ceux qui ont trait au laboratoire N°5 et au terrain d'exécution N°2.

L'homme prit tranquillement une gorgée de son thé, tandis que l'archiviste hésitait. Visiblement elle devait savoir à quel point ces documents étaient délicats.

- Mais… tenta-t-elle. La plupart de ces documents ont brûlé lors de l'incendie de la bibliothèque Central-

- Pourquoi j'ai fait appel à vous en particulier, à votre avis ? la coupa Archer. Je connais bien vos talents, figurez-vous.

Ô joie, une autre fille dont il « connaissait les talents ». Doll en aurait sauté de joie de s'être trouvée une copine, tiens…

L'archiviste, elle, restait silencieuse, yeux dans le vague, comme si elle réfléchissait.

- Alors ? J'attends votre réponse, la pressa le Lieutenant-colonel.

- Ah ! J'accepte cette mission ! déclara-t-elle en sursautant.

Et à la demoiselle de retenir un facepalm monumental. Cette idiote ne se rendait pas compte de la connerie qu'elle était en train de faire…

- Bien, apportez-moi tout ça le plus tôt possible, fit Archer.

- Oui monsieur !

L'archiviste se leva, s'inclina, et sortit du bureau. Ce fut le moment que choisit Doll pour aller poser son plateau, plutôt brutalement, dans le petit évier présent dans un coin de la pièce.

- Vous êtes un grand malade, vous le savez, ça ? siffla-t-elle.

- J'en ai conscience, oui, mais je pensais que vous le saviez déjà, comme vous vous amusez à le répéter sans arrêt, répondit-il tranquillement.

- Vous n'avez pas la moindre idée de ce que vous êtes en train de faire, Archer.

Le cadavre ambulant reposa sa tasse et tourna la tête dans sa direction, affichant un sourire hautain.

- Eh bien je vous écoute, mademoiselle Little, déclara-t-il. Dites-moi ce que j'ai besoin de savoir.

La jeune fille serra les poings si fort qu'elle sentit son plâtre commencer à s'effriter dans sa poigne, et se força à respirer pour garder un semblant de calme.

- Je ne suis pas assez stupide pour vous dire quoi que ce soit. Je sais parfaitement que ne vous changerez pas d'avis quoi qu'il arrive, et j'ai pas très envie de vous aider à avancer dans vos projets.

- Et pourtant ça vous faciliterait les choses.

La demoiselle eut un reniflement sarcastique. Il lui avait lui-même dit qu'elle était un outil pour son ascension dans la hiérarchie militaire, qu'il n'essaie pas de la baratiner.

.

.

- Ah ! Mademoiselle Little !

- Commandant Armstrong ?

La jeune fille qui jusque là marchait dans le couloir pour rejoindre Kimblee au mess, se tourna vers le seul homme appréciable du trio qu'elle était condamnée à côtoyer, lequel semblait rayonner de ses habituelles étoiles roses, dont la provenance resterait éternellement un mystère.

- Je suis ravi de vous voir en pleine forme ! L'incident dans notre train vous avait laissée dans un drôle d'état !

- J'ai vu pire, vous en faites pas, répondit-elle de son air neutre.

- Laissez-moi vous dire que pour une demoiselle aussi jeune, vous avez tout de même un talent impressionnant !

Doll haussa les sourcils.

- Euh… Ah ? fit-elle.

- La façon dont vous avez résolu cette enquête était magistrale ! fit-il en pleurant des larmes d'émotion, les étoiles se faisant toujours plus nombreuses. Cette analyse de la situation avant que quiconque ne comprenne ce qu'il se passe ! Ce sens du détail ! Ce mépris du regard des autres pour privilégier votre enquête ! Ce calme à toute épreuve ! Et ce courage !

La chemise et la veste du moustachu disparurent mystérieusement alors qu'il gonflait ses muscles avec fierté. La jeune fille pâlit sévèrement alors qu'il s'approchait un peu trop à son goût.

- Laissez-moi vous prendre dans mes bras !


L'Alchimiste Écarlate attendait depuis au moins dix bonnes minutes que la demoiselle n'arrive. Pourquoi est-ce qu'elle mettait autant de temps ? Il commençait à devenir suspicieux. Est-ce qu'elle tentait de s'enfuir ?

Il se décida à partir à sa recherche avec une certaine contrariété sous son masque métallique, quand il l'aperçut à l'angle du couloir, en train de discuter avec quelqu'un. Et quand cette, ou plutôt ces fameuses personnes furent en vue à leur tour, il sentit la colère monter en lui.

Au nom de l'Alchimie, qu'est-ce que Doll foutait avec Roy Mustang et son chien de garde ?!

La fillette qui jusque là souriait aimablement au Colonel finit par le voir à son tour et se renfrogna.

- Quelque chose ne va pas ? demanda l'Alchimiste de Flammes.

- Je suis arrivée à destination, répondit-elle avec un soupir. Merci de m'avoir raccompagnée, Colonel Mustang, Lieutenant Hawkeye.

- Mais de rien, répondit la blondinette avec un sourire. Ce fut un plaisir de vous rencontrer, mademoiselle Little.

Doll s'inclina poliment devant les deux autres, avant de venir le rejoindre avec son habituel visage de poupée, pendant que l'Écarlate fulminait sous son masque.

- Je peux savoir ce que tu foutais avec Mustang et son toutou ? demanda-t-il d'une voix glaciale.

- Quoi, j'ai même plus le droit de parler aux autres ? répondit-elle en levant un sourcil.

- Réponds à ma question si tu veux pas que je m'énerve.

La jeune fille leva les yeux au ciel.

- Armstrong s'est mis en tête de me faire un câlin, et ils sont passés pile au bon moment pour le calmer, pas la peine de piquer une crise !

L'alchimiste l'attrapa au col pour l'approcher de son visage masqué, lui permettant de voir que ses yeux dorés étaient plus que sérieux.

- Ce type, c'est le Colonel de Flammes, peut-être le seul type capable de me reconnaître, même avec mon masque, et si je te vois encore une fois en train de taper la discute avec lui, je te jure que tu regretteras le jour de ta naissance.

Pour appuyer son propos il appuya une demi-seconde sur le bouton de la télécommande, envoyant une brève décharge à Doll, suffisante pour causer un spasme à son bras droit et la faire tressaillir.

- Est-ce que c'est clair ? gronda-t-il.

Il se passa quelques secondes d'un silence pesant, l'or et l'argent s'affrontant, avant que finalement elle ne capitule.

- Très clair.

Kimblee la relâcha et s'éloigna du mess.

- Faut pas que cet enfoiré sache qui je suis, il risquerait de tout faire foirer, déclara-t-il. On mange ailleurs aujourd'hui.

- À vos ordres… l'entendit-il murmurer avec toute la mauvaise foi du monde.


Jour 84.

- Je vous félicite, tout est pour le mieux, fit Archer avec tout l'enthousiasme dont il était capable. Rien ne manque. Y'aurait-il par hasard d'autres documents que Hugues aurait laissé ?

Doll essayait de ne pas exploser, fusillant discrètement l'archiviste du regard.

- Non, répondit celle-ci. Tout est là, devant vous.

- C'est très bien, acquiesça le Lieutenant-colonel. Alors brûlez tous ces documents et dispersez les cendres.

Hein ? Quoi ?

La jeune fille lança un regard plus que surpris au cadavre ambulant. Lui qui avait fait tout un foin pour retrouver ces foutus papiers, voilà qu'il voulait les faire cramer sans même y jeter un œil ?! Pas que ça ne l'arrangeait pas, au contraire, mais c'était quoi son problème ?!

- Mais monsieur, commença à protester l'archiviste. Vous êtes bien conscient que ce sont des archives de l'armée ?!

- J'en ai rien à faire ! rétorqua-t-il en haussant la voix, malgré son calme olympien.

La femme se renfrogna légèrement, puis finit par s'incliner.

- Bien, monsieur, finit-elle par accorder avant de sortir, embarquant tous les dossiers avec elle.

- À quoi est-ce que vous jouez, au juste ? fit Doll une fois la porte refermée.

- Eh bien, la disparition de ces documents me donne une occasion en or de rencontrer le Généralissime, répondit-il tranquillement. De toute façon, l'affaire Hugues a été classée depuis un moment.

La demoiselle leva un sourcil, peu convaincue, mais n'insista pas. S'il pensait que passer en cours martiale pour destruction de preuves et d'archives de l'armée était une « occasion en or » de taper la discute avec King Bradley, grand bien lui fasse…


- Mademoiselle Little !

Kimblee se retourna, interloqué, alors que Doll se raidissait considérablement d'un seul coup, ne tournant que la tête, donnant l'impression d'avoir vu un fantôme. Ce qui en soit était très drôle, mais très inhabituel. Très vite Bras-Puissants fut devant eux et salua l'Écarlate masqué d'un garde-à-vous, avant de se tourner vers la jeune fille.

- Pitié, dites-moi que vous allez pas me refaire le coup du câlin… gémit-elle avec une légère grimace.

- Hm ? Mais non voyons ! Mademoiselle Little, vous qui êtes une grande connaisseuse dans le domaine de la musique, j'aimerais vous inviter à déjeuner pour que vous puissiez voir l'héritage des Armstrong !

- Euh… De quoi ? fit-elle visiblement très confuse.

La fillette regarda une seconde vers Kimblee qui ne savait pas vraiment à quoi jouait le Commandant. Quand celui-ci attrapa la demoiselle par le col de son uniforme pour la traîner joyeusement derrière lui, il la vit vaguement tenter de se dégager de la poigne du blond et de refuser l'invitation, mais apparemment le moustachu ne l'écoutait pas le moins du monde.

- Mais… Mais lâchez-moi Commandant ! l'entendit-il protester.

- ...génération en génération dans la famille Armstrong ! Vous allez pouvoir admirer la magnificence de chacun des instruments de prédilection de mes ancêtres !

Une fois qu'ils furent hors de sa vue, l'alchimiste se sentit à nouveau capable de bouger, extrêmement confus.

Qu'est-ce qu'il venait de se passer, au juste ?


- ...trompette de mon trisaïeul ! Et-

- Commandant !

Le moustachu s'arrêta enfin de déblatérer sur sa famille dont il était si fier et regarda la jeune fille avec curiosité.

- Il y a un problème ?

- Pourquoi est-ce que vous m'avez amenée ici ? demanda-t-elle en réponse. C'est quand même pas juste pour me parler de vos ancêtres ?

Il s'était déjà passé un peu plus d'une heure depuis son… Enlèvement, à défaut d'autre mot, et elle avait été patiente à écouter tout ce qu'il avait à dire sur Arthus, Baldus, Augustus et autres, mais elle avait légèrement l'impression qu'on se foutait de sa gueule et voulait des réponses. Le Commandant sembla surpris de s'être fait interrompre, mais ne releva pas.

- En effet, j'ai pensé que vous éloigner un peu de vos supérieurs vous ferait un peu de bien, consentit-il à admettre. Mais ce n'est pas l'unique raison.

- … Et quelle est cette autre raison ? demanda-t-elle, un peu plus aimablement.

- Eh bien, j'ai pensé que vous seriez heureuse de le revoir, répondit-il alors qu'une étoile rose refaisait son apparition. Suivez-moi.

Il la conduisit donc à travers l'immense couloir de l'immense manoir et s'arrêta devant un piédestal où reposait fièrement une trompette qui, d'après la gravure sur la plaque, était la sienne. Juste à côté de celle-ci, reposait un instrument bien familier.

- Je me suis dis qu'il méritait sa place ici, expliqua le moustachu. Après tout, il s'agit d'un violon d'une très grande qualité, réputé dans tout le pays, et on voit bien que vous en prenez grand soin. Je me suis permis de le faire nettoyer, ainsi que l'étui.

Doll sentit quelque chose qu'elle n'arrivait pas à bien déterminer, mais une chaleur agréable se fit sentir au niveau de son cœur. Elle se tourna vers le militaire et s'inclina profondément devant lui.

- Merci beaucoup, Commandant Armstrong, le remercia-t-elle avant de lui sourire sincèrement.

Il écarquilla d'un coup ses petits yeux, comme s'il était en état de choc, et la demoiselle perdit son sourire quand il se retrouva torse nu.


Jour 85.

Qui aurait cru qu'un jour elle se retrouverait dans le bureau de la personne la plus importante de ce pays, King Bradley lui-même…

- Dites-moi, Lieutenant-colonel…

- Excellence ?

- Qui est cette jeune personne à vos côtés ?

La demoiselle garda le silence, regardant son « supérieur » du coin de l'œil, sachant que si elle venait à dire la moindre connerie devant le Généralissime, elle pourrait dire adieu à ce monde cruel, mourir dans d'atroces souffrances et disparaître de la surface de la Terre comme si elle n'avait jamais existé.

- C'est mon assistante, monsieur, répondit-il simplement.

- Je vois, se contenta-t-il d'acquiescer. Concernant votre mission, j'espère que vous avez de bonnes nouvelles à me donner.

La porte du bureau s'ouvrit et se referma rapidement, attirant l'attention de Bradley.

- Veuillez m'excuser, fit une voix que Doll reconnut rapidement comme celle du Colonel de Flammes.

- De quoi ? voulut savoir le Généralissime, très calme devant l'intrusion.

- Je souhaiterais rejoindre le corps expéditionnaire envoyé vers l'Est, annonça Mustang.

- De toute façon, c'est le Commandant Armstrong qui sera en charge de l'expédition et qui la dirigera, intervint Archer, apparemment mécontent.

La jeune fille ne savait pas trop ce que le Colonel avait en tête, mais rien que parce qu'il faisait chier le cadavre ambulant, elle était à deux doigts de l'encourager à grand cris.

- Le Commandant a dû quitter le front après avoir été blessé pendant la bataille d'Ishbal, je vous le rappelle, rétorqua Mustang sans quitter Bradley du regard. Il me semble parfaitement absurde que celui qui ne s'est justement pas distingué à l'époque, prenne la tête de cette expédition.

Doll dû lutter pour garder son masque impassible quand elle vit Archer tirer la gueule.

- De plus, continua l'Alchimiste de Flammes, je suis responsable de l'incident, puisque j'étais en poste au Quartier Général de l'Est à ce moment-là. J'aimerais que vous compreniez que je veux rectifier le tir, et donc, prendre part à l'expédition.

- … Hm… fit le Généralissime après quelques secondes, plongé dans ses réflexions.

- Personnellement, je n'ai pas d'objection ! intervint Armstrong, se tenant bien droit.

La demoiselle aurait volontiers fait une danse de la joie à la pensée que la troupe du Colonel serait avec eux, en plus du Commandant. Elle ne savait pas pourquoi, mais quelque chose lui disait que ça lui rendrait les choses plus faciles, au moins jusqu'à ce qu'elle réussisse à s'échapper.

- En ce cas… Colonel Mustang, je vous donne l'ordre d'accompagner le corps expéditionnaire, acquiesça Bradley.

- Vous m'en voyez fort honoré, monsieur ! répondit Mustang en le saluant.

Puis lui et Armstrong reculèrent d'un pas avant de se retourner pour sortir du bureau, Archer les regardant faire avec son air mécontent. Comment dire que Doll avait bien envie de se foutre de sa sale gueule, là, maintenant, tout de suite…

- Lieutenant-colonel, l'interpela ensuite le Généralissime quand la porte fut refermée.

- Excellence ?

- Reprenons où nous en étions. Qu'avez-vous découvert d'intéressant au cours de votre enquête ?

Archer retrouva immédiatement son sourire calculateur habituel.

- Comme vous le savez sûrement, l'homonculus Greed n'a pas été retrouvé, cependant, j'ai trouvé autre chose qui devrait grandement vous intéresser.

- Et de quoi s'agit-il ?

La jeune fille sentit l'allégresse la quitter d'un coup, luttant pour ne rien laisser paraître. Il n'allait quand même pas…

- Une pierre philosophale.

Bradley ouvrit grand son œil sous la surprise, puis fronça les sourcils.

- Qu'est-ce que vous me chantez-là ?

- Je suis tout à fait sérieux, monsieur, assura le cadavre ambulant. Lors du raid de Dublith, j'ai vu cette pierre de mes propres yeux, mais nous n'avons pas été capable de mettre la main dessus. Nous ignorons où elle se trouve à l'heure actuelle, mais j'ai en ma possession une personne susceptible de nous dire tout ce dont nous avons besoin à son sujet.

- Et… Qui est cette fameuse personne ? demanda le Généralissime en lançant un regard suspicieux à la demoiselle qui sentit son cœur s'arrêter sur le coup.

- Elle est bien au frais, en attendant qu'elle se décide à parler, répondit calmement Archer. Je vous informerai dès que ce sera le cas, Excellence.

Il y eut de longues secondes de silence et d'immobilité, Doll cherchant à se faire oublier, regardant en coin le Lieutenant-colonel avec son sourire et la méfiance doublée d'incrédulité de Bradley. Finalement, celui-ci finit par agiter la main, leur faisant signe de déguerpir.

- Je vous donne le feu vert, Colonel. Découvrez où se cache cette pierre. Je ne peux décemment pas laisser un artefact aussi recherché et dangereux en pleine nature.

Archer afficha un sourire satisfait.

- Bien, monsieur, acquiesça-t-il avant de le saluer et de sortir.

La jeune fille le suivit jusqu'à l'extérieur du bureau, et attendit que la porte soit refermée pour lancer un regard noir au cadavre ambulant, serrant les poings pour empêcher ses mains de trembler.