Heya ! Nouveau chapitre parce que j'ai envie et pis c'est mon compte donc je fais c'que j'veux U.U
Pas de nouvelles têtes depuis la dernière fois donc je vais me contenter de remercier ma fantastique bêta Oriane Wyllt qui a corrigé ce chapitre il y a bien longtemps :3
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture~!
Jour 86.
Doll avait croisé les bras et les jambes, yeux fermés et tentait de faire abstraction du fredonnement agaçant qui provenait de son voisin d'en face. Non non, pas Archer, pour une fois.
- Hey, fit soudainement l'alchimiste masqué en direction d'Armstrong. Je peux enlever ce truc, maintenant ?
- Hm, oui, allez-y, accorda le Commandant.
L'Écarlate ne se fit pas prier et retira son masque.
- Ah, ça va mieux…
- Hein ? fit la voix de Mustang. L'Écarlate…
- Tiens tiens, mais quelle surprise, fit moqueusement l'incriminé. Si c'est pas le Commandant Flammes… Ah non, je retarde d'une guerre ! T'es Colonel, maintenant !
Et le-dit Colonel semblait avoir vu un fantôme. Doll compatissait, elle non plus n'était pas très heureuse à l'idée que Kimblee soit vivant et de retour dans l'armée.
- Qu'est-ce qui se passe ? fit une autre voix peu agréable en revenant d'elle ne savait où.
- Archer ! s'exclama Mustang. Dites-moi, c'est quoi cette histoire, encore ?
- Mais qu'y a-t-il ? sourit le cadavre ambulant en retournant s'asseoir. Auriez-vous un problème d'ordre personnel avec le Lieutenant-colonel Kimblee ?
- Le « Lieutenant-colonel » ?!
Archer s'installa confortablement et désigna l'Écarlate de la main, affichant son sourire hautain.
- Le Lieutenant-colonel a été emprisonné pour un crime qu'il n'a pas commis. Il a été enfermé au laboratoire N°5, mais avant d'être utilisé pour des expériences illégales, il a réussi à s'échapper, mentit-il éhontément alors que le concerné profitait tranquillement de la vue. Grâce à son précieux témoignage, nous sommes en train d'élucider le mystère qui entoure cet endroit.
Kimblee tourna son sourire moqueur vers Mustang tandis que celui-ci se levait, visiblement furieux.
- Un crime qu'il n'a pas commis ?! s'exclama-t-il de nouveau. Comment pouvez-vous dire une énormité pareille ?!
- Ne l'oubliez pas ! l'interrompit le cadavre ambulant. Le Généralissime lui-même m'a promu « Colonel » pour me récompenser de mon efficacité dans l'organisation de cette opération.
Les trois étoiles brillantes sur ses épaulettes prouvaient ses dires, et la jeune fille elle-même avait été témoin de ce moment.
- Mes condoléances, Colonel Mustang, finit-elle par intervenir, ignorant le regard noir que lui lança Kimblee. Je ne pouvais rien vous dire auparavant, mais puisque maintenant vous savez, sachez que je partage votre douleur.
- Mademoiselle Little, fit Archer sur un ton d'avertissement.
Elle se contenta de fixer le décor en mouvement avec son air neutre.
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Le train s'arrêta en gare et la demoiselle se leva, récupérant sa valise pour descendre à la suite de son « supérieur », Kimblee sur ses talons qui inspira un bon coup une fois à l'air libre.
- Aaaaah… Cette odeur de sable chaud me rappelle Ishbal… soupira-t-il avec nostalgie. Je t'ai déjà raconté comment c'était, Doll ?
Elle ne répondit pas, se contentant de suivre Archer. La jeune fille était extrêmement lasse. Vivement le jour où elle pourrait enfin se casser loin de tous ces psychopathes en uniforme…
- Lieutenant-colonel, remettez votre masque, conseilla le cadavre ambulant.
L'alchimiste se renfrogna légèrement, mais obéit et cacha de nouveau son visage.
- Mademoiselle Little, restez avec lui pour le moment, j'ai à faire, ordonna-t-il ensuite à la demoiselle.
Elle retint un soupir et le regarda s'éloigner avec fatigue, avant de se dégager assez brusquement du bras que l'Écarlate avait trouvé bon d'enrouler autour de ses épaules, lui lançant un regard noir.
- Quoi ? fit-il innocemment.
- Je crois pas t'avoir autorisé à me toucher, siffla-t-elle.
- Tu te fais des idées, Doll, ricana-t-il. Il y a du monde, je voulais juste éviter que tu te perdes.
- Je peux vous aider, mademoiselle Little ?
La jeune fille tourna la tête vers le Lieutenant Hawkeye, la femme aux yeux noisette et cheveux dorés qui accompagnait toujours Mustang.
- Votre valise, précisa-t-elle en pointant du doigt le plâtre toujours présent à son bras gauche.
- Oh, euh… Non, merci, c'est gentil, balbutia-t-elle, légèrement perplexe. J'ai l'habitude de me débrouiller.
- Hm… Je vois. Dans ce cas, à plus tard.
- À plus tard, Lieutenant, s'inclina-t-elle.
Elle la regarda s'éloigner avec Mustang et le reste de sa troupe, quand une main l'attrapa au col pour la faire se retourner. Kimblee, évidemment…
- Je t'ai dis quoi, à propose de Mustang et ses chiens ?
- C'est elle qui est venue me parler de base, répliqua la demoiselle en se soustrayant à la poigne de l'alchimiste.
Elle commençait à en avoir marre de se faire balader dans tous les sens, à deux doigts de massacrer tout ce qui lui passerait sous la main, alors il avait pas intérêt à la faire chier pour des conneries pareilles !
Doll pointa vers le QG à l'Écarlate.
- Maintenant montre-moi où on va, j'ai pas que ça à foutre.
- Tu oses donner un ordre à un supérieur ? gloussa-t-il.
- Ouais.
Jour 87.
Doll fut, comme toujours, la première à ouvrir les yeux ce matin-là. Sa patience arrivait à ses limites et la jeune fille sentait sa main gauche qui la démangeait. Elle était déjà rétablie depuis quelques jours, mais elle faisait comme si de rien n'était pour endormir la méfiance de ses geôliers. La colère grondait toujours plus fort en elle, et ce matin, alors que le soleil commençait tout juste à pointer le bout de son nez, elle repoussa ses draps et s'approcha à pas lents et silencieux du lit de l'Écarlate.
Son regard argenté brillait de haine et sa main droite se tendit en direction de sa gorge, comme cette autre fois, à Dublith. Sa raison ne tenait plus à grand-chose, mais elle suffit à l'arrêter avant de faire une erreur qui lui coûterait cher. La demoiselle se dirigea vers la salle de bain pour s'asperger d'eau glacée et se remettre les idées en place.
- Souviens-toi de ton objectif… souffla-t-elle tout bas.
Sa « mission » principale était de s'enfuir en un seul morceau. Tuer l'un ou l'autre de ses geôliers ne serait qu'un bonus si ça s'avérait nécessaire dans sa fuite, mais ce n'était pas pour autant qu'elle n'y prendrait aucun plaisir, loin de là. Doll respira profondément pendant quelques secondes, avant de commencer à fredonner pour aider à se calmer, comme elle n'avait pas la possibilité de jouer de son violon.
Armstrong lui avait glissé à l'oreille qu'il l'avait avec lui, prêt à le sortir pour le moment où elle serait à nouveau en état de pratiquer, mais… Honnêtement, elle doutait fortement pouvoir y retoucher un jour.
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Une certaine agitation, ou peut-être s'agissait-il plutôt d'excitation, semblait s'être emparée d'Archer à l'arrivée d'un soldat dans son bureau pour annoncer que les frères Elric venaient de rejoindre la base à leur tour. La jeune fille retint son souffle, inquiète.
Le Colonel Cadavre se leva et l'incita à le suivre d'un geste de la main. Il cheminèrent jusqu'au bout du couloir, là où se trouvait le bureau de Mustang, lequel arrivait justement, accompagné d'Hawkeye.
- Vous venez pour les frères Elric, j'imagine ? demanda-t-il.
- En effet, confirma Archer.
L'Alchimiste de Flammes n'afficha aucune expression, se contentant d'ouvrir sa porte et d'entrer.
- Tiens, tiens, fit-il avec une certaine pointe d'amusement. C'est mes deux vieux potes !
Archer s'empressa d'entrer à son tour, tout de même moins détendu que son collègue. La demoiselle le suivit à contre-cœur, se cachant comme elle pouvait derrière son « supérieur » pour ne pas être vue des deux gamins. Chose qui attira brièvement l'attention d'Hawkeye, mais celle-ci eut la présence d'esprit de ne rien dire.
- Ouais, ouais, allez-y… soupira Fullmetal. Je suis trop petit pour qu'on arrive à me repérer au milieu des grains de sables… C'EST ÇA ?!
Le gamin s'était mis à crier vers Mustang et se leva un coup, l'air menaçant, chose qui fit dégainer son arme à Archer avant que son collègue ne l'empêche de mettre en joue le blondinet.
- J'ai entendu dire que vous aviez mis le bazar par-ci par-là, reprit calmement l'Alchimiste de Flammes. D'abord l'incident au QG Sud, ensuite celui du train qui transportait les Ishbals.
L'aîné des frères Elric retomba sur son siège en croisant les bras.
- Enfin bref, éluda Mustang. À partir de maintenant, vous êtes placé directement sous mes ordres.
Vu la tête qu'Archer tirait en se tournant vers son collègue, il ne devait pas apprécier la nouvelle. Et comme il ne cachait plus la jeune fille…
- Ah ! Mais c'est toi ! s'exclama Fullmetal en la pointant du doigt. El-
- Doll ! fit l'armure avant que son frère ne dise une connerie, chose pour laquelle la demoiselle le bénit intérieurement.
Le cadavre ambulant et l'Alchimiste de Flammes se tournèrent tous les deux dans sa direction, interloqués, mais aussi dans le cas de son « supérieur », suspicieux. Bon, ils venaient de cracher le morceau, alors elle n'avait pas grand intérêt à jouer les idiotes et faire comme si elle ne les connaissait pas.
- Edward et Alphonse Elric, les salua-t-elle sobrement avec un hochement de tête.
- Mais qu'est-ce que tu fous là ?! fit encore le blondinet.
- Je suis pas ici de mon plein gré, Fullmetal.
- Little Doll… fit le cadavre ambulant sur un ton d'avertissement.
- Quoi ? rétorqua-t-elle d'un ton sec. Ils savent qui je suis, pourquoi leur cacher ?
- Qu'est-ce que c'est que cette histoire, Colonel Archer ?
Mustang et Hawkeye avaient froncé les sourcils, tout comme les frères Elric, et le concerné fut bien obligé d'avouer.
- Cette jeune fille est une criminelle qui possède des informations capitales, expliqua-t-il. Je la garde avec moi jusqu'à ce qu'elle accepte de parler.
Le regard glacial qu'il lança à la demoiselle lui promettait rétribution dès qu'ils seraient seuls, mais pour le moment elle s'en fichait. Au moins ses rares connaissances encore en vie connaissaient sa situation, et ça lui donnerait peut-être la possibilité d'avoir leur aide pour se barrer loin d'ici.
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Quand ils ressortirent tous les six du bureau de Mustang, Doll devait bien admettre qu'elle était soulagée que ce soit pour rejoindre le bâtiment des dortoirs afin que les frères Elric aient un lieu où dormir. Cela voulait dire que ça laisserait un peu de temps à Archer pour se calmer par rapport à la révélation de son statut de prisonnière. Voyant qu'il y avait tout de même des travaux en cours tout autour d'eux, elle se demanda un instant ce qui avait bien pu se passer. Et puis à peine mirent-ils le pied dehors que…
- Attention !
Elle poussa Fullmetal hors de la trajectoire et se prit donc le contenu entier d'un pot de peinture sur la gueule.
- Désolé ! Tout va bien en bas ?! s'écria le responsable.
- Rien de cassé… soupira la demoiselle en essuyant ses yeux comme elle pouvait avec agacement. Manquait plus que ça, tiens.
- Colonel Archer, il ne nous reste qu'une demi-heure avant notre réunion, avertit Mustang. Je crois que votre… « assistante » va devoir s'absenter.
Le cadavre ambulant secoua la tête.
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- Vous avez un quart d'heure, déclara Archer quand ils arrivèrent devant la porte de la salle de bain commune des femmes, plus proche du lieu de réunion que la petite pièce individuelle du dortoir.
- Trop aimable.
La demoiselle entra dans la salle d'eau et déposa son uniforme de rechange avant de se débarrasser rapidement de celui couvert de peinture blanche qu'elle portait encore et qui était en train de sécher. Ses cheveux étaient dans un état… il espérait vraiment qu'elle en serait débarrassée en quinze malheureuses minutes ? Doll ne perdit donc pas de temps et protégea son plâtre d'un sac en plastique avant de se glisser sous la douche pour commencer à rattraper le massacre en pestant contre l'armée toute entière.
Archer regarda sa montre. Le quart d'heure qu'il lui avait accordé était presque passé. Juste une minute. Le moment venu, il frappa à la porte, avant d'entrer et le temps sembla se figer. Le militaire ouvrit des yeux ronds.
La jeune fille, à moitié habillée seulement, le regardait avec un mélange de panique, de gêne et de colère, prenant précipitamment la serviette mouillée pour cacher sa poitrine à découvert. Archer ramassa sa mâchoire et ressortit, troublé.
D'une, la raison pour laquelle elle cachait son corps un maximum avec ses vêtements, c'était parce qu'elle était couvertes de tatouages et qu'ils n'avaient rien d'habituel. De deux, il restait un homme et sous ses couches de fringues, elle était assez bien faite, il devait l'admettre.
Il eut le temps de reprendre ses esprits et son air neutre avant que la porte ne s'ouvre de nouveau.
Doll était passée en mode instinct. Quand elle ouvrit la porte, ce fut pour foncer dans le couloir et s'éloigner le plus rapidement possible du militaire. Pendant quelques secondes elle ne réfléchissait plus, se contentant de courir, hésitant même à passer à travers l'une des fenêtres pour aller encore plus vite, mais comme ils se trouvaient à l'étage, elle ne voulait pas prendre le risque de se casser une jambe et ne plus pouvoir avancer.
La décharge qui parcourut son corps fit raidir ses muscles contre sa volonté et elle se retrouva bien vite à terre. L'instant d'après, la douleur atroce qui se faisait sentir dans son bras prit le pas sur le reste et elle se recroquevilla autour en criant malgré elle, commençant à avoir des spasmes.
Il relâcha enfin la pression de sa télécommande toujours bien cachée dans sa poche et s'approcha de l'insolente qui était toujours à terre. Sa patience venait d'être enfin récompensée : la jeune fille venait de craquer. Justement ce qu'il attendait.
Et la meilleure des nouvelles était qu'il n'aurait peut-être pas besoin de sa coopération pour obtenir ce qu'il voulait savoir sur la pierre philosophale, quand on voyait ces tatouages… Il n'était pas grand connaisseur, mais nul doute qu'il s'agissait d'alchimie.
Le regard argenté de Little Doll se posa sur lui avec toute la haine qu'il semblait possible de lui communiquer et il sourit froidement en s'agenouillant devant elle, posant sa main recouverte de sa manche sur la bouche de la demoiselle pour étouffer les cris qu'elle poussa lorsqu'il appuya de nouveau sur ce petit bouton fort pratique. Pendant de longues secondes il la regarda, agitée de spasmes incontrôlables, sa voix étouffée par le tissus épais de sa veste, et incapable d'esquisser le moindre geste pour se défendre.
Cette menotte était peut-être la meilleure invention qui soit. Kimblee avait eu une idée de génie en combinant l'alchimie et la technologie.
Quand il cessa ce qu'il savait être une véritable torture, la jeune fille semblait à peine consciente et il fut suffisamment satisfait pour la hisser sur son épaule. Il aurait un peu de retard à sa réunion, mais ce n'était pas bien grave.
Kimblee fredonnait tranquillement dans sa piaule, le nez plongé dans les dernières pages de son second bouquin. Il n'avait pas grand-chose d'autre pour se distraire, alors il faisait avec, mais lorsqu'il referma la quatrième de couverture avec un sourire à la mort sanglante du protagoniste de l'histoire, il se leva pour regarder par la fenêtre, s'étirant. Le soleil était déjà en train de se coucher…
Archer lui avait demandé de rester là, vu qu'aux dernières nouvelles, la plupart des militaires le croyaient encore mort, mais après tout, dans la nuit noire personne n'y verrait rien, pas vrai ? L'alchimiste en avait un peu marre de toujours rester à l'intérieur ou avec ce foutu masque. Si le Généralissime lui-même le savait en vie et sous les ordres du Colonel avec Tucker, pourquoi devait-il continuer à se cacher ?
Il sortit de ses pensées quand on frappa à la porte. Sûrement qu'il amenait Doll pour la nuit, comme toujours. Pourtant, quand le battant s'ouvrit, ce n'était pas la jeune fille qui accompagnait Archer, mais un simple soldat.
- Colonel, où est Doll ? demanda-t-il en levant un sourcil.
- Notre jeune amie a fini par craquer, sourit son supérieur en réponse. Je l'ai emmenée voir notre ami commun pour qu'il étudie le très beau tatouage qui se trouve sur son dos, quand il en aura fini avec son autre tâche, bien sûr.
- Un tatouage ? s'étonna l'Écarlate en levant un sourcil. Cette gamine a un tatouage ?
Au moins ça expliquait pourquoi elle mettait un point d'honneur à toujours se couvrir, même quand il faisait chaud. Kimblee afficha un sourire. Tout ça lui semblait follement amusant…
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Il tournait en rond dans la chambre comme un lion en cage. D'accord, il savait et pouvait se montrer patient, mais la simple pensée que Doll soit désormais à leur merci le rendait fou. Kimblee voulait voir ça de ses propres yeux et jouer avec ses nerfs, la rendre encore plus dingue qu'elle ne l'était déjà (après tout pour tenir tête à Greed et lui, elle ne devait pas avoir un instinct de survie très développé au départ).
Oui, Archer avait dit qu'il viendrait le chercher le lendemain, mais il mourrait d'envie de briser cet interdit pour aller s'aventurer lui-même dans le labo de Tucker…
Il se montait la tête depuis le départ de son supérieur une petite heure plus tôt, et plus il y pensait, plus il était tenté. Tout en regardant vers la porte, il s'arrêta de faire les cent pas et afficha un sourire. En aucun cas il ne lui avait interdit de sortir si ce n'était pas pour aller voir Doll, après tout. Il ouvrit donc le battant, avant de tomber nez à nez avec le soldat de tout à l'heure qui se retourna vers lui.
- Oui ? fit-il, visiblement peu rassuré.
- Pousse-toi de là, je veux sortir, répondit l'alchimiste.
- Je suis désolé, Lieutenant-colonel, mais il vaudrait mieux que vous restiez ici…
Ah oui ? C'était comme ça ? Très bien...
- Je veux juste prendre un peu l'air, je reste enfermé tout la journée, grommela-t-il en voulant le bousculer.
- Restez ici ! s'exclama le soldat en l'attrapant par les épaules pour le repousser dans la chambre. Le Colonel a ordonné que vous restiez ici sans vous montrer !
- Parce que je suis censé être mort, c'est ça ? s'agaça Kimblee, ne se laissant pas faire. Bon dieu, vous pourriez au moins me laisser sortir la nuit !
- Mais… fit le pauvre type qui ne faisait décidément pas le fier.
- Quelle tête de mule ! grogna l'alchimiste en le choppant par le col.
Avec un peu de chance, lui faire peur serait suffisamment efficace pour qu'il lui lâche les basques. Et puis au pire, comme le couloir était à ciel ouvert, menant sur la cour, il pouvait toujours le pousser dans le vide. Le voyant tenter de se dégager de sa poigne, il eut un ricanement mauvais avant qu'une voix familière ne résonne à ses oreilles.
- KIMBLEEEEEEEEEEE !
Tournant la tête dans sa direction, il vit une femme aux cheveux blonds et au visage tatoué.
- Tiens tiens… sourit-il en reconnaissant l'une des chimères de Greed.
Il esquiva souplement la lame du couteau avec lequel elle semblait chercher à le tuer, avant qu'elle ne se décide à user de sa capacité d'hybride pour se glisser dans son dos et entraver son bras droit, exerçant une pression sur sa gorge en tirant sur le col de sa veste. Il parvint à attraper son poignet de son bras gauche juste au bon moment, la lame à deux centimètres de sa carotide et il continua de sourire, amusé.
- Vraiment pas mal… admit-il.
- Tu vas payer pour la mort de mes potes ! répliqua-t-elle avec hargne.
- Kimblee ! Mais qu'est-ce que vous fichez ici, vous ?
Ah, l'armure vide était là aussi ? Mais alors… ça voulait dire que le petit Fullmetal était possiblement dans le coin… C'était pour ça qu'Archer ne voulait pas qu'il sorte ? Parce que les gamins connaissaient son visage ? Tu parles d'une menace…
- Qu'est-ce qu'il y a de bizarre là-dedans ? lança-t-il à l'armure. Je suis alchimiste d'état, après tout !
- Tu nous as trahis pour réintégrer l'armée ?! Espèce de chacal ! grogna la chimère. Dis-moi où est Doll !
- Quoi, Doll ? demanda-t-il.
- Dis-moi où elle est !
- Qu'est-ce que tu lui veux à mon jouet ?
Les yeux de la blondasse s'écarquillèrent un instant avant qu'elle ne le fusille du regard.
- Espèce de salopard !
- Tu réagis même pas, toi ? lança-t-il au soldat qui semblait pétrifié devant la scène. Tu la laisserais me refroidir comme ça, sans bouger ?
Le pauvre type ne bougea toujours pas, mais ses paroles eurent pour effet de réveiller l'armure qui vint entraver la chimère pour la forcer à le relâcher.
- Mademoiselle Martel ! Arrêtez ! fit-il de sa voix enfantine.
- Mais qu'est-ce que tu fous ?! Lâche-moi crétin ! s'exclama la blonde.
Pendant que les deux idiots se disputaient, Kimblee massa brièvement sa gorge, avant de se tourner vers le soldat toujours immobile. Une idée assez plaisante lui vint en tête.
- Et toi, mon grand, ça va ? lui lança-t-il.
Le pauvre type le regarda sans comprendre. Sans doute un bleu tout juste sorti de l'école. L'alchimiste lui adressa un sourire inquiétant.
- Je te vois bien finir en feu d'artifices, qu'est-ce que t'en dis ?
Sans lui laisser le temps de réagir, il frappa dans ses mains et les posa sur les épaules de la bleusaille qui changea de couleur à vue d'œil, désormais changé en bombe humaine.
- Kimblee ! s'exclama l'armure, la chimère et lui ayant cessé de se bagarrer. Qu'est-ce que vous faites ?!
- Après tout je ne fais que mon devoir de soldat, éluda-t-il. Ceux que je tue n'ont aucune raison de m'en vouloir.
Voyant la blonde se dégager de l'étreinte du gosse, il lui lança le soldat-bombe dessus et assista avec un plaisir non dissimulé au feu d'artifice. Cependant, son sourire partit bien vite quand il put constater que l'armure avait protégé la chimère. Il s'approcha du bord du bâtiment pour les regarder avec un air mauvais, tous les deux ayant chuté pour finir dans la cour intérieure du QG.
Peu satisfait du résultat, il dé-escalada rapidement la façade pour les rejoindre, mains dans les poches.
- Et merde… Je nous avais prévu un sublime feu d'artifice pour agrémenter cette belle soirée, grommela-t-il avant d'abattre son pied rageusement sur l'armure. Et il a fallu que tu foutes tout en l'air !
Il l'envoya rouler un peu plus loin d'un coup de pied. Pour un tas de métal, il était pas très solide, le gamin. Il était extrêmement déçu. L'alchimiste se retourna, prêt à achever la chimère à ses pieds avant de se casser pour éviter les emmerdes, quand il l'entendit bouger.
- Vous approchez pas de mademoiselle Martel ! fit l'armure en se relevant. Je vous préviens !
- Martel ? sourit l'Écarlate. Qui c'est, c'est cette petite vipère, là ?
- Mademoiselle Martel est un être humain ! protesta le gosse.
Aaaaah… La naïveté.
- C'est pas ce qu'on m'a dit, continua Kimblee. Celle-là, c'est qu'une chimère, en fait. On peut pas franchement appeler ça des « êtres humains »… Et d'ailleurs, ça vaut aussi pour toi.
- Écartez-vous d'elle ! rugit l'armure qui semblait énervée. Je vous avais prévenu !
Il lui fonça dessus et l'Écarlate esquiva comme il put. Bordel… Il bougeait vite pour un tas de ferraille… Côté combat au corps à corps, il restait un peu rouillé, alors une confrontation directe de ce genre n'était pas vraiment optimale. Chose qui se confirma quand il se prit un coup à la nuque et que le bord de sa semelle se prit dans une aspérité au sol, lui faisant perdre l'équilibre.
L'instant d'après, l'armure traçait rapidement un cercle au sol et envoya lui envoya un muret dans la tronche, mais il l'évita sans mal et afficha de nouveau son sourire prédateur.
- C'est sympa de me donner ce dont j'ai besoin… fit-il en frappant dans ses mains pour transmuter le petit mur.
Mais à peine eut-il posé la main dessus que l'armure déclencha une nouvelle transmutation à son tour, faisant se former un cube de pierre tout autour de lui. En temps normal ça n'aurait pas posé de problème, mais alors qu'il transmutait ce nouvel obstacle pour sortir rapidement, le muret dans son dos s'illumina, signe que l'explosion était imminente. L'Écarlate afficha un sourire nerveux en constatant qu'il s'était fait avoir.
