Traduction : Tressym383

Résumé : Le lendemain matin apporte de mauvaises nouvelles.

NP : [Granotte] Concernant Hitoshi Shinso, oui, on va le voir un peu plus très bientôt !


Bakugo se réveilla en sentant une vibration. Son téléphone, peut-être ?

Il baissa les yeux pour se trouver nez à nez avec une boule de poils orange plantée au centre de sa poitrine, bourdonnant avec le ronronnement le plus fort qu'il ait jamais entendu.

"Je te demande pardon ?" il marmonna, mais il resta immobile. La boule de poils se tortilla un peu, se repositionnant de façon à ce que sa queue effleure le nez de Bakugo. "Tu pourrais éviter ?"

"Je vois que tu t'es fait une amie." Mic observa depuis la porte.

"Où est Aizawa ?" La réaction instinctive était honnêtement embarrassante.

"Il est en train de régler deux trois trucs au commissariat. Il voulait te prévenir, mais il a ensuite pensé que tu avais probablement besoin de dormir. C'est à toi de décider si tu veux retourner en cours ou rester ici aujourd'hui."

Aizawa est parti.

"J'y vais." il décida, l'anxiété s'accroissant. Il était sur le point de s'asseoir lorsqu'une pair de pattes commença à pétrir sa poitrine pour la rendre plus confortable.

"Elle, c'est celle qui est sociale." Mic l'informa. "L'autre prétend qu'elle déteste tout le monde, mais elle suit Shota partout."

"Tout pareil." Bakugo fit de son mieux pour sortir son téléphone de sa poche sans bouger.

"Tu veux que je t'accompagne en classe ?"

Le ronronnement juste à côté de sa tête était assez puissant pour que la question soit difficile à entendre-

"Merde, j'ai oublié d'enlever mes aides auditives." Il tendit la main et tâta autour de l'appareil de chaque oreille. Il ne semblait pas avoir cassé quoi que ce soit dans son sommeil.

"Ne t'inquiète pas trop pour ça." Mic le rassura. "J'ai oublié d'enlever les miennes une bonne douzaine de fois et elles n'ont jamais rien eu."

"Les- Les vôtres ?"

"Quand j'étais plus jeune je ne maîtrisais pas aussi bien mon alter. Et je n'étais pas non plus très assidu pour porter un équipement de protection." Il tapota son casque omniprésent. "Ça aurait pu être bien pire, honnêtement."

"Mais comment vous faites pour le porter tout le temps ?" il demanda. "Vous passez la majeure partie de votre journée sans pouvoir rien entendre ?"

Mic retira le casque et s'avança pour le lui montrer de plus près.

"C'est un casque au système de filtration tactique. En gros, c'est un système électronique qui réagit à ton environnement pour limiter le volume d'un son. Il laissera passer les sons plus légers, mais après un certain décibel, le bruit est adoucit."

Mic lui tendit l'équipement. Bakugo l'accepta avec précaution, effrayé d'espérer qu'il pourrait être aussi bon qu'il en avait l'air.

Ça ne peut pas être aussi facile.

Il plaça le casque sur ses oreilles et… le ronronnement du chat continua. Il pouvait encore distinguer tous les bruits qui l'entouraient.

"Et ça protège quand même votre audition ?" il demanda, sceptique.

"Je l'utilise depuis dix ans maintenant." Mic confirma. "Il est cher, mais c'est un investissement qui en vaut la peine. Je vais me renseigner pour voir si la filière d'assistance peut commencer à t'en designer un."

C'était bien trop beau pour être vrai.

Mic lui donnait des conseils après l'avoir laissé rester chez lui, après qu'Aizawa l'ait emmené acheter des collations, après-

Le sang coule d'une coupure sur la tête d'Ito et Bakugo ne sait toujours pas si Aizawa va s'arrêter.

Il ne veut pas qu'il le fasse.

"Whoa, hey, tout va bien petit auditeur." Mic balbutia. "Tu sais quoi, tu peux le garder. S'il te plait, ne pleure pas."

Ça provoqua l'effet inverse de celui recherché.

"Pourquoi il est si gentil avec moi ?"

Il n'était qu'un élève. Un parmi des dizaines. Il n'était pas le problème d'Aizawa, ou du moins il n'était pas censé l'être. Alors pourquoi ?

"Il a le cœur sur la main." Mic répondit simplement.

Était-ce vraiment ça ? Certaines personnes étaient-elles simplement bienveillantes comme ça ?

Ne devait-il pas le mériter ?

"Elle va devoir finir par se lever parce que je compte pas manquer plus de cours." Il caressa le chat, qui émit une sorte de gazouillis guttural joyeux.

C'est tellement cool.

La créature minuscule et chaude lovée sur lui procurait un étrange réconfort. Elle ne lui fournissait rien de matériel et elle ne pouvait certainement pas le protéger. Pourtant, sa présence lui donnait l'impression d'être… plus calme.

"Il m'en faut un." il marmonna.

"Tu es le bienvenu pour venir lui rendre visite quand tu veux."


Lorsque Kirishima apprit la nouvelle ce matin-là, il eut la nausée.

« Suspect arrêté dans l'affaire du Vampire Tueur suite à l'agression d'un étudiant. »

Agression.

Qu'est-ce que ça signifiait cependant ? Ça pouvait vouloir dire à peu près n'importe quoi, d'une poignée de main agressive à…

Il ne voulait pas y penser.

"Oh mon Dieu." il échappa, et toute la salle commune se tourna vers lui.

"Kirishima." Midoriya questionna. "L'étudiant, tu sais- Est-ce que c'était Kacchan ?"

"Oui." Les larmes lui montèrent aux yeux. "Ouais, c'était lui."

Bakugo fut absent au premier cours. Puis au second et au troisième. Il se montra finalement alors qu'ils étaient sur le point d'aller déjeuner.

"Katsuki !" Il se précipita vers lui, prêt à se jeter sur l'autre garçon, mais quelque chose dans sa posture l'arrêta. Une méfiance générale qui criait pas de mouvements brusques.

"Hey, Tête d'orties."

S'il avait déjà été aussi en colère auparavant, il ne s'en souvenait pas. L'anneau d'ecchymoses autour du cou de Bakugo variait entre le rouge, le marron et le violet, accentuant les cernes sous ses yeux.

"Oh mon Dieu, Katsuki." Il tendit la main et s'arrêta net. "Qu'est-ce qu'il t'a fait ?"

"Juste l'évidence." Bakugo haussa les épaules l'air de rien.

Donc il savait à quel point les marques étaient impressionnantes. Pourquoi n'était-il pas allé voir Recovery Girl ?

"Comment est-ce que c'est arrivé ?" il demanda dans un état second. "Ou, non, attends, t'es pas obligé de me le dire tout de suite. Je suis juste- Merde, je suis soulagé que tu ailles bien."

"Aizawa lui a vraiment botté le cul, donc c'était cool." Bakugo ajouta.

"Bien." La colère vindicative était relativement nouvelle pour Kirishima, mais ça n'allait pas le retenir. "Donc... qu'est-ce qui va se passer maintenant ? Il va aller en prison, pas vrai ?"

"J'en sais rien."

Son estomac se retourna.

"Tu ne sais pas ?"

"Il doit aller au tribunal. Je doute qu'il coopère, mais…" Une peur intense traversa son visage.

"Il ne le fera pas. Ils ne peuvent pas juste le laisser s'en tirer comme ça." Il devait y croire. "Il t'a blessé juste devant un commissariat, devant Aizawa."

"De simples accusations d'agression vont pas faire condamner quelqu'un avec autant d'argent." Bakugo essayait définitivement de donner l'impression d'être préparé au pire, mais la peur se ressentait malgré tout. "Le meurtre le ferait, mais c'est plus difficile à prouver."

Il ne mentionna même pas l'autre accusation qui pourrait le faire incarcérer.

"Tu vas devoir, genre… témoigner ?"

"J'en sais rien." Bakugo avait l'air si petit et fragile. "J'ai déjà dû faire une déposition, mais… j'en sais rien."

Pour le bien de sa santé mentale, il allait choisir de croire que tout irait bien. Kirishima prit lentement Bakugo dans ses bras. Il était si tendu, avec le souffle court et superficiel. Kirishima faillit lâcher prise.

"Je suis juste tellement fatigué." Bakugo murmura, se détendant enfin légèrement.

"Je sais." Kirishima lui embrassa le front avant de le serrer à nouveau contre lui, le sentant enfin se fondre dans l'étreinte. "Mon Dieu, je veux juste t'envelopper dans du papier bulle et combattre quiconque s'approcherait d'un rayon de moins de dix mètres."

"Ça va aller, Tête d'orties."

Il voulait y croire. Le tremblement des mains enroulées autour de lui disait cependant le contraire.

Être assis avec le reste du groupe au déjeuner était à la fois gênant et rassurant.

"T'es pas obligé d'en parler." déclara Sero à la seconde où Bakugo s'installa. "Mais si jamais, on est là."

"Curieux comme jamais, bien-sûr." Kaminari ajouta. "Mais Sero a dit de ne pas poser de questions, alors je fais actuellement beaucoup d'efforts pour être un ami descent."

"Je te comprends, je suis méga curieuse aussi." Mina se lamenta, serrant la main de Kaminari dans la sienne en camaraderie. "Mais on va être de bons amis et garder la bouche fermée."

"Y'a pas grand chose à dire." Bakugo haussa les épaules. "L'enfoiré s'est pointé pour un interrogatoire, il a su d'une manière ou d'une autre que j'étais là, puis il a menacé de me tuer si je parlais. Rien de nouveau pour lui."

"Putain." Sero jura.

Kirishima surprit Mina en train de fixer les ecchymoses et vit les larmes lui monter aux yeux.

"Il t'a encore fait du mal." Elle le dit autant pour elle-même qu'à Bakugo.

"C'pas très grave." Bakugo était plus déterminé que jamais à minimiser la situation.

"Pourquoi ils ne t'ont pas emmené voir Recovery Girl ?" Kaminari demanda ce que Kirishima n'avait pas osé.

"Aizawa a dit…" Il se racla la gorge, gêné, et grimaça dans le processus. "Il a appelé son ami avocat et le gars lui a dit de les laisser. Au cas où ils me convoqueraient, ça ferait… euh, bonne figure au tribunal. Pour avoir les gens de mon côté, je veux dire."

Kirishima avait la nausée. À quel point Bakugo devait-il avoir peur pour laisser des marques empreintes de douleur autour de son cou dans le seul but que des étrangers se sentent mal pour lui ? Ça ne lui ressemblait tellement pas que c'en était effrayant.

"Il a dit que c'était à moi de décider, et putain, Dieu sait que je voulais juste m'en débarrasser, parce que c'est un souvenir de merde, mais- " Il s'interrompit, son sang-froid lui échappant. "Au moins, les gens peuvent pas tout deviner juste avec ça. Genre, ils peuvent se dire que quelqu'un m'a bien étranglé, mais Ito est pas le seul qui voulait me faire ça. Ça veut rien dire."

Compte tenu de la manière dont il avait grandit, ça faisait sens que Bakugo ne se souciait pas beaucoup d'être victime de violence, tant que l'élément sexuel restait caché. Mais c'était horrible.

"Ça fait sens, mais ça reste absolument horrible." Kirishima pleurnicha.

Et Bakugo se contenta d'hausser les épaules, comme s'il ne vivait pas un cauchemar éveillé. Honnêtement, ça lui faisait plus peur que la panique à laquelle il s'était attendu. Au moins avec elle, il aurait su quoi faire. Cette indifférence-là semblait fragile. Imprévisible.

Bakugo passa la majeure partie du déjeuner collé à son téléphone, ignorant à la fois sa nourriture et les bavardages ambiants autour de lui.

"Je me demande si Aizawa va- "

"Putain !"

Kirishima sursauta au juron soudain.

"Ces connards inutiles ont même pas pu tenir un putain de jour." il siffla.

"Bakugo, qu'est ce qu- "

"Ils ont découvert que c'était moi." il cracha avec rage. "Personne était censé savoir parce que je suis mineur, mais apparemment les gens peuvent pas garder leur putain de bouche fermée."

Pas bon pas bon pas-

"Je peux pas avoir une putain de pause ?" Bakugo grimaça avec colère au déraillement de sa propre voix. Kirishima loucha sur son téléphone pour évaluer les dégâts.

Il recevait à nouveau des messages.

Ito a fait ce qu'on souhaite tous pouvoir : te faire taire.

"On doit faire changer ton numéro de téléphone." il décida.

"Pourquoi se faire chier ?" Bakugo avait l'air si douloureusement résigné. "Il va juste être divulgué à nouveau."

Donc tu cognes des gens plus faibles que toi, puis tu cries à l'agression quand tu te fais enfin botter le cul. Ne fait pas aux autres ce que tu ne veux pas qu'on te fasse.

Bakugo ne voulait pas le laisser voir davantage, mais les commentaires que Kirishima trouva avec son propre téléphone étaient assez similaires.

Pour être juste envers Ito, je suis quasi-certain que l'étranglement est une réaction normale lorsque Bakugo Katsuki parle.

Est-ce que ce gamin sort juste à la recherche de drama ? Quel connard en manque d'attention.

« Agression. » Hilarant. Comment appelleriez-vous alors ses matchs au festival sportif ? Une petite caresse emplie d'amour ?

Étaient-ils sérieux ?

Que ça lui serve de leçon pour taper des filles.

Il allait crier.

C'est qu'un gosse, les gars. Ito est un adulte. Quoi qu'il se soit passé ou non entre eux, étrangler un adolescent est un geste merdique dans tous les cas.

Quelqu'un au moins sur internet avait un peu de bon sens.

Il a des antécédents d'abus, c'est pas surprenant qu'il soit ciblé.

D'accord, ce n'était pas aussi mauvais que la dernière fois. Peut-être que ce ne serait pas-

"Qu'ils aillent se faire voir." Bakugo partit en trombe et Kirishima se sentit trop perdu pour le suivre. Il le regretta pendant le reste des cours, alors que le blond fulminait silencieusement, lisant attentivement sous son bureau les mots venimeux d'étrangers.

Lorsque Aizawa fit sortir Bakugo de la classe de Cementos pour lui parler, Kirishima était si anxieux qu'il pourrait vomir.


"Vous ne pouvez pas être sérieux." Aizawa fit irruption dans le bureau du juge ce matin-là.

"Ravi de vous voir aussi, Eraser." Sato répondit.

"Vous l'avez laissé verser une caution. Il est soupçonné d'être un tueur en série et vous l'avez laissé verser une caution !"

"Vous le soupçonnez d'être un tueur en série." Sato corrigea. "Les services de police l'ont seulement inculpé d'agression."

"Bakugo et Haruki l'ont désormais tous les deux identifié et la belle-mère le relie directement aux autres meurtres. Comment c'est possible que vous ne l'inculpiez pas encore ?"

"Aucun de vos témoins n'a encore donné de récit complet. La seule évidence de meurtre qu'on pourrait avoir est circonstancielle."

"Ça reste un violeur."

"Depuis quand les personnes accusées de viol ne peuvent-elles pas verser de caution ?" fit remarquer Sato.

Merde.

Ito ne serait cependant pas assez stupide pour tenter quoi que ce soit maintenant, si ?

"J'ai fixé sa caution à deux cent millions de yens, je ne sais pas ce que vous voulez de plus de ma part."

"Vous savez que c'est de la petite monnaie pour son père."

"Il ne risque pas d'aller bien loin." Sato argumenta. "Son père contrôle tout son argent et il ne le laissera pas fuir. Sa réputation est sa principale priorité. Je ne peux pas refuser la libération sous caution en me basant sur vos sentiments."

"Arrêtez de me raconter des conneries." Aizawa en avait assez. "Vous aviez soixante-douze heures pour le retenir avant même d'avoir besoin d'un acte d'accusation. Vous ne voulez juste pas vous mettre son père à dos."

"J'ai passé quelques formalités inutiles pour éviter d'énerver un grand patron qui pourrait foutre en l'air tout mon service avec des réductions budgétaires s'il le voulait." Sato lui lança un regard noir. "À moins que vous ne voulez choisir qui conserve son emploi et quelle moitié des effectifs se fait licencier, que diriez-vous de vous calmer."

J'ai déjà une liste.

Il fit de son mieux pour tempérer sa rage.

"Vous ne l'avez même pas inculpé de viol, n'est-ce pas ?"

"Non."

"S'il fait du mal à quelqu'un." il grogna dangereusement. "Ce sera de votre faute."

Aizawa n'avait pas donné de coup dans un volant depuis qu'il était un adolescent empli d'hormones, mais ce jour-là le poussa finalement à le faire.

Putain, merde !

Comment pouvait-il annoncer ça à Bakugo ? Il lui avait promi de garder cet enfoiré loin de lui et maintenant il ne pouvait même plus lui garantir ça, à moins qu'il ne garde le gamin sous surveillance vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept. Ce qu'il pourrait honnêtement envisager à ce stade.

Bordel.

Il y avait de fortes probabilités que Bakugo doive témoigner pour que ça se termine par une condamnation. Comment pouvait-il lui demander ça alors que l'homme qui avait menacé de le tuer pour cette raison était toujours en liberté ?

Bakugo prit la nouvelle à peu près aussi bien que prévu.

"Tu te fous de moi ?" Sa mâchoire se relâcha, une horreur stupéfaite l'emparant.

"Non." Aizawa soupira. "Je ne pense pas qu'il tentera quoi que ce soit maintenant que l'affaire est devenue aussi public. Mais je pensais que tu méritais d'être au courant."

"Non, n-non tu comprends pas." Bakugo bafouilla. "C'est un putain de taré."

"Je sais." Aizawa souhaitait pouvoir faire mieux. "J'ai essayé de faire changer d'avis Sato, mais ça n'a pas fonctionné."

"C'est ridicule, putain." il jura avec frustration, essayant de retenir ses larmes.

"Je ferai tout mon possible pour que ce soit annulé." il déclara, même s'il savait que c'était peine perdue. "Mais je ne suis pas optimiste quant à mes chances."

Il atteignait le bout de ce qu'il pouvait faire.

"Je vais voir ce que les autres membres du personnel peuvent faire." il décida. "Une école pleine de héros devrait pouvoir trouver une solution, tu ne penses pas ?"

Bakugo hocha lentement la tête.

Ce n'était pas suffisant, mais c'était déjà ça.


Bakugo avait besoin de frapper quelque chose.

"Hey, Baku-br- " Kirishima le rattrapa alors qu'il commençait à accélérer le pas pour s'éloigner de tout le monde.

"Viens t'entraîner avec moi." il demanda autant qu'il exigea.

"O-okay." Kirishima avait l'air confus, peut-être même un peu réticent, mais il accepta malgré tout. Il y avait quelques autres traînards sur le terrain d'entraînement, mais c'était tout de même quasiment vide.

"T'es sûr de ça ?" Kirishima demanda avec hésitation.

Il répondit avec une explosion qui signifiait qu'il ne déconnait pas. Kirishima l'esquiva facilement à cette distance, n'ayant avec son alter même pas besoin de totalement éviter les bords de l'explosion. Il fit quelques tentatives sans enthousiasme pour réduire la distance entre eux, mais resta principalement sur la défensive.

"Tu vas te décider à me combattre ou pas, Tête d'orties ?!"

Kirishima roula pour esquiver sa prochaine attaque, se rapprochant légèrement. Juste avant que Bakugo n'envoie une explosion défensive pour le faire reculer, il activa entièrement son alter et traversa l'attaque au lieu de l'esquiver. Bakugo savait qu'il n'était pas au mieux de sa forme, mais il ne s'attendait pas à ce que ce soit terminé aussi vite. Il pouvait voir le tank foncer sur lui, il allait l'agripper d'une seconde à l'autre. Au corps à corps, il n'avait aucune chance.

Ça n'a jamais été le cas.

Puis Kirishima s'arrêta.

"Qu'est-ce que tu fous, Tête d'orties ?!" il grogna. "Arrête de te retenir !"

Il ne le fit pas. Il continuait à avancer juste assez pour montrer à Bakugo qu'il essayait, puis reculait à la dernière seconde.

C'était absolument exaspérant.

"Qu'est-ce que c'était que ça, putain ?!"

"Je veux pas faire ça, okay ?!"

"Pourquoi pas ?!" Il savait pourquoi, mais il continua de crier malgré tout parce qu'il n'était pas putain de faible, il n'avait pas besoin d'être choyé. "Viens te battre !"

"Je veux p- "

"C'est quoi ton problème, putain ?!"

"Arrête de me crier dessus !" La voix de Kirishima se brisa, et Bakugo réalisa avec horreur qu'il avait les larmes aux yeux. "Tu parles comme mon père."

Oh non.

Merde, merde, j'ai merdé.

"Je suis désolé." Il baissa immédiatement la voix alors que la colère s'évaporait. "Merde, Kiri, je suis tellement désolé."

"Je comprends que t'ais besoin de crier parfois." Il se frotta les yeux avec le dos de son poignet. "Mais tu peux pas juste me crier dessus comme ça."

"T'as raison." L'instinct qui le poussait toujours à nier qu'il avait tord s'effondra sous le fait que c'était Kirishima, qu'il ne méritait déjà pas. Ne fou pas ça en l'air. "Je suis désolé."

Kirishima n'était pas Deku. Il ne pouvait pas juste se défouler sur lui avec pour excuse le fait qu'il allait mal. Ça ne l'avait jamais été avec Deku non plus, mais au moins le nerd avait toujours su à quoi s'attendre. Lui et Kirishima étaient en couple. Tout un potentiel futur défila devant ses yeux, un où il laissait sa colère être hors de contrôle jusqu'au jour où il devenait le petit ami à cause duquel les voisins appelaient les flics.

Peu importe à quel point il était bouleversé, il ne pouvait pas être cette personne.

"Je suis désolé." Bakugo s'effondra. "Tu mérites pas ça, je suis juste- Ils- "

"Katsuki." Kirishima se rapprocha prudemment. "S'il te plaît, juste, parle-moi."

"Ils l'ont laissé verser une caution."

Kirishima se figea un instant, le temps d'intégrer l'information. "Tu veux dire- Tu veux dire qu'il est en liberté en ce moment ?"

"Oui." Sa façade s'effondrait et il n'essayait même pas de la récupérer.

"Les… les héros peuvent pas faire quelque chose ?"

Il secoua la tête.

"Oh mon Dieu, Katsuki." Il franchit les quelques mètres qui les séparait encore alors que Bakugo s'effondrait sur ses genoux.

"J'ai tellement peur." il souffla, la voix tremblante.

"Moi aussi." Kirishima admit, se laissant tomber à ses côtés.

"Je sais pas quoi faire." il sanglota. "Je sais pas si quelqu'un va me croire. Comment je vais pouvoir témoigner alors que je peux même pas le dire à toi ? Les gens vont croire que j'ai tout inventé pour attirer l'attention, et je veux que personne le sache de toute façon, je- Qu'est-ce que je suis censé faire ?"

"Des gens te croient déjà." Kirishima rappela. "Tous ceux qui travaillent à UA savent ce qui s'est passé et les pros ont de l'influence."

La célébrité avait-elle plus de pouvoir que l'argent ? Il n'en avait aucune idée.

"On va trouver une solution." Kirishima essaya de l'apaiser, comme s'il avait la moindre idée de ce qui allait se passer. "Quoi qu'il arrive, je suis et serai avec toi."

"Je sais."


NP : Les termes juridiques sont une plaie à traduire et malheureusement je ne suis pas au bout de mes peines. Donc je me contente de faire au mieux mes recherches pour trouver les équivalents et je prie.

Sinon je dois me confesser, lors des scènes où Bakugo interagît avec le chat, je l'imagine avec la même tête admirative que lors du flashback où il déballe la carte d'All Might dans le canon.

CONCERNANT le dernier épisode sorti (Bakugo's Rising, ep9s6), même si l'animation était okay (gros GG au doubleur de Bakugo, pour moi c'est lui qui a porté l'épisode), je ne peux que vous conseiller d'aller au moins jeter un œil au combat (et à ce moment) dans le manga, parce que l'impact est tout autre.