Et voici la suite !
C'est mon favori jusque-là (aussi le plus long). Parce que je me suis rendu compte que des gens appréciaient la « goth fam », et j'ai trouvé ça fabuleux. C'était censé être de petits épisodes en mode slice of life sur Mihawk vivant avec Zoro et Perona, ça s'est fini en introspection du personnage. J'espère ne pas avoir trop trahi son caractère (qu'on connait encore peu, faut le dire). Je me suis mis les larmes aux yeux, je pense. Ui, je suis émotive.
Aussi sachez que toutes les relations ici son strictement amicales. Vous shippez ce que vous voulez, hein, mais ici nous sommes en zone gen fic^^
(la citation qui va suivre est-elle totalement adaptée ? oh well.)
« Ne t'attends pas à ce que je te caresse la joue en confessant mes erreurs. Je ne pleurerais pas. Je ne regretterais pas mes choix. Je sais que tu comprends. Mais… je suis fier de toi d'une certaine façon. Tu as des convictions. Tu es fort. Tu es bras. Tu es un homme noble. J'aurais du te tuer bien plus tôt… »
Haytham Kenway à son fils connor, assassin creed III
Parfois Mihawk en voulait encore à Shanks. Il avait beau se dire que ce n'était pas rationnel, il lui en voulait.
Les duels qu'il faisait avec l'empereur avaient compté parmi les moments les plus heureux de sa vie. Juste lui, un rival puissant et honorable, l'entrechoquement des sabres, le vent de l'épique qui soufflait et finir sur le sol, épuisé et certain d'avoir tout donné. Shanks riait beaucoup en félicitant Mohawks et le shishibukai devait avouer que ce rire était contagieux. Il acceptait même de partager les grands crus qu'il gardait avec Shanks. (il fallait dire que c'était à ça ou l'alcool de bas étage que Shanks s'enfilait à longueur de temps. Pas étonnant qu'il ne lui ait jamais volé son titre avec un tel carburant.)
Puis il était revenu avec un bras en moins, et Mihawk s'était senti trahi. Trahi dans son honneur quand Shanks osait insinuer qu'ils pouvaient continuer à se battre, trahi dans sa confiance, et même trahi, d'une certaine façon, en amitié. Elle n'existait que lors de leur duel, en tout c'était ainsi que Mihawk voyait la chose. Sans ça, Shanks cessait d'avoir cette existence particulière pour lui. Ou plutôt, si, elle continuait à exister, mais il n'y avait plus de moyen de l'exprimer. Mihawk en avait voulu à Shanks pour toutes ces raisons, mais il y en avait une autre, tout aussi importante.
Sans Shanks, Mihawk s'ennuyait
Etait-il donc devenu à ce point si invincible ou était-ce les nouveaux venues qui étaient tous de gigantesques étrons ? Cette question obsédait Mihawk, à un tel niveau de consternation qu'il se permettait même de retranscrire cette interrogation sous cette forme si vulgaire. Sous son air sérieux, il criait intérieurement. Mais bon sang, ne tiens pas ton arme comme ça ! Arrête de te vanter et entraine-toi ! Mais sois fort, bon sang, tu ne vois pas que tu m'ennuie !
Etait-ce si compliqué, bon sang !
Il avait plus ou moins cessé d'espérer de trouver un adversaire à sa mesure, et ce faisant, en plus de s'ennuyer, il commençait à déprimer. C'était un certain choc de savoir qu'après tout ce qu'il avait vécu, il déprimait pour cela. Il restait la moitié de l'année dans son grand château en goûtant ses grands crus, en cultivant ses plantations et en cuisinant avec finesse. Au moins, le couteau de cuisine ne l'avait jamais déçu, lui. Il adorait ça. Et pourtant…Pourtant, parfois il ressentait un certain étouffement qu'il n'arrivait pas à expliquer. Il ne savait pas. Une lassitude. Une mélancolie. Un égarement du regard dans le vide. Dans ces cas-là, il retournait sur les mers en espérant encore, à nouveau, ne pas être aussi déçu que ce à quoi il s'attendait (en général, c'était pire).
Et puis il y a eu ce jeune garçon. Un homme ? Pas vraiment. Un adolescent tout juste. Rempli de fierté et de vantardise. On disait qu'il était le meilleur sabreur d'East Blue. Mihawk avait levé les yeux au ciel mais avait trouvé ça un peu mignon. C'était comme cette mère qui explique que son garçon connait les gammes au plus grand musicien du monde et qui attend qu'il hoche la tête, impressionné.
Il l'avait administré au vantard forban une déculotté prompt et intégrale, cela va sans dire.
Mais pourtant, il ne l'avait pas tué. Car après la pitié, la lassitude, et la condescendance, il avait ressenti une certaine once d'espoir.
Car il s'était rendu compte que si le garçon tentait pitoyablement de le toucher, il ne l'ennuyait pas.
En réalité, il était doué. Et plus que doué, plus important encore : il était…quel était ce mot, vous savez, quand quelqu'un ne vous donnait pas envie de lever les yeux au ciel si loin que vous aperceviez l'intérieur de votre tête…Quand quelqu'un donnait l'impression qu'il méritait que vous attardiez de votre précieux temps sur lui…Quand vous ne ressentiez pas un profond dégoût à être dans sa présence…
Il était honorable. Un adolescent, peut-être. Mais un véritable sabreur, avec des codes, du courage, du talent et de l'honneur.
Et Mihawk l'avait épargné. Mihawk l'avait encouragé. Mihawk avait espéré.
Un autre garçon avait attiré son regard dans une autre mesure. C'était plutôt le chapeau qu'il portait. Mihawk aurait reconnu ce chapeau entre mille. Il avait ressenti une profonde colère l'espace d'un instant, en comprenant qui était ce garçon, et en se souvenant de la misère dans laquelle il l'avait plongé en sortant Shanks de sa vie. L'espace d'un instant, il voulut lui faire payer avec son épée tout ce temps d'ennui dans lequel il l'avait plongé. Mais il ne le fit pas. Le garçon avait respecté l'honneur de son matelot. Il l'avait laissé affronter la mort. Et puis, c'était le capitaine que ce Roronoa Zoro avait voulu suivre. Celui pour qui Shanks avait sacrifié leurs duels. C'était qu'il devait avoir quelque chose ce garçon.
Et puis…Le tuer, c'était tuer tout ce que Shanks avait investi en lui. Mihawk était peut-être prompt à trancher dans le sang, mais il ne voulait pas détruire cela. Disons qu'il n'était pas assez fou pour éliminer l'unique raison pour laquelle il avait enduré toute cette misère.
Il s'en était allé avec le cœur plus léger que d'habitude.
Il avait épargné Roronoa pour lui, cela va de soi. Mais…Peut-être qu'il avait espéré, quelque part, que l'objectif brillant dans l'œil de Roronoa soit un peu satisfait. Peut-être.
Mihawk avait ensuite fait une sieste et avait dérivé jusqu'à une île quelconque où il avait diné et il avait pensé à autre chose.
Plusieurs péripéties secouèrent le monde par la suite, dont une certaine guerre au sommet à laquelle on l'avait sommé de se rendre justement, une guerre dont il ne s'était pas honnêtement enquis avec ardeur de l'utilité et dont il se fichait un peu pour être honnête. Il s'était juste réveillé quand Barbe-blanche ou Vista étaient dans les parages. Puis le vieux avait décidé de l'ignorer en mourant, Shanks était arrivé et il était parti avant la fin de son discours.
Il hésita une seconde à rester saluer Shanks, comme le font deux ex-rivaux restés en bons termes, mais s'abstint. Qu'avait-il à lui dire ? Toujours manchot ? Non, mieux valait s'éclipser, et ne pas répondre au regard que lui lançait l'empereur quand il était arrivé, qui voulait surement réclamer un autre duel au sabre.
Il était retourné chez lui, avec un certain contentement.
L'une des particularités du grand corsaire venait de là.
Mihawk haïssait l'ennui mais il adorait avec une force égale le calme.
Quand le monde marchait encore droit, il combattait Shanks au moins une fois tous les deux mois, s'arrangeant pour le croiser dans le Nouveau-Monde et le défier. Il naviguait un peu, par ci par là, il faisait ses courses, achetait le journal, s'occupait même parfois de ses activités de grand corsaire. Puis il rentrait chez lui, sur son île déserte, dans son château désert, et goûtait à la tranquillité la majeure partie du temps. On lui avait retiré Shanks, qu'on lui laisse au moins la douce solitude. Etait-ce sa faute si les idiots pullulaient sur les mers, encore pire que les vagues ?
Ce jour-là, alors qu'il rentrait de cette fameuse guerre où il avait pu se dégourdir un peu le sabre, il pensait que ce serait pareil.
Puis il aperçut une jeune fille bruyante flottant dans l'air et le fameux jeune prometteur hargneux au même endroit. Sur son île. A quelques mètres à peine de sa porte d'entrée.
Que l'univers soit maudit pour le torturer ainsi.
Roronoa et la femme fantôme semblaient très surpris que Mihawk les ait laisser rester. Mais qu'ils ne s'y trompent pas, le plus surpris d'entre eux étaient Mihawk.
Pourquoi avait-il fait ça ? Il interrogeait souvent son châteauneuf du pape année 1447, seul dans le fauteuil de sa chambre, une habitude récurrente les premiers mois.
S'ennuyait-il à ce point qu'il avait voulu accélérer l'entrainement de Roronoa pour en faire un adversaire dign, ?
Avait-il décidé que ce serait ridicule et même embarrassant de s'occuper lui-même des blessures de son ...élève ? Pour laisser la femme fantôme s'emparer d' une de ses chambres ? (il devait l'admettre, il était impressionné par les litres d'hémoglobine que pouvait perdre Roronoa en un jour. Pas étonnant qu'il est survécu à un coup de Yoru, pour lui, ça devait être un mardi ordinaire)
Avait-il été à ce point touché par l'honneur de Roronoa, ce fameux honneur qui l'avait distingué en premier lieu aux yeux de Mihawk ?
Pourtant, à le voir ramper pour demander un entrainement, le grand corsaire avait été déçu. Puis il avait compris. Le jeune sabreur ne le demandait pas pour lui, il le demandait pour son capitaine. Il voulait être plus fort pour lui-même, mais aussi et surtout pour ce Luffy. Mihawk avait accepté. C'était déconcertant : depuis quand se souciait-il des sacrifices pour les autres ?
Et pourtant, à cet instant, il trouva Roronoa plus honorable et plus digne de son entrainement que tout autre homme qu'il ait croisé de sa vie.
Et peut-être…Qu'à cette guerre au sommet, il n'avait guetté que les sabreurs compétents. Peut-être que Monkey D Luffy, le fameux protégé de Shanks, arrivant à rallier à sa cause parmi les pires criminels et les hommes les plus influents de la mer…Mihawk avait été peut-être intrigué par un tel pouvoir. Pour la première fois, peut-être qu'il se demandait à quoi cela ressemblait d'avoir des gens qui vous suivait ainsi. Il était moins envieux que curieux.
Mihawk n'avait jamais fait confiance à qui que ce soit dans sa vie. Rien dans ce qu'il avait vécu ne pouvait le tourner à faire confiance à un autre être humain. C'était dangereux, risible.
Peut-être que Shanks, il y a très longtemps, avait bénéficié, à un certain degré, de sa confiance.
Et d'une certaine façon, ce Roronoa. Car en acceptant de l'entrainer, Mihawk avait décidé de lui faire confiance quant à la réalisation de son rêve.
Mihawk terminait en général son introspection avec un profond soupir.
Peut-être s'ennuyait-il trop. Peut-être que c'était juste ça.
Mais tout de même…Mihawk y pensait avec ébahissement. A voir ce sabreur tête de lard s'incliner pour son capitaine, passer d'un homme qui refuse de se faire raccompagner jusqu'à son navire en croyant dur comme fer avoir le sens de l'orientation à un élève humble qui réclame l'entrainement…L'entrainement d'un homme qu'il veut haut et fort tuer…
Mihawk avait ri.
Depuis combien de temps n'avait-il pas ri ?
La cohabitation fut à ses débuts…compliquée, pour le moins. En réalité, ils vivaient moins ensemble qu'ils n'habitaient dans le même espace. Il leur demandait de travailler dans les champs et de ne pas entrer dans certaines salles sous peine de mort, et pour le reste, chacun se débrouillait. Mihawk cuisinait pour lui-même, d'abord. Il voyait la femme-fantôme attendre qu'il ait fini de manger pour aller elle-même préparer le repas pour elle et « cet imbécile de bretteur ». Mihawk trouvait ça très bien. Ça lui semblait si simple qu'il ne voyait même pas en quoi ça leur posait problème. De toute façon, il aurait fallu qu'ils puissent lui parler pour se plaindre d'un possible problème.
La femme fantôme couinait au début quand Mihawk se trouvait dans la même pièce que lui (ce qui constitua un des trop rares et trop frugal plaisir du grand corsaire pour ce début de cohabitation). Quant à Roronoa, il passait son temps à s'entrainer, à perdre son sang, à se perdre, à boire, à dormir. Une fois les consignes données, puisqu'il était encore trop faible pour que Mihawk utilise les duels comme source d'entrainement, il était facile de l'oublier.
Un soir du premier mois, Mihawk avait levé la tête de son journal en se rendant compte qu'il avait dit à Roronoa d'affronter les gorilles jusqu'à ce qu'il revienne.
C'était il y a trois jours. Il avait laissé ses pantoufles, prit son épée et avait couru dans la forêt. Mihawk avait pourtant dit à Roronoa que la mort serait un danger omniprésent de son entrainement, il le respectait assez pour ça. Mais perdre son unique espoir de distraction futur à cause d'un oubli, c'était vraiment trop stupide !
Fallait-il qu'il soit à nouveau entouré d'idiots jusque dans sa demeure !
Quand il arriva, il tomba sur un Roronoa sanglant, épuisé, enragé par les combats incessants…Mais encore debout, se battant encore et encore. Mihawk resta une seconde sans bouger, à l'observer. Il n'avait pas envisagé la possibilité qu'il se soit arrêté et pourtant de le voir encore debout éveilla en lui encore ce respect et même….Un sentiment qu'il n'aurait jamais pensé éprouver pour personne. Un sentiment de fierté. Il éloigna les singes, craignant que l'un d'entre eux n'estropie réellement son élève. Zoro rangea son arme, salua, et rentra avec Mihawk, sans se plaindre, sans râler, sans évoquer le fait que son sensei depuis deux semaines l'avait laissé combattre pendant trois jours. Il demanda simplement une bouteille d'alcool. Avant de s'effondrer sur le porche.
Mihawk ne put s'en empêcher. Lui qui sentait ce…comment dire…Ce petit gargouillis de remord au fond de l'estomac, ne put s'empêcher de rire à cette requête. Pour la deuxième fois, Zoro le faisait rire. Mais l'hilarité était quelques peu différente. Il se moquait moins du garçon qu'il ne riait de cette excentricité.
La femme-fantôme avait tellement pâli en voyant arriver Zoro qu'elle lui fit penser à un drap immaculé. Elle passa la nuit à le soigner. Mihawk entendit ses cris et ses râlements jusque dans sa chambre, mais il ne dit rien. Elle avait un travail à faire, et quoique au goût du grand corsaire, elle l'accomplissait avec trop de bruis, elle l'accomplissait tout de même. Il y avait surement une forme de courage là-dessous.
A partir de là, il avait mieux surveillé l'entrainement de Zoro. Il essayait d'être présent la majeure partie du temps.
Et le lendemain matin, quand il prépara son mijoté de lapin aux petits légumes, il hésita, puis en fit pour trois portions. Ça lui était venu simplement, cela aussi. Il mangea la sienne seule dans la cuisine, goûtant autant à la nourriture qu'au silence. Il sentait la présence de la petite gothique derrière le mur. Il débarrassa, sortit en faisant mine de pas la voir. Mais il s'arrêta devant la porte. Elle avait poussé une petite exclamation de surprise en voyant le repas déjà prêt à avant de sortir en trombe en marmonnant « où est ce crétin de zoro », tellement choquée que ce fut elle qui ne vit pas Mihawk. Celui-ci alla se servir son verre de vin, prit son journal, mais n'arriva pas à lire tout de suite.
Il se surprit à tendre l'oreille pour savoir s'ils appréciaient le repas.
Prendre en charge plus sérieusement l'entrainement de Zoro lui permit de voir le garçon sous un nouveau jour. Plus seulement le sabreur, mais l'homme en dessous. Qu'il le veuille ou non, Mihawk apprenait à le connaitre. Il savait qu'il n'avait aucun sens de l'orientation, qu'il prenait tout pour un entrainement, qu'il n'était pas gêné de frapper une femme si elle se prétendait guerrière, qu'il ne savait pas cuisiner. Que son équipage lui manquait. C'était subtil, mais les quelques fois où il les avait évoqué, il y avait eu tant de chaleur dans la voix du sabreur que Mihawk pouvait lui-même ressentir combien ils comptaient pour lui, combien il était prêt à se sacrifier pour eux. C'était étrange. Mihawk avait d'abord apprécié Zoro parce qu'il lui ressemblait, mais de savoir que contrairement à lui, Zoro ne sera pas un sabreur solitaire…Ne le dérangeait pas. Au bout d'un moment, il se sentait même stupidement heureux de savoir que Zoro avait des gens qui semblaient compter pour lui. Il ne comprenait pas vraiment en quoi le fait de savoir que son élève ait un équipage puisse l'impacter d'une quelconque façon pourtant…
Zoro avait aussi une part d'ombre. Il traitait ses sabres avec respects, mais le Wado Ichimonji était le joyau de sa collection, la perle à ses yeux, son trésor. Au début, Mihawk s'était dit qu'il s'agissait d'un sabre de grand qualité et qu'il était normal d'en prendre soin. Mais un jour, face à Yoru, le wado avait subi un mauvais choc et ce fut la seule et unique fois où Zoro cessa le combat pour s'assurer que le sabre n'ait rien. Bien sûr qu'il n'avait rien, mais Mihawk comprit que l'arme portait une histoire personnelle et il n'eut même pas le cœur à reprendre Zoro.
Shanks avait un jour dit à Mihawk que ce stupide chapeau de paille était son trésor à ses yeux. Peut-être que c'était ça, le trésor de Zoro.
Mihawk s'était couché ce soir en se demandant quel était son trésor à lui. Il ne s'était jamais posé la question. Yoru était la plus belle arme du monde, et le grand corsaire croyait en sa valeur, en la valeur de chaque arme, mais si cette épée, par un concours invraisemblable, venait à se briser, se comporterait-il comme Zoro ce jour-ci ?
Il n'en savait rien et la question le tracassait jusqu'à tard.
La femme-fantôme avait mis plus de temps à intégrer le paysage de Mihawk. Ce qui était normal, elle n'avait aucune utilité sinon celle de garder en vie Zoro. Il avait certes loué la patience et le soin qu'elle y mettait, et cela lui valait dans une certaine mesure un petit respect, mais pourquoi diable Mihawk perdrait-il du temps à s'intéresser à elle ?
Il y fut plus ou moins forcé, à nouveau. Il voyait de temps en temps la jeune fille tourner dans le château. Elle s'ennuyait, et surtout, elle le trouvait trop lugubre. Elle cherchait toujours de quoi agrémenter sa chambre, ou de quoi se faire une peluche. Futilités.
Mais un jour, en entrant dans une de ses nombreuses chambres d'amis qui lui servaient à accueillir des choses bien plus utiles que des amis, (ses vêtements), il tomba sur La jeune fille qui se pavanait devant le miroir, en portant un de ses manteaux de jeunesse qu'elle avait customisé pour l'occasion. Elle avait également coupé une paire de ses bottes et elle prenait des pauses devant le miroir.
Mihawk resta interdit devant cette scène, incapable de bouger. Puis La jeune femme l'aperçut dans le miroir et sa mine réjouie devint une grimace de grenouille. Elle se tourna vers Mihawk et ils restèrent figés dans un silence glaçant et (disons-le) inconfortable.
-Heu, dit Mihawk, exceptionnellement à cours de mots.
Ce fut comme un déclic pour la fantôme qui hurla :
-Ne me juge pas ! J'ai rien volé ! Je croyais que tu les utilisais plus !
Elle semblait en panique de comprendre qu'elle avait utilisé des habits de Mihawk, et elle hurlait pour se justifier. Fait intéressant, la panique la faisait se tourner vers la colère plutôt que vers la supplique. Elle faisait de grands gestes pour désigner la pièce :
-On s'ennuie dans ton château ! Y'a rien à faire ! Je suis une princesse ! Je mérite de l'attention ! Pas de mourir de peur chaque jour en pensant que tu vas me découper en rondelles ! Alors oui, j'essaie de nouvelles tenues !
Mihawk essayait vraiment de reprendre le dessus, mais elle parlait trop fort, trop vite. C'était incroyable, mais il n'arrivait même pas à parler, trop décontenancé et …Est-ce que c'était ses bagues qu'elle portait sur les doigts ?
-Va pas t'imaginer des choses ! T'es vieux et tu m'intéresses pas, j'ai pas pris tes fringues pour ça !
Mihawk n'y avait même pas songé (et pas souhaité ça le moins du monde d'ailleurs) et il haussa les sourcils.
-Heu…tenta-t-il à nouveau, mais elle n'avait pas fini.
-J'ai juste pris ça parce que t'as de belles fringues et qu'elles ont du style ! C'est tout ! Alors arrête de me fixer comme …
Mihawk cligna des yeux et fronça très légèrement les sourcils. Aussitôt, par un effet magique, La jeune fille se ratatina et baragouina :
-Désolé-je-voulais-pas-crier-pardon-me-tue-pas…
Il y un silence, et le grand corsaire murmura, sûrement pour qu'elle ne crie pas à nouveau :
-J'aime aussi ton style vestimentaire.
La jeune fille releva la tête, pour le moins surprise. Mihawk se rendit compte qu'il le pensait. Les jeunes avaient toujours des tenues extravagantes. Cette princesse-fantôme avait une certaine prestance gothique qu'il appréciait.
Elle semblait désormais muette, comme si faire le moindre bruit risquait de lui enlever cette faveur, ce qui aurait pu être le cas. Mihawk se rendit compte qu'ils venaient de se complimenter l'un l'autre sur leur style, et soudain l'incongruité de la situation lui amena un autre rire bref et bienvenu.
La jeune femme (Pérona) écarquilla les yeux.
-Tu as raison, je n'utilise plus ces habits.
Il hésita, soupira, et pour ne pas voir le reste de ses habits décimés et réduit à hauteur de fillette, il désigna du pouce une pièce adjacente :
-J'y entrepose d'autres habits qui ne me servent plus. Tu ne prendras pas le risque de me prendre ceux que j'utilise actuellement.
Pérona ne sembla pas croire sa chance, et elle hocha la tête :
-Merci beaucoup !
Elle commença à voleter vers la pièce quand Mihawk déclara :
-En revanche, rends-moi les bagues.
Pérona bouda, mais lui donna les bijoux. Elle ouvrit la porte puis se retourna :
-T'en fais pas, pas de risque que je te prenne les habits que tu portes maintenant. D'ailleurs tu devrais changer ! La chemise ouverte, c'est pas de ton âge et si je peux me permettre, tu devrais porter….
-Vas -t'en.
-Oui-tout-de-suite ! Couina-t-elle en disparaissant.
Il regarda les habits au sol en soupirant. Au loin, il entendit un cri de Zoro qui devait perdre son litre de sang journalier.
Il était décidemment entouré d'idiots.
Mais ces deux idiots-là…Peut-être qu'ils pourront soigner son ennui un moment.
Le temps passait. Il lui semblait que ses deux resquilleurs se rapprochaient. Pas dans une forme amoureuse, plutôt une sorte de lien fraternel, où Perona criait beaucoup sur Zoro, ce qui n'empêchait pasà Zoro de faire ses bêtises et de répliquer. D'une façon, il lui rappelait un peu Shanks et lui. Ils ne passaient pourtant pas leur temps à se crier dessus dans le temps. Mihawk ne comprenait pas comment on pouvait subir ça.
Les seules fois où ils minimisaient leur cris, c'est près de sa chambre ou dans la cuisine, au moment où ils avaient commencé à manger tous les trois, surement par économie de temps. Après tout, s'il devait subir du bavardage, et même y participer, qu'ils ne chahutent pas trop.
Quand l'hiver approche, ils travaillaient de plus en plus dur. A l'arrivée des deux jeunes gens, eux et Mihawk cultivaient des secteurs éloignés. Mihawk ne savait pas si cela venait de lui ou d'eux.
Il ne sut pas plus si c'était lui ou eux qui s'était rapproché pour qu'ils travaillent ensemble. Il pencherait sur eux. Il n'avait pas de temps pour ces bêtises. Du moment qu'ils travaillaient plus vite…
Comme Pérona s'ennuyait, il l'avait autorisé à emprunter des livres de sa bibliothèque. Si c'était la seule chose qui permettait à la jeune fille de cesser de crier…C'était un sacrifice prêt à faire. Elle lisait dans le fauteuil en face de lui, même si on voyait qu'elle n'était pas très intéressée.
Mihawk ne lui avait servi du thé que parce qu'elle se trouvait dans la même pièce.
Et si elle avait décrété que le mardi serait désormais le soir où ils se réuniraient pour une tea party, c'était bien malgré lui.
Les vêtements de Zoro, déjà à la limite du supportable au niveau du parfum et du bon goût, sont tombés en lambeaux sous le coup de son entrainement. Mihawk a fouillé dans ses armoires, et l'a autorisé à prendre un de ses vieux kimonos, qu'un honorable combattant originaire de Wano lui avait offert dans ses jeunes années. Il va comme un gant à Zoro, et Mihawk ne peut s'empêcher de sourire.
Mihawk est seul à boire son thé ce mardi. Il n'a rien à se reprocher. Est-ce sa faute si Pérona est si susceptible ?
Elle n'avait cessé de parler de Gecko Moria, pour qui elle s'inquiétait réellement, depuis quelques temps. Elle avait raconté à Mihawk combien elle lui était redevable et combien il avait fait pour elle, malgré ses sauts d'humeur.
Soit. Mihawk n'en avait cure, que l'homme ait une telle place dans le cœur de Pérona, malgré le fait qu'il l'ait poussé à devenir pirate. Pourquoi diable s'en occuperait-il ?
Il avait simplement fait remarquer à la jeune fille que Moria, qui était tout de même un de ses anciens collègues, n'était qu'un imbécile sans talent et sans charisme qui avait besoin de l'ombre des autres pour obtenir une quelconque puissance.
Même Zoro avait réussi à retrouver la bibliothèque en suivant les cris de Pérona, qui alla ensuite s'enfermer dans sa chambre, en entrainant le sabreur avec elle « parce qu'elle avait besoin de quelqu'un pour l'entendre se plaindre ».
Mihawk avait levé les yeux au ciel devant tant de simagrées. La seule punition qu'elle lui infligeait c'était de pouvoir boire son thé tranquillement.
Il n'avait pas besoin que Pérona lui raconte sa journée, ses dernières disputes avec Zoro, une blague dont elle se souvenait en espérant tirer un sourire à Mihawk, le dernier livre qu'elle avait vu ou de sa dernière trouvaille vestimentaire « kawaï » et gothique.
Non. Vraiment pas.
Hmpf.
Il avait peut-être trouvé un joli nounours quand il était allé s'approvisionner sur une île, peut-être qu'il s'était dit qu'il était amusant. Il ne l'avait laissé devant la porte de Pérona que parce qu'il passait par là. Il n'avait certainement pas regardé depuis le couloir pour voir la porte s'ouvrir et la jeune fille le trouver. En tout cas, pas plus de 6 fois.
Quand ils se retrouvèrent au repas, elle bouda encore un peu, mais elle se remit à parler à Mihawk.
Mihawk était dans sa chambre depuis deux jours. Pérona avait beau taper à sa porte, lui dire d'aller manger, d'aller voir Zoro, il n'en avait que faire. Il n'avait pas faim. Et Zoro n'avait pas besoin de le voir.
Il n'avait pas voulu que Zoro soit estropié ainsi. Il aurait dû empêcher ça, il ne l'a pas pu. Mihawk, qui avait toujours été au sommet, se retrouvait à se faire des reproches : il avait échoué en tant que maitre. Il aurait dû…
Pour la première fois, il insista pour participer aux soins donnés à Zoro. Pour se faire pardonner d'avoir été un mauvais maitre, et parce que Pérona était trop en état de choc pour faire du bon travail.
Depuis, il n'était pas sorti de sa chambre. Il se sentait vidé. Mécontent envers lui-même.
Inquiet.
Il n'avait pas ressenti ça depuis un moment. Pas même envers lui-même.
Il crut soudain voir une vision de lui-même, son lui d'il y a un an, qui déclara « évidemment, il va sans dire, Roronoa, que l'entrainement que je te ferais subir sera plus qu'extrême. Tu pourrais même mourir ».
Mihawk cligna des yeux devant cet alter ego qu'il ne reconnaissait plus. Evidemment qu'il savait tout cela. Il n'avait jamais ménagé Zoro. Parfois il le voyait aux portes de la mort, et en ressortir plus fort. Cet entrainement n'avait que pour but la mort, la sienne aux mains de Zoro !
Mais soudain, c'était comme si ce danger de mort prenait une autre dimension. Comme s'il comprenait, depuis la blessure de Zoro, ce que ça signifiait. Comme s'il comprenait, comme un enfant, qu'effectivement Zoro pourrait mourir.
Il resta encore une demi-journée dans sa chambre avant de sortir voir Zoro. Il repoussa Pérona qui voulait lui hurler dessus pour ne pas « avoir protégé correctement cet abruti qui ne peut pas prendre soin de lui-même ». Comme s'ils étaient en train de jouer. Comme s'il devait veiller sur Zoro autrement que comme un maitre le devrait.
Pourtant la vue de son élève alité le terrassa. Il s'assied et resta silencieux, à veiller. Etrangement, il trouvait ça plus apaisant que de se flageller dans sa chambre.
Quand Zoro se réveilla, il sembla surpris de voir Mihawk. Puis ce petit crétin se mit à sourire et réussit à articuler :
-Ça fait un style, l'œil en moinz, tu trouves pas, le vieux ?
Mihawk hésita entre l'étrangler et murmure « je suis désolé. ». finalement, il poussa un « hmpf », et lui dit de guérir vite. Pour reprendre l'entrainement, ajouta-t-il.
Aujourd'hui, Zoro a tenu plus de 10 minutes contre Mihawk qui ménageait de moins en moins ses forces. C'était un progrès.
Quand il rentra, il tomba sur le hall sur Pérona qui lui demanda :
- Mihawk, qu'est-ce qui se passe ? Quelqu'un est mort ? Ou alors tu as trouvé des soldes sur vos épées à la noix ? Tu viens d'acheter un grand cru ?
-Qu'est-ce que tu racontes ?
Pérona prit un ton presque moqueur :
-Je ne sais pas, vu le grand sourire que tu arbores…
Puis elle s'en alla dehors, laissant Mihawk qui resta figé sur place une seconde avant de se diriger vers sa cave à vin en se touchant le visage.
C'est l'anniversaire de Pérona. Mihawk cuisina un grand gâteau. Il demanda (ordonna) à Zoro de l'aider. Il ne sait pas pourquoi. Peut-être pour ne pas être le seul à souffrir.
Pérona poussa un tel cri en voyant le dessert qu'il regretta. Mais quand Zoro le regarda en se bouchant les oreilles, le jeune homme avait un grand sourire, et Mihawk fit l'hypothèse qu'à nouveau lui-même souriait sans s'en rendre compte.
Monkey D Luffy a demandé deux ans d'entrainement à Zoro. Ce soir-là, en se couchant, Mihawk se rend compte qu'ils s'achèvent dans deux mois.
Il ne sut pas quoi faire de cette nouvelle.
Mihawk n'accompagna pas son élève à Shabaody. Perona s'en chargeait.
Il ne lui dit pas au revoir. Pas vraiment. Il était assis dans son fauteuil, en train de lire. Ou plutôt feignant de lire. Pourquoi les mots étaient si hermétiques aujourd'hui ?
Il entendait les pas de Zoro derrière lui et les cris de Perona qui lui reprochaient d'être un désastre ambulant d'orientation. Mihawk, sachant qu'il n'était pas observé, aurait souri un autre jour de cette querelle.
Aujourd'hui, il sentait un poids s'installer dans son estomac.
-Bon. J'y vais, le vieux.
Mihawk répondit par un haussement d'épaule.
-Ne meurs pas en route, que je n'ai pas gaspillé deux ans de ma vie pour rien.
-Quoi ?! S'indigna Pérona. C'est tout ce que tu trouves à dire !
Mais Zoro ne fit que sourire :
-Ouais, c'est ça. Toi non plus.
Pérona soupira, mais ne répliqua rien, comme si elle comprenait que ces deux-là ne pouvaient pas communiquer, avaient enfermé trop loin leur sentiment pour la voie du sabre, pour devenir plus fort, que Mihawk s'était distancé de tout et de tout le monde, et qu'il était incapable d'aimer, et qu'il…
-Prends soin de toi.
Mihawk s'entendit doucement dire cela. Il y eut un petit silence. Il sentit ses mains trembler une seconde. Comme si sa poitrine venait de s'ouvrir brusquement pour révéler un cœur dont il ne soupçonnait pas l'origine. C'était douloureux, et pourtant, pourtant…
-Sûr. Toi aussi. Je dois toujours te battre.
Zoro avait répondu de son ton audacieux et fier habituel. Et pourtant, pourtant…Il y avait une douceur qui roulait dans ses paroles, l'affection qui les avaient liés tous les trois durant ces deux ans…
Instant merveilleux de connivence gâché par Pérona qui s'écria :
-Aawww ! Alors vous êtes capables d'être gentils !
-On y va, dit Zoro, pour couper court à cet étalage tout à fait disproportionné d'affection publique.
-Eh ! Attend ! Mais vous étiez enfin en train de vous parler ! Arrête ! Tu vas encore te perdre !
Les cris s'éloignèrent. Mihawk se retrouva seul. Il posa doucement son journal, joignit les mains, et ferma les yeux.
Il pensa à Pérona, ses sauts d'humeurs, ses airs de princesse, sa gentillesse cachée et son courage insoupçonnée, sa fragilité également, son besoin de compagnie.
Il pensa à Zoro, son air de jeune freluquet insolent et prétentieux, son idiotie apparente qui cachait une grande capacité de réflexion, sa grandeur d'âme, sa bonté qu'il ne semblait même pas réalisé, son incroyable volonté qui allait le mener loin, plus loin que Mihawk qui n'avait jamais espéré grand-chose…
Mihawk espéra à cet instant que Zoro le surpasse.
Pas pour lui-même. Plus pour lui-même. Pour Zoro.
Il se redressa, et, seul dans son grand manoir, il pensa à lui-même, le Mihawk solitaire, trahi et taciturne , isolé de tout et de tous, et à l'incroyable fenêtre qui s'était ouverte en lui, de manière ridicule et réconfortante.
Il était Mihawk le maudit. Celui dont personne n'avait voulu et qui ne voulait de personne.
Il pensa soudain au Mugiwara, qui avait la capacité de se faire aimer de tous.
Il était peut-être encore un peu étonné. Mais envieux, il ne l'était toujours pas.
Mihawk ne voudrait jamais se faire aimer de tous. Seulement de quelques idiots qui avaient transformé sa routine et son ennui en quelque chose de beau.
(Qu'est-ce que Shanks faisait ces temps-ci ? Il pourrait peut-être allé le voir).
Mihawk laissa une seconde sans bouger, à fixer le vide, puis un souffle de rire le traversa et il sourit tristement devant l'étalage de sentiments qu'il laissait transparaitre, tout ce temps.
-Tu deviens faible, Mihawk, murmura-t-il pour lui-même.
Zoro allait retrouver son capitaine. Surement l'aider à devenir roi des pirates, à éliminer le gouvernement ou à venger son frère, Mihawk s'en fichait éperdument. Mais il voulait suivre avec assuidité les progrès de Zoro.
Il allait tous les dépasser.
Mihawk était fier.
Il se leva et alla chercher son meilleur cru à la cave. Il but à cette pensée : je suis fier de toi. J'ai de la fierté et de l'affection pour quelqu'un d'autre que moi.
Il aurait peut-être dû leur dire. Il but doucement son vin, rêveur.
Il décida que ce serait la dernière chose qu'il dira à Zoro quand il viendra l'achever.
Après tout ce temps seul avec les épées, que sa dernière parole soit une trace d'amour envers l'une des seules choses qu'il aimait dans ce monde n'était pas si mal comme fin.
J'aime voir Mihawk comme un homme absolument égocentrique qui décide fermer ses portes à tous après quelques trahisons (oui j'ai une histoire complète dans ma tête, sortie de nulle part, mais à mon avis elle ne sera jamais sur ce site), qui a ainsi du malà exprimer ses sentiments en dehors de duel d'épée, raison pour laquelle Shanks est juste un rival à ses yeux, alors qu'ils sont surement amis. Vivre avec deux personnes comme ça pendant deux ans a dû le marquer, et possiblement changer cette attitude. En tout cas j'aime me le représenter ainsi. Ca et Goth fam for the win. J'ai aussi aimé lui donner un langage un peu châtié, sachant que j'écris souvent avec de l'argot ou des gros mots.
« humpf ». Ca résume bien le personnage.
Que vous ayez apprécié ou non, tabassez moi ce bouton review, que j'en prenne connaissance !
