Auteurs, Base, Genre, Disclaimer : Comme d'hab.
Commentaire : Suite à une longue nuit
d'insomnie, j'vous avoue, j'ai une méga flemme. Flemme
de réécrire ce qui est censé se trouver en
présentation de chapitre, flemme de relire ce chapitre et de corriger deux trois trucs. Si il
y a des fautes ou des incohérences, ou même si une phrase parait étrange à lire, je ne réponds plus
de rien –''
Chapitre basé sur la relation entre Die et
Shinya, une sorte de biographie, si vous voulez, essentiellement écrite par Koneko, moi j'interviens plus à la fin.
Et si le cœur vous en dit, reviewez.
Bonne lecture.
xXx
Silent Jealousy
Chapitre 5
xXx
Die se laissa guider par ses jambes, sa tête était ailleurs. Il revoyait sans cesse son Shinya dans les bras d'un autre. Il ne pleurait pas encore, c'était tellement dur que les larmes n'avaient pu sortir, mais à l'intérieur c'était un océan qui se déchaînait ... L'air froid fouettait son visage et il grelottait, mais peu lui importait, il ne voulait pas rentrer à la maison, dans leur maison ? Il soupira et vit qu'il n'était plus dans la rue, il avait marché sans regarder où il allait et maintenant il se retrouvait dans un grand parc très calme. C'était une grande étendue d'herbe et de massifs de fleurs, avec plein d'allées qui menaient à des petit coin à l'écart. Le parc était rempli d'immenses arbres qui semblaient être vieux comme le monde. L'endroit lui parut familier. Bien sur que ça m'est familier ... . Il s'engagea dans une allée qui zigzaguait entre les arbres et qui s'arrêtait enfin près d'un lac. Le soleil, qui était pourtant très brillant ce matin, se cachait derrière les nuages, et le vent se faisait encore plus violent. Il s'adossa à un gros chêne et resta un moment à regarder l'eau qui formait de petites vaguelettes. Puis il se retourna et se mit à fixer le tronc, quand il eu enfin trouvé ce qu'il cherchait, il fondit en larmes, se laissant tomber par terre. Quand il se releva il ne savait pas s'il était resté là à pleurer, pendant cinq minutes ou bien une heure. Mais il s'était calmé ... Il essuya la terre qui était collée à ses joues. Puis il se redressa et regarda encore une fois le tronc d'arbre. Du bout des doigts il retraça les formes gravées dans le bois. Et il se remit à pleurer ...
Shin-chan avait gravé ce cœur, je m'en souviens de cette journée où les cerisiers étaient en fleurs. On était venu pour trouver un peu de calme, on s'était couché ici, a l'abri des regards, dans les bras l'un de l'autre. Et puis ce jour là il avait pris un couteau et avait gravé ça dans le tronc de ce vieil arbre : Un gros cœur et a l'intérieur de celui ci, Shin + Die . On est revenu de nombreuse fois ici et à chaque fois il retraçait les contours du cœur de peur qu'il ne s'efface " C'est notre cœur tenshi no " . Mais cela fait bien longtemps qu'on est pas revenu ici tout les deux, et le cœur, il est beaucoup moins visible qu'avant ... Oh Shin-chan tu as laissé notre cœur s'effacer ...
xXx
Die fut repris d'une crise de larmes, il s'allongea par terre et entoura l'arbre de ses bras comme si il avait été son Koibito. Une fois calmé il se redressa et à nouveau scruta l'arbre.
xXx
Shinya avait gravé " aishiteru tenshi no" ... il l'avait gravé pendant que j'étais assoupi et quand je me suis tourné vers lui, il l'avait caché. Quand on est revenu la fois suivante j'en ai profité pour lire, ça m'avait fait tellement plaisir. Mais peut être que 'tenshi no' c'est le type de la voiture... Non non 'tenshi no' c'est moi et il m'appelle comme ça depuis le jour où il est venu se réfugier chez moi, il y a environ quatre ans de cela . La première fois que je lui ai parlé, c'est à ce repas de famille, il est en quelque sorte mon cousin très éloigné par alliance ... Quoi qu'il en soit on se retrouvait tout les deux dans ce repas qui réunissait une trentaine de personnes. J'étais toujours avec mes cousins, qui ont le même âge que moi. On se fréquentait tous depuis un bout de temps, depuis notre enfance et on était toujours tous ensemble, les seuls ' jeunes ' du repas . Et lui il était toujours là, toujours seul ... Mes cousins se moquaient sans cesse de lui et depuis on le voyait moins souvent aux réunions familiales. Je suppose qu'il préférait rester seul chez lui plutôt qu'endurer les insultes et critiques de sa soit-disant famille. Ce jour là, il était venu, et paraissait très malheureux d'être ici, il me faisait de la peine. Mais mes cousins ne voyaient pas ça de la même manière et recommencèrent leurs moqueries à table, lui il ne disait rien. Le visage tourné vers son assiette, qu'il ne touchait pas d'ailleurs ... A la fin du repas, les 'jeunes' sont sorti de table pour aller dans le jardin et les adultes pouvaient se retrouver au calme pour parler de chose plus ou moins importantes. J' étais sorti avec mes cousins et j'ai entendu le père de Shinya lui dire
" Dégage de là toi ! Vas donc retrouver les
autres dans le jardin "
" Mais père, je n'ai pas envie de voir les autres ..."
" C'est un ordre ! "
Et Shinya était sorti, il était resté là vers la porte sans bouger et les moqueries avaient repris. Je n'avais pas supporté qu'on lui inflige ça, il n'avait rien demandé ... Alors j'étais allé le rejoindre, je ne me souviens pas ce que je lui avais dit exactement mais on s'est retrouvé dans le fond du jardin, loin des autres. Ce jour-là on avait bien parlé, ou plutôt j'avais bien parlé, lui il m'écoutait. Il m'avait écouté critiquer mes cousins, il m'avait écouté parler du lycée et de mes parents, lui il se contentait de sourire et d'acquiescer. Je lui ai dit que depuis peu je vivais seul, dans un studio que mes parents m'aidaient à financier mais que je devais travailler, je lui ai même donné mon adresse en lui disant " si un jour tu veux faire un tour, n'hésite pas" mais je savais très bien qu'il n'allait pas venir. J'avais remarqué quelques marques qu'il avait au visage, qu'il essayait de dissimuler derrière ses cheveux, qui étaient trop courts pour bien les masquer ... Il avait des bleus . J'avais supposé que c'était son père qui était violent avec lui, son père qui avait une assez mauvaise réputation dans la famille. Après que je lui ai demandé :
" Et toi, alors, ça va avec ton père ? "
A l'époque, je savais déjà que sa mère était décédé, par maladie. Mais je ne savais rien du reste. Maintenant je sais que c'est une questions absurde ... Son visage s'était crispé.
" Ano, à la maison ... "
" Shinya, viens là, on s'en va ! "
C'était son père qui l'avait appelé, et il n'a pas pu finir sa phrase.
" A la prochaine Daisuke "
Et il est parti en vitesse. Il m'avait beaucoup intrigué ce jour-là, je l'avais trouvé tellement mignon, tellement fragile que je voulais déjà le protéger ...
xXx
Die se rallongea sur le dos, et ferma les yeux. Il était totalement plongé dans ses pensées, dans ses souvenirs ... Il revivait leur histoire une seconde fois ...
xXx
" Le soir où sa vie avait changé, c'était un soir d'automne, je m'en souviens, il pleuvait et j'étais occupé à ... à rien faire ... et puis j'ai entendu frapper à la porte. Une fois, puis deux fois, et les coups ne s'arrêtaient pas .. Je me suis mis à courir pour ouvrir parce qu' à cette allure celui qui frappait allait défoncer ma porte. Et quand j'ai ouvert, j'ai découvert Shinya. Il était vêtu uniquement d'un T-shirt blanc et il était tellement mouillé que je voyais par transparence sa peau blanche, et j'ai été étonné aussi de le voir si maigre. Je ne savais que dire mais je me suis écarté de la porte pour le faire entrer. Dès qu'il a été à l'intérieur il a éclaté en sanglots, s'était mis à hurler des choses que je ne comprenais pas, il gesticulait dans tout les sens. J'ai vu sur ses bras des bleus et à la lumière j'ai remarqué qu'il avait un oeil au beurre noir. 'Mon Dieu son père l'a encore battu'. J'avais tout de suite pensé à ça ... j'avais raison. Je ne savais que faire pour qu'il s'arrête de hurler et qu'il puisse s'expliquer calmement ...
" Oh Shinya calme toi ! C'est bon tu es en sécurité ! Tu peux te calmer, c'est moi, Daisuke ... Shinya ... arrête ... parle doucement je ne comprends pas... s'il te plais "
Mais il ne se calmait pas. Alors je l'ai attrapé par les épaules ,je l'ai collé contre le mur,et je l'ai embrassé ... ça a marché parce qu'il n'a plus fait un geste ... Après ce tendre baiser que j'avais déposé sur ces lèvres, je me suis reculé ...
" Je suis désolé ... je ... c'est la seule solution que j'ai trouvé pour ..."
Mais
Shinya s'était collé à moi, fourrant sa tête
dans mon cou, je sentais sa respiration saccadée ... Je l'ai
pris dans mes bras.
Ce soir-là, c'était un soir d'automne,
il ne faisait pas beau, un temps comme aujourd'hui ... Si ça
se trouve ça fait quatre ans jours pour jours ...
Ne Shin-chan, tu te souviens de ce soir-là ?
Tu n'avais rien dit ... Tu n'avais même pas expliqué pourquoi tu étais venu. Je m'en doutais bien de toute façon. Tu m'avais appelé ' mon ange ' et tu étais simplement allé te coucher dans mon lit. Moi je t'ai regarder dormir. Ton sommeil était très agité cette nuit-là et le matin tu étais reparti en me remerciant. Depuis ce soir-là, tu revenais souvent, on allait dans le parc juste pour être au calme, ou on marchait sans trop savoir où aller ... Tu ne parlais pas souvent, mais un jour tu as tout déballé : tu m'as parlé de ton père qui est alcoolique et qui te frappait, de la mort de ta mère. Tu m'as aussi parlé du collège où tu te sentais rejeté, que tu n'avais pas d'amis... Je ne comprenais pas pourquoi. En peu de temps j'avais appris à te connaître, enfin à l'époque je croyais, mais tu es la personne la plus mystérieuse que je connaisse ... Tes silences, parfois étaient pesants. Je comprenais que tu étais mal, que tu avais besoin de temps et de calme, alors moi aussi je me taisais ...
En six mois le nombre de tes visites n'a fait qu'augmenter. Quand je te demandais pourquoi tu venais si c'était pour ne rien dire tu me répondais
" C'est parce que il n'y qu'avec toi que je me sens bien Daisuke "
Moi aussi je me sentais bien avec toi ...
Et puis un jour, j'ai vu ce que tu trafiquais dans mon dos ... ce cœur, tu n'avais pas pu le cacher assez vite. Et le mien s'était mis à bondir dans ma poitrine, si fort qu'il aurait pu me transpercer. Je pensais le savoir ... non, tu n'aurais pu qu'éprouver de l'amitié pour moi ... en fait je n'en savais rien. Mais le voir gravé dans cet arbre ... Oh Shinya, si tu savais comme je t'aime ... si tu te doutais seulement du combat que j'ai mené pour ne pas te prendre dans mes bras et goûter à nouveau tes lèvres ... Mais non. J'ai encore et toujours refoulé cette envie, et je t'ai lancé un regard exprimant du mieux possible la joie qui débordait de mon cœur, tout mon amour ... et toi, tu as simplement rougi, et tu as baissé la tête, un sourire gêné aux lèvres. Dieux, qu'est ce que tu pouvais être adorable ... Et puis tu t'es levé, et tu m'as demandé si on pouvait partir. Tu te tenais à distance, les mains enfoncées dans tes poches. Tu avais peur que je te sautes dessus ? Tu sais bien que je n'aurais jamais fait ça, je t'aimais et te respectais trop pour cela.
De voir que tu n'éprouvais pas que de l'amitié envers moi n'a fait qu'augmenter mon amour pour toi. J'étais capable d'attendre des années, si il le fallait, pour que tu sois prêt . Mais fallait-il déjà que tu le saches ... J'ai essayé de te le faire comprendre. J'étais de plus en plus tendre avec toi, et profitais de tes moment de tristesse pour te prendre dans mes bras, encore plus fort. Je voyais bien que tu étais gêné ... ça se comprend, tu étais si jeune et si timide ... Je t'en ai dit des mots doux et rassurants mais tu n'étais pas prêt, je le savais ... j'ai attendu et tu venais de plus en plus souvent ...
C'est fou ce que le temps à tes coté est passé vite, ça faisais un an déjà, un an ... et ça n'allait pas s'arrêter là, parce que je sentais que tu étais plus à l'aise. Quelques fois tu répondais timidement à mes mots doux
Une nuit, tu étais venu chez moi .. J'avais entendu le bruit de la clé dans la serrure et je me suis réveillé. Je ne sais pour quelle raison tu étais venu ce soir la, peut-être ton père t'avais encore battu ou peut-être avais-tu une idée en tête ? En tout cas, j'ai fais semblant de dormir … Tu as posé la clé sur la table et je t'ai entendu approcher. Tu t'es assis sur le bord du lit, juste à coté de moi et tu as allumé la lampe de chevet. Ta main a effleuré ma peau, encore hésitante, et puis tu as commencé à me caresser la joue et le cou. Tu étais si doux Shin-chan, je rêvais de ce moment depuis bien longtemps ... J'ai senti ta main s'immobiliser et ta respiration se rapprocher lentement ... tes lèvres se sont posées délicatement sur le miennes. C'était tellement divin que j'en ai oublié de faire semblant de dormir et je t'ai pris dans mes bras.. Blotti contre mon corps, tes bras entourant ma taille, tu t'es mis à pleurer ... Je ne sais pas pourquoi tu as pleuré alors que c'était un moment que l'on attendait depuis longtemps tous les deux ... c'était peut-être pour ça. Je t'ai couvert de baisers pour te consoler et tu as murmuré ' aishiteru' dans mon oreille avant de t'endormir dans mes bras ...
Cette nuit-là, je t'ai regardé dormir. Ton sommeil paisible, ta respiration lente et régulière, tes bras toujours autour de ma taille. C'est toi, l'Ange. Mon Ange. Tu as craqué. J'ai pleuré de joie, silencieusement, sans troubler le calme de la nuit. Je crois que j'ai du m'endormir, parce que je ne t'ai pas vu partir. C'était peut-être le soleil qui m'avait réveillé. J'étais seul, mais peu importe. Je savais que tu reviendrais.
6 mois ont passé, rapidement. Acteurs de cet amour interdit, on se voyait en secret, tu venais toujours à l'insu de ton père. Tu fuguais souvent, mais il suffisait que je te serre dans mes bras pour que tes peurs disparaissent. Les ecchymoses sur tes bras étaient toujours là, mais je contenais ma fureur, mon envie de tuer celui qui te faisait du mal, pour toi. Pour qu'avec moi, tu penses à autre chose qu'à l'enfer que tu vivais, avant. Mais il arrivait parfois que tes pleurs soient intarissables. Et tu parlais, de toi, de ton enfance, de la mort de ta mère, de ton père, du collège, des autres … toujours des mêmes sujets, en entrant de plus en plus dans les détails. J'aurais voulu te sortir de tout ça. Mais au moins, tu n'étais plus seul. Tu avais un ange gardien.
Il s'est passé un moment où tu n'es plus venu. Je t'ai appelé, tu ne répondais pas. Je suis allé te guetter à la sortie du collège, j'ai même appelé les hôpitaux, aucune trace de toi. J'avais souvent pensé à aller chez toi, je n'osais pas. De peur qu'il sache. De peur de ne pas pouvoir contenir ma haine. De quoi j'aurais eu l'air si je m'étais retrouvé en taule ? Tu aurais de nouveau été seul …Alors je suis resté chez moi, à t'attendre. Et la même chose s'est reproduite. L'automne. La pluie. Des coups frappés à ma porte. Je savais déjà que c'était toi. Je savais que j'allais encore devoir passer la nuit à te rassurer, te réconforter. Mais je ne me doutais pas de l'état dans lequel j'allais te trouver. Cette fois ci, ce n'était pas quelques ecchymoses. Juste avant que tu te jettes dans mes bras j'ai eu le temps d'apercevoir ta lèvres ouverte et le sang sur ton visage. Si je te serrais un peu trop fort, tu gémissais de douleur. Alors que tu t'étouffais avec tes larmes, tu m'as supplié de te garder, de ne pas le prévenir. Tu t'accrochais à moi comme quelqu'un qui se noie à une planche. Je t'ai laissé pleurer, crier, me frapper autant que tu voulais. Il fallait bien qu'elle arrive un jour, cette crise de nerfs. Je te regardais, impuissant, désemparé. Et puis tu t'es calmé. Tu m'as demandé pardon, je n'ai rien dis et je t'ai conduit dans ma chambre. Tu étais trempé. J'ai apporté un yukata, et la trousse de secours. Tu ne gémissais plus, tu te contentais de me fixer, pendant que je nettoyais les plaies au visage, aux bras, au dos, en serrant les dents à chaque nouvelle marque. Je crois qu'après, tu m'as remercié, je t'ai embrassé, couvert de baisers, et encore une fois, rassuré. Je m'en voulais, de n'avoir pu te protéger comme je l'avais promis ... Plus jamais. Plus jamais il ne te touchera, Shinya ... et après ? Je l'ai bercé, comme un petit enfant, jusqu'à ce qu'il s'endorme, apaisé ...
Le rêve n'était pas terminé …
Juste un murmure …
"Tu ne dors pas, Daisuke ?"
Ma main s'était faite caressante sur sa joue. De l'autre, j'ai allumé la lampe de chevet.
"Je te regardais dormir …"
Et il y avait toujours ces larmes dans tes yeux …des larmes de quoi, je n'en savais rien. Ton expression est restée indéchiffrable." Daisuke …"
J'ai
senti ses bras glisser de mon dos jusqu'à entourer mon cou
et m'attirer à lui.
Yeux
dans les yeux. C'était la première fois que tu
réclamais.
" Kisu shite …"
Une simple demande, si suppliante, où pointait quand même l'envie, et qui m'a retourné corps et âme.
" Fais moi l'amour, onegai …"
Il n'avait que 15 ans et demi.
" Shinya …"
Un doigt sur mes lèvres. Son souffle chaud sur ma peau.
" Chut … Peu importe si tu me fais mal … je te veux."
Pour toute réponse, je l'ai embrassé, lui promettant par ce baiser autant de douceur, de chaleur et d'amour que possible. J'essayais de masquer mon inquiétude par un sourire. Il a du le sentir mais il n'a rien dit. Est-ce que le désespoir peut pousser une personne à s'offrir ? Sans doute … c'est bien ce qu'il a fait ce soir là. Il avait besoin de consolation et moi de lui.
Je savais qu'il avait peur, au fond. Mais au moins, il avait confiance en moi. Et il le voulait.
Toutes ces nuits passées à le contempler, à soigner les plaies de son corps et de son cœur, toutes ces heures passées avec lui, à refouler mon amour, au début, puis mon désir, ensuite. Toutes ces précautions pour ne pas le brusquer, pour gagner sa confiance et son amour. On pourrait penser que cette demande était la plus belle des récompenses, après tous ces sacrifices. Mais maintenant que je l'avais, lui, je ne voulais pas tout gâcher. J'avais peur de me laisser emporter trop loin par mon désir. Ce n'était pas ma première fois. A lui, si. Alors même s'il m'avait assuré que peu lui importait si je lui faisais trop mal …
Je m'en souviens comme si c'était hier.
Toi sous moi, tu étais magnifique. Si frêle
que je pouvais suivre la courbe de tes os avec mon doigt … si lisse
… ces foutues ecchymoses ne troublaient pas ta beauté. Si
pur, si beau … un ange. C'est comme ça que je te voyais.
Les minutes passaient, les baisers s'approfondissaient, les
caresses plus prononcées, plus précises … Mes
vêtements et le yukata se rejoignaient sur le sol en un doux
froissement de tissu. Tu m'avais demandé d'éteindre
la lumière. Tu ne voulais sûrement pas que je te vois
entièrement nu. Peu importe. Je pouvais te sentir contre moi,
je pouvais t'entendre. Ton érection naissante et ton
gémissement de douleur quand je me suis introduit en toi. Tu
m'as aussitôt adressé ton plus beau sourire, pour nous
rassurer, tous les deux. Le temps que tu t'habitues à ma
présence, et j'ai commencé à me mouvoir en
toi.
Toi sous moi, ça a été
merveilleux. Tes bras enserraient mon cou, ta tête penchait
inconsciemment vers l'arrière, ta bouche entrouverte
laissait échapper des gémissements qui sonnaient comme
la plus belle des musiques à mes oreilles. Le plaisir et la
douleur se sont rejoints pour qu'ensemble on atteigne le 7e
ciel.
Il n'y a que dans les rêves que tout est merveilleux, ne ? Je vivais un rêve éveillé, lorsque tu étais près de moi. Pour plonger progressivement vers l'enfer. Douceur glacée. Je n'avais le droit que de te goûter ? Je ne te croyais pas d'une telle cruauté … Shinya … Qu'est-ce que je t'ai fait pour mériter ça ? Qui est cet autre auquel tu t'offres ? Si jamais il te fait souffrir, toi aussi …
xXx
Les sakura étaient en fleurs
Souviens toi de nous, marchant main dans la main
Sous cette pluie de pétales roses et blanches
« Regarde Die … nous sommes aussi légers que ces pétales
Regarde les s'envoler au souffle du vent …
Elles sont libres …
Et si notre amour fane un jour, il ne disparaîtra jamais
Comme les fleurs, il renaîtra à chaque printemps … »
xXx
A suivre ...
