Soum77 : Merci, je suis content que tu trouves le prologue et le résumé aussi plaisant, et que tu ais le sentiment que les personnages correspondent bien à leur caractère d'origine. C'est ma première fanfiction, et je trouve ça finalement assez difficile, de jongler entre les caractères d'origine, et l'expérience acquise avec les années par chaque personnage, donc je ne promets pas que ce sera forcément aussi bien retranscrit tout le temps, mais je vais faire le nécessaire.

Je vais essayé de sortir un chapitre par semaine. Exceptionnellement, il y en a deux cette fois, parce que... Ben un prologue, ça e compte pas vraiment xD.

Chapitre I : Garder son sang froid.

Le lundi suivant, Drago se réveilla avec les premiers rayons du soleil. Il restait moins d'une demi-journée avant son départ pour Londres, mais la plupart des préparatifs étaient terminés. Les congés étaient pris, la valise était prête, il ne restait plus que sa propre personne à apprêter.

Durant de longues années, Drago n'avait éprouvé que du dégoût pour Granger, mais son ascension au sein du Ministère l'avait détrompé. Bien entendu, il restait toujours cette pointe de mépris, mais des années de bourrage de crâne au sujet des « Sang-de-Bourbe », des « Sang-Mêlés » et autres idioties ne pouvaient pas disparaître sous l'égide d'une longue mais simple introspection. Le Seigneur Des Ténèbres avait gravé sa chair. Son père, lui, s'était chargé de son âme, en y inscrivant des principes rétrogrades que le temps, par bonheur, avait usé.

Malgré ce réflexe de méfiance envers Granger, il n'était pas question de faire une mauvaise impression à la nouvelle ministre, surtout s'il souhaitait obtenir des réponses sur cette singulière invitation. Il rangea précieusement son pyjama, à côté de sa robe de guérisseur, puis il retira de son dressing un magnifique uniforme bleu nuit. C'était le costume qu'il avait reçu lors de son entrée dans l'Ordre de La Médecine Magique, une sorte de confrérie auxquels tous les membres du corps médicale magique français appartenaient, par tradition, depuis les directeurs d'hôpitaux, jusqu'aux infirmières et aides soignantes.

Tous les uniformes de l'Ordre était fait du même tissu noble et bleu. Les distinctions ne devaient apparaître que sur une élégante cape d'épaule de style médiévale qui, pour les médicomages, était toujours blanche, et pour les spécialistes des sortilèges comme Malefoy, était agrémentée d'un cerisier stylisé dont les motifs enchantés, évoluaient avec les saisons. En ce début de printemps, la broderie s'habillait toujours d'une pluie de pétales.

C'était une des choses que Drago appréciait le plus en France ; les sorciers, et même les moldus, savaient être chics et élégants. Si son pays natal lui manquait, il devait bien le dire : En Angleterre, l'offre vestimentaire était au mieux discutable. A contrario, tous les ans, sur La Place Cachée, où il vivait, les plus grandes enseignes de qui fabriquaient des vêtements magiques, organisaient leurs défilés, et Drago mettait un point d'honneur à ne jamais rater aucun d'entre-eux.

Après avoir passer un coup de peigne dans ses cheveux mi-longs, il ferma sa malle et rangea sa baguette dans le pochon que cachait sa cape.

-Zoé, appela t-il soudain en s'éclaircissant la gorge, Zoé !

Une petite salamandre noire aux tâches iridescentes glissa alors la tête sous la porte de la chambre en fixant Drago.

-Nous partons dans cinq minutes, tu veux faire le voyage dans ton vivarium, ou avec moi ?

Elle fit un bruit étrange puis fonça vers Drago, pour ensuite escalader le costume jusqu'à l'épaulière.

-Tu es trop affective pour être un reptile, jeune fille.

La salamandre poussa un grognement, puis se cambra, et cracha une flammèche jaune vers le miroir.

-Très bien, je ne dirais plus rien.

Il ferma finalement la porte de son appartement, avant de déposer son trousseau chez sa logeuse puis il rejoignit le Ministère des Affaires Magiques, dans le sixième arrondissement parisien. Il attendit une petite demi-heure à l'accueil jusqu'à ce qu'une sorcière à peine majeur l'appelle pour lui indiquer le portoloin qu'il devait prendre.

La sensation fut aussi grisante que dérangeante, et la pauvre Zoé, s'accrocha de toutes ses forces à l'épaule de son maître, jusqu'à ce que les pieds de celui-ci touchent enfin un semblant de sol. Drago vérifia qu'elle allait bien. Lorsqu'elle cracha de nouveau une flammèche, verte cette fois, il eut sa réponse et la glissa, au chaud, dans sa poche.

Devant lui, attendait le frère Weasley qui lui avait écrit. Ce type était aussi blanc qu'un linge propre, et sa tentative pour être élégant ressemblait à une mauvaise parodie. Le costume était à carreaux, la chemise à rayures, et la cravate à fleurs. Le garçon en face de lui était surtout terriblement grand, si bien que Drago repensa à sa logeuse, elle qui avait l'art des petits noms. Elle l'aurait prénommé Grande Tige, ou Grand Dadet. Oui, l'Angleterre lui avait manquait, mais la profusion de Weasley, beaucoup moins.

-Bonjour Monsieur Malefoy, je suis Perceval Weasley.

-Je sais, répondit l'héritier, qui espérait que cette rencontre ne s'éterniserait pas. Où est mon escorte ?

-Ils sont en train de prendre leurs dispositions au bureau des Aurors. Votre rendez-vous avec la Ministre aura lieu dans une demi-heure. En attendant, j'ai le plaisir de vous annoncer que nous sommes en mesure de vous rendre vos titres dès aujourd'hui. Malheureusement concernant votre Manoir, nous sommes en retard. Vous avez quartier libre jusqu'à votre rendez-vous mais je dois vous accompagner en attendant les Aurors chargés de votre protection.

Malefoy hésita un instant. Il avait de nombreuses choses à faire, mais certainement pas sous la surveillance d'un Weasley.

-Pourquoi ne pas prendre une tasse de thé ? Proposa soudain la Grande Tige. Vous pourriez me raconter votre séjour en France.

-Mon exil, rectifia Drago, tentant de mettre mal à l'aise Weasley Grand Format pour le faire taire. Allons donc attendre devant le bureau de la Ministre.

Alors qu'ils prenaient la route du cabinet ministériel, Drago observa les nombreux changements que les différents étages avaient subis. La Fontaine de la Fraternité Magique qui, autrefois, glorifiait les sorciers contre les elfes, les centaures et les gobelins avait, par exemple, disparue. La nouvelle fontaine, était un monument en argent représentant les quatre races formant un cercle dos à dos et main dans la main. Au centre, derrière eux, un immense dragon d'or crachait des torrents d'une eau cristalline qui inondaient les pieds des autres protagonistes.

-Pourquoi l'ancienne statue n'a pas était réinstallée ? Demanda Drago, mécontent de ce changement, surtout lorsqu'il nota que l'elfe lui était étrangement familier.

-La Ministre lors de sa nomination à l'Ordre de Merlin a menacé de refuser la décoration si la statue n'était pas modifiée. Nous sortions de la guerre, les héros avaient un poids politique non-négligeable, c'est comme ça que la plupart des lois sur les elfes de maison sont passées notamment.

-Et Potter ? Demanda finalement le rival de ce dernier, étonné que La Grande Tige ne dresse pas déjà des couronnes à sa gloire.

-C'est un bon Auror, il ne sera jamais rien de plus, malheureusement. Il est trop tête brûlée pour ça.

C'est à cet instant que Drago compris que Perceval Weasley était sans doute plus grand que son cadet cracheur de limasse, mais également plus idiot. Il était évident que Potter aurait reçu de l'avancement de n'importe quel ministre, tête brûlée ou pas. Seulement, c'était Granger, et elle savait qu'une promotion de son meilleur ami aurait fait pleuvoir les accusations de népotisme. Ce type n'entendait décidément rien au nid de serpent que constituer la politique. C'était un administratif, rien de plus.

Ils arrivèrent avec dix minutes d'avance devant le bureau de la Ministre, et Drago toujours silencieux, Percy décida de faire de même. Le Serpentard en fut ravi. Lorsque la porte s'ouvrit, le jeune homme découvrit une Hermione Granger élégante et stricte dans un élégant tailleur pourpre

-Malefoy, dit-elle, avec un sourire étrangement sincère. Merci Percy, je vais prendre la suite.

-Granger, répondit simplement Malefoy d'une voix égale.

-Tu n'as pas attendu trop longtemps, j'espère ? Dit-elle en l'invitant à s'installer.

-Le temps s'allonge terriblement quand on me refile le Weasley le plus idiot de toute la fratrie en guise d'escorte.

-Il est compétent, répondit froidement la Ministre, comme si c'était une explication valable. Mais je suis heureux de voir que Ronald remonte dans ton estime, ajouta t-elle vicieusement.

Drago esquissa un sourire. Quelques secondes à peine, et ils replongeaient, tous deux, dans les enfantillages.

-Je ne suis pas venu pour jouer au plus malin, répondit le blond pour cacher ce moment de douce nostalgie. Je veux savoir pourquoi je suis ici, la vraie raison.

Soudain, quelqu'un toqua à la porte, et Blaise Zabini, un ancien camarade de sa maison se glissa sans la moindre gêne dans le bureau.

-Tu es encore en retard, nota Granger.

-Désolé, j'étais avec Londubat, dit-il en s'asseyant à côté de Drago. Salut le revenant !

-Blaise, qu'est ce que tu fais là ?

-Je suis le partenaire de crime de notre cher Ministre, c'est en partie à moi que tu dois ton retour. Je viens d'entendre que tu voulais savoir le pourquoi du comment. Alors voilà, nous voudrions deux choses de ta part, ton expertise sur l'affaire de la baguette volée, mais également ton soutien politique.

-Mon soutien, c'est une blague ? Demanda le blond.

-Non, repris Granger. La situation politique est précaire, j'ai avec mois les forces populaires du pays, mais les finances, c'est une autre histoire. Les vieilles familles me considèrent comme une parvenue, et une révolutionnaire qui veut détruire leurs traditions.

-C'est le cas, nota Drago, en repensant à la fontaine du hall.

-Ce n'est pas le sujet coupa t-elle. Nous t'offrons de récupérer tes terres, tes titres et une partie de ta fortune. Le nom des Malefoy n'attire pas la sympathie chez ceux qui ont le plus souffert des dernières guerres, mais chez les familles de sang purs, c'est une autre histoire. Elles ne tiennent que par leur unité, nous voulons que tu brises celle-ci au moins assez longtemps pour que notre petit projet soit voté.

-C'est quoi, le « petit projet » en question ? Cracha presque Malefoy.

-Un nouveau service pour aider les moldus avec des enfants sorciers à se familiariser avec notre culture.

-Que tu essayes allégrement de détruire, ajouta Malefoy, agacé. Il était encore une fois prise au piège par son nom et les actes passés de son père.

-Tu acceptes ou pas ? Demanda Blaise.

-Je ne peux pas répondre pour l'instant. J'ai besoin d'un temps de réflexion, pour savoir si les conditions me conviennent. Il faudra peut-être en négocier d'autres d'ici là.

-Nous te laissons une semaine pour faire une contre proposition, après cela notre offre sera caduque, et nous procéderons de manière plus traditionnelle, fit Granger.

La manœuvre était habile, pensa intérieurement Drago. L'Ultimatum n'avait qu'une fonction, lui mettre la pression, et lui donner le sentiment qu'en dernier lieu, c'était Granger qui avait le pouvoir.

-A présent concernant l'affaire de la baguette de Sureau, il faut en être propriétaire pour que la baguette révèle sa véritable puissance, indiqua la Ministre. C'était le point faible de Voldemort, la baguette était à Harry. Le voleur tentera probablement de s'en prendre à lui.

-Vous m'avez fait venir pour protéger Potter ?

-Harry est parfaitement capable de se protéger, en revanche s'il reçoit un sort, il faut que quelqu'un soit capable de le soigner, et tu es l'un des meilleurs dans ce domaine.

-Drago, fit Zabini. Nous ne pouvons pas nous permettre de le perdre.

Hermione fronça les sourcils, en fixant Blaise. Elle n'aimait pas chez lui, cette propension à considérer Harry comme un outil politique.

-J'aimerai aussi que tu participes activement à l'enquête, ajouta Hermione. Harry craint que quelqu'un ne cherche à faire revenir Voldemort et...

Drago n'écouta pas la suite, le nom du Seigneur Des Ténèbres provoquait toujours chez lui, les mêmes sensations. Il commençait à trembler, tandis que sa cervelle était inondée du rire cruelle de sa tante et des larmes de sa mère. Les hurlements des prisonniers, les lueurs vertes des sortilèges de mort qu'Il lançait à des êtres agonisants, les humiliations, les réunions, les flammes de la Salle sur Demande. Il en avait la nausée.

Il essayait discrètement de juguler son angoisse et sa respiration difficile, quand Zoé s'échappa soudain de sa poche. Elle grimpa rapidement sur l'épaule du garçon, puis elle lécha sa joue avec la tendresse dont seuls les animaux sont capables. C'était pour cela qu'il avait adopté une salamandre-étincelle, leur venin, en petite quantité, avait des vertus apaisantes pour l'esprit. Drago retrouva son calme, sous le regard inquiet de Blaise comme Granger.

-Désolé, tenta t-il de se reprendre. J'ai besoin de repos. J'ai du faire des heures supplémentaires pour qu'on m'autorise à prendre des congés et Zoé n'aime pas me voir dans cet état.

-Ce n'est pas grave, nous avions fini. Tu peux rejoindre ton appartement, c'est une planque des Aurors en territoire moldu, nous essayons de rester discret. Blaise, si tu veux bien l'accompagner.

-Je vais transplaner là-bas avec toi, déclara le conseiller en tendant son bras. Drago salua vaguement Hermione, et après avoir replacer Zoé dans sa poche, saisit le bras de son ancien camarade avant de disparaître.

Drago s'effondra sur le lit à peine quelques secondes après avoir atteint la chambre. Zoé quitta la poche du manteau pour explorer l'appartement, et Blaise fixa son ancien ami.

-Tu n'as pas l'air d'aller bien, Drago, lui dit-il.

-Je ne suis pas sur que c'était une bonne idée de revenir. Je pensais que les choses changeraient avec le temps, mais non, c'est toujours là.

-De quoi tu parles ?

-Vas t'en Blaise, j'ai besoin d'être seul.