Mily : J'ai du mal à voir mes propres fautes, mais je suis quand même retourné sur les anciens chapitres pour corriger ce que j'avais raté. J'espère que tu arriveras à faire fi de mon niveau déplorable en orthographe.
N'hésitez pas à lâcher des reviews sur ce que vous aimez ou pas pour que j'adapte un peu l'histoire si c'est possible :).
Chapitre II : Ce que nous étions...
Depuis sa naissance, on avait donné bien des surnoms à Harry Potter. "Le Survivant", "L'Elu", ou encore "Le Sauveur". Mais lorsqu'il passait les portes du bureau des Aurors, chaque matin, il redevenait "Harry, juste Harry". Ici, tout le monde avait vaincu ou au moins combattu des mages noirs, et Harry ne se différenciait que par le degré de malfaisance de l'ennemi qu'il avait vaincu.
Si son choix de s'engager dans la voie des chasseurs de mages, avait été guidé par la fatalité et le destin, c'était bien le fait de ne pas être "Le garçon qui a survécu", parmi ses collègues, qui l'avait fait rester si longtemps chez les Aurors. Le fait d'avoir son meilleur ami comme équipier avait également aidé.
Malheureusement, le temps et l'expérience avait eut raison de tout cela. Harry l'avait appris trop tard, mais le combat contre Voldemort n'aurait, en réalité, pas de véritable fin. Tom Jedusor était bien mort, au début du mois de mai de l'année 1997, mais ses idées nauséabondes, elles, avaient survécu.
Ron aimait à décrire le Lord Noir comme un psychopathe, mais Harry et Hermione avaient compris, que c'était une réponse trop simple. Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcé-le-nom n'était pas qu'un monstre, ou un malade, c'était également, peut-être même avant tout, un leader politique dont les opinions avaient séduit de nombreux sorciers, comme la famille Malefoy, mais également d'autres qui avaient soutenu l'action de Voldemort par le silence ou la dénonciation anonyme. C'était cela que Harry voulait continué de combattre, c'était pour cela qu'il avait accepté d'être le jouet politique de Zabini, lui-même au service d'Hermione.
Ce constat amer s'ajoutait à celui que même au sein des mages noirs, Tom Jedusor faisait figure d'exception. Les adeptes de la magie obscure étaient pour la plupart, aussi discrets que possible. Ils tuaient régulièrement, ils blessaient souvent, mais ils n'empoisonnaient pas la société toute entière, ils ne cherchaient pas à exterminer une partie de la population, ils n'avaient pas de partisans. Ce bilan avait fait perdre le goût du métier à Harry, qui était désormais conscient que certains mots pouvaient être plus dangereux qu'un tueur solitaire. Il avait longtemps cherché comment combattre les principes de pureté du sang, de violence et de mort qui avait justifié les massacres du Lord Noir. Au détour d'une énième séance de thérapie avec sa guérisseuse, Mlle Copper, il avait trouvé la solution : l'éducation et l'enseignement.
Pourtant malgré l'ennui que constituait désormais, à ses yeux, le métier d'Auror, Harry avait été, ce jour-là, particulièrement attentif aux indications de son supérieur Robards. Outre que les ordres venaient directement du bureau d'Hermione, il était convaincu que la moindre faille dans la sécurité de Malefoy suffirait à celui-ci pour provoquer un esclandre et remettre en doute ses capacités d'Auror, et également la politique d'Hermione. Il était hors de question de faire un tel plaisir à cette fouine.
Harry appréhendait ces retrouvailles avec son ancien ennemi. La lettre que le ministère avait reçu n'indiquait guère de changement, mais le fait que Malefoy soit médecin était pour le moins surprenant. Bien entendu, cela pouvait également être un leurre, pour être bien vu. On ne savait jamais vraiment avec ce petit serpent, il ne se révélait vraiment que lorsqu'il était à bout de nerf, et Harry ne l'avait vu dans cet état que de rares fois, et cela provoquait toujours des sentiments confus de colère et de peine quand il y repensait.
Robards acheva son interminable briefing en résumant la mission de Harry et Ron à une discrétion absolue concernant Malefoy et son retour. L'affaire de la Baguette de Sureau commencerait aux abords de Poudlard, sur les lieux du crime. Les délégués du ministère et les quelques Aurors présents juste après le vol n'avaient rien découvert, mais l'expertise de Malefoy en magie noire pourrait « être un plus », comme l'avait dit le supérieur de Harry. A la sortie du bureau, Harry relisait ses notes quand quelqu'un se glissa derrière lui comme une anguille.
-Zabini, souffla l'Auror, sans le moindre mouvement, en continuant de décrypter les mots qu'il avait gribouillé durant la réunion.
-Harry, je suis désolé mais tu vas devoir t'occuper de la protection de Malefoy tout seul pour ce soir.
-Tu commences déjà à me faire des coups dans le dos alors qu'il est là depuis une heure.
-Mais non ! Hermione est invitée à une réception pour les cinq ans du Syndicat des Elfes de Maisons, et elle ne peut pas y aller sans son cavalier.
Ron s'approcha avec intérêt, en entendant les mots « Hermione » et « cavalier ».
-Une invitation du Syndicat des Elfes, c'est super ! Dit-il avec un immense sourire.
-Je croyais que tu n'aimais pas ces réceptions mondaines ? Demanda Harry, circonspect.
-Les Elfes sont incapables de faire dans la modération, il y a toujours une somme astronomique de nourriture sur les tables, intervint Blaise un sourire narquois sur les lèvres.
-Je comprends mieux, tu me lâches pour des chouquettes.
-Pas que ! répondit le roux.
-Harry, il faut aussi que tu saches, ajouta Zabini, Malefoy avait l'air suspect à la fin de notre réunion. Quelque chose ne va pas et il ne veut pas me dire de quoi il retourne, donc si tu pouvais faire ta petite enquête pendant que vous cherchez le voleur de baguette.
-Tu veux te servir de ça pour faire pression sur lui, n'est ce pas ?
-Non, Hermione ne veut pas faire ça.
Le jeune conseiller avait dit cela avec une mine boudeuse.
-Mais tu vas le faire quand même. C'est ce que tu fais toujours, tu fais ce que ni elle, ni moi, ne ferions, même si c'est nécessaire. Ensuite, elle hurle pendant deux jours, et le troisième elle te remercie pour ne pas avoir eut à ce salir les mains et la conscience.
-Oh non ! Lâcha Ron, inquiet. La dernière fois que tu as fait ça, j'en ai pris plein la tête. C'est sur moi qu'elle se défoule quand tu n'es pas là, Blaise !
-Je ne le ferais que si c'est nécessaire, et si j'ai les informations. Donc Harry, c'est à toi de choisir, cette fois.
-Si Malefoy est plus difficile que les dernières fois que nous nous sommes croisés, alors j'y réfléchirai.
-Tu peux le rejoindre dès maintenant, il est dans l'appartement de Bishop's Street. Les protections sont actives au cas où quelqu'un l'aurait reconnu au ministère, donc tu ne pourras pas transplaner à l'intérieur.
-Très bien, Neuville nous servira d'agent de liaison, donc si Hermione veut suivre l'enquête...
Après quelques considérations administratives, Ron et Blaise rejoignirent ensemble le bureau d'Hermione pour préparer la soirée. De son côté, Harry retourna dans son bureau pour prendre son badge avant de transplaner devant l'appartement où Malefoy était hébergé.
En passant la porte blanche, il trouva une salle de vie aux teintes blanches et rouges particulièrement modernes. Cela ressemblait d'avantage à un magazine d'ameublement moldu, qu'à la planque d'une équipe de sorcier. Il s'attendait à voir Malefoy devant lui, mais il n'était pas là. L'appartement était silencieux, Malefoy était-il parti ?
Soudain quelque chose appuya sur la base de son dos, juste entre ses deux reins. Une baguette.
-Les mains en évidence. Qui êtes-vous ? Fit Drago, d'une voix traînante et méfiante, trop proche de l'oreille d'Harry au goût de celui-ci. Les souvenirs revinrent immédiatement, et une vive colère s'empara du Survivant presque aussi rapidement. Il était incapable d'être cohérent et raisonnable avec ce crétin.
-Tu n'es pas très physionomiste Malefoy, persifla Harry, trop heureux d'ouvrir les hostilités.
Drago prit conscience que cette silhouette longiligne et sculptée appartenait à son ancien rival. Il se sentait idiot, il s'attendait à retrouver le même gamin de dix-sept ans qu'il avait quitté. L'homme en face de lui était fort, et il émanait de lui une assurance que le jeune Harry Potter n'avait jamais eut.
Lorsqu'il baissa sa baguette, Potter se retourna avec une incroyable rapidité et cette fois-ci ce fut Malefoy qui se retrouva avec une baguette pointée contre son menton.
-Ne refait jamais ça, murmura Potter. Malefoy fixa ses yeux verts brillants de colère. Mais derrière la colère, il y avait de la fatigue, de l'usure. On lisait toujours en lui comme dans un livre ouvert, ça au moins ça n'avait pas changé.
-Pourquoi ? Répondit-il avec un sourire narquois. Toi comme moi, on ne sait pas faire autrement !
Harry rangea sa baguette, et Malefoy en profita pour examiner celui-ci en détail. Si son corps était celui d'un homme, côté vestimentaire Potter n'avait guère changé depuis son adolescence. Il avait toujours des lunettes, mais ce n'était plus des cul-de-bouteille bon marché, mais une monture discrète. En revanche, pour les vêtements, il n'y avait rien à faire. C'était toujours les mêmes jeans usés, toujours les mêmes pulls trop larges.
Pourtant, en dehors de ses lunettes, une chose avait changé chez son ennemi : sa baguette. Drago connaissait le morceau de bois par cœur, une trentaine de centimètre en houx, pour y avoir fait face de nombreuses fois. La nouvelle baguette était plus longue d'une dizaine de centimètre et en if. Par coquetterie, Potter semblait même avoir sculpté un vif d'or sur l'extrémité arrière du manche.
-Je ne suis pas là pour mon plaisir, Malefoy. On m'assigne cette mission contre mon gré, parce que tu en as fait la demande mais je sais pourquoi tu l'as fais, et je n'ai pas l'intention de te servir de faire valoir.
-Tu ne vaux pas assez à mes yeux pour être utiliser ainsi, Potter. Tu as des compétences martiales, c'est tout ce dont j'ai besoin. Arrête de prétendre que ton minuscule cerveau peut me comprendre. Une fois que j'aurai expédier les affaires de ma famille, je retournerais à ma vie tranquille, à Paris. Si tu crois que je suis heureux d'être là et avec toi en plus !
Le cerveau d'Harry s'arrêta brutalement. Ce n'était pas un retour définitif ? Malefoy n'était que de passage. Il ignorait pourquoi, mais cela ne lui plaisait pas. Il n'aimait pas ne pas savoir, et particulièrement quand Malefoy était dans le coup, et à cet instant il était particulièrement agacé.
- Ce n'est pas un retour définitif ? Demanda Harry.
-Pourquoi tu as peur de ne plus me revoir ? Je suis ici simplement pour laver mon nom, et vendre le manoir. Je ne vais pas rester dans un pays ou tout le monde me déteste, Potter.
-Tu fuis toujours, hein, lâcha Harry d'une voix blanche.
"Aguamenti !" cria le blond. Il avait sorti sa baguette si rapidement que Harry n'avait pas eut le temps de réagir. Harry fut projeter de l'autre côté de la pièce par le puissant torrent d'eau qui s'échappait de la baguette de son rival.
-Ne commence pas à me faire la leçon, Potter, fit Drago d'une voix glacée et vide. Puis il posa son talon sur le pull d'Harry, le dominant de toute sa hauteur. C'est trop facile d'être du bon côté et de me faire des reproches.
Après cela, Malefoy retourna dans la chambre et ferma la porte si violemment que cela résonna dans tout l'appartement.
Harry resta là, contre le mur du salon. Il ne savait pas pourquoi il avait dit ça. Que Malefoy retourne en France n'avait aucun importance tout comme le fait que ce soit un lâche. Il avait dit ça sans réfléchir, mais pour sa défense la réaction de Malefoy était complètement disproportionnée pour une remarque certes piquante mais anodine aux vues de leur histoire...
A cette pensée, la réalité frappa Harry. Les années venaient de s'écouler, et de celui qu'il lui faisait face, il ne savait plus rien. L'ancien Malefoy n'était pas aussi colérique, l'ancien Malefoy aurait cherché à reprendre le Ministère à Hermione et ses alliés par des stratagèmes vicieux. Cet homme avait peut-être les trais fins de Drago Malefoy, mais dans ses yeux gris comme l'orage, une tristesse nouvelle et profonde s'était révélée à Harry.
