Brigitte26 : Je crois que notre beau blond à effectivement l'intention de profiter de la situation. Finalement, il a peut-être pas tellement changé, sur ça au moins. :p

Chapitre VI : Le Guérisseur.

(Il est conseillé d'avoir vu Les Animaux Fantastiques pour ce chapitre)

Par instinct ou parce que c'était l'un des endroits les plus éloignés de l'infirmerie, Harry avait fuit jusqu'au pied de l'escalier de la tour de Gryffondor. Il n'arrêta de courir que lorsqu'il croisa deux élèves qui chuchotèrent après l'avoir visiblement reconnu.

Il se retira dans l'alcôve la plus proche pour être absolument seul et faire le point sur les événements. Il loua Merlin que rien de tout cela n'arrive hors des heures de cours, lorsque les couloirs étaient bondés, puis repensa à ce qui venait de ce produire. Harry et Drago avaient été rivaux, et souvent ennemis, ils ne pouvaient pas... Il devait y avoir quelque part, un code d'honneur ou de bonne conduite entre ennemis que cette ordure de Serpentard venait d'enfreindre.

Harry pausa ses mains sur ses lèvres encore rougi par le baiser. Malefoy ne reculait, décidément, devant rien, pour lui nuire. Le plus affreux, constata Harry, c'est que son corps aurait voulu continuer, alors que son cerveau répugnait ne serait-ce qu'à ce souvenir de cet instant. C'était gênant, honteux, et excitant à la fois. Harry avaient les joues rouges et échaudées alors qu'il essayait de rationaliser ce dérapage. Ce n'était rien de plus que ça, il en était certain : un dérapage.

Harry décida qu'il devait oublié ce baiser, c'était une erreur de plus dans sa vie. C'était purement physique, fugace et c'était avec Malefoy. C'était négligeable s'il comparait à sa tentative de relation avec Cho, ou son couple avec Ginny, celles-ci avaient été des erreurs monumentales.

En rejoignant le village alors que l'après-midi prenait fin, le brun ce fit la promesse que jamais personne ne connaîtrait ce secret honteux, pas même Hermione, et surtout par Ron dont les réactions étaient parfois aussi volcaniques qu'inattendues. Sur la route vers Pré-Au-Lard, Harry aperçu une immense silhouette qu'il reconnu immédiatement.

-Hagrid ! Appela t-il.

Le demi-géant ne répondit pas, il s'affairait à tirer quelque chose de lourd et de massif, derrière lui. Harry découvrit en s'approchant qu'il s'agissait d'un immense oiseau dont les plumes blanches et dorées peignaient une noblesse encore plus grande que celle des hippogriffes. Malgré sa beauté, la créature semblait malade, elle se débattait vaguement, les yeux clos, et elles crachotaient par moment une bile noirâtre.

-Hagrid, qu'est ce que c'est ?

-Bonjour Harry, dit-il en soufflant. C'est un Oiseau-Tonnerre, je l'ai trouvé enchaîné dans la forêt pendant que je cherchais des Sombrals qui n'étaient plus dans leur enclos. Il était dans cet état. Malheureusement, je ne sais pas de quoi il souffre.

Harry brandit sa baguette, et lâcha un « Expecto Patronum » qui libéra un cerf blanc qui s'enfuit en cavalant à une vitesse incroyable en direction de l'école de magie. Après cela, il aida son ami à tirer la créature, conscient qu'une bête de cette taille était probablement insensible à la plupart des sortilèges de lévitation.

Le cervidé translucide traversa le mur près de la couchette de Drago celui-ci, surpris, pensa une seconde que c'était un fantôme avant de reconnaître sa vraie nature. Il n'avait jamais vu la forme du Patronus de Potter avant ce jour-là, mais lorsqu'il entendit la voix légèrement déformée de celui-ci à travers la bête, il n'eut aucun doute sur le propriétaire du cerf.

-Hagrid vient de revenir avec une bête blessée, rejoint nous près de sa cabane, avait dit l'animal, avant de s'évanouir comme de la brume.

-Une bête, mais je suis pas magizoologiste moi ! S'indigna t-il. Bien entendu, les soins avancées aux créatures magiques faisaient parti du cursus de médicomagie, mais sa spécialité à lui, c'était les sorts de magie noire. Surtout, pensa Malefoy, qu'avec ce crétin de garde-chasse, il devinait déjà que l'animal devait être une horreur sans nom, et peut-être sans tête.

-Madame Pomfresh, demanda t-il en remettant ses vêtements bien en ordre. Pouvez-vous envoyer un hibou à Ronald Weasley à Pré-Au-Lard pour lui dire de prendre ma sacoche en cuir de dragon qui est aux Trois Balais, et de me rejoindre à la cabane d'Hagrid ?

-Monsieur, je ne suis pas votre secrétaire, rouspéta t-elle.

-Je vais peut-être devoir faire une intervention urgente, résuma t-il. Je n'ai pas le temps pour des bavardages, donc faites ce que je vous dit, ou vous aurez peut-être une mort sur la conscience.

Malefoy descendit les escaliers d'un pas rapide, il savait que Pomfresh râlait pour la forme et ne s'était pas attardé. Il rejoignit le parc où les élèves se massaient déjà pour voir la créature. Elle devait être d'une belle taille pour être visible d'aussi loin, et le blond pria quelques instants pour que ce ne soit pas un dragon.

-Poussez-vous, dit-il en bousculant deux élèves de Serdaigle.

Même de loin, Drago pouvait reconnaître les ailes immenses aux nobles dorures d'un Oiseau-Tonnerre. Il était d'une taille considérable, mais presque immobile. N'était t-il pas déjà trop tard ?

Il descendit les marches aussi vite que possible jusqu'à rejoindre Harry et Hagrid.

-Depuis combien de temps est-ce qu'il ne bouge plus ? Demanda Malefoy en s'accroupissant devant le corps de la bête amorphe.

-Une bonne heure, répondit Hagrid, l'œil humide. Harry m'a dit que tu étais médicomage. Tu vas pouvoir faire quelque chose ?

-Ce n'est pas ma spécialité, mais je peux essayé. Vous, dit-il en s'adressant à Hagrid, dépliez lui les ailes, il faut que j'examine son abdomen.

Hagrid renifla puis tira sur les deux plus grandes ailes de la créature aussi délicatement que possible.

-L'extrémité de certaines plumes sont noirs, ce n'est pas normal, analysa Malefoy. Il est empoisonné.

Ron arriva juste à temps avec la sacoche du blond qui lui arracha presque des mains.

-Ce n'est pas trop tôt.

De l'autre main, il sortit sa baguette.

-Potter, Weasley, je vais avoir besoin que vous lanciez un sort d'immobilisation avec moi.

-Quoi ?! Cria Hagrid, scandalisé.

-Plus il bougera, expliqua Malefoy, plus le poison va se répandre rapidement. Je dois aussi faire un prélèvement de sang, ce qui sera impossible s'il s'agite pendant que je plante la seringue.

Harry et Ron se regardèrent comme s'ils avaient une conversation mentale pour savoir s'ils pouvaient faire confiance à Malefoy. La réponse fut trouvée quand tous les deux comprirent que c'était leur confiance en Drago ou la mort de l'oiseau. Ils pointèrent tous les trois leur baguette dessus, et prononcèrent la formule : « Immobulus !»

-Tu es sur de toi ? Demanda Potter.

-Pas maintenant, avait répondu le blond qui était déjà retourné auprès de la créature. Il sortit de son sac une seringue qu'il planta dans la créature dont les yeux se rouvrirent d'un coup, mais paralysée, elle ne put réagir à cette douleur supplémentaire. Drago en profita, et aspira le sang puis il tira de son sac, un petit râtelier sur lequel reposait cinq fioles dont les liquides étaient de couleurs différentes.

-Qu'est ce que tu..., ressaya Potter.

-J'ai dit pas maintenant, s'exaspéra t-il en versant une goutte de sang dans les différentes fioles. La première, la troisième et la cinquième changèrent de couleur.

-D'accord, je comprends mieux, murmura Malefoy alors que tout le monde l'observait.

Il était rare que autant de monde l'observe lorsqu'il pratiquait la magie médicale. Dans les salles d'opération, tout le monde avait toujours quelque chose à faire et le blond était trop jeune pour avoir des élèves. Cela ne changeait rien en réalité, lorsqu'il travaillait, il entrait dans un autre monde où il n'y avait que lui et le patient. Il aimait cette solitude, ce sentiment gratifiant d'être en train de sauver une vie. Pourtant, il nota avec un certaine fierté, le regard curieux de Potter.

Il sortit un phylactère doré avec des larmes de phénix, puis y ajouta du gingembre en poudre depuis une autre fiole, et mélangea le tout avec des feuilles de dictame broyées. Les larmes pour soigner, le gingembre pour accélérer le processus, et les feuilles de dictame pour le rendre moins douloureux. Il versa ensuite le mélange dans une seringue et l'enfonça froidement dans une artère de la créature.

-Episkey, murmura t-il en pointant une plaie faite par la première seringue, puis l'autre. Weasley, va immédiatement écrire un courrier à ta copine Lovegood, pour lui dire qu'il y a un Oiseau-Tonnerre ici et qu'il souffre d'un empoisonnement. J'ai fait le nécessaire, mais je ne connais pas ce poison, il est possible qu'il y est une rechute.

Ce n'était pas une demande, Malefoy ne demandait jamais, et encore moins quand il travaillait. Pour une fois Ron ne trouva rien à redire. Il retourna à Pré-Au-Lard pour prévenir Luna et son époux des derniers événements mais également pour envoyer le rapport de leur première journée à Neville.

-Potter. Ce poison est différent de tout ce que je connais. Il n'est pas normal.

-Comment ça ?

-Les Oiseaux-Tonnerres peuvent assimiler les potions et les poisons pour produire des pluies dont les effets sont similaires à la potion ingérée. Ils peuvent donc assimiler n'importe quoi, y compris des substances nocives, mais ce poison là, même l'Oiseau-Tonnerre, n'arrive pas à le supporter. Ce qui m'inquiète encore plus c'est qui et pourquoi on lui à fait boire du poison.

Harry resta silencieux, il imaginait très bien le résultat si l'oiseau avait survécu à l'ingestion du poison. Une pluie venimeuse ce serait abattu sur la région, intoxiquant tout ce qui pouvait l'être.

-Pourquoi quelqu'un voudrait faire ça ?

-Je ne sais pas, fit Malefoy. Peut-être pour faire un coup d'éclat. Je pourrais peut-être t'en dire plus une fois que le poison sera décomposé. Pour l'instant, tout ce que je sais, c'est qu'il y a du venin d'Acromentule, de la bile de tatou, et de l'huile de rose.

Harry observait le blond avec un regard étrange. Il ne l'avouerait jamais surtout après cette journée, mais Malefoy l'avait impressionné. Le blond avait définitivement trouvé sa vocation. Ses longs doigts pâles et fins s'étaient agités avec une telle dextérité et une telle grâce, entre les fioles, les seringues, les ingrédients et sa baguette que Harry en avait été soufflé. Il était difficile de croire que c'était le même garçon qui l'ennuyait depuis ses onze ans, et qui venait de sauver la vie de cette noble créature.

-Merci, Malefoy, fit Hagrid en caressant avec douceur l'oiseau.

-Potter, nous avons une longue nuit qui nous attends. Il faut étudié le poison avant qu'il ne soit complètement dégradé.

-Je ne vois pas pourquoi tu me dis ça, répondit Harry, méfiant. J'ai des lacunes considérables en matière de potion, tu dois t'en souvenir.

-Certes, considéra Malefoy. Seulement, il est hors de question que j'étudie un poison dont je ne connais pas l'origine sans une personne à proximité. C'est aussi dangereux que stupide, et je ne suis pas toi.

-Malefoy ne recommence pas, grogna Potter alors que le blond passait à côté de lui pour remonter l'escalier, fiole et baguette à la main.

-Si on a un peu de temps libre, on pourrait recommencer d'autres choses, murmura Drago d'une voix suave, juste assez fort pour que Potter soit seul à entendre.

Quel plaisir c'était que de voir le si courageux, et si noble Potter être ainsi vaincu par la simple évocation d'un baiser. Il venait de devenir rouge, et Drago lui fit un immense sourire aussi narquois que satisfait. Il n'y avait plus d'insultes, il n'y avait plus de duel, Malefoy gagnait par forfait.

Bien entendu, le blond n'avait pas l'intention de recommencer à embrasser Potter, mais si ça n'avait pas été déplaisant, c'était avant tout une échappatoire à une situation insoluble. Désormais la simple évocation de cet événement était une arme, et Malefoy était un Serpentard, en digne représentant de son ancienne maison, il userait de toutes les opportunités pour mettre Potter à terre, avec ça.

Harry de son côté venait de comprendre que son rival ne voulait pas oublier leurs embrassades et qu'il allait même s'en servir contre lui. Il avait autant rougi d'embarras que de colère. Le brun ne voyait, pour l'instant, pas de solution pour faire taire Malefoy, il était condamné à subir, comme autrefois, les moqueries de ce crétin sans rien dire. Heureusement, le blond avait sauver la vie d'un animal et redonner la sourire à Hagrid, alors pour ce soir, Harry estima que Drago avait un passe droit.