Louloute34 : Merci, j'espère que la suite te plaira autant.
Brigitte26 : Je ne crois pas que Drago aime particulièrement les animaux. :) Zoé est son animal de compagnie, et il est médicomage donc il soigne autant qu'il peut, pour l'oiseau. On devrait pas tarder à avoir la réponse.
Chapitre VII : Ce n'Est Qu'Un Jeu.
Il était de tradition que le maître des potions de Poudlard soit également le directeur de la maison Serpentard, si bien que Malefoy s'attendait, alors qu'il descendait vers les cachots, à croiser l'un de ses anciens camarades, mais il fut particulièrement surpris de voir que ses tâches avaient été attribué à Théodore Nott, le fils d'un Mangemort, condamné à la prison à vie.
Il ne fallut que quelques instants au blond pour comprendre que c'était la suite logique des événements. Théodore contrairement à Drago, n'avait jamais reçu la marque. Son père, Faustus Nott le jugeait trop faible, trop précieux, trop fragile, c'était du moins la rumeur à l'époque, et Drago s'en était enorgueilli d'être lui considérer digne de recevoir cet honneur. Mais, à la fin de la guerre, alors que le monde semblait s'effondrer, Drago avait repensé au père de Théodore, et soudain les mots de celui-ci apparaissait comme une excuse pour épargner la chair de sa chair.
Le camarade de Drago l'avait cependant détrompé quelques mois plus tard. Le fils du Mangemort arriva la tête haute au procès de son père, et dénonça un par un tous les méfaits de celui-ci en le fixant dans le blanc des yeux. Théodore n'avait pas la moindre émotion, ni la moindre compassion, il condamna celui qui l'avait élevé, à la prison à vie dans les geôles putrides d'Azkaban. Ce jour-là, Drago compris que Faustus Nott considérait son fils comme faible et qu'il venait de payer cette erreur de sa vie.
Ce comportement, bien que typique de leur maison, renvoya Drago à sa propre condition et ses propres manquements. Lors de son propre procès, son avocat lui avait également conseillé de charger son père qui aller, de toute façon, être condamner, mais Drago n'en n'avait rien fait, empêchant par là, le nom des Malefoy d'être laver mais précipitant également son exil, une année plus tard.
Pendant un court instant, en reconnaissant la silhouette de son ancien camarade, le blond jalousa son bras vierge.
-Theodore, appela t-il.
-Drago, répondit l'autre de sa voix indifférente et monocorde.
-Je vois que tu as reussi à faire ton trou.
-Toi aussi, d'après ce que je sais, répondit poliment Théodore, tout en saluant Potter d'un geste de tête. Pourquoi êtes-vous là, vous avez besoin d'aide pour votre enquête ?
-J'ai besoin du laboratoire qui est dans ton bureau. C'est un peu long à expliquer mais j'ai besoin de faire analyser ceci, dit-il en montrant la fiole.
-Qu'est-ce que c'est ?
-C'est un poison très puissant, dont les ingrédients que j'ai déjà identifié sont étranges.
-Très bien, McGonagall m'avait dit que cela risquait d'arriver. Je dois rejoindre Dennis et Sue à Pré-Au-Lard, je te laisse les clés, tu pourras les rendre à Rusard quand tu auras terminé. Évite de te battre avec Potter au milieu des fioles, s'il te plaît.
Théodore quitta ensuite les cachots de sa démarche molle que Drago trouvait toujours inélégante. Malefoy s'installa tranquillement dans le bureau, alors que derrière lui Harry n'était pas aussi à l'aise. Cette pièce, l'ancien bureau de Rogue, n'avait guère changé depuis l'époque et les souvenirs des cours d'Occlumancie revenaient par vague, douloureuses et lointaines.
-Je te laisse faire, je vais monter la garde devant la porte, fit finalement Harry, dont la présence n'était pas nécessaire et peut-être pas souhaitée.
Drago ne répondit rien, il était évident que Potter fuyait toujours, c'était savoureux, mais il y penserait plus tard, pour l'heure il fallait choisir les ingrédients adéquates parmi les centaines présentes dans les différentes armoires et étagères.
Harry s'assit sur un rebord et lança un Patronus pour demander à Ron de le rejoindre, avec de la nourriture. Une demi-heure plus tard, alors que Harry lisait un exemplaire de Balais Magazine, le roux arriva enfin.
-Les elfes vont venir avec de quoi manger pour toi, moi et la fouine, indiqua Ron, en s'installant avec son ami.
-Merci, fit le brun en refermant le magazine. Tu as réussi à trouver quelque chose à Pré-Au-Lard ?
-Non, le village est d'un calme absolu, c'est même presque suspect que ce soit aussi peu suspect. Cet endroit était beaucoup plus animé lorsque nous étions élèves, si tu veux mon avis.
-Je ne suis pas sur que les commerçants nous regrettent en revanche, fit Harry avec un petit sourire. Demain, nous partirons avec Hagrid dans la forêt interdite pour retrouver l'ancienne colonie d'Aragog. Peut-être que sa veuve pourra nous en dire plus sur le venin qui compose le poison.
-Tu as décidé de conclure ta carrière en ayant ma mort sur la conscience, c'est ça ? Fit Ron qui était prit d'un rire nerveux. D'abord la fouine, et maintenant des araignées géantes, il manque juste des détraqueurs et le retour de Tu-Sais-Qui et le tableau sera complet. Nous cherchons un voleur de baguette, si je me souviens bien.
-C'est un peu étrange que le vol d'une puissante baguette, et une tentative d'empoisonnement de masse arrivent si rapidement l'un à la suite de l'autre, et dans une zone géographique aussi restreinte, tu ne crois pas ?
-Si mais Harry, ça c'est un faisceau d'indice, pas des preuves.
-C'est une piste, et j'ai l'intention de la suivre. Au fait, tu as eut le temps de faire un rapport à Neville ?
-Le hibou est parti vers dix-huit heures, dont il devrait l'avoir d'ici demain. Je vois que tu as reçu à survivre à Malefoy, de ton côté.
« En dehors du fait qu'il m'a embrassé, tout va bien. » pensa Harry. Il était bien conscient que si ses mots venaient à franchir ses lèvres, Ron s'infligerait probablement lui-même un sortilège d'Amnesie pour oublier ce qu'il venait d'entendre. Le plus inquiétant c'est que c'était maintenant la première chose qui revenait dans la tête d'Harry quand on lui parlait du blond.
-On a pas assez discuter pour vouloir s'entre-tuer aujourd'hui.
-Ne le répètes à personne, fit Ron d'une voix grave, mais pendant qu'il soignait l'oiseau, je l'ai trouvé assez impressionnant.
-Je suis d'accord avec toi. Je m'attendais quand même à ce qu'il s'en vante mais même pas. Il avait l'air indifférent quand nous sommes remontés au château, alors que les élèves le regardaient béas d'admiration. Il a changé, et je n'arrive plus à cerner son comportement, c'est agaçant.
Alors qu'il disait cela, deux elfes de maisons apparurent pour servir à manger et les deux amis continuèrent à discuter mais cette fois-ci de choses plus futiles : la saison de Quidditch, le voyage de Luna en Islande, le couple de Neville et Hannah, ou encore les déboires sentimentaux des autres Aurors.
-Tu devrais retourner dormir Ron, je vais faire la nuit. Je ne vais pas t'imposer Malefoy, le soir, et les araignées le lendemain.
-Si tu pouvais m'épargner les deux...
-Bonne nuit.
-Bonne chance, répondit Ron d'un rire qui voulait dire « essayer de ne pas lui lancer de sortilège impardonnable ».
Harry resta seul un long moment, son magazine terminé, il décida de retourner voir le blond pour voir s'il avait fait des progrès sur la composition du poison.
-Alors, tenta t-il, tu t'en sors avec tes potions ?
-Oui, fit Malefoy, en secouant un tube à essai. J'ai réussi à identifier trois ingrédients supplémentaires, et je me suis rendu compte que le venin d'Acromentule était altéré. Il est plus épais que d'habitude, mais je n'arrive pas à comprendre pourquoi.
-Justement à ce propos, il y avait une colonie d'Acromentule dans la forêt, quand nous étions élèves. Elles étaient là le dernier jour...enfin, tu sais. Elles sont probablement toujours dans la forêt et il faudrait que tu nous accompagnes. C'est la source de venin la plus proche et la moins chère.
Potter était idiot, Potter était inconscient, et Potter avait visiblement un sens des priorités douteux. Il fuyait au moindre baiser, mais des araignées géantes n'étaient pas un soucis.
-Tu veux que j'accepte de te suivre toi, l'aimant à danger ambulant, dans une forêt remplie de monstruosités en tout genre ?
Dit comme cela, c'était effectivement peu engageant, mais Harry savait déjà faire pour obtenir ce qu'il voulait.
-C'est vrai que la dernière fois, tu t'es enfuit en courant, lâcha t-il d'une voix badine.
Malefoy fixa Harry de ses yeux métalliques tout en fulminant intérieurement que le brun arrive à ce souvenir d'un événement aussi idiot. Il était hors de question de perdre à nouveau contre Potter. Il avait sa nouvelle arme et il allait s'en servir.
-J'avais dix ans, mais très bien, Potter. Tu veux jouer à ça ? Je viens avec toi dans la forêt interdire à condition que tu m'embrasses à ton tour.
La proposition fut faite avec une nonchalance que Harry en resta complètement éberlué, tout en rougissant. Il était prêt à demander à Malefoy de répéter mais il se ravisa bien vite en voyant le sourire moqueur du blond. C'était visiblement le nouveau jeu de Drago : le mettre mal à l'aise, et bien cette fois le brun n'allait pas mordre à l'hameçon.
-Très bien jouons, Malefoy. J'accepte ton deal.
La petite victoire du blond n'avait pas duré bien longtemps, et son sourire disparu. Il n'était pas prévu que Potter accepte, il devait le traiter d'idiot et partir en rougissant comme le Gryffondor courageux face au danger, mais timide et gauche en matière de relation, qu'il était.
-Qu...Quoi ?
-J'ai dit j'accepte, et Harry retourna à Drago son sourire narquois. Il venait de prendre un Serpentard à son propre piège et c'était particulièrement savoureux. Ce n'était pas bien grave de devoir embrasser à nouveau Malefoy, ça n'était pas aussi désagréable que ça. La vraie victoire, c'était de voir le visage défait du blond.
En effet, la première chose qui frappa Drago fut un profond agacement de s'être fait ainsi avoir. Mais ensuite il fut intrigué : Potter était joueur, Potter pouvait être manipulateur ? Les choses devenaient intéressantes, et même amusante.
-Nous avons un marché, répondit le blond après avoir fait le point. Il retourna ensuite à ses fioles.
Il passa les deux heures suivantes à mélanger les différents ingrédients, dans des béchers, des tubes à essais et des fioles alignées les unes à la suite des autres. Au bout d'encore une heure, il prit la seringue de sang et versa une goutte dans chaque tube pour ensuite prendre des notes dans un petit carnet vert et argent.
Harry avait observé le blond avec une attention renouvelée. Silencieux et concentré, Malefoy avait quelque chose de presque innocent. Il n'avait plus ce sourire narquois ou cette air supérieur mais une expression presque émerveillée devant les résultats de ses recherches. Il aimait ce qu'il faisait et dans ces moments là, ses yeux le trahissaient.
-J'ai fini, l'informa soudain Malefoy. J'ai la liste des ingrédients, mais la méthode de préparation du poison restera inconnue tant que nous n'aurons pas la recette rédigée noir sur blanc. Je pourrais faire des tests bien entendu, mais même avec l'aide de Théodore, il me faudrait des mois.
-Est-ce qu'il y a quelque chose de notable dans les autres ingrédients ?
-Rien que des choses très banales sauf ça.
Il avait dit cela en pointant un tube sur lequel était écrit en petit : « Sang de Licorne : Test »
-Je croyais que le sang de licorne permettait de survivre quand on est faible, pourquoi mettre ça dans un poison ?
-C'est pour ça que ce n'est pas banale, c'est comme fournir un poison et son antidote. Sauf si...
-Ce n'est pas un poison, le coupa Harry sur un ton étrangement reconnaissant.
-C'est une potion. Malheureusement, je ne peux pas l'extraire du sang de l'oiseau, j'ai utilisé tout ce que j'avais. C'est dommage. Nous aurions pu faire un essai sur un rat, ou sur Weasley.
-Elle était en train de tuer l'oiseau, pourtant.
-Les dosages étaient peut-être mauvais, ou alors la potion n'est pas encore au point.
-Tu ne peux pas lui prendre encore un peu de sang ? Demanda Harry..
-C'est du sang Potty, pas de l'eau, ça ne se remplace pas avec deux coups de baguette magique. Il est tard, nous devrions retourner aux Trois Balais, Zoé est fatiguée, dit-il en caressant le lézard dans sa poche, surtout que demain, nous avons rendez-vous avec des araignées géantes.
Ils déposèrent les clés chez Rusard, et Harry passa un mot à Hagrid pour qu'il soit disponible le lendemain et ils rejoignirent tous deux leurs chambres à l'auberge du village. Cette nuit-là, Harry ne fit pas de rêves ou de cauchemars, il était tout simplement trop fatigué pour ça.
De son côté, Drago repensa aux découvertes qu'il avait fait sur Potter : timide en matière amoureuse, parfois diaboliquement manipulateur, et surtout l'odeur de sa peau, si suave et sucrée. Ce crétin brun pouvait t-il lui plaire ? Non, bien sur que non, c'était une distraction, un jeu entre eux qui ne portait pas à conséquence. La seule chose qui inquiétait le blond c'était que les règles de la partie qu'il jouait avec Potter n'était pas claire.
