Excusez-moi pour le délais de publication de cette suite mais mon ordi était en panne, mais me voici de retour avec nos deux... rivaux ? flirts ? amoureux ? amis ? C'est compliqué de mettre une étiquette en ce moment :p.

Chapitre XVII : La Salle Des Portraits

Le manoir se dressait tel un rocher au sommet d'un colline, et la pluie diluvienne qui venait de s'abattre sur la région rendait l'endroit encore plus lugubre. Malefoy utilisa sa baguette pour faire apparaître un parapluie et, lentement, ils avancèrent vers la porte.

Harry observa les quelques vitres brisées, le lierre qui commençait à envahir la façade, et les herbes hautes du jardin. Malgré sa décrépitude, cet endroit semblait plus vivant, que du temps où Voldemort y vivait. Il fut tiré de ses réflexions par la respiration difficile de Malefoy, et la main tremblante qui faisait bougeait le parapluie.

-Drago, est-ce que ça va aller ?

-Je...je ne sais pas, j'ai l'impression qu'il est toujours là.

-Il n'y a plus personnes ici, depuis longtemps.

-Est- ce que tu connais l'ancienne magie ?

Harry esquissa un sourire, et acquiesça d'un signe de tête.

-C'est grâce à elle, qu'il est tombé la première fois, répondit-il.

-Alors tu sais que c'est une magie naturelle, instinctive. Elle n'a pas besoin de mots ou de baguette.

-Je ne vois pas le rapport...

-Les objets et les murs des maisons peuvent être influencés par cette magie et les sentiments qui l'accompagnent.

Harry repensa furtivement à sa mère, puis à sa tante et aux protections dont il avait bénéficié.

-Et alors ?

-Harry, de quelle sorte magie, un endroit envahi par les mangemorts et leur chef, peut bien s'imprégner ?

-Tu veux dire qu'elle n'était pas comme ça avant qu'ils ne s'installent ici ?

Drago prit conscience que son vis-à-vis ne connaissait ce manoir que comme un lieu de malheur et de torture, et pour une raison inconnue, il trouva cela profondément triste.

-Quand j'étais petit, cette maison était chaleureuse, lumineuse et fleurie, et ma mère avait la réputation d'organiser des réceptions grandioses. Après la fin de la guerre, les choses avaient changées.

-C'est pour ça que tu n'es pas revenu pendant toutes ses années ?

-Oui, je ne pouvais pas rester ici, c'était invivable. Je voulais que ma mère m'accompagne, mais ses souvenirs heureux étaient ici aussi et elle était, d'après elle, trop vieille pour s'en faire de nouveaux.

-C'était si terrible de rester ici ?

-Quand j'étais petit, raconta Drago, sous le porche comme pour retarder leur entrée, j'avais un petit train, une reproduction du Poudlard Express, je jouais toujours avec dans le petit salon, quand ma mère prenait le thé avec ses amies. Un jour, j'ai vu un mangemort en train de nettoyer une tache de sang à l'endroit exact où j'avais l'habitude de jouer.

-Je comprends mieux, ils ont salis tes souvenirs.

Malefoy jeta un coup d'œil à son avant bras, puis enfonça la vieille clé dans la porte d'entrée.

-Ils n'ont pas sali que ça, murmura t-il.

Malefoy fit disparaître le parapluie d'un mouvement de baguette, tandis qu'il s'engouffrait dans le hall avec Harry. L'immense pièce, plongée dans l'obscurité par d'épais rideaux, était remplie de caisses de bois et de meubles sous des draps blancs. Après quelques pas, et tandis que les chandeliers magiques illuminaient petit à petit la pièce, Harry compris ce que Drago lui avait décrit quelques secondes auparavant.

Un sentiment de lourdeur, une forme de tension silencieuse flottait dans l'atmosphère. Le sentiment était plus subtile mais il évoquait à l'Auror un détraqueur. Drago semblait le vivre encore plus mal que lui.

-J'ai une idée, fit Harry en sortant sa baguette, Spero Patronum !

Le grand cerf apparut devant le blond, et Malefoy le contempla avec une certaine admiration. Il posa sa main sur le museau évanescent et docile de la créature qui se laissa faire. Le sort avait fonctionné, l'énergie positive du Patronus neutralisait les énergies négatives dont le manoir était la proie depuis des années. Il fallait resté à proximité du cerf, pour que le sort reste efficace, mais cela ne semblait pas déranger Drago, qui garda sa main posait sur le pelage de la créature, alors qu'ils s'enfonçaient dans les méandres du manoir.

-Tu devrais m'apprendre ce sort, fit le blond, tout en enserrant la main de son rival.

-Je me demande quelle forme prendra le tien.

-Un dragon, bien entendu, annonça Malefoy avec un ton condescendant et fier.

-Je pensais plutôt à une fouine !

-Potter, tu es décidément beaucoup plus sexy quand tu l'as ferme.

Ils riaient de bon cœur et à cet instant, Harry prit conscience que Drago était en train de prendre le même statut que Hermione, Ron ou Sirius. Même dans les ténèbres les plus sombres, mêmes dans les lieux les plus inquiétants, ils gardaient le sourire lorsqu'ils étaient ensemble. Il avait envie de l'embrasser tendrement, tout de suite, mais ce n'était pas le moment.

-Nous y sommes, annonça finalement le blond.

C'était une pièce de taille moyenne et circulaire en forme de dôme dont le sol formait un miroir. Il y avait au milieu de la pièce, quatre fauteuils de velours rouge et une table basse en noyer sur laquelle un service à thé prenait la poussière depuis des années. Sur les murs, des dizaines de portraits d'hommes et de femmes de différentes époques semblaient dormir profondément.

-C'est la première fois que je vois une salle comme ça, fit Harry en étudiant l'endroit avec un regard inquisiteur.

-Ce n'est pas très différent d'une bibliothèque, sauf que celle-ci est remplie des souvenirs de mes ancêtres, répondit Malefoy tout en réfléchissant à quel membre de sa famille avait côtoyé le Ministre Maximilian Crowdy. Finalement, il avança vers une jeune femme aux cheveux blonds, et avec une robe de mousseline blanche qui tenait un bouquet de rose rouge.

-Grande Tante Mélodia, réveillez-vous ! appela t-il.

La jeune femme ouvrit les yeux et Harry contempla sa ressemblance avec Drago. Ils avaient les mêmes yeux profonds et gris.

-Drago, tu es enfin revenu ! Dit-elle d'une voix douce et fatiguée.

-Pour un temps seulement, je suis à la recherche de renseignement sur la mort du Ministre Crowdy, est-ce que tu sais quelque chose ?

-Ce n'est pas le genre de chose dont on parle en bonne compagnie, gronda t-elle.

-C'est important ! Nous pensons que quelqu'un utilise le même poison qui l'a tuer, intervint Harry.

-Qui est-ce étranger ?

-Excusez-le, c'est Harry Potter, il a du mal à respecter les règles, y compris de politesse.

-Et bien, jeune Potter, tu devrais être le premier à connaître la réponse à ta question. C'est un de tes ancêtres qui à tuer le ministre Crowdy, après tout.

-Quoi ?!

Harry encaissa l'information comme un coup de poing dans l'estomac. Une intense nausée lui retourna les entrailles, avant de se reprendre.

-Je ne sais pas grande chose de ma famille mais je sais que ce ne sont pas des meurtriers !

-La bonté n'est pas héréditaire, s'amusa la blonde dans le portait. Néanmoins, Vincent Potter était peut-être un meurtrier, mais c'était quelqu'un de juste.

-Il faisait parti des Sang-purs ? demanda Drago, plus mesuré.

-Non, il était amoureux. Vincent Potter était amoureux d'Isolt Sayre. Seulement à cause de la réputation de sa tante, Isolt fut soupçonnée, d'être elle aussi, du camp des Sangs-Purs. Elle fut torturée pendant trois jours sur les ordres de Crowdy, et Vincent devint fou de rage. Il créa une potion puissante, mais également humiliante, pour Crowdy, la Larme du Diable. Crowdy mourut en étant encore plus faible qu'un moldu. Les Sang-Purs sont revenus au pouvoir après cela, et nous avons couvert le meurtre de Crowdy en guise de remerciement, et en échange de la recette de la potion.

-C'est donc une famille de Sang-Purs qui possède la potion ?

-Non, répondit Mélodia. Nous avons jugés que la Larme du Diable était trop dangereuse. Nous avons donc diviser la recette en trois parties. La famille Potter conserva une partie, une autre fut envoyée en France dans le coffre des Lestrange et la dernière fut transmise à la famille Malefoy.

-Notre partie est dans le grimoire familiale, j'imagine ?

-Oui, mais malheureusement Drago, j'ignore ce que la famille Lestrange à fait de son parchemin.

-Et ma famille ? demanda Potter, le regard perdu.

-Peut-être dans votre grimoire, ou peut-être dans votre coffre fort. Je ne peux pas vous aider plus que ça, je suis désolé.

-C'est déjà beaucoup, merci, fit Malefoy, et il tira Harry hors de la salle.

Le patronus commençait à faiblir alors que Harry se laissa tomber sur le sol, contre le mur du couloir.

-Est-ce que ça va ?

-C'est toujours difficile, les désillusions. Je pensais que j'étais le seul de ma famille à avoir du sang sur les mains. Attends quelques minutes, il faut que j'encaisse.

-Je trouve ça beau moi, fit Drago. C'était une preuve d'amour, aussi immorale soit-elle.

Harry eut un rire nerveux.

-Tu es un grand romantique, en fait.

-Pour le moment, tu n'en sais rien.

Malefoy essayait de détourner l'attention d'Harry en flirtant, mais ça ne fonctionna que partiellement. Le brun esquissa un sourire.

-C'est ton nouveau truc, ça. Draguer ou embrasser pour déconcentrer les gens, je ne suis pas idiot, tu sais. Je vois ce que tu essayes de faire.

-Est-ce que ça marche ?

-Un peu, fit Harry en plongeant son regard dans celui du blond qui lui tendait la main. Il s'en saisit et se hissa debout pour poser ses lèvres sur celle de Drago. Ce fut un long et doux baiser, rempli d'autant de tendresse que de promesse, comme si Harry voulait lui prouvait qu'il savait être romantique.

Durant ce baiser, une chose étrange se produisit. Le corridor changea, il devint plus lumineux, et plus chaud. La tension palpable dans les autres pièces semblait s'évanouir dans celle-ci. On voyait même par endroit, d'étranges grains de poussière noir s'envoler vers le plafond, avant de s'étioler. Alors qu'ils quittaient le manoir, Drago pensa que c'était sans aucun doute le pouvoir de Potter: faire fuir Voldemort où qu'il soit.

Les réflexions d'Harry était plus proche de la réalité : les sentiments naissants entre lui et Drago était assez puissants pour renier la haine, la colère et le malheur qui s'était incruster dans les murs du château.

Malefoy referma le manoir, puis ils transplanèrent vers Gringotts.