Bonjour à tous, et désolé pour cette suite qui arrive longtemps après tout le reste mais j'avais un peu la flemme d'écrire en ce moment. Je revient donc avec un chapitre un peu plus long que d'habitude. Et je remets un petit résumé pour ceux qui ont oubliés.

Résumé :

Drago est revenu de Paris sur la demande de la Ministre, Hermione, pour participer à une enquête compliquée impliquant la baguette de Sureau, et peut-être d'anciens mangemorts. Drago espère que le succès de l'enquête lavera son nom, mais faire équipe avec Harry a profondément changé la relation des deux ex-ennemis, et depuis peu, ils sortent secrètement ensemble.

Conscient que leur relation naissante est fragile, ils examinent ensemble leurs souvenirs pour mieux se comprendre, alors que leur enquête semblent faire ressurgir de vieux noms, et qu'Azkabhan fait l'objet d'une attaque terroriste.

Chapitre XXIV : L'entretien

Drago dormait à moitié sur le rapport qu'il rédigeait pour Granger. L'hôpital lui avait fourni un bureau d'appoint à la limite de la décence mais dont il s'était accommodé pour quelques heures. Il était nécessaire de faire le point sur cette éprouvante journée.

Plusieurs malades avaient frôlés la mort, car malgré le fait que cette version de La Larme du Diable soit théoriquement inoffensive, la constitution des prisonniers étaient plus fragiles que la norme, en raison d'un régime alimentaire stricte et d'un état psychologique dégradé. Une donnée que visiblement le terroriste n'avait pas pris en compte. Ce n'était pas un médicomage, c'était une certitude, ce n'était même pas un membre du corps médical.

Lorsqu'on toqua à la porte de son bureau miteux, il répondit d'un « Oui » aussi neutre que mécanique. Une jeune femme aux cheveux violets montés en chignon se glissa à l'intérieur comme pour être discrète. Elle avait l'œil inquisiteur et le sourire ingénieux.

-Lisa Turpin, pour la gazette du sorcier. Nous avions rendez-vous, rappela t-elle.

-Oui, pardonnez-moi, la journée a été éprouvante. Installez-vous.

Il n'était pas dans ses habitudes de faire des excuses mais il devait obtenir l'article le plus élogieux possible.

-Bien, mon photographe a réussi à prendre quelques photos de vous pendant votre travail, durant la journée. Nous allons donc juste faire l'entretien, et ça suffira. Malheureusement, je doute que vous soyez en première page avec les événements d'aujourd'hui.

-Je comprends.

-C'est parfait, dans ce cas, commençons par votre retour chez nous. Vous étiez en France jusqu'ici, et vous officiez dans une clinique privée très réputée de Paris. C'est un peu étrange de vouloir revenir quand on connaît les réactions que votre nom de famille provoque dans notre beau pays, non ?

-C'est vrai, mais je suis revenu à la demande de la ministre pour mon expertise en lutte contre les maléfices et malédictions. La réputation de ma famille n'entre pas en ligne de compte quand il s'agit de protéger le monde magique.

C'était faux, et c'était sans doute le genre de chose idiote que Potter aurait pu dire, mais cela semblait convenir à cette Lisa. Héritage de Serpentard : il faut plaire, quitte à mentir.

-Pourtant la dernière fois, vous n'étiez pas là pour le défendre, vous étiez même de l'autre côté de la barrière. Est-ce que vous avez des regrets ?

Drago se crispa légèrement, mais il garda son calme, les enjeux étaient trop importants.

-Mes états d'âmes ne regardent que moi. Sachez simplement que si je devais revivre les événements, je ne referais probablement pas les mêmes choix.

-Je pense que lire ça fera plaisir à beaucoup de gens, sourit la journaliste, alors que sa plume à papote s'agitait à côté d'elle. Est-ce que ce retour est définitif ?

-Je ne pense pas. Je suis consultant pour le Ministère mais pour rester il me faudrait un poste régulier et les gens n'ont probablement pas envie que je les soigne. Peu importe mes compétences, mon passé, et mon nom ne plaide pas en ma faveur. De plus, d'ici quelques mois, le manoir Malefoy sera à vendre donc je ne pourrais plus me loger en Angleterre.

-Votre passé, oui. Vous êtes médicomage, c'est un changement plutôt drastique, surtout que je ne crois pas qu'un Malefoy soit déjà devenu médecin.

-Mes préférences en matière de carrière relève de ma vie privée. Le principal est que je sois compétent, je crois.

Lisa fit la moue, ce n'était pas vraiment la réponse, ou plutôt non-réponse, qu'elle attendait.

-Votre retour correspond à l'arrivée de ce terroriste, certains de nos lecteurs pourraient y voir une coïncidence troublante. Pouvez-vous les rassurer ?

-Je ne suis pas autorisé à rentrer dans les détails de l'enquête mais à la date de mon retour, l'affaire était déjà ouverte, donc j'ai au moins un alibi. Pour le reste, je pense que la plupart de vos lecteurs seront rassuré de savoir que l'Auror Potter est en charge de l'affaire.

-Oui, justement. Vous travaillez avec Harry Potter, et personne n'ignore votre inimitié. Comment faites-vous pour gérer cela ?

-Potter et moi sommes des adultes, nous avons décidé de mettre nos différents de côté pour le bien de l'enquête. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de friction de temps en temps, mais nous nous respectons. Il connaît mes compétences, et je connais les siennes.

-Nous avons interrogé quelques personnes cet après-midi après que vous soyez intervenu. Ils disent que vous avez un niveau tout à fait impressionnant. « On ne devient pas aussi bon médicomage en suivant le cursus habituel », disait tout à l'heure le Dr. Cravitts.

Drago détourna le regard un instant.

-Je vous l'ai dit, mes choix de carrière relèvent de la vie privée. Sachez simplement que je considère l'enseignement de la médicomagie de meilleur qualité outre-manche.

L'entretien continua encore un bon moment jusqu'à ce que Harry arrive dans le bureau, essoufflé. Il entra sans frapper à la porte.

-Fait comme chez toi ! Lâcha Drago sur un ton moqueur.

-Désolé, cet endroit est un vrai labyrinthe. Bonjour Lisa.

-Ah ! Harry ! Mon gagne pain ! Tu accepterais de faire une photo où toi et Drago ? Avec l'attaque d'Azkaban, je vais devoir me battre pour mettre cet article en bonne position et une photo de toi, ça aide toujours.

-Si tu veux, mais en échange, essaye d'être gentil avec Malefoy, cette enquête est déjà assez compliquée sans qu'on est à gérer des attaques.

-Un article ne fera pas de miracle, tu le sais. Mais je m'assurerais de ne pas mettre de l'huile sur le feu.

Drago et Harry s'installèrent dans le couloir, et alors que le photographe rejoignait Lisa, ils prirent la pose. Ils se fixèrent l'un et l'autre, dans les yeux. Si la journaliste n'avait pas était là, ils se seraient embrassé, car à présent ils prenaient conscience qu'ils s'étaient manqués durant cette journée. Finalement Lisa et son photographe quittèrent l'hôpital et Harry s'écroula dans le fauteuil face au bureau de son petit ami.

-Tu as l'air dans un aussi bon état que moi, nota le blond en continuant de rédiger le rapport.

-J'ai récupéré ton grimoire, sourit Harry, et j'ai un nom, Cho Chang.

-Ton ex-petite amie, ironisa Drago avec un sourire narquois.

-Ce ton moqueur m'évoque de la jalousie, lança le brun.

Harry avait dit cela d'un ton joueur, mais en vérité, il l'espérait un petit peu.

-Non, je suis plus beau, plus intéressant et plus intelligent qu'elle.

-Et modeste...

-C'est avec moi que tu sors, pas avec elle, malgré mes quelques défauts, je gagne par K.O, répondit le blond.

-Touché, sinon, l'entretien, c'était comment ?

-Elle n'arrête pas de demander des choses qui ne concernent que moi. En quoi est-ce que ça intéresse les gens de savoir pourquoi je suis devenu médecin ?

-Elle veut avoir une histoire à raconter, les articles marchent mieux avec du storytelling. J'avoue que moi aussi j'aimerai le savoir.

-Toi aussi, tu es devenu journaliste ?

-J'aimerai bien connaître mieux la personne avec qui je sors, c'est tout.

-Tu le sais bien, pourquoi je sauve des vies. J'aime ça, c'est gratifiant de sortir d'une salle d'opération pour dire à quelqu'un que son fils et ou sa femme vivra une longue vie. En plus de cela, j'ai quelques petites choses à expiées. Et enfin, il y a ça...

Drago remonta la manche de sa blouse pour faire apparaître la Marque.

-Comment ça ?

-J'ai choisi ma spécialité pour trouver un moyen de la faire disparaître. La plus grande ironie dans cette histoire, c'est que j'ai découvert aujourd'hui la seule méthode connue pour la faire disparaître. La Larme du Diable.

-Tu ne penses quand même pas à perdre tes pouvoirs pour ça.

-Bien sûr que non, mais je mentirais si je disais que ça ne m'a pas effleurer l'esprit quelques secondes.

Harry hésita à rassurer Drago, mais il commençait à le connaître. Le blond n'aimait pas avoir le sentiment d'être une pauvre chose fragile. Pour couper court à ses sinistres considérations, il posa sur le bureau le grimoire qu'il avait arraché aux griffes administratives du ministère.

Drago le contempla avec une certaine amertume mêlée de mélancolie. Comme une capsule temporelle, un jouet retrouvé. Ce grimoire lui évoquait les moments de bonheur , les souvenirs d'un Drago jeune et insouciant, qui détestait Potter et jouait au quidditch. Il en feuilleta lentement les pages, une par une, avec délicatesse, jusqu'à trouver les différentes pages cryptées.

-Je doute que Cho Chang soit capable de comprendre ce code. Il faut un bon niveau en arithmancie et je crois qu'elle n'était pas particulièrement douée.

-Et toi ?

-C'est le grimoire de ma famille. Mon père m'a appris à le lire sans avoir besoin de décrypter.

Drago posa la baguette sur sa tempe puis prononça la formule : « Ostendite Mendacium ! ». Les yeux de Drago devinrent rouges et une étrange lueur en émana soudain. Il feuilleta les pages codées qui évoquaient des poisons et des malefices plus sordides les uns que les autres, et finalement il trouva la page dédiée à la Larme du Diable, et commença à lire celle-ci à haute voix :

« La Larme du Diable 1/3

"La Larme Du Diable est le blasphème ultime, la honte suprême. Ce poison est capable de détruire la Magie de n'importe quel être avant de lui arracher la vie. Cette humiliation ne doit être utilisée que dans des cas particulièrement grave. Pour cette raison, elle fut divisée en trois parties, par trois nobles familles. Vous trouverez dans cette première partie l'usage, ainsi que les préparatifs.

Description :

La Larme du Diable est une substance noirâtre, et bien que théoriquement liquide, elle peut-être pâteuse, selon la consommation de l'Acromentule qui à fournit le poison. En cas de dilution dans des liquides ordinaires, le poison prendra une teinte incolore. Les réactifs aux composants du poison peuvent néanmoins permettre de détecter le poison.

Fonctionnement :

La potion anéantie l'essence magique des êtres l'ingérant, elle s'attaque ensuite au système nerveux, cette seconde phase, provoque à terme, une mort extrêmement douloureuse. Théoriquement, la mort peut-être stoppée mais à l'heure actuelle le poison n'a pas fait l'objet d'études sérieuses, en raison du secret autour de sa création ainsi que de ses fonctions. Appliqué sur la peau, l'effet d'anéantissement de la magie durera une trentaine de jour et sera localisé, dans la zone d'application.

Nous ne connaissons pas les effets sur les créatures magiques, mais il est probable que la majorité d'entre-elles soient condamnées en cas d'ingestion, la Magie étant nécessaire à la survie de leur organisme.

Attention : L'effet d'anéantissement de la magie fonctionne également sur les objets et lieux enchantés.

Préparatifs :

L'élément principal est un venin d'Acromentule modifié par une alimentation riche en viande de Sombrals. La magie des Sombrals liée à la mort et au néant associée au venin de l'araignée permet de créer un mutagène instable que les autres éléments permettent de stabilisé de manière très efficace.

Nous conseillons d'attendre 6 jours entre l'alimentation de l'Acromentule, et la récolte du venin. »

-Notre voleur doit produire une quantité industrielle de poison pour pouvoir contaminer un maximum de monde. Il faut qu'on trouve l'endroit où il prépare tout ça, commenta Drago. Ce n'est certainement pas si bien caché que ça. Pour contenir une colonie entière de ces horreurs.

-Tu as raison. Je vais envoyé une note pour demander la convocation de Cho, pour demain neuf heures, pour un interrogatoire, on lui posera la question. Nous devrions rentrer à l'appartement.

Ils transplanèrent jusqu'au logement prêté par le Ministère et Drago fonça vers la douche. C'était l'une des choses qu'il n'aimait pas dans son métier : l'odeur. Les patients malades sentaient rarement bons, et le nombre de sortilège de magie noire qui produisaient des miasmes nauséabonds étaient astronomiques. Au fil des heures, les effluves les plus acres et malsaines s'imprégnaient dans les tissus, et c'était parfois à la limite du supportable. Les journées dans sa clinique s'achevaient donc toujours avec une longue douche ou un bain accompagné d'un verre de Wisky Pur-Feu.

Il glissa dans son pyjama de soie, et sortie en s'essuyant les cheveux, tandis qu'il voyait Potter s'agitait derrière les fourneaux. C'était définitivement l'une des choses auxquels il pourrait s'habituait.

-Tu veux faire un tour dans la pensine, ce soir ? Demanda le brun tout en donnant un morceau de poulet à Zoé qui semblait comme son maître, bien plus douce une fois épuisée.

-Je veux bien, mais rien qui ne soit trop éprouvant, s'il te plaît.

-Je dois faire cuire la viande au four pendant une bonne demi-heure. Je pourrais te montrer un de mes souvenirs personnels, si tu veux.

Drago acquiesça, et Harry extirpa de sa tête un filament argenté. Ils plongèrent ensuite dedans, et le passé se matérialisa sous la forme d'une salle rouge et or, noyée sous les décorations de Noël. Un petit Harry et un Ron Weasley un peu plus grand ouvraient des paquets cadeaux. Drago fixa la version la plus jeune de Harry, le petit garçon avait les yeux brillants, il semblait sur le point de pleurer.

-Pourquoi tu es aussi heureux dans ce souvenir ? Tu passes Noël seul, avec un insupportable rouquin.

-C'est mon premier Noël à Poudlard, et c'est également le premier où je reçois de vrais cadeaux. Je n'avais pas de famille, j'ai du la construire, avoua Harry en pointant du regard Ron et lui-même.

-Nos chemins sont différents, considéra Drago, le regard songeur. Tu es rentré à l'école en orphelin et tu as fini ta scolarité avec une famille et des souvenirs heureux, moi, c'est le contraire.

-Je suis...

-Non, coupa le blond. Tu n'as pas à être désolé. La douceur et l'oisiveté de l'enfance m'ont rendu faible, et plus tard, au moment de faire les choix les plus difficiles, j'ai tout sacrifié pour mon confort matériel. J'avais des doutes, mais j'ai préféré les mettre de côté parce que c'était plus simple de rester l'héritier Malefoy. Retourner ma veste, te rejoindre dans ton combat était un saut dans l'inconnu que je n'aurais jamais pu faire.

-Tu y as pensé ? S'étonna Harry.

-Jamais en profondeur, mais l'idée m'a traversé l'esprit quelques fois.

-Soyons honnête, je pense que je t'aurais mal accueilli, s'amusa le Gryffondor en voyant son ancien lui avec la cape d'invisibilité sur les épaules.

-Plus maintenant, fit Drago, et tandis que le souvenir s'effaçait, ils s'embrassèrent tendrement.