Chapitre XXVII : Expecto Patronum !

Après le transplanage, ils marchèrent un moment dans les rues de Cardiff, jusqu'à une petite impasse qui menait elle-même à une vieille entrée de métro désaffectée et emmurée depuis une cinquantaine d'année.

-C'est de loin, l'endroit le plus sordide que j'ai vu pour un rendez-vous ! Indiqua Drago.

Harry passa la main à travers le mur et celle-ci disparu. C'était visiblement un sort similaire à celui qui protégeait l'entrée de la voie 9 ¾ de la gare de Londres. Drago l'accompagna finalement, et il se retrouva à l'entrée d'un immense hall, avec une enseigne qui indiquait : « Chez Winky ». Sous les immenses lettres d'or qui flottait dans les airs, on pouvait lire un message plus petit et plus long : « En hommage au plus petit des grands héros de la dernière guerre, Dobby ».

-C'est quoi cet endroit ?

-Un restaurant où j'ai toujours une table réservée, sourit Harry. Winky ne voulait pas arrêter les anciennes traditions des elfes de maison, mais elle ne pouvait pas non plus rester en esclavage, donc on à trouvait un compromis. Je suis propriétaire du restaurant et elle est gérante.

-C'est malheureux, admit Drago, le regard vers le nom de son ancien elfe. Je ne savais pas que Dobby était mort.

-Au manoir, le jour où tu as menti pour moi, lorsqu'il est venu pour nous sauver, la dague de ta tante l'a frappé, et nous n'avons rien pu faire. Il est enterré dans une tombe assez modeste sur une plage. Hermione doit porter une proposition dans quelques mois pour qu'il intègre le Panthéon qui est en construction.

-Pourquoi sommes-nous ici ? Il y aura tout autant de regard accusateur qu'ici.

-Tu crois vraiment que beaucoup de sorcier accepte d'être servi par des elfes de maison contre de l'argent alors qu'avant, c'était gratuit ? Il y aura quelques sorciers, oui, mais la clientèle est essentiellement constituée de gobelin, d'autres elfes, et de créatures magiques en tout genre, regarde.

Winky apparut devant eux dans un « pop » significatif, en baissant la tête en signe de salutation.

-Bonjour Maître Harry Potter, dit-elle avec un grand sourire. Vous souhaitez votre table ?

-S'il te plait, sourit le brun.

La gérante l'accompagna jusqu'à une table au fond du restaurant derrière un paravent. Sur le chemin, Drago contempla la décoration avec une certaine admiration. Le bois sombre, sur les murs, était orné de dorures discrètes et subtiles. Le plafond était décoré d'une fresque magique où des dragons jouaient ensemble. Les lumières étaient entretenue par des sphères d'or qui flottaient un peu partout en diffusant une lumière chaude. Il avait du mal à croire qu'un endroit pareil appartenait à Harry, surtout après avoir vu le Square Grimmaud qui était devenue un lieu calme et épuré, pour ne pas dire spartiate.

-On se connaît depuis plus de quinze ans, et c'est la première fois qu'on va au restaurant ensemble, nota Harry, une fois assis.

-Il vaut mieux. Il y a quinze ans, l'un de nous aurait reçu une assiette sur la tête, s'amusa Drago.

Le blond parcouru le menu avec une attention particulière.

-Ah ! Je suis rassuré, ils ont des spécialités françaises !

-Que ce soit au Quidditch ou en gastronomie, tu n'es pas très patriote.

-Tu n'as jamais goûté de la vraie cuisine française, sinon tu demanderais à changer de nationalité immédiatement.

-C'est comment ta vie, là-bas ? demanda Harry, intrigué.

-Je n'ai pas autant de temps libre qu'ici, c'est pour ça que j'ai réussi à prendre des vacances aussi longues. Mes loisirs sont différents, mais il y a une forme de raffinement que je ne retrouve pas ici. Par exemple, tous les ans, sur La Place Cachée, les grands couturiers magiques organisent une semaine entière de défilée. C'est juste sous mes fenêtres, et je ne rate jamais un défilé.

-Excuse-nous d'être aussi vulgaire, fit Harry faussement vexé.

-Il vaut mieux être plus vulgaire et moins directe, les français peuvent être d'une brutalité avec les mots !

-Ce que tu ne fais jamais, ironisa le brun. J'imagine que les origines de ta famille doivent jouer.

-Il faut savoir jouer sur tous les tableaux. En dehors de ça, je passe la majorité de mon temps dans mon laboratoire, à faire des expériences et des tests pour améliorer les soins contre les maléfices.

-Je t'imaginais faire la fête et sortir avec femmes et hommes sans distinction.

-C'était le cas à Toulouse, pendant mes études. J'ai un physique avantageux donc j'en profitais, et puis, mine de rien, ça permet d'oublier le reste sans sombrer dans l'addiction. C'est un interrogatoire ? Tu veux savoir si je drague tout ce qui bouge ou juste toi ?

-M'embrasser pour me faire taire, c'est de la drague ? Je suis content de l'apprendre.

-Ce n'est pas vraiment dans mes habitudes, avoua Drago. Avant il suffisait d'une insulte pour que tu partes en vrille, maintenant tu arrives assez bien à te contenir, c'est agaçant. Ceci dit, tu dis des choses moins stupides qu'avant, ça aide aussi.

Harry voulu répliquait mais le serveur apparut pour prendre les commandes.

-Je vais prendre un explosard en apéritif, une salade d'œufs de Nessie en entrée, et des musards de Bourgogne.

-Des musards ?

-Des escargots magiques, indiqua le serveur, c'est un plat français.

-Je vais essayé de ne pas juger. Je vais prendre un Irish Coffee, votre Welsh Entry, et un Toad in the hole pour le plat.

Le serveur disparu après avoir noter la commande.

-Tu n'as pas envie d'essayer les musards ?

-Je fais beaucoup de nouvelles expériences, en ce moment. Laissez-moi la nourriture comme répits.

Ils mangèrent ensemble, tranquillement, dans une intimité douce et calme. Ils se taquinaient et s'amusaient des répliques l'un de l'autre. Ils partagèrent même une glace, en guise de désert.

Harry s'interrogeait : « Est-ce que c'est ce que j'aime ? Échanger des piques et des railleries avec la personne que j'aime ? Ce n'était pas le cas avec Ginny, ou Cho, mais avec Drago... Avec Drago, tout était toujours trop fort, trop violent, trop incontrôlable.

Drago et Harry sortir du restaurant une bonne heure et demi plus tard.

-Je ne pense pas qu'on aura de nouvelles avant la fin d'après-midi, considéra Drago.

-Bien, profitons-en ! Harry prit la main de Drago et ils transplanèrent jusqu'à une colline déserte. Un tapis de cendre aux herbes éparses s'étendait derrière eux. Au loin, les ruines d'une armature de bois pourrissait là depuis plus d'une dizaine d'années.

-Où sommes-nous ?

-Tu ne reconnais pas cet endroit ? S'amusa le brun. Ceux sont les ruines du stade de la coupe du monde de Quidditch. Les gens ne viennent jamais ici, cette endroit est aussi mort qu'un tombeau.

-C'est sinistre, commenta Drago, en entendant le croassement d'un corbeau au loin. Si le stade est là-bas, alors nous sommes à l'endroit où le camping à brûlé.

-Il y a quelques années, pour m'aider dans ma thérapie, j'ai fait un pèlerinage dans tous les endroits importants de ma vie, et je me suis retrouvé ici. Les sorts anti-moldus sont encore là, et les sorciers ne viennent jamais. Il y a trop de souvenirs douloureux ici.

-C'est un endroit important, pour toi ?

-C'est là que j'ai vu la Marque pour la première fois, et c'est la première fois que tu as fait quelque chose de bien devant moi.

-De quoi tu parles ? Nous nous sommes à peine croisés ce jour là.

-Hermione, Ron et Moi étions là-bas, à l'entrée de la forêt, et tu nous as dit de fuir. Tu as été odieux, mais tu aurais pu avertir les mangemorts de notre présence, et tu ne l'as pas fait... Drago, avant même que tu m'embrasses, même quand nous étions ennemis, je savais que tu n'étais pas comme les autres.

Drago fixa Harry, comme il était beau et solaire à cet instant.

-Je...Merci..., pour une fois, une rare fois, le blond ne savait pas quoi dire, et surtout sa peau diaphane avait une teinte rosée.

-Bon, s'affirma le Gryffondor après un baiser chaste. Nous devrions nous y mettre !

-Nous y mettre à quoi ? Explique-toi.

-La dernière fois, au manoir, tu m'as dit que tu voulais apprendre à lancer un patronus. Nous avons du temps libre, alors commençons.

-Potter, c'est une blague ?

-Tu veux purger ton manoir de la magie noire qui est encore présente dedans, non ? Tu as vu ce que j'ai réussi à faire en lançant le mien, la dernière fois.

-Bon, admettons. Que dois-je faire ?

-La première étape est de retrouver dans ta mémoire, un souvenir heureux ou intense. Une chose importante. Je ne parle pas du premier vif d'or que tu as attrapé ou d'un cadeau de noël, mais d'une chose plus profonde.

Drago chercha longtemps. Le passé n'était pas heureux. Son enfance, peut-être ? Non, les souvenirs heureux n'étaient fait que de cadeaux et de biens matériels offert par ses parents. Un souvenir intense...

«-Finissons-en, annonça Potter, les yeux enchâssés dans le sol.

-Tu pourrais y mettre un peu d'entrain. Ce n'est pas comme si ça ne te plaisait pas.

Puis ils s'étaient embrassés. Cet instant étrange, singulier, ce premier baiser sans violence, sans haine, et sans esquive, était peut-être la chose la plus intense que Drago avait vécu. Il avait aimé, et il avait senti que Harry aussi, alors ils avaient continué, s'enivrant l'un de l'autre pendant de longues minutes. »

-J'ai un souvenir heureux, je crois, répondit finalement Drago.

-Tu dois prononcé la formule suivante : « Exepecto Patronum » en te concentrant le plus possible sur ton souvenir.

Drago ferma les yeux, revivant ce baiser, encore et encore.

-Expecto Patronum !

Une filet de lumière jaillit de la baguette pendant quelques dizaines de secondes. Drago fut heureux que la première tentative ne soit pas un échec absolu.

-C'est très bien pour une première fois, commenta Harry. Par contre, je crains que le souvenir que tu es choisi ne soit pas assez puissant.

-Je me suis peut-être trop concentré sur le côté « heureux » de la consigne, s'amusa Drago.

Harry lui lança un regard circonspect.

-On peut savoir c'était quoi ce souvenir ?

-Non, je ne préfère pas. Je vais expérimenté et je finirais bien par trouver le souvenir qui convient le mieux.

-C'est une bonne idée, ça te permettra de travailler sur ta concentration. J'ai hâte de voir la forme de ton patronus corporel. En tout cas, tu n'as plus à t'inquiéter de savoir si tu es quelqu'un de bien ou pas.

-De quoi est-ce que tu parles ?

-Un patronus lancé par une personne corrompue se retourne contre elle.

Le sourire sincère et trop rare de Drago apparut sur son visage, et Harry le lui rendu avant de passer sa main dans les cheveux du blond pour l'attirer à lui et déposer un chaste baiser sur ses lèvres.

-J'espère que tu ne comptes pas faire ça avec tous les élèves que tu auras ?

-Si c'est pour te voir faire une crise de jalousie, je pourrais être tenter.

-Je n'ai pas à être jaloux, répondit Drago en chuchotant. Tu n'aimes pas t'ennuyer Potter, c'est pour ça que tu me veux. Je suis une aventure pour toi.

C'était une possibilité, Harry n'en savait rien. Il était vrai que les autres relations qu'il avait eut n'était guère stimulante, mais après la guerre, c'était de calme dont il avait besoin et Ginny lui avait au moins apporter ça. Aujourd'hui, il aspirait à quelque chose de plus sincère, passionnel et peut-être également, plus dangereux.

-Tu es très orgueilleux.

-Je peux, s'amusa Drago. Je sors avec Harry Potter, le Sauveur !

C'était une moquerie bien entendu. Drago n'avait jamais apprécié la célébrité de Harry, il l'avait jalousé, puis méprisé. Aujourd'hui, c'était un obstacle dans le fait de pouvoir entretenir publiquement une relation.

Quelques minutes plus tard, ils transplanèrent vers l'appartement en s'embrassant.

Lorsqu'ils touchèrent le sol, Harry colla Drago sur le mur pour approfondir leur baiser.

-Qu'est ce que c'est que ce bordel ?! Fit la voix de Ron à deux mètres d'eux.