rTitre : Ava : les oubliés
Auteur : satine
Mail : : romance et un petit peu d'aventure !
Résumé : Que vont trouver nos trois amis sur Ava ? Les sept nains, ou peut-être le petit chaperon rouge ? Et bien non rien de tout ça, vous le saurez en lisant le chapitre 2 ! lol
Note de l'auteur : Bon alors j'ai reçu pas mal de feed, alors j'ai décidé dans ma grande clémence, d'écrire la suite ! mdrr La fille qui se la joue pas ! Et pour répondre à certains qui se poseraient la question, mes chevilles vont bien ! lol mdrr non ne vous inquiétez pas, tout était déjà sur papier ! Donc j'espère que cette suite vous plaira ! Je me suis permis le petit délire de la danse et du chant avec Tàri, mais se sera expliqué pourquoi, par la suite ! lol enfin bonne lecteur à tous ! Sinon merci beaucoup à Hito pour ses nombreux conseils ! Je vais essayer d'en tenir compte promis ! Et une nouvelle fois merci à ma béta readeuse adoré Malice ! J'ai vraiment hâte de lire le chap8 ! Voilà merci à tous de m'encourager ! Ah oui aussi, euh je sais plus si on connaît un peu la vie familiale de Teal'c, alors j'ai prit la liberté de dire qu'il avait un frère ! voilou Kissouille
Disclamer : blabla habituel ! Personne n'est à moi, je ne touche pas de sous etc… lol
Résumé rapide du chap1 :
Au cours d'une mission, Sam est portée disparue. Anubis prétend l'avoir tué. Une cérémonie en son honneur est donnée, mais officieusement, les recherches continuent. Mais bientôt les proches, pas encore au courant de la disparition de leur amie, apprennent que la jeune femme est partie en mission. SG-1 fait tout pour essayer de la retrouver. Jack sombre peu à peu dans le désarroi, mais refuse de se laisser aller à sa douleur. Le militaire pense être responsable de l'enlèvement de son second.
Un an, après sa disparition, Thor se rend sur Terre, pour confier une nouvelle mission à l'équipe phare du SG-C : Aller sur Ava.
Et maintenant la suite…
Chapitre 2 : Ava
Les trois explorateurs apparurent sur cette planète, qui se trouvait à des années lumières de la Terre. Tout semblait respirer le calme. Comme si ce havre de paix, avait été épargné par la guerre que menaient les goa'uld depuis des millénaires. Le silence régnant, cédait un peu de son royaume aux chants harmonieux des oiseaux. L'arrivée de l'équipe ne semblait pas avoir dérangé la nature, qui continuait à vivre au rythme du premier des deux soleils, qui était assez semblable à celui de la Terre.
Ce qui surprit les trois compagnons fut la couleur du ciel. En effet, celui-ci était d'un violet clair. Ils trouvèrent cela étrange, même très beau. Mais quelque chose clochait, ils trouvèrent rapidement, il s'agissait du silence. Car d'ordinaire, c'est à ce moment précis que la jeune femme disparue, aurait commencé à expliquer ce phénomène. Elle aurait utilisé un jargon, qu'elle seule comprenait, et Jack l'aurait sûrement interrompu afin qu'elle ne brise pas la magie de ce lieu. Mais elle n'était pas là, enfin plus pour longtemps, se permit de penser le militaire. Cela le fit sourire. Il ne savait pourquoi, mais depuis la venue de Thor, Jack avait reprit foi en la vie, et la peine ressentie ces derniers mois commençait à disparaître, libérant ses épaules d'un poids devenu écrasant. Visiblement son instinct avait une confiance aveugle en cette mission.
SG-1 se trouvait dans une clairière, bordée par une magnifique forêt. Un peu partout autour d'eux, des fleurs multicolores les entouraient, rendant le lieu un peu plus magique. Le paysage ressemblait à celui que les écrivains décrivaient dans leurs contes de fées pour faire rêver les enfants. Mais ici n'était pas un conte, c'était simplement la réalité, et cela ne rendait la prairie que d'autant plus féerique. Les trois hommes contemplèrent les lieux quelques instants, avant de commencer à avancer.
Jack, Daniel et Teal'c prirent la direction que la boussole électronique indiquait. Thor leur avait expliqué, avant leur départ, que le village des guerriers se trouvait à un peu plus d'une vingtaine de kilomètres au nord. Le petit extraterrestre n'avait pu les rapprocher davantage, sans risque de tomber sur une de leurs troupes de chasse. Et ne voulant pas les effrayer, il avait décidé de les éloigner un peu. Ils avaient donc atterris dans cette clairière. Le colonel avait calculé qu'il leur faudrait deux bonnes journées pour atteindre la cité d'Ava.
Ne voulant plus perdre une seule minute, et spécialement Jack, le petit groupe se mit à avancer rapidement. Ils pénétrèrent dans la forêt où ils disparurent, cachés par les arbres.
Un peu plus loin, cachés dans les fourrés, un couple avait observé toute la scène. Le chemin, que les trois explorateurs avaient empreinté, ne leur avait pas échappé. Ils se dirigeaient vers leur village. Ils se levèrent sans bruit et s'enfoncèrent parmi les arbres.
Le premier des deux guerriers était un homme assez grand. Il était brun et avait presque la carrure d'un militaire. Il portait un pantalon et un gilet sans manche, ouvert, en cuirs. Aux pieds, il portait une sorte de paire de mocassin indien.
Sa compagne devait être aussi grande que lui. Elle était brune également, ses cheveux étaient coupés courts, mais cela n'enlevait rien à sa féminité. Elle voulait juste éviter que durant un combat ses cheveux ne la gênent, alors elle les portait en un carré assez court. Son corps semblait taillé pour le combat. Elle portait une jupe en cuir lui tombant au-dessus du genou. Sur chaque jambe, une fente remontait jusqu'en haut de ses cuisses, afin que le vêtement ne la bloque pas durant un combat. Son haut, fait dans la même matière, ressemblait à une brassière, laissant ainsi apparaître des abdominaux très bien sculptés.
Ils marchèrent quelques instants, sans bruit, jusqu'à ce qu'ils rejoignent un second couple posté un peu plus loin. Le premier était un homme blond. Il était très grand, et son regard bleu gris, aurait séduit plus d'une femme. Il portait la même tenue que son ami. La jeune femme qui l'accompagnait était plus petite et blonde également. Ses longs cheveux étaient tenus en tresse. Ses vêtements étaient également fait en cuirs. Sa jupe était asymétrique et assez courte. Quand à son haut, il ressemblait également à une brassière, à la différence que celle-ci n'avait qu'une seule et large bretelle, lui barrant l'épaule droite.
Visiblement le couple semblait ne pas être au courant de l'arrivée des trois voyageurs, car ils furent surprit de voir leurs deux amis s'approcher d'eux. Ils se levèrent à leur tour, et réduisirent la distance qui les séparait des deux compagnons.
-Que se passe-t-il Nélo? demanda le jeune homme blond.
-Je crois, Illaria et Hério, qu'il nous faille rentrer plus tôt que prévu. Répondit le guerrier.
-Pourquoi ? Tryne que se passe-t-il ? S'inquiéta la jeune femme blonde, en se retournant vers sa meilleure amie.
-Des étrangers sont arrivés et ils sont armés. Nous devons rentrer prévenir Tàri, le plus rapidement possible. Expliqua la guerrière, visiblement anxieuse.
-Allons-y, ordonna Hério.
Sans un mot de plus, les quatre compagnons prirent un chemin, complètement différents des trois inconnus. Ils vivaient sur Ava depuis de nombreuses années et avaient appris à connaître cette planète. Ils en connaissaient chaque recoin, afin de ne jamais se faire surprendre par un quelconque ennemi. La route, qu'ils avaient choisit, permettait de gagner quelques heures sur SG-1. Ne voulant pas perdre de temps, ils décidèrent ensemble, de ne pas dormir durant la nuit et que les repas se prendraient en marchant. Car ces trois hommes représentaient peut-être une menace, et si cela était le cas, il fallait prévenir au plus vite leur peuple, afin de pouvoir se préparer à se battre. Ils se permirent tout de même de pouvoir prendre une pause, mais elle ne devrait pas excéder deux heures. C'est ainsi que le petit groupe marchait, presque courant, en direction de leur village.
Ailleurs sur Ava
Cela faisait plusieurs heures que le petit groupe marchait, sans avoir pris une seule fois une pause. Bien sûr Daniel était fatigué, mais à aucun moment il ne demanda à son meilleur ami de s'arrêter. Il connaissait trop bien son envie de retrouver la scientifique, et il ne souhaitait pas être un poids ralentissant la venue de leurs retrouvailles. Alors il marchait, essayant tant bien que mal de retrouver un peu son souffle. Mais Jack n'était pas aveugle et avait bien vu ses difficultés à le suivre. Il lui avait proposé une pause, mais le jeune homme avait décliné son offre. Et il savait parfaitement pourquoi. Reconnaissant, il avait alors ralentit la cadence de son rythme afin de permettre à l'archéologue de retrouver plus facilement son souffle. Daniel le remercia d'un signe de tête.
Les deux soleils étaient désormais à leur zénith. La chaleur les accompagnant devait être à son paroxysme, du moins c'est ce qu'espéra le petit groupe. L'atmosphère étant devenue insupportable, les trois hommes avaient dû ôter leur gilet. Quand vint midi, ils s'accordèrent un pause d'une heure, près d'une rivière. Ils se rafraîchir un peu, mangèrent et reprirent la route. Ils leur restaient encore pas mal de chemin avant d'arriver au village.
Durant le trajet, la bonne humeur, disparue un an plus tôt, était naturellement revenue. Aucun d'eux ne savait dire pourquoi. Mais une petite voix leur criait que cela était dû à leur prochaine découverte. Alors les trois compagnons avaient décidé de faire une confiance aveugle à ce sixième sens, qui jusqu'à aujourd'hui ne s'était jamais manifesté. Ils voulaient y croire et ils y croyaient. Ils allaient la retrouver dans deux jours et la ramener avec eux sur Terre, et tout rentrerait dans l'ordre.
Daniel et Jack se chamaillaient de nouveau comme deux enfants, devant un jaffa effaré de leur réaction puérile. Plusieurs fois l'archéologue s'amusa à faire grogner son meilleur ami, en essayant de faire arrêter ses deux compagnons « pour cause archéologique » disait-il. Mais à chaque fois, il se heurtait à un refus de la part du militaire, qui ayant vu le petit jeu du jeune homme, râlait simplement pour la forme. Mais tous deux souriaient. Cela leur faisait du bien, de voir le sourire de l'autre. Cette étincelle de joie, qui se reflétait dans leur regard, leur avait tant manqué. Mais jamais ils ne se l'avoueraient, surtout pas Jack. Car il était un militaire, et qu'en tant que tel, il ne pouvait se laisser aller à de tels débordements. Du moins c'est ce qu'il se répétait sans cesse, afin d'éviter de montrer aux autres qu'il avait des faiblesses. Il avait tenté de ne plus s'attacher à personne afin de ne plus souffrir, comme il avait souffert de la disparition de son fils. Mais il avait rencontré Carter, et n'avait pu que subir les sentiments envers elle qui l'assaillaient. Cet exemple lui prouva, que malgré son entêtement à ne pas vouloir être humain, il échouait et qu'il ne pouvait s'empêcher de ressentir certaines choses, envers les gens qui lui tenaient à cœur.
Les deux terriens, ainsi que le jaffa, marchèrent encore quelques heures sur cette planète paradisiaque. Mais le premier soleil entamant sa course descendante, réduisit la luminosité ambiante. Dans plusieurs minutes la nuit tomberait les empêchant par la même occasion d'avancer. Le petit groupe s'arrêta donc et monta rapidement le camp. Ils avaient choisit un coin près d'une rivière. Le colonel savait que le bruit de l'eau l'aiderait à s'endormir ce soir, même s'il n'en avait pas besoin. Mais ce son calme l'apaiserait sûrement, l'empêchant de cauchemarder une nouvelle fois.
La nuit tomba rapidement, et les trois campeurs étaient réunis au bord d'un feu. Ils mangèrent tout en discutant des tours de gardes. Teal'c, toujours aussi avare de paroles, se contenta d'observer ses deux amis. La joie retrouvée du militaire le rassura énormément. Néanmoins un doute s'insinua dans son esprit. Si Sam n'était pas sur cette planète, comment réagirait-il ? Il savait que la réponse ne lui plairait sûrement pas, il décida donc ne pas pousser sa réflexion plus loin, préférant profiter de la bonne humeur ambiante.
Durant le repas, il fut convenu que Jack prendrait le premier tour de garde. Après quelques minutes, ses deux amis le saluèrent et allèrent se coucher dans leur tente, épuisés par leur longue journée de marche. Ils n'eurent aucun mal à trouver le sommeil.
Dehors, le colonel profitait du calme revenu. Le climat, malgré la nuit tombée, restait très agréable. Parfois le bruit d'un oiseau de nuit s'échappait de l'épaisse forêt, rappelant au militaire que malgré les apparences, cette planète était habitée et pouvait à tout moment se révéler dangereuse. Mais le bruit de l'eau filante, l'apaisait et lui offrait la possibilité de se fondre dans son esprit. C'est ce qu'il fit. Son regard se perdit dans les flammes dansantes du feu.
Il repensa à toutes ces missions, où il avait observé pendant des heures son second dormir paisiblement. Elle était si belle lorsque Morphée la prenait dans ses bras. Il se souvenait de chaque détail. Il revoyait ses boucles blondes tomber avec anarchie, autour de son visage. Parfois ses yeux s'agitaient sous ses paupières, articulées par le rêve qu'elle devait faire. Son nez se fronçait de temps en temps, tout comme lorsque quelque chose la contrariait. Et ses lèvres…à cette pensée, il se mit à sourire. Il la voyait parfois sourire, le rassurant ainsi sur le contenu de ses songes.
S'il avait pu, il aurait passé sa vie à l'observer dormir. Mais il ne pouvait pas, la vie en avait choisit autrement, alors il profitait au maximum de ces petits moments qui lui appartenaient. Endormie, elle avait l'air vraiment en paix, comme si le mal de ce monde disparaissait lorsque Morphée l'enveloppait des ses bras protecteurs. Mais ce qu'elle ne savait pas, c'est que c'était grâce à elle s'il avait reprit goût à la vie. C'était elle qui lui donnait la force de continuer à se battre. Car s'il venait à démissionner, qui prendrait soin d'elle ? Qui la protégerait ? Et s'il n'était plus là, qui aurait eu la patience de la rechercher ? Jack secoua la tête, ne préférant pas y penser. Pour le moment il voulait se concentrer sur le fait qu'il la reverrait très bientôt, peut-être même demain.
Doucement, un sourire se dessina sur son visage. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait plus sourit. Il avait même eu peur de ne plus savoir faire. Mais la jeune femme avait toujours su éclairer son visage, comme à cet instant. Car même loin de lui, c'était elle la cause de cette joie, qui avait disparue de son regard le jour de sa disparition.
C'est ainsi que Daniel retrouva son meilleur ami. Il regardait le feu, perdu dans ses pensées, en souriant. Cela le fit sourire à son tour. Il y avait si longtemps qu'il ne l'avait pas vu ainsi : en paix avec lui-même. L'archéologue s'avança près de lui et le secoua légèrement. Il eut le résultat recherché. Jack releva le regard vers lui. Daniel se surprit d'y lire l'amour qui l'unissait à son second et de la nostalgie. Mais ce qui le frappa, fut cette lueur d'espoir qui brillait de mille feux. Cette étincelle lui réchauffa le cœur.
-Je suppose que c'est votre tour. Déclara le militaire, visiblement de bonne humeur.
-Oui. Allez dormir, vous en aurez besoin pour demain. Conseilla gentiment le jeune homme, en prenant place autour du feu.
-Dans ce cas, bonne nuit. Répondit le colonel, en appuyant ses mains sur ses genoux, afin de s'aider à se relever.
-Bonne nuit Jack.
Le militaire salua une dernière fois son ami, puis se détourna et parti dans la tente. Il ne fit aucun bruit, afin de ne pas réveiller Teal'c. Il savait que celui-ci dormait d'un sommeil léger. Rapidement, il s'allongea et essaya de trouver le sommeil. Visiblement cette journée ne l'avait pas tant épuisé que ça, car il tourna longtemps. Comme un peu plus tôt dans la soirée, il repensa à son second. Il la revoyait lui sourire, de ce sourire qui lui était exclusivement réservé. C'est sur cette image qu'O'Neill sombra doucement dans le sommeil.
Le lendemain matin arriva bien vite. Le colonel se surprit à n'être réveillé que par l'odeur du café et non pas par un horrible cauchemar, comme il en avait prit l'habitude depuis un an. Mais pour la première fois depuis longtemps, il avait dormit d'un sommeil lourd et réparateur. Cela lui avait fait beaucoup de bien.
Doucement, il ouvrit les yeux, ne voulant pas être aveuglé par la lumière du jour. Une fois habitué à la luminosité, il tourna la tête sur le coté. Il ne put que constater l'absence de son meilleur ami. Il était donc le dernier à se lever et il avait horreur de ça. Après avoir lâché un soupir de mécontentement, Jack se leva et sorti de la tente.
Dehors, les deux soleils étaient déjà levés. Et la même chaleur que la veille était revenue. Le militaire mit ses lunettes de soleil et se tourna vers ses deux amis. L'ancien prima d'Apophis ainsi que l'archéologue buvaient une tasse de café, tout en parlant à voix basse, pour ne pas déranger leur ami dans son sommeil. Ils ne l'avaient pas remarqué, pensa le militaire.
-Salut tout le monde. Salua Jack en s'avançant vers eux.
-Bonjour O'Neill. Répondit simplement le Jaffa, peu surpris de son arrivée.
-Une tasse de café ? Lui proposa son meilleur ami, en lui tendant une tasse fumante.
-Volontiers. Merci. Répondit-t-il en prenant place auprès de ses deux compagnons.
Après le petit déjeuné, les trois explorateurs rangèrent rapidement leur campement. A cause de la canicule ambiante, ils mirent une heure. Ils firent ensuite un brin de toilette dans l'eau fraîche de la rivière. Cela leur fit beaucoup de bien et leur permit de finir de se réveiller. Une fois séchés, et changés, ils reprirent leur ascension vers le sud de la planète.
Un village plus loin
Tryne, Illaria, Nélo et Hério arrivèrent aux abords du village. Ils contournèrent les hautes palissades de bois, et entrèrent en courant dans la petite citée. A cette heure aussi matinale, peu de villageois étaient déjà debout, au travail. Néanmoins, quelques personnes, assises près de leur demeure, profitaient du calme encore ambiant. D'ici quelques minutes, les rues seraient en effervescence. Alors ils furent surpris de voir les quatre guerriers courir, à travers le village, visiblement soucieux.
Leurs traits tirés, signe de fatigue, n'annonçaient rien de bon. Le petit groupe se dirigea vers l'une des maisons. Ils y pénétrèrent sans avoir frappé. Malheureusement pour eux la maison était vide. Sans attendre une seconde, ils ressortirent et coururent en direction d'une seconde habitation. Celle-ci se trouvait aux abords de la place centrale.
Une fois devant la porte, il s'arrêtèrent et frappèrent cette fois-ci. Ils ne patientèrent qu'à peine dix seconde, avant qu'un bruit de serrure ne se fasse entendre. Une femme aux longs cheveux blancs ouvrit la porte en bois. Elle semblait assez âgée. La vielle femme portait une longue robe blanche, une ceinture de trois ficelles de cuirs tressées, lui entourait la taille. Ainsi vêtue, elle ressemblait à une druidesse.
Voyant les quatre jeunes personnes sur le pas de sa porte, essoufflés, elle s'écarta de devant l'entrée, les invitant par ce geste à entrer. Les deux couples pénétrèrent dans la petite demeure en la saluant, et en saluant un homme qui se trouvait déjà là. Il portait la même tenue que sa compagne. L'homme était grand et ses cheveux devenaient poivre et sel, faisant disparaître un châtain clair. Le vieux couple devait avoir le même âge.
-Salutation guérisseurs Lariena et Elu. Salut Nélo en inclinant la tête.
-Bonjour à vous mes enfants. Répondit le sage en souriant.
-Que pouvons-nous faire pour vous ? Demanda gentiment la vieille femme.
-Nous voudrions savoir où se trouve Huor ? Interrogea Tryne.
-Il est parti avec Tàri apprendre aux enfants à vivre avec la nature et savoir s'en défendre. Expliqua Lariena.
-Quand rentreront-ils ? Questionna la seconde guerrière.
-A la tombée du second soleil. Répondit simplement le vieil homme.
-Mais que se passe-t-il mes chers enfants ? S'inquiéta sa compagne.
-Trois voyageurs sont arrivés sur notre planète hier. Ils avaient avec eux des armes. Expliqua simplement Hério.
-Avaient-ils l'air hostiles, où ressemblaient-ils aux faux dieux dont nous avait parlé Kal'auc ? S'enquit la guérisseuse.
-Non. Répondit simplement la jeune femme brune.
-Alors préparons nous à les accueillir comme il se doit. Déclara le vieil homme.
-Bien. Approuva Nelo, en inclinant la tête.
-Nous parlerons à Tàri de leur arrivée, et elle donnera à chacun une occupation pour la fête. Expliqua Lariena.
-Mais pour le moment, allez vous reposer et vous retrouver seuls, vous l'avez bien mérité. Continua son compagnon.
Les quatre jeunes gens inclinèrent la tête en signe de salut, puis ils quittèrent la demeure des deux sages. Une fois dehors, les deux couples se séparèrent et prirent le chemin de leur maison respective. Ils avaient besoin de sommeil. Et ils savaient qu'ils n'avaient que jusqu'au retour de Huor, leur chef direct et de Tàri, la chef du village, pour dormir, ensuite ils devraient aider les autres à préparer la fête.
Un peu plus loin sur Ava
Le petit groupe avait une nouvelle fois marché toute la journée. Mais à la différence de la veille, le colonel avait tenu à faire plusieurs arrêts. Il avait tenu à rendre la monnaie de sa pièce à l'archéologue, qui lui fut reconnaissant de ces quelques minutes de pause. Néanmoins, il prit le moins de pause possible. A midi, ils avait prit une heure pour déjeuner, admirant le paysage les entourant.
Daniel se souvenait encore de la lueur dans le regard de son meilleur ami. Cela l'avait à la fois rassuré sur la santé mentale de Jack, et à la fois redonné tout le courage de retrouver sa petite sœur de cœur. Pour rien au monde il n'abandonnerait. Il voulait retrouver au plus vite Sam. Bien sûr parce qu'elle était son amie et qu'il tenait vraiment beaucoup à elle, mais surtout pour le militaire. Ils étaient des âmes sœurs, tout le monde le savait pertinemment. Tout le monde, sauf eux visiblement. Etait-ce de l'aveuglement ou de la peur ? Malheureusement, il n'en avait aucune idée. Tout ce qu'il savait, c'était qu'ils s'aimaient bien au-delà de la raison.
Lorsque le premier des deux soleils entama sa course descendante, les trios explorateurs décidèrent de stopper leur progression de la journée. Pour cette nuit, ils dormiraient dans une jolie clairière, sur les vestiges d'un ancien campement à en juger par le cercle noir laissé par un feu éteint. Rapidement les tentes furent montées. Pendant que Teal'c allait chercher du bois et des brindilles dans la forêt, et Daniel de l'eau à la rivière la plus proche, Jack se permit de regarder les deux couchés des astres solaires.
Il ne su pourquoi, mais la première pensée qui lui traversa l'esprit, fut que ce spectacle était la première chose depuis un an qu'il partageait avec Carter. Bien sûr, elle n'était pas auprès de lui, néanmoins si elle était bien sur cette planète comme il le pressentait, alors elle devait déjà avoir vu les deux soleils laisser place aux étoiles. Cela faisait plus d'un an qu'il n'avait pas fait une chose, qu'elle avait faite avant lui. Cela le rapprochait un peu d'elle. A cette pensée, son cœur se réchauffa un peu plus. Il allait la revoir très bientôt, il en était persuadé.
Perdu au milieu de ses réflexions, il ne vit pas vraiment le second soleil se coucher. Ce ne fut que lorsque que le Jaffa alluma un feu, que le colonel revint à la réalité. Personne n'avait osé le déranger. Ils savaient que leur ami avait eu besoin de ce petit moment à lui, alors ils avaient continué leur tâche, essayant de ne pas gêner Jack. Il leur en fut reconnaissant et d'un signe de tête les remercia silencieusement.
Cette nuit là, une nouvelle fois, ce fut le chef d'SG-1 qui commença les tours de garde. Il n'était pas fatigué et préférait que ses amis se reposent un peu avant leur tour. Il s'assit en face du feu, une tasse fumante à la main, et se mit à réfléchir. Bien sûr très vite son esprit se focalisa sur une magnifique blonde aux yeux bleus. Elle était tout pour lui, et malheureusement elle n'en savait rien. Mais plus il approchait du village, plus il avait l'impression de pourvoir de nouveau respirer.
Bien plus tard, l'ancien prima d'Apophis le sortit de ses réflexions. Son tour était passé et il pouvait aller désormais se reposer tranquillement. Il n'avait pas vu le temps passer, d'ailleurs sa tasse pleine et désormais froide, pouvait en témoigner. Il en jeta le contenu, puis se leva. Il salua son ami et rejoint sa tente. Une fois allongé, pour la première fois, il n'eut aucun mal à trouver le sommeil. Pour la millième fois il revécu en rêve le jour de la disparition de la jeune femme, mais cette fois-ci, en en modifiant la fin.
Le lendemain matin arriva doucement. La lumière était encore douce, montrant que le premier soleil n'était pas encore levé. Le gazouillis des oiseaux tira Jack hors de ses rêves. La nature semblait aussi heureuse que lui. Cela le fit sourire, cette pensée était stupide. Comment les animaux pouvaient-ils ressentir un quelconque sentiment face à une situation qu'ils ne connaissaient pas ? Pff c'était vraiment idiot. Très vite une seconde pensée s'infiltra dans son esprit. Dès ce soir, il reverrait la jeune femme.
Ne pouvant rester allongé plus longtemps, le militaire se leva sans bruit. Il avait remarqué que son ami jaffa dormait encore à côté de lui. Il décida de le laisser se reposer encore un peu, car cette journée allait être aussi éprouvant que les deux dernières, et peut-être même plus sur le plan émotionnel. Silencieusement, il quitta son habitacle nocturne.
Une fois dehors, Jack trouva son meilleur ami accroupi près du feu. Ce dernier remettait une bûche parmi les flammes. Une casserole remplie d'eau frémissante se trouvait sur la seule source de chaleur de leur campement. En se relevant, Daniel remarqua la présence du militaire. Les deux compagnons se saluèrent d'un signe de tête. O'Neill s'approcha et aida l'archéologue à finir de préparer le café. Une fois chaud, ils s'en servirent une tasse. Les deux terriens s'assirent ensuite, sur un tronc d'arbre, couché à même le sol. Ils se mirent à parler en chuchotant, afin de ne pas réveiller Teal'c.
Soudain leur conversation fut stoppée. Le bruit d'un craquement de branche venait de se faire entendre dans les fourrées. Jack fit signe de ne faire aucun bruit. Daniel secoua positivement la tête et observa les gestes du colonel. Le militaire reporta alors son attention en direction de la provenance du bruit. Il se leva doucement et attrapa son P90, posé à ses pieds. Il fit quelques pas en direction des buissons, tenant l'arbuste en joug.
Quand soudain une petite fille sortie de la forêt. Immédiatement le colonel baissa son arme devant l'absence évidente d'un quelconque danger. Il s'avança alors jusqu'à la fillette, la détaillant du regard. Elle devait avoir une dizaine d'années. Elle avait de longs cheveux blonds, qui lui tombaient sur les hanches et de magnifiques yeux verts.
Aux pieds, elle portait des sandalettes plates, dont les lacets se croisaient plusieurs fois jusqu'en dessous de ses genoux. Ses vêtements se composaient d'une mini jupe fendue et d'une brassière en cuirs. Un petit sac, porté en bandoulière, lui tombait sur l'une de ses hanches.
Elle ne semblait pas le moins du monde effrayée par les deux étrangers. Au contraire, une lueur de curiosité brillait dans son regard. Malgré cela, Jack fut surpris de l'approcher aussi facilement, sans qu'elle n'émette aucun mouvement de recul. Arrivé à sa hauteur, il s'accroupit devant elle, afin qu'ils soient de la même taille.
-Bonjour. Salua le militaire, essayant d'ouvrir une discussion.
-C'est toi Ishbala, l'esprit de la forêt ? Demanda timidement l'enfant, tout en se dandinant d'un pied sur l'autre.
-Non moi c'est Jack. Se présenta-t-il, un sourire aux lèvres. Et lui c'est Daniel et il y a Teal'c. Mais il dort encore. Et toi tu t'appelles comment ?
-Shana. Répondit-elle vivement.
-Alors que fais-tu là, Shana ?
-Je suis venue avec Tàri et Huor pour apprendre à vivre avec les dieux de la nature : Ishtar et Ishbala. Expliqua la fillette, pleine d'assurance.
-Sur Terre, Ishtar est une ancienne déesse babylonienne…Commença le jeune homme à lunette.
-Daniel vous nous parlez chinois là ! Coupa son meilleur ami, en riant doucement. Alors Shana, je suppose que tu t'es perdue ?
-Oui, j'étais partie faire pipi, et j'ai pas retrouvé Huor, le chef de mon groupe. Répondit la fillette, visiblement gênée par cet aveu.
-Allez viens déjeuner avec nous, on essaiera de retrouver ce Humachinchose ensuite. Promis le militaire en se relevant et en passant une main derrière le dos de la petite.
-D'accord.
Jack et l'enfant revinrent près du feu, et s'assirent près de l'archéologue, sur la souche morte. Shana demanda la possibilité d'avoir une tasse d'eau chaude. Le jeune homme lui en servit une. De son petit sac, la fillette sortie quelques herbes qu'elle infusa dans le liquide frémissant. O'Neill, curieux, la regarda faire. Devant son air interrogateur, l'enfant se mit à rire et lui tendit le petit récipient métallique, en lui ventant les vertus des plantes infusées. Jack goutta le breuvage. Mais malgré les explications de la petite, il préféra de loin son café infect à cette tisane.
Peu de temps plus tard, du mouvement provenant de la tente se fit entendre. Le jaffa venait d'être réveillé par les rires de la fillette, face aux chamailleries des deux Terriens. Il sortit de l'habitacle en toile et rejoignit le groupe près du feu. Shana ne fut nullement impressionné par la carrure de l'ancien prima d'Apophis. Au contraire, face à lui elle resta songeuse quelques instants.
Daniel expliqua à son ami la présence de l'enfant avec eux. Lorsqu'il eut fini son petit speech, la petite fille se leva, sous le regard surpris du colonel, et s'avança jusqu'au Jaffa. Celui-ci leva un sourcil. Elle détailla le signe doré gravé au milieu de son front. Elle le connaissait, même très bien, car Kal'auc avait portée le même.
Kal'auc avait été la femme d'un Jaffa, mort sous les tortures d'Anubis. En effet après la mort d'Apophis, ce dieu avait conquis ses territoires et réquisitionné ses armées. La défunte avait eut le temps de raconter son histoire aux guérisseurs, avant de mourir. En effet le demi ascensionné lui avait laissé la mémoire. Il savait pertinemment que suite à la séance de torture que la jeune femme avait subi, elle ne résisterait pas longtemps dans son état. Kal'auc était enceinte, et mourut après l'accouchement.
-Tu étais au service d'Apophis ? Demanda-t-elle, alors qu'elle connaissait parfaitement la réponse.
-En effet. Répondit simplement le Jaffa.
-Comment le sais-tu ? Demanda Daniel, surpris que la fillette connaisse ce symbole.
-Il porte sa marque, tout comme le portait Kal'auc. Expliqua Shana en pointant le relief doré du jaffa.
-Qui est Kal'auc ? Interrogea Jack.
-Kal'auc, femme d'Heal'ac, est arrivée sur la planète il y a plusieurs mois. Elle a dit aux sages Lariena et Elu que euh…Anubis, un faux dieu, avait prit les terres d'Apophis. Heal'ac était contre Anubis, et quand Anubis l'a su, il s'est fait tué. Ensuite il a fait du mal à Kal'auc qui attendait un bébé. Il l'a déposé sur Ava, où elle est morte après avoir donné naissance à sa fille. Tenta d'expliquer le plus clairement possible la fillette.
-Heal'ac, et Kal'auc étaient-ils de Chulak ? Demanda calmement le jaffa.
-Oui, comment le sais-tu ? Question Shana, visiblement surprise que cet homme connaisse le défunt couple.
-Heal'ac était mon frère. Répondit simplement Teal'c.
-Oh ! Vraiment désolé mon vieux. Compatit le colonel avec un pauvre sourire d'excuse.
-Au moins lui et sa femme sont morts libres. Proclama l'ancien prima d'Apophis, plus touché par ces pertes que ce qu'il laissait voir.
-Ils sont désormais auprès d'Ishtar et Ishbala. Continua doucement l'enfant, consciente de la douleur ressentie par cet homme.
Teal'c pencha la tête, en signe d'approbation. La jeune fille lui répondit de la même façon. Malgré son jeune âge, elle était très mature. Le jaffa, se détourna du petit groupe et se retrouva face à la forêt. Il avait besoin d'un peu de solitude, afin de digérer la nouvelle. Ses amis le comprirent aisément et ne firent aucun geste pour le retenir.
Shana savait ce que perdre sa famille signifiait, et elle partageait la douleur de cet inconnu. Car même si elle vivait avec les gens formidables qu'étaient ses parents adoptifs, il n'en restait pas moins qu'ils n'étaient pas ses vrais parents. Elle savait que ces derniers devaient être morts, et elle avait appris à vivre avec. Mais le plus dur pour la fillette était qu'elle n'avait aucun souvenir d'eux. Elle ne se rappelait de rien avant son arrivée sur Ava, six ans plus tôt.
Lorsque Teal'c passa devant l'enfant, Shana s'inclina en signe de respect. Le jaffa fut tout d'abord surpris par ce geste, mais très vite l'imita, en signe de remerciement, puis continua sa route en direction du bois, où il disparu. Les deux terriens étaient encore surpris par la petite scène qui venait de se dérouler. Comment pouvait-on être aussi mature à un âge si jeune ? Ils savaient que cela devait être lié au passé de la petite. C'est pour cela, qu'ils ne dirent rien, se contentant d'observer silencieusement.
Lorsque la tension disparue, les discussions reprirent de bon train. La petite guerrière posait bon nombre de questions sur la Tau'ri, auxquelles Daniel fut heureux de répondre, se laissant parfois un peu emporter. Mais Jack le ramenait toujours sur le bon chemin, lui rappelant à qui il parlait. L'archéologue remarqua l'affection que le militaire portait à Shana. Il aimait tous les enfants, et ils lui rendraient bien. Cette pensée le fit sourire.
La petite villageoise était désormais assise les genoux du colonel et riait à ses blagues et à grimaces. Cette scène aurait attendrit un certain major de l'US Air Force. D'ailleurs, Jack eu le réflexe de chercher son regard d'outre mère, afin d'y lire de la tendresse. Malheureusement très vite, il se souvint que s'il était ici, c'était justement parce qu'elle était portée disparue. Depuis des mois, c'était la première fois qu'il oubliait sa disparition. Etait-ce un signe ?
-Dis-moi Jack, pourquoi vous êtes venus sur notre planète ? Demanda avec curiosité la petite guerrière.
-Une amie à nous s'y trouve peut-être. Répondit simplement le militaire.
-Et tu veux la retrouver ?
-Oui.
-Dans ce cas je vais t'aider. Déclara avec en train Shana.
-C'est gentil p'tit bout. Remercia le colonel en souriant tendrement.
-Dis, c'est ton amoureuse ? Tenta de savoir la fillette, attirant soudain l'attention de l'archéologue, curieux d'entendre la réponse.
-Qu'est-ce qui peut bien te faire penser ça ? Esquiva habilement Jack, sous le regard mécontent de Daniel.
-Je sais pas, tes yeux je dirais. Y'a des étoiles dedans. Mais si tu veux, Tàri est toute seule. Proposa Shana avec un sourire rieur.
-C'est gentil, mais je ne suis pas venue pour trouver une femme. Lui expliqua-t-il gentiment.
-Tant pis. Soupira-elle, puis se redressant l'oreille tendue. Tu as entendu ?
-Non quoi…
-Chut ! Ordonna le petit bout aux deux hommes.
La petite fille sauta des genoux du militaire, et se tint aux aguets. Du regard elle parcoura la forêt. Mais ne voyant rien, elle ferma les yeux et se concentra afin de mettre tous ses autres sens en éveil, comme le lui avait appris ses aînés. Une bonne guerrière ne doit jamais être prise au dépourvu face à l'ennemi, lui avaient-ils enseigné.
Jack et Daniel l'observèrent, surpris par ce comportement, peu habituel de la part d'une enfant. Mais très vite ils se reprirent et tentèrent d'entendre quelque chose à leur tour, malheureusement en vain. Le militaire avait attrapé par réflexe son arme. Si un danger approchait, autant avoir de quoi lui faire face, pensa-t-il.
Au bout de quelques instants, un bruit, cette fois audible de tous, s'éleva de nouveau de la forêt. L'enfant ouvrit les yeux et observa l'endroit d'où était parvenu le son. Les deux terriens étaient concentrés sur le même fourré, attendant que l'intrus se fasse enfin connaître. Le buisson bougea pour la seconde fois, et un petit groupe de trois personnes en sortit.
A la tête de la petite élite, se trouvait à homme grand, à la carrure imposante. Ses cheveux bruns étaient coupés court. Il portait pour seul vêtement, un pantalon de cuirs. Derrière lui, deux adolescents le suivaient de près.
Le premier était une jeune fille assez grande, aux yeux vert émeraude. Ses longs cheveux bruns tressés, lui tombaient en dessous des omoplates. Sa tenue en cuir était composée d'une sorte de brassière à une seule et large bretelle, lui barrant l'épaule, et d'un minishort. Ces bottes remontaient jusqu'en dessous de ses genoux.
Près d'elle, se trouvait un jeune homme, sûrement son petit ami, à en juger à la façon dont il lui tenait la main. Il était légèrement plus grand que sa compagne. Ses cheveux courts étaient châtain et son regard avait la même couleur que l'océan. Il portait le même vêtement que l'homme qui les accompagnait.
-Shana ne nous refait plus jamais ça ! Gronda gentiment le guerrier en se rapprochant de la petite.
-Je te demande pardon Huor. S'excusa l'enfant en baissant la tête, en signe de regret. Mais je me suis perdue et je suis tombée sur Jack.
-Jack ?
-Euh c'est moi ! Se présenta le colonel, avec un signe de la main. Lui c'est Daniel et il y a Teal'c, euh enfin quelque part.
-Je suis là O'Neill. Déclara le jaffa en arrivant, après avoir remarqué l'agitation régnant au campement.
-Voilà lui c'est Teal'c. Reprit le militaire avec enjouement.
-Je suis Huor, et voici Aphrodisia et Thoran. Présenta rapidement le chef du petit groupe. C'est étrange, vous portez le signe d'Apophis.
-Je suis son ancien prima. Heal'ac était mon frère. Répondit simplement le jaffa.
-Sachez qu'il est mort libre, tout comme Kal'auc. Déclara Huor en s'inclinant respectueusement. Vous devez être sûrement les voyageurs dont parlait Nélo. Tout le monde vous attend au village.
-C'est vrai ? Interrogea Daniel, enthousiaste à l'idée de rencontrer une nouvelle culture.
-Oui, une grande fête en votre honneur va être donnée. Affirma l'adolescente en souriant doucement devant l'air excité de l'archéologue.
-Chouette ! S'enthousiasma le militaire.
-Nous allons vous aider à ranger votre camps et nous vous conduirons ensuite jusqu'aux sages. Expliqua le guerrier.
-Bien. Répondit simplement l'ancien prima en inclinant la tête.
Les trois explorateurs se mirent immédiatement au travail, aidés par le petit groupe d'autochtones. Après une rapide toilette dans la rivière la plus proche, Sg-1 suivit volontiers les quatre guerriers, qui les guidaient vers le village.
Durant le trajet, Daniel, comme à son habitude, ne put s'empêcher de questionner Huor sur les us et coutumes de la planète. Ce dernier y répondait avec plaisir. Teal'c marchait en retrait, ayant besoin d'être seul. Il avait encore du mal à croire que son frère, ainsi que sa belle sœur soient morts, sans que personne ne le mette au courant. Et d'après les dire de Shana, il avait désormais une nièce. Il prendrait soin d'elle, il le promit à son défunt frère.
Jack portait la fillette sur ses épaules. Celle-ci riait de bon cœur face aux boutades du colonel. Il marchait près des deux adolescents. Ces derniers s'aimaient, cela se voyait comme le nez en plein milieu de la figure, pensa le militaire. Les trois habitants de la planète questionnèrent Jack sur la Terre. Celui-ci se fit une joie de leur expliquer les choses amusantes que l'on pouvait y apprendre et y pratiquer. Tout en parlant, il se découvrit un point commun avec Thoran. Tous deux aimaient beaucoup la pêche, pour les mêmes raisons. Jack promit au jeune homme de lui apprendre quelques jeux terriens, tels que le football américain. L'adolescent fut immédiatement séduit par l'idée.
Leur marche dura une heure et demie. Puis ils s'arrêtèrent pour manger à midi, à l'ombre d'un arbre, aux abords d'une rivière. Les deux groupes échangèrent leur nourriture, afin de faire découvrir de nouveaux plats aux étrangers. Les trois plus jeunes s'amusèrent un peu dans l'eau, se rafraîchissant par la même occasion. Puis ils reprirent la route, la distance à parcourir n'était plus très longue.
Au bout d'une heure, les palissades de bois d'Ava, se dessinèrent à une centaine de mètres d'eux. Elle entourait le village, le protégeant ainsi d'un quelconque danger. La petite élite ne s'arrêta pas pour autant, continuant d'avancer vers l'entrée de la petite cité. Quand ils y pénétrèrent enfin, beaucoup de villageois arrêtèrent leur activité et observèrent les trois étrangers. Bien sûr, ils avaient été mis au courant de leur arrivée, par Tàri, la veille au soir. Ils n'étaient donc pas surpris de leur venue, mais simplement curieux.
Face à ça, Jack lâchait un « salut » enjoué. Daniel semblait heureux d'avoir complètement retrouvé son meilleur ami. Maintenant il ne lui restait plus qu'à retrouver celle qu'il considérait comme sa petite sœur. Car si elle n'était pas ici, il savait qu'il pourrait compter deux personnes au lieu d'une, au rang des disparues. Mais cette pensée disparut très vite de son esprit. Elle était ici, il le sentait.
Huor arrêta le petit groupe devant l'une des nombreuses maisons. Elle se trouvait aux abords d'une grande place. Il s'agissait de la maison de Lariena et Elu, les deux sages du village. Le chef des guerriers invita à frapper, mais Jack se tourna vers lui avec une mine interrogative. Cela fit sourire le jeune homme qui s'empressa de leur expliquer, à lui et son équipe, que les guérisseurs allaient leur prêter des vêtements pour la soirée et leur offrir un toit pour toute la durée de leur séjour. Puis la petite troupe salua Sg-1, avant de partir se préparer pour la fête donnée en leur honneur. Elle aurait lieu le soir même.
Une fois seuls devant cette porte close, Jack n'eut pas d'autre choix que de se décider à frapper. Néanmoins Daniel fut plus rapide que lui et le devança de peu. L'équipe n'eut pas à attendre très longtemps. En effet, à peine quelques secondes après avoir frapper, la porte s'ouvrit lentement, laissant place à une vieille femme aux cheveux blancs. Sans dire un mot, elle s'effaça pour leur permettre d'entrer. Les trois voyageurs s'exécutèrent et pénétrèrent dans la petite demeure. Teal'c les salua de son habituel signe de tête. Les deux sages y répondirent de la même façon en souriant.
-Soyez les bienvenus dans la petite cité d'Ava. Déclara simplement la vieille femme.
-C'est très gentil de nous accueillir. Répondit l'archéologue, déjà prêt à poser mille questions.
-Cela est tout à fait normal. Je m'appelle Elu et voici ma compagne Lariena. Présenta le vieil homme. Nous sommes les guérisseurs et les plus anciens du village.
-Je suis le colonel Jack O'Neill, et voici le docteur Daniel Jackson et lui c'est Teal'c. Expliqua le militaire, en montrant tour à tour ses deux amis.
-Frère des défunt Heal'ac et Kal'auc. Répondit le vieil homme avec un brin de tristesse dans la voix.
-Comment le savez-vous ? demanda l'archéologue surpris qu'ils aient déduit cela aussi facilement.
-Kal'auc, nous avait parlé de Teal'c. Révéla simplement la druidesse, visiblement attristée par cette perte.
-Sache qu'auprès d'Ishtar et Ishbala, ils vivent en paix, heureux et libres. Confia sincèrement Elu.
Le jaffa inclina la tête en signe d'approbation. Comme d'habitude, il n'était pas très éloquent. Et cette scène le démontra une nouvelle fois. Mais à vrai dire, il n'y avait rien à dire. Les deux sages firent de même en signe de respect. Daniel et Jack restèrent bien droits, observant simplement les trois personnes se recueillir face à cette perte.
Mais ce moment d'intimité fut interrompu par l'arrivée d'une jeune femme. Bien sûr, elle n'avait fait aucun bruit, mais son apparition derrière le couple n'était pas passée inaperçue. Elle avait de longs cheveux châtain clairs, lâchés. Ses yeux étaient noisettes. Elle portait une tenue différente de celles des guerriers et des deux sages. Il s'agissait d'un vêtement blanc en deux parties. Le haut venait s'attacher dans son cou et dans son dos. Et le bas était constituait d'une jupe de la même couleur. Elle était volante et lui tombait au dessus du genou.
La jeune femme semblait assez gênée à en juger par la rougeur de ses joues. Son regard reflétait un certain malaise face à SG-1. Cela amusa les deux sages qui se mirent à sourire.
-Je vous présente Tara. Il s'agit de notre apprentie. Lorsque Elu et moi, nous nous éteindrons, elle prendra notre place. Mais pour le moment, elle a encore beaucoup de chose à apprendre, raconta la vieille femme aux trois étrangers qui, visiblement, se demandaient qui était la nouvelle arrivante.
-Tara va vous conduire à votre demeure. Là-bas vous attendent de quoi vous rafraîchir, vous laver et de quoi vous changer. Continua son compagnon tout aussi posément que la druidesse.
-Sommes-nous vraiment obligé de nous changer ? Grimaça le colonel, qui n'aimait pas vraiment l'idée de troquer son treillis contre d'autres vêtements.
-Non, mais ils sont là pour votre confort. La rassura Lariena, amusée de sa réaction. Bien, nous devons vous laisser car Tàri a besoin de nous. Vous la rencontrerez ce soir.
Le couple se pencha en signe de salut. Le jaffa y répondit de la même manière. Puis les deux guérisseurs quittèrent la petite maison et prirent la direction d'une seconde demeure, basée un peu plus loin.
-Je…Je vais vous conduire à votre demeure. Dit timidement Tara, n'osant relever le regard vers les trois hommes.
-On vous suit. Assura le colonel, lui aussi amusé par le comportement de la jeune femme.
La jeune apprentie ouvrit la porte et sortit, suivie de d'SG-1. Le jaffa referma la demeure derrière lui. Le petit groupe traversa le village. Une nouvelle fois, les gens se retournèrent sur leur passage, les gratifiant d'un signe de la main ou d'un sourire. Bien sûr l'équipe terrienne en avait l'habitude, c'est donc naturellement qu'ils répondirent de la même manière. Sur le trajet, ils croisèrent la petite Shana, qui en les voyant se mit à les saluer en agitant la main, les deux adolescents les saluèrent de loin également. Ils virent aussi Huor.
Mais lorsque le regard brun de Tara rencontra celui du chef des guerriers, elle se mit à rougir violement. Elle baissa le regard et redoubla la cadence de son pas. Cette scène fit sourire l'archéologue. Ce genre de comportement lui rappelait vaguement celui de sa meilleure amie, face à son supérieur. Après quelques secondes de grandes foulées, l'apprentie guérisseuse s'arrêta devant une maison. Elle se retourna alors vers les trois hommes.
-Voilà c'est ici. Reposez-vous et Huor viendra vous chercher pour la fête. Bien sûr vous pouvez vous promener dans le village et faire ce que bon vous semble. Indiqua la jeune femme en un seul souffle avant de partir rapidement.
Jack n'eut pas le temps de la remercier avant qu'elle ne parte. D'ailleurs vu la rapidité de son pas, on aurait plutôt dit que la jeune femme s'enfuyait. Le petit groupe n'y prêta pas attention. L'apprentie disparut, en tournant au coin d'une autre maison. Les trois hommes se regardèrent ne sachant pas réellement quoi faire. Mais ne voyant pas trente six solutions, Jack se décida à tourner la poignée de la porte.
Ils pénétrèrent donc dans la maison. Celle-ci semblait assez grande. La première pièce était le salon, salle à manger. Une table, entourée de chaises en bois, se trouvait dans le fond de la salle. Dans le mur perpendiculaire à l'entrée, se trouvait une cheminée encastrée. En face de celle-ci, il y avait une table basse entourée par une sorte de canapé et à chacun de ses côtés un fauteuil trônait. La pièce ne comportait qu'un seul placard.
Il y avait également deux portes. L'une se trouvait en face de l'entrée. Il s'agissait de la cuisine. Plusieurs étagères étaient fixées aux murs. Elles supportaient de la vaisselle et de la nourriture. Voyant une sorte d'évier, Jack en conclut que les villageois devaient avoir l'eau courante. Mais ne trouvant pas de robinet, il dû se rendre à l'évidence que non. Près de celui-ci se trouvait un four, fonctionnant au feu de bois. Près de lui se trouvait une petite table de travail.
La seconde porte, donnait sur un couloir, qui offrait lui aussi deux portes avant de finir sur un escalier. La pièce à droite était les toilettes. Et celle de gauche n'était autre que la salle de bain. Un baquet en guise de baignoire trônait au centre de la pièce. Contre le mur à droite, se trouvaient deux petits meubles surplombés par un miroir. Sur l'une des petites tables, étaient posés une bassine en porcelaine à en juger par la texture et la couleur du matériau et un pichet, fait dans la même matière, remplit d'eau.
Ayant fini de visiter le bas, les trois hommes montèrent à l'étage. Devant eux s'offrit un nouveau couloir. A leur droite se trouvaient trois pièces, et à gauche une seule porte était visible. La première chambre à droite comportait un lit deux places, une table de chevet où reposait une sorte de lampe à pétrole, une armoire et une étagère. Elle n'était pas très grande. Les deux autres pièces étaient semblables à celle-ci. Sur chaque lit reposait deux vêtements, soigneusement pliés.
Jack prit la première chambre, Daniel la seconde et Teal'c la dernière. Chacun alla poser ses affaires dans ses quartiers. Un fois déchargés de leurs affaires militaires, ils allèrent visiter la dernière pièce de la maison. La chambre était immense, mais elle était séparée en deux, par un mur. La première partie, ressemblait aux trois autres chambres. Seule, une touche de décoration en plus la différenciait. SG-1 passa la porte à double battant qui séparait la seconde pièce de celle-ci. Dans la seconde partie se trouvait la chambre d'un bébé, à en juger par le petit parc à barreau et le berceau présents. Ceux-ci avaient était placés au milieu de l'espace. Contre le mur, sous une fenêtre, se trouvait une table à langer. De l'autre côté de la pièce, contre le mur, il y avait une armoire et une table. Sur celle-ci reposait une bassine et un pichet en porcelaine, ainsi que quelques langes propres. Dans un coin, quelques jouets étaient entassés.
Après avoir fini de faire le tour du propriétaire, les trois hommes entreprirent de se laver un peu. Trois jours dans la nature, cela laissait quelques traces et surtout commençait à laisser quelques odeurs. Un bon bain ne leur ferait pas de mal. Bien sûr, remplir la baignoire d'eau chaude fut long, mais prenant le coup de main, le temps de remplissage diminua. Ils allaient chercher l'eau dans un lac, situait derrière la maison, la faisait chauffer dans une grosse marmite sur le petit four à bois et finissait dans le baquet.
Daniel fut le premier à se laver, puis ce fut au tour de Teal'c et Jack passa en dernier dans la salle de bain. L'archéologue avait revêtu les vêtements se trouvant sur son lit. Il s'agissait d'un pantalon et d'un haut à manche courte, faits en lin. Il resta pied nu. Teal'c avait fait de même, mais avait choisit de porter une longue robe blanche à capuce et à manches longues, faite dans la même matière. Après maintes discussions houleuses, le colonel finit par consentir de porter la même tenue que son meilleur ami. Il accepta davantage pour que Daniel lui fiche enfin la paix.
Ne souhaitant pas tourner en rond dans la maison, le jeune homme et le militaire sortirent, laissant le jaffa faire son Kel'no'rim au calme. Daniel quitta le colonel à la recherche de Tara. Il avait un grand nombre de question à lui poser. Jack se mit à plaindre la pauvre jeune femme. Il l'imaginait déjà mal à l'aise face à lui. Un sourire naquit sur ses lèvres puis il se mit à marcher.
O'Neill profita de sa solitude pour découvrir un peu le village. Il se promena à travers les petites rues, saluant quelques villageois en train de travailler. Etre seul lui fit beaucoup de bien. Il avait l'impression d'être revenu complètement à la vie. Ce sentiment était étrange, puisqu'il n'avait toujours pas retrouvé son second. Il ne savait pourquoi, mais il avait confiance en cette planète. Durant son repérage des lieux, une voix familière l'interpella de loin. Il s'arrêta et se retourna pour voir qui venait de crier son nom et vit Aphrodisia s'approchait en courant de lui.
A en juger par sa nouvelle tenue, la jeune fille s'était changée. Elle avait troquée sa robe guerrière pour des vêtements en lin. Sa jupe lui tombait sur les genoux, sur chaque côté, une fente remontait plus haut que mi-cuisse. Son haut était en forme de triangle, la première attache lui encerclait le cou et le nœud était caché par ses longs cheveux ondulés et la seconde s'attachait en dessous de sa poitrine, après que les deux bandes se soient croisées dans son dos. Ses cheveux n'étaient plus que tenus en demi-queue tressée.
-Aphrodisia tu es superbe. Complimenta Jack, faisant rougir la jeune guerrière.
-Merci. Mais je ne suis pas aussi belle que Tàri. Mais tu jugeras par toi-même ce soir. Répondit mystérieusement l'adolescente.
-Comment ça se fait qu'on ne puisse pas la voir avant ? Demanda le colonel, mu par la curiosité.
-Parce que c'est la coutume et puis le spectacle perdrait tout son charme. Seules les danseuses et les sages savent ce que portera Tàri ce soir. Expliqua simplement la jeune fille, qui se mit à sourire, lorsqu'elle vit une grimace se dessiner sur le visage de son interlocuteur.
-Tu ne fais donc pas partie des danseuses ? Interrogea Jack après avoir réfléchit quelques instants.
-Non, je fais partie des futures chasseuses, tout comme Shana. Seule Tàri fait partie à la fois des danseuses et des guerrières. Idril était une danseuse, mais elle est tombée enceinte. Alors ce soir, elle apparaîtra dans la tenue d'Ishtar mère de nous tous. Ma tenue est celle de fête. Toutes les femmes et filles du village la porteront ce soir. Bien sûr les couleurs changent selon notre âge. La mienne est blanc cassée car je serais bientôt une femme. Celle de Shana est blanche, car elle est encore pure. Ensuite quand nous sommes femmes, nous pouvons la teindre de n'importe quelle couleur. Expliqua la jeune fille, afin de faire connaître à l'étranger les coutumes de son village.
-Et comment sont habillés les hommes ? S'enquit le terrien.
-Ils sont habillés soit comme toi, soit il porte la robe. Mais en général ce sont les vieux ou les mariés qui la portent, pour monter leur respect envers leur épouse. Répondit simplement la guerrière en reprenant sa marche aux côtés de l'étranger.
-Je vois. Dit le militaire.
-Bon je vais devoir te laisser. J'ai promis à Ireth, la mère de Shana, à l'aider à transporter les plats pour la fête. S'excusa la jeune fille.
-Je peux me joindre à vous ? Se proposa gentiment le colonel, qui ne souhaitait pas retourner dans la maison, pour ne pas tourner en rond.
-Pourquoi pas. Consentit Aphrodisia se retenant de rire doucement. Ce sera une première ici, aller suis moi !
Les deux nouveaux amis reprirent leur marche. La jeune fille guida le colonel jusqu'à la maison des parents adoptifs de la petite Shana. La demeure d'Ireth faisait partie des habitations bordant l'immense place centrale du village. Au centre de celle-ci un immense bûcher avait été dressé pour les festivités. Il était bordé par un espace vide, lui-même encerclé par de nombreuses tables, accompagnées de leurs bancs. Sur l'une d'elles, des instruments, pour la plupart des percussions, avaient été posés sans aucune surveillance. Sûrement l'orchestre de ce soir, pensa Jack.
Quelques tables étaient déjà garnies de nombreux plats, aux allures appétissants. Une femme chargée de corbeilles de fruits apparut. Elle était brune de moyenne taille. Ses longs cheveux lui tombaient sur les hanches. Sa tenue, semblable à celle d'Aphrodisia, était bleu ciel. Les deux amis allèrent se présenter à elle. L'adolescente fit les présentations et expliqua la présence du colonel.
Ireth fut tout d'abords surpris de cette proposition. Son mari était le seul homme à l'aider d'ordinaire. Mais très vite elle refusa poliment son offre, les invités ne devaient faire que se reposer, et non préparer la fête donnée en leur honneur. Malheureusement comme beaucoup de femmes, elle ne pu refuser plus longtemps, lorsque le militaire insista en arborant une mine de chien battu, vraiment craquante. Jack ne pu contenir un « Yes ! ». La jeune femme rit doucement devant son comportement des plus enfantins.
Le colonel et l'adolescente allèrent se présenter à Elron, le mari d'Ireth. Après avoir échangé quelques mots, forts sympathiques, les deux acolytes se mirent au travail, faisant se retourner plusieurs villageois. Un invité qui aidait à préparer la fête, du plus un homme ? C'était vraiment une première sur Ava. Plusieurs sourires amusés apparurent sur le visage des autochtones.
Grâce à l'aide plus que précieuse qu'avait apporté le militaire, les derniers préparatifs prirent vite fin. La jeune femme brune libéra donc les deux compagnons. Ceux-ci prirent congé du couple, et allèrent se promener un peu dans le village. Aphrodisia fit un peu visiter le village à Jack, qui semblait apprécier la beauté des environs. Mais très vite, elle dû l'abandonner, la famille de la jeune fille avait besoin d'elle. Le colonel la salua et décida de rentrer à la maison où il logeait.
La fête n'allait pas tarder à commencer, maintenant. L'adolescente lui avait dit qu'elle prendrait son départ lorsque le second soleil laisserait place à la nuit. Et ce dernier avait déjà entamé sa course descendante. De sa chambre, Jack l'observait décliner doucement, repensant une nouvelle fois à son second. Mais ne voulant se laisser déborder par certaines émotions qui tentaient de l'assaillir, il préféra redescendre, afin que ses amis lui changent les idées.
D'après les dires d'Ireth, la danse de cette mystérieuse Tàri ouvrirait les festivités. Le chef d'SG-1 était vraiment très intrigué par cette inconnue. Surtout qu'Elron lui avait appris que lui et ses amis logeaient chez elle. Il ne savait pourquoi, mais il imaginait bien son second dans le rôle de chef du village. Cela était bien son genre et d'après ses qualités, que lui avait gentiment énuméré la jeune fille, son hypothèse ne paraissait pas si folle que ça. Bien sûr, il ne se faisait pas d'illusion, il se pouvait que se ne soit pas elle du tout.
Depuis ces derniers mois, il avait prit l'habitude de tomber sur des fausses pistes. Mais jamais jusqu'à présent, son instinct ne lui avait crié avec autant d'engouement que celle qu'il aimait se trouvait ici. Depuis leur départ de la Terre, cette petite voix ne cessait de résonner dans son esprit.
Trois petits coups, tapés à la porte d'entrée, sortirent le militaire de ses pensées. A peine une seconde plus tard, elle s'ouvrit après en avoir eu l'autorisation donnée par l'archéologue. Une tornade blonde déferla dans le salon. Elle ne s'arrêta pas. Shana se contenta d'attraper la main de Jack et de le tirer vers la sortie.
-Allez Jack la fête va commencer ! S'exclama la fillette, en essayant de faire avancer le colonel.
-Eh doucement ma puce. Tenta de calmer l'homme en question.
-Non, non, non ! On attend plus que vous ! La belle Tàri va apparaître ! Continua le petit bout de chou visiblement très excitée à l'idée de voir la nouvelle danse de la jeune femme.
-Bien alors, on y va. Fini pas consentir le colonel, amusé par le comportement de la fillette.
O'Neill se laissa tirer par elle, et ses deux amis les suivirent, souriant doucement face à cette scène plus qu'amusante. Un colonel de l'US Air Force ne pouvait résister à une enfant d'une dizaine d'années, il y avait vraiment de quoi être amusé. Enfin, qui pouvait résister au joli minois d'une enfant aussi pleine de vie que l'était Shana ? Sûrement personne, mise à part les Goa'ulds. Pensa l'archéologue en fermant la porte de la maison, derrière lui.
Le groupe ne pu que remarquer que les rues du village étaient désertes. Au loin, le second soleil était sur le point de finir de se coucher. Sur la place centrale, une table spéciale et richement décorée, avait été dressée en l'honneur des invités. Ainsi, ils pourraient jouir du spectacle sans en perdre une miette et surtout sans être bousculés par des spectateurs un peu trop appréciateurs, qui ne se gêneraient pas pour les pousser afin de voir mieux la chorégraphie.
Tout autour du bûcher, que l'on avait soigneusement allumé, des centaines de villageois s'entassaient derrière les tables préparées dans l'après-midi. Shana quitta ses nouveaux amis, pour aller rejoindre ses parents. SG-1 s'avança vers leur table, où siégeaient Lariena et Elu, qui ne manquaient jamais un seul des spectacles de Tàri.
Lorsque le dernier rayon du second astre solaire disparu, les premières notes d'une danse au style oriental se firent entendre. Le calme se fit immédiatement dans l'assistance, n'attendant plus que l'apparition de la troupe de danseuses, visiblement très attendue. Une vingtaine de jeunes femmes apparurent enfin. Elles portaient toutes la robe de fête, mais aucune n'avait de couleurs similaires. Au rythme des percussions, elles se mirent à jouer sensuellement avec leurs reins, telles de danseuses professionnelles, tirant des encouragements de la part des hommes de l'assemblée.
Soudain une voix se fit entendre, chantant en anglais. Toutes les têtes convergèrent vers la source de ce nouveau son mélodieux. La moitié de son visage était voilé, mais Jack su immédiatement, en voyant ses yeux azurs qui lui avaient tant manqué pendant des mois, qu'il s'agissait de Sam. Ses amis l'avaient également reconnue.
Ses cheveux avaient poussé et lui tombaient juste en dessous des omoplates. Le voile qui couvrait la moitié de son visage, était transparent et de couleur rouge. Toute sa tenue semblait faite dans ce même tissu. Le haut ressemblait à un soutien-gorge, d'où plusieurs voiles tombaient sur ses hanches dénudées. Celui de devant partait d'un côté et était rattaché à l'autre côté, formant une demi-lune sur son ventre aux abdominaux saillants. Sa jupe transparente, lui tombait sur les chevilles. Sur chaque jambe, une fente remontait jusqu'en haut de ses cuisses, parfaitement musclées. Elle était tout simplement sublime.
Jack ne pouvait la quitter des yeux, tout comme beaucoup de villageois. Mais lui c'était différent. Il l'avait retrouvé, enfin ! Son cœur battait à mille à l'heure, et la peur, que tout ça ne soit qu'en réalité qu'un rêve, lui noua l'estomac. ELLE était là, en face de lui, respirant la vie. Jack était tout simplement heureux, tout comme ses deux compagnons. Daniel l'observa quelques instants. Un sourire se dessina sur son visage, il avait enfin retrouvé complètement ses deux amis.
Lorsque le regard de Tàri rencontra celui du chef du groupe des trois étrangers, elle ne su pourquoi mais elle n'arriva plus à le détourner. Elle lisait dans les yeux de cet homme tant d'amour, qu'elle en fut bouleversée, elle dû même lutter pour rester concentrée. Bizarrement, ce genre de regard lui semblait familier. Comme si elle connaissait parfaitement ces deux yeux noisette posés sur elle. Cela la fit sourire, d'un sourire qui lui était exclusivement réservé. Pour le jaffa et l'archéologue, il ne leur était pas étranger. Mais pour les villageois, il leur était inconnu. C'était la première fois qu'il la voyait autant rayonner. Face à cette scène, les deux sages surent immédiatement que l'amour planait au-dessus de ces deux jeunes gens, et qu'il n'était pas récent. Tàri allait retrouver son chez elle, ils le sentaient.
Durant la danse, Tàri monta sur la table des invités, d'une manière féline, qui la rendait davantage sensuelle. Les paroles mélodieuses qui s'échappaient de sa bouche, étaient accompagnées d'une danse du ventre divine. Son jeu de reins était très explicite, mais à aucun moment il ne fut choquant. Tous les hommes célibataires semblaient subjugués par le spectacle.
Le militaire n'avait d'yeux que pour elle, plus rien autour d'eux n'existait. Son regard reflétait tant d'amour et de soulagement, que Lariena en fut touchée. Elle observait cet homme depuis plusieurs secondes. Un sourire nostalgique apparut sur son visage. Jack avait le même regard qu'Elu, lorsqu'ils n'étaient pas encore ensembles, mais que déjà un lien indestructible unissait leurs deux cœurs. La vieille femme étreignit son compagnon, qui l'entoura de ses bras avec tendresse. Malgré toutes ces années passées à ses côtés, elle l'aimait encore plus que tout au monde.
Daniel aussi avait remarqué le regard que son ami posait sur son second. Néanmoins il avait tenté, en vain, de le faire réagir en lui parlant. Le militaire ne l'entendait plus, il semblait déconnecté de la réalité. Aucun des trois hommes d'SG-1 ne connaissait les talents de la jeune femme pour la danse et le chant.
Trop absorbé par les deux perles d'outre mer de la chef du village, le colonel ne su comment le voile de celle-ci se retrouva sur ses épaules. Mais il s'en fichait, tout ce qui comptait était le visage de sa subalterne, qui désormais se trouvait à quelques centimètres du sien, susurrant presque des paroles en arabes. Leurs souffles se mélangeaient délicieusement. Cela fit frissonner le militaire. S'il avait pu, il se serait noyé dans l'océan de ses yeux. Malheureusement lorsque Tàri retourna à l'anglais, elle le repoussa violement, se remettant debout sur la table. Elle reprit ce déhanchement sensuel, qui faisait tant rêver les hommes, mais les femmes derrière elle, n'étaient pas en reste. Toutes les danseuses étaient aussi très douées. D'ailleurs beaucoup d'hommes l'avaient remarqué, vu la façon dont ils les reluquaient ouvertement, au plus grand plaisir de ces demoiselles.
L'ambiance était vraiment bonne enfant, chacun profitant de cette soirée qui déjà s'annonçait très amusante. Tout le monde frappait dans ses mains, encourageant ainsi les danseuses dans leur spectacle.
Malheureusement, la danse prit rapidement fin. Elle fut accueillit par une foule d'applaudissements, mais la jeune femme ne semblait pas les entendre. Tàri était allongée sur la table, ses yeux bien ancrés dans ceux chocolat de cet inconnu. Son ventre se levait au rythme de sa respiration saccadée, dû à l'effort qu'elle venait de fournir. Elle ne sut pourquoi, mais elle sentit qu'un lien puissant l'unissait à cet homme.
D'ailleurs, elle se rendit compte que celui-ci lui tendait la main, afin de l'aider à se remettre sur pied. Trop absorbée par ses yeux, elle ne l'avait pas vu se lever et contourner la table. Elle se fustigea de réagir ainsi, néanmoins, elle accepta son offre et glissa sa main dans celle puissante du Tau'ri. Doucement, tel un félin, elle glissa au sol et tenta de reprendre lentement son souffle.
A part leurs amis, ainsi que les deux sages, personne ne se souciait de cette scène. Les deux militaires étaient à quelques centimètres l'un de l'autre, se dévorant ouvertement des yeux. Soudain, sans aucune autre forme de cérémonie, Jack attira son second contre lui et la serra très fort. Par ce contact, il voulait être sûr qu'il ne rêvait pas, et qu'elle était bien réelle. Il s'accrocha à elle, comme si sa vie en dépendait, retenant les larmes de joies qui menaçaient de couler. Son calvaire venait de prendre fin.
Tàri fut tout d'abord surprise par ce geste. Pourtant elle se laissa faire et encercla de ses bras cet homme qui s'accrochait à elle avec autant détresse. Quelque part en elle, la chef du village savait qu'elle avait besoin également de cette étreinte. Comme si, dans une autre vie, elle avait connu cet inconnu, et que depuis son arrivée ici, il était celui qui lui manquait. Car sans s'expliquer pourquoi, le vide ressentit depuis sa venue sur Ava venait de disparaître au creux de l'épaule du colonel. Elle avait toujours su que ce manque venait de ses souvenirs, mais dès l'instant où ses yeux azur avaient plongé dans ceux de Jack, elle avait su que ce qui lui manquait désespérément dans sa vie, n'était autre que lui.
Ils restèrent ainsi plusieurs secondes, dans les bras l'un de l'autre, savourant le contact de leur deux corps. Durant ce moment à eux, ils comblèrent des mois d'absence. Quand tout d'un coup, une autre paire de bras vint les encercler. Il s'agissait de l'archéologue. Il avait essayé d'attendre que son meilleur ami libère sa petite sœur de cœur, mais ses sentiments avaient été plus forts et il n'avait pu se retenir. Il était si heureux d'avoir retrouvé enfin Sam. Les trois amis se lâchèrent et Sam eut à peine le temps de se retourner vers le troisième homme, que déjà le jaffa la prenait à son tour dans ses bras. Mais leur étreinte ne dura pas et très vite les deux guerriers se séparèrent.
-Heureux de vous revoir major Carter. Dit posément le jaffa.
-Mon nom est Tàri. Répondit la jeune femme, ne comprenant pas pourquoi l'étranger l'appelait par ce drôle de nom.
-Tàri voici les trois étrangers venus de la Tau'ri. Intervint la vieille femme. Voici le Colonel Jack O'Neill, le docteur Daniel Jackson et le guerrier Teal'c, frère de Heal'ac. Bien je vais vous laisser, maintenant.
-Je suis navrée pour votre frère. S'excusa la danseuse en penchant la tête.
Teal'c s'inclina également, en signe de remerciement, mais cette scène fut interrompue par le son d'un raclement de gorge. Le petit groupe se retourna vers une jeune femme brune. Ses cheveux longs étaient lâchés. Sa tenue était différente des autres. Elle portait une longue robe blanche, ressemblant à un vêtement grec. Le haut était asymétrique. D'un côté elle avait une épaule nue, de l'autre une manche très large, faite avec un voile transparent blanc, lui recouvrait tout le bras. En-dessous de la poitrine, un cordon de cuir tressé mettait en valeur son ventre bien rebondit. Elle ne devait pas être loin d'accoucher.
Vêtue ainsi elle ressemblait à une déesse grecque. Daniel l'identifia, comme la tenue qu'aurait portée Héra. D'après les dires d'Aphrodisia, la jeune femme portait la robe d'Ishtar mère. Il s'agissait donc d'Idril, une ancienne danseuse. Dans ses bras se trouvait un bébé en pleurs.
-Désolée de te déranger, mais une petite réclame sa maman. Expliqua simplement la future mère.
-Oh merci de t'en être occupée. Remercia Tàri, en prenant sa fille dans ses bras. Cours retrouver ton époux, et encore merci.
Idril salua le petit groupe d'un signe de tête et d'un sourire, avant de les quitter afin de rejoindre Wyatt son mari.
Jack n'en revenait pas. SA Sam avait un bébé. Tout ça ne pouvait signifier qu'une seule chose : elle avait refait sa vie avec un autre homme. Comment pouvait-il avoir cru qu'elle attendrait sagement qu'on vienne la sauver ? Il ne pouvait la blâmer, il avait bien fait pareil sur Edora, lorsqu'il avait disparu plusieurs mois. Il regarda l'enfant tristement. Ce magnifique ange représentait, sans le savoir, la fin d'une époque qui n'avait jamais réellement commencée. Il devait avoir aux alentours de quatre mois et respirait la vie.
Lorsque l'ancienne danseuse l'avait placée dan les bras de sa mère, la petite s'était rapidement calmée. Son regard brun s'était posé sur Jack, l'observant avec curiosité. Le colonel cru même apercevoir l'ébauche d'un sourire, avant d'être balayé par un bâillement.
-Mon trésor, je te présente Jack, Daniel et Teal'c. Voici Kendra, votre nièce Teal'c. Présenta en souriant la jeune femme.
Le mot « nièce » résonna dans la tête de colonel, le soulageant instantanément. Ce n'était pas sa fille, du moins pas biologiquement. Cela voulait peut-être dire, que sa Sam n'avait pas refait sa vie. Son cœur se remplit d'espoir à cette pensée. Puis d'autres mots de la petite Shana, vinrent finir de le rassurer. « Si tu veux Tàri est toute seule ». Elle n'avait donc pas rencontré d'autre homme. Il ne su pourquoi, mais un sourire vint étirer ses lèvres, sans qu'il ne puisse le ravaler.
La chef du village mit avec précaution sa fille dans les bras de celui qui n'était autre que son oncle biologique. Kendra ne dit rien et se contenta d'observer avec curiosité l'ancien prima d'Apophis. Puis, comme si l'enfant comprenait le lien qui l'unissait à cet inconnu, elle se mit à babiller joyeusement en essayant d'attraper de ses petites mains celle immense de l'archéologue qui tentait de la chatouiller. Cette scène attendrit la mère. Mais bien vite le sommeil s'insinua dans le jeu. Et petit à petit Kendra s'endormit dans les bras sécurisants de son oncle. Teal'c salua le groupe, après leur avoir expliqué qu'il allait coucher sa nièce dans son petit lit. L'homme à la carrure imposante partie avec son précieux bien. La petite fille était son dernier lien avec son défunt frère, qu'il n'avait pas revu depuis des années.
Autour du feu, la fête battait son plein. Certains villageois mangeaient, ou discutaient en buvant, d'autre dansait au rythme des instruments. La bonne humeur était maîtresse de cette nuit de fête.
Parmi les danseurs, Jack reconnu quelques personnes. Il y avait Aphrodisia qui se frottait à Thoran, visiblement ravie. Tryne et Nélo se déhanchaient au rythme des percussions. Illaria avait un joli jeu de reins, qui ne laissait pas Hério insensible. Il remarqua que son meilleur ami l'avait abandonné pour la piste de danse. En effet, un peu plus loin, Shana dansait avec lui. L'archéologue faisait beaucoup rire la fillette. Daniel essayait tant bien que de mal de se trémousser en rythme, mais il fallait bien avouer qu'il était plus ridicule qu'autre chose.
Tàri essayait depuis quelques secondes, de capter l'attention du colonel, qui semblait perdu dans ses pensées. Lorsque celui-ci revint enfin à lui, la jeune femme lui proposa de danser. A cette demande, Jack ne pu s'empêcher de grimacer. Il déclina poliment l'invitation de la jeune femme, ne voulant pas la froisser. Devant l'air boudeur que son second arborait, il lui expliqua qu'il était un bien piètre danseur. Et que la seule danse qu'il maîtrisait assez bien était le slow, simplement parce que les pas étaient faciles à mémoriser.
Mais visiblement cette excuse ne sembla pas convenir à la chef du village, qui était persuadée que sous le militaire se trouvait un homme plein de surprises. Et puis ils étaient là pour s'amuser et non pour une compétition de danse. Sans attendre un mot de plus, Tàri le prit par la main et l'entraina au centre de la piste. La musique changea et se fit encore un peu plus entrainante, décrochant ainsi un sourire à la jeune femme. Immédiatement son magnifique jeu de reins reprit. Le colonel ne su pas vraiment comment réagir. Il se laissa donc guider par sa partenaire, avec un peu de retenue. La guerrière l'observa, amusée par son comportement.
-Lorsque vous êtes sur une piste de danse, vous devez revêtir les vêtements d'un danseur, et n'être plus vous-même. Je suis de nature un peu timide, mais quand la musique se fait entendre et que je me mets à danser, je laisse ma timidité au placard et j'ose tout. Expliqua simplement la jeune femme.
-Seriez-vous en train de me dire de faire ce que je ne fais pas d'habitude ? S'enquit le colonel, visiblement curieux.
-Exactement. Allez lâchez-vous. L'encouragea Tàri, sans cesser de danser.
-Je peux essayer. Répondit le militaire, ave un brin de mystère dans le regard.
La guerrière l'observa quelques secondes, curieuse de savoir ce qu'il allait faire. De son côté le militaire, se laissa aller complètement au rythme entrainant de la musique. Il fit très peu de gestes, mais avec le déhanchement de sa subordonnée, la danse se fit plus endiablée. A ce moment là, Jack ne réfléchissait plus, car s'il le faisait, il savait qu'il s'arrêterait immédiatement. Et pour dire vrai, il n'en avait pas envie. Il voulait simplement profiter de ce moment qu'il partageait avec la femme qui hantait son esprit depuis quelques années.
Visiblement leur petit manège plu énormément aux villageois, qui avait cessé leurs activités, afin d'observer le couple. Cette scène surpris beaucoup l'archéologue, qui ne connaissait pas les dons de danseurs de son meilleur ami. Mais il était vrai que du sang irlandais coulait dans ses veines, alors cela l'expliquait peut-être. En tout cas, il ne se gênerait pas de le taquiner dessus.
Les deux militaires ne semblaient pas avoir remarqué qu'ils étaient au centre de l'attention. Ils continuèrent donc de bouger au son des percussions. Leur ballet mêlait avec harmonie : sensualité et passion. Tàri était une excellente danseuse, elle n'avait plus besoin de le démontrer. Tous les villageois s'accordèrent à reconnaître que le Tau'ri se débrouillait plus que très bien.
Les deux compagnons étaient encouragés par les habitants d'Ava, qui tapaient dans leurs mains. Les musiciens semblaient s'en donner à cœur joie. Lorsque la musique s'arrêta enfin, tout le monde se mit à applaudir les deux protagonistes. L'étincelle qui les liait, n'avait échappé à personne.
Le militaire remarqua avec surprise, que c'était eux que les autochtones acclamaient. Il se sentit plutôt gêné de s'être donné en spectacle ainsi. Une nouvelle musique se fit entendre, et tout le monde se remit à danser. Mal à l'aise, face à ce qui venait de se passer, le colonel bredouilla une excuse avant de s'éclipser rapidement. Ce comportement intrigua la jeune femme, qui le suivit du regard quelques instants, avant d'emprunter le même chemin.
Jack avait besoin d'être seul et de faire retomber l'excitation dans laquelle il baignait. Cette danse l'avait mis dans une sorte de transe. Durant quelques minutes il n'avait plus été maître de ses gestes. En plus la sensualité que dégageait son second, ne l'avait pas aidé à rester de marbre. Il n'avait pu que suivre ses pulsions. D'ailleurs quelques minutes de plus, et il aurait eut bien besoin d'une douche froide. Qu'est-ce qui lui avait prit d'accepter aussi ?
Le chef d'SG-1 lâcha un soupir, avant de se laisser glisser contre un arbre, assez éloigné de la fête. Il avait besoin de se calmer. Et ce qui l'apaisait le plus était d'observer les étoiles. Il leva donc la tête vers le ciel lumineux. Par chance, il n'y avait aucun nuage, rendant la visibilité de ces astres lumineux, parfaite. Mais sa contemplation fut troublée par la voix de la jeune femme de ces rêves. Ne l'ayant pas entendu arriver, il sursauta de surprise.
-Bon sang Carter, ne me refaites plus jamais ça ! Lui ordonna-t-il gentiment.
-Qui est Carter ? Demanda la jeune femme, tout en s'asseyant.
-C'est vous.
Répondit simplement le militaire. Mais devant le regard interrogateur que la danseuse posait sur lui, Jack continua :
-Vous vous nommez Samantha Elizabeth Carter. Vous êtes major dans l'US Air Force. Je suis votre supérieur direct dans l'équipe SG-1.
-J'ai du mal à m'imaginer sous les ordres d'un homme. Ironisa Tàri.
-Et voilà ! La féministe reprend le dessus, dans quelques temps vous vous remettrez à me parler de cette langue incompréhensible que sont les math. Plaisanta le colonel.
-Dîtes, sommes-nous ensembles ? Questionna soudainement, sérieusement la jeune femme.
-Non ! Répondit trop rapidement le militaire, mais devant l'air froissé de sa compagne, il reprit. Je veux dire que, euh nous sommes amis et c'est tout. Vous savez dans l'armée il y a une loi de non-fraternisation.
-Oh ! Pourtant il me semblait….Non oubliez ça. Déclara Sam visiblement gênée de s'être fourvoyée. Vous pouvez me raconter un peu ma vie ?
Bien sûr ! Vous êtes l'une, non, la meilleure astrophysicienne des Etats-Unis, voir du monde. D'ailleurs c'est pour cela que je ne comprends pas souvent vos discours, je ne suis pas aussi intelligent que vous. Expliqua Jack, en rendant le sourire que son second venait de lui envoyer. Votre mère est morte lorsque vous étiez enfant. Un accident de voiture, il me semble. Votre père porte un symbiote Tok'ra du nom de Selmac. Un serpent super sympa d'ailleurs ! Vous vivez à Colorado Springs, comme nous tous. Hum vous faîtes partie d'SG-1 et nous voyageons sur d'autres planètes, à la recherche de nouveaux alliés, ou de nouveaux joujoux pour vous et Dany boy. Nous avons également sauvé la Terre de bons nombres d'attaques extraterrestre. Voilà en gros le résumé de votre vie professionnelle, car je dois avouer que je ne connais pas votre vie personnelle.
-Et bien, ma vie ici est plus calme. Constata simplement la major.
-Pourtant un bébé n'est pas de tout repos. Fit remarquer le colonel devant l'air impressionné de sa subalterne.
-Oh non Kendra est un ange. La détrompa Sam. Elle fait ses nuits et est plutôt calme. J'ai l'impression que cela vient de sa famille. Vous savez je l'aime comme ma fille, d'ailleurs je la considère comme telle.
-Et elle vous le rend bien. Répondit simplement le Tau'ri, un tendre sourire, éclairant son visage.
La même tendresse vint étirer les lèvres de la jeune femme. Les deux militaires échangèrent un regard intense. La lumière bleutée les entourant, rendait l'atmosphère propice aux confidences amoureuses. Pourtant aucun mot ne fut prononcé, ils n'en avaient pas besoin. Un simple regard suffisait.
A cet instant, ils étaient seuls au monde, rien ne comptait plus que l'autre. Leurs visages se rapprochèrent imperceptiblement. Ils ne se quittaient plus des yeux. Ce ne fut que lorsque Tàri ferma les yeux et que leurs lèvres se frôlèrent, que Jack revint brutalement à la réalité.
Il était sur le point d'embrasser son SECOND. Malgré tout, il ne trouva la force de fuir son étreinte et ne parvint qu'à reculer de quelques centimètres.
-On ne peux pas faire ça. Chuchota-t-il à contre cœur.
-Pourquoi ? Demanda la disparue, en rouvrant les yeux, surprise par ce pas en arrière.
-La loi de non-fraternisation. Répondit le militaire, un brin de tristesse dans la voix.
-Ici, je ne suis pas Sam, mais Tàri. Le charma-t-elle.
Et comme pour accentuer ses paroles, la chef du village passa une main derrière la nuque de son supérieur, et l'attira à elle. Leurs lèvres se scellèrent, sans que Jack n'essaie de l'en empêcher. Il se laissa tout simplement faire. Il avait si souvent rêvé de ce moment, qu'il ne se sentait pas la force de le briser, aujourd'hui, et même s'ils risquaient la cours martiale.
Le baiser fut empreint d'une infinie douceur. Cela déconcerta un peu la danseuse, qui n'imaginait pas cet homme capable d'autant de tendresse. Puis il devint de plus en plus en fougueux, arrachant un soupir de contentement au major. Cela eut l'effet d'une décharge électrique chez Jack. Ne voulant pas profiter de la situation, il repoussa gentiment sa subalterne, afin de ne pas la froisser. Il lui expliqua son geste. Sam trouva son comportement très noble. Elle s'adossa à l'arbre, et posa sa tête sur l'épaule d'O' Neill, qui l'entoura d'un bras protecteur. Puis tous deux observèrent les étoiles. Le spectacle était magique.
Ils restèrent ainsi, dans le silence le plus total, durant de nombreuses minutes, profitant simplement de la présence de l'autre. Mais une légère brise fit frissonner la guerrière, qui resserra, en vain, son voile autour de ses épaules nues à la recherche d'un peu de chaleur. Jack, ayant sentit le spasme de sa compagne, proposa de rentrer. Tàri accepta. Le militaire se leva et tendit la main en direction de son second, afin de l'aider à se relever. Celle-ci accepta en plaçant la sienne dans celle de cet homme qui ne la laissait pas indifférente. Une fois debout, ils prirent le chemin de leur maison, sans échanger un mot.
Sans s'en rendre compte, ou faisant peut-être exprès de n'avoir rien remarqué, ils firent la route main dans la main. Ce simple geste rassura le colonel. ELLE était bien là, et plus jamais il ne la laisserait repartir. Leurs doigts semblaient avoir étés faits pour s'entremêler.
Lorsqu'ils arrivèrent devant la demeure, Jack ouvrit la porte et laissa sa compagne entrer la première. Face à cette marque de galanterie, la jeune femme ne put retenir un sourire. Dans la cheminée, un feu était allumé, insufflant sa chaleur dans chaque pièce de la maisonnée.
Les deux compagnons montèrent à l'étage. Là-haut de la lumière s'échappait de la chambre de Sam, qui avait la porte grande ouverte. Le couple y pénétra et s'avança jusqu'à la partie de la pièce réservée à sa petite fille. Là, un spectacle attendrissant semblait n'attendre qu'eux. Le jaffa était endormi, assis sur la chaise à bascule, avait la tête posée contre le chambranle du berceau, d'où quelques gazouillis joyeux s'échappaient.
Tàri dénoua à contre cœur ses doigts de ceux de l'invité, et alla réveiller l'oncle de sa fille. Celui-ci sembla surpris de s'être laissé aller au sommeil. Son amie le rassura. Teal'c inclina la tête en signe de salut et rejoignit ensuite sa chambre, où il ne tarda pas à ressombrer dans le sommeil. Malgré son silence, il s'était aussi beaucoup inquiété après la disparition de sa meilleure amie. Et la revoir ainsi saine et sauve, avait permis à son esprit de relâcher ce trop plein d'inquiétude retenue. Désormais il pouvait dormir en toute sérénité.
Dans la chambre de la fillette, Tàri prit dans ses bras sa fille et alla ensuite chercher un biberon, posé sur la table à langer. Elle invita le colonel, qui accepta, à la suivre. Ils redescendirent à la cuisine, afin de faire chauffer du lait pour la petite. Cela ne prit pas longtemps et le couple rejoignit le salon, où ils s'installèrent confortablement sur le canapé. Seul le feu dans la cheminée leur servait de lumière. Ils n'avaient pas besoin de plus.
A la grande surprise de la disparue, son supérieur demanda à nourrir Kendra. Sam accepta d'un signe de tête. Elle plaça sa merveille dans les bras du militaire. Jack serra la petite contre lui, comme la chose la plus fragile au monde. Cela faisait des années qu'il n'avait pas tenu un bébé dans ses bras, mais il se souvenait comment faire. Il prit le biberon et l'emmena doucement jusqu'à la bouche de l'enfant qui prit la tétine goulument entre ses lèvres, avant de se mettre à téter.
De son côté Sam, s'était installé dans le coin du canapé, les jambes repliées contre elle. Elle observait Jack donner à manger à sa fille. Elle détailla surtout son visage concentré. La lumière du feu adoucissait ses traits si virils.
La guerrière se surpris à le regarder amoureusement. C'était donc ça ! Ce sentiment qui ne la quittait plus depuis SON arrivée. Ce n'était rien d'autre que de l'amour. Pourtant, il lui avait dit qu'il n'y avait rien entre eux. Alors pourquoi avait-elle la sensation qu'il lui avait menti. Car à voir ses gestes, il était évident qu'il partageait bien plus qu'un simple sentiment d'amitié avec elle. Il avait cette lueur dans le regard qui, malgré ses dires, ne pouvait pas mentir. Cette pensée la fit sourire tendrement.
C'est à ce moment là, que l'invité tourna la tête dans sa direction. Il contempla quelques secondes son second perdue dans ses pensées, le sourire aux lèvres. Il ne su pourquoi, mais les siennes s'étirèrent dans un même élan de tendresse. Peut-être pensait-elle à lui ? Mais très vite, il dû reporter son attention sur le petit ange. Kendra avait fini de manger et essayait de lutter pour garder les yeux ouverts. Cette image attendrit le colonel. Très vite la fillette tomba dans les bras de Morphée.
Le couple décida d'aller la coucher. En silence, ils remontèrent dans la chambre de la jeune femme et jack posa son précieux bien dans son berceau, la recouvrant ensuite d'un petit drap, afin qu'elle ne prenne pas froid dans son sommeil. Les deux compagnons l'observèrent dormir, quelques instants avant de repasser dans l'autre partie de la chambre. Tous deux étaient épuisés par la journée. Ils décidèrent donc d'un commun accord, d'aller se coucher à leur tour. Sam raccompagna son supérieur jusqu'à sa porte.
-Bonne nuit Jack. Chuchota-t-elle tendrement.
-Bonne nuit. Répondit le militaire avec la même douceur.
Malgré leurs mots, leurs regards ne se quittaient pas. Mue par une force incontrôlable, la jeune femme se hissa sur la pointe des pieds et déposa un chaste baiser sur les lèvres de l'homme qui hantait son cœur. Face à son geste, elle baissa la tête en rougissant, avant de rentrer dans sa chambre et de fermer la porte, sans un mot.
Dans le couloir, Jack réalisait à peine ce qui venait de se passer. Un sourire naquit sur ses lèvres, et c'est le cœur léger qu'il rejoignit à son tour sa chambre. Tout comme son second, il s'allongea sur son lit, repensant au baiser. Tous deux ne mirent pas longtemps à sombrer dans un sommeil profond et réparateur.
De son côté, le docteur Jackson avait profité de la soirée. Lorsqu'il passa le seuil de sa chambre, il était très tard. En effet, il avait été retenu par de nombreuses jeunes femmes qui avaient toutes souhaitées danser avec lui. Toutes ses autochtones étant superbes, il n'avait pas trouvé le courage de refuser leur invitation. De plus l'alcool ingéré l'avait aidé à ne pas réfléchir. A coup sûr, il aurait un horrible mal de tête le lendemain matin. Mais pour l'heure tout ce qui comptait, n'était autre que l'oreiller, que son visage venait de rencontrer brutalement. Sans perdre une seconde de plus, l'archéologue s'endormit lourdement.
La nuit était bien avancée, lorsque des coups martelés à la porte réveillèrent toute la maisonnée. L'astrophysicienne ouvrit les yeux et sauta de son lit, pour rejoindre le rez-de-chaussée. Elle y retrouva Jack et Teal'c. La jeune femme ouvrit la porte d'entrée, arrêtant ainsi les coups. Tara et Huor apparurent, essoufflés.
-Que se passe-t-il ? Demanda Sam inquiète.
-C'est Idril…elle va avoir….son bébé. Déclara le guerrier, en tentant de reprendre son souffle.
-Où sont Lariena et Elu ? Interrogea rapidement la chef du village.
-Après la fête…ils sont partis dans la forêt…se ressourcer. Expliqua l'apprentie essoufflée.
-D'accord. Teal'c vous pouvez surveillez Kendra ? Questionna l'astrophysicienne, après s'être tournée vers l'oncle de sa fille.
-Bien entendu. Répondit simplement le jaffa.
-Ok. Jack venez avec moi. Ordonna alors la scientifique.
-Je vous suis Carter. Consentit le colonel.
Les deux militaires suivirent au pas de course les deux autochtones. Ils traversèrent à grandes enjambées tout le village. Durant leur course, Jack remarqua que son second s'était changée. Elle portait la tenue de fête, tentée en rouge. Heureusement pour la jeune femme, Sam avait eut l'idée de tresser ses cheveux avant de se mettre au lit, cela éviterait qu'ils ne lui tombent dans les yeux. De son côté le colonel, s'étant levé en catastrophe, n'avait pas eu le temps d'enfiler un tee-shirt, il ne portait donc que son pantalon en lin.
Rapidement, ils atteignirent la demeure d'Idril. Un grand nombre de villageois étaient entassés devant l'entrée. Les voisins avaient été sortis de leur sommeil par les cris de douleurs de la jeune femme. Le petit groupe se faufila à travers la foule et arriva à atteindre l'intérieur de la maison. De nouveaux hurlements de souffrance, provenant de l'étage, s'élevèrent. Tara et Huor restèrent dans le salon, pendant que les deux militaires allaient voir l'état de la future mère.
Ils n'eurent aucun mal à trouver la chambre, car ils se laissèrent guider par les gémissements. Wyatt était au chevet de sa femme, lui tenant la main. De l'autre, il lui caressait ses longs cheveux bruns, essayant de la calmer par quelques mots. Idril, quant à elle, avait les yeux fermés, et serrait les dents pour ne pas hurler. Elle transpirait énormément sous l'intensité de la douleur.
Face à cette situation, dont elle n'avait pas l'habitude, Tàri essaya de garder le contrôle d'elle-même, pour ne pas céder à la panique. Réfléchissant à toute vitesse, elle ordonna à son supérieur, d'aller faire chauffer de l'eau et lui amener des linges propres. Le colonel ne discuta pas une seule seconde et quitta la chambre au pas de course. Cette situation le mettait mal à l'aise, alors autant qu'il soit occupé à autre chose qu'à penser.
Il revint quelques minutes plus tard avec plusieurs morceaux de tissus blancs. Tara s'occupait de la première partie de l'ordre donné par la chef du village. Il avait tout de même eu l'idée de rapporter avec lui, une bassine d'eau froide avec une serviette. Il donna le tout au futur père, qui se mit à rafraichir son épouse.
Celle-ci avait les jambes relevées et écartées. Jack détourna immédiatement le regard. Néanmoins, il avait pu voir son second assise sur une chaise en train d'observer l'intérieur des cuisses de son amie et de tâter de deux doigts la dilatation de son col.
L'enfant n'allait pas tarder à faire son entrée dans ce monde, d'après elle. La scientifique ordonna à son amie de pousser de toutes ses forces. Sous l'intensité de la douleur, Idril ne demandait que ça. Elle ne se fit donc pas prier deux fois et se mit à pousser quelques secondes, puis elle reprit son souffle. Sam lui conseilla de respirer la prochaine fois. Son amie se contenta d'acquiescer, déjà épuisée par le travail qu'elle fournissait depuis déjà plusieurs minutes. Une nouvelle contraction arriva et la jeune femme se remit à pousser aussi fort qu'elle le pouvait. Ce petit manège recommença plusieurs fois. Le militaire se trouvait près de Wyatt, ne préférant pas regarder ce qui se passait un peu plus bas. Sam informa tout le monde que la tête du bébé était désormais visible. Mais son regard se remplit soudain d'inquiétude, même si les autres ne le virent pas, Jack le remarqua immédiatement. L'astrophysicienne ordonna à son amie d'arrêter de pousser.
-Jack vous pouvez venir m'aider, s'il vous plait ? Lui somma la jeune femme plus qu'elle ne lui demanda.
-Vous êtes sûre ? Interrogea Jack avec une grimace, mal à l'aise face à l'idée de voir l'entre jambe d'une inconnue.
-Oui, venez ! Appuya Tàri face à son malaise.
Le colonel finit par consentir et quitta le futur papa, afin de venir se placer derrière son subalterne. Sam lui désigna de la tête de suivre son regard. Ce qu'il fit avec peu d'assurance. Immédiatement, il comprit l'inquiétude de la jeune femme. En effet, le cordon s'était enroulé autour du cou du bébé. Et s'ils ne se dépêchaient pas l'enfant pouvait mourir par étouffement. Car lorsque la guerrière poserait les mains sur lui pour l'aider à sortir, il se mettrait à respirer et le cordon finirait par l'étouffer.
-Idril quand je dirais pousse, tu pousses avec toute ton énergie. Jack lorsque que je poserais mes mains sur le bébé, vous couperez immédiatement le cordon avec ce couteau. Expliqua Sam, en lui montrant l'objet tranchant de la tête.
-Pourquoi, qu'est-ce qu'il se passe ? Demanda la future mère affolée.
-Rien, détend toi et garde tes forces. Répondit simplement son amie.
Pendant que son époux tentait de la calmer, le militaire attrapa le petit poignard et revint auprès de son second. Une nouvelle fois Tàri rassura le couple, puis elle ordonna de nouveau à la jeune femme enceinte de pousser. Celle-ci s'exécuta. La naissance des épaules du bébé apparut alors. Le chef du village posa ses mains sous la tête de l'enfant et là tout se passa très vite. En effet à peine l'avait-elle touché, que déjà le petit être essayait de prendre en vain sa première respiration. Mais Jack passa la lame sous le cordon et sans le blesser le libéra d'une future mort. Les épaules apparurent alors et grâce au liquide amniotique, il finit sa course en glissant dans les mains de la danseuse. Le nouveau né pu, après une tape de la part du major sur ses petites fesses, prendre sa première inspiration. De nouveaux cris emplirent alors la petite chambre. Mais cette fois il s'agissait de hurlement de bonheur, poussés par le petit ange.
A ce moment là, Tara arriva avec l'eau chaude. Elle déposa la bassine qu'elle transportait sur la table à langer, qui se trouvait au fond de la pièce. Immédiatement Sam alla laver délicatement l'enfant et faire un nœud avec le cordon. Son supérieur vint l'aider dans sa tâche. Une fois tout propre, ils enroulèrent le petit bout dans un linge propre et vinrent le présenter à ses parents.
L'ancienne danseuse était épuisée, mais heureuse, tout comme son époux. Leur amie leur annonça qu'ils étaient parents d'un magnifique petit garçon, en pleine santé. Elle plaça l'enfant dans les bras de sa mère. Puis les deux militaires laissèrent le couple seul, pour profiter de ce moment. L'apprentie guérisseuse les remercia et les congédia. Elle allait finir le travail seule. Tàri la remercia et les deux militaires quittèrent la maison. Ils annoncèrent aux villageois encore regroupé devant la porte de la naissance d'un petit homme. Un cri de joie s'éleva de la foule, avant que tout le monde ne se disperse, retournant tous chez eux.
Suite à l'annonce, Sam et Jack rentrèrent également. Trop épuisés, par ce qui venait de se passer, ils montèrent directement se coucher, sans échanger un seul mot sur ce qu'ils venaient de vivre. Néanmoins sur le seuil de la porte du colonel, ils s'arrêtèrent quelques instants. Ils se regardèrent droit dans les yeux. Ils avaient sauvé une vie ce soir. Un tendre sourire vint étirer leurs lèvres. Tàri se mit doucement sur la pointe des pieds et déposa un doux baiser, sur la joue rugueuse de son supérieur. Puis elle s'éloigna vers sa porte, laissant Jack entrer dans sa chambre et rejoindre son lit. En arrivant dans la sienne, la jeune femme congédia le jaffa, qui après un salut de la tête rejoignit le sien.
Après ces quelques heures éprouvantes, l'astrophysicienne se coucha rapidement et n'eut aucun mal à trouver le sommeil. Son supérieur batailla un peu plus. Durant de longues minutes, il tourna dans ses draps, se demandant comment les femmes pouvaient supporter une telle douleur. Ils ne pouvaient que les admirer pour ça. Mais bientôt Morphée vint refermer ses bras autour de lui, l'emmenant dans le pays des songes.
Le lendemain matin arriva bien trop vite. Jack fut réveillé par un doux rayon filtré par les rideaux, qui léchait chaleureusement une partie de son visage. Ses paupières papillonnèrent plusieurs fois, avant que ses yeux ne s'habituent à la lumière ambiante. Lorsqu'enfin il pu les ouvrir complètement, il reconnut immédiatement la petite chambre.
Un sourire se dessina sur ses lèvres. Pendant une seconde, il avait eu peur que tout ce qu'il avait vécu la veille ne soit en réalité qu'un magnifique rêve, sortit de son esprit fatigué par le manque de sommeil accumulé durant des mois. Mais non tout était vrai, il avait bien retrouvé son major. Bon certes, elle ne se souvenait pas de lui ou de sa vie d'avant, mais il n'empêchait que c'était bien elle. Et puis sur le problème de sa mémoire, il savait qu'ils finiraient par trouver une solution afin de la lui rendre dans son intégralité. Oui il ferait tout pour ça.
Un grognement de son estomac le sortit de ses pensées. Il avait faim. Cette sensation était magnifique, car depuis la disparition de son second, il ne savait plus ce qu'était d'avoir envie de manger. Et là tout naturellement ce réflexe venait de lui être rendu. Tout rentrait dans l'ordre. Il se leva et sortit de la chambre, un sourire éclairant son visage. Par leur porte fermée, il en conclut que l'ancien prima d'Apophis ainsi que l'archéologue devaient encore dormir.
Il descendit donc sans faire de bruit. La scène, qu'il découvrit au salon en arrivant, l'attendrit. Lui le Grand Jack O'Neill attendrit, il y avait de quoi rire, mais cette femme pouvait faire n'importe quoi de lui. En effet, Sam était à moitié couchée sur le canapé, tenant dans ses bras sa fille adoptive. La jeune femme s'était endormie, néanmoins à travers les méandres du sommeil, elle semblait faire attention à son enfant, la serrant contre elle, pour qu'elle ne tombe pas. Le petit bout, de son côté, était bien réveillée et essayait tant bien que mal de téter le sein de sa mère à travers le cuir. Elle cherchait à se nourrir. Le sourire du militaire s'agrandit un peu plus. Il s'avança sans bruit et prit la petite doucement dans ses bras, faisant attention de ne pas réveiller son second. Son précieux fardeau en main, il partit dans la cuisine. Il fit chauffer rapidement un biberon de lait. Une fois prêt, il revint avec dans le salon. Il s'installa avec Kendra sur un fauteuil, près du sofa. Lorsque Jack présenta la tétine au petit ange, celui-ci la prit immédiatement en bouche, tétant goulument ce qui était son petit déjeuné.
Pendant qu'elle se nourrissait, le militaire ne pu s'empêcher de poser son regard sur le visage endormi de sa subalterne. Dès cet instant, il ne pu plus détacher ses yeux d'elles. Elle était si belle dans son habit du sommeil. Elle semblait calme, il cru même apercevoir l'ébauche d'un sourire. Mais sa contemplation fut stoppée par un gazouillis mécontent du bébé. Il la regarda surpris et comprit que perdu dans ses pensées, il avait malencontreusement ôté le biberon de la bouche de Kendra. Immédiatement il répara son erreur et le petit bout se remit à manger. Le Tau'ri l'observa, un sourire flottant sur ses lèvres. Ces gestes lui rappelaient tant de bons souvenirs liés à Charlie, lorsque celui-ci n'était encore qu'un bébé.
Près d'eux, l'astrophysicienne sortit doucement des bras de Morphée. Doucement elle ouvrit les yeux, et la première vision qu'elle eut fit étirer ses lèvres, dans un sourire encore endormi. L'homme, que son cœur avait reconnu comme le bon, nourrissait sa petite fille. Elle se redressa un peu contre les coussins et continua d'observer cette merveilleuse scène. Car oui pour elle, ce qui était en train de se passer, était magnifiquement beau.
Doucement le regard du militaire remonta jusqu'à rencontrer deux océans, où il se noya. Il fut surpris de la voir éveillée. Il remarqua son sourire éclatant, et cela l'emplit de bonheur, sans savoir pourquoi. Peut-être tout simplement parce qu'elle était là, en vie, respirant elle-même la joie de vivre. Ou peut-être tout simplement à cause de son regard très expressif, qu'il déchiffra sans mal. Il était rempli d'amour mais surtout du même attendrissement que lui, lorsque qu'il l'avait trouvé endormie quelques minutes plus tôt. Face à ça, il se remit à sourire tendrement.
-Bonjour Dorothée. La salut-il.
-Bonjour. Bien dormi ? Demanda-t-elle avec une voix encore endormie.
-Comme un bébé et vous ? Lui retourna-t-il la question.
-Pareille. Bon puisque vous êtes occupé, je vais allez préparer le petit déjeuné. Se proposa-t-elle gentiment.
-D'accord. Déclara simplement le militaire.
Lorsque la jeune femme se leva, le colonel put découvrir sa nouvelle tenue. Elle était en cuir. Son haut lui tombait juste en dessous de sa poitrine. Il était asymétrique. Une épaule était nue et l'autre était barrée par une large bretelle. Sa jupe était très courte, Jack pensa même qu'elle ressemblait plus à une ceinture qu'à un vêtement. Sur chaque jambe de son second, une fente remontait jusqu'en haut de celles-ci. Aux pieds, elle avait des sandales, dont les lanières se croisaient jusqu'à venir s'attacher à la moitié de ses cuisses. Le Tau'ri se permit de penser qu'elle était superbe dans sa tenue de guerrière.
Mais très vite, son attention se reporta sur le bien précieux qui se trouvait au creux de ses bras. La petite fille avait fini de téter. Jack posa le biberon sur la table basse. Après lui avoir fait son rot, il s'amusa à lui faire des grimaces. Cela provoqua chez la petite plusieurs crises de fou rire. Kendra joua avec ses petites mains, essayant d'attraper les doigts du militaire. Il se laissa faire, un sourire sur le visage.
C'est ainsi que Tàri les retrouva, en revenant dans le salon. Jack était vraiment fantastique avec sa fille, et elle lui rendait bien. Durant une seconde, elle se plut à penser que son enfant l'avait adopté comme père de cœur. Mais elle balaya cela de son esprit, elle ne le connaissait pas assez pour ça, et pourtant…
Sam s'avança jusqu'à eux et posa son plateau sur la petite table basse, offrant à la vue du colonel son contenu. Dessus étaient disposés, des pâtisseries locales, des fruits, quatre tasses, de l'eau chaude dans un pichet, et les mêmes herbes dont Shana lui avait venté les vertus, à leur rencontre. Face au petit sachet les contenant, il ne put s'empêcher de grimacer. Il se leva soudain, mit Kendra dans les bras de sa mère et partit à l'étage, sous le regard surpris de la jeune femme. Lorsqu'il réapparut, à peine quelques secondes plus tard, il portait deux boites, qu'il posa sur le plateau, avant de se rasseoir sur le fauteuil.
-Ceci est du café, avant votre disparition, vous adoriez ça, enfin pas celui de la base bien sûr. Expliqua le militaire face au regard curieux de son major.
-Ah bon ? Demanda-t-elle surprise.
-Oui vous allez voir. Déclara mystérieusement le Tau'ri, un sourire en coin.
La scientifique l'observa verser dans une tasse de l'eau chaude avant d'y ajouter deux cuillerées d'une poudre marron foncé, qu'il nommait café. Il y incorpora un sucre, qu'il sortit de la seconde boîte. Même après un an, il n'avait pas oublié. Carter ne mettait toujours qu'un sucre, « pour ne pas grossir » disait-elle. Cette phrase l'avait toujours fait sourire, car à ses yeux la jeune femme était parfaite et même avec dix kilos en plus, cela ne changerais rien à ses sentiments envers elle.
Après avoir remué à l'aide d'une petite cuillère, Jack lui tendit la préparation, que son second prit volontiers, curieuse de goûter cette nouvelle boisson. Elle le remercia avant de porter à ses lèvres le petit récipient en porcelaine. C'est vrai que c'était bon. Voyant qu'elle appréciait, le militaire se permit de sourire.
A son tour il se servit une tasse de café et tous deux déjeunèrent au son des babillements joyeux de Kendra, avec qui le colonel jouait, devant un regard azur attendrit. Ils furent très vite rejoint par le jaffa, qui déjeuna dans un silence habituel. Daniel se leva bien plus tard, et eut le droit à quelques moqueries de la part du militaire sur la nuit passée. Ayant trop mal à la tête, l'archéologue ne répondit pas à ses chamailleries, préférant se boire un bon verre d'aspirine. Tàri le mit au courant de la nouvelle naissance.
Après avoir déjeuné, le petit groupe décida d'aller voir comment allaient Idril et son bébé. De plus ils étaient tous curieux de connaître le prénom du petit ange. Ils se lavèrent tous à tour de rôle, avant de sortir de la maison.
Dehors le village semblait avoir reprit ses habitudes. Les Tau'ri étaient reconnaissables à leur vêtement. En effet, ils étaient les seuls à porter le vêtement de lin, les autres avaient revêtu leur tenue de cuir. Sur le chemin, beaucoup d'autochtones les saluèrent, ayant encore en mémoire la danse des deux militaires. Très vite, ils arrivèrent devant la maison des nouveaux parents. La jeune femme frappa doucement à la porte. Celle-ci s'ouvrit quelques secondes plus tard, laissant apparaître Wyatt.
Il les invita chaleureusement à entrer. Les quatre membres SG-1 acceptèrent l'invitation, et pénétrèrent dans la demeure. Le jeune homme, après avoir prit de leurs nouvelles, les conduisit auprès de sa femme et de son fils. Idril était assise dans le lit, le dos contre la tête de lit et les jambes allongées sous les couvertures. La jeune femme tenait son trésor au creux de ses bras et le contemplait amoureusement. Un sourire illuminait son visage. Elle était simplement resplendissante et épanouie. Lorsque le petit groupe arriva dans la chambre, elle les salua sans quitter sa merveille des yeux. Tàri s'approcha de son amie et lui posa une main sur l'épaule.
-Il est magnifique.
-Merci. Répondit simplement l'ancienne danseuse.
-Alors vous avez choisi un prénom ? S'enquit le militaire, ôtant les mots de la bouche de son meilleur ami.
-Nous y avons réfléchit longuement et nous n'avons pas trouvé meilleur prénom que celui de Jack, comme vous. Annonça le villageois.
-Oh c'est trop d'honneur ! Jubila Jack, mais néanmoins touché.
-Non ! Car sans vous, il ne serait certainement pas de ce monde. Merci de l'avoir sauvé. Le remercia Idril sincère.
-Nous allons te laisser te reposer. Dit simplement la scientifique.
Le groupe d'amis sortit de la chambre, laissant la mère profiter de son enfant, seule. Wyatt les raccompagna jusqu'à la porte. Il les salua une dernière fois avant de rejoindre sa femme.
Une fois dehors, Daniel abandonna son équipe. Il avait encore plusieurs questions à poser aux vieux sages et à leur apprentie. Teal'c quitta les deux militaire également. Il sentait le besoin de faire son kel'no'rim. Le jaffa les salua d'un signe de tête avant de rejoindre la demeure la guerrière.
Sam proposa alors à son supérieur une balade en forêt. Celui-ci accepta avec joie. La seule idée de passer un peu de temps en tête à tête avec sa subalterne, le séduisait. La jeune femme lui demanda seulement une minute avant d'entamer la promenade. Elle alla confier Kendra à Tryne. En effet, elle ne voulait pas déranger l'ancien prima d'Apophis, qui avait besoin de sa méditation. De son côté la guerrière accepta vivement de passer du temps avec l'enfant. Elle adorait la garder.
Tàri, retrouva Jack à l'endroit où elle l'avait laissé, et les deux militaires sortirent du village pour s'enfoncer dans les bois. Tout semblait si paisible ici. Il n'y avait aucun règlement stupide comme sur Terre, à part celui d'honorer la nature et de ne jamais la profaner. Ce mode de vie lui conviendrait parfaitement, pensa le colonel. Il s'imagina déjà pêchant toute la journée durant, et défendre la cité de quelques attaques. C'était la vie rêvée pour tous les soldats.
Le couple observait la nature, tout en discutant de tout et de rien, comme avant. Après quelques minutes, la danseuse fit signe au Tau'ri de se taire, et lui montra du doigt quelque chose. Il s'agissait d'un faon et de sa mère, qui s'abreuvait à la rivière. Il ne su dire pourquoi, mais le militaire trouva ce moment magique. Peut-être parce qu'il partageait ça avec elle. Mais à vrai dire, il se fichait de la réponse, tout ce qu'il voulait, c'était profiter de cette instant le plus pleinement possible. Au bout de quelques secondes, la biche releva les yeux vers eux. Elle les observa quelques secondes avec curiosité, avant de reprendre son chemin avec son petit. Cette scène fit sourire les deux compagnons, qui reprirent également leur route.
Une idée traversa l'esprit de la scientifique. Elle avait envie de le tester, voir comment il se débrouillait au combat. C'est donc tout naturellement qu'elle lui proposa d'en faire un. Ayant besoin d'un peu d'action, son supérieur accepta volontiers. Tous deux se mirent donc en position, et entamèrent cette danse guerrière.
Chacun avait ses qualités et ses défauts. Sam était gracieuse et agile, évitant facilement les coups portés par son adversaire. Mais la force lui manquait, même si son agilité complait presque le manque. De son côté Jack était plus stratégique et beaucoup plus fort qu'elle, pourtant la vitesse lui faisait défaut, le contraignant à barrer les attaques de son major. Aucun des deux n'arrivait à avoir le dessus sur l'autre. Puis peu à peu, Tàri commença à avoir l'avantage, se servant de sa souplesse plusieurs fois. Elle arriva à faire reculer son adversaire. Malheureusement celui-ci fini par trébucher sur une racine et tomba à l'arrière. Il agrippa le bras de la guerrière pour essayer de reprendre l'équilibre, mais il ne fit que l'entrainer dans sa chute.
Les reflexes de la jeune femme prirent le dessus, et elle ne tomba que sur les genoux, sans se blesser. Néanmoins, elle se retrouva à califourchon sur celui qui l'attirait énormément, les mains de chaque côté de sa tête. Ses longs cheveux blonds, tombaient en cascade, formant un rideau leur visage et le reste de la nature. A cet instant, leurs regards ne se quittaient plus, se faisant de plus en plus intenses. La tenue de la guerrière n'aidait pas Jack à se concentrer, mais à vrai dire, il n'en avait pas envie. Ne pouvant se retenir davantage, la scientifique cella ses lèvres avec celles de son supérieur, dans un baiser fougueux.
Le temps autour d'eux n'existait plus. Tout ce qui comptait, étaient les lèvres de l'autre et les sensations qu'elles leurs procuraient. Chacun avait soif de l'autre, et leurs langues, dans un ballet voluptueux, arrivaient à l'étancher. Pour rien au monde, ils ne voulaient se séparer. Au diable tous les règlements, ils ne pouvaient empêcher deux êtres de s'aimer. Ils étaient si bien l'un contre l'autre. A travers le vêtement de lin, O'Neill pouvait sentir la chaleur émaner du corps, presque entièrement dénudé, de sa partenaire. De son côté, elle pouvait sentir les muscles de son supérieur rouler sous ses doigts fins. La tension commençait vraiment à monter.
-D'habitude, c'est dans un lit que l'on fait les bébés. Les interrompit la petite Shana.
Au son de la voix de la fillette, le couple arrêta de s'embrasser et se repoussa brusquement, s'asseyant chacun sur le sol. La terre était devenue subitement très intéressante. En effet, les deux militaires étaient plus que gênés, de s'être fait surprendre dans cette position. Les joues de la jeune femme virèrent au rouge. Lentement ils remontèrent leur regard vers l'enfant en train de rire doucement. Leur attitude l'amusait beaucoup. Ils avaient vraiment l'air mal à l'aise.
-Ben quoi ? Je sais comment on fait ! Déclara la petite guerrière.
-Je n'en doute pas, ma chérie. Répondit Sam, tout en essayant de reprendre contenance.
-Qu'est-ce que tu fais ici ? Interrogea le militaire encore gêné.
-Thoran te cherche. Il voudrait apprendre à jouer à un de tes jeux. Expliqua la petite fille.
-Comment savais-tu où nous trouver ? Demanda la chef du village, curieuse.
-Tu viens toujours ici.
-Bon point. Reconnu la jeune femme.
-Alors Jack, tu viens ? Pressa Shana.
-J'arrive ma puce.
Le colonel se releva, son second l'imitant. Tous deux suivirent la petite guerrière, qui les ramenait fièrement au village. Shana jubilait encore de sa découverte. Elle était sûre, que Daniel allait trouver son histoire intéressante.
Le chemin du retour se fit en silence. L'enfant sautillait devant un colonel et un major mal à l'aise. Tous deux observaient le sol, comme si sa composition était plus intéressante que les autres jours. Une bonne distance de sécurité les séparait. Comme si un simple frôlement pouvait embraser leur corps et leur faire perdre complètement pied.
Ils furent soulagés de voir se dessiner devant eux les palissades encerclant le village. Ils savaient que la foule les aiderait à rester maîtres d'eux-mêmes. Sans préméditation, ils lâchèrent en même temps un soupire de soulagement. Cela les fit sourire.
Lorsqu'ils pénétrèrent dans la petite cité d'Ava, Shana les conduisit jusqu'à Thoran. Celui-ci se trouvait de l'autre côté du village. De loin, ils purent remarquer que l'adolescent était en train de se disputer avec sa compagne. En effet Aphrodisia semblait très en colère contre lui, à en juger par la tête qu'elle faisait. S'ils avaient pu, ses yeux auraient foudroyé l'adolescent sur place. Lorsque le petit groupe arriva à leur hauteur, les deux ados cessèrent de se disputer. Cela faisait partie de leur vie privée.
Voyant que Thoran était beaucoup trop énervé pour jouer, Jack lui proposa une partie de pêche. Cela avait toujours eu le don de l'apaiser. De plus, il devait admettre que la proposition lui permettait également de s'éloigner de son second pour quelques heures. Et il avait lui aussi, vraiment besoin de se calmer, enfin surtout ses hormones. A sa plus grande satisfaction, le jeune homme accepta l'invitation. Ils partirent donc tous les deux, en quêtes de cannes à pêche.
Tàri proposa à ses deux amies de s'occuper avec elle, de Kendra. Toutes acceptèrent vivement. Aphrodisia adorait s'occuper de la petite puce. Depuis quelques temps déjà, elle nourrissait le rêve d'être enceinte. Malheureusement, elle savait qu'elle était encore trop jeune, pour avoir à sa charge un petit être. Alors à défaut d'avoir un bébé bien à elle, elle se consolait en s'occupant de l'enfant de la chef du village. Shana, quant à elle, aimait jouer les petites mamans. Comme toutes les enfants de son âge, la fillette aimait jouer à la poupée, il était donc tout naturel qu'elle aime jouer à la maman avec un vrai bébé.
Les voir aussi enthousiastes fit sourire la guerrière. Puis toutes trois prirent le chemin de la maison de Tryne, où elle et Kendra devaient les attendre. La danseuse libéra très vite son amie, et les trois filles rentrèrent chez Sam.
Le soir, lorsque les deux hommes revinrent au village, avec leurs prises de l'après-midi, ils ne purent que constater l'effervescence régnante dans la petite cité d'Ava. Plusieurs villageois s'activaient à décorer les tables de draps blancs, sur la place centrale. En effet, les tables de la vieille avaient été laissées telle quelles. D'autres autochtones préparaient un nouveau bucher, au centre. Jack remarqua qu'un tapis d'une blancheur immaculée partait de l'une des maisons et conduisait dans la forêt.
-Dis moi Thoran, tu sais ce qui se passe ? Interrogea le militaire, tout en regardant les préparatifs de la nouvelle fête à venir, avec curiosité.
-Bien sûr ! Les hommes décorent le village pour demain. Maylice et Finrod vont s'unir. Expliqua le jeune homme.
-Un mariage ? Chouette. S'enthousiasma le colonel, qui depuis la vieille, commençait à prendre goût aux festivités locales, surtout s'ils avaient encore droit à l'une des danses d'un certain major de sa connaissance.
-Allons retrouver les filles ou Aphrodisia va encore me faire la tête. Soupira l'adolescent.
-Pourquoi ? S'enquit Jack, visiblement surpris.
-Parce qu'elle veut venir à chaque fois, avec moi. Et que je dis non. Répondit évasivement Thoran.
-Pourquoi ? Répéta le colonel, un peu perdu par sa réponse.
-La pêche est la seule chose que je ne fais pas avec elle. Je vais pêcher lorsque j'ai besoin d'être un peu seul. Avoua le jeune homme.
-Tu lui as expliqué ?
-Non, bien sûr que non ! S'exclama le jeune autochtone, comme si cela était évident.
-Et bien tu devrais ! Le gronda gentiment le Tau'ri. Tu verras, elle va comprendre. Les femmes font toujours plus preuves de compréhension que les hommes. Bien, à ton avis, où peuvent bien être nos petites femmes ?
-Sûrement chez Tàri. Déclara Thoran en souriant face à la remarque de son compagnon de pêche.
Le militaire, ainsi que l'adolescent prirent le chemin de la demeure de la jeune femme. En chemin, ils saluèrent quelques connaissances. Ils croisèrent même Aphrodisia, qui devait rentrer chez elle, après avoir raccompagné la petite Shana à ses parents. Thoran salua son ami et suivit celle qu'il aimait. Il avait besoin de parler avec elle. Un peu plus loin, Jack vit Daniel en pleine discussion avec les deux sages du village. Teal'c quant à lui semblait promener sa nièce. Le sourire qu'il arborait le fit sourire à son tour. Il était rare de voir le jaffa afficher autant de sentiment.
Le colonel arriva rapidement devant la maison de celle qu'il aimait secrètement depuis tant d'années. Il y entra et trouva la maison baignant d'une atmosphère étrangement calme. Il fit le tour du propriétaire sans trouver celle qu'il recherchait activement. Lorsqu'il arriva dans la cuisine, il remarqua que la porte menant au lac à l'arrière de la demeure, était ouverte. Il l'emprunta sans réfléchir davantage, après avoir déposé les fruits de sa pêche, dans l'évier.
Mais une fois dehors, il s'arrêta net. Le spectacle qui s'offrait à lui, était époustouflant. Le soleil dans sa course déclinante, se reflétait dans les limbes de l'onde claire du lac. Le ciel violet, avait revêtu un vêtement de mille couleur, aussi chaudes les une que les autres. L'air commençait un peu à se rafraîchir, emportant dans le coucher du dernier soleil la chaleur écrasante de la journée.
Près de l'eau, dans l'herbe, Sam était assise. Ses jambes étaient repliées contre sa poitrine et encerclées par ses bras. Elle semblait se délecter du spectacle que lui offrait la nature, qui commençait doucement à revêtir ses habits de nuit. Elle l'avait entendu arriver, mais elle n'avait pas bougé. Lorsque le son de ses pas se fit de nouveau entendre, elle ne bougea toujours pas, attendant simplement.
Sans un mot, le colonel s'assit près d'elle. La jeune femme posa sa tête sur l'épaule de cet inconnu, que son cœur connaissait pourtant bien. Doucement, Jack posa un bras autour de ses épaules, accentuant ainsi l'étreinte qui les liait à cet instant. Tous deux, en silence, observèrent le dernier des deux soleils disparaître à l'horizon. Malgré l'atmosphère magique et romantique qui régnait, aucune gêne n'était palpable. Comme si être aussi proche leur semblait naturel.
Au loin, à l'orée de la forêt, Daniel les avait vus. Il les avait observés pendant quelques minutes, souriant tristement. Comment un amour, tel que le leur, pouvait rester inavoué ? Leurs sentiments n'avaient été ébranlés ni par les années, ni par la distance qui les avait éloignés pendant des mois, alors pourquoi ne finissaient-ils pas par se dire tous ces mots qu'ils s'obligeaient à cacher, tout ça parce qu'ils étaient militaires ? Mais l'armée n'était pas tout, elle ne pouvait quand pas empêcher deux êtres s'aimer, et ce malgré cette fichue loi, alors pourquoi ne s'aimaient-ils tout simplement pas au grand jour ? C'est sur ces interrogations que l'archéologue quitta les lieux de son observation, pour rentrer.
Lorsque la nuit prit enfin place, les deux militaires se levèrent, toujours en silence, et rentrèrent. Les mots n'avaient pas lieu d'être à cet instant.
La scène, qui les attendait dans le salon, était vraiment comique. Le jaffa, ayant besoin de faire son kel'no'rim avait confié sa nièce aux bons soins du Docteur Jackson. Celui-ci affichait une mine paniquée. Depuis quelques minutes, il ne comprenait pas les pleurs de la petite. Il avait tout essayé et rien n'y faisait. Ne voulant pas déranger le couple, il avait tenté de faire face à ses larmes, mais là il commençait sérieusement à désespérer.
Tout en riant doucement, Sam lui expliqua que Kendra avait simplement besoin des bras de sa mère. Lorsque la petite fille rejoignit sa mère, la source de ses pleurs se tarie presque immédiatement. Daniel se permit de souffler, il avait vraiment eu peur que ce ne soit en réalité dû à quelque chose de plus grave. L'astrophysicienne s'assit avec jack sur le canapé, et tous deux se mirent à jouer avec l'enfant.
L'archéologue se permit de penser qu'ils ressemblaient à une vraie famille. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Les jeux cessèrent malheureusement vite. Car peu à peu les yeux du petit ange se fermèrent, l'emmenant dans les méandres fantaisistes de son esprit. Sa mère monta rapidement la coucher dans son petit berceau. Jack la suivie. Ils montèrent doucement, afin de ne pas réveiller le petit bout. Dans la chambre, Sam la déposa délicatement dans son petit lit, comme si à tout moment l'enfant pouvait se briser en mille morceaux. Son compagnon tira les couvertures jusqu'à la hauteur de ses épaules, il ne voulait pas qu'elle prenne froid.
Ils restèrent penchés au dessus du berceau, plusieurs secondes, appréciant le calme et le silence régnant. Depuis le coucher des soleils, un sentiment de bien-être ne les quittait plus. Un sourire rêveur étira les lèvres de la jeune femme. Voyant que Kendra dormait profondément, le couple sortit sur la pointe des pieds de la pièce, laissant la petite fille sous la protection de l'astre lunaire.
Lorsque les deux miliaires revinrent au salon, ils trouvèrent le jaffa en train de faire un feu dans la cheminée. Daniel quant à lui, l'observait tout en lui racontant les nouvelles découvertes qu'il avait faites dans la journée. Tàri se décida à aller préparer le dîner. Jack proposa son aide, et l'astrophysicienne ne pu refuser. Plusieurs fois, des rires s'élevèrent de la cuisine, arrachant un sourire à l'archéologue, tandis que son ami se contentait de lever son sourcil, par manque de compréhension.
Quelques minutes plus tard, plusieurs plats furent installés sur la table de la salle à manger. Les poissons, qu'avait pêché le militaire, en faisaient parti. La maîtresse de maison invita ses invités à passer à table. Les trois hommes ne se firent pas prier deux fois. L'archéologue semblait mourir de faim, vu la façon qu'il avait de se jeter sur la nourriture. Cela fit sourire ses deux amis. Teal'c leva simplement son sourcil, néanmoins amusé par le comportement du jeune homme. Le reste d'SG-1 s'installa autour de la table et commença à manger à leur tour. Le repas se passa dans la bonne humeur. L'équipe était enfin au complet. Les rires allaient de bon train.
Jack observait son second à la dérobée, un sourire aux lèvres. Il était si bon de la sentir auprès de lui. Mais soudain, une peur s'insinua dans son esprit. Et si son second ne voulait pas reprendre son ancienne vie et rester ici ? Si elle refusait de quitter Ava, que ferait-il ? Mais lorsqu'il posa une nouvelle fois son regard chocolat sur elle, tous ses doutes s'envolèrent comme par magie. Elle avait toujours eu le don de l'apaiser par sa simple présence. Un sourire plus amoureux remplaça le dernier. C'est à cet instant que le regard azur de l'astrophysicienne rencontra le sien. Pour une fois, le colonel ne détourna pas ses yeux. Il la vit arrêter de rire. Il fut très vite remplacé par le même sourire que lui.
Bien sûr ce petit moment à eux ne passa pas inaperçu auprès de leurs amis. Mais Daniel ne fit aucune remarque, les laissant simplement profiter de l'instant. Il savait combien il était important pour le militaire. La même question tarauda le docteur Jackson. Sam allait-elle rentrer avec eux, ou rester sur Ava ? Mais à la différence d'O'Neill, il osa la poser.
-Dîtes nous Sam, enfin Tàri, allez-vous rentrer avec nous sur Terre, je veux dire ?
-Et bien pour dire vrai, je n'en ai aucune idée. Avoua la jeune femme avec un pauvre sourire. Car il est vrai que je veux retrouver ma vie d'avant et que je dois sûrement manquer à ma famille. Mais ma vie ici est parfaite comme elle est, et puis beaucoup de gens compte sur moi.
-Je suis sûr qu'Huor et Tara feraient de très bons chefs. Commenta le Jaffa d'une voix calme.
-Il faudrait d'abord qu'ils arrêtent de jouer au chat et à la souris. Plaisanta la guerrière.
-Tout comme deux militaires de ma connaissance. Laissa échapper l'archéologue.
-Pardon ? S'étrangla son meilleur ami en recrachant un fruit local.
-Je n'ai rien dit. Se reprit vite le jeune homme, un sourire satisfait étirant ses lèvres.
-En tout cas major, réfléchissez-y. Conseilla Jack, après avoir lancé un regard noir à Daniel. Mais rapidement, car nous devons repartir après demain.
-Vous aurez ma réponse demain soir. Assura-t-elle.
-Bien, il se fait tard, je vais me coucher. Vous venez Teal'c ? Invita l'archéologue.
-Je vous suis Daniel Jackson. Répondit simplement le jaffa.
Les deux hommes se levèrent, saluèrent leurs coéquipiers et montrèrent dans leur chambre respective. Ils avaient senti que les deux militaires avaient besoin d'être un peu seuls tous les deux, même si eux ne le savaient pas.
En bas, les deux compagnons débarrassèrent rapidement la table. Jack se chargea d'aller chercher l'eau pour faire la vaisselle. Une fois l'évier rempli, Sam avait pour tâche de laver la vaisselle, et son supérieur de la sécher et de la ranger. Tout fut très vite fini.
Ils s'essuyèrent les mains et sortirent. Ils retournèrent s'asseoir aux abords du lac. L'eau était calme et la lune s'y reflétait, comme dans un miroir. L'air était doux, ils n'avaient pas froid. Tout autour d'eux semblait endormi. L'astre lunaire de ses rayons bleutés insufflait au paysage une atmosphère des plus romantiques.
-Vous voulez vous baigner ? Demanda la jeune femme, tout en gardant son regard fixé sur l'onde paisible.
-Je n'ai pas mon maillot. Plaisanta doucement le militaire.
-Et alors moi non plus ! Répondit-elle en le regardant droit dans les yeux. Le feu se chargera de sécher nos vêtements.
-Dans ce cas, comment refuser.
La jeune femme délaça rapidement ses sandales et les ôta. Ses pieds nus rencontrèrent l'herbe épaisse qu'elle affectionnait tant. Elle adorait marcher pied nu, mais malheureusement, dans la forêt, cela était trop risqué. Elle pouvait se blesser à tout moment, et se mettre en danger devant n'importe quel animal la chargeant à ce moment là.
Jack enleva rapidement son tee-shirt, ne gardant que son pantalon en lin. Sam se leva la première. Elle lui attrapa ses mains et le tira pour l'aider à se lever. Puis sans le lâcher, elle l'entraina vers l'eau fraîche du lac, gardant son regard ancré dans le sien. A leur entrée, le reflet de la lune se brouilla dans l'onde claire. Durant leur ascension, leurs doigts restèrent scellés, même lorsqu'ils durent nager un peu. Ils se tournèrent un peu autour, tels des prédateurs chassant. Puis leurs corps trempés finirent par se rapprocher immanquablement, jusqu'à se coller à l'autre.
La guerrière posa ses mains sur le torse puissant de son supérieur, l'eau y ruisselant doucement. Jack, quant à lui, observait cette femme qu'il désirait tant. Ses cheveux étaient plaqués à l'arrière. La lumière de l'astre lunaire venait lécher les contours du corps de sa subalterne, la faisant ressembler à un ange. Ses lèvres entrouvertes semblaient si appétissantes à cet instant, que malgré toute la volonté du monde, il ne put y résister.
Leurs bouches se celèrent fougueusement. Le gémissement que lâcha la jeune femme, à ce moment là, prouva au militaire que ce moment n'était que trop réel. Leurs langues passèrent les barrières des dents, pour se rencontrer ardemment. Leur danse était un mélange de sensualité extrême, et de passion trop longtemps retenue. Tant de sensations se mélangeaient, que cela arracha un frisson à la danseuse. La tension sexuelle, les entourant, arriva bientôt à son paroxysme, et leurs mains se mirent en mouvement, redessinant les courbes de l'autre.
Sans savoir pourquoi, le cerveau du colonel, qui jusqu'alors s'était tu, se remit en marche. Cette lueur d'esprit lui fit prendre conscience de ce qu'ils étaient en train de faire, ou du moins ce qu'ils avaient commencé à faire. Il ne voulait pas aller plus loin , pas comme ça, pas si elle n'était pas ELLE. Doucement, il la repoussa, ne voulant pas la froisser. Leurs lèvres se quittèrent, et il le regretta immédiatement. Il avait l'impression que l'oxygène avait déserté ses poumons. Mais il ne pouvait pas continuer.
Il plongea son regard chocolat dans celui de sa compagne. Il fut soulagé de voir qu'elle ne lui en voulait pas. Au contraire, elle semblait réaliser à son tour ce qui venait de se passer. Pourtant elle ne semblait pas le regretter. Cela le rassura.
Malgré le recul prit, leurs lèvres se frôlaient, et leurs souffles se mélangeaient encore. Chacun reprenant doucement son souffle, noyant ses yeux dans ceux de l'autre. A cet instant, toutes leurs barrières n'étaient qu'un lointain souvenir. Seul l'amour qui les unissait transparaissait au clair de lune.
En silence, ils retournèrent sur la berge, près de ce qu'ils avaient laissé un peu plus tôt. Ils s'allongèrent dans le moelleux tapis qu'offrait l'herbe. Jack était sur le dos et Sam avait posé sa tête dans le creux de son cou. Plusieurs fois, elle inspira à pleins poumons, s'imprégnant du parfum ambré et suave de cet homme qu'elle désirait douloureusement.
Installés ainsi, ils regardèrent les étoiles, n'échangeant aucun mot, pour ne pas briser la magie du moment. Le spectacle était de toute beauté. Plusieurs minutes passèrent, lorsque le militaire sentit le souffle de son second se ralentir, et sa tête peser davantage sur son épaule. Elle venait de s'endormir, il n'avait pas besoin de la regarder pour en être sûr.
Ne voulant pas qu'elle n'attrape froid, il se leva et la souleva dans ses bras, sans la réveiller. Il prit leurs affaires et rentra dans la petite maison. Dans la cheminée, le feu s'activait toujours à dévorer les bûches que le jaffa avait mis un peu plus tôt. Seul les crépitements du bois, mangé par les flammes, venaient troubler le silence régnant dans la demeure. Jack monta avec son précieux fardeau, et la porta jusqu'à son lit. Il la déposa délicatement, prenant garde à ne pas la réveiller, et la couvrit avec ses couvertures.
Il l'observa quelques instants, penché au dessus d'elle, avant d'aller vérifier que Kendra dormait toujours. Le petit ange semblait perdu dans ses rêves d'enfants. Un calme rassurant s'échappait de son être. Rassuré, il revint auprès de sa mère. Elle aussi se trouvait dans les bras de Morphée. O'Neill s'approcha d'elle et déposa un doux baiser sur son front, avant d'éteindre la petite lampe à huile. Un soupir de contentement s'éleva de l'obscurité. Cela fit sourire le militaire. Puis il sortit de la pièce sans faire de bruit, après avoir déposé au sol les sandales de la guerrière, et referma la porte derrière lui. Il se dirigea ensuite jusqu'à sa chambre, où il troqua son pantalon encore humide pour un autre sec. Il se coucha par la suite. Malgré la tension ressentie un peu plus tôt, Jack n'eut aucun mal à rejoindre son subalterne, dans ce monde chimérique dont seul Morphée et les autres songes avaient les clefs.
Le matin arriva bien vite. Une bonne odeur de café bien chaud, vint chatouiller les narines du militaire. Il ouvrit presque immédiatement les yeux. Mais devant l'assaut de la lumière, il dût rapidement les refermer. Il fit papillonner ses paupières, afin d'habituer son regard à la lumière du soleil. Une fois fait, il se leva, enfila son tee-shirt et descendit au salon. Là-bas il trouva l'astrophysicienne bien installée dans le canapé, les jambes repliées contre l'accoudoir. D'une main elle tenait une tasse de café, de l'autre Kendra. A en juger en babillement joyeux de l'enfant, elle devait être bien réveillée. Alors que sa mère semblait plutôt perdue dans ses pensées.
Jack s'attarda sur cette vision. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas eut l'opportunité de la voir réfléchir. Cela lui avait beaucoup manqué. Il n'allait donc pas se priver de ça. Il l'observa quelques secondes, peut-être même quelques minutes, il ne savait pas, toute notion de temps lui semblait superflue à cet instant. Puis il finit par se faire remarquer en avançant vers elle. Au son de son pas, son second tourna la tête dans sa direction.
-Bonjour, bonjour mesdemoiselles ! Salua joyeusement le colonel.
- Bonjour. Avez-vous bien dormi ? Demanda la jeune femme en souriant.
-Comme un bébé, et vous ? Interrogea-t-il.
-Moi aussi. Merci de m'avoir ramené jusqu'à mon lit hier soir. Déclara la guerrière d'une voix timide.
-Ce fut un plaisir. Répondit Jack, un sourire aux lèvres.
-Vous voulez boire quelque chose ? Questionna la danseuse en commençant à se lever.
-Laissez ! Je sais où est la cuisine. Vous occupez-vous de votre trésor.
-D'accord. Consentit Sam, en se recalant bien confortablement dans le canapé.
Le militaire se dirigea vers la cuisine et prépara le petit déjeuné. De coin de l'œil, il observait cette femme évoluer dans ce monde qu'elle connaissait. Jamais il ne l'avouerait, mais une part de son cœur souffrait à l'idée, que son second ne se souvienne pas de lui, de ce qu'ils avaient vécu ensemble et partagé. Jack se promit de tout faire, pour lui faire retrouver la mémoire. Même si à cause de ça, le petit jeu qui s'était instauré entre eux, devait prendre fin. Il voulait la retrouver ELLE, avec tous ses souvenirs et toutes ses petites manies qu'il adorait.
Bien sûr, il aimait la femme moins timide qu'il découvrait. Jamais auparavant, elle n'aurait tenté de l'embrasser et surtout pas sans en rougir par la suite. Il devait bien avouer, qu'il aimait les trois facettes de sa subalterne. La Sam militaire et scientifique, qui savait toujours quoi faire et qui malgré des situations désespérantes, ne perdait jamais pied. La Sam femme, qui grâce à Ava, s'exprimait enfin, lui permettant de la découvrir peu à peu. Elle était fragile et si belle. Et enfin la Sam mère, qui était aimante et attentionnée. Grâce à ce dernier rôle, elle semblait épanouie, comme s'il lui avait toujours manqué un enfant.
Lorsqu'il revint sur terre, il remarqua que l'eau dans la casserole s'était mise à bouillir. Il arrêta donc le feu, et versa le liquide chaud dans un pichet. Il prépara tout un plateau et ramena le tout dans le salon.
Sam était toujours dans la même position, elle ne semblait pas avoir remarqué le regard insistant de son supérieur, posé sur elle quelques secondes plus tôt. Elle était trop absorbée par la contemplation de sa merveille. Jack s'assit près d'elle, une tasse de café à la main, et la jeune femme posa sa tête sur son épaule. Tous deux observèrent l'enfant qui les dévisageait en souriant.
Visiblement le jour était levé depuis peu, car le second soleil se levait à peine. Avec lui apparut l'ancien prima d'Apophis et l'archéologue. Ils déjeunèrent tous les quatre dans la bonne humeur, comme à chaque fois. Puis chacun alla ensuite s'habiller pour aller assister à la cérémonie de mariage.
Au bout d'une heure tout le monde était prêt. Les trois hommes portaient la même tenue que durant la fête donnée en leur honneur. Sam quant à elle, avait revêtu sa robe de fête rouge, que Jack avait déjà eut la chance de voir, le jour de l'accouchement d'Idril. Ses cheveux étaient tirés à l'arrière en deux petits chignons, d'où quelques mèches s'échappaient, et tombaient en cascade ses épaules. Le colonel ne pu s'empêcher de penser qu'elle était superbe. Dans ses bras, Kendra babillait joyeusement, agitant ses petites mains.
Les quatre amis sortirent de la maison et rejoignirent les villageois au centre de la petite cité. Les hommes devaient se séparer des femmes. Ces dernières devaient suivre la future mariée, pendant leurs compagnons attendraient avec le jeune homme devant l'autel. Lariena et Elu étaient déjà placé derrière celui-ci. Les villageois s'assirent à même le sol et Finrod se contenta de s'agenouiller devant les deux sages. Il était châtain et ses cheveux bouclaient légèrement. Il portait la robe, représentant l'habit d'Ishbala. Tous attendirent l'arrivée des femmes.
Au village, ces dernières finissaient de vêtir Maylice. En se jour, elle portait la tenue d'Ishtar épouse. Sa robe était blanche. Deux bretelles ballantes formaient le haut et se rejoignaient derrière sa nuque. Le décolleté était assez affriolant, mais pas choquant pour autant. Un cordon de cuir tressé l'entourait, en dessous de sa poitrine, la mettant en valeur. Au milieu du cordon se trouvait une sorte de broche en bronze et en forme de losange. En dessous de cette petite ceinture, le vêtement était fait de voile. Ce vêtement aurait pu égaler l'une des tenues de la déesse grecque Aphrodite.
Ses cheveux, coiffés par Tara, avait été laissés lâchés. Seules deux mèches, de chaque côté, se rejoignaient à l'arrière, en une sorte de demi-queue, tenu par un cordon de cuir. Sa chevelure lui tombait en-dessous des fesses et étaient bruns. Elle était vraiment superbe, et beaucoup de jeunes femmes l'envièrent à cet instant.
Etant prête, un chant s'éleva du groupe de femme et la fiancée su qu'il était temps. Elle sortit de la maison et se mit à avancer sur le tapis blanc, qui la conduisait à l'homme qu'elle aimait. Durant cette ascension, la cantate ne cessa pas, épaulant la fiancée dans sa marche et la protégeant une dernière fois, avant que ce rôle ne revienne à son époux.
C'est ainsi que Maylice, arriva auprès de Finrod, s'agenouillant à ses côtés. Lorsque leurs mains se scellèrent, Tàri se dégagea du groupe, après avoir confié sa fille à Ireth et avança vers le couple, tenant un cordon rouge. Seule sa voix s'élevait désormais du groupe, emportée par le vent à travers les bois. A travers ce chant, elle bénissait ce cordon, représentant le lien qui unissait les futurs mariés. Avec lui, elle lia les deux amants, puis elle s'inclina, montrant ainsi son consentement et le respect qu'elle éprouvait face à ce mariage. Une fois relevé, les femmes se mélangèrent enfin aux hommes. Sam reprit son petit ange et se retrouva assise près de Jack.
La cérémonie d'union commença. Très vite, les deux militaires ne firent plus attention à ce qui les entourait, se perdant dans les méandres de leur esprit. La major s'imagina à la place des deux fiancés. Et son supérieur revit tous les moments de complicité qu'il avait partagé avec elle. Un même sourire naquit sur le visage. Très vite la guerrière se fustigea intérieurement de ce comportement dès plus stupide. Comment pouvait-elle s'imaginer mariée à cet homme, qu'elle ne connaissait que depuis deux jours seulement ? Elle pouvait être si puérile parfois. Et pourtant…
Le mariage dura deux heures. Kendra fut très sage, se contentant d'observer les coutumes d'un œil curieux. Lorsque la cérémonie toucha enfin à sa fin, les deux sages empruntèrent le chemin du village, suivis des nouveaux mariés et pour finir des villageois.
Durant la marche, l'astrophysicienne expliqua aux trois étrangers la suite des événements. Ils allaient conduire les mariés à leur demeure. Une fois chez eux, ils consommeraient leur union, la rendant ainsi officielle. Puis à leur réapparition, la fête prendrait son départ. La première chanson serait chantée par la chef du village. A ces mots, le colonel ne pu s'empêcher d'être enchanté. Cela fit sourire malicieusement l'archéologue.
Les villageois arrivèrent rapidement devant la maison de Maylice et Finrod. Le couple pénétra dans leur demeure et les deux sages refermèrent la porte sur eux. Il ne restait plus qu'à attendre. Peu à peu les gens se dispersèrent. La guerrière dû abandonner ses amis. Elle confia sa fille à son oncle et partit se changer chez elle. Elle devait aller chasser avec Tryne, Nélo, Illaria et Hério.
Sachant le travail qui attendait Ireth, Jack alla lui proposer son aide. Elle accepta volontiers. Durant l'après-midi, le militaire, les deux cuisiniers, Shana et Aphrodisia installèrent les différents plats sur la table. De temps en temps une bataille de chatouille explosait entre la fillette et le colonel. Cela amusait beaucoup les trois compagnons qui avaient plus l'impression d'avoir affaire à un grand gamin, qu'à un colonel de l'armée.
Vers le milieu de l'après-midi, tout était enfin terminé. Chaque plat avait été installé, rien ne manquait. Ireth remercia le petit groupe de l'avoir aidé, sans eux, elle et son mari seraient encore en train de préparer les festivités. Elle retourna ensuite chez elle. Shana, l'adolescente et le Tau'ri allèrent s'asseoir sur une souche d'arbre, qui tenait lieu d'un banc.
-Dit Jack, tu vas rester toujours ici ? Questionna la petite fille.
-Malheureusement non ma puce. Répondit-il.
-Pourquoi ?
-Parce que j'ai ma vie sur Terre. Expliqua simplement le militaire.
-Tu viendras quand même me voir ? S'enquit Shana.
-Bien sûr ! Je viendrais le plus souvent possible te voir. Promis Jack, sincère.
-Shana, viens te laver ! Cria Ireth, du seuil de sa maison.
-J'arrive maman ! Répondit la fillette sur le même ton, en se levant et en se retournant vers le militaire avant de partir. A tout à l'heure Jack.
-A tout à l'heure. Et toi Aphrodisia tu ne vas pas te changer ? demanda-t-il à l'adolescente.
-J'ai le temps.
-Dit moi, où Tàri a-t-elle appris à danser et chanter aussi bien ? Interrogea-t-il, visiblement très curieux de le savoir.
-Je ne sais pas si c'est à moi de te le dire Jack. Déclara la jeune fille.
-Je ne te demande pas de me dire un secret d'état, mais juste comment elle a apprit tout ça. Insista l'invité.
-Très bien. Céda-t-elle. Trois mois après sont arrivée sur Ava, un événement tragique est arrivé dans la vie de Tàri. Ne me demande pas ce que c'est, c'est à elle de te le dire. Mais elle allait tellement mal, qu'elle s'est jetée dans ces deux activités, en plus de la chasse. Elle ne voulait pas se laisser une seule seconde. Elle avait trop peur d'y repenser et de sombrer totalement. A force d'effort, elle est devenue vraiment douée. Expliqua la jeune villageoise.
-Merci.
-Tu sais depuis ton arrivée, avec tes amis, elle a vraiment l'air plus heureuse que jamais. Et je suis sûr que c'est grâce à toi. Continua Aphrodisia. Bon je vais te laisser. On se revoit à la fête.
L'adolescente se leva et prit le chemin de sa maison, laissant le colonel seul. Peu à peu le village imita Aphrodisia et les rues devinrent désertes.
Jack se leva et rentra à son tour. Il fut heureux de voir que sa subalterne était rentrée aussi. Il la croisa à la sortie de la salle de bain. Elle était enroulée dans une grande serviette et s'apprêtée à rejoindre sa chambre pour s'habiller. Lorsqu'il posa les yeux sur elle, elle ne pu s'empêcher de rougir. Elle lui marmonna que la place était libre, avant de s'enfuir à l'étage. Cela l'amusa beaucoup.
Il prépara son bain rapidement et s'y plongea avec délice. Il savait qu'il était le dernier à se laver, il pouvait donc prendre un peu son temps. La chaleur de l'eau lui fit un bien fou. Il sentit peu à peu tous ses muscles se détendre. Pour une fois, il ne pensa à rien, lorsqu'il ferma les yeux. Enfin…du moins pendant les trois premières minutes. Car par la suite l'image de son subalterne s'imposa à son esprit. Elle avait prit un bain juste avant lui, ici… nue. Il ne pu s'empêcher de laisser son cerveau s'égarer dans les méandres de ses fantasmes. Très vite il dû refouler ses images, se fustigeant d'avoir de pareilles pensées à l'égard de son second. Il se força donc à penser à quelque chose d'autre. Mais une nouvelle fois ce fut l'image de Sam qui s'imposa à lui. Il repensa à la vieille et à tous ces petits moments qui n'appartenaient qu'à eux deux. Il resta ainsi, dans l'eau encore plusieurs minutes.
Lorsqu'il sortit de la baignoire, il se rendit compte qu'il n'avait pas prit de vêtements propres. Il lâcha un juron face à sa stupidité. Voir Sam en serviette l'avait un peu trop distrait. Ne voyant pas d'autre solution, il attrapa une serviette et l'entoura autour de ses reins. Puis avec une seconde, il s'essuya le torse et sorti de la salle de bain.
Heureusement pour lui, ses deux amis se trouvaient dans le salon avec Kendra. Il échapperait donc aux moqueries du jeune homme. Il monta rapidement les escaliers. Lorsqu'il arriva à l'étage, il tomba nez à nez avec son major. Elle avait changé de tenue. Elle portait un ensemble blanc. Le haut avait juste assez de tissus, pour couvrir sa poitrine, et ressemblait à une bande, attaché dans son dos. Sa jupe était semblable à celle de sa tenue orientale, à la différence que celle-ci était plus opaque et d'une couleur différente. Elle avait refait sa coiffure, ne laissant plus qu'échapper des deux petits chignons, deux mèches en guise de frange. Comme d'habitude elle était superbe.
Devant la tenue que son supérieur arborait, Sam ne pu retenir un sourire coquin. Cependant, elle ne comprit pas son manque de réaction. En effet, Jack était immobile, la dévorant des yeux ouvertement, et la détaillant des pieds à la tête. Lorsque son regard chocolat rencontrèrent ses yeux d'outre mer, la jeune femme ne pu s'empêcher de baisser la tête en rougissant légèrement. Cela sembla l'amuser.
-Ma tenue est si gênante que ça ? Demanda-t-il, insistant sur le double sens de sa phrase.
-Dans quel sens est posée votre question ? Interrogea la guerrière, après avoir relevé les yeux pour entrer dans son jeu.
-A vous d'imaginer.
Il avait prononcé cette phrase tout près de son oreille. Au contact de son souffle chaud sur la peau de la jeune femme, elle ne pu retenir un frisson lui parcourir l'échine. Pui Jack avait continué sa route, comme si de rien n'était, un sourire satisfait barrant son visage. Il LA retrouvait un peu, à travers ce jeu verbal.
Tàri se retourna et ses yeux se posèrent immédiatement sur la serviette de cet homme, sans qu'elle ne puisse les contrôler. Un nouveau sourire coquin illumina son visage, avant qu'elle ne continue son chemin, descendant au salon.
Dans sa chambre, Jack finit de se sécher et enfila rapidement une tenue propre. Puis il retourna à son tour auprès de son équipe. Il trouva les deux hommes en train de faire des grimaces au bébé, pendant que celle-ci et sa mère riaient aux éclats. Il était vrai que voir Teal'c faire se genre de mimiques était vraiment surprenant, mais néanmoins très drôle. Cela l'amusa beaucoup également. Ses lèvres s'étirèrent à nouveau. Soudain, il se rendit compte que deux saphirs étaient posés sur lui. Leurs regards s'accrochèrent une nouvelle fois, et se quittèrent plus. Ils étaient bien.
Malheureusement l'instant magique fut brisé par des bruits de tambours réguliers. Tout le monde regarda, par reflexe, la fenêtre. Puis devant l'entêtement des percussions, SG-1 se leva et sortit avec Kendra dans les bras de son oncle.
A suivre….
Alors que signifie ce signal ? Sam retrouvera-t-elle la mémoire un jour ? Quel est donc cet événement tragique survenu dans la vie de Tàri ? Ah ah vous croyez tout de même pas que je vais vous le dire !
Mdrr Pour ça va falloir attendre la suite, mais vous savez mon mail n'a pas changé Alors surtout n'hésitez pas à me dire ce que vous pensez de cette suite.
