Titre : Ava : les oubliés

Auteur : satine

Mail : : ship et un peu d'aventure (mais vraiment un tout petit peu, et surtout vers la fin ! mdr)

Résumé : Alors que signifie ce signal ? Sam retrouvera-t-elle la mémoire un jour ? Quel est donc cet événement tragique survenu dans la vie de Tàri ? Ah vous ne croyez tout de même pas que je vais vous le dire ! Aller lisez bande de fainéants ! Lol

Note de l'auteur : Hi hi hi merci à tous ceux qui m'ont envoyé des messages encourageants, ils me vont droit au cœur ! Merci ma chère Marion pour tous les compliments que tu m'as fait, tiens je te dédis le chap3, ainsi qu'à ma Canarie (qui ne lira sûrement pas ce message, vu qu'elle ne lit pas les fics ! mdr) à ma Rickette, et à Malice (et aussi à tous les Minois !) Vive le FSSSB ! Mdrr Bon je pourrais sinon vous raconter ma vie passionnante, le bac approche (et ouais je commence cette fic le 8 juin 2006 ! mais je sais pas quand je l'aurais fini ! lol) pff dures, dures les révisions, mais j'arrive à la fin ! Pff j'ai loupé la féria de Nîmes, grr, pas grave on se rattrapera l'année prochaine ! Bon j'arrête là ma vie pas passionnante mdr ! La chanson est de Mandy Moore.

Disclamer : Ben je ne bosse toujours pas avec les scripts de Stargate, donc rien ne m'appartient (même pas les petites cuillères, si c'est pas désolant tout ça ! mdrr) Enfin les personnages sortis de mon esprit, m'appartiennent, mais pas ceux que je voudrais (un certain doudou, mais chut, faut pas le dire ! lol) Voilà alors pitié, soyez généreux sur les feedbacks, c'est tout ce qui me fait vivre ! lol kissouille.

Résumé rapide des chapitres précédent : Sam a disparue pendant un an. Mais grâce à l'aide de Thor, nos trois amis sont arrivés à la retrouver. Mais un nouveau problème se profile à l'horizon. Sam n'a plus aucun souvenir de sa vie passée, et semble porter une lourde blessure, qui quelques mois plus tôt, la plongea dans la danse et le chant. Après avoir marié un couple de la petite cité d'Ava, des tambours se font entendre, nos quatre amis sortent pour voir se qu'ils se passent…

Maintenant la suite…

Chapitre 3 : Le retour

… Malheureusement l'instant magique fut brisé par des bruits de tambours réguliers. Tout le monde regarda, par reflexe, la fenêtre. Puis devant l'entêtement des percussions, SG-1 se leva et sortit avec Kendra dans les bras de son oncle.

Dehors un spectacle époustouflant les attendait. Derrière les fortifications, à une centaine de mètres, s'élevait dans toute sa splendeur un gigantesque anneau de Naquada. Les deux soleils, ayant commencé leur descente, venaient se refléter sur l'alliage.

Les villageois s'étaient regroupés en masse devant celui-ci, certain le touchant avec curiosité. Certains observaient les inscriptions présentes sur le DHD, essayant d'en comprendre, en vain, leur sens. A leur tour SG-1 s'approcha de la porte. Jack n'avait aucun doute sur le destinataire de ce présent. Cela ne pouvait être que Thor. Il en aurait mis sa main à couper.

La petite équipe se fondit dans la masse, essayant de se faufiler jusqu'en haut des escaliers, bordant le majestueux anneau. Lorsque Jack surplomba les autochtones, il leur fit de la main de faire régner le silence. Celui-ci se fit presque immédiatement. Le colonel entama ses explications :

-Mes chers amis, ce grand anneau en forme de donuts, est ce qu'on appelle sur Terre, une porte des étoiles. Elle sert à voyager sur d'autres planètes. Mon équipe et moi, et euh d'autres équipes bien entendu, l'empruntons régulièrement à la recherche de nouveaux alliés. Bien sûr certains peuples sont à éviter, mais alors vraiment à éviter. Néanmoins beaucoup sont pacifiques, et heureusement d'ailleurs. J'ai des raisons…

Une lumière blanche se mit à entourer le colonel, ainsi que son subalterne, disparaissant avec eux, sous les yeux éberlués des habitants d'Ava. Les deux militaires réapparurent dans le vaisseau de l'Asgard, toujours en orbite autour de la planète.

-...De croire. Continua le chef d'SG-1. Thor ?

-Salutation Colonel O'Neill, Major Carter. Salua le petit extraterrestre gris.

-Un ami à vous, je présume ? Demanda la jeune femme, en posant un regard mi-curieux, mi-apeuré sur leur kidnappeur.

-Mais vous présumez bien ! Plaisanta le colonel, espérant la détendre un peu. Alors Thor, pourquoi nous avoir invité dans votre si joli vaisseau ?

-Loki, ainsi que moi-même, nous sommes penchés sur le problème des habitants d'Ava. Je pense être en mesure de rendre la mémoire au major Samantha Carter.

-Chouette ! S'exclama le Tau'ri. Vous m'en voyez ravi !

-Major, voulez-vous retrouver la mémoire ? Interrogea l'Asgard, en se tournant vers la principale intéressée.

-Euh oui, bien sûr. Répondit la jeune femme, visiblement toujours peu en confiance.

-Alors suivez-moi. Ordonna simplement le commandant suprême.

Le petit extraterrestre gris descendit de derrière son tableau de bord, et passa devant le couple qui le suivit docilement. Thor les emmena dans une autre partie du vaisseau. La nouvelle pièce était assez grande, et peu de meubles s'y trouvaient. Ils avancèrent jusqu'au fond de celle-ci. Contre le pan d'un des murs se trouvait un fauteuil. Le petit Asgard invita Sam à s'y asseoir. D'un signe de tête, Jack la rassura, et la jeune femme s'exécuta, pendant que le petit homme gris se dirigea vers le panneau de contrôle, situé à droite du siège. Il y prit quelque chose, et revint vers la guerrière. Sur chaque tempe, il lui posa un petit artéfact circulaire, qui au contact de sa peau s'activa, en émettant une petite lumière rouge. Il expliqua ensuite au deux militaires, ce qu'il allait faire. Il allait simplement faire disparaître la barrière, derrière laquelle les souvenirs du major étaient emprisonnés. Cela prendrait quelques minutes, le temps qu'il trouve dans son esprit ce qui les gardait hors d'atteinte.

Après ces quelques petites explications, l'allié des Tau'ri retourna derrière le panneau de contrôle, et activa la machine à l'aide de petit galets. La petite lumière rouge de l'artéfact devint bleue. L'astrophysicienne ferma les yeux, et son supérieur lui conseilla de se détendre. C'est ce que tenta de faire la jeune femme.

Plusieurs minutes s'écoulèrent, le lavage de cerveau, que lui avait fait subir Anubis, était plus coriace que ce que l'avait pensé les deux scientifiques Asgard. Néanmoins, Thor arriva à le contrecarrer, et à faire disparaître la barrière psychique qui avait été installée dans son esprit. D'ailleurs la couleur violette clignotant désormais sur les tempes de la danseuse, pouvait en en témoigner. Il avait réussit.

Lorsque Sam rouvrit les yeux, elle se souvenait presque de tout. Encore quelques zones d'ombres subsistaient, mais le petit extraterrestre la rassura en lui expliquant que l'intégralité de ses souvenirs lui reviendrait bientôt. Le major acquiesça, puis se leva en ôtant les implants. Son supérieur s'avança vers elle.

-Carter, ça va ? Demanda-t-il, visiblement inquiet.

-Très bien monsieur. Répondit-elle avec l'un de ses plus beaux sourires.

-Heureux de vous retrouver. Soupira-t-il de soulagement.

-Idem ici.

-Oh fait Thor ! La porte, c'est bien vous ? Déclara-t-il, plus qu'il ne demanda.

-En effet. Mais nous l'avons modifié, afin que seule la Terre ne puisse l'activer de l'extérieur. Ainsi la planète n'encoure aucun danger. Expliqua le commandant suprême de la flotte Asgard.

-Très ingénieux. Souffla la militaire impressionnée.

-Merci major. Je vais vous ramener sur Ava. Une fête vous attend.

A peine avait-il finit sa phrase, que déjà les deux Tau'ri disparaissaient dans les rayons de transport Asgards. Ils se retrouvèrent devant le grand anneau de Naquada. Les villageois étaient encore regroupés autour de celui-ci, écoutant un Daniel leur expliquant le fonctionnement de ce moyen de transport. En réapparaissant, tous les regards avaient convergés vers eux.

Un simple « elle est de retour » s'échappa des lèvres du colonel. L'archéologue n'avait pas besoin de plus pour comprendre de quoi parlait son ami. Il serra la jeune femme avec chaleur, dans ses bras, ce à quoi Sam y répondit. Teal'c se contenta de s'incliner, en guise de salut, et la guerrière y répondit de la même manière.

Ce petit échange fut très vite interrompu. En effet les percussions se firent de nouveau entendre. Mais ce rythme là, très différent de celui d'avant, annonçait aux villageois la réapparition des jeunes mariés. Etant jour de fête, tous les villageois se précipitèrent devant leur demeure. SG-1 les suivit dans la même bonne humeur. Après tout, tout allait très bien pour eux.

Sur le pas de leur maison apparurent Maylice et Finrod, plus heureux que jamais. Désormais ils étaient mari et femme. Ils portaient les mêmes vêtements que durant la cérémonie, et Jack remarqua enfin que toutes les femmes du village avaient revêtues la même tenue que son second.

Menés par les deux sages, les deux époux rejoignirent la place centrale de la petite cité d'Ava. Une fois là-bas, Sam prit place auprès des musiciens. Après tout, ce n'était pas parce qu'elle avait retrouvé ses souvenirs, qu'elle devait manquer à ses obligations de chef de la tribu. Et ce soir, c'était elle, qui de sa voix mélodieuse, devait ouvrir les festivités en chantant la première danses des jeunes mariés. C'était la tradition. A côté d'elle se trouvait un gros instrument, dont les notes ressemblaient beaucoup à celle d'un piano. La musique s'éleva, et la voix de la chef du village se fit entendre.

There's a song that's inside of my soul

It's the one that I've try to over and over again

I'm awake in the infiny cold

When you sing to me over and over again

Le couple de jeune marié avait prit place au centre de la piste de danse. Leur étreinte fit envie à plusieurs autres couples. Ils bougeaient au rythme de la musique, se délectant simplement de cet instant qui n'appartenait qu'à eux. Leur amour était palpable.

So I laid my head back down

And I lift my hands and pray

To be only yours, I pray

To be only yours, I know now

You're my only one.

Sans pouvoir les contrôler, ou peut-être était-ce seulement un manque de volonté, les yeux de la chanteuse se posèrent sur son colonel. Elle pu remarquer qu'il n'avait d'yeux que pour elle, se fichant éperdument du nouveau couple, comme de sa première chemise. A cet instant, leurs regards s'accrochèrent et se noyèrent dans celui de l'autre. Rien au monde n'aurait pu leur faire tourner la tête. Jack ne pu s'empêcher de rester pendu aux lèvres de la chanteuse, buvant les paroles comme si chaque syllabe prononcée lui était personnellement destinée.

Sing to me the song of the stars

Of your galaxy dancing and laughing and laughing again

When it feels like my dreams are so far

Sing to me of the plenty that you've all of me over again

Leurs regards se firent de plus en plus tendres. Chaque clignement de paupière ressemblait à une vraie torture. Elle ne lui dirait certainement jamais, premièrement parce que faire une telle déclaration ne lui ressemblait pas, et deuxièmement parce qu'il y avait toujours l'armée entre eux, mais ce qu'elle chantait représentait ce qu'elle ressentait envers son supérieur.

Ils s'aimaient, cela était une évidence. Alors pourquoi n'étaient-ils pas ensembles ? A cause du règlement ? Non, ça ne pouvait être ça. Ils s'en servaient comme excuse, car O'Neill n'avait jamais réellement suivit les règles, alors pourquoi en serait-il de même pour celle-ci ? La peur peut-être ? Sûrement. Ils devaient avoir peur d'être déçus, ou que cela ne marche pas. Mais face à tout ce qu'ils avaient vécu, et à l'intensité de leurs sentiments respectifs, cela ne pouvait que marcher, pensa Daniel.

So I laid my head back down

And I lift my hands and pray

To be only yours, I pray

To be only yours, I know now

You're my only one.

Plus rien n'existait autour d'eux. Ils étaient seuls et désespérément amoureux, mais ne pouvaient se toucher, ni même se l'avouer. Cela était interdit. Alors, les deux militaires se contentèrent de se remémorer ces derniers moments où ils avaient pu partager enfin quelque chose. Tout ça, parce qu'à ce moment là, elle était Tàri une autochtone, et non Samantha Carter major dans l'US Air Force. Désormais tous ces baisers, ces caresses, toutes ses petites attentions ne pouvaient plus être, sous peine de risquer la cours martiale.

A cette pensée, le regard de la chanteuse se remplit d'une infinie tristesse. Peut-être aurait-elle dû renoncer à ses souvenirs ? Peut-être aurait-elle dû rester Tàri, une jeune femme sans histoire, pour pouvoir enfin se construire l'histoire que Samantha Carter ne pouvait écrire. Mais elle ne pouvait être égoïste, et ne penser qu'à elle et à son bonheur. Trop de personnes comptaient sur elle. Et puis étant l'une des meilleures, pour ne pas dire la meilleure scientifique du projet, elle savait que le poids et la survie du monde reposait un peu sur ses épaules. Alors non, elle avait eu raison de retrouver ses souvenirs, même si elle devait à cause de ça remettre son bonheur au second plan.

Jack remarqua immédiatement cette étincelle de désespoir. Il ne la comprenait que trop bien, pour la partager avec elle. Mais que pouvaient-ils faire ? Il ne se sentait pas la force, ni même l'envie d'être le bourreau de six milliards de vie, juste pour avoir le droit d'aimer une femme, même s'il s'agissait de la bonne. Alors oui, il comprenait son désespoir, il comprenait parfaitement ses pensées.

I give you my destiny

I'm giving you all of me

I want your symphony

Singing the all that I am

At the top of my lungs

I giving it back

Sam chantait avec tout son cœur, espérant secrètement que son supérieur comprenne le message qu'elle tentait de lui envoyer à travers ces paroles empruntées. Oh il l'avait bien comprit, mais que pouvait-il lui offrir ? Bien sûr il l'aimait aussi. Depuis le premier jour où il avait posé son regard sur elle dans son uniforme. Il avait su qu'elle serait bien plus qu'une simple collègue ou encore amie, il avait su que c'était ELLE. Celle qu'il avait toujours secrètement recherchée. Elle était belle, bien plus intelligente que lui, elle savait lui tenir tête, elle comprenait son humour…la liste de ses qualité était encore trop longue pour toutes les énumérer. Alors que pouvait-elle aimer chez lui ? Son côté grincheux, ses cheveux poivre et sel, ou encore son côté gamin ? Non il fallait être franc, et affronter la réalité, il n'était pas l'homme qui lui convenait. Alors pourquoi son regard océan lui criait-il le contraire ?

So I laid my head back down

And I lift my hands and pray

To be only yours, I pray

To be only yours, I know now

You're my only one.

Même s'il ne l'aurait jamais, elle représentait son seul espoir. C'était elle, sans le savoir, qui après la mort de Charly, lui avait redonné goût à la vie. Si elle venait à disparaître pour de bon, il ne pourrait lui survivre. Car sans le savoir, elle était sa vie, son oxygène, ce pourquoi il se levait matin après matin. Il ne voulait pas la perdre, jamais…

Les deux militaires échangèrent de nouveau un regard remplit d'amour. Peu importait le futur, ou encore les barrières en travers de leur route, du moment qu'ils étaient toujours là pour l'autre. Ils ne pouvaient concevoir l'avenir sans voir se voir tous les jours, sans rire ensemble, sans vivre de nouveaux moments qui n'appartiendraient qu'à eux. Si l'un venait à mourir, ce serait deux corps que leurs amis enterreraient. Car aucun des deux n'aurait la force de continuer sans l'autre, et ils ne laisseraient pas la mort les séparer.

Oh bien sûr, jamais ils ne l'avoueraient, même à eux-mêmes. Peut-être parce que tout ça était un peu trop fleur bleue, mais au fond de leur cœur, c'était ce que leurs sentiments essayaient en vain de leur dire.

Les dernières notes de la chanson résonnèrent. Un sourire radieux illuminait le visage des deux amants maudits. Ils n'avaient pas besoin de mots concrets pour se comprendre. Malheureusement leur petit moment fut volé par des villageois, faisant un triomphe à la chanteuse. Ils s'étaient tous levés, applaudissant les jeunes mariés et la chef du village. Sam avait vraiment une voix enchanteresse.

Peu à peu, les applaudissements se turent, laissant place à la fête.

La jeune femme remercia les musiciens, avant de les quitter pour rejoindre son équipe, qui l'attendait derrière une table. Sur le chemin, elle salua quelques personnes, qu'elle seule connaissait. Puis en arrivant près de ses amis, Teal'c lui rendit sa fille.

-Votre voix est très belle, Major Carter. Complimenta le jaffa

-Merci Teal'c. Répondit la scientifique avec un petit sourire.

-Il a raison Carter, je suis sous le charme. Ajouta son supérieur.

La jeune femme lui sourit timidement, en baissant la tête et en rougissant. C'était si bon de la retrouver. Ce reflexe, qu'avait son major, le fit sourire tendrement à son tour.

Mais leur petit moment de complicité fut brisé par l'arrivée d'un jeune homme qui enleva la guerrière après qu'elle ait remit au jaffa, sa nièce. Il l'entraina vers la piste de danse. Jack vit son second rire de bon cœur, avant de suivre son compagnon dans la danse endiablé qu'il avait entreprit. Mais il ne pu porter sa réflexion plus loin, que déjà une des danseuses lui prit la main, l'entrainant à son tour sur la piste.

Malheureusement leur danse ne dura guère longtemps, car les villageois s'arrêtèrent vite, afin d'admirer le joli jeu de reins de la chef du village. Le plaisir que prenait Sam à danser était visible. Elle s'amusait beaucoup, bougeant son corps sensuellement au rythme des percussions, oubliant durant quelques instants qu'elle avait retrouvé la mémoire. Elle était tout simplement redevenue Tàri.

La voir se frotter ainsi contre un autre homme, fit voir rouge au militaire. Il bouillonnait littéralement de jalousie, à l'intérieur. Qui était-il pour poser ainsi ses sales pattes sur elle ? Rah s'il ne se contrôlait pas, il lui collerait un bon crochet du gauche, là où il pensait. Mais il ne pouvait pas faire ça, sans à avoir à justifier son geste par la suite. Il se contenta donc de rester là, jaloux, à observer le couple danser. Mais bientôt son regard fut attiré par Daniel. En effet ce dernier semblait en grande conversation avec la petite Shana. Le sourire qu'arborait l'archéologue n'annonçait rien de bon.

La musique se finit et une horde d'applaudissement s'éleva des villageois. Le couple de danseur s'arrêta, visiblement très essoufflé. Jack en profita pour se frayer un chemin jusqu'à son meilleur ami. Sam le suivit, lorsqu'une nouvelle musique se fit entendre, dispersant ainsi tout le monde. Arrivée à la hauteur du petit groupe, elle pu remarquer l'air malicieux qu'arborait celui qu'elle considérait comme un frère.

-Alors comme ça on fait des bébés dans la forêt. Finit-il par lâcher, en se retenant de rire.

-Pardon ? Demanda surpris le colonel, avec de gros yeux ronds.

-Oui, toi et Tàri étiez l'un sur l'autre dans la forêt. Expliqua la fillette, visiblement très amusée par la tête du militaire.

-On faisait juste un combat. Se justifia la scientifique en rougissant.

-Un combat de langue. Plaisanta son meilleur ami.

-Daniel ? La ferme ! Ordonna Jack.

Carter était comme à son habitude gênée par la conversation. Le docteur Jackson était content de son petit numéro. Jack semblait furieux contre son ami, plus pour avoir mis mal à l'aise son second, que pour ses paroles. Et Teal'c, toujours avare de parole, se contenta de lever un sourcil devant l'hilarité de la petite fille, face à la situation.

Néanmoins la fête continua de bon train. Tout le monde semblait beaucoup s'amuser. Le jaffa prenait grand plaisir à s'occuper de sa nièce. L'archéologue mangeait, discutait et dansait avec plusieurs jeunes femmes. Les deux militaires, quant à eux, étaient assis à l'une des nombreuses tables, discutant de tout et de rien tout en mangeant quelques mets préparés par Ireth. La jeune femme lui racontait certaines choses qu'elle avait vécues sur Ava, en dissimulant d'autres. Son supérieur tenta par un chemin détourné, d'en savoir plus sur l'« incident tragique » dont lui avait parlé Aphrodisia. Mais le major esquiva facilement ce sujet, visiblement pas encore prête à lui en parler.

Au bout d'un moment, les yeux de Sam se posèrent sur un couple un peu en retrait. Il s'agissait de Tara et Huor. Ils avaient l'air très proches. Elle les vit finir par s'embrasser tendrement. Elle ne put s'empêcher de sourire tristement, en se disant qu'ils avaient mérité d'être heureux et enfin ensemble. Elle s'imagina, pendant une seconde, avec Jack à leur place.

Face à son regard triste, et à son silence soudain, le colonel suivit les yeux de son second. En voyant le nouveau couple, il comprit immédiatement à quoi pensait la jeune femme. Il décida de lui changer les idées. Il l'invita à aller se baigner. Cette proposition la surprit tout d'abord. Néanmoins, elle finit par accepter.

Tous deux s'éclipsèrent de la petite fête. Daniel le remarqua et se contenta de sourire.

Ils retournèrent à leur demeure et en firent le tour. La lune, proche de la planète, les éclairait assez pour voir où ils allaient. Elle était pleine ce soir et se reflétait calmement dans l'onde claire. Sa lumière bleutée venait caresser sensuellement chaque forme, les enveloppant d'un doux cocon protecteur. Les arbres, bordant le lac, semblaient être là pour protéger l'intimité des deux militaires.

Arrivés aux abords de l'eau, Jack ôta son tee-shirt et le jeta un peu plus loin sur la berge. Il tendit ensuite la main vers l'astrophysicienne qui posait ces sandales dans l'herbe. Celle-ci accepta sa proposition silencieuse, en plaçant la sienne à l'intérieure de sa paume. Ses doigts se refermèrent dessus, se nouant ensuite aux siens. Tant que son supérieur la tiendrait, il ne pourrait rien lui arriver, pensa-t-elle.

Le couple avança doucement dans l'eau, ne se lâchant pas, par peur que l'autre ne disparaisse de nouveau. Ils s'arrêtèrent lorsque plus de la moitié de leurs corps disparaissaient dans l'onde assombrie par la nuit. Sans un mot, ils se contemplèrent, se rappelant tout ce qu'ils avaient vécu ces derniers mois, loin de l'autre.

Soudain, le regard de la jeune femme se fit plus triste, et elle ne pu soutenir davantage celui de l'homme qui lui avait tant manqué, le posant sur un point invisible de son torse. Elle ne voulait pas qu'il lise en elle, elle ne voulait pas qu'elle sache quelle blessure, elle tentait en vain d'enfouir au fond de son esprit, jusqu'à en oublier même l'existence.

Oh beaucoup de souvenirs liés à ce moment de sa vie lui manquaient, mais elle ne pouvait s'empêcher d'avoir mal. Mais il ne devait pas savoir, il aurait posé trop de questions, auxquelles elle n'aurait pu répondre.

Jack ne comprit pas ce changement d'attitude de la part de son second. Mais il ne pu s'interroger davantage, car quelque chose attira son regard. Un petit diamant glissait le long de la joue de Sam, y dessinant une longue trainée humide. Devinant sa détresse, il attira doucement la jeune femme contre son torse, l'englobant de sa tendresse. Il la sentit sangloter silencieusement contre son épaule.

Il fut surpris de la sentir s'accrocher à lui, comme si sa vie en dépendait. Car à cet instant, c'était bien le cas. Accablée par la douleur de son souvenir, la scientifique n'arrivait plus à faire face, elle avait besoin de se laisser aller aux larmes, chose qu'elle s'était interdite jusqu'à présent. Mais désormais IL était là, il pouvait être fort pour elle. Et même si montrer ses faiblesses n'était pas dans ses habitudes, elle ne se détourna pas de lui. Elle en avait marre de cacher qui elle était en réalité, marre de ce jeu du chat et de la souris qu'il y avait entre eux, et qui la blessait sans cesse. Elle avait seulement besoin d'être une femme, et rien d'autre qu'une femme, juste une fois, juste sentir qu'il était là, pour elle, pour eux….

Dans un mouvement de détresse, elle releva la tête et captura ses lèvres avec désespoir. Elle l'embrassait comme si c'était la dernière fois de sa vie qu'elle pourrait le faire, comme si après ce baiser elle allait mourir. Sam y fit passer tout son amour. Elle fut soulagée de sentir Jack y répondre de la même manière.

Sentant la tension augmenter de seconde en seconde, le colonel se recula doucement. Il ne voulait pas abuser de sa faiblesse. La jeune femme fut touchée de ce geste, mais elle savait ce qu'elle voulait, et entreprit de l'embrasser de nouveau.

Malheureusement pour elle, son supérieur la repoussa une nouvelle fois. Blessée par ce refus, elle s'en voulut d'avoir cru en quelque chose qui n'existait pas. Elle se dégagea des bras de cet homme qui ne voulait pas d'elle, et commença à s'éloigner, plus en colère contre elle-même, que contre lui. Jack la suivit et la rattrapa sur la rive, l'obligeant à entendre ses explications. A contre cœur, et retenant les larmes qui menaçaient de couler, elle l'écouta.

S'il l'avait repoussé, ce n'était pas parce qu'il ne la désirait pas, bien au contraire. Seulement il ne voulait pas abuser de la situation, et surtout il ne voulait pas qu'ils aient des ennuis en rentrant au SGC. Et puis il lui avoua à demi mots, cachés sous des sous-entendus, que s'ils devaient entamer quelque chose, il souhait que cela se passe en douceur.

La guerrière fut touchée par les paroles de cet homme qui hantait ses nuits. Elle lui fit un pauvre sourire, afin de lui montrer qu'elle comprenait. En silence, ils s'assirent dans l'herbe et observèrent les étoiles. Ce moment n'appartiendrait qu'à eux. Malheureusement, l'esprit en ébullition, Jack ne pu garder le silence plus longtemps et brisa ce petit moment.

-Je peux vous poser une question carter ?

-Allez-y. Répondit simplement la jeune femme gardant les yeux rivés sur la voûte céleste.

-Aphrodisia m'a parlé vaguement d'un événement tragique survenu dans votre vie, peu de temps après votre arrivée…Commença le militaire, visiblement mal à l'aise.

-Aphrodisia parle trop ! Lâcha-t-elle un peu trop froidement.

-J'aimerai savoir ce que c'était ? Finit-il par demander franchement.

-Sauf votre respect, cela ne vous regarde pas.

-Carter, nous sommes une équipe, vous pouvez tout me dire. Tenta d'insister le colonel.

-J'ai besoin d'être seule. Finit-elle par dire après plusieurs secondes de silence.

-Mais C…

Il ne pu continuer sa phrase qu'elle avait déjà fuit loin de lui. Les larmes inondaient son visage, mais elle s'en fichait. Elle avait juste besoin d'être loin, loin de lui, loin de ce souvenir trop douloureux, loin de tout ça. Elle courut aussi vite qu'elle le pu à travers les bois, ne regardant pas vraiment où elle allait. Elle n'en avait pas besoin, elle connaissait ce chemin par cœur pour l'avoir emprunté des milliers de fois. Toutes ces fois où elle avait voulu fuir pendant quelques heures la réalité.

Très vite, elle arriva près d'un petit lac, surplombé d'une cascade. Cet endroit magique, elle était la seule à le connaitre. Du moins, c'est ce qu'elle aimait à penser. Elle alla s'asseoir sur l'un des rochers bordant l'eau. Elle y fit tremper ses pieds.

Elle ne trouva pas la force de repousser le nouvel assaut de ses larmes, et les laissa couler sur ses joues. Comment osait-il remuer le couteau dans la plaie ? Comment osait-il lui demander de lui raconter sa vie privée, alors que lui-même ne le faisait pas ?

Le détester aurait été une solution trop simple, et de toute manière, elle n'arrivait pas à lui en vouloir de ressasser ces événements. Après tout, il ne se préoccupait que du bien-être d'un des membres de son équipe…un membre de son équipe…Cela la fit sourire. Elle savait qu'elle était bien plus à ses yeux, mais à cet instant elle s'interdit d'y penser. Elle voulait juste…elle ne savait pas, elle ne savait plus. Elle avait juste besoin d'être un peu seule, pleurant sur son passé. Et c'est ce qu'elle fit.

Elle s'allongea sur son rocher, telle une sirène, et finit par s'endormir, le visage brouillé par les larmes.

Ce fut les premiers gazouillis des oiseaux qui la tirèrent de son sommeil sans rêve. Elle ouvrit les yeux, se demandant tout d'abord où elle se trouvait. Mais très vite tous les souvenirs de la veille, et de son passé, lui revinrent en tête. Elle s'en voulut d'avoir était aussi brusque avec son supérieur, il n'avait rien fait d'autre que de s'intéresser à sa vie, voulant qu'elle partage ses blessures avec lui. Pouvait-elle lui en vouloir pour ça ? Non, bien sûr que non. Il fallait qu'elle lui parle.

Après un dernier regard à ce petit coin de paradis, la jeune femme se remit sur ses pieds et s'enfonça dans la forêt sombre. Elle s'en fichait de ne rien voir, ici, elle avait appris à ne pas compter que sur ses yeux. De plus elle connaissait tellement le chemin, qu'elle aurait pu le parcourir les yeux fermés.

Lorsqu'elle arriva aux abords du lac, elle remarqua le jour n'allait pas tarder à se lever, à en juger par la tête pastelle que prenant le ciel à l'horizon. Elle décida d'aller chercher sa petite fille, son petit trésor, pour assister à ce spectacle. Elle monta sans bruit dans sa chambre, troqua sa tenue de lin pour celle en cuir, et alla dans la seconde partie de la chambre.

Elle fut surprise, de trouver son supérieur assis dans la chaise à bascule, endormi près du petit lit de Kendra. Malgré elle, un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle ne le réveilla pas, sachant qu'il n'avait pas dû beaucoup dormir la nuit dernière. Elle attrapa le petit ange et ressortit de la chambre sur la pointe des pieds, ne mettant pas ses sandales. Il devait vraiment être fatigué pour ne pas l'avoir entendu. Car en général, son instinct militaire l'aurait réveillé dès son entrée dans la chambre.

Mais à peine avait-elle fermé la porte, que Jack ouvrit les yeux. Il l'avait entendu dès qu'elle avait monté les escaliers. Mais à vrai dire, il n'avait pas voulu la remettre mal à l'aise, alors il avait feint de dormir, les explications viendraient plus tard, lorsqu'elle se sentirait prête à partager son fardeau avec lui. Il en était persuadé. Il se leva et alla se placer à la fenêtre, où il la vit sortir de la maison et s'asseoir dans l'herbe, près du lac. Un sourire, rempli de tendresse, se dessina sur ses lèvres.

Sam était assise à même le sol, nourrissant sa fille, à l'aide d'un biberon qu'elle avait préparé avant de sortir. Tout en la regardant, elle ne pu s'empêcher de verser une larme. Kendra était la meilleure chose qui ne lui soit jamais arrivée. Puis son regard océan se perdit dans le violet changeant de la voûte céleste qui laissait place au jour.

Perdue dans ses pensées, elle n'entendit pas Daniel s'approcher et ce ne fut que lorsqu'il s'assit près d'elle, qu'elle le remarqua.

-Bonjour. La salut-il doucement.

-Bien dormi ? Demanda-t-elle.

-Oui, merci…Vous savez je vous ai entendu vous disputer avec Jack hier. Finit-il par avouer.

-Oh. Je suis désolée. S'excusa-t-elle en baissant les yeux.

-Ce n'est rien. Je veux juste savoir comment vous allez ? S'inquiéta-t-il.

-Bien, je vais bien Daniel. Mentit-elle.

-Vous êtes sûre ? Insista ce dernier, ayant remarqué son mensonge.

-Oui, ne vous inquiétez pas. Le rassura la jeune femme.

-Très bien.

-Daniel, j'aimerai que vous me racontiez tout ce qui s'est passé depuis mon absence, tout ce que j'ai raté. Dit simplement Sam, essayant par la même occasion de changer de sujet.

Visiblement sa tactique de diversion marcha à merveille, car l'archéologue entra avec enthousiasme dans un long monologue, lui contant ce que les personnes qu'elle connaissait, étaient devenues. Il lui décrivit tout ce qu'elle avait manqué, afin qu'elle ait l'impression d'avoir en faite fait parti de la mission. Cela toucha l'astrophysicienne. Daniel passa sous silence l'état de Jack, dans lequel sa disparition l'avait plongé.

Lorsque Jack apparut près d'eux, le jeune homme décida de les laisser un peu seuls. Il avait senti qu'il était de trop, et pour une fois, il avait prit sur lui de ne pas les taquiner. Après un sourire à sa meilleure amie, il se leva, prit Kendra et tous deux rentrèrent dans la maison.

En silence, le colonel s'assit dans l'herbe près de son second, le regard plongé à l'horizon. Sam de son côté, baissa les yeux, ne sachant pas trop quoi dire.

-Je…commença-t-elle d'une petite voix, après quelques minutes.

-Vous n'avez rien à vous reprocher Carter, c'est moi qui suis trop indiscret. Je n'aurais pas dû insister. Avoua-t-il avec sincérité.

-Peut-être, mais je n'avais pas le droit de vous parler comme je l'ai fait. Continua la jeune femme.

-Rah, n'en parlons plus voulez-vous ?

-D'accord. J'espère que votre dos ne vous fait pas trop souffrir ? Demanda-t-elle avec un sourire, amusée, s'attendant déjà à la réponse.

-Votre chaise est une vraie torture, il va falloir vous faire pardonner major ! Plaisanta-t-il doucement.

-Je propose de vous préparer un petit déjeuné copieux. Proposa l'astrophysicienne.

-Dans ce cas, vous êtes pardonnée. Aller, allons rejoindre les autres.

Les deux militaires se levèrent et retournèrent à l'intérieur. A peine étaient-ils dans le salon, que Jack se retrouva avec Kendra dans les bras, et un Daniel marmonnant quelque chose d'incompréhensible, avant de partir en toute vitesse. Teal'c leur expliqua, qu'il devait retrouver les deux sages, afin d'en apprendre un peu plus sur les coutumes d'Ava. Sam le remercia de ses explications, puis le jaffa les salua à leur tour, prétextant vouloir un peu visiter les environs du village.

Cette attitude étonna les deux militaires, mais ils ne purent se pencher davantage sur la question, puisqu'ils ne restaient plus qu'eux. Voulant mettre à exécution sa proposition, le major ordonna à son supérieur d'aller s'asseoir avec la petite, pendant qu'elle s'afférerait dans la cuisine. Cette image d'une Sam aux fourneaux amusa beaucoup le colonel, mais il ne fit aucune remarque.

Dans la cuisine, Sam prépara un plateau. Dessus étaient disposés divers pâtisseries, des fruits, une sorte de jus d'orange, du pain et une sorte de confiture. Elle mit ensuite l'eau et du café à chauffer. Une fois le tout sur le feu, elle vint s'adosser à l'encadrement de la porte, profitant qu'il ne l'avait pas remarqué pour l'observer.

Il était assis sur le canapé, jouant avec sa fille. Comme le ferait un père, se permit-elle de penser durant une seconde. Kendra tenait dans l'une de ses petites mains, le doigt de Jack, qu'elle gardait précieusement à l'intérieur. Elle semblait heureuse. Un tendre sourire étirait les lèvres du militaire. Elle cru discerner dans son regard un brin d'amour pour l'enfant. Cela la laissa rêveuse.

Soudain son regard se fit plus triste. Qu'allait-elle faire en rentrant sur Terre ? Beaucoup de choses avaient changées depuis son départ. Ils avaient tous appris à évoluer sans elle, arriverait-elle à retrouver sa place comme avant ? Le voudrait-elle seulement ? Après tout aujourd'hui elle avait d'autres priorités que l'armée. Elle avait un enfant. Elle ne pouvait plus se permettre de partir en mission, ayant à chaque fois la peur au ventre de ne plus jamais la revoir. Peut-être qu'elle devrait démissionner de l'armée, et n'être rattachée qu'en tant que scientifique au projet ? Ainsi elle resterait auprès de sa fille, tout en continuant ses recherches.

L'astrophysicienne ne pu pousser ses réflexions plus loin, car un léger sifflement l'en sorti. L'eau était prête. Elle arrêta le feu et après avoir posé l'espèce de cafetière sur le plateau, elle le prit en main et revint dans le salon. Elle posa le tout sur la petite table et vint s'asseoir près de son supérieur.

-Faites-moi penser à vous faire culpabiliser plus souvent ! Plaisanta Jack.

-Hey ! S'exclama son second en le frappant gentiment à l'épaule. La prochaine fois, je saurai que c'est simplement pour avoir le droit de manger l'une de mes préparations !

-Ah malheur, je me suis trahi !

La jeune femme se mit à rire doucement. Puis les deux militaires déjeunèrent dans la bonne humeur, rythmée par les cris joyeux de la petite fille.

-Avez-vous prit votre décision ? Se hasarda le colonel.

-A quel propos ? Demanda la jeune femme, visiblement perdue.

-Votre retour sur Terre. L'éclaira son supérieur.

-Oh ! Oui j'en ai prit une…Commença la scientifique sur un ton triste.

-Et ?

-Je rentre sur Terre, il y a trop de choses qui m'y retiennent. Et même si Ava est un peu ma seconde famille, je ne peux pas laisser ma première famille dans le mensonge de ma disparition. Répondit la jeune femme.

-Sage décision. La conforta son supérieur. Et puis je suis sûr que le général vous laissera revenir ici, autant de fois que vous le souhaiterez.

-Merci.

-Bien, allez faire vos bagages, je m'occupe de ranger ici. Déclara le militaire.

L'astrophysicienne n'eut pas le temps de protester, qu'elle était déjà poussée vers le couloir, menant aux escaliers.

Dans la chambre, elle rassembla rapidement ses affaires, et les mis dans un sac qu'elle avait. En fin d'après-midi, elle rentrerait chez elle, enfin dans ce monde qui avait continué à tourner sans elle. N'ayant aucune tenue militaire avec elle, elle était condamnée à rentrer en tenue guerrière.

Une fois ses propres bagages finis, elle s'attaqua à ceux de sa fille. Pendant qu'elle rangeait les affaires de la petite, elle ne pu retenir une larme de couler le long de sa joue. Dans quelques heures, elle quitterait cette maison, qui fut son refuge durant quelques mois, elle quitterait cette planète qui fut sa famille durant son amnésie, elle les quitterait tous…

Lorsqu'elle eut finit de tout ranger, elle alla s'asseoir sur la chaise à bascule, près de la fenêtre et observa toute la pièce. Elle voulait en graver chaque détail dans sa mémoire, afin de ne pas oublier cet épisode heureux de sa vie. Elle se mit à repenser à tout ce qu'elle avait vécu ici. Un sourire nostalgique se dessina sur ses lèvres.

Ce fut le bruit de trois petits coups, frappés à la porte, qui la sortit de ses pensées. Immédiatement, elle bondit sur ses pieds et essuya machinalement ses larmes. La porte s'ouvrit et laissa apparaître Jack. Oh bien sûr, il n'était pas dupe, il remarqua immédiatement les traits tirés et les yeux rougis de sa subalterne.

A cet instant il maudit l'armée de les séparer. Il aurait tant aimé la prendre dans ses bras et la rassurer. Il savait pourquoi elle avait pleuré, mais malheureusement il n'avait droit qu'aux mots pour l'épauler.

-Ne vous en faîtes pas Carter, nous reviendrons ici je vous le promets. La rassura le colonel.

-Merci mon colonel.

-Regardez, on revient dans quelques jours pour signer l'alliance. Je suis sûr que le général acceptera cette idée. Et j'espère bien avoir droit à une de vos merveilleuses danses pour l'occasion. Lui dit-il avec un clin d'œil.

-Promis. Répondit-elle un peu trop rapidement, puis rosissant par la suite.

-Allez venez, il va falloir leur annoncer votre départ. J'ai chargé Daniel et Teal'c de rassembler les villageois.

La jeune femme acquiesça doucement, sans que la lueur de tristesse ne disparaisse de son regard océan. Dans un geste irréfléchi, son supérieur prit sa main dans la sienne et la serra doucement. Face à ce geste de réconfort, Sam ne pu répondre que par un triste sourire.

Ils sortirent ensuite de la petite chambre, et retournèrent au rez-de-chaussée. La guerrière passa dans la salle de bain, elle avait besoin de se rafraîchir et d'effacer toutes traces de ses pleurs. Une fois fait, elle et Jack sortirent de la maison, prenant la direction de la place centrale.

Là-bas, tous les villageois étaient regroupés autour du jaffa et de l'archéologue. L'ancien prima d'Apophis tenait dans ses bras sa nièce. Les deux militaires se faufilèrent à travers la foule et rejoignirent leurs amis.

Lorsque la scientifique posa son regard sur la foule, elle ne pu s'empêcher de sentir son cœur se serrer. Elle avait l'impression de les abandonner, alors qu'eux l'avaient accueillie comme l'une des leurs à son arrivée. Elle inspira profondément comme pour se donner du courage et après un dernier regard à son supérieur, elle se lança :

-Mes chers amis, ce que je vais vous dire est très dur pour moi. Pendant tous ces mois, vous avez été ma famille. Mais aujourd'hui ma vraie famille attend mon retour. Et je ne peux me permettre de les laisser sans nouvelles. Cette après-midi, j'emprunterai donc avec mon équipe, la porte des étoiles. Sachez que je reviendrais le plus souvent possible.

-Sache que tu auras toujours ta place ici Tàri. Affirma Lariena, qui s'approchait du petit groupe suivie de son époux. Tu es une partie de nous et nous sommes une partie de toi. Notre porte te sera toujours ouverte mon enfant.

La vieille sage prit la chef du village dans ses bras, pendant qu'un cri montrant l'accord des villageois, s'élevait.

Cela arracha une larme à la jeune femme. Ce peuple tenait autant à elle, qu'elle tenait à lui. Dans les bras de cette femme qu'elle respectait tant, Sam n'entendit pas son supérieur annoncer leur prochain retour afin de signer une alliance.

La danseuse, dû ensuite annoncer qui la remplacerait dans sa tâche de chef du village. Son choix se porta sur Tara et Huor, et les autochtones furent complètement d'accord avec elle. La guerrière blonde pouvait partir l'esprit tranquille, ces gens étaient entre de bonnes mains.

L'après-midi arriva malheureusement bien trop vite. Quelques autochtones avaient aidé SG-1 à amener leurs affaires près du DHD. Ils leurs en furent reconnaissants.

Une fois tout prêt, Jack partit chercher son second, à qui il avait donné l'ordre de ne s'occuper que de sa fille. Il la retrouva aux abords du lac.

Ses pieds reposaient dans l'onde claire, attirant parfois la curiosité d'un de ses habitants aquatiques. Le vent jouait avec ses mèches blondes, les faisant virevolter à son rythme. L'herbe épaisse lui offrait un tapis moelleux.

Pourtant elle ne semblait rien remarquer de tout cela. Elle était déconnectée de la réalité. Son regard observait un point invisible à l'horizon, un point où depuis quelques minutes, elle s'était perdue. Elle ne voulait pas partir, mais elle ne pouvait pas rester non plus.

Ce fut une main, posée sur son épaule, qui la ramena dans le monde des vivants. Elle ne tourna pas la tête, se contentant de poser ses yeux sur cette main chaude qui l'étreignait doucement.

-Nous allons y aller Carter. Déclara simplement son supérieur.

La jeune femme acquiesça doucement, avant de retourner une dernière fois à la contemplation du paysage. Elle prit une grande inspiration, et se leva doucement. Puis tous deux retournèrent au village avant de prendre le chemin du DHD, où tout le monde les attendait.

Commença alors la chose le plus dur pour la guerrière : les au revoir.

Les deux sages l'étreignirent, la rassurant sur son avenir, tout irait bien, malgré les épreuves tout finirait bien, elle ne devait pas en douter.

Tara et Huor la remercièrent du présent qu'elle leur avait offert, en les nommant à sa place. Elle leur répondit que jamais elle n'avait envisagé d'autres personnes à leur place.

Tryne et Nélo la serrèrent à leur tour dans leurs bras, en lui disant que servir sous ses ordres, avait été un réel plaisir.

Aphrodisia et Thoran la prirent contre eux. Tàri leur promit de revenir le jour de leur mariage, peu importait si elle aurait déjà quelque chose de prévu, elle ne manquerait ça pour rien au monde. Ils en furent touchés.

Maylice et Finrod la remercièrent de les avoir unis.

Idril et Wyatt l'étreignirent à leur tour. Une nouvelle fois ils la remercièrent d'avoir sauvé la vie du petit Jack.

Puis ce fut au tour d'Ireth et d'Elron de lui dire au revoir. La jeune femme brune était en pleurs, il n'en fallut pas plus au major pour craquer à son tour.

Shana se jeta dans ses bras en larmes. Elle ne voulait pas qu'elle parte. Sam la rassura en lui disant qu'elle et ses amis reviendraient souvent les voir. L'enfant lança sur une voix menaçante :

-Attention Jack, si tu ne prends pas soin de Tàri, tu auras à faire à moi !

-Tu oserais me gronder ? Plaisanta-t-il. Promis p'tit bout, j'en prendrais grand soin.

Après avoir finit de saluer tout le monde, la major entra les coordonnée de la Terre. Le grand anneau de Naquada se mit à tourner dans un bruit métallique, et les sept chevrons s'enclenchèrent les uns après les autres, puis le vortex se forma dans un bruit assourdissant, arrachant un cri époustouflé à la foule.

Les quatre membres de l'équipe ramassèrent leurs affaires et s'avancèrent vers lui. La scientifique se retourna. Et dans un dernier regard, elle passa la porte. Celle-ci se referma derrière SG-1, laissant le silence retomber sur des villageois émerveillés.

Base du SG-C, Cheyenne Mountain

« Activation non-programmée de la porte, je répète, activation non-programmé de la porte. »

Le général sortit de son bureau et se précipita dans la salle de contrôle. Lorsqu'il arriva dans la pièce, il trouva Walter, comme à son habitude, en train de pianoter sur son clavier, devant ses écrans. Il attendait un quelconque signe de code SG. Son supérieur s'approcha de lui, avec une lueur d'espoir dans le regard. Quand le militaire lui indiqua qu'il s'agissait d'SG-1, il ordonna l'ouverture de l'iris et se précipita en salle d'embarquement.

Il ne savait pourquoi, mais une petite voix lui disait que sa filleule était du voyage cette fois-ci. Ce pressentiment se confirma, lorsqu'il vit sa silhouette apparaître hors du vortex, avec les trois hommes. Il sentit son cœur se desserrer et se permit de lâcher un soupir. Il remarqua sa tenue, plutôt minime, puis ses yeux suivirent ceux de la jeune femme, pour se poser sur un bébé âgé de quelques mois, tout au plus.

-Bienvenue à la maison SG-1. Salua le général.

-On sait direction l'infirmerie. Le devança son second.

-Débriefing dans deux heures. Et heureux de vous revoir Major. Rajouta-t-il en souriant tendrement à la guerrière.

-Moi aussi, monsieur.

L'équipe phare du SGC passèrent devant le chef de la base et sortirent de la base. Ils empruntèrent un couloir les menant à l'infirmerie, même après plus d'un an, la scientifique s'en souvenait.

Pendant le trajet, beaucoup de militaires jetèrent un regard appréciateur envers l'astrophysicienne. Jack se permettait de les remettre en place, d'un simple regard noir. A chaque fois, ils se mettaient au garde à vous.

Bien entendu, Sam ne voyait rien, trop absorbée par le bien être de son petit ange. Elle s'inquiétait de savoir comment sa fille pouvait réagir après ce premier voyage à travers la porte. Visiblement Kendra avait bien supporté le voyage, elle observait de ses yeux curieux cet endroit qu'elle ne connaissait pas. Oh elle n'était pas effrayée, sa mère semblait connaître le complexe et elle était assez entourée de gens qu'elle connaissait, néanmoins elle semblait intriguée. Et puis dans les bras de sa maman, il ne pouvait rien lui arriver.

Le major dû relever le regard, à son entrée dans l'infirmerie. En effet, Janet venait de hurler joyeusement son nom, tout en se précipitant pour la prendre dans ses bras. D'ordinaire ce genre de comportement ne lui ressemblait pas du tout. Mais après un an d'insomnies et d'inquiétudes, elle n'avait pu résister à l'envie de la prendre contre elle, ne serait-ce que pour se rendre compte qu'elle était réellement là. IL avait enfin retrouvé sa meilleure amie.

Après cette étreinte chaleureuse, le médecin de la base posa un regard interrogateur sur l'enfant au creux des bras du major. Celle-ci lui présenta alors sa merveille. Et la jeune femme châtain ne pu se retenir plus longtemps de fondre devant se petit trésor, qui lui souriait.

Après s'être remise ses émotions, chacun passa les examens habituels, plus quelques questions pour le major. Le petit interrogatoire ainsi que ses tests se passèrent en privé. Sam dû répondre franchement, même aux questions qu'elle n'avait pas voulu répondre au colonel. Janet lui assura que tout ceci resterait entre elles. Cela rassura la guerrière.

Puis ayant fini, elle eut le droit d'aller prendre une bonne douche, comme ses petits camarades un peu plus tôt. La jeune femme ne se gêna pour en prendre une bien chaude, avec sa fille. Sa meilleure amie, lui avait dit que Kendra était en parfaite santé, la rassurant sur son rôle de mère.

Lorsqu'elle éteignit enfin l'eau, elle s'enroula dans une serviette, et à l'aide d'une seconde, elle sécha son enfant. Elle l'habilla ensuite, avant de faire de même avec elle. Sam retrouva le confort des treillis, mais eu beaucoup plus de mal à remettre les rangers. Ses pieds, étant habitués à marcher (pieds) nus ou en sandales, avaient perdu l'habitude d'être aussi comprimés. Mais malgré la douleur encourue, elle ne les enleva pas.

Voyant que l'heure du débriefing approchait, elle se hâta d'aller en salle de réunion. Malgré un sommeil d'un an, le mode militaire avait reprit sa place sur la femme, comme si une année ne s'était jamais écoulée.

Lorsqu'elle arriva, elle trouva Daniel et Teal'c déjà installés autour de la grande table. Elle alla s'asseoir sur le fauteuil dont elle avait l'habitude d'être assise avant sa disparition. Ils furent bientôt rejoins par le général et le médecin de la base. Visiblement Jack avait très vite retrouvé ses habitudes, car il arriva pour la première fois depuis douze mois, en retard.

Quand il prit place auprès des deux femmes de la pièce, le récit de l'archéologue commença. De longues minutes plus tard, ce fut au tour de la militaire de relater ses mois de disparition, et quelques souvenirs de ce qu'elle avait vécu chez Anubis. Malheureusement beaucoup de souvenirs de cette période lui manquaient encore. N'ayant rien d'autre à raconter, Hammond leur fit part de sa décision d'alliance. SG-1 retournerait dans quatre jours sur la planète afin de signer un traité avec eux, avant d'avoir deux semaines de vacances. D'ici le départ pour Ava, ils avaient quartier libre.

Le général exprima une nouvelle fois sa joie de revoir le major Carter en pleine forme parmi eux, puis il retourna dans son bureau, après avoir congédié son équipe phare. Tout le monde quitta la salle de débriefing, sauf Sam qui se dirigea vers la porte de son supérieur.

Tout en rangeant ses papiers, Georges remarqua la présence de la fille de son meilleur ami, au garde à vous, devant lui.

-Repos major. Ordonna-t-il. Que puis-je faire pour vous ?

-C'est à propos de Kendra monsieur.

-Que se passe-t-il ? S'inquiéta son parrain.

-Rien de grave, je voudrais simplement l'adopter. Expliqua la jeune femme.

-Je m'en doutais.

-Puis-je compter sur votre aide ? S'enquit la militaire.

-Bien sûr et sur celle de toute la base. La rassura-t-il.

-Merci. Euh, il faudrait prévenir mon père de…

-J'ai déjà envoyé un message, pendant que vous étiez à l'infirmerie. Coupa gentiment son supérieur. Etant en mission, il arrivera juste après votre retour d'Ava. Allez filez, profitez de vos trois jour de liberté et revenez nous dans 4 jours en pleine forme…et c'est un ordre major.

-A vos ordre mon général. Répondit-elle, un sourire radieux illuminant son visage.

La jeune femme se mit au garde à vous et quitta la pièce. Dans ses bras le bébé dormait paisiblement, depuis le long monologue de Daniel. D'ailleurs cela avait beaucoup amusé le colonel.

Ne se sentant pas fatigué pour le moins du monde, le major décida d'aller voir sa meilleure amie. Elle avait tant de choses à lui apprendre et surtout à savoir.

Infirmerie

Heureusement pour le major, la doctoresse entamait à peine sa pause. Les deux amies allèrent s'enfermer dans le petit bureau de cette dernière, ainsi elles seraient tranquilles pour parler de tout à cœur ouvert, sans craindre d'être vu et entendu par une caméra. La militaire lui raconta un peu sa vie sur Ava, et par quelques sous-entendu que les choses avec son supérieur avaient un peu avancées. Même si Sam ne parla qu'à demi-mot de cette ascension, Janet ne pu s'empêcher de s'en réjouir. Après avoir fini de raconter ses meilleurs souvenirs, ce fut au tour du médecin de parler de ces derniers mois sur Terre. Elle lui conta l'état dans lequel Jack avait plongé durant son absence. Apprendre qu'il avait presque complètement sombré en dépression, par sa faute, lui fit un choc.

Jamais elle n'aurait imaginé que sa disparition ait pu le toucher autant…du moins pas comme ça. D'un autre côté, si elle avait dû perdre son supérieur durant des mois sans savoir s'il était ou non en vie, elle aurait certainement réagit de la même manière.

Malheureusement la conversation ne pu s'éterniser d'avantage, la pause était finie et une équipe n'allait pas tarder à revenir de mission. Sam salua son amie et quitta la petite pièce.

Mess

Après avoir préparé un biberon pour sa fille, la militaire se dirigea dans la cantine de la base. Elle arriva à prendre un plateau léger et alla s'asseoir à l'une des tables vides, sous le regard surpris de certains militaires, face à la présence d'un bébé dans le complex, et surtout face au bébé de Samantha Carter. Bien sûr la jeune femme n'y prêta aucune attention, trop absorbée à nourrir son enfant.

Elle fut bientôt rejointe par son supérieur, qui n'arriva pas les mains vides. Il lui amena son dessert favori. Voulant la laisser manger tranquillement, il lui proposa de s'occuper de Kendra, et Sam accepta vivement. Lorsque la petite fille atterrie dans les bras du colonel, beaucoup de soldats, ne purent se retenir de pouffer, ou encore de s'étouffer face à la vision de cet homme à l'apparence si dure, tenir un petit être avec tant de délicatesse.

Pendant ce temps la scientifique engloutissait la cuisine de la cantine, sous l'œil amusé de son supérieur. Bon il était vrai que le gout des aliments n'était pas terrible, mais elle devait avouer que la nourriture terrienne lui avait manqué, enfin surtout depuis qu'elle avait retrouvé la mémoire. Néanmoins c'est avec gourmandise qu'elle avala la gelée bleue. C'était l'une des seules choses vraiment mangeable ici.

-Dîtes moi Carter, se permit de l'interrompre Jack, que diriez-vous de venir passer quelques jours dans le chalet de votre vieux colonel ?

-Sachez monsieur que vous n'êtes pas vieux premièrement, lui fit-elle remarquer. Et deuxièmement je vais devoir décliner votre offre, mon père vient me voir dès notre rentrée d'Ava.

-Ben on peut toujours y aller après son départ. Rajouta-t-il.

-Je ne sais pas si…

-Allez dîtes oui, on va bien s'amuser vous verrez. Insista le militaire avec une moue suppliante.

-Bon très bien. Finit-elle par capituler en souriant.

-Super ! S'exclama-t-il. Euh, que faites-vous ce soir ?

-Je vais présenter à Kendra sa nouvelle maison. Répondit-elle. D'ailleurs je vais devoir y aller, si je veux lui acheter un berceau et quelques autres babioles.

-Et vous comptez y aller à pieds ? S'enquit son supérieur.

-Euh non, vu que je ne dois plus avoir de voiture, je pensais y aller en taxi. Expliqua la jeune femme.

-Je ne vais pas vous laissez vous débrouiller toute seule à peine arrivée. Je vais vous y emmener. Déclara-t-il simplement.

-Je ne peux pas accepter…

-Tut tut tut Carter, je vais vous y emmener, s'il faut je peux vous en donner l'ordre vous savez. Dit-il d'un ton qui se voulait sérieux.

-Très bien mon colonel, merci. Répondit la jeune femme un sourire éclatant sur les lèvres.

-Allez en route mesdames.

Les deux militaires se levèrent et sortirent du mess. Plusieurs officiers avaient suivis de loin la conversation, un sourire en coin. A peine les deux membres d'SG-1 sortis, que tout le mess se regroupa pour reprendre les paris.

Sam et Jack se séparèrent, allant se changer en civil et chercher quelques affaires. Ils se retrouvèrent devant les vestiaires, pour se diriger vers l'ascenseur. Sur le chemin, le colonel expliqua à sa subordonnée le mensonge qui avait été raconté à ses proches, pour masquer sa disparition. Elle avait pour couverture, un voyage en Afrique. Durant son absence, son salaire lui avait été versé et il s'était occupé avec Daniel de payer ses factures.

Une fois hors de la base, l'astrophysicienne sentit un poids s'ôter de sa poitrine. Elle ne su pas pourquoi, mais ne chercha pas à comprendre. Elle préférait écouter parler cet homme, du moins elle n'entendait que sa voix chaude, oubliant le sens de ses mots, trop occupée à penser à ce que sa meilleure amie lui avait avoué un peu plus tôt.

Dans le magasin, la jeune femme se sentit un peu perdue. Elle n'avait pas l'habitude de tout ça, sur Ava les choses étaient beaucoup plus simples, les hommes fabriquaient le mobilier, pendant que les femmes confectionnaient les affaires du nourrisson. Il n'y avait pas de choix à faire comme savoir quel type de biberon choisir, quel type de nourriture était adapté à l'enfant, ou encore quelle marque de couche prendre…Elle était un peu dépassée par tout ça.

Jack remarqua sa détresse et proposa gentiment son aide. Son second accepta avec joie et c'est donc à deux que tout fut décidé. Le vendeur du magasin cru avoir affaire à un couple, vu leur comportement. Le colonel le détrompa, mal à l'aise d'avoir ce genre de conversation. Cela amusa beaucoup la scientifique. Le militaire feint d'être vexé de cette moquerie, mais devant le rire de la petite, il se mit à sourire à son tour.

Une fois tout acheté, ils allèrent au centre commercial faire quelques courses, avant de prendre le chemin de la maison de la jeune femme. En descendant du 4X4 de son supérieur, Sam observa quelques secondes sa demeure. Rien n'avait changé, les fleurs semblaient avoir été entretenues, l'herbes était tondue…Face à sa question muette, Jack lui expliqua que Daniel, Teal'c, lui-même ainsi que Janet et Cassie s'étaient relayés pour entretenir sa maison, et la laisser en état pour son retour. L'astrophysicienne le remercia.

Puis les deux coéquipiers rentrèrent enfin chez la jeune femme. Tout était en ordre, et propre. Le colonel se transforma en monsieur bricolo, montant rapidement le parc de l'enfant, dans le salon. Une fois fait, Kendra le rejoignit, déchargeant ainsi sa mère. Les deux militaires, purent ranger ainsi tranquillement leurs emplettes. Ayant deux chambres d'amis, la guerrière décida que l'une servirait à la chambre de sa fille. Mais n'ayant pas le courage de tout pousser maintenant, ils remirent ce déménagement au lendemain.

Quand tout fut rangé, ils purent enfin souffler et s'accorder deux minutes. Jack alla s'asseoir sur le canapé, pendant que l'astrophysicienne allait chercher une bière et un coca light. Lorsqu'elle revint, elle s'assit à l'autre bout du sofa, regardant son petit ange découvrir avec des yeux curieux sa nouvelle demeure. Un sourire naquit sur ses lèvres, en même temps qu'elle prenait conscience de certaines choses.

-Je vais quitter l'armée. Dit-elle sûre d'elle.

-Quoi ? S'étonna son supérieur. Pourquoi ?

-Aujourd'hui je ne suis plus seule, je dois revoir mes priorités. Je ne veux pas que Kendra vive ce que j'ai vécu. Expliqua la scientifique. Mais je demanderai à être rattachée au projet en tant que civil, ils ne peuvent pas me le refuser. Et puis il est temps que je pense un peu à moi, vous ne croyez pas ?

-Je suppose que je ne peux pas vous faire changer d'avis ? Déclara-t-il plus qu'il n'interrogea.

-Non, en effet vous ne pouvez pas. J'y ai bien réfléchit. Je n'ai pas envie qu'un matin Kendra se réveille et qu'elle apprenne qu'elle grandira sans mère. Je l'ai vécu et je ne le souhaite même pas à mon pire ennemi. Continua l'astrophysicienne, la tristesse s'étant emparée de son regard d'ordinaire rieur.

-Il ne vous arrivera rien…jamais…J'y veillerais personnellement. Tenta-t-il de la rassurer.

-Je sais, mais parfois la vie en décide autrement.

-Que voulez-vous dire ? S'enquit le colonel.

-Mon père avait promis de protéger ma mère, le jour où ils se sont mariés. Ca n'a pas empêché ma mère d'être tuée dans cet accident de voiture. Je n'en veux pas à mon père, il n'y est pour rien. Je dis juste que parfois on ne peut pas tout contrôler, et ce que je veux c'est contrôler ce que je peux contrôler avant qu'un accident tragique ne survienne.

-Il ne vous arrivera rien S…Carter, vous verrez. La rassura d'une voix douce son supérieur, ému par ces paroles et son comportement.

-Peut-être. Enfin ce qui m'effraie le plus, c'est d'être une mauvaise mère, car je n'ai pas vraiment eu de modèle pour m'apprendre à être femme. Déclara la jeune femme pour changer de sujet.

-Vous serez une excellente mère, j'en suis persuadé. Et puis sachez que je ne serai jamais loin, si vous avez besoin.

-Merci. Répondit-elle sincèrement.

-Mais de rien gente demoiselle. Plaisanta-t-il afin de détendre l'atmosphère. Bon il se fait tard je vais peut-être vous laisser.

-Non restez ! S'empressa-t-elle de s'écrier, avant de rougir violement. Enfin…Je veux dire, c'est ma première nuit ici, et je serais rassurée si je vous sais pas loin.

-Très bien. Accepta Jack. Mais dans ce cas, laissez moi vous commander une pizza pour le dîner.

-Roh le Grand Jack O'Neill sait parler aux femmes. Se moqua gentiment sa subordonnée.

-Je sais je sais, je peux être d'un romantisme fou par moment. Plaisanta-t-il.

-Je vois ça. Ria-t-elle doucement. Et comme ça part d'une bonne intention, j'accepte avec joie.

-Oh je suis touché ! Aller hop c'est parti !

O'Neill attrapa le téléphone et composa le numéro d'une pizzeria. Une fois en ligne il se mit à commander. Pendant ce temps, dans son parc la petite s'était réveillée, et réclamait son diner. Sa mère se dépêcha d'aller lui préparer. Pour la première fois Kendra allait manger quelque chose de consistant, se mettant aux petits pots.

Après avoir raccroché, Jack l'aida dans sa nouvelle tâche. L'enfant fut un ange, et avala tout le contenu de son assiette sans en mettre vraiment de partout. Elle semblait apprécier la nourriture que les adultes lui offraient. Mais ce moment familial fut brisé par le retentissement de la sonnette.

Jack alla ouvrir. Il s'agissait du livreur de pizza. Il le paya et récupéra sa commande, avant de revenir auprès de son second et de son bébé. Il déposa tout sur la petite table. Il ouvrit l'un des deux cartons et offrit une part à la jeune femme qui le remercia. Puis tous deux se mirent à manger sous le regard curieux de la petite. Elle tendait ses petites mains en direction de l'aliment, faisant comprendre à sa mère qu'elle souhaitait y gouter.

-Je sui désolée jeune fille, mais vous êtes encore trop jeune pour y gouter ! Déclara Sam, le sourire éclairant son visage.

-T'inquiète pas Kendra, un jour je t'y ferais gouter personnellement. Promit-il au petit bout. Et je t'apprendrais à comment faire enrager ta maman.

-Vous voulez liguer ma fille contre moi ? Feint-elle d'être choquée.

-Voyons ne dîtes pas de bêtise Carter, je vais simplement lui apprendre à être comme moi. Plaisanta le militaire.

-Ah ben dans ce cas ça va, je ne risque rien. Ria-t-elle doucement.

-Seriez-vous en train d'insinuer que je ne sais pas vous faire sortir de vos gons ?

-Je ne dis pas ça mon colonel, c'est juste que j'en ai pris l'habitude et que je râle plus pour la forme afin de vous faire sourire, qu'autre chose. Avoua-t-elle.

-Ah je suis vexé Carter, moi qui vous croyait honnête et sincère, je me suis trompé. Dit-il en faisant semblant d'être blessé.

Un rire cristallin s'éleva dans la pièce, rejoint par celui de son supérieur. Ils étaient vraiment bien, là tout les trois, presque comme une vraie famille. Après avoir fini de manger, la jeune femme rangea tout et proposa à son supérieur de l'aider à baigner la petite avant d'aller la coucher. Jack accepta vivement et la petite famille d'un soir, monta dans la salle de bain.

Laver Kendra fut un vrai plaisir. Elle se laissait faire, riant aux grimaces du colonel. Parfois, de ses petites mains, elle éclaboussait les deux militaires, qui feignaient d'être en colère, mais qui devant ses rires, la rejoignaient dans sa bonne humeur. Lorsqu'enfin elle fut propre, ce fut le supérieur de sa mère qui se chargea de la sécher et de lui passer sa première grenouillère. Elle était bleu nuit, et sur sa poitrine se dessinait un petit mouton blanc.

Contre le mur, Sam le regardait faire, s'égarant parfois dans des pensées un peu trop fleurs bleues. Elle, la grande militaire, observait cet homme être merveilleux avec sa fille adoptive. De plus Kendra l'adorait. Il ferait sans doute un merveilleux p…non là elle s'égarait vraiment ! Il fallait qu'elle arrête d'espérer quelque chose qui ne viendrais jamais. Et pourtant elle ne pouvait s'en empêcher.

-La Terre appelle Carter. Plaisanta le second de la base, afin d'attirer son attention.

-Hein ? Oh pardon, je réfléchissais. Vous disiez ? Voulut-elle savoir.

-Mais rien du tout. Vous réfléchissiez à quoi ? Demanda-t-il avec curiosité.

-Ah rien d'important. Oh je crois qu'une demoiselle va aller rejoindre son nouveau petit lit. Déclara la jeune femme, face à sa fille qui commençait doucement à sombrer dans le sommeil.

-Heureusement pour elle que je l'ai déjà monté ! Ironisa le colonel.

-Quelle petite chanceuse.

Sur ces derniers mots, la jeune femme prit l'enfant dans ses bras et l'emmena dans sa chambre, où son supérieur avait installé le petit berceau, un peu plus tôt. Elle déposa délicatement la petite fille et la recouvrit d'un drap. Kendra sombra rapidement dans le sommeil le plus complet. Peu importait où elle dormait, du moment qu'elle savait sa mère veiller sur elle.

Dans son berceau, la petite paraissait si fragile, qu'à cet instant n'importe qui aurait eu l'envie de la prendre sous son aile. Sam avait hâte d'être reconnue comme la mère officielle de Kendra. Elle en avait parlé avec Teal'c, et il avait été d'accord avec ça. Il avait même ajouté qu'il n'y avait aucune autre solution envisageable. Kendra ne pouvait rêver d'une meilleure mère. Ce souvenir la fit sourire.

-Vous serez une merveilleuse mère, j'en suis persuadée. Déclara-t-il, en brisant le silence.

-Et vous vous feriez un excellent père. Chuchota-t-elle pour elle-même.

-Pardon ? Demanda surpris le colonel.

-Euh rien. S'empressa-t-elle de répondre.

-Carter, je crois que je vais aller me coucher. Annonça Jack.

-Bien, dans ce cas bonne nuit mon colonel.

-Bonne nuit Carter. Répondit-il, un brin de tendresse dans la voix, avant de quitter la chambre de son second.

Une fois seule, la militaire troqua sa tenue, pour un pyjama constitué d'un minishort ainsi que d'un débardeur, noirs. A peine fut-elle allongée, que déjà la jeune femme sombra dans un sommeil lourd. La journée avait été longue et éprouvante.

De son côté, son supérieur direct, eut plus du mal. Allongé en caleçon, sur le drap, il semblait perdu dans ses pensées. Ses bras étaient croisés derrière sa nuque, et il fixait un point invisible au plafond. Il dormait chez ELLE, du moins il essayait. Avec tout ce qui s'était passé ces derniers jours, il n'avait pas vraiment eu le temps. Maintenant il l'avait.

Dans un soupir de frustration, l'homme se leva, passa un tee-shirt et descendit le plus silencieusement possible. Il se glissa à l'extérieur, par la porte fenêtre donnant sur le jardin. Il s'allongea dans l'herbe, observant les étoiles. Depuis un an, elles étaient devenues les seules amies qui arrivaient à briser sa solitude. Mais bizarrement ce soir, elles ne l'étaient plus, car sa solitude n'avait plus lieue d'être. Il l'avait retrouvé et ramenée. Machinalement, il passa ses mains sous son tee-shirt et ses doigts rencontrèrent quatre plaques. Quatre ? Jack esquissa un sourire, avec tous ces derniers événements, il avait oublié de lui rendre les siennes. Il lui donnerait demain matin, plus rien ne pressait désormais. Elle était sur Terre, saine et sauve, et surtout en vie.

Cette dernière pensée lui réchauffa le cœur. Une nouvelle fois, il n'avait laissé personne derrière lui et surtout pas ELLE. Nerveusement, il se mit à rire, ne sachant pas pourquoi. Tout ce qu'il savait était qu'il en avait besoin. Après tout ces mois à broyer du noir, rire lui faisait un bien fou. Oh son attitude pouvait paraître vraiment étrange. Mais pour dire vrai, il s'en fichait complètement.

De sa fenêtre la jeune femme l'observait. Elle s'était réveillée quelques secondes plus tôt, au son d'une porte qui s'ouvre. Ses réflexes militaires et guerriers l'avaient tirée de son sommeil, et elle avait sentit le besoin d'aller à la fenêtre. Alors elle s'était retrouvée à observer son supérieur rire, allongé au beau milieu de sa pelouse. Au début, elle avait été surprise par son comportement. Puis elle avait fini par ne plus se poser de questions, se contentant simplement de sourire. Elle l'espionna quelques secondes, puis elle alla regarder sa fille, avant de retourner se coucher tranquillement, bercée par les rires sourds de son supérieur.

Le lendemain matin, ce fut une odeur de café chaud qui la tira doucement de ses rêves. Tout d'abord, elle garda les yeux clos, profitant juste du moment. Un réveil dans son lit…chez elle.

Elle n'avait pas besoin d'ouvrir les yeux, pour savoir qu'un rayon lui barrait le visage, elle sentait sa chaleur sur sa peau. Elle se délecta de ces quelques instants qu'elle s'accordait, avant de commencer une nouvelle journée, dans sa vie passée.

Lentement, elle ouvrit les yeux, ne voulant pas que la lumière agresse sa rétine. Son regard balaya la pièce, agréablement silencieuse. Kendra ne semblait plus se trouver dans son berceau. Sam se leva et partit dans la salle de bain, après avoir pris quelques vêtements propres.

Une demi-heure plus tard, elle en ressortit lavée et habillée d'un jean et d'un débardeur noir. Elle descendit au rez-de-chaussée, et découvrit Kendra et Jack assis dans l'herbe. Le militaire tenait l'enfant qui se penchait en avant pour essayer d'attraper un papillon qui virevoltait joyeusement autour de sa tête. Cette scène la fit sourire. Elle quitta la porte fenêtre pour la cuisine, où elle se servit un café. Tasse en main, elle vint s'asseoir sur la terrasse et contempla en silence ces deux êtres qui semblaient bien s'amuser avec la nature.

En se retournant, son supérieur fut surpris de la voir assise, sirotant tranquillement le précieux liquide noir.

-Bonjour. La salua-t-il. Bien dormi ?

-Oui, merci beaucoup de vous occuper de Kendra. Répondit-elle.

-Pff vous pensez, c'est un plaisir. Et puis au moins j'arrive toujours à comprendre ce qu'elle dit elle ! Plaisanta le colonel.

-Insinueriez-vous que parfois mes paroles sont incompréhensives ? Feignit-elle d'être choquée.

-Seulement quand vous vous emportez dans vos explications scientifiques. Mais ne vous offensez pas, c'est juste que mon intelligence est nettement inférieure à la votre. Un corps bien fait et une tête bien pleine, la nature vous a gâtée. Complimenta Jack.

-Merci. Déclara Sam en rougissant.

-Vous avez besoin d'aide pour le rangement de vos nombreuses tenues ? Se proposa gentiment le Colonel.

-Ce n'est pas de refus. Accepta Sam, souriant déjà face au travail qui l'attendait.

-Alors allons-y, plus vite nous commencerons, plus vite nous terminerons.

-A vos ordres mon colonel. Répondit la jeune femme sur un ton amusé.

Le militaire se releva, en soulevant l'enfant dans les airs, lui arrachant par la même occasion de nouveaux rires. Puis les deux compagnons retournèrent à l'étage, ou trois sacs de vêtements les attendaient. Sam en prit un et Jack l'imita. Il fut surpris du nombre de robe qu'elle possédait. Tout en les rangeant, la scientifique lui expliqua que chaque vêtement représentait une fête ou une danse bien précise. Dans le lot, O'Neill reconnu deux trois tenues, soit que son second avait porté elle-même, soit pour les avoir vu sur d'autres femmes. Sam possédait les deux robes d'Ishtar.

Leur rangement fut interrompu par la sonnette. Le militaire regarda sa subalterne, surpris de cette visite, car à part la base, personne ne savait que l'astrophysicienne était rentrée, enfin pour le moment. Visiblement, elle non plus n'attendait personne. Jack attrapa le fillette et lui et la jeune femme redescendirent.

Lorsque la maîtresse des lieux ouvrit la porte, elle laissa apparaître le jaffa et l'archéologue. Ceux-ci ne cachèrent pas leur surprise de voir les deux militaires, ensembles à une heure aussi matinale. Néanmoins ils ne firent aucune remarque dessus, du moins Teal'c empêcha Daniel de parler, en lui donnant un coup de coude lorsque celui-ci ouvrit la bouche. Mais sans savoir l'état des choses actuelles, l'ancien prima d'Apophis su que sa nièce était l'une des causes de ce rapprochement, et il en fut heureux.

Sam les invita à entrer chaleureusement, et remarqua enfin que les bras des deux hommes étaient chargés de paquets.

-Salut la compagnie, c'est toujours un plaisir de vous voir, vous commenciez à me manquer, vous savez. Plaisanta le colonel.

-Qu'est-ce que c'est ? Désigna la scientifique, de la tête les nombreux paquets.

-En faisant des emplettes avec Teal'c, on est tombé sur des babioles sympa pour la chambre de Kendra. Mentit l'archéologue.

-C'est faux Daniel Jackson, nous y sommes allés exprès, après que je vous l'ai demandé. Rectifia le jaffa.

-Oh c'est gentil, il ne fallait pas vous savez. Remercia la mère adoptive de sa nièce.

-Cela nous a fait plaisir major Carter. Nous voulions contribuer à la décoration de la chambre de ma nièce.

-Et vous avez acheté quoi ? Demanda avec curiosité le militaire.

-Des pots de peintures violets et une frise avec des amazones dessus. On s'est dit, qu'ainsi Kendra se sentirait un peu sur Ava. Expliqua le docteur Jackson. Puis il y a des pinceaux, de la colle, et quelques babioles comme vous dîtes.

-Ok. Alors Carter, dans quelle chambre souhaitez-vous installer Kendra ?

-Celle qui est en face de la mienne. Je ne sais vraiment pas quoi vous dire. Dit-elle émue, à l'intention de ses deux meilleurs amis.

-Votre bonheur, et celui de ma nièce, nous suffit amplement. La rassura Teal'c.

-Allez les gars mettons-nous au boulot ! Fit Jack avec plein d'entrain.

-En quoi puis-je vous aider ? Se proposa gentiment la maîtresse des lieux.

-Vous pourriez nous tenir quelques bières au frais, et pourquoi pas préparer du café pour le petit scarabée !

-C'est comme si c'était fait ! Assura le major Carter.

O'Neill déposa la petite dans les bras de sa mère. Puis les trois hommes de la maison montèrent à l'étage. Ils s'attachèrent en premier, à vider la chambre choisie, déplaçant les meubles dans divers pièces de la maison, afin qu'ils ne les gênent pas. Cela leur prit toute la matinée. Grâce à leur entrainement militaire, ils avaient été rapides et efficaces.

Pendant ce temps, la jeune femme s'était occupée de préparer le déjeuné. Tout le monde passa à table, et mangea dans la bonne humeur. Jack raconta à son second, les maladresses de Daniel, qui se mit à ruminer dans sa barbe, prétextant qu'en réalité c'était de la faute du militaire, si le pied du lit lui avait écrasé le gros orteil. Devant la moue boudeuse de l'archéologue, la scientifique ne pu retenir un petit rire.

Pendant que les trois hommes buvaient un café, la jeune femme donna à manger à sa fille. Du moins, elle essaya car Kendra avait décidé de faire la tête devant la cuillère d'épinard. Son supérieur vint à son secours, et le coup de la cuillère-avion marcha à merveille, et la fillette avala le contenu de sa petite assiette rapidement, entre deux rires.

Lorsque la petite rejoignit son parc pour sa sieste, les trois équipiers de la jeune femme retournèrent à l'étage, commencer le travail. La chambre étant peinte en blanc, ils auraient simplement à passer un coup de peinture violet dessus. Vers le début de soirée, ils eurent l'impression d'être au beau milieu du ciel d'Ava, tant la couleur s'en rapprochait. Ils s'arrêtèrent là pour la journée. Ils n'avaient plus qu'à poser la frise, mais ils devaient attendre le lendemain matin pour ça, afin que la peinture soit sèche. Jack ouvrit la fenêtre, afin que les odeurs toxiques disparaissent, et ferma la porte en sortant.

Les trois travailleurs décidèrent de prendre une bonne douche avant le dîner, que leur amie était en train de préparer. Une fois propre, tout le monde passa à table. Sam avait essayé d'aller voir la chambre, mais Jack et Daniel l'en avaient empêché. Ils avaient prétexté vouloir lui faire la surprise. Elle promit à contre cœur d'attendre la fin des travaux.

Le repas fut une nouvelle fois rempli de bonne humeur. Kendra se joignit à eux, ralentissant un peu sa mère. Voyant que son retard sur les autres s'agrandissait, son supérieur vint une nouvelle fois à sa rescousse, prenant l'enfant sur ses genoux.

Après le dîner, tout le monde aida à ranger. Sam proposa durant la vaisselle, à ses amis de rester dormir. L'archéologue et le Jaffa acceptèrent vivement, trop fatigués pour conduire. Jack n'ayant plus de lit, se fit un peu plus réticent. Mais la scientifique exposa l'idée qu'il pouvait bien partager le même lit, après tout lorsqu'ils partaient en mission, ils partageaient la même tente. Devant les arguments avancés, son supérieur ne pu qu'accepter, lui aussi trop épuisé pour devoir rester attentif à son volant.

SG-1 alla ensuite s'installer au salon, buvant un café tout en bavardant. Kendra qui s'était endormie, avait eu le privilège d'être montée dans son berceau par son oncle, qui ramena avec lui un baby phone, afin que sa mère garde une oreille sur elle. Puis Teal'c et Daniel s'excusèrent, avant d'aller se coucher, éreinté par la journée de travail.

-Cela vous dirait de regarder les étoiles ? Demanda le militaire à son second.

-J'en serais ravie. Répondit la jeune femme en souriant.

Les deux coéquipiers se levèrent, et après avoir éteint la lumière du salon, prit une couverture et le baby phone, sortirent dans la cours arrière. Ils installèrent le plaid dans l'herbe et s'y allongèrent dessus. Ils contemplèrent les astres lumineux durant de longues minutes, dans le silence le plus complet. Mais bientôt un vent léger se leva, faisant frissonner la guerrière.

-Vous avez froid ? S'inquiéta Jack.

-Un peu, mais ce n'est rien. Le rassura la jeune femme.

-Vous voulez qu'on rentre ? Je m'en voudrais de vous faire attraper un rhume par ma faute Carter.

-Non je vous assure, ça va. Mentit-elle, avant de ne pouvoir contrôler un nouveau frisson.

-Vous êtes une vraie tête de mule major. Allez venez là. Répondit le colonel, en lui ouvrant ses bras.

Trop heureuse de cette proposition, la scientifique vint se coller à cet homme tant désiré. Celui-ci resserra ses bras autour d'elle, pendant que Sam posait confortablement la tête sur son épaule, le nez enfouit dans son cou. Face à ce geste, elle sentit son supérieur se raidir.

-Carter…

-Oui ? demanda-t-elle innocemment.

-Les étoiles sont un peu plus vers le haut vous savez.

-Je sais. Mais je suis bien ainsi. Chuchota-t-elle pour elle-même. C'est juste, que je suis un peu fatiguée.

-Nous devrions peut-être rentrer dans ce cas. Déclara-t-il un peu déçu de ne pouvoir profiter davantage du spectacle.

-Non ! répondit-elle précipitamment, ne voulant pas quitter ses bras. Euh, ce n'est pas grave si je m'endors, après tout, ce ne serait pas la première nuit que nous passerions dehors. Je sais combien vous aimez les étoiles, monsieur, alors profitez.

-Rah Carter…

-Je peux être plus têtue que vous, vous savez. Plaisanta l'astrophysicienne.

-J'avais remarqué major. Très bien vous avez gagné. S'avoua-t-il vaincu. Mais je prendrais ma revanche.

-Je vous crois sur parole, mon colonel. Bonne nuit.

-Bonne nuit Carter. Sa voix ressembla à un murmure lorsqu'il prononça cette dernière phrase.

La jeune femme ferma les yeux et prit une grande inspiration, remplissant ses poumons de son odeur à lui, avant de soupirer d'aise. Cela ne manqua pas d'arracher un sourire à son supérieur, qui tout compte fait, se sentait très bien dans cette position, certes peu réglementaire. Mais après tout, ils ne faisaient rien de mal. Alors peut-être devrait il en profiter ? Après tout combien avait-il de chance qu'il ne revive une telle nuit avec Carter ?

Il fallait être honnête, elles étaient infimes. Car dès demain, elle s'excuserait de son comportement, et demanderait une nouvelle fois, à ce qu'ils oublient. Alors oui, il allait profiter de la caresse sa peau sur la sienne, de sentir son souffle chaud dans son cou, de ses cheveux qui lui chatouillaient les narines…Il était bien, tout simplement bien. Sans s'en rendre compte, il se mit à lui caresser le bras, dans un geste presque normal.

De son côté, Sam comptait bien en profiter aussi. Elle avait calculé la possibilité qu'une telle opportunité ne se représente. Et face au facteur Jack O'Neill, elle était arrivé au résultat qu'elle était assez faible. Elle avait donc sauté sur l'occasion. Et pour une fois, elle devait avouer qu'elle ne regrettait pas son audace, peu habituelle de sa part.

La tête, nichée dans son cou, elle se laissa envahir par les effluves ambrées de son parfum d'homme qu'elle affectionnait tant. Oh bien sûr elle ne lui avouerait jamais, mais elle aimait l'odeur qu'il dégage, si suave, si…lui. A cette pensée, elle esquiva un sourire. Elle réagissait comme une adolescente, jubilant juste parce qu'elle sentait son parfum. Elle était pathétique, terriblement pathétique, mais tellement bien à cet instant. Doucement, elle se laissa bercer par le rythme régulier de sa respiration et des battements de son cœur. Elle savait qu'il battait plus vite qu'à l'ordinaire, tout comme elle savait qu'elle en était la cause. Et quelque part, elle en fut heureuse, car visiblement il avait toujours les mêmes sentiments envers elle, malgré plusieurs années écoulées.

Peu à peu, il sentit le poids de sa tête, posée sur son épaule, peser davantage. Lorsqu'il baissa les yeux, il ne pu que constater que sa partenaire venait de sombrer dans les méandres du sommeil. Un fin sourire vint alors étirer ses lèvres, dans un geste incontrôlable, il déposa un léger baiser sur le front de sa subalterne, avant de reporter son attention vers les étoiles. Une nouvelle brise se fit sentir, faisant trembler l'astrophysicienne dans son sommeil. De son bras libre, il attrapa le pan de la couverture, et l'enroula autour d'eux. Il ne voulait pas que Sam ait froid, et pelotonnée dans le plaid et contre lui, il savait qu'elle ne risquait pas de tomber malade. Il se permit de l'observer quelques instants. Et sans s'en rendre compte, Morphée le piégea à son tour dans ses filets, sa tête reposant tendrement sur celle de son second.

De la chaleur…le chand des oiseaux…une douleur dorsale…un souffle de son cou…son odeur…Tout ça n'était donc pas un rêve, pensa le militaire en sortant paisiblement de ses songes. Il ne voulait pas ouvrir les yeux, voulant simplement profiter du moment. De cet instant, qui une fois passé ne se représenterait plus et qu'il faudrait oublier, ou du moins essayer d'oublier. A en juger par le poids léger, reposant sur son épaule, Sam devait soit être réveillé aussi, soit en train sortir doucement de ses songes. Pourtant même après quelques secondes, elle ne bougeait toujours pas, visiblement profitant également cette occasion.

Se sentant mu d'un courage inexpliqué, il se mit à caresser avec tendresse le bras de sa subalterne. Il la sentit frissonner mais ne s'arrêta pas pour autant. Il fut surpris de sentir la main posée sur son torse s'activer, pour dessiner plusieurs arabesques invisibles.

-Les câlins matinaux c'est dans une chambre, qu'on les fait ! Les interrompit une voix malheureusement bien connue.

A l'unisson les deux militaires ouvrirent les yeux, se séparèrent et regardèrent l'archéologue buvant son café sur la terrasse, avec des yeux tout ronds. La jeune femme se mit à rougir d'avoir été prise en faute et son supérieur se contenta d'envoyer un regard noir à son meilleur ami.

-Daniel, que faîtes-vous là ? Aboya-t-il.

-Je déjeune. Répondit-il le sourire aux lèvres.

-Où est Kendra ? Tenta de changer de conversation le major.

-Teal'c s'en occupe, ainsi vous avez le champ libre, pour au moins une heure tous les deux, après je devrais vous enlever Jack, pour finir la chambre. Mais je vous conseille de faire vos câlins dans la chambre. Les taquina Daniel. Promis je ne dirais rien au général !

-Rah Daniel ! S'énerva Jack, en se levant.

Son second l'imita et tous deux rentrèrent. En passant devant lui son ami lui lança un nouveau regard noir, et lui répondit par un sourire satisfait.

Ils croisèrent le jaffa dans le salon, qui se dirigeait vers l'extérieur avec la petite dans les bras, et un biberon. Les trois coéquipiers se saluèrent, puis les deux campeurs allèrent dans la cuisine. Un silence pesant s'y installa. Et lorsque leurs mains s'effleurèrent en prenant la cafetière, Sam ne pu s'empêcher de rougir et de se mordre la lèvre inférieure, en repensant à la tendresse dont cet homme avait fait preuve ce matin, la surprenant.

-Euh bon Carter, écoutez…commença le colonel avec hésitation.

-Je suis désolée pour ce matin mon colonel. Le coupa-t-elle, mal à l'aise.

-Ce n'est rien, et puis je ne suis pas tout blanc non plus. Avoua-t-il. Oublions ça !

-Bien mon colonel. Répondit la jeune femme, en cachant sa déception.

-Aller venez, allons rejoindre les autres. Déclara-t-il en se retournant, pour ne pas lui montrer qu'il regrettait déjà ces deux mots.

Les deux compagnons retournèrent sur la terrasse. L'archéologue tenta de les taquiner encore un peu, mais au ton cassant qu'employa O'Neill pour lui répondre, il su qu'insister serait dangereux. C'est donc tout naturellement qu'il changea de sujet, en jouant avec la petite Kendra, qui venait de finir son biberon.

Après plusieurs rires, et différentes discussions tentant d'alléger les tensions, les trois hommes durent abandonner leur amie afin de retourner finir leur travail.

Une heure plus tard, la scientifique décida de braver les interdits en montant avec trois bières fraîches, et aussi pour les prévenir qu'elle partait en course. Mais en les entendant rire, elle se permit d'écouter un peu leur conversation.

-Ah j'en ai une bonne ! S'exclama Jack. Alors c'est un professeur qui donne un cours d'histoire à 20 blondes...

- Première question : où est l'Amérique sur la carte ?

Sam, une des blondes, se lève et trouve l'endroit sur la carte.

- Deuxième question : qui a découvert l'Amérique ?

Les 19 blondes se lèvent d'un coup sec et disent : C'est SAM !

Les deux tau'ri explosèrent de rire, tandis que le jaffa levait un sourcil.

-Je ne comprends pas O'Neill, n'est-ce pas Christophe Colomb qui a découvert l'Amérique ? Demanda Teal'c un peu perdu.

-Ne vous en faites pas Teal'c ce n'est qu'une blague sexiste de très mauvais gout! Je vous pose les bières là, ne me cherchez pas, Kendra et moi nous sortons ! Dit-elle d'un ton glacial, avant de redescendre, blessée par l'attitude de son supérieur.

-Et merdre ! Jura O'Neill avant de jeter un chiffon pour la suivre. Mais il arriva trop tard, la voiture n'était plus qu'un point à l'horizon. Pff je devrais parfois me donner des claques.

-C'est pas faux. Souligna le docteur Jackson.

-Hé vous ne la ramenez pas hein ? Ordonna-t-il. Retournons finir la chambre.

Deux heures plus tard, la frise avait été posée, il fallait attendre une heure avant que la colle ne finisse de sécher, puis ils pourraient ranger les meubles dans la chambre. Les trois membres d'SG-1 redescendirent au salon, et trouvèrent leur amie en train de ranger ses courses. Kendra avait rejoint son parc. Le colonel tenta de lui parler, mais elle l'ignora royalement et retourna dehors. L'archéologue lui fit signe de la suivre.

Jack se précipita dehors, à la poursuite de l'astrophysicienne. Lorsqu'il arriva à sa hauteur, elle était à moitié plongée dans le coffre de sa voiture, à la recherche des derniers sacs.

-Carter ? L'appela-t-il doucement. Carter ne faîtes pas semblant de ne pas m'entendre, je ne suis pas dupe.

-Je suis libre de faire ce que je veux ! Aboya-t-elle.

-C'est vrai. Néanmoins, je tenais à m'excuser. Avoua-t-il en baissant les yeux.

-Tiens donc ? Railla la militaire.

-Oui, je m'excuse Sam, même si ce n'était qu'une blague pas méchante, pardonnez-moi. S'excusa-t-il avec une moue de chien battu.

-C'est bon. Lâcha-t-elle après plusieurs secondes à tenter de résister à son regard suppliant. Et puis je suis désolée aussi de m'être emportée comme ça. C'était stupide de ma part.

-J'ai une idée brillante à vous proposer! S'exclama Jack.

-Vous ? Une idée brillante ? J'ai hâte d'entendre ça. Se moqua gentiment sa subalterne.

-C'est de bonne guerre. Avoua le militaire. Si nous oublions ça ?

-Très bien. Capitula l'astrophysicienne. Mais restez sur vos gardes, il se peut qu'un jour je veuille prendre ma revanche.

-Oula, je sens que je vais en prendre pour mon grade. Plaisanta-t-il, arrachant un sourire à la jeune femme. Aller Carter, donnez moi ça, je vais le porter.

-Le grand Jack O'Neill agit avec galanterie ? Si j'avais su ça je me serais vexée bien plus souvent. Plaisanta la scientifique.

-Je suis vexé que vous ayez une aussi mauvaise opinion de moi.

-Roh vous me feriez presque pleurer. Bon si on rentrait, car j'en connais deux qui doivent mourir de faim. Déclara-t-elle en fermant le coffre, après que son supérieur ait prit les deux derniers sacs.

A l'intérieur, leurs deux compagnons avaient déjà tout rangé, et Daniel parlait, assis sur le canapé, pendant que Teal'c s'occupait de sa nièce, lui donnant à manger. Le militaire dépassa sa subalterne et entra dans la cuisine. Pendant qu'il rangeait les dernière courses, Sam déposait sur la table plusieurs boites, contenant divers plats chinois, qu'elle avait prit en rentrant.

Lorsqu'elle s'installa dans l'un des fauteuils, Jack réapparu. Tout le monde pu donc manger. Le repas se déroula comme à chaque fois, entre chamailleries, rires, et discussions se voulant parfois sérieuses, malheureusement en vain. Cette atmosphère bon enfant qui caractérisait si bien SG-1 leur avait manqué si souvent, qu'aujourd'hui ils en profitaient pleinement.

Un peu plus tard, les trois hommes de la maison, retournèrent à l'étage finir de ranger et de nettoyer la chambre de la fillette. La scientifique débarrassa son salon. Puis elle décida de profiter du beau temps.

Attrapant sa fille, elle partit s'installer dans l'herbe. Kendra en fut ravie, elle aimait beaucoup la nature. Cela devait lui rappeler surement Ava, pensa sa mère. La petite fille s'amusa à arracher l'herbe à pleines poignées, puis les jeta en l'air, tels des confettis. Soudain, une chose attira son attention. Elle remua sa tête en signe de curiosité, puis tendit ses mains vers l'objet de ses désirs. En relevant le regard, Sam comprit que ce qui intéressait sa fille était une rose rouge de son jardin. Elle se leva, l'enfant dans les bras et s'approcha du rosier, tirant des babillements joyeux de la part de la petite, contente que sa mère comprenne ce qu'elle voulait. L'astrophysicienne coupa la fleur, le plus près possible des pétales, pour ne pas qu'il n'y est d'épines.

-C'est ça que tu veux ma chérie ? Dit-elle en lui tendant la fleur, qu'elle prit dans ses petites mains. Ca s'appelle une rose.

-Wose ! S'exclama l'enfant en essayant d'imiter la locution de sa mère.

-C'est presque ça. Déclara Sam, un sourire éclairant son visage.

Les deux filles de la maison retournèrent s'asseoir dans l'herbe, profitant pleinement du soleil. La nièce du jaffa, s'amusa un moment avec la petite plante, avant de la délaisser sur le sol. En effet, un nouveau papillon virevoltait joyeusement autour de sa tête. Elle tenta de l'attraper en vain. Son air en colère fit rire sa mère. Soudain, la petite redevint sérieuse et se mit à loucher. Une coccinelle venait de se poser sur son nez. Elle tenta de l'attraper, mais sa mère fut plus rapide, ne voulant pas que Kendra ne la tue sans faire exprès. Puis elle lui présenta l'insecte, qui se mit à monter le long de son bras. L'enfant tapa joyeusement dans ses petites mains, lorsque le petit animal prit son envol.

-On s'amusa bien ici on dirait. Les interrompit joyeusement Jack, en arrivant.

-Oui, mon colonel. Kendra découvre les joies de la vie sur Terre. Expliqua sa subalterne, le sourire aux lèvres.

-Bien. Mais pour l'heure nous avons quelque chose à vous faire découvrir, Daniel Teal'c et moi.

-Ah ? Très bien, je vais mettre Kendra dans son parc, et je vous suis.

La jeune femme s'exécuta, mais lorsqu'elle se releva, elle fut surprise de voir deux mains se poser sur ses yeux. Cela la fit sourire, elle qui se répétait souvent qu'elle pourrait le suivre n'importe où les yeux fermés, pour une fois c'était bien vrai. Jack la guida parfaitement jusqu'à la nouvelle chambre de sa fille. Une odeur désagréable de colle et de peinture fraîche se fit sentir. Machinalement la scientifique fronça le nez. Une fois entrée, son supérieur retira ses doigts, laissant la jeune femme retrouver sa vision.

Sam découvrit le travail des trois hommes avec émerveillement. Un seul mot lui vint à l'esprit à ce moment là : parfaite. La chambre de Kendra était tout simplement parfaite. Ne sachant quoi dire, elle ne pu exprimer sa reconnaissance que par des gestes. Chacun à leur tour elle les étreignit, puis reposa son regard sur la pièce. Elle avait l'impression, à la disposition des meubles, d'avoir emmener avec elle la chambre d'Ava.

Soudain une pensée lui traversa l'esprit, lui arrachant une larme. Un de ses rêves venait de se réaliser. Elle avait enfin fondé une famille. Bien sûr, elle n'était pas complète, mais elle espérait secrètement que bientôt elle serait rejointe par le père dont elle rêvait pour son enfant. Elle soupira de bonheur, avant d'effacer cette larme de joie, qu'elle trouva soudain stupide. C'était un moment heureux, les pleurs n'avaient pas lieu d'être.

Lorsqu'elle se retourna pour remercier les trois hommes, elle remarqua que Teal'c et Daniel avaient disparus. Visiblement le militaire venait juste de le découvrir également, à en juger par son regard interrogateur. Ils redescendirent au salon, mais le trouvèrent désespérément vide. Seul un petit mot avait été laissé sur la table basse, et le parc de l'enfant, ainsi que la petite, avaient disparus. Le colonel attrapa le bout de papier et se mit à le lire :

-Nous nous sentons de trop, alors nous préférons nous éclipser, passez une bonne soirée, nous nous occupons de Kendra. Amusez-vous bien. Daniel.

Rah ce Dany boy…

-Bon je crois que nous serons seuls pour le dîner. Déclara Sam.

-Je ne voudrais pas vous déranger Carter, je ferai peut-être mieux de rentrer.

-Non restez mon colonel. Le supplia-t-elle presque. S'il vous plait, pour moi. C'est la première fois que je suis séparée de Kendra, et je dois vous avouer que me retrouver seule, dans cette grande maison, me fait un peu peur.

-Vous avoir peur ? Allons Carter, vous avez tué des goa'ulds, fait exploser un soleil, affronté des réplicateurs, et vous voudriez me faire croire que la solitude vous fait peur ? Plaisanta Jack.

-S'il vous plait. Réitéra-t-elle sur le même temps, avec une moue de chien battu.

-Rah très bien, mais bien parce que c'est vous ! Finit-il par craquer. Mais laissez moi aller chez moi au moins pour me changer, d'accord ?

-Très bien, pendant ce temps je prépare de quoi manger !

Le militaire attrapa ses affaire et sortit de la maison, pour aller rejoindre son 4X4. Sam, du salon, entendit le moteur et la voiture s'éloigner. Elle lâcha un soupir. Elle détestait être seule chez elle comme à cet instant. Mais elle ne se laissa pas démonter, elle avait un dîner à préparer. Elle se dirigea vers sa chaine hi-fi, qu'elle alluma. La chanson « That's what I like about you » de Trisha Yearwood s'éleva alors qu'elle rejoignait la cuisine, se mettant aux fourneaux.

Une heure plus tard, la voiture du colonel, se gara de nouveau devant l'allée de son second. Il descendit de la voiture, avec un sac et une bouteille de vin. Sam lui offrait l'hospitalité, et même s'il n'en avait pas besoin, il ne se voyait pas arriver les mains vides. Il avança jusqu'à la porte où il sonna.

Le colonel attendit presque une minute avant d'entendre un « entrez », venant visiblement de loin. Il obéit à cet ordre et tourna la poignée avant de pénétrer dans la demeure de son second. Il déposa son sac dans l'entrée après avoir refermé la porte. Doucement il se dirigea, bouteille en main, vers la cuisine. Il passa devant la table, que la jeune femme avait dressée, et où une salade les attendait déjà.

Lorsqu'il arriva dans la cuisine, il trouva sa subalterne en train de la ranger et de nettoyer le plan de travail. Cette vision le fit sourire, la grande Samantha Carter s'activant dans la cuisine, après avoir préparé un repas qu'ils allaient partager ensemble. D'ordinaire, il ne voyait ça que dans ses rêves, et encore il ne l'admettrait jamais à personne. Il se racla la gorge, lui faisant relever la tête.

-Je pose ça où ? Demanda-t-il en désignant de la tête la bouteille.

-Oh il ne fallait pas, mon colonel. Le gronda-t-elle gentiment.

-Ah si Carter, j'insiste. Vous m'hébergez et me faites la cuisine. C'était le moins que je puisse apporter. Insista Jack.

-Bon très bien, posez la sur la table.

-Hum c'est quoi ? Demanda-t-il en montrant de la tête le four allumé.

-Des lasagnes. Mais je n'ai rien fait moi-même, je n'aurais pas eu le temps, heureusement que les surgelés existent ! Plaisanta la jeune femme.

-Oh et moi qui m'attendait à un bon petit plat, je suis déçu Carter.

-Désolée mon colonel. Se permit-elle de rire. Bien si nous passions à table ?

-Très bonne idée, car je meurs de faim ! S'exclama-t-il. Euh vous auriez un tire-bouchon ?

-Je vous apporte ça, allez vous installer.

Le colonel s'exécuta. Mais lorsque son second revint au salon, il se leva, prit l'objet désiré des mains de la jeune femme et ouvrit la bouteille de vin, pendant que Sam prenait place autour de la table, et servait la salade.

Les deux militaires mangèrent tranquillement, passant un bon moment avec l'autre. Au milieu du repas, Jack insista pour qu'ils laissent tomber les grades pour la soirée, après quelques réticences dues à l'habitude, son second finit par accepter. A partir de ce moment là, l'atmosphère se fit plus intime, les frôlements de mains présents depuis le début du repas se firent plus nombreux et plus appuyés. Les regards se firent moins cachotiers, laissant à l'autre le soin d'y lire ce qu'il ressentait à cet instant précis.

Après le dîner, ils allèrent s'asseoir sur le canapé, pour continuer leur discussion, parlant un peu de leur vie respective. Ils étaient d'humeur à découvrir la vie de l'autre en dehors de l'armée. L'espace qui les séparait, se réduisit au fil de la conversation. Leurs cuisses finirent par se toucher, sans que cela ne les gêne plus que ça. Tournés l'un vers l'autre, un bras sur le dossier, ils se parlaient ouvertement, leurs mains se frôlant parfois et osant quelques fois une caresse sur celle de l'autre. Ils eurent l'impression que ces gestes étaient normaux.

Au bout d'un moment Sam osa enfin aborder un sujet qui lui tenait à cœur. Elle lui parla du mutisme dont il avait fait preuve durant sa disparition, voulant savoir réellement ce qu'il avait vécu. Comme elle s'y attendait, il fut soudain mal à l'aise, et se recula, afin de remettre une certaine distance entre eux. Il tenta d'esquiver sa réponse en faisant de l'humour, mais la jeune femme ne se fit pas avoir, et lui montra que savoir ce qui s'était passé dans sa tête, lui tenait à cœur. Il accéda à sa requête, sans pour autant se dévoiler, parlant simplement de ses réactions générales, mais Sam pu lire dans son regard qu'il avait souffert de leur séparation, qu'il s'en était voulu de l'avoir abandonné. Oh bien sûr il avait tenté de cacher tout ça. Mais elle le connaissait assez bien pour déchiffrer tous les sentiments qui passaient dans son regard. Elle baissa la tête, touchée, de voir qu'il s'inquiétait autant pour elle, même s'il le niait, ses yeux ne mentaient pas. Doucement, Jack sortit les plaques de la jeune femme de sous sa chemise et après les avoir enlevé, les observa quelques secondes, repensant à tous ces soirs d'insomnie où il s'était demandé où elle pouvait bien être et ce qu'elle pouvait bien endurer.

-Elles m'ont aidé à tenir le coup. Confia le colonel, en lui tendant les deux petits bouts de métal représentant son identité à elle.

La scientifique tendit la main pour les reprendre, mais lorsque sa peau rencontra celle de son supérieur, elle n'eut plus la force de l'enlever. Elle avait besoin, autant que lui, de le sentir proche d'elle, et c'est tout naturellement qu'elle croisa ses doigts aux siens. Elle savait ce qu'il ressentait pour avoir vécue la même chose, lorsque lui-même avait disparu sur Edora. Doucement, elle l'attira à elle et l'étreignit. Il fut tout d'abord surpris de ce geste, puis il se laissa aller, l'entourant de ses bras. Sans s'en rendre compte, il se mit à lui caresser tendrement le dos, lui arrachant un frisson. Jack recula et planta ses yeux dans ceux de son second. Elle semblait troublée par son regard. Le sien tomba sur ses lèvres entrouvertes. Lentement elle se pencha, afin de lui laisser le temps de reculer, mais il n'en fit rien. Leurs lèvres se frôlèrent tout d'abord, apprenant à se reconnaître. Puis la pression se fit plus appuyée, et les bouches s'entrouvrirent. Les langues se firent aventureuses, et partirent à la rencontre de l'autre, entamant ensemble un ballet rempli de sensualité et d'amour.

Même si ce n'était pas leur premier baiser, ils eurent l'impression que celui-ci était différent des autres. Qu'il allait les emmener plus loin que tout ce qu'ils avaient pu déjà partager. Et lorsqu'il se fit enfin plus passionné, ils perdirent pied, ne pensant plus qu'à l'instant présent et à ce qui allait inévitablement suivre.

Les mains s'activèrent alors, tentant d'enlever les vêtements de l'autre. Ils étaient à bout de souffle, mais à aucun moment ils n'arrêtèrent ni leurs caresses, ni leur découverte du corps de l'autre. La jeune femme enroula ses jambes autour du bassin de son partenaire, et ainsi emboîtés, ils montèrent dans la chambre.

Là-bas, plusieurs vêtements rejoignirent le sol, alors que deux corps se laissaient enfin aller sur le lit de Sam. Lorsqu'ils ne restèrent plus que les sous-vêtements à ôter, Jack s'immobilisa, prenant peu à peu conscience de ce qui se déroulait. Il planta son regard dans celui troublé de son second. Visiblement elle ne comprenait pas pourquoi il s'arrêtait. Mais lorsqu'elle vit une étincelle de peur cachée derrière ses yeux brin elle comprit. Il voulait être sûr qu'elle le voulait autant que lui. Ce geste la toucha. Doucement, elle recaptura ses lèvres, dans un baiser tendre, qui très vite redevint passionné. Leurs mains redevinrent actives, et le reste des vêtements rejoignirent le sol.

Une longue nuit s'annonçait.

Un sentiment de bien-être avait élu domicile dans tout son corps, malgré les courbatures laissées par la nuit. Mais peu importait, elle était tout simplement bien. La tête enfouie dans les coussins, elle sentait sur sa peau, le soleil poser ses rayons sur son dos dénudé. Le drap lui couvrant simplement les fesses. Elle profita quelques instants de ce moment, jusqu'à que son esprit repasse en mode on. Quelque chose clochait. Lorsqu'elle tendit le bras à la recherche d'un second corps, qui aurait normalement dû être là, elle ne rencontra que le vide et le matelas, encore humide, vestige de leurs ébats de la nuit.

Sam ouvrit les yeux, et se releva légèrement. La chambre respirait le calme, tout comme la maison. Elle fronça le nez, essayant de comprendre. Sans plus attendre, elle attrapa son drap, s'y enroula, et partit à la recherche de son amant. Elle alla voir tout d'abord la salle de bain, mais elle ne pu que constater son absence. Elle se dirigea ensuite dans la nouvelle chambre de Kendra, mais une nouvelle fois elle se heurta au vide. Elle partit à la cuisine, ne trouvant rien, elle prit la direction du salon. Le sac qu'il avait emmené la veille avait disparu, et la pièce avait été rangée.

Sur la petite table basse, un morceau de papier attira son attention. Elle s'avança jusqu'à lui et le prit d'une main tremblante, espérant ne pas y lire ce qu'elle redoutait. Elle déplia la feuille, et la sentence tomba. Par ces simples mots « Je suis désolé major » le grand Jack O'Neill venait de se transformer en un bourreau cruel et sans pitié.

La scientifique se laissa tomber sur le canapé, perdue. Tant d'émotions se bousculaient dans sa tête. Mais ce fut la colère qui prit le dessus sur toutes les autres. Il avait eu ce qu'il attendait depuis toujours, il avait enfin « tiré » son second. Ah maintenant il allait pouvoir s'en vanter auprès de la gente masculine de la base. Mais il ne restait désormais plus qu'un lâche à ses yeux. Il avait fuit, comme un goujat, au lieu de lui faire face et de lui dire en face.

Sam serra des poings, froissant le mot d'excuse de son supérieur, avant de laisser échapper un petit cri de colère. Sa mâchoire se crispa et son regard se fit haineux. A cet instant, elle le détestait, et elle se dégoutait de ne rien avoir vu. Elle aurait dû remarquer que tout ce que voulait en fait cet homme, était simplement la mettre dans son lit. Et bien elle n'avait plus qu'à le féliciter, il avait réussit. Mais elle allait lui faire payer. Oh ça oui, elle ne se tairait pas. Elle ne savait pas encore comment, mais elle finirait par trouver.

Bon elle devait se calmer, fulminer seule, nue en plein milieu de son salon ne servait à rien. Elle avait besoin d'une bonne douche bien chaude, pour détendre ses muscles endoloris et surtout pour enlever toute trace de cet homme sur elle. Elle monta rapidement dans la salle de bain et s'y enferma. Elle en ressortit plusieurs minutes plus tard et alla changer ses draps, après avoir revêtu une jupe en jean lui tombant en dessous des genoux et un asymétrique sans manche bleu ciel.

Une fois la machine lancée, elle appela l'archéologue, le prévenant qu'elle allait passer chercher sa fille. Celui-ci insista, pour qu'elle et Jack prennent un peu de temps pour eux, ce à quoi la jeune femme répondit que le colonel était parti depuis bien longtemps déjà. Le connaissant par cœur, elle su qu'il avait été déçu par cette réponse.

Elle attrapa ses clefs et sortit de la maison. Elle grimpa dans sa voiture et prit le chemin de chez son meilleur ami. Etant très énervée, elle appuya sans le faire exprès sur l'accélérateur, heureusement pour elle, elle ne rencontra aucun policier. Elle se gara, et prit quelques secondes à elle. Elle ne pouvait pas arriver, ainsi. Il fallait qu'elle se calme. Sam ferma les yeux et prit plusieurs respirations avant de sortir de son véhicule.

Elle remonta l'allée, et s'engouffra dans l'immeuble. Quelques secondes plus tard, elle se retrouvait devant le seuil de l'archéologue. Elle frappa. La porte s'ouvrit sur un jaffa, non surpris de la trouver derrière. Il la laissa entrer après l'avoir salué d'un signe de tête. La scientifique trouva Daniel et Kendra dans le salon, assis sur le tapis, en train de jouer avec un ours en peluche.

-Bonjour Sam ! La salua son ami.

-Bonjour Daniel.

-Avez-vous passer une bonne soirée ? S'enquit l'archéologue.

-Je vais vous décharger de Kendra, on doit allez faire quelques courses. Expliqua la jeune femme, en esquivant la question de l'archéologue.

-Kendra n'est pas une charge. Déclara Teal'c.

-Je sais. Répondit Sam en prenant l'enfant dans ses bras. Bon et bien merci d'avoir pris soin d'elle hier soir.

-Ce fut un plaisir. Lui assura Daniel. Tenez son ours en peluche.

-Merci beaucoup. Et bien à bientôt. Les salua-t-elle avant de quitter l'appartement.

-Il a dû se passer quelque chose. Déclara Daniel.

-En effet. Je pense que le problème vient de O'Neill.

-Rah si je le tenais…

-Il vous métriserait parfaitement. Fini le jaffa.

-Oui, c'est vrai, mais eu…Tenta de se justifier l'archéologue.

-Pas de mais Daniel Jackson, contre O'Neill vous n'avez aucune chance.

Un peu plus loin, dans sa voiture, la jeune femme tentait de se calmer. La colère qu'elle avait ressentie à la lecture du mot, était toujours aussi forte. Comment avait-il osé lui faire ça ? Il fallait qu'il s'explique. Sans prendre le temps de regarder dans ses rétroviseurs, elle tourna au carrefour suivant, s'attirant les foudres des conducteurs derrière elle. Une symphonie de klaxon s'éleva. Mais elle s'en fichait.

Au bout de quelques secondes, elle s'engouffra dans le quartier de son supérieur et roula jusqu'à sa maison. Elle se gara ensuite devant son allée et coupa enfin le moteur. Toute la volonté et le courage qui coulaient dans ses veines, s'envolèrent soudainement. Elle se demanda si enfin de compte, il ne valait mieux pas laisser les choses comme elles étaient. Non, elle ne pouvait pas, elle devait mettre les choses au clair avec lui. Il le fallait, sans quoi son cerveau allait exploser à force de tourner aussi vite.

Prenant son courage à deux mains, elle prit une grande inspiration et descendit de sa voiture. Elle prit sa fille et remonta jusqu'au perron de son supérieur. Elle sonna et attendit. Elle patienta plusieurs secondes, avant de sonner une seconde fois. N'ayant toujours pas de réponse, elle en conclut qu'il n'était pas là. Elle lâcha un soupir et regarda son petit bout de chou l'observer avec curiosité. Comme si sa fille avait senti sa contrariété et essayait d'en déterminer la cause. Pour la rassurer la scientifique déposa un baiser sur son front.

C'est à cet instant qu'une idée lui traversa l'esprit. Comment n'avait-elle pas pu y penser avant. Elle fouilla dans l'une des poches de son jean et en ressorti son portable. Elle composa rapidement le numéro du colonel et colla l'appareil à son oreille. Plusieurs sonneries se firent entendre, avant de tomber sur le répondeur. Il devait avoir vu qu'il s'agissait d'elle. Elle lâcha un second soupir, tout en raccrochant. Il ne voulait pas en parler, très bien elle ne lui en parlerait plus. Elle se contenterait dorénavant d'échanges réduits au strict minimum.

Mais une chose était certaine, elle n'allait pas se laisser aller au chagrin. Ah ça non elle ne pleurerait pas lui, pas pour le genre d'homme qu'il était. Elle avait toujours su qu'il était un homme à femme, alors pourquoi avait-elle imaginé qu'avec elle, ce serait différent. Elle s'était faite avoir comme une débutante. Cette pensée l'énerva un peu plus. Si elle avait été à la base, elle serait partie faire une bonne séance de sport, mais voilà elle n'y était pas. Elle décida donc d'aller se promener en forêt, comme elle le faisait sur Ava, lorsque quelque chose la contrariait.

Avec Kendra, elle retourna à la voiture et partit en trombe. Sam sortit de la ville et se dirigea dans les bois. Une fois arrivée aux abords, elle coupa le moteur et descendit du véhicule. Elle attrapa Kendra et toutes deux s'enfoncèrent dans la forêt, elle avait vraiment besoin d'un retour aux sources, et la petite ne semblait pas contre, bien au contraire.

Une fois bien coupé du monde civilisé, la jeune femme arrêta sa marche et s'assit sur un tronc d'arbre. Elle se perdit dans ses pensées.

Peut-être que finalement, elle aurait dû rester sur Ava. Tout ça n'aurait pas eu lieu et tout le monde s'en porterait mieux. Si elle était seulement restait Tàri, elle aurait eu une vie tranquille, pas comme celle de Samantha Carter. Pourquoi étaient-ils venus sur cette planète ? Pourquoi n'avaient-ils pas finalement abandonné l'idée qu'elle était peut-être en vie ? A cette pensée, la jeune femme se fustigea. Comment pouvait-elle penser ça ? Comment pouvait-elle leur manquer autant de respect ? Ok elle était en colère contre son supérieur, mais cela de lui donnait en rien le droit d'avoir ce genre de réflexion. Ils s'étaient inquiétés pour elle, ils avaient vécu des situations vraiment difficiles, espérant la retrouver ; et elle que faisait-elle ? Elle se permettait de penser qu'ils avaient fait une bêtise en la retrouvant. Et puis elle devait avouer, que ses amis lui avaient manqué. Daniel et Teal'c n'y étaient pour rien, si elle et Jack avait couché ensemble, c'était simplement parce qu'ils l'avaient voulu.

Un craquement dans les fourrées la fit sortir de ses pensées. Immédiatement, elle se leva, et plaque sa fille contre elle, afin de la protéger d'un quelconque danger. Elle s'avança, sans bruit jusqu'au buisson, et un petit chat en sortit. Cette vision arracha un rire à la militaire. Le petit félin, vint se frotter à ses jambes en ronronnant. Sam s'accroupit et Kendra se mit à caresser l'animal. Sur Ava, sa mère lui avait appris à respecter les animaux. Et puis elle avait eu vraiment peur le jour où elle avait faillit se faire mordre par une sorte de lapin, tout ça parce qu'elle lui avait tiré les poils. Mais cela lui avait servit de leçon, depuis elle n'embêtait plus les animaux.

Au bout d'un moment, le chat partit en courant, disparaissant dans la forêt, sous le regard triste de l'enfant, qui aurait voulu continuer de s'amuser avec lui. Etant de nouveau calme, l'astrophysicienne décida de rentrer. Elle refit le chemin en sens inverse, jusqu'à son véhicule, et rentra ensuite chez elle.

Le reste de la journée se déroula tranquillement, sans incident. Le soir lorsque sa fille fut couchée dans sa nouvelle chambre, l'astrophysicienne se permit un moment de répit et alla s'asseoir sur le canapé. Une boule de papier jonchant le sol, attira son attention. Elle n'avait pas besoin de le déplier pour savoir ce qu'il contenait. Il s'agissait du mot de Jack qu'elle avait froissé le matin même. Elle décida de ne pas y porter plus d'attention. Il ne voulait pas d'elle, très bien ça la libérait en fait. Huit ans qu'elle se préservait quelque part pour lui, aujourd'hui elle savait qu'elle était libre de tous ses mouvements et surtout de mettre qui elle voulait dans son lit, sans plus se soucier de son opinion. Bizarrement ces paroles sonnèrent faux à son oreille. Malgré toute la volonté du monde, elle n'arrivait pas à se convaincre qu'il ne représentait rien, ou du moins plus rien. Cela faisait huit ans qu'elle nourrissait des sentiments à son égard, et il se permettait de lui arracher le cœur.

A ce moment précis, toute colère déserta son corps et fut immédiatement remplacée par de la tristesse. Elle, qui avait tant espéré secrètement, venait de se prendre la réalité en face, il ne l'avait jamais aimé. Malgré sa promesse de ne pas pleurer pour lui, elle ne pu retenir les larmes qui menaçaient de couler. Oui la grande Samantha Carter venait d'être blessée, bien plus profondément que toutes les tortures qu'aurait pu lui faire subir tous les goa'ulds. Oui elle avait mal à cause d'un homme. Oui elle n'était qu'une femme comme les autres…

La jeune femme attrapa un coussin et enfouit son visage à l'intérieur, espérant y dissimuler sa douleur. Elle se laissa aller en larmes, qui la déchargèrent un peu du poids de son mal-être. Plusieurs minutes plus tard, elle releva la tête. Ses yeux étaient rouges et gonflés, ses traits étaient tirés. Voulant faire disparaître toutes traces de ses larmes, elle monta prendre une douche, avant d'aller se coucher. Elle mit plusieurs heures avant de s'endormir. Ce fut deux somnifères qui la plongèrent dans les bras de Morphée.

Le lendemain matin, un bruit strident la tira de son sommeil médicamenteux. Elle éteignit l'objet de torture qui lui vrillait les tempes depuis quelques secondes, et se laissa retomber dans ses coussins. Elle n'avait pas envie d'aller à la base, elle ne voulait pas LE voir. Pourtant une pensée lui réchauffa le cœur, elle allait revoir sa famille d'accueil. Cela lui donna le courage de se lever.

Doucement, elle se glissa hors des draps et alla prendre une douche bien chaude, faisant ainsi disparaître les derniers vestiges de ses larmes. Lorsqu'elle sortit de la salle de bain, ses cheveux mouillés étaient plaqués à l'arrière, elle portait un jean et un simple débardeur bleu nuit. Elle enfila une paire de nu pied à talon haut, et alla réveiller sa fille. Elle la revêtit d'une petite robe à fleur jaune, avant d'aller préparer un sac pour le séjour sur ava. Une fois prêt, elle le descendit et les deux demoiselles allèrent déjeuner.

Kendra sentait bien que quelque chose n'allait pas. Mais ne pouvant s'exprimer, elle le montra à sa mère en refusant de manger. Au début Sam se mit un peu en colère, mais devant l'obstination de la fillette, elle se mit à désespérer. Cela marcha visiblement, car l'enfant avala le contenu de son assiette rapidement. Après avoir bu un café, elles prirent le chemin de la base.

Base du SG-C Cheyenne Moutain

En se garant, la scientifique vit le véhicule de son supérieur déjà présent. Elle souffla un bon coup et remis son masque de militaire, ne laissant plus personne lire ses sentiments sur son visage ou dans son regard océan. Elle sortit de sa voiture, prit sa fille dans ses bras, puis attrapa son sac, avant de verrouiller son automobile. Elle s'engouffra ensuite dans l'ascenseur et appuya sur l'étage des vestiaires, qu'elle rejoignit une fois les portes de la cabine ouvertes. Elle troqua sa tenue de civile pour son treillis.

Une fois prête, elle rejoignit la salle de briefing. Elle fut soulagée de voir qu'il n'était pas encore arrivé. Elle salua ses deux amis déjà présents, et alla s'asseoir à sa place. Le général arriva et les salua à son tour, avant que son second n'arrive une fois de plus en retard. Il tenta de faire de l'humour, mais ne voyant aucune réaction de la part de son second, il se renfrogna et s'installa.

Le général se mit alors à leur expliquer le but de ce briefing. SG-1 avait pour mission de signer une alliance avec le peuple d'Ava. Pour cela, ils disposaient de 3 jours, du moins deux puisque au troisième jour ils devaient rentrer à dix heures du matin. N'ayant rien d'autre à ajouter, il leur donna rendez-vous dans une heure, devant la porte en tenue. Tout le monde se leva et le général rejoignit son bureau.

Jack tenta d'engager la discussion avec Sam, comme si de rien n'était. Mais il se heurta à un mur et la froideur avec laquelle elle répondit le fit frissonner. Il n'essaya pas de l'arrêter lorsqu'elle partit dans le bureau de leur supérieur. Il se contenta de l'observer tristement. Daniel le regarda sortir de la pièce. Il secoua la tête en soupirant, avant de reporter son attention sur son rapport. Quant est-ce que ces deux amis seraient enfin heureux ?

Dans le bureau du général, la jeune femme se tenait bien droite devant le bureau. Ce fut les babillements joyeux de la petite, qui attirèrent l'attention du plus haut gradé de la base. Il l'invita à s'asseoir et lui demanda la raison de sa présence.

Après plusieurs minutes de discussion, Sam arriva à avoir l'autorisation d'emmener Kendra avec elle et de pouvoir partir en tenue guerrière. Bien sûr Hammond l'avait questionné sur la nécessité de partir dans cette tenue, ce à quoi elle avait répondu que cela faisait partie de la coutume. Et qu'ayant été la chef du village, elle se devait de la respecter.

Bien sûr elle passa sous silence, le fait qu'en réalité elle aimait beaucoup ces vêtements, que les remettre serait redevenir un peu Tàri, lui faisant oublier ces derniers jours. Néanmoins il remarqua que le major lui cachait quelque chose, mais ne chercha pas à savoir, il lui donna donc l'autorisation. Sam partit immédiatement se changer.

Quelques minutes plus tard, elle réapparut, un sac sur le dos, et Kendra dans les bras, dans la salle d'embarquement. Lorsque le colonel voulu savoir pourquoi elle portait sa tenue guerrière, la scientifique ne répondit pas. Elle se contenta de monter sur la passerelle, une fois le vortex ouvert. Ce fut le général qui donna l'explication à son second, avant qu'il ne passe à son tour la porte.

Planète d'Ava

Visiblement la venue d'SG-1 était attendue. Car lorsque les quatre membres de l'équipe réapparurent de l'autre côté du vortex, ils virent tous les villageois présents autour du grand anneau de Naquada. Ils furent acclamés, en signe de bienvenue.

Lariena et Elu avancèrent jusqu'à eux, les saluer personnellement. Mais leur discours fut interrompu par une tornade blonde qui se jeta au cou du militaire. Celui-ci eut tout juste le temps de la rattraper.

-Jack ! S'écria Shana.

-Salut princesse.

-Tu es revenu !

-Hey je tiens toujours mes promesses ! Lui assura-t-il, alors qu'un pouffement cinique s'élevait du côté de la scientifique.

Il la vit quitter le groupe et se diriger vers sa demeure, après avoir salué rapidement ses amis. Jack serra la fillette dans ses bras avant de la reposer au sol. Tout le monde avait remarqué la froideur de leur ancien chef, et tout naturellement tous les regards convergèrent vers le colonel.

Le voyant soudainement mal à l'aise, les deux sages lui portèrent secours, en invitant les trois hommes à aller au village. Là-bas ils signèrent rapidement le traité. Jack parla ensuite un peu avec Aphrodisia. La jeune fille lui apprit que Tara et Huor s'en sortaient très bien dans leur rôle de chef. Daniel et Teal'c, se baladaient dans le village.

De son côté, Sam fut accaparée par ses anciennes danseuses, alors qu'elle discutait avec Tryne. D'après elles, elle devait s'entrainer pour la danse de ce soir. La guerrière brune lui prit sa fille des bras et lui promit de bien s'en occuper. La scientifique n'eut pas d'autre choix que de suivre les jeunes femmes.

Un peu plus tard dans la journée, les trois hommes d'SG-1 étaient assis sur une souche d'arbre, parlant avec les deux adolescents. Teal'c avait déchargé Tryne de la charge de sa nièce. La jeune fille s'amusait à chatouiller l'enfant, sous le regard attendrit de son compagnon. Le chef du village s'approcha d'eux et leur conseilla d'aller se laver et se changer pour la fête. N'ayant rien d'autre à faire, ils s'exécutèrent.

Ils n'avaient pas revu leur amie de la journée. Après avoir revêtu leur tenue de lin blanc, le jaffa partit se promener en forêt avec sa nièce, Daniel voulant encore en apprendre sur le mode de vie des autochtones, partit à la recherche des deux sages. Le colonel quant à lui, retourna auprès des deux adolescents. Dans son sac, il avait emmené un ballon de foot américain. Il leur apprit donc à jouer. Ils firent plusieurs passes.

Au bout d'un moment, Aphrodisia s'excusa de devoir les quitter, mais elle devait aider Ireth à tout mettre en place. Les deux hommes se mirent d'accord pour les aider. Leur jeu pouvait attendre. L'installation des plats se fit rapidement. Une nouvelle fois la cuisinière et son mari, les remercièrent pour leur aide précieuse. Jack répondit que cela était normal.

Tout en se promenant avec le jeune couple, il croisa Idril et son bébé. Le militaire prit des nouvelles de l'enfant et de la mère. Ils parlèrent un peu, puis la jeune femme dû le quitter pour aller se promener. Le petit groupe reprit donc son chemin, et retourna jouer. Ils furent rejoints par Shana. Ils s'amusèrent toute l'après-midi.

Lorsque le premier des deux soleils commença à décliner, le Tau'ri alla ranger le ballon, la fête n'allait pas tarder à prendre son départ. Dans la maison de second, il croisa l'ancien prima d'Apophis et la petite. Elle venait de finir son dîner. Jack l'aida à ranger, puis les deux membres d'SG-1 rejoignirent la place centrale. Le premier astre avait disparu et le second n'allait pas tarder à faire de même.

Tout le village était présent. Les autochtones se pressaient derrière les tables, attendant avec impatience la nouvelle danse de la belle Tàri. L'équipe avait toujours une place de choix, et était à la table de Lariena et Elu, qui discutaient avec l'archéologue.

Lorsque le second soleil disparu, la musique se fit entendre. Une fois de plus, le rythme était entrainant, et annonçait une danse endiablée. Les danseuses apparurent, portant toutes la tenue de fête. Leurs hanches ondulaient au son des percussions. La voix de l'ancienne chef d'Ava s'éleva alors. Elle apparut à son tour, et vint se mettre au milieu de ses danseuses. Sa tenue était simple mais plutôt sexy, pensa son supérieur. Elle était de couleur noire. Le haut s'attachait derrière sa nuque et dans son dos. Il couvrait simplement sa poitrine, dévoilant aux yeux de tous ses abdominaux. Sa jupe était assez minime, et volante, accompagnant ainsi chaque mouvement de ses reins. Ses cheveux, ressemblait d'avantage à une crinière, et étaient légèrement gaufrés.

En la voyant, Jack eut du mal à contenir ses pensées. Il la dévorait des yeux, et plusieurs images de leur nuit passée ensemble lui revinrent en mémoire. Le mouvement de ses reins, se superposa à l'image de ses hanches ondulant aux rythmes des siennes. Il dû secouer la tête, pour faire disparaître ses images de son esprit. Comment arriverait-il à oublier cette nuit, s'il ne faisait qu'y penser ?

Il ne pu se questionner davantage, car son cerveau fut accaparé soudain par la jalousie. En effet, un homme venait d'entrer dans la danse, et se collait à elle, chantant en même temps. Visiblement cet inconnu ne la dérangeait pas, bien au contraire. Même s'il ne montrait rien, à l'intérieur le militaire bouillonnait. Son meilleur ami le savait bien, et il ne pu s'empêcher de sourire, amusé par la situation. Jack ne pu retenir un soupir de soulagement, lorsqu'il vit le parasite repoussé par Carter, qui retourna auprès de ses danseuses.

Même si elles étaient toutes aussi douées avec leurs hanches, l'homme n'avait d'yeux que pour son second. Elle dégageait autant de sensualité, que de passion. Lors du dernier coup de percussion, toutes les danseuses étaient assises à même le sol, les bras et la tête renversés à l'arrière. Le soulèvement rapide de leur poitrine, témoignait de leur fatigue. Mais devant les applaudissements du public, elles ne purent que retrouver la forme. Elles se relevèrent, le sourire aux lèvres, saluèrent l'audience et se dispersèrent dans la foule. La fête ne faisait que commencer.

Chacune des danseuses rejoignit leurs proches. Sam elle vint se placer près des sages. Elle discuta un peu avec eux, avant que ceux-ci ne se retirent dans la forêt, se ressourcer. Teal'c et Daniel, s'étaient mêlés aux villageois, discutant avec certain. La voyant seule, Jack tenta une approche, mais il se heurta à un glaçon. Elle l'ignora royalement, et partit parler avec Tryne et Illaria.

Du coin de l'œil, le militaire les observa. Après tout, il ne pouvait pas lui en vouloir de lui faire la tête. Mais il avait agi comme il le fallait, du moins essayait-il de s'en convaincre. Il porta ensuite son attention sur la piste de danse. La musique était devenue plus sensuelle, le rythme plus lent. Il vit les deux adolescents dans les bras l'un de l'autre, se regardant amoureusement. Idril et Wyatt respiraient le bonheur, avec le petit Jack, blottit au creux de leur bras. Tara et Huor semblaient plus amoureux que jamais, cette vision arracha un soupir au colonel. Shana lui avait appris qu'ils étaient même fiancés, au moins ils n'avaient pas perdu de temps eux, pensa-t-il amèrement. Maylice et Finrod donnaient l'impression d'être seuls au monde, leur regard se noyait dans celui de l'autre. Ireth et Elron semblaient heureux et épanouis.

Il se sentit étouffé par ce trop plein d'amour. Il préféra s'éclipser de la petite fête et alla se réfugier près du lac, derrière la maison de son second, préférant observer le ciel étoilé. Ce qu'il ne remarqua pas, c'est que celle-ci l'avait suivit. Le voyant quitter la fête, elle s'était excusée auprès de ses amis et avait prit la même direction. Maintenant elle était là, appuyée contre l'un des pans du mur de sa maison, le regardant.

Elle hésita un instant à aller le voir, mais s'y refusa. Après tout c'était lui qui avait fuit. Pourquoi devrait-elle faire le premier pas ? Elle l'observa encore quelques secondes, le maudissant une nouvelle fois de son attitude lâche et fit demi-tour, retournant à la fête.

De son côté, même s'il ne lui avait pas montré, Jack avait remarqué la présence de sa subalterne. Il avait eu ses picotements dans sa nuque, qui l'avertissaient toujours que quelqu'un l'observait. Et qui d'autre pouvait l'avoir suivit à part elle ? Qui d'autre se permettrait de l'observer sans s'approchait ? Qui d'autre pouvait porter son parfum ?

Alors pourquoi n'avait-il pas bougé ? Peut-être parce qu'il méritait sa haine, peut-être parce que la voir lui en vouloir était plus simple que devoir s'expliquer. C'était sûrement lâche de sa part, mais peu importait, il savait qu'en quittant la maison il avait fait le bon choix, pour tous les deux.

Le lendemain matin, ce fut les cris de Kendra qui réveilla la jeune femme. Sam sauta du lit et rejoignit le berceau de l'enfant. Visiblement elle avait fait un mauvais rêve. La scientifique la souleva délicatement et la serra contre son cœur, apaisant ses peurs. Elle se mit à la bercer doucement, en lui chuchotant quelques mots réconfortants. Mais Kendra ne cessa de pleurer, que lorsqu'elle aperçu le supérieur de sa mère, se tenir contre le mur. Les bras croisés contre sa poitrine, il les observait. Son subalterne s'excusa avec une voix froide, avant de descendre au salon. Jack la suivit, et ils trouvèrent leurs deux amis en train de déjeuner.

-Bonjour les marmottes, bien dormi ? Les salua le linguiste.

- Je vais préparer le déjeuner de Kendra. S'excusa l'astrophysicienne, en quittant la pièce, pour la cuisine.

-Jack, que…

-Ah non taisez-vous Daniel ! Lui ordonna-t-il, alors qu'il s'asseyait près du jaffa.

-Le major Carter, semble beaucoup vous en vouloir O'Neill.

-Oh non pas vous aussi Teal'c, pitié. Les supplia-t-il.

Plusieurs minutes passèrent avant que Sam ne réapparaisse. Elle prévint ses amis, qu'elle sortait, et demanda à l'ancien prima d'Apophis si cela l'embêtait de s'occuper de sa nièce. Daniel répondit que non, trop heureux de s'amuser avec la petite.

Le colonel la suivit à l'extérieur et tenta de l'arrêter. Mais une nouvelle fois il se heurta à un mur. Lorsqu'il lui demanda ce qui n'allait pas, elle répondit sur un ton menaçant, de s'occuper de ses affaires, car depuis qu'il avait fuit, plus rien de ce qui la touchait ne le concernait. Sur ces paroles, elle continua son chemin.

Très bien, elle ne voulait pas lui parler, et bien soit, il allait la suivre. Il la vit discuter avec un homme. Puis tout deux s'engouffrèrent dans la forêt. Jack les suivit, se faisant le plus discret possible, afin que son second ne le remarque pas. Il s'arrêta derrière un arbre, lorsqu'il vit les deux guerriers stopper leur marche. Le militaire reconnu l'endroit, il y était venue avec Sam, il y avait fait un combat avant de finir par s'embrasser.

Le fait de la voir emmener un inconnu dans leur endroit, l'énerva un peu. Mais après tout il n'avait pas son mot à dire. Peut-être devait-il partir et les laisser tranquille ? Pourquoi son corps refusait-il d'obéir à son cerveau ? Grr il détestait ça, n'être plus maître de lui-même avait le don de le faire sortir de ses gonds. Mais n'ayant pas d'autre choix, il observa la scène, impuissant.

Les deux guerriers se faisaient face. Ils commencèrent à se tourner autour, cherchant une faille afin de pouvoir attaquer l'autre sans risquer de recevoir un coup en retour. Au bout de plusieurs secondes, le jeune homme tenta sa chance. Jack ne put retenir une grimace, lorsque son second le plaqua au sol violement. Le combat continua ainsi de longues minutes. Plus le temps passait, plus il trouvait sa subalterne de plus en plus sexy, devant contrôler son esprit afin que certaines images ne lui viennent pas en tête.

Lorsqu'il reporta son attention sur la scène qui se déroulait devant ses yeux, il eut la surprise de trouver Sam assise à califourchon sur l'inconnu, le maîtrisant visiblement avec facilité. Pourquoi ne bougeait-elle pas ? Ok là elle bougeait, mais comme lui se l'était imaginé. Au lieu de se relever et d'offrir son aide à son compagnon, elle s'était penchée rapprochant dangereusement ses lèvres des siennes. Il ne pouvait supporter ça.

Et sans comprendre ce qui se passait, il se retrouva à découvert, à appeler la jeune femme. Bien sûr, cela eut l'effet recherché, les deux guerriers sautèrent sur leurs pieds. Devant le regard noir que lui lançait le Tau'ri, l'adversaire de la scientifique su qu'il ne valait mieux pas qu'il reste dans les parages, s'il voulait survivre. Il bredouilla une excuse et prit ses jambes à son cou. De son côté la jeune femme semblait mécontente de s'être fait interrompre, surtout par LUI.

-Que faites-vous là ? Lui lança-t-elle froidement.

-Je vous empêche de commettre une bêtise !

-Ah tiens donc, vraiment ? Continua Sam sarcastiquement.

- Carter, vous savez très bien que l'embrasser serait stupide. Essaya-t-il de la convaincre.

-Et pourquoi donc je vous pris ?

-Enfin voyons Carter, c'est un gamin ! Il ne coucherait avec vous que par pur intérêt ! Tenta-t-il d'expliquer maladroitement.

-Qui vous dit que je ne fais pas pareil ? Commença-t-elle à s'énerver. De plus vous n'avez aucun conseil à me donner là dessus, ma vie privée ne vous regarde absolument pas.

-Etant votre supérieur direct, bien sûr que si elle me regarde, si cela se passe en mission !

-Mais je ne suis pas en mission, je suis chez moi ! Hurla Sam. Et depuis hier matin, vous n'avez plus le droit d'interférer dans ma vie.

-Je veux simplement que vous évitiez de commettre une bêtise. Expliqua Jack, visiblement mal à l'aise.

- Oh on ne vous l'a pas dit ! J'ai déjà commis la plus grosse erreur de ma vie, en imaginant que peut-être vous aviez des sentiments pour moi…

-Carter ! La coupa-t-il.

-Mais visiblement je n'étais qu'une proie sur votre tableau de chasse. Vous m'avez eu dans votre lit ! Félicitation, maintenant fouttez moi la paix colonel ! Cria la scientifique, les larmes aux yeux, blessée.

-Sam je…

-Laissez moi en paix, craqua-t-elle avant de s'enfuir dans la forêt.

Il la regarda disparaître derrière les nombreux arbres, incapable de bouger. Il avait fait la seule chose qu'il avait tenté d'éviter : la faire souffrir. Il pensait avoir prit la bonne décision pour eux deux, en partant le matin. Mais visiblement, elle ne pensait pas la même chose. Pourquoi ?

Etait-il si crétin que ça ? Il se fustigea mentalement. Comment pouvait-il être aussi aveugle ? Visiblement le « je tiens à lui bien plus que je ne suis censée le faire » était toujours d'actualité. Lui qui pensait que ce n'était plus le cas, qui lui avait demandé de penser ? Pourquoi n'avait-il pas pour une fois écouté son cœur ? Rah il méritait vraiment des claques parfois ! Au diable leur carrière, si elle l'aimait il était prêt à se sacrifier pour elle ! Mais comment pouvait-il se faire pardonner ? Après tout il avait agit comme un salaud et connaissant Carter, se rattraper serait difficile.

Sans réfléchir davantage, Jack partit en courant, prenant la même direction que la jeune femme, quelques secondes plus tôt. Il ne savait pas où il allait, tant pis il la pisterait, après tout il était militaire, l'un des meilleurs qui plus est. Il suivit donc les traces laissées sur le sol et les diverses branches cassées. Rapidement, il sortit de la forêt, pour se retrouver dans une sorte de petite crique. Il y avait un petit lac, surplombé d'une cascade. Mais il ne s'y attarda pas. Son regard brun tomba sur une petite boule tremblante, assise sur un rocher bordant l'eau.

Lentement il s'approcha d'elle. Au son de ses pas, Sam releva la tête et ses yeux rencontrèrent ceux de son supérieur. Il vit qu'elle pleurait, cela lui fit mal de savoir qu'il était la cause des larmes de son second. Il ne la méritait vraiment pas. Pourtant, lorsqu'il la prit dans ses bras, il fut surpris de ne rencontrer aucune résistance. Au contraire, elle se laissa faire docilement, comme si elle n'avait plus la force de se battre contre elle. Néanmoins il perçu un « pourquoi ? » étouffé par ces pleurs.

Il lâcha un soupir. Voilà le moment des explications était arrivé. Il n'était pas doué dans ce genre de chose, mais il lui devait une explication. Doucement il s'écarta d'elle et planta son regard dans le sien, afin que ses paroles aient plus de poids.

-Si je suis parti, c'est parce que j'avais peur. Avoua-t-il. Peur pour nos carrières, je sais que ce n'est pas une excuse. Et je dois bien avouer que ce n'est pas la seule raison.

Elle le regarda intriguée, l'invitant à continuer.

-J'avais peur de vous blesser, peur qu'un jour je vous fasse du mal comme j'en ai fait à Sarah. Je sais qu'en partant je vous ai fait souffrir, et j'en suis sincèrement désolé. S'excusa-t-il

-Et c'est tout ? Lança-t-elle après quelques secondes de silence. Je veux dire, que parce que vous aviez peur, je devrais vous excuser ?

-Non bien sûr que non, la peur n'excuse rien. C'est juste qu'en vous voyant si froide à mon égard, j'ai réalisé que je ne pouvais pas me passer de vous dans ma vie. J'ai joué au con, je l'avoue, je n'avais pas le droit de m'enfuir comme je l'ai fait. Je regrette ce que j'ai fait, encore plus lorsque je vois que je suis la cause de vos larmes, alors que la seule chose que je souhaite c'est votre bonheur.

-Pourquoi ?

-Pourquoi quoi ? Demanda-t-il, visiblement perdu.

-Pourquoi vous souhaitez mon bonheur, je ne suis qu'une amie, non ?

-Vous savez pertinemment que vous êtes bien plus que cela. Déclara-t-il sincère. Et même tous les règlements réunis ne pourront rien y changer. Maintenant les cartes sont entre vos mains. Etes vous prêtes à supporter un vieux colonel grincheux un petit bout de temps ?

-Dois-je en déduire que c'est tout ce que j'aurais ?

-Que voulez-vous dire ? Voulut savoir son supérieur, une nouvelle fois un peu perdu.

-Savez-vous ce que j'ai ressentit le matin, en me réveillant seule, en voyant que l'homme à qui je m'étais offerte s'était enfuit comme un salaud ?

-Je crois que je ne l'ai pas volé celle-là.

-Oh que non, vous ne l'avez pas volé ! Recommença-t-elle à s'énerver. Je me suis sentie trahie comme jamais ! Je croyais que vous aviez compris que ma carrière ne comptait pas ! Pour preuve je vous avais dit que j'allais démissionner, alors pourquoi me mentir en prétendant avoir eu peur pour elle ? Peut-être parce que vous cherchiez simplement un peu de temps afin de me sortir une jolie phrase, pour que tout rentre dans l'ordre et que je redevienne gentiment votre second bien docile ! Désolé mais ça n'a pas marché !

-Ce n'est pas ça Carter et vous le savez ! Dit-il la mâchoire serrée.

-Ah non, et comment pourrais-je vous croire ? La seule fois où j'ai osé vous faire complètement confiance, où je vous ai suivie les yeux fermés, vous m'avez trahie !

-Je ne vous ai pas trahie…commença Jack.

-Non c'est vrai pardon, vous ne m'avais pas trahie, vous avez fait pire ! Le coupa la jeune femme. J'ai mis mon cœur entre vos mains, pensant faire enfin le bon choix. Et vous qu'avez-vous fait ? Vous vous en êtes servi avant de le jeter comme une vulgaire chaussette. Je ne vous demande rien, sauf de reconnaître que je n'étais qu'une fille de plus sur votre tableau de chasse déjà bien rempli !

-Ce n'est pas vrai et vous le savez pertinemment ! Cria-t-il cette fois.

-Désolée, mais depuis hier matin je ne sais plus quoi croire, surtout venant de votre part. Je ne veux pas revivre ce que j'ai ressenti en trouvant ma maison vide. Avoua-t-elle la gorge serrée par l'émotion. Pour même vous dire la vérité, je préfère de loin subir les tortures d'Anubis une nouvelle fois, plutôt que de revivre cette solitude.

Pour toute réponse, il se contenta de poser un regard douloureux sur ce petit bout de femme, qu'il découvrait à l'instant. La grand Samantha Carter n'était pas différente des autres femmes.

-Je vous ai haïs. Déclara-t-elle, se sentant visiblement coupable.

-Et vous aviez de quoi. La rassura le colonel.

-Je sais. Mais pour dire vrai, je me haïssais davantage.

-Que…dit-il en fronçant les sourcils d'incompréhension.

-Ne me demandez pas d'explication, je n'en ai pas. Et oui la grande spécialiste de la porte des étoiles, n'a pas réponse à tout ! Ironisa Sam.

-Sam je suis sincèrement désolé. Répéta-t-il. Si j'avais su que cela vous blesserait autant, je n'aurais pas agit ainsi. J'ai joué au con, je m'en rends compte. Et je le regrette profondément. Car s'il y a bien une chose que je ne souhaitais pas, c'était bien vous blesser.

-Et pourtant vous l'avez fait. Murmura-t-elle tristement.

-Arriverez-vous un jour à me pardonner ?

-Oui comme toujours. Répondit l'astrophysicienne, sincère.

-Et à me supporter, en étant que bien plus qu'un supérieur, ou collègue de travail ? Rajouta-t-il hésitant.

-Même si je sais qu'il y aura sûrement des disputes comme celles-ci dû à nos

caractères respectifs, je suis prête à essayer. Je sais qu'on peut s'en sortir si on s'en donne la peine, mais et vous pensez-vous que ça en vaille le coup ?

-Si vous pensez que votre bonheur se trouve au creux de mes bras, alors sans hésiter, oui je suis prêt à essayer. Répondit Jack.

Elle savait combien ces confidence lui coutaient, et elle lui en fut reconnaissante de se mettre un peu à nu. Timidement, elle se leva et posa ses lèvres sur les siennes, tout en passant ses bras derrière sa nuque. Le baiser fut bref mais tendre. Il l'étreignit ensuite, n'arrivant pas encore à croire qu'elle lui avait pardonné.

-Tu veux te baigner ? Lui demanda-t-elle, en souriant contre son torse.

-Tiens, ce n'est plus vous ? La taquina-t-il.

-On a dépassé le stade du vouvoiement, tu ne crois pas ?

-Si, bien sûr que si. Répondit-il amusé.

-Alors tu me suis ?

-Je te suivrais au bout de la galaxie.

Main dans la main le nouveau couple pénétra dans l'eau fraîche du lac. Après quelques secondes à se tourner autour, Sam ouvrit les hostilités en arrosant délibérément son compagnon, qui loin de se laisser faire, répondit à l'attaque. Une bataille d'eau commença alors, arrachant aux deux militaires, des rires. La jeune femme cria, lorsque Jack la souleva et la jeta dans l'eau. Ils s'amusèrent ainsi un moment. Puis le couple sortit de l'eau, et alla s'asseoir dans l'herbe, discutant de tout et de rien.

-Tu m'as mordu ! S'exclama le colonel.

-Et alors ? Rit-elle.

-Pourquoi t'as fait ça? (ou pourquoi tu l'as fait ?)

-Premièrement je ne t'ai pas mordu, mais marqué…commença Sam

-Super je ne suis plus qu'un animal.

-Oh, tu veux pas que je te plaigne en plus ! Plaisanta la scientifique. Et deuxièmement j'avais une revanche à prendre. Du moins j'en ai prit une partie.

-Ah parce que ce n'est pas fini ? J'espère juste que la suite ne sera pas aussi douloureuse que la première partie.

-Tu verras bien. Déclara-t-elle mystérieuse, puis après quelques minutes de silence, elle lança : Quoi ?

Pour toute réponse son supérieur se pencha et captura ses lèvres dans un baiser enfiévré. Tous deux savaient où celui-ci allait les conduire. Mais peu importait, ils en avaient envie. Lentement, les mains s'activèrent, enlevant à l'autre ses vêtements encore trempés. La tension sexuellement régnante était à son paroxysme, pourtant ils prenaient leur temps, profitant du moment.

Lorsque Jack redécouvrit la nudité de sa partenaire, il l'allongea dans l'herbe et se mit à embrasser chaque parcelle de peau, y laissant une trainée brûlante. La douceur de sa peau, la tendresse de ses gestes, son être tout entier lui avait manqué. Sam le regarda faire amoureusement, se disant que son supérieur cachait vraiment bien son jeu. Derrière son air de grande brute, se dissimulait un homme avec une grande sensibilité, toujours à l'écoute de sa compagne. Lorsqu'il capta son regard, il remonta jusqu'à ses lèvres, et les captura dans un soupir, il ne s'en lasseraient jamais.

Quelques heures plus tard, la scientifique se réveilla la première. Elle avait enfin le réveil qu'elle n'avait pas eu la première fois. Elle était pelotonnée contre le corps encore chaud de son amant, qui l'entourait doucement de ses bras rassurants. Sa tête était posée sur son épaule et son nez était enfouit dans son cou. Elle prit une grande inspiration, s'imprégnant par la même occasion de son odeur. Elle était heureuse tout simplement.

Doucement, elle le sentit émerger de son sommeil, elle plongea alors son regard d'outre mer dans celui chocolat de son compagnon. Un fin sourire étira leurs lèvres, avant qu'elles ne se rencontrent une nouvelle fois. Puis voyant la lumière commencer à baisser, ils se mirent d'accord silencieusement pour se rhabiller et rentrer au village, où certaines personnes devaient commencer à s'inquiéter. Une fois prêt, ils prirent le chemin de la petite cité, s'étant mit d'accord pour annoncer la nouvelle à leurs amis que le lendemain matin, afin de faire enrager un peu leur meilleur ami, qui ne manquerait pas de les questionner pour savoir où ils avaient passé l'après-midi. A cette pensée, chacun avait rit.

Cela ne rata pas, à peine avaient-ils passé les palissades entourant le village, que déjà ils furent assaillis par l'archéologue qui leur posa mille questions. Mais une tornade blonde enleva le colonel, qui ne pu rien faire, à par jeter un regard d'excuse en direction de son second, qui se permit de rouler des yeux, mi-exaspérée, mi-amusée par sa moue vraiment désolée.

Pendant que Jack partait visiblement jouer à faire des passes avec les adolescents, Sam dû se résoudre à répondre à son ami, afin d'avoir la paix. Bien sûr elle ne dit rien sur l'avancée de la relation qu'elle entretenait avec son supérieur, néanmoins elle lui apprit qu'ils avaient longuement discuté et avaient fini par mettre les choses au clair avant de se réconcilier. Le jeune homme fut heureux d'entendre cette nouvelle, il détestait voir ses deux meilleurs amis se déchirer ainsi.

Le soir, autour de la table, le repas fut beaucoup plus chaleureux que le petit déjeuné. La bonne humeur était de nouveau au rendez-vous, même Kendra semblait avoir retrouvé la forme. S'étant couché tard la veille, Daniel partit se coucher tôt, Teal'c ne tarda pas à le suivre.

N'ayant plus d'autre spectateur que l'enfant, les deux militaires se permirent d'agir comme un couple, restant malgré tout sur leurs gardes. En effet l'archéologue pouvait réapparaître à tout instant. Et comme, ils voulaient profiter de ce nouveau statut jusqu'à demain matin, ils devaient être vigilants.

Les deux membres d'SG-1 allèrent s'asseoir sur le canapé. Sam s'allongea à moitié sur le sofa, callant son dos contre le torse de son amant, et tenant dans ses bras le petit ange, qui ne semblait pas surpris de les voir dans cette position. Elle posa sa tête dans le cou de Jack, et celui-ci appuya sa joue contre ses cheveux blonds, l'entourant d'un bras. Ils parlèrent de tout et de rien, pendant un long moment. Une nouvelle fois, le colonel voulu savoir de façon indirecte, l'épreuve qu'avait traversée sa subalterne. Celle qui l'avait plongée dans la danse et le chant, mais une nouvelle fois, elle esquiva la réponse. Voyant qu'elle n'était pas encore prête à répondre, il n'insista pas davantage, changeant tout simplement de sujet.

Lorsque la fatigue commença à se faire sentir, le militaire proposa d'aller se coucher. Au début la jeune femme protesta, déclarant qu'elle n'était pas fatiguée, mais très vite un bâillement vint la contredire, et ne pu qu'aller dans le sens de son supérieur. Lentement, ils se séparèrent et montèrent le plus silencieusement possible. Jack suivit la scientifique jusqu'au berceau de Kendra. Ils n'eurent pas besoin d'allumer aucune lumière, la lune éclairait assez la chambre. Sam allongea sa fille dans son petit lit et les deux compagnons repassèrent dans la première partie de la chambre.

Le militaire embrassa tendrement la scientifique pour lui souhaiter une bonne nuit, avant de quitter la chambre. Mais cette dernière ne l'entendait pas de cette oreille. Lorsqu'elle le vit s'éloigner, elle l'attrapa par le bras et lui proposa de dormir avec elle. Il refusa tout d'abord poliment, mais devant sa moue boudeuse, il ne pu résister. Un magnifique sourire vint éclairer alors son visage, alors qu'elle l'attirait déjà vers le lit.

Ils s'allongèrent, Jack sur le dos, et sa compagne sur le côté. Elle nicha son nez dans son cou, et il l'entoura de ses bras rassurants. Elle posa une main sur son torse, sentant battre son cœur sous ses doigts, et se permit de penser que ce soir son cœur battait peut-être pour elle. De sa main libre, le colonel remonta le drap. Tous deux fermèrent les yeux, profitant du moment. Bercée par la respiration régulière de son supérieur, Sam sombra dans les bras de Morphée. Très vite, il en fut de même pour le colonel, qui s'endormit presque le sourire aux lèvres, revivant une seconde fois dans sa tête, la journée.

Le lendemain matin, le réveil fut très doux. La jeune femme émergea la première de ses rêves. Elle se trouvait toujours dans les bras de son compagnon. Mais leur position avait changée, en effet, elle dormait sur le côté et sentait le corps de son amant, collé contre son dos. Elle profita de cet instant, de ce premier matin avec lui…

Lentement elle se retourna pour faire face à Jack, et remarqua qu'il dormait encore à point fermé. Elle ne pu s'empêcher de le trouver encore plus beau dans les bras de Morphée. Elle détailla tous les traits de son visage détendu. Ses paupières closes bougeaient au rythme de ses songes, ses joues étaient recouvertes d'une barbe naissante, et ses lèvres étaient entrouvertes, laissant échapper son souffle léger.

Sans pouvoir rien contrôler, elle sentit une larme rouler le long de sa joue. Elle réalisait à peine la chance qu'elle avait. Un sourire vint étirer ses lèvres. Elle était ridicule de réagir ainsi, après tout elle était une militaire. D'un geste rapide, elle essuya la petite perle.

Puis le sentant remuer légèrement, elle su qu'il se réveillait doucement. La scientifique se mit à déposer de tendres baisers dans son cou, remontant vers ses lèvres. L'homme fit semblant de dormir, pour que sa compagne continue son petit manège. Mais celle-ci le remarqua, et décida d'entrer dans son jeu, continuant d'embrasser chaque parcelle de peau. Néanmoins, elle changea de route, décidant de descendre jusqu'à son torse.

Le colonel ne pu réprimer un petit sourire coquin, qui ne passa pas inaperçu aux yeux de sa subalterne. Celle-ci afficha le même. Ne sentant plus ses lèvres sur sa peau, Jack voulut ouvrir les yeux. Mais lorsqu'il sentit son souffle se mélanger au sien, dans un baiser, il les referma immédiatement. Il savoura la douceur de sa langue, et le goût sucré de sa peau. Il grogna, lorsqu'il sentit la jeune femme se retirer du lit. Il ouvrit les paupières, et l'interrogea du regard.

-Kendra est réveillée, de plus nous devons quitter Ava à 10h. Lui expliqua-t-elle, en allant chercher sa fille.

-Et alors si on a quelques minutes de retard, ils ne nous en voudront pas !

-Jack ! Le gronda-t-elle gentiment, alors qu'il se levait. Allez debout mon colonel, nous avons deux personnes à mettre au courant de l'avancée d'une situation qu'ils attendent depuis plus de 4ans.

-A vos ordres mon major. Répondit-il en s'approchant, et en lui déposant un baiser dans le cou.

Sans attendre, une seconde de plus, elle se dégagea de l'étreinte de son supérieur et sortit de la chambre, au son d'un grognement de frustration. Cela l'amusa et elle roula des yeux. Kendra se contenta de babiller joyeusement, en essayant de formuler en vain quelques mots compréhensibles. Les deux militaires descendirent au salon. Ils trouvèrent leurs deux amis en train de déjeuner.

-Bonjour les marmottes bien dormi ? Demanda joyeusement l'archéologue.

-Oui et vous mon cher Teal'c ? Feint-il d'ignorer son meilleur ami.

-Bien, je vous remercie O'Neill.

-Oh mais de rien, ce fut un plaisir. Plaisanta Jack.

-Le colonel et moi, avons quelque chose à vous annoncer. Déclara Sam, brisant l'atmosphère bon enfant qui venait de s'instaurer.

-En effet…euh disons qu'entre nous…enfin entre Sam et moi…Bref on est ensemble.

-Nous le savions. Dit posément le jaffa.

-Quoi ? dirent-ils surpris.

- Réveillez-vous, depuis hier soir, vous avez le mot bonheur qui clignote sur votre front. S'enthousiasma Daniel.

-Je ne vois rien de ce genre, Daniel Jackson.

-C'est une expression Teal'c. Le rassura le jeune homme.

-Pourquoi ne pas nous l'avoir dit ? Questionna la jeune femme.

-Nous voulions vous laisser profiter. Répondit son meilleur ami.

-J'ai eu beaucoup de mal à tenir le docteur Jackson. Celui-ci voulait vous embêter. Rectifia le jaffa. J'ai dû le menacer physiquement, afin qu'il ne vous importune pas.

-Merci beaucoup Teal'c. Bon aller les enfants, on se ménage, dans une heure trente, papi Georges souhaite nous revoir à la maison. Plaisanta le colonel.

Tout le monde déjeuna rapidement, et Sam alla ensuite ranger ses affaires, mettant sa fille dans les bras de son compagnon. Elle rangea sa nouvelle tenue dans son sac et rassembla les affaires de Kendra. Elle descendit ensuite son gros sac au salon, qu'elle posa à côté de ceux de ses coéquipiers. Elle alla ensuite se rafraîchir. Lorsqu'elle sortie de la salle de bain, elle reprit son enfant, laissant ainsi Jack aller se laver à son tour.

Trente minutes plus tard, tout le monde était prêt à partir. Le groupe chargé, sortit de la maison et se dirigea vers la porte. La mission avait été accomplie avec succès. Près du grand anneau de Naquada, quelques amis les attendaient. Sam avait prévenue Tryne de son heure de départ, et celle-ci s'était chargée de prévenir les autres.

Tout le monde se dit au revoir, dans diverses étreintes chaleureuses. Le plus dur, fut pour la scientifique qui avait l'impression d'abandonner sa famille d'accueil. Mais tout le monde la rassura. Illaria lui rappela que sa vraie famille comptait bien plus que tout le village. De plus elle leur avait appris à bien se défendre, ils ne risquaient rien. Elle leur promit de revenir, dès qu'elle le pourrait. Cette promesse fit sourire ces deux meilleures amies, qui n'en avaient jamais douté.

Avant que l'archéologue n'entre les coordonnées de la Terre sur le DHD, les deux sages s'approchèrent du nouveau couple. Elu passa un médaillon autour du cou du colonel. Et Lariena emprisonna le poignet de son second dans un bracelet en fer. La pierre qui se trouvait sur le collier du militaire, un rubis, avait sa semblable sur le bijou de Tàri.

-Qu'est-ce que…Voulut savoir le jeune homme.

-Nous sommes fiancés. Expliqua Sam, le rouge aux joues.

-Quoi ? S'étrangla le colonel. Mais je n'ai fait aucune demande.

-Nous le savons. Déclara Lariena.

-Mais votre amour est si fort…Continua Elu

-Que nous savons que bientôt, votre union sera célébrée. Finit la guérisseuse.

-Et ce serait un grand honneur pour nous, que de vous unir dans les tenues d'Ishtar et Ishbala.

-Maintenant rentrez chez vous, et vivez votre vie. Les salua la vieille femme.

Sans attendre d'avantage, Daniel entra les coordonnées de la Terre. Immédiatement le grand anneau de Naquada se mit à tourner sur lui-même, enclenchant un par un les sept chevrons. Le vortex se forma dans un bruit assourdissant. Puis il se stabilisa, permettant au major d'envoyer le code d'SG-1, afin de ne pas mourir écrasés contre l'Iris.

Après un dernier salut, le groupe s'avança vers la porte et la franchit.

Base du SG-C, cheyenne Moutain

Après avoir eut la confirmation du code, le général se précipita dans la salle d'embarquement. Pour une fois son équipe phare était à l'heure, et même un peu en avance. Il se plaça en bas de la passerelle, et les vit sortir de la grande flaque bleue. Seule Sam ne portait pas la tenue réglementaire, mais d'après ce qu'elle lui avait dit, c'était dû à leur coutume.

-Bienvenue SG-1. Les Salua leur supérieur direct.

-Bonjour mon général ! Répondit le colonel.

-Allez à l'infirmerie. Déclara-t-il simplement.

-Quoi ? Même pas de comment allez-vous ? Vous m'avez manquez vous savez…Ah je suis déçu. Plaisanta Jack, mais devant l'air menaçant du général, il se renfrogna. On est vraiment obligé d'y aller ?

-Oui colonel, c'est un ordre. Débriefing dans une heure. Oh Major, votre père est arrivé. Apprit-il à la jeune femme.

-Bien mon général. Je vais d'abord aller me changer. Déclara celle-ci.

-SG-1, à dans une heure.

Sur ces dernières paroles, le groupe quitta la salle d'embarquement.

Dans les couloirs, les soldats qui croisèrent le major, se permirent de dévisager avec envie le corps sublimement sculpté de celle-ci. Mais visiblement, elle ne remarqua rien, trop absorbée par son enfant qu'elle tenait dans ses bras. Elle et Kendra se dirigèrent dans leurs quartiers, en quête d'un treillis pour la militaire. Elle se changea en une dizaine de minutes.

Puis jack la vit arriver à l'infirmerie, avec son petit bout. Immédiatement un sourire vint étirer ses lèvres. Cela ne passa pas inaperçu aux yeux de Janet, qui ne pu s'empêcher de rouler des yeux, en souriant.

La scientifique et le bébé passèrent une batterie d'examen, avant d'être enfin relâchées. Sam invita la doctoresse et sa fille à un petit dîner entre amis le soir même. Le médecin de la base accepta et le major se dirigea directement en salle de briefing, trop impatiente de revoir son père. Lorsqu'elle le vit elle ne put s'empêcher de lui sauter dans les bras, et il répondit de façon tout aussi chaleureuse.

-Sam, ma chérie, j'ai eu si peur. Lui avoua-t-il.

-Je sais, excuse moi papa.

-Ne t'excuses pas, tu n'y es pour rien. Répondit le tok'ra. Tiens tu as les cheveux longs !

-Oui, j'ai toujours voulu les avoir longs, mais avec l'armée…Expliqua-t-elle. Enfin bref maintenant que je les ai, je ne vais pas les couper.

-Tu ressembles beaucoup à ta mère ainsi, aussi belle qu'elle. Complimenta Jacob.

-Merci.

-Depuis quand joues-tu les baby sitter ? Demanda-t-il amusé de voir un enfant dans les bras de sa fille.

-Euh non, en fait…Bafouilla l'astrophysicienne. Papa je te présente Kendra, ma fille adoptive, et la nièce de Teal'c. Je l'ai recueillie à la mort de sa mère.

-A ce propos les papiers de l'adoption avancent major. Déclara le général en entrant dans la pièce.

-Merci mon général.

-Bien puisque tout le monde est là, dit-il en voyant les trois hommes pénétrer dans la pièce, commençons le débriefing.

Tout le monde prit place autour de la grande table en bois. Daniel commença à parler de leur séjour sur Ava. N'ayant pas eu tout à fait le même, le major raconta le sien. Les deux amis omirent volontairement le rapprochement survenu entre les deux militaires. Bien sur ils savaient que le général ne serait pas contre leur couple, mais il ne pourrait pas les protéger si la nouvelle venait à tomber entre de mauvaises mains. Ils préférèrent donc le laisser dans l'ignorance, pour le moment.

Le débriefing étant fini, tout le monde se leva. D'un regard Sam fit comprendre à Jack, qui l'attendait, qu'il pouvait vaquer à ses occupations. Teal'c, Daniel et lui-même sortirent alors de la salle, laissant la famille Carter seule avec le plus haut gradé de la base. Ils discutèrent un peu des formalités d'adoption, puis Sam et son père quittèrent à leur tour la salle.

Ils allèrent trouver les trois hommes d'SG-1. La jeune femme les convia à une petite soirée entre eux. Tout le monde accepta, et elle en fut heureuse. N'ayant plus rien à faire dans la base, les deux militaires, ainsi que le Tok'ra rejoignirent les vestiaires, et troquèrent leur treillis pour leurs tenues civiles. Sam revêtit une jupe en jean, et un débardeur orange. Elle habilla sa fille avec une petite robe rose. Jack passa une chemise blanche et un pantalon beige. Et Jacob préféra un pantalon noir, avec une chemise bleu clair.

Ils se retrouvèrent devant l'ascenseur, et la scientifique expliqua à son père, durant le trajet vers la surface, pourquoi son supérieur devait les accompagner. Dans les bras de sa mère, Kendra observa la scène avec curiosité. En effet l'enfant ne comprenait pas pourquoi, les deux membres d'SG-1 étaient de nouveau distants.

Arrivée à destination, les portes de la cabine s'ouvrirent, et le petit groupe se dirigea vers la voiture du colonel. Même s'il ne disait rien, Jacob sentit que quelque chose avait changé entre sa fille et son supérieur. Il avait remarqué pendant la réunion, des regards plus appuyés, un frôlement de mains volontaire…Oh tous ces gestes avaient été discrets, mais pas assez pour un père. Cependant il ne dit rien, préférant attendre que sa fille lui apprenne d'elle-même.

Même s'il ne l'avouerait jamais au principal concerné, il aimait bien le colonel. C'était le seul militaire à avoir du répondant. Il était également plus intelligent qu'il ne le laissait paraître. Et puis, depuis le temps qu'ils se tournaient autour, le tok'ra avait eu le temps de s'habituer à l'idée qu'O'Neill serait peut-être un jour son gendre. Il fallait avouer, que Selmac l'avait beaucoup aidée dans cette acceptation. Mais le plus important dans tout ça, était que sa fille soit heureuse. Et il savait qu'avec Jack, elle serait. Depuis plus de sept ans, elle rayonnait de nouveau de bonheur, grâce à lui.

Durant le trajet, plutôt silencieux, les deux nouveaux amants échangèrent quelques regards discrets, tout en se souriant. Malgré leur discrétion, le père du major remarqua leur petit manège, et ne pu s'empêcher de sourire. Mais Kendra attira très vite son attention, en se penchant vers lui et en émettant un petit bruit. Jacob s'amusa un peu avec elle.

Très vite, ils arrivèrent à la maison de la jeune femme. Tout le monde descendit du véhicule, Sam prit sa fille dans ses bras, et Jack s'occupa des sacs. La scientifique alla déposer son petit ange dans son parc, et fut rejoint par les deux hommes de sa vie. Avant de monter les bagages dans les chambres, ils avaient à parler. L'astrophysicienne invita son père à s'asseoir avant de faire de même près de son supérieur.

-Papa…Commença-t-elle, hésitante. Il faut qu'on te dise quelque chose…

-Je vous écoute.

-Voilà, le fait d'avoir disparue, puis de m'avoir retrouvée…ben ça nous a rapproché Jack et moi…ce que je veux dire c'est que…Jack et moi sommes ensembles papa. Bafouilla la militaire comme une adolescente.

-Je le savais ma chérie. Déclara Jacob, en se retenant de rire devant l'embarras de sa fille.

-Vous le saviez ? Fut surpris le colonel.

-Comment ? Demanda avec des yeux tous ronds sa compagne.

-Voyons Sam tu rayonnes de bonheur. Mais je dois dire que ce sont vos regards plus appuyés qui nous ont mis Selmac et moi sur la voie. Expliqua le tok'ra. Mais vous avez pensé au règlement ?

-Personnellement oui. J'ai réfléchit et j'en ai même parlé à Jack, qui a tenté de me dissuader, mais je vais quitter l'armée. Ma lettre de démission est prête.

-Quoi ? S'étrangla le père de la militaire.

-Ecoute papa, les choses ont changées. Aujourd'hui j'ai un enfant, je dois revoir mes priorités, et rester en vie pour l'élever en fait parti. Lui exposa-t-elle. Je ne veux pas que Kendra devienne du jour au lendemain, orpheline. J'ai perdu ma mère, je sais ce que cela fait de grandir sans ses deux parents, et je ne le souhaite à personne, surtout pas à ma fille.

-Sage décision. Approuva son père, après quelques secondes de silence.

-Tu le penses vraiment ? Questionna-t-elle surprise de son approbation.

-Bien sûr.

-Merci. Et puis tu sais, je serais rattachée au projet porte des étoiles, en tant que civile. Je suis l'une des meilleurs scientifiques. Déclara Sam, sûre d'elle.

-Bien. Mais Jack, faites très attention, si ma fille vient à verser une seule larme à cause de vous, vous aurez affaire à moi ! Menaça le Tok'ra.

-Cela n'arrivera jamais Jacob, je vous le promets. Dit le militaire, sincère.

Le reste de la journée se passa bien. Sam montra à son père le travail qu'avaient effectué ses trois coéquipiers dans la chambre de sa fille. Puis l'après-midi fut rythmé par les discussions et les jeux avec Kendra, pendant que la jeune femme était derrière les fourneaux. Le militaire avait proposé son aide, mais sa compagne l'avait jeté de la pièce, prétextant avoir besoin de calme et que lui dans les parages, elle ne le trouverait jamais.

En fin d'après-midi, tous leurs amis arrivèrent. Après une longue étreinte échangée avec la jeune fille, les deux jeunes femmes virent Cassie fondre devant l'enfant. Cette scène les fit sourire. Tout le monde alla s'installer ensuite sur la terrasse. La maîtresse des lieux offrit à tout le monde une boisson. Puis les discussions fusèrent. Dans l'herbe, l'adolescente et la petite fille semblaient beaucoup s'amuser. Les deux Frasier furent mise au courant, de la nouvelle relation qu'entretenaient les deux militaires. Une nouvelle fois un « enfin » se fit entendre, avant qu'un fou rire ne les prenne tous.

Le soir à table, tous les plats furent plus excellents les uns que les autres. La doctoresse félicita sa meilleure amie, qui n'aurait jamais imaginé un tel don de sa part. Sam lui expliqua qu'avant sa disparition, elle ne savait pas cuisiner, mais une amie sur Ava le lui avait enseigné. Le reste du repas se passa dans le bonheur, mêlant discussions et rires.

Après le repas, les quatre hommes de la maison se proposèrent de tout ranger pendant que la propriétaire de la maison montrait à Janet et Cassie la chambre de sa fille. Celle-ci accepta avec joie et emmena toutes les filles de la demeure dans la petite pièce. Plus aucune odeur de peinture ne flottait dans l'air. Lorsqu'elle alluma la lumière de la petite chambre, la doctoresse et l'adolescente regardèrent le travail des trois hommes d'SG-1 avec des yeux émerveillés. Elles la trouvèrent vraiment belle.

En face de la fenêtre, le berceau trônait au centre de la chambre. A sa droite, contre le mur, une table à langer avait été installée. A gauche du petit lit, une commode contenant les vêtements du bébé, avait été montée. Sur celle-ci, reposaient plusieurs peluches.

-Sam, en nous promenant tout à l'heure avec Cassie, nous sommes tombées sur ça. Déclara-t-elle en lui tendant un paquet.

-Oh Janet, vous n'auriez pas dû.

-On sait, mais on en avait envie. Expliqua l'adolescente.

La scientifique prit le cadeau que lui tendait sa meilleure amie. Elle essaya de l'ouvrir sans déchirer le papier. Elle y plongea la main et en ressortit un petit ourson blanc tenant entre ses pâtes un petit cœur rouge.

-Oh merci beaucoup. S'exclama l'astrophysicienne.

Elle serra le médecin et sa fille dans ses bras. Puis elle alla poser la peluche directement dans le berceau de Kendra, afin que celle-ci s'endorme avec. Les trois jeunes femmes retournèrent ensuite, au salon.

Lorsqu'elles s'installèrent dans les fauteuils, les quatre hommes s'afféraient toujours à la cuisine. La militaire, alla poser sa fille dans son parc, avant d'aller s'asseoir sur le canapé. Puis les discussions reprirent tranquillement. Au bout de quelques minutes, les trois membres d'SG-1, ainsi que le tok'ra les rejoignirent. Les minutes passèrent vite, et le petit groupe d'invité quitta leurs hôtes que tard dans la nuit.

Jacob se sentant de trop, alla directement se coucher après avoir embrassé sa fille. Il en profita pour amener Kendra jusqu'à son berceau, laissant ainsi le couple totalement seul.

-Je vais y aller aussi. Déclara le colonel.

-Pourquoi ?

-Et bien parce qu'il est tard. Répondit Jack.

-Non, je voulais dire, pourquoi tu veux partir. Rectifia la jeune femme.

-Tenteriez-vous de me mettre dans votre lit mademoiselle Carter ?

-Peut-être bien…Répondit de façon énigmatique son second.

-Et dans quel sens me proposes-tu de m'y mettre ? Questionna le militaire.

-A vous d'imaginer mon colonel…Dit-elle d'une voix sensuelle, répétant les mots qu'avait tenu Jack, lorsqu'elle l'avait trouvé ne portant qu'une serviette, sur Ava.

Sur ceux, elle prit la main de son compagnon et l'attira dans sa chambre. L'astrophysicienne passa une chemise de nuit, pendant que le leader d'SG-1 se débarrassait de ses vêtements pour ne garder que son caleçon. Le couple s'allongea dans les bras l'un de l'autre. Ils ne tardèrent pas à s'endormir.

Le matin arriva doucement, et le soleil montra le bout de son nez, perçant à travers les volets de la chambre. Jack se réveilla le premier. Lentement, il ouvrit les yeux, ses paupières papillonnant afin de s'habituer à la lumière. Sam dormait encore profondément, près de lui. Le colonel se releva légèrement, s'appuyant contre la tête de lit, pour mieux l'observer.

Il se mit à la détailler. Son visage reflétait la sérénité, tous ses traits étaient détendus. Ses cheveux tombaient en cascade sur ses épaules dénudées. Sa nuisette avait beau cacher son dos, l'homme s'en fichait, car il en connaissait chaque centimètre. Lors de leur première nuit ensemble, il avait prit le temps de la contempler à sa guise et d'en mémoriser chaque parcelle, afin de ne jamais oublier, avant de s'enfuir comme un lâche. Malgré le bout de tissu, il se souvenait de l'endroit de chaque cicatrices, que les tortures d'Anubis lui avait laissées.

Son regard brun tomba ensuite, sur la courbure de ses reins. Il revoyait encore leurs mouvements durant leurs diverses danses. Il revit une nouvelle fois leur première nuit ensemble, ainsi que leur après-midi de réconciliation. Leurs hanches avaient suivies le même rythme, permettant à leurs corps de s'unir avec harmonie. A ces deux moments, ils n'avaient formés plus qu'un.

Ses yeux chocolat tombèrent ensuite sur le galbe de ses fesses, recouvert par le drap. Il ne pu s'empêcher de penser que toutes les courbes de cette femme étaient affriolantes. Il se mit à sourire, lorsque la pensée qu'elle ne s'en rendait sûrement pas compte lui traversa l'esprit.

Soudain, des picotements se firent sentir dans sa nuque. Machinalement, il remonta le regard jusqu'à croiser deux saphirs. Sa compagne le regardait amoureusement, un tendre sourire étirant ses lèvres.

-Bonjour belle demoiselle. La salua-t-il.

-Bonjour. Ca fait longtemps que tu es réveillé ?

-Non à peine cinq minutes. La rassura le colonel.

-Mon père doit-être levé. Déclara Sam.

-Comment peux-tu le savoir ?

-Kendra n'a pas réclamé son biberon du matin. Expliqua-t-elle.

-On pourrait peut-être en profité pour…Commença le militaire.

-Jack, non ! S'exclama sa compagne. Pas avec mon père dans la maison !

-Je plaisantais Sam. Avoua-t-il en riant. Bon je vais prendre une bonne douche avant de descendre.

-D'accord.

Le militaire déposa un tendre baiser sur les lèvres de son amante, avant de partir à la salle de bain.

Sam, quant à elle, se leva, enfila sa robe de chambre en satin, et sortie de la chambre. Elle rejoignit la cuisine, où elle trouva son père, tenant dans ses bras sa petite fille, qui le regardait avec des yeux émerveillait, alors que celui-ci lui racontait une histoire. Cette scène fit sourire la mère de Kendra, qui ne remarqua pas que Jacob s'était retourné pour lui faire face. Lorsqu'elle entendit sa voix, elle sursauta légèrement.

-Bonjour ma chérie.

-Bonjour papa, bien dormi ?

-Oui merci, et visiblement ta nuit a été bonne aussi, à en juger par le sourire qui illumine ton visage. Déclara-t-il.

-Si tu veux insinuer quoi que ce soit, sache que l'on a fait que dormir Jack et moi. Répondit la scientifique.

-Mais je n'insinue rien du tout ma chérie. La taquina-t-il.

-Tu repars quand ? Demanda-t-elle pour changer de sujet.

-Cette après-midi, malheureusement.

-Quoi déjà ? S'étrangla sa fille. Mais tu es arrivé à peine hier !

-Je sais, mais une nouvelle mission nous attend Selmac et moi. Lui expliqua le tok'ra.

-Je comprend. Dit-elle un peu tristement. Tu reviendras bientôt, j'espère. Kendra voudrait profiter un peu de son grand-père.

-Je reviendrai le plus souvent possible, de plus Selmac aime beaucoup Kendra aussi. Qu'est-ce que c'est ? Voulu-t-il savoir après avoir remarqué le bracelet.

-Oh euh rien.

-Sam, ce n'est pas rien, si cela te fait rougir à ce point. Rit le vieil homme.

-Oh, euh et bien, Lariena et Elu, les sages du village, nous ont fiancés, Jack et moi. Mais ça n'a pas d'importante, rajouta-t-elle un peu trop rapidement. Je veux dire, que je ne veux pas précipiter les choses, après tout c'est tout récent…

-Tu ne souhaites pas te marier avec lui ? La coupa son père.

-Non…Si…enfin peut-être. Dit-elle mal à l'aise face à cette conversation. Ecoute, sa ne fait même pas une semaine qu'on est ensemble, je veux apprendre à le connaître mieux, voir l'homme qui se cache sous l'uniforme…De plus si l'on doit être fiancés, c'est à lui de me le demander, car même si j'avais envie de me marier avec lui, je ne sais pas ce qu'il en est de ses sentiments à lui.

-Je parierai qu'il est prêt à te passer la bague au doigt.

-Papa ! Le gronda-t-elle.

-Ben quoi ? Je dis simplement ce que tout le monde pense ma chérie. Se défendit Jacob.

Appuyé contre le mur, caché des deux Carter, Jack s'était arrêté et avait entendu les paroles de son second. Comme ça, la grande militaire n'était pas si différente des autres femmes, elle rêvait aussi de mariage. Dormait-il encore ? Pourtant la douleur qu'il ressentit en se pinçant le bras lui prouva qu'il était bien réveillé. Un large sourire vint étirer ses lèvres. C'est ainsi qu'il rejoignit la cuisine. Il salua l'ancien général, embrassa son amante, après avoir déposé un baiser sur le front du petit ange.

-Vous me semblez de fort bonne humeur, pour quelqu'un qui n'a fait que dormir. Déclara le tok'ra en regardant sa fille rouler des yeux.

-Comment pourrait-il en être autrement ? J'ai tout ce dont un homme pourrait rêver. Ma vie est parfaite !

-Et bien vous m'en voyez heureux. Répondit Jacob en riant doucement, face à l'enthousiasme du colonel.

-Mais tout ça Jacob, c'est grâce à vous ! Après tout vous êtes en partie responsable de cette jeune femme !

-Y'avais quoi dans l'eau de la douche ? Plaisanta la scientifique, surprise par tant de bonne humeur.

-Mais rien du tout ! La rassura Jack.

-Ah ! Euh papa repart cette après-midi. Lui apprit-elle.

-Vous nous quittez déjà ? Demanda-t-il surpris de ce départ si rapide.

-Et oui, les missions m'appellent, mais vous savez ce que c'est.

-Lorsqu'on reviendra, j'aurais quelqu'un à te présenter. Déclara Sam à l'attention de son compagnon.

-Très bien.

-Bon ben je vais prendre ma douche, à tout de suite. Dit l'astrophysicienne, après avoir posé sa tasse vide.

La jeune femme déposa un rapide baiser sur les lèvres de son supérieur et quitta la pièce, laissant les deux hommes s'occuper de son trésor. Elle rejoignit rapidement sa chambre, où elle eut la surprise de trouver son lit fait. Dans un sourire, elle se permit de penser que Jack n'arrêterait jamais de la surprendre. Elle se dirigea vers son armoire et l'ouvrit. Elle opta pour une petite robe bleu ciel, tout simple. Ses bretelles allaient se nouer derrière sa nuque et elle devrait lui tomber à mi-cuisse. Elle allait pour une fois profiter de ses vacances pour mettre en avant sa féminité. Ce voyage sur Ava n'avait pas que des points négatifs, il lui avait appris à rester femme et à s'affirmer en tant que telle, même si l'environnement ne s'y prêtait pas forcément. De plus à la base elle ne pouvait pas se le permettre, et puis les treillis étaient loin d'être féminin. Avec les vêtements, elle choisit ses sous-vêtements et partit dans la salle de bain.

La matinée passa rapidement et l'heure de ramener Jacob à la base arriva. Sam alla attacher sa fille dans la voiture, pendant que son père et son compagnon rangeaient deux sacs dans le coffre, l'un appartenant au tok'ra, l'autre contenant des affaires de rechange pour Kendra. Puis ils prirent le chemin de la montagne.

Base du SG-C, Cheyenne Moutain

Le petit groupe sortit de l'ascenseur. L'hôte de Selmac partit dans les vestiaires se changer, pendant que la petite famille allait manger au mess.

Tous les soldats se retournèrent sur le passage du major, la regardant avec envie. Il était rare de la voir en robe. Mais d'un regard noir, Jack les remit à leur place . Bien sûr, comme à son habitude Sam ne remarqua rien, du moins au début. Mais lorsqu'elle entendit, son supérieur grogner dans sa barbe, elle se retourna juste à temps pour voir ses yeux lancer des éclairs, alors qu'un officier baissait la tête, honteux. D'un sourire, elle le remercia, mais ne fit pas davantage. Etant à la base, ils se devaient de n'agir que comme deux militaires de la même équipe. Malgré tout, le colonel ne pouvait pas supporter les regards appréciatifs, que ces messieurs lançaient à l'attention de sa subalterne. Après tout, même s'ils n'avaient pas été ensembles, Sam n'était pas un objet.

Quand ils arrivèrent à la cantine de la base, la situation ne changea guère. Cela contribua à énerver encore un peu plus le leader d'SG-1, mais il ne laissa rien paraître, se contentant de serrer les dents. De son côté, la jeune femme ne se retint pas de remettre à leur place ces hommes un peu trop démonstratifs, d'un simple regard, qui les refroidit. Tout naturellement, elle se dirigea vers le fond de la salle, espérant y trouver un peu d'intimité. Silencieusement, son supérieur l'en remercia. Il alla chercher deux plateaux, pendant que la scientifique sortait un petit pot pour son enfant. Heureusement Kendra engloutit rapidement sa nourriture, permettant à sa mère de manger à son tour. Durant le repas, les deux militaires parlèrent à demi-mot de certains sujets, tels que leurs vacances prochaines, jusqu'à ce que le tok'ra ne les rejoigne.

Le petit groupe partit alors, en salle d'embarquement. Sur le chemin, les petits manèges des officiers reprirent. Si Jack s'était simplement tenu à des regards noirs, le père du major n'hésita pas à les remettre en place ouvertement, non sans mettre mal à l'aise sa fille. Mais la voir rougir fit sourire son supérieur.

En salle d'embarquement, le général les attendait en bas de la passerelle. Jacob dit au revoir aux trois militaires et à sa petite fille, pendant que Walter entrait les coordonnées de la planète tok'ra. Après que les sept chevrons se soient enclenchés, le vortex sortit de la porte des étoiles, dans un bruit assourdissant. Il reprit ensuite place au centre de l'anneau, et se stabilisa. L'ancien général lâcha sa fille et Kendra, puis avança sur la passerelle et disparu dans le liquide translucide. La connexion se ferma juste derrière lui.

-Bon Carter, je vous ramène ? Lança innocemment le second de la base.

-Oui, merci mon colonel.

-Bien, à dans deux semaine mon général. Salua Jack

-Au revoir colonel, major.

-Mon général.

Après un salut militaire, les deux membres d'SG-1 sortirent de l'immense pièce et retournèrent à l'ascenseur. Celui-ci les ramena à la surface. Une fois sortis de la cabine, Sam obtint, après de longues plaintes et une moue boudeuse, de pouvoir conduire le 4X4 de son compagnon. Elle attacha sa fille à l'arrière et prit le volant et quitta rapidement le parking. Jack fut soulagé de voir qu'elle connaissait toujours la conduite.

Une fois en dehors de la base, ils purent de nouveau agir en couple normal. A l'arrière, dans son siège auto, l'enfant se tenait tranquille, jouant avec ses mains et ses pieds, tout en babillant joyeusement de temps en temps.

L'astrophysicienne emmena les deux personnes partageant sa vie, de l'autre côté de la ville. Elle gara la voiture devant le cimetière. Elle descendit du véhicule, et fit signe à son compagnon de la suivre. Elle prit sa fille dans ses bras et le couple se mit à marcher sur la pelouse verdoyante, de ce lieu sacré. Jack était un peu perdu, pourquoi l'emmenait-elle dans un cimetière ? Il se dit qu'il aurait très vite la réponse.

Ils marchèrent très peu de temps en silence, puis la scientifique s'immobilisa devant une pierre tombale. Il s'agissait de celle de sa mère à en croire le nom gravé. Il fut surpris de la savoir enterrée ici. Sa compagne dû lire sa surprise, puisqu'elle se mit à lui expliquer :

-Maman est originaire de Colorado Springs. Elle y a vécu jusqu'à ce que mon père la demande en mariage. Puis il a été muté à Washington, et ma mère a tout abandonné pour le suivre. Lorsqu'elle est morte, mon père a trouvé ça normal de la ramener à sa ville natale, surtout que maman y était très attachée.

Jack acquiesça, lui montrant qu'il comprenait ce qu'elle voulait dire. Doucement la jeune femme se laissa tomber à genoux devant la sépulture et posa sa main libre sur le marbre chauffé par le soleil printanier. Un triste sourire se dessina alors sur son visage. Elle ne pu retenir une larme de couler le long de sa joue, mais l'essuya vite du revers de sa main.

-Bonjour maman. Je sais que ça fait un moment que je ne suis pas venue, mais j'avais des raisons. Je voudrais te présenter ta petite fille Kendra. Tu avais raison, être mère c'est une chose fabuleuse. J'aurais tant souhaité que tu sois là aujourd'hui. Dit-elle avant de baisser la tête quelque seconde. Et je voudrais aussi te présenter l'homme qui partage ma vie aujourd'hui, même si cela fait des années que nous nous côtoyons. Maman voici Jack O'Neill.

-Euh salut. Déclara-t-il ne sachant pas trop comment agir.

-Je suis certaine que tu l'aurais adoré. Sache qu'il prend bien soin de ta petite fille et de moi-même. Je reviendrais te voir bientôt. Continua-t-elle un sourire sur les lèvres.

Sam retira sa main de la pierre tombale, qui depuis plusieurs années, ne représentait plus que la carte d'identité de sa mère. Avec Kendra dans les bras, elle se releva. Elle recula, jusqu'à être à la hauteur de son colonel. Immédiatement, il passa un bras autour de ses hanches, et la serra contre lui. La scientifique se laissa aller à cette tendre étreinte. A cet instant, elle avait eu besoin de lui, et sans le lui dire, il l'avait su. Ils restèrent ainsi quelques instants. Puis Jack entrelaça ses doigts aux siens, et plongea son regard dans celui océan de sa compagne.

-Puisque l'on est là, j'aimerais te présenter à Charly. Déclara-t-il simplement.

-On se connait déjà.

-Comment ? Demanda le militaire, surpris.

La jeune femme se dégagea des bras de l'homme qui partageait sa vie, et se mit à avancer, lui tenant toujours la main.

-J'étais là le jour de son enterrement. Voyant qu'il ne comprenait pas, elle lui expliqua. C'était un jour pluvieux, mais à vrai dire je m'en fichais. Je venais d'arriver à Colorado Springs, afin de rejoindre le projet, avant qu'un élément m'empêche de partir lors de la première mission. En enfin bref, ce jour là, j'étais venue sur la tombe de ma mère. C'était la première fois que je venais depuis son enterrement. Cela me fit du bien de lui parler. J'étais adossée à la pierre, et en parlant j'ai remarqué que plus loin se tenait une cérémonie. Je me souviens, il y avait ce couple, je ne voyais pas leurs visages, mais je ressentais leur peine, car quelque part je la connaissais. J'ai assisté à la cérémonie de loin, sans rien entendre. Puis peu à peu le cimetière s'est vidé, il ne restait plus qu'eux. La femme est tombée à terre, pleurant. Son mari l'a aidé à se relever et à leur tour ils sont partis. Alors doucement, je me suis levée voir de qui il s'agissait. Sam s'arrêta devant la tombe. C'était Charlie. Je n'ai su vraiment que c'était ton fils, que lorsque Daniel me l'a dit. Bien sûr je savais son nom de famille, et quand j'ai su le tien j'ai fait le rapprochement, mais je n'en étant pas sûre, j'ai préféré ne rien dire. Je sais que ça ne me ressemble pas, je me suis surprise moi-même, mais j'ai passé toute la nuit près de lui, à lui raconter ma vie. Je crois que j'avais vraiment besoin de parler ce jour là. De plus lorsque j'ai essayé d'imaginer la douleur que pouvait ressentir ses parents… j'ai tellement eu mal, que je n'ai pas pu me résoudre à l'abandonner. J'étais là, et j'ai passé avec lui sa première nuit ici. Je me disais qu'au moins, il ne serait pas tout seul. Depuis ce soir là, je suis revenue parler à ma mère, et à chaque fois, je suis venue voir Charlie également.

-Merci. Dit simplement Jack.

-De quoi ?

-D'avoir été là pour lui. Depuis son enterrement, c'est la première fois que je reviens ici. Avoua Jack, peu fier de lui.

-Oh, je ne savais pas.

-Comment aurais-tu pu le savoir ? La rassura le colonel. Je crois que c'est à toi de lui présenter Kendra.

La jeune femme acquiesça doucement, et fit un pas en avant, lâchant son compagnon. Elle s'agenouilla près de la pierre et tout comme sur celle de sa mère, elle y posa délicatement sa main, comme si la stèle pouvait se briser en mille morceaux à tout moment. Un tendre sourire se dessina sur ses lèvres. Ses yeux se posèrent sur les lettres dorées gravées dans le marbre. De ses doigts fins, elle redessina le prénom, tout en le regardant affectueusement, avant de se lancer :

-Salut Charlie. Je suis désolée de n'être pas venue durant quelques mois. Mais promis un jour, Anubis, paiera pour ça. Aujourd'hui j'ai des choses à te raconter, mais je rentrerai dans les détails une prochaine fois. En premier, ton père et moi sommes ensembles, je sais « enfin ». Tu sais il t'aime énormément, même s'il ne vient pas forcément te voir. Et ensuite je te présente Kendra, ma fille, et qui, qui sait, peut-être un jour deviendra plus proche de toi. Enfin je reviendrai bientôt te voir, car comme tu peux le voir j'ai beaucoup de chose à t'apprendre. Puis elle ajouta, à l'attention de Jack. Parle lui, tu verras ça te fera du bien.

-Sam, je ne suis pas doué pour ce genre de chose, grimaça-t-il.

-Cela ne coûte rien d'essayer. Parle juste avec ton cœur pour une fois. L'encouragea-t-elle.

Le militaire lâcha un soupir. Mais devant l'obstination de son second, et surtout face à la moue implorante qu'elle arborait, il ne pu refuser plus longtemps. Il s'accroupit près de sa compagne et baissa la tête à la recherche de ses paroles. Il n'avait jamais été très doué avec les mots, mais pour Charlie, il pouvait bien essayer. Lentement, il releva son regard chocolat vers cette pierre maudite, qui lui rappelait ce qu'il avait perdu. Ces yeux si souvent remplis de douceur, étaient empreints de tristesse. Il fit un pauvre sourire.

Salut mon grand. Commença-t-il. Désolé de n'être pas venu avant, mais je n'en avais pas la force. Et oui ton père, le Grand Jack O'Neill n'est pas infaillible. Tu sais Charlie, ce n'est pas parce que je ne suis pas venu que…que je t'ai oublié, bien au contraire. Tu me manques tellement…

Une larme silencieuse avait frayé son chemin sur la joue rugueuse de cet homme aux airs si forts. La scientifique le remarqua. Doucement, elle passa un bras autour de ses épaules et l'attira contre elle. Il posa sa tête dans le creux du cou de sa compagne, tout en continuant à observer la pierre de marbre qui lui avait volé son fils.

Ils restèrent ainsi plusieurs secondes. Puis en silence, ils se levèrent, nouant leurs doigts ensembles. Sans échanger un mot, ils retournèrent à la voiture. Jack reprit le volant. Ils décidèrent de partir au chalet le lendemain matin. Le militaire prit le chemin de la maison de son second.

Une fois là-bas, il déposa les deux femmes partageant sa vie, avant de rentrer chez lui préparer un sac. Il ne fut pas long, en ayant l'habitude. Lorsqu'il revint à la demeure de la scientifique, il la trouva en pleine préparation de ses propres bagages. Pour l'aider, il lui proposa de faire ceux de la petite. Elle accepta avec joie. Une fois toutes les valises bouclées, le colonel alla directement les mettre dans le coffre de son 4X4.

Le soir, le repas fut rapide. Devant partir très tôt le lendemain, ils décidèrent de ne pas se coucher très tard. Kendra fut un ange, et s'endormie rapidement, sans poser de problème quelconque. Sam et Jack rejoignirent leur lit peu de temps après, s'endormant dans les bras l'un de l'autre.

Milieu de la forêt, Minnesota

Le lendemain en fin d'après-midi, la voiture d'O'Neill s'arrêta devant un magnifique chalet en bois. La scientifique sortit du véhicule, les yeux rivés sur cette demeure. Elle regretta immédiatement, de n'être pas venue plus tôt, mais n'en fit pas part à Jack.

Celui-ci s'occupait de sortir les bagages de son coffre et de les ramener à l'intérieur, pendant que Sam récupérait son enfant. Elle suivit ensuite son supérieur jusqu'à la porte, qu'il s'empressa d'ouvrir. Il l'invita ensuite à entrer.

A l'intérieur, le colonel posa les sacs dans l'entrée, et fit faire le tour du propriétaire à l'astrophysicienne. Une fois la visite finie, il alla mettre les affaires dans la chambre, que le couple allait partager. Immédiatement après, il monta le parc, qu'ils avaient emmené pour Kendra, pendant que Sam préparait du café dans la cuisine.

Lorsqu'elle revint dans le salon, elle eut la possibilité de se défaire de son enfant, qui l'encombrait un peu. Puis elle tendit une tasse fumante à son compagnon, qui vint s'installer avec elle sur le canapé. Ils prirent deux minutes à eux, profitant de l'instant, après avoir passé la journée sur la route.

A moitié dans les bras de Jack, la scientifique, se mit à rêver d'une vie comme celle-ci, calme reposante, rythmée par l'amour de son enfant et de celui qu'elle aimait. Perdue dans ses songes, elle laissa échapper un soupir de bien-être, qui ne passa pas inaperçu aux oreilles de son supérieur. Celui-ci se mit à sourire.

Puis, chacun dû sortir de sa bulle. En effet sur le trajet, le couple s'était arrêté pour faire quelques courses. Il fallait donc les ranger. Et comme Kendra dormait paisiblement, ils pouvaient le faire tranquillement.

Lorsque tout fut rangé, la nuit commença à tomber. Allant chercher quelques bûches, le militaire fit un feu, afin de chasser la fraîcheur devenant envahissante. Pendant ce temps, son second s'affairait dans la cuisine. Il avait bien tenté de l'y en déloger, mais devant son air boudeur, il n'avait pu résister, et l'avait laissé faire.

Les jours se succédèrent au chalet. Tout allait pour le mieux, au bien sûr il y eut quelques disputes sans gravité, dûes à leurs caractères respectifs, mais l'autre savait toujours comment se faire pardonner. Jack se surprit à penser, qu'avec Sam, ils apprenaient à être une famille. Ils étaient si bien ensembles, et ils se demandèrent pourquoi ils ne s'étaient pas mis ensembles plus tôt.

Une semaine après leur arrivée au chalet, le couple nageait tranquillement dans l'eau fraîche matinale du lac. Kendra se trouvait dans les bras de sa mère, et malgré la froideur du liquide, elle continuait d'apprécier sa baignade, riant aux éclats lorsque son père de cœur s'amusa à l'éclabousser gentiment en grimaçant et que de ses petites mains, elle répondait à ses attaques. Sa mère ne put s'empêcher de rire également, devant l'air faussement en colère qu'arborait Jack face aux éclaboussures de la petite. La journée commençait vraiment parfaitement.

Soudain le téléphone portable du major, laissé sur le ponton, se mit à sonner. Durant une seconde, Sam se demanda si elle devait répondre, mais elle le devait, l'appel pouvait venir de la base. Elle déposa l'enfant dans les bras de son compagnon et nagea jusqu'à la terre. Elle sortit de l'eau, s'enroula dans une serviette et attrapa l'élément perturbateur, qu'elle décrocha.

-Carter !

-Major ici le Général Hammond, se présenta ce dernier.

-Mon général, que puis-je faire pour vous ? S'enquit la jeune femme.

-J'ai besoin de vous voir le plus rapidement possible. Déclara simplement le plus haut gradé du SG-C.

-Je suis chez mon frère en ce moment. Mentit-elle. Je prendrais le prochain avion.

-Bien je vous attends avec le Colonel O'Neill.

L'astrophysicienne n'eut pas le temps de répondre quoi que se soit, que déjà le bip régulier, signe que son interlocuteur avait raccroché, se fit entendre. Elle reposa le téléphone et se retourna vers sa petite famille. Jack l'observait avec Kendra dans les bras.

-Alors qu'est-ce qu'il se passe ?

-Il faut qu'on rentre, le général veut nous voir. Expliqua simplement sa compagne.

-Rah ces Goa'ulds ne nous laisseront donc jamais prendre de vacances complètes ? Râla le colonel.

-Aller au lieu de râler, allons faire nos bagages.

-D'accord. Allons-y ! S'exclama-t-il sans conviction.

L'homme sortit de l'eau et s'approcha de Sam. Elle reprit sa fille dans ses bras, et l'enroula dans une serviette. Il fit de même et tout le monde se sécha. Puis ils s'habillèrent rapidement. Ils regroupèrent leurs affaires et les mirent dans le coffre du 4X4, avec le parc qu'ils avaient démonté.

Les vacances étaient bien finies. Le militaire prit place derrière le volant, pendant que son second attachait l'enfant à l'arrière. Puis elle le rejoignit devant. Le véhicule démarra et prit le chemin de Colorado Springs. Le chemin fut une nouvelle fois long et les deux adultes passèrent chacun à leur tour conducteur, afin que l'autre se repose un peu. Vers le milieu d'après-midi, ils arrivèrent enfin dans la petite ville. Jack leva le pied, ayant roulé bien plus vite que ce que les panneaux indiquaient, pour arriver le plus vite possible. Ils allèrent directement à la base.

Base du SG-C. Cheyenne Moutain

Le 4X4 du colonel s'engagea dans le parking et se gara rapidement. Les deux militaires en sortirent avec le bébé. Immédiatement, ils repassèrent en mode militaire, ne voulant pas s'attirer d'ennui. Ils prirent l'ascenseur et s'arrêtèrent à l'étage du bureau de leur supérieur direct. Ils s'engouffrèrent dans les couloirs de la base et arrivèrent très vite devant une porte fermée. Tous deux furent surpris de ne croiser aucuns soldats. Mais le plus haut gradé du SG-C, allait sûrement leur expliquer. Alors Jack frappa et le commandant du complexe ordonna d'entrer. Les deux officiers s'exécutèrent. Ils se mirent au garde à vous devant le bureau. Le général releva alors les yeux de son dossier.

-Ah vous voilà enfin. Repos et asseyez-vous.

-Pourquoi nous avoir fait appeler monsieur ? Demanda le major en s'asseyant.

-J'ai, disons deux papiers officiels à vous remettre. Déclara-t-il mystérieusement en prenant une feuille. Voici le papier de l'adoption. Félicitation Major, vous voici officiellement la mère de Kendra.

-Merci mon général. Répondit-elle émue.

-Pourrais-je connaître les raisons de ma présence mon général ? Demanda O'Neill, ne comprenant pas la nécessité de sa venue.

-J'y viens Colonel. Même si vous ne l'avez pas montré, je sais que les choses entre vous ont évoluées. Je devrais sûrement être en colère contre vous. Mais le président et moi sommes tombés d'accord. Il est inadmissible que la petite Kendra ne puisse pas vivre avec son père adoptif, à cause d'un stupide règlement. Le président a donc décidé de vous faire un cadeau. Expliqua Hammond, en leur tendant une seconde feuille. Cette dérogation ne vous est, bien entendu, pas exclusivement réservée. Elle prend effet sur tout le SG-C. D'ailleurs tous les officiers, doivent m'attendre au mess.

-Monsieur…Commença la jeune femme.

-Non Sam, inutile de me remercier, que ne ferait pas un parrain pour le bonheur de sa filleule ? Dit-il simplement.

-Merci quand même.

-Allez profitez de vos derniers jours de vacances. Vous êtes libres mes enfant. Les encouragea leur supérieur.

-Merci mon général. Insista son second direct.

-Colonel, Major, à lundi, 16h. Les salua-t-il.

Les deux militaires firent un salut militaire, et le général sortit du bureau. Lorsque la porte fut fermée, le couple se regarda amoureusement, en souriant. Doucement Jack prit les deux femmes de sa vie dans ses bras, les étreignant tendrement.

Tout allait bien, peut-être même trop bien. Mais Sam balaya rapidement cette pensée de son esprit. Après tout elle s'en fichait, le ciel pouvait bien lui tomber sur la tête, que leur bonheur ne serait pas altéré. Ils pouvaient enfin s'aimer librement, sans avoir peur d'un quelconque règlement. Ils s'embrassèrent doucement, sous les babillements approbateurs de leur petit ange. Puis main dans la main, ils sortirent du bureau. Ils ne croisèrent personne jusqu'à l'ascenseur qui les ramena à la surface. Puis ils rentrèrent chez eux.

Maison de Samantha Carter

La voiture du colonel se gara devant l'allée, et la petite famille en sortit. Jack prit en premier le parc de la petite qu'il se dépêcha de monter à l'intérieur. Sa compagne prit une valise et alla la poser dans l'entrée. Lorsqu'elle ramena un second bagage, son supérieur lui prit sa fille des bras, et la déposa dans son petit espace clôt. Puis le couple finit de vider la voiture. A la fin du rangement, ils se laissèrent tomber dans le canapé. Ils discutèrent, un moment de tout et de rien.

-On devrait fêter l'adoption. Proposa Jack.

-Et la dérogation.

-Aussi. Pourquoi tu n'irais pas prendre un bon bain, pendant que je te prépare un excellent repas et que je m'occupe de Kendra. Développa-t-il

-L'idée est intéressante. Mais Kendra est déjà partie au pays des rêves. La journée a été éprouvante pour elle. Alors j'ai mieux à te proposer. Déclara-t-elle d'une voix envoutante.

-Je suis tout ouïe.

-Si tu venais avec moi dans le bain, nous trouverons bien ensuite de quoi nourrir nos pauvres estomacs. Continua sensuellement la scientifique.

-En effet c'est beaucoup mieux. Plaisanta son compagnon. Prépare le bain, je vais mettre Kendra dans son berceau.

Chacun partit dans une pièce.

Dans la salle de bain, Sam ouvrit les robinets, laissant l'eau remplir doucement la baignoire. Rapidement elle ôta tous ses vêtements, et ne se vêtit que d'une goutte de parfum. Le baquet de faïence étant rempli, elle ferma tout.

C'est en tenue d'Eve, que Jack la trouva en rentrant dans la salle d'eau. Le sourire coquin qu'il lui lança alors, lui assura que cette surprise lui plaisait. Elle vit son regard brun se promener sur son corps. Lorsqu'il revint se planter dans le sien, elle aperçu l'étincelle de désir, qu'elle recherchait. Lentement, elle s'avança vers lui, se mouvant tel un prédateur en chasse. A cette vision, Jack sentit une bouffée de chaleur l'envahir et une douleur s'insinuer au creux de ses reins. Il sentit les bras graciles de sa compagne, s'enrouler autour de son cou, et lorsqu'elle approcha son visage du sien pour l'embrasser, il ferma les yeux dans l'attente. Mais la scientifique se sentit d'humeur joueuse, et fit prolonger ce moment. Trop impatient, son supérieur captura ses lèvres avec passion. Leur langue se rencontrèrent et dansèrent une nouvelle fois ensemble. Doucement, il ferma la porte sur eux.

Quelques heures plus tard, allongés dans leur lit, les deux militaires rêvassaient. La jeune femme avait posé sa tête dans le cou de son compagnon, y déposant parfois de petits baisers, et dessinant de ses doigts fins, des arabesques imaginaires sur son torse. Un sourire satisfait illuminait encore son visage comme celui de son compagnon. Celui-ci avait posé son menton sur le haut du crâne de la scientifique, qu'il serrait dans ses bras, le tenant étroitement contre lui. D'une main, il caressait avec douceur le bras posé au-dessus du drap, de Sam. Leurs jambes entrecroisées, ne bougeaient plus. Ils profitaient simplement du moment.

-J'ai faim. Finit par dire l'astrophysicienne.

-Quoi ?

-Ben quoi ? On a pas mangé ! Lui rappela-t-elle.

-On vient de faire l'amour et toi tu ne penses qu'à…manger.

-Roh ne me dit pas que j'ai froissé ton égo. Se moqua-t-elle gentiment. Si ça peut te rassurer ce fut extraordinaire. Mais cela n'en reste pas moins que j'ai faim !

-Très bien ! Capitula Jack. Je vais chercher de quoi remplir ton estomac.

Il se leva. Il la surprit en train de l'observer minutieusement, une lueur de désir dans le regard. Il lui lança un regard malicieux, avant de quitter la chambre complètement nu, sentant que les yeux de sa partenaire devaient être sur une partie de son anatomie.

Dans la chambre, Sam se mordit la lèvre, comment pouvait-on avoir un corps aussi…aussi quoi ? Parfait ? Non il n'était pas parfais, quoi qu'il s'en rapprochait dangereusement. Non son corps à lui était plutôt délicieusement désirable ! En y repensant, une bouffé de chaleur s'insinua en elle, faisant rougir de plaisir ses joues déjà en feu. Elle enfouit son visage dans les coussins, et respira son odeur, en tentant vainement de calmer le torrent de lave coulant dans ses veines.

Lorsque Jack revint enfin et posa le plateau qu'il avait ramené, sur la table de chevet, c'en fut trop, et l'astrophysicienne, se jeta presque sur lui, l'obligeant à revenir dans le lit. Son comportement l'amusa, mais elle su le faire taire. Son repas pouvait bien attendre encore quelques heures pensa-t-elle, alors que le corps de son amant se coulait déjà contre le sien.

Le lendemain matin, la jeune femme se réveilla la première, au son des gazouillis de sa fille, provenant du baby phone. Elle sortit du lit, encore empreint des vestiges de la nuit passée, mit une chemise de son colonel et sortit le plus silencieusement possible de la chambre. Elle alla chercher Kendra, et toutes deux allèrent déjeuner.

Lorsque Jack les rejoignit, il trouva sa compagne assise dans le salon, une tasse de café à la main, regardant le petit ange jouer dans son parc. Il s'était habillé avant de sortir de la chambre, revêtant un pantalon beige et un tee-shirt noir. Il se surprit à repenser à la discussion que Sam avait eut avec son père au début des vacances. Sans attendre davantage, il vint s'asseoir près de sa subalterne, qui posa sa tête sur son épaule.

-Bien dormi ? Lui demanda-t-elle.

-Oh que oui, tu m'as épuisée. Assura-t-il.

-Tu n'as pas été en reste non plus. Affirma Sam, un sourire coquin sur les lèvres.

-Sam. Dit-il, soudain sérieux.

-Oui ?

-Que dirais-tu…euh de…rendre notre relation plus officielle ? Bégaya-t-il à la recherche de ses mots.

-Comment ça ?

-Euh et bien, je sais qu'on est ensemble depuis peu de temps, mais vu qu'on est fiancés sur Ava, on pourrait peut-être…euh faire de même ici ? Proposa-t-il mal à l'aise face au genre de la conversation.

-Tu me demandes de t'épouser ? Demanda-t-elle en se reculant et en le regardant surprise.

-Je crois bien.

-Jack, ne le prend pas mal surtout…Commença-t-elle.

-Mais tu ne veux pas. Oh je comprends ne t'inquiè…

-Non ce n'est pas ça. Le détrompa Sam. C'est juste que ça va un peu vite. Ok on a presque 8 ans de vie quasiment commune, mais avant de t'épouser j'aimerais d'abord connaître un peu mieux l'homme.

-Je vois. Déclara-t-il visiblement déçu. Je croyais que pourtant c'est ce que tu voulais.

-Bien sûr que je le veux, mais pas tout de suite, c'est trop tôt. Expliqua-t-elle. Laissons-nous un peu de temps, profitons de chaque moment, et tu verras tout se fera naturellement.

-Très bien. Acquiesça le militaire, en ramenant sa compagne contre lui.

-Tu m'en veux ? Demanda-t-elle en relevant ses grands yeux bleus vers lui.

-Non, bien sûr que non, je comprends. Lui assura-t-il en déposant un baiser sur les lèvres.

Le reste de la journée se passa bien. L'après-midi la petite famille était sortie au parc, promener Kendra. Dans la soirée, alors que Sam préparait le dîner, le colonel prit sa douche. Lorsqu'il en sorti, et attrapa son pantalon, une petite boite tomba et roula sur le sol. Il se pencha et la ramassa. Il s'agissait d'un écrin en velours noir. Il l'ouvrit, et un solitaire apparu. Il s'agissait de la bague de sa grand-mère qui l'avait élevé, pour cause de parents trop absents. Il soupira en repensant au refus que lui avait asséné son second le matin. Enfin un refus…elle demandait juste un peu de temps, et il ne pouvait que la comprendre.

Dans un « clac » sec, il referma la petite boîte et la plongea au fond de son sac, il la ressortirait lorsqu'il en jugerait le moment venu. Très vite il s'habilla et rejoignit sa compagne à la cuisine.

Le reste des vacances se passa bien, aucun des deux ne refit allusion à la demande du colonel, surtout pour éviter de le remettre mal à l'aise. La veille du briefing, la petite famille revint à la base. L'astrophysicienne avait obligé son supérieur à revenir, histoire d'être à l'heure le lendemain, avait-elle dit. Et devant son entêtement, il avait une nouvelle fois capitulé.

Base du SG-C, Cheyenne Moutain

Les deux militaires avaient emmené avec eux, de nombreuses affaires de la petite, et surtout son berceau. Lorsque Morphée l'emporta dans les limbes du sommeil, la scientifique proposa un petit corps à corps au colonel, qui ne pu refuser. Il avait besoin de se défouler un peu.

Ils étaient là, dans la salle de sport, l'un en face de l'autre. Le combat n'avait pas vraiment commencé, chacun tournait autour de l'autre, évaluant où taper sans risquer de recevoir une réponse en échange. Vivre sur Ava avait appris à Sam à être patiente et à scruter chaque détail. Elle se mit à feindre une ouverture, et son partenaire tomba dans le panneau, plongeant tête baissée dans son piège. Il le regretta amèrement, lorsque son dos rencontra un peu trop douloureusement le tapis.

Le combat avait commencé.

Ils étaient en sueur, haletant sous le coup de l'effort. Cela faisait bien 1h qu'ils s'entrainaient. Au début, ils avaient juste échangé quelques coups, histoire de cerner son adversaire, mais désormais, ils ne se retenaient plus. De plus un pari, s'étant glissé au milieu, pimentait un peu le jeu. Le perdant se voyait offrir à son partenaire soirée inoubliable. Et pour une fois, Sam avait bien l'intention de gagner et de se faire chouchouter. Ok cela n'était pas dans ses habitudes, mais elle avait envie d'un peu de renouveau dans sa vie, et se faire dorloter par celui qui partageait sa vie n'était pas à exclure.

Le combat dura encore plusieurs minutes. Ce fut la scientifique qui y mit fin, en donnant un coup de poing mal calculé, qui rencontra violement la joue de son supérieur, lui faisant perdre l'équilibre. Jack se retrouva une nouvelle fois au sol, le souffle coupé. Sentant la douleur partir du bout de ses doigts et engourdir tout son bras, Sam su immédiatement qu'elle y était allée trop fort.

Elle tomba à genou, près du colonel. Face à la grimace qu'arborait Jack, elle s'excusa, et passa sa main sur sa joue rugueuse, où un hématome commençait à apparaître. Elle ne pu s'empêcher de lui lancer un regard désolé.

-Je suis vraiment désolée. Dit-elle avec sincérité.

-Ce n'est rien, je ne sens presque rien. La rassura Jack.

-Tu plaisantes, j'en ai encore mal à la main, de plus ta joue est complètement violette…

-C'est bon Sam, je crois que j'ai compris. Grimaça son compagnon.

-Désolée. Si tu veux, je connais un moyen parfait pour me faire pardonner. Lui susurra-t-elle sensuellement, le regard brillant.

-On est dans la salle de sport. Lui rappela-t-il.

-Et alors ? Il est tard, tout le monde dort, et je te rappelle qu'il n'y a pas de caméra ici.

-Sam…Grogna-t-il, alors que sa compagne commençait déjà à lui mordiller le lobe de l'oreille.

-Laisse toi faire Jack ! Insista-t-elle d'une voix lascive, déposant mille baisers ardents dans son cou.

Cette dernière tentative marcha et elle le sentit se détendre. Un sourire malicieux apparut sur ses lèvres, lorsqu'elle entendit un bruit sourd. Visiblement, le colonel n'avait rien entendu, il avait simplement fermé les yeux, afin de profiter davantage des sensations que faisait naître la jeune femme. Son corps réagit presque immédiatement à ses caresses, un feu dévorant ses reins. Soudain, il la sentit s'écarter.

-Les gars, je crois que Jack va avoir besoin d'aide pour rejoindre l'infirmerie ! Déclara-t-elle d'une voix amusée.

-Que qu…Bredouilla le militaire, en ouvrant les yeux et en apercevant Daniel et Teal'c dans la pièce.

-Pourtant, O'Neill semble être en grande forme. Déclara le jaffa, visiblement amusé par l'excitation de son ami.

-Faut pas s'y fier Teal'c, vous connaissez Jack. Se moqua l'archéologue.

-En effet.

-Bon ben moi je vais me coucher. Fit semblant de bailler Sam.

-Sam…commença son partenaire.

Ne m'en veux pas Jack, j'avais une revanche à prendre. De plus tu me dois une soirée. Jubila la scientifique, visiblement contente d'elle. Sur ce, bonne nuit messieurs.

La jeune femme quitta la pièce. Même la porte fermée, elle entendait encore les rires de son meilleur ami, ainsi que les protestations de son compagnon. Elle secoua la tête en souriant, et prit le chemin de ses quartiers. Elle allait devoir trouver quelque chose pour se faire pardonner, car connaissant Jack, il allait lui en vouloir un peu. Mais elle savait quoi faire…

Le lendemain matin arriva vite. Tout SG-1 se retrouva au mess, pour le petit déjeuner. Bien sûr, comme elle l'avait prédit, son supérieur lui fit la tête. Mais heureusement, grâce à Kendra cela ne dura pas longtemps. Et l'humeur bonne enfant reprit sa place au sein du groupe. Etant à la base, le couple se contenta de rester un simple major et colonel, faisant revenir instinctivement le vouvoiement. En gardant leur professionnalisme, ils voulaient montrer à l'armée que cette loi de non-fraternisation était stupide.

Après mangé, l'équipe et l'enfant se rendirent en salle de briefing, où le général les attendait déjà. La ponctualité de son second direct le surpris, mais il ne fit aucune remarque. Tout le monde prit place autour de la grande table en bois. Un dossier était posé devant eux. Chacun ouvrit le sien et le parcourra vite fait, des yeux. Tous sauf Daniel. Il était resté à la base durant les vacances, pour avancer ses traductions. De ce fait, il avait entendu parler de leur prochaine mission par SG-4.

-Bonjour à tous, j'espère que vos vacances ont été bonnes. Les salua le plus haut gradé de la base.

-Excellente mon général. Déclara vivement le colonel.

-Bien, alors commençons. Daniel !

-Euh oui. Répondit ce dernier. Il y a deux jours, SG-4 est rentré de P3X963. Ils y ont découvert un temple, visiblement utilisé par Anubis. Malheureusement, ils n'ont pas eu le tems de découvrir sa fonctionnalité, car ils se sont fait attaqués.

-Votre mission SG-1 est d'aller dans ce temple et de le détruire s'il s'avérerait dangereux. Exposa le général. Je vous attends dans la salle d'embarquement dans une heure.

-Bien mon général. Déclara le militaire en se levant.

Ses trois compagnons l'imitèrent et la fine équipe sortit de la salle de briefing, laissant le commandant de la base retourner dans son bureau, où de la paperasse comme disait son second, l'attendait.

Dans le couloir, Sam quitta ses amis et se dirigea vers l'infirmerie. Elle demanda à sa meilleure amie, si elle pouvait garder Kendra durant la mission. Celle-ci accepta avec joie et lui dit de partir l'esprit tranquille, la fillette était entre de bonnes mains. La jeune femme la remercia avant d'aller se préparer pour la mission.

Une fois prête, elle rejoignit son équipe en salle d'embarquement. Le général les attendait en bas de la passerelle. A son arrivée, il ordonna au sergent d'entrer les coordonnées de la planète. Walter s'exécuta et le grand anneau de Naquada se mit à tourner. Le plus haut gradé donna ses dernières instructions à son équipe phare et le dernier des sept chevrons s'enclencha. Le vortex apparut et une fois stabilisé, SG-1 le traversa.

A suivre….

A oui, j'ai décidé comme juste parce que je suis l'auteur et que je peux donc faire ce que je veux, que y'avais pas de caméra dans la salle de sport. Arf pourquoi tout le monde veux savoir si mes chevilles vont bien ? Mrd

Rendez-vous au chap4 !