Chapitre XXXIV : Le Combat Final (2-2)

-Tu es seul, Dennis. Mozag est morte, fit Harry pour décourageait l'ennemi.

-Ce n'est pas grave, Harry. La potion est prête. Une goutte dans chaque eau du monde, et je suis certain que plus personne ne fera de mal aux autres avec la magie.

-Tu crois franchement que ça changera quelque chose ? Demanda Drago, d'un ton cynique et fielleux. Les moldus n'ont pas la magie, et ils s'entre-tuent eux aussi, ils fabriquent même des armes, des objets dont la fonction même est de tuer. La magie, elle, peut sauver des vies.

-Tu crois que tes paroles ont la moindre importance à mes yeux, Malefoy ? Tu n'es qu'un mangemort.

Drago vit la haine dans le regard de l'ennemi, et il décida de servir d'appât.

-Finalement, ma tante Bellatrix avait peut-être raison, à propos de ton pleurnichard de frère. Crivey était minable !

Dennis vit rouge, et le Serpentard esquisça un sourire furtif lorsqu'il vit la baguette s'agitait.

-Tu vas voir ! Sale ordure ! Doloris !

-Harry ! Maintenant ! Arghhhh ! Cria Drago en plongeant la main dans sa poche.

Le sort le frappa avec une violence inouïe. Il savait que Dennis avait projeté toute sa haine et sa colère dans son maléfice, et cela l'encouragea à ne pas se laisser aller aux plaintes et aux suppliques. Malgré l'intense douleur, la sensation de ses entrailles déchiquetées, il résistait. Ceci en grande partie car Zoé, cachée dans sa poche, injectait son venin anesthésiant.

-Inpedimenta ! Fit Harry, rapidement.

Le sort figea le chaudron, et son contenu. Il y avait déjà de quoi être satisfait, Dennis ne pourrait pas utiliser la potion avant un petit moment. Malheureusement, le sortilège avait une durée aussi limitée qu'aléatoire. De ce point de vue, le temps jouait contre eux, mais Harry savait qu'en duel contre Dennis, il serait plus endurant. Il évalua la situation aussi rapidement que possible puis lança un sort sur l'ennemi pour le déconcentrer. Le sorcier, contraint de se protéger, abandonna le maléfice qu'il infligea à Drago.

-Est-ce que ça va ? Demanda le brun, à son petit-ami.

« Non » pensa Drago. Il n'était pas à sa place, il n'aimait pas les batailles, les duels, et les mages noirs. Les souffrances du Doloris était encore présent dans sa chair, comme des échos lointains.

-Oui, menti t-il finalement. Accio Grimoire des Potter ! Murmura t-il en s'appuyant contre un mur qui tenait debout aussi difficilement debout que lui. Dennis ricana, et lorsque sa robe se souleva, Malefoy comprit pourquoi. Une chaîne relié le grimoire à sa ceinture.

-Comment vous avez pu devenir alliés ? Cracha t-il finalement. Serpentard et Gryffondor ? Ordre du Phenix et Mangemort ?

Drago vit une ouverture.

-J'embrasse bien, n'est ce pas Harry, demanda le blond avec ironie. Il n'attendit pas la réponse, et profiter de la surprise de Dennis pour lancer un sort sur la chaîne.

« Avifors ! »

La chaine s'étiola en une nuée de petits oiseaux aux plumes azurs, et le livre fonça vers la main tendu de Drago. Dennis tenta de le reprendre, mais Harry protégea son petit-ami. C'était le moment parfait, Drago reproduit l'opération avec le grimoire des Lestrange. Il avait, à présent les trois grimoires, mais ce n'était pas vraiment le moment de les consulter. Heureusement, Dennis commençait à être fatigué, il soufflait bruyamment.

-Experlliarmus ! Cria Harry, et effectivement Dennis avait atteint ses limites, il ne réussi pas à se défendre, et sa baguette fut projeté derrière lui. Malheureusement, le Seigneur des Cendres était malin. Il connaissait Harry depuis l'Armée de Dumbledore. Il connaissait ses tactiques et ses sorts favoris. Comme pour les grimoires, la baguette était dotée d'une chaîne dorée attachée par la garde. Il tira un coup sec dessus et avant même qu'elle ne touche le sol, elle était de retour dans sa main.

-Stupéfix ! Enchaîna t-il, et Harry fut projeté contre un mur, ses lunettes se brisèrent dans l'impacte.

-Harry ! Cria Drago en baissant sa garde . Il s'apprêtait à courir vers lui, mais Dennis le stoppa net en pointant sa baguette vers lui.

-Je ne suis pas aussi fort que lui, expliqua ce dernier. J'ai donc prévu des moyens pour contrer chacun de ses sorts favoris. Maintenant, c'est ton tour, Malefoy. Tu es le dernier Mangemort, et je m'apprête à sauver le monde. Je vais donc m'autoriser un écart de conduite avec toi. Avada...

Pendant un instant, qui sembla être une éternité, le monde s'arrêta.

Dennis était sur le point de tuer Drago, et Harry savait à présent que les sorts de son arsenal habituel serait probablement contrés. Il y avait une solution, un sort secret dont seul Drago et lui connaissait l'existence, le sort que Harry détestait le plus, l'un de ses pires souvenir.

« Ked... »

Harry se redressa légèrement, et visa la silhouette floue de Dennis.

« Av... »

Il prononça la formule rapidement : « Sectumsempra ! »

Dennis ne termina pas l'incantation, à la place de la dernière syllabe, il poussa un hurlement terrible en s'effondrant sur le sol. Ses larmes et ses plaintes furent couverts par le son immonde que faisait ce maléfice, le bruit de la chair qui se déchire et s'entaille. Drago fonça vers Harry.

-Sauve-le, murmura Harry encore faible et en état de choc.

-D'accord, mais lève le sort sur le chaudron. Je veux qu'on lui retire ses pouvoirs.

Harry acquiesça et brisa son sortilège. Draco nettoya les plaies du seigneur déchu, puis il y déposa un onguent verdâtre qui sentait le vinaigre. Il patienta deux minutes, puis il versa la potion dans une fiole, et força Dennis à avaler cette dernière. Le médicomage retourna ensuite vers son équipier.

-Harry, je sais que tu as pris un mauvais coup, mais nous n'avons pas fini. La potion est toujours là, je dois la détruire.

Il sortit les trois grimoires qu'il avait glissé dans sa sacoche.

Le livre des Lestrange était encadré par des runes magiques gravées sur une couverture en peau de licorne, ce que Drago trouvait aussi inutile que scandaleux. La sécurité était assurée par une armature en argent magique, dont la seul circonvolution était un poinçon, en son centre. La marche à suivre, ne faisait aucun doute. Drago enfonça son pouce sur le pique jusqu'à ce que son sang d'héritier au sang pur s'écoule. La serrure s'ouvrit aussitôt.

Il donna le grimoire des Potter à leur descendant, et celui-ci contempla les écailles argentés de Pansedefer Ukrainien qui formait la couverture. Cette fois-ci, il n'y avait pas de cadenas, les pages restaient simplement collées entre elles d'un seul bloc. Le dernier des Potter retourna le livre pour trouver un indice, et on avait bien laissé un mot pour l'aiguiller. Harry eut un sourire, on pouvait lire : « Patmol & Cornedrue Potter ».

-Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises, récita t-il.

Le livre s'ouvrit, et Drago s'en empara sans attendre. Il feuilleta d'une manière aussi délicate et experte que rapide, les pages, jusqu'à mettre la main sur chaque partie de la recette de la Larme du Diable. Alors qu'il passait d'un grimoire à l'autre, il commença à mélanger des herbes étranges, des organes d'animaux magiques de ses bocaux, et de la poudre que Harry identifia à l'odeur comme de la corne de licorne broyée, une substance très chère et surtout interdite.

Après avoir mélangé et pilonnait pendant cinq bonnes minutes, il versa sa concoction dans le chaudron, et celle-ci devint aussi solide que du métal en quelques secondes. Il semblait satisfait, alors il retourna auprès d'Harry, et glissa à côté de lui, en posant sa tête sur l'épaule du brun. Zoé en profita pour sortir et explorer la pièce.

-C'est bon, annonça t-il. La Larme du Diable n'existe plus.

-Drago Malefoy vient de sauver le monde magique, fit Harry, le sourire fatigué.

-Quand nous étions gosse, raconta le blond, je voulais ta place. Je voulais être toi, être le héros.

-Il y a des moments où je voulais être toi, moi aussi. Quand ton hibou t'apportait des sucreries, je savais que c'était ta mère qui s'en occuper. Moi, je ne recevais jamais la moindre lettre.

-Nous sommes sur un pied d'égalité, j'imagine. Mes parents sont morts, et on partage la victoire ensemble. Finalement, le rôle de héros, ce n'est pas mon truc. C'est épuisant. Tu faisais vraiment ça tous les ans ?

-Plus ou moins, et normalement après, on termine à l'infirmerie, mais cette fois-ci, j'ai un médecin personnel.

Drago l'embrassa dans le cou, et cette réponse était aussi suffisante que satisfaisante.

Ils restèrent là, ensemble, savourant le silence partagé, et le repos mérité. Dennis ne se réveillerait pas avant de longues heures, il n'y avait plus aucun risque. Harry décida après un long moment finalement de rompre la tranquillité.

-On devrait se mettre en route, Drago.

-Sans doute.

Ils sortirent de la cabane, accompagné de Dennis. Harry le confia aux Aurors qui avait rejoint Pré-Au-Lard. Hermione vint les rejoindre à ce moment-là.

-Vous avez réussi, constata t-elle. Je crois Drago, que tu viens de l'avoir, ta réhabilitation par la société magique de Grande Bretagne.

-C'est sans importance, Granger.

Il avait dit cela en fixant Harry de cette manière impassible que le brun était toujours incapable de lire.

-Tu restes ? Demanda ce dernier.

-Je restes, répondit Drago.

-Cela signifie que tu devras participé aux dimanches avec toute la famille, l'informa Hermione.

-La famille ? Quel fam... ? Oh, non, non, non, non ! Je ne veux pas assister à la réunion de famille des Weasley ! C'est hors de question.

-Tu pourras me réprimander en même temps que Molly, fit remarqué Harry.

-Bon, très bien, on négociera cette affaire.

Hermione informa également l'héritier des Malefoy qu'il allait être nommé Deuxième Classe de l'Ordre de Merlin dans les prochaines semaines. Quelques heures plus tard, la nuit commençait à tomber sur l'école, et dans Pré-Au-Lard et aux alentours, les fonctionnaires du ministère rentraient à Londres, les uns après les autres.

-Tout le monde sera bientôt reparti, constata Harry. On devrait faire de même, on reviendra d'ici quelques jours pour la fête.

-Le Poudlard Express ne repartira pas avant que Luna est réussi à faire monter Chrys sur les wagons de fret. J'aimerai faire quelque chose avant. Tu peux rentrer si tu veux, c'est une chose que je dois faire seul.

Harry ne chercha pas à comprendre, lui aussi avait parfois besoin d'être seul. Il n'avait pas envie d'étouffer cet amour naissant par une présence trop pesante.

-Je ne rentre pas non plus, je vais profité d'être ici pour rendre visite à de vieux amis.