Titre : Ava les oubliés
Auteur : satine
Genre : romance et drame pour ce chapitre
Résumé : Sam va devoir faire face à beaucoup d'épreuves difficiles
Note de l'auteur : et me revoilà repartie ! A peine le chapitre 3 de fini que déjà j'entame le 4 ! ralalalala j'espère que je vais le réussir ! Bref sinon ayé je suis inscrite à la fac, donc je vais être plus longue à taper mes fic, vu que je vais rentrer chez moi que le week-end, snif ! Mai bon je vais en art du spectacle section théâtre, j'espère que je vais réussir ma licence ! Point positif je vais tout faire pour trouver un job et je serai avec ma canarie ! Ralala faut que je me fasse des soussous je veux aller à Vancouver les grandes vacances prochaines ! Je veux y aller avec ma juju, ma rickette…..BREF JE VEUX Y ALLER ! lol Ah oui, le rêve de Sam est en italique.
Disclamer : rien n'est à moi, je ne touche rien ! Même les bras à doudou, ils sont pas à moi, pff y'a que Wylie qui y a le droit ! C'est pas juste elle pourrait nous le prêter parfois son papa ! mdr Voilà je suis triste maintenant! Mais euh on s'en fout ! C'que j'voulais dire c'est que moi aussi j'ai été un champion, j'ai remporté le tournoi inter-armée de marelle ! De plus deux points et une virgule à l'envers ben ça fait : un point, point, virgule ! Et même qu'il y a plus de tarte ! On va tous mourirrrrrrrrr ! Bref bonne lecture !
Petit résumé des chapitres précédent :
Sam avait disparue, enlevée par Anubis. Après un an de recherches et de dépression, son équipe la retrouve sur Ava, où elle a tout oublié ! Elle a également une fille du nom de Kendra, qui est en réalité la nièce de Teal'c. Grâce aux Asgards, elle retrouve la mémoire, du moins il lui manque encore quelques souvenirs. Jack apprend que Sam a vécu une épreuve difficile, mais la jeune femme refuse d'en parler. SG-1 au complet rentre sur Terre. Là-bas, après une grosse dispute, Sam et jack finisse par se mettre ensemble, une dérogation leur est accordée, du moins à tout le SG-C ! La scientifique devient également la mère officielle de Kendra et décide de démissionner. Mais SG-1 doit d'abord faire une mission sur une planète, où se trouve un temple d'Anubis suspect, mais que vont-ils y trouver ?
Chapitre 4 : Epreuves
Lorsqu'SG-1 sortit du vortex, ils remarquèrent que la porte se trouvait au fond d'une grotte. Près de celle-ci se trouvait des anneaux de transport. Le vortex se referma derrière eux, les plongeant dans une semi-obscurité. En effet au plafond, une entaille laissait filtrer la lumière du jour.
Sam s'approcha de l'un des pans de la paroi, et y posa la main. Cet endroit ne lui était pas inconnu, pourtant elle n'y était jamais venue. Elle scruta les murs à la recherche d'éventuels souvenirs, mais aucun ne vint, alors, elle secoua la tête, se disant que ce n'était rien.
A en juger par la faible intensité de la lumière, le jour devait être en train de tomber. L'équipa s'aventura en-dehors de la grotte. La nuit commençait à accaparer le ciel. Ne pouvant rien faire pour le moment, le groupe décida d'installer leur campement dans la forêt voisine. Teal'c prit le premier quart, après que les deux militaire eurent fait le tour des environs et jugé l'endroit sûr, pour la nuit tout du moins.
Chacun fit très attention de ne pas faire de bruit, pour ne pas signaler leur présence, et aucun feu ne fut fait également. Pour rester professionnels, Jack et Sam avaient décidé de ne pas partager la même tente, le militaire se retrouva donc avec son meilleur ami. Après un repas froid et quasiment silencieux, les trois amis allèrent se coucher, laissant le jaffa prendre son poste. Le colonel prendrait sa suite, puis son second et enfin l'archéologue fermerait la nuit. Chacun eut du mal à s'endormir, mais après plusieurs longues minutes à tourner, ils sombrèrent dans les bras de Morphée.
Sa vue était brouillée…elle n'arrivait pas à distinguer quoi que ce soit…tout était flou. Pourtant elle parcouru tout de même la pièce du regard…pour se situer… pour se rassurer. Elle la connaissait si bien, même les yeux fermés, elle aurait pu la parcourir sans tomberCes trois mètres carrés étaient son refuge depuis son arrivée. Quand était-ce déjà ? Elle ne savait plus, elle avait perdu le compte. Les jours passaient les uns après les autres, des jours à souffrir en silence. Des heures de tortures pour aboutir toujours à la même fin : la mort avant le sarcophage. Mais malgré tout ça, aucunes informations n'avaient été révélées. Non, il n'obtiendrait rien d'elle.
Alors il lui avait dit qu'IL l'avait abandonnée, comme si ses yeux lui avaient avoué sa faiblesse. Oh bien sûr elle ne l'avait pas cru. Jamais il ne la laisserait en arrière sans la chercher ensuite. Mais ne le voyant pas venir, elle avait perdu peu à peu espoir, se rendant compte que ce faux dieu avait peut-être raison. Mais peu importait, six milliard de vie reposaient sur son silence, alors elle ne dirait rien, jamais.
Voyant que les tortures psychologiques ne marchaient pas, Anubis décida de passer à celles physiques. Comme tous les autres, il avait sous-estimé sa force mentale, tout ça parce qu'elle était simplement une femme pour lui.
Il lui apprit qu'il avait emprunté les méthodes de Baal. Mais elle n'avait pas peur. Et surtout pas de mourir, car IL l'avait abandonné. Même si elle n'avait rien montré, cela l'avait blessée de devoir l'admettre.
Durant de longues heures, elle subit tout et n'importe quoi. Il prit plaisir à commencer par l'acide, le versant tout d'abord sur son corps, puis se délectant de lui verser dans la gorge, au son de ses gémissements de douleur. Mais il prit plus de plaisir à lui injecter. L'observant agoniser lentement à ses pieds jusqu'à ce que la mort la prenne dans d'atroces souffrances.
Des flèches lui furent tirées sur chaque partie de son corps, commençant par les extrémités pour arriver au cœur, l'achevant ainsi pour la énième fois. Très vite les carreaux avaient était remplacés par les poignards. Chaque parcelle de peau avait été lacérée profondément. Son sang avait souillé plus d'une fois le sol de la salle de torture, mais jamais un seul cri n'avait résonné dans le vaisseau. Oh non elle ne lui ferait pas cet honneur.
Le feu vint ensuite. L'odeur de chair brûlée s'éleva, et se répandit dans chaque pièce. A bout de force, elle ne pu retenir cette fois ces cris de douleur, se battant pour refouler ses larmes. Elle n'avait pas su tenir sa langue, mais elle saurait tenir ses yeux. Du moins en sa présence.
Le soir, quand elle était seule, emmurée dans son silence et sa solitude, elle s'autorisait à se laisser aller aux larmes. Elle ne supportait plus ces nombreuses tortures, qui se soldaient toutes par un passage dans le sarcophage, qui effaçait tout pour mieux recommencer. Elle ne supportait plus l'idée qu'IL l'ait abandonné. Cela faisait des semaines qu'elle était ici, et aucun signe de sa part n'avait été donné. Elle était à bout de force. Elle voulait que tout s'arrête, pour qu'elle puisse enfin reposer en paix. Mais elle savait qu'Anubis ne lui ferait pas ce plaisir, du moins pas avant qu'elle ne lui donne ce qu'il demandait. Et ça pour rien au monde, elle ne répondrait à ses questions. Alors elle continuerait à se faire torturer indéfiniment.
L'obstination de la Tau'ri commença à agacer le faux dieu, qui décida de changer de tactique. Les châtiments seraient désormais physiques et psychologiques. Si après ça elle ne craquait pas, il l'enverrait alors au centre de reconditionnement.
C'est ainsi qu'elle se retrouva dans la salle principale, pieds et poings liés sur une table, en train de se faire violer par un jaffa. Oh elle avait tenté de se défendre, de le repousser, mais devant son manque de force, dû aux liens trop serrés, et aux nombreuses heures de tortures, elle n'eut pas d'autre choix que de se laisser faire. A cet instant la grande militaire aguerrie, ressemblait davantage à une poupée désarticulée. Seule une larme coulant de son regard désormais vide, montrait que la vie n'avait pas totalement déserté son corps. Même si son cœur battait toujours, Samantha Carter n'était plus.
Ne répondant toujours pas aux questions d'Anubis, traumatisée par cette dernière torture, elle fut traînée à travers le Shapaï, escortée par deux gardes. Ils étaient arrivés dans une grotte et ils l'avaient conduite dans le bâtiment, se trouvant près de celle-ci. Elle avait été jetée sans ménagement dans une nouvelle cellule. Ses vêtements en lambeaux, ne la protégeaient plus du froid. Mais elle ne ressentait plus rien, elle s'était renfermée sur elle-même, se perdant dans les tréfonds de son âme blessée.
Le lendemain, on lui avait ôté toute mémoire et déposé à moitié nue sur une planète inconnue.
La jeune femme se réveilla, en se relevant brusquement, dans un cri désespéré. Son sac de couchage était trempé, et elle baignait encore dans la sueur de son cauchemar. Sa respiration était anarchique, et chaque inspiration lui brûlait les poumons. Du regard, elle détailla sa tente. Ils étaient là, tous les trois, autour d'elle, l'observant avec inquiétude. Les gémissements poussaient dans son cauchemar, les avaient alerté.
Alors ne pouvant combattre plus longtemps ses larmes, la scientifique éclata en sanglots, enfouissant son visage honteux dans ses mains. Elle se souvenait.
Dans un geste protecteur, Jack voulut l'attirer contre lui. Mais lorsqu'il leva le bras, pour l'étreindre, il la vit reculer, apeurée. Ce qui choqua l'archéologue fut la détresse et le désir de mourir, pouvant se lire dans ses yeux d'outre-mer. Le colonel le remarqua à son tour. Il fit signe à Daniel et Teal'c de les laisser, ce qu'ils firent à contre cœur.
Une fois seuls, le militaire s'avança vers son second, qui ne fit bougea pas cette fois-ci. Doucement, il ouvrit les bras, et la jeune femme vint s'y réfugier, ayant besoin de tendresse à cet instant précis. Ses mains s'accrochèrent à son tee-shirt, et Jack eut l'impression de tenir sa vie entre ses mains.
D'un geste doux, il lui releva la tête et fut horrifié de revoir apparaître ce regard si douloureux. Comment pouvait-elle ressentir tant de souffrance, alors qu'elle avait une vie qui ne pouvait que la combler ? Du pouce il essuya une larme qui n'avait pas encore finit sa route sur la joue d'une blancheur alarmante.
-Hey Sammy, qu'est-ce qu'il y a ? Demanda-t-il oubliant le professionnalisme.
-Je me souviens d'ici…Avoua-t-elle, la voix brisée par les larmes.
-Tu ne me dis pas tout Sam. Dit-il suspicieux.
-Jusqu'ici, je ne me souvenais pas de mon séjour chez Anubis, expliqua-t-elle en se dégageant des bras de son compagnon. Mais maintenant je me souviens de tout, des tortures, mentales, physique et surtout du…
-Surtout du quoi ? Interrogea Jack, ayant peur de la réponse.
-Du viol. Chuchota la jeune femme en baissant la tête, honteuse d'être aussi sale.
Cette nouvelle eut l'effet d'une bombe pour les trois hommes. Etaient-ils sûre de bien avoir entendu ? Ne mélangeait-t-elle pas son cauchemar avec la réalité ? Etait-ce seulement possible ? Un silence lourd régnait dans la tente.
Lorsque le colonel plongea son regard dans celui horrifié de son second, il n'eut plus aucun doute. Elle disait la vérité. Il senti alors la colère couler dans ses veines, la faisant bouillir telle de la lave en fusion. Comment se monstre avait-il pu lui faire ça ? Comment avait-il pu la toucher ELLE ? Il serra la mâchoire, et les poings, cherchant à se calmer. La haine qui l'habitait alors, n'aiderait pas la jeune femme. Au contraire elle avait besoin d'être rassurée. Mais que devait-il faire ? Que fallait-il faire dans ce genre de cas ? La panique s'empara de lui. Mais lorsqu'il reporta ses yeux de nouveau sur Sam, tout disparu. Elle avait besoin de lui et de sa tendresse, et c'est ce qu'il allait lui offrir.
-Sam je te promets qu'il va le payer. Chut je suis là maintenant.
Mais lorsqu'il voulut la reprendre contre lui, la scientifique recula vivement, ne voulant pas que les bras d'un homme ne la touchent. Il ne comprit pas son geste. C'en fut trop pour l'astrophysicienne, qui se leva et s'enfuit en courant dans la forêt, à la recherche d'un peu de solitude.
Le leader sortit de la tente, l'air désarmé. Il baissa la tête, en soupirant, avant de rejoindre ses amis et de leur expliquer la situation.
Sam courrait à en perdre haleine. Elle voulait se fatiguer pour ne plus y penser, pour oublier…Mais comment oublier une telle chose ? Comment oublier cette nouvelle blessure ?
Arrivée à l'orée d'une clairière, elle stoppa enfin sa course, les poumons en feu et le cœur à moitié mort. Les larmes, telles des gouttes d'acides, rongeaient la peau blême de ses joues.
Doucement, elle se laissa tomber à genoux, dans l'herbe brûlée par le soleil. Comment avait-elle pu ne pas se souvenir de ça ? Tant d'images lui revenaient en tête. Tous ces cris qu'elle aurait aimé pousser, mais qu'elle avait gardé obstinément cachés au fond de sa gorge, pour une histoire de fierté. Et aujourd'hui encore, elle ne pouvait pas hurler, de peur de mettre son équipe en danger.
Les larmes ne coulaient plus, elle n'en avait pas le droit. Elle était sale…écœurée…elle se détestait. Lorsqu'elle ferma les yeux, les images de ce jaffa, penché au-dessus d'elle en train de lui voler son âme à coups de couteau plantés dans son anatomie la plus intime, lui vinrent. Pourtant telle une punition, elle s'obligea à revoir la scène. Lui prenant du plaisir, alors qu'elle ne souhaitait qu'en finir avec la vie. Lui, lui assénant de nombreux coups de reins de plus en plus profonds, alors qu'elle, imitant une poupée de chiffon, se contentait de ne pas bouger. Lui ayant un sourire jouissif sur le visage, alors qu'elle, vidée, n'exprimait plus aucune émotion.
Toutes ces images lui soulevaient le cœur, et une main sur la bouche, elle respira profondément, essayant de ravaler sa nausée. Elle ne pouvait pas vomir, elle n'en avait pas le droit. Alors elle réprima son envie, tentant de maîtriser ses émotions.
Ils ne pouvaient pas comprendre ce qu'elle vivait, et elle ne leur en voulait pas. Comment pourraient-ils comprendre ? Comment pourraient-ils…IL devait la haïr, elle devait l'écœurer. Et le pire dans tout ça, c'est qu'elle ne pouvait pas lui en vouloir, car elle se dégoutait elle-même.
Tard dans la nuit, lorsqu'elle fut sûre, qu'IL ne l'attendait plus, elle retourna au campement. Et sans un mot échangé avec Daniel, elle retourna dans la tente. Elle n'avait pas la force de faire face à son regard rempli sûrement d'aversion. .
Elle ne dormit pas de la nuit. Les images de son viol, lui revenant sans cesse en tête. Lorsqu'elle remarqua les premières lueurs du jour apparaître, elle ne pu s'empêcher de lâcher un soupir de soulagement. Le soleil levé elle n'aurait plus à combattre ses démons intérieurs, du moins tant qu'elle aurait du travail à faire.
Elle sortit de son petit habitat de toile et alla s'asseoir sur le tronc d'un arbre, couché au sol. Daniel respecta son envie d'être seule, et ne s'approcha pas d'elle.
Lorsque Jack se réveilla de sa très courte nuit, il se leva immédiatement et sortit de sa tente. Il trouva son second assis, une tasse de café froid dans les mains. Elle semblait perdue dans ses pensées. L'archéologue et le jaffa discutaient un peu plus loin. Enfin seul le jeune homme parlait, Teal'c se contentait d'écouter.
Jack s'approcha du major. Il avait mal de la voir se renfermer dans un mur de silence, qu'il savait malsain. Dans un geste doux, il déposa un baiser sur le crâne de sa compagne, pour la saluer. Mais lorsqu'il la sentit se tendre, il su qu'enfin de compte c'était peut-être une mauvaise idée.
-Bonjour. La salut-il doucement.
-Bonjour. Répondit-elle froidement.
-Quelque chose ne va pas ? Demanda-t-il soucieux.
-Non pourquoi ça n'irait pas ? Lança-t-elle. Je me rappelle simplement que je me suis faite violer, à part ce petit détail, tout va super bien !
-Sam…
-Je vais me changer. Déclara-t-elle énervée.
La jeune femme se leva, et avant même que son supérieur ne se lève, elle était déjà rentrée dans sa tente. Rah il n'était qu'un sombre crétin. Il essayait de se comporter normalement avec elle, alors que la pire chose que l'on puisse faire à une femme lui avait été faite. Mais comment était-il sensé réagir ? Il n'avait pas l'habitude de ce genre de situation.
Daniel et Teal'c, qui avaient assistés à la scène, s'approchèrent de lui. L'archéologue le rassura en lui disant, qu'il n'avait rien fait de mal, mais que la militaire avait besoin de temps et surtout de son soutien. Jack se promit de tout faire pour l'aider à faire face à cette épreuve. Mais pour l'heure ils avaient une mission à remplir. Et même si ça le blessait de devoir reléguer le problème de la scientifique au second plan, il n'avait pas le choix. Faire exploser le bâtiment d'Anubis était plus important aux yeux du Pentagone.
En silence tout le monde finit de déjeuner et rangea le campement.
Une heure plus tard, tout était empaqueté. Ils se dirigèrent silencieusement vers le bâtiment. La détermination se lisait sur le visage de l'astrophysicienne. Quoi qu'il se passe, cet endroit devait être détruit.
Devant la porte, seuls deux gardes étaient postés, visiblement, ils n'avaient pas l'habitude des visites. Ils devaient donc encore moins s'attendre à une attaque. Pourtant la venue de SG-4, aurait dû mettre les effectifs en alertes, et visiblement cela n'était pas le cas. Peut-être n'avaient-ils pas considéré l'équipe comme une menace potentielle. Grave erreur.
Deux coups de zat furent tirés, mettant l'équipe hors de danger d'être repérée. Le jaffa et le militaire, allèrent cacher les corps dans les buissons, après les avoir attachés et bâillonnés. Une fois sûr qu'ils ne risquaient rien pour le moment, SG-1 pénétra dans l'enceinte de la bâtisse. Ils devaient poser du C4 un peu partout, afin de faire tout exploser. C'est pour cela qu'ils décidèrent de se séparer, empruntant chacun un chemin différent. Ils se donnèrent rendez-vous à l'entrée dans une heure. Jack fut d'abord réticent à l'idée de laisser Sam seule, mais y étant obligé pour la mission, il la laissa s'engouffrer dans un des couloirs.
La jeune femme prit le chemin qui se présentait en face d'elle, sans jeter un seul regard à son supérieur. Depuis le retour de sa mémoire, elle se sentait désespérément seule, et n'avait surtout pas envie de se faire toucher par un homme. Même s'il s'agissait de son compagnon ou de l'un de ses amis. Elle avait besoin de réfléchir et de dépasser ce trop plein de douleur, qui l'avait frappé la nuit dernière. Mais elle se promit que si elle tombait sur son violeur, elle le tuerait sans aucun état d'âme, même si cela ne lui ressemblait pas.
L'astrophysicienne fut sortie de ses pensées, par des bruits de pas. Un jaffa se dirigeait dans sa direction. Son instinct militaire reprit immédiatement le dessus, et elle se cacha derrière l'une de nombreuses colonnes qui ornaient le long couloir. Elle en profita pour y placer une nouvelle charge de C4. Puis elle attendit que l'ennemi soit à sa hauteur, pour le zatter. Il tomba d'abord à genoux, avant de s'effondrer sur le ventre.
La militaire s'approcha alors de lui. Elle prit ses poignets, et le tira jusqu'à une pièce voisine, afin de dissimuler son corps. Une fois dans le fond de la pièce, elle décida de le mettre sur le dos. Lorsqu'elle vit son visage, elle le lâcha, posant une main tremblante sur sa bouche, afin d'en étouffer le gémissement. C'était lui…c'était son agresseur…son violeur. Lorsqu'elle mesura la portée de ses pensées, son regard et son attitude changèrent. Et c'est avec une étincelle de détermination, qu'elle alla fermer la porte sur eux.
Cela faisait plus d'une heure que l'équipe phare du SG-C s'était séparée. Les trois hommes attendaient leur amie au point de rendez-vous. Jack commençait à s'inquiéter de ne pas la voir arriver. Ce n'était pas dans ses habitudes d'arriver en retard. Ayant peur que quelque chose lui soit arrivée, ou pire que comme lui des années plus tôt, une envie suicidaire se soit emparée d'elle, le colonel décida de partir à sa recherche. Il ordonna à ses amis de partir s'il ne revenait pas avec Sam dans vingt minutes, et de tout faire exploser. Puis sans attendre leur approbation, le militaire emprunta le chemin qu'avait prit son second.
Sur le chemin, il trouva les charges de C4, que sa subalterne avait déjà accrochées. Il courrait, le cœur proche de l'explosion et les poumons en feu. Son esprit marchait à mille à l'heure essayant d'imaginer ce qui pouvait bien se dérouler dans la tête de la scientifique. Mais lorsqu'il passa devant la dernière charge, un bruit sourd retint son attention. Il stoppa net sa course. Oh pour une personne normal ce son serait passé inaperçu, mais pour lui, un militaire aguerri, cela pouvait signifier beaucoup. Immobile, bien droit au milieu du couloir, il tendit l'oreille. Un second bruit sourd, vint confirmer que le premier son ne sortait pas de son imagination. Lentement, il chercha d'où il pouvait provenir, et découvrit une sorte de porte.
Resserrant doucement ses doigts autour de son zat, il ouvrit doucement la porte. Il fut horrifié de découvrir la scène qui s'y jouait derrière. Sam était face à lui. Elle avait baissé son arme, lorsqu'elle l'avait reconnu. Mais le regard brun du militaire se posa sur la seconde main du major, qui tenait son couteau militaire ensanglanté. Elle-même était couverte de sang. Affolé, Jack chercha une quelconque blessure, d'où provenait toute cette hémoglobine, et fut presque soulagé de ne rien trouver. Oui presque, car lorsqu'il trouva le propriétaire de tout ce liquide vital, il ne pu retenir un hoquet de dégout, de franchir ses lèvres. Tant d'entailles apparaissaient sur son corps, que le leader d'SG-1 se demanda comment cet homme pouvait être encore vivant. Il remarqua que sa cheville était cassée en une fracture ouverte, et à en juger par les nombreux hématomes recouvrant ses membres, d'autres parties autres que sa cheville, devaient être brisées.
Qu'avait-elle fait ? Ce qui l'effraya encore davantage fut le regard de sa compagne. Il était rempli de tellement de haine et d'aversion. Mais envers qui ? Envers elle, cette révélation lui brisa le cœur. Une larme silencieuse traçait un sillon parmi le rouge maculant son visage.
-Sam que fais-tu ? Se risqua-t-il à demander.
-Je lui fais ressentir, ce que moi j'ai vécu sous à chaque assaut de ses reins. Répondit-elle d'une voix emprunte de rancœur.
-Quoi ! Lâcha-t-il, surpris par cette réponse.
-Oh tu as très bien entendu. Dit-elle. Je veux qu'il souffre avant de mourir.
-Sam, tu n'en as pas le droit !
-Pourquoi, lui avait-il le droit de me violer ? Cria-t-elle en larme.
Jack s'approcha et l'étreignit le plus fort possible. Elle tenta tout d'abord de le repousser, mais devant la force avec laquelle, il la tenait, elle finit par capituler. Là en sécurité, elle éclata en sanglots. Le militaire, leva son zat et tira trois coup sur le corps inconscient du jaffa, qu'il regardait avec mépris.
-Non, bien sûr que non, il n'en avait pas le droit. Chut c'est fini, tout est fini Sam.
-Non ! Hurla-t-elle en se reculant vivement des bras protecteurs de son supérieur. Je suis sale, monstrueuse, comment ai-je pu avoir mal au point vouloir l'oublier, comment ai-je pu regretter cet enfant ?
-Sam de quoi parles-tu ?
-J'ai porté son enfant ! Dit-elle, la folie se lisant dans son regard. Je suis sale…je suis un monstre…
Sur ces mots, elle leva son couteau et s'entailla les veines plusieurs fois, avant même que le militaire ne puisse esquiver le moindre mouvement. Celui-ci mit même quelques instants à comprendre ce qu'il se passait. Paniqué par le geste de la scientifique, il lui arracha son poignard des mains. Il tenta de la prendre dans ses bras, pour la calmer, et lui montrer qu'il était là. Mais elle se mit à le frapper, essayant de récupérer l'objet tranchant, et hurlant que sa mort était la seule solution. La détresse et la folie emplissaient ses yeux, d'ordinaire si pleins de vie. La violence de ses coups s'accroissant avec la force de sa détermination et de son aliénation, Jack ne trouva aucune autre solution, que de la plonger dans l'inconscience. Détestant déjà son geste, il ferma les yeux, lorsque le bruit caractéristique du zat se fit entendre. Puis quand il sentit son corps s'affaisser contre le sien, il osa la regarder de nouveau, l'entourant de ses bras.
Le sang de l'astrophysicienne, formait un filet, partant de ses poignets coulant le long de ses mains. De ses doigts fines plusieurs gouttelettes rouges se formèrent, avant de tomber et de venir s'écraser sur le sol en marbre de la salle.
Le militaire déposa toutes les charges de C4, qu'il restait à la jeune femme. Puis il la souleva dans ses bras et partit en courant, en direction de la sortie. Durant sa course, il se refusa à penser à ce qu'il venait d'assister, il se refusa de trouver une raison logique à un coup de folie.Non, il ne devait pas entrer dans ce genre de réflexion, sans quoi son pas en serait ralenti. Alors vidant son esprit, il couru le plus vite possible.
Au moment où Daniel et Teal'c allaient sortir du bâtiment, ils virent leur ami arriver au pas de course, tenant dans ses bras une masse ensanglanté, qu'ils identifièrent comme être leur amie. Sans s'arrêter, le colonel leur donna l'ordre de rejoindre la grotte. Ses deux coéquipiers, le suivirent sans poser de question, le temps des réponses viendrait plus tard.
Lorsqu'ils arrivèrent dans la caverne, Jack appuya sur le détonateur du C4, transformant le bâtiment en une gigantesque boule de feu, dans un bruit assourdissant. Ils sentirent la déflagration, mais ne s'y attardèrent pas. Le jaffa rentra les coordonnée de la Terre sur le DHD. Et lorsque le vortex fut ouvert, l'archéologue envoya le code d'identification de son équipe. Après avoir attendu quelques secondes, SG-1 s'engouffra dans le grand anneau de Naquada.
Base du SG-C, Cheyenne Mountain
Le général attendait son équipe en bas de la passerelle. Il vit le colonel arriver en courant, tenant dan ses bras, un amas de sang. Il n'eut pas le temps de dire quoi que se soit, que Jack s'était déjà engagé dans le couloir qui menait à l'infirmerie. Le dirigeant de la base, se retourna alors, le regard médusé, vers les deux autres membres d'SG-1, qui venaient juste d'apparaître hors du vortex, et qui s'arrêtèrent devant lui.
-Docteur Jackson, pouvez-vous m'expliquer ce qu'il se passe ? Somma le plus haut gradé de la base.
-Malheureusement je n'en sais pas plus que vous, mon général. Hier soir Sam a…euh retrouvé la mémoire sur ses tortures et sur sa perte de mémoire. Expliqua-t-il en baissant la tête, encore sous le choc de ce qui était arrivé à son amie. Et puis aujourd'hui nous devions détruire ce centre, et comme Sam ne revenait pas, Jack est allé la chercher. On les a vus revenir dans l'état dans lequel vous les avez également aperçus.
-Bien je viens avec vous à l'infirmerie. Déclara le vieux général.
Sur ce, les trois hommes s'engouffrèrent à leur tour dans les couloirs du SG-C.
Lorsqu'ils arrivèrent à l'infirmerie, ils virent deux infirmières s'activer autour du major, sous le regard du docteur de la base. Le colonel était à ses côtés, observant avec inquiétude, la pâleur de sa compagne. Janet s'approcha de lui et le rassura comme elle le pu, mais même ses paroles n'ôtèrent pas le mauvais pressentiment du militaire.
La doctoresse vint ensuite à l'encontre du reste de l'équipe, leur expliquant la situation du major. La vie de Samantha n'était pas en danger, les deux infirmières s'attachaient à recoudre les entailles qu'elle s'était faite sur les poignets. Par contre, elle s'inquiétait beaucoup plus sur l'état de son esprit, car pour faire un geste aussi désespéré, la jeune femme devait être en proie à une dépression. Elle expliqua également, que Jack était encore sous le choc.
Daniel et Teal'c, furent prit en charge par la médecin, qui leur fit passer la batterie de tests habituels.
Le jeune homme eut un regard douloureux, envers son meilleur ami qui ne quittait pas le chevet de sa subalterne. Il imaginait le combat intérieur qu'il devait mener à cet instant.
Après avoir eut les poignets recousus, elle fut attachée à son lit par des sangles. Le militaire protesta, et Janet lui expliqua que ce n'était fait que pour le bien de Sam, afin qu'à son réveil, elle ne tente pas de nouveau de se faire du mal. L'homme ne pu que capituler, devant de tels arguments. La scientifique, fut ensuite installée dans une chambre seule, pour être au calme.
Son supérieur se tenait à son chevet, assis sur un fauteuil, serrant sa fine main pâle dans la sienne. C'était stupide, mais par ce geste il espérait lui insuffler un peu de sa force. Alors dans l'inquiétude, il se battait pour deux, attendant désespérément son réveil. Dans sa tête, les images de cette pièce s'amusaient à le hanter, revoyant chaque détail, et se rappelant le dégoût et l'horreur qu'il avait ressentit face à cette Sam meurtrière qui n'était pas la sienne. Il secoua la tête, chassant ses souvenirs, qu'il tentait de relayer au rang de cauchemar et reporta son attention sur le visage blême de sa compagne.
Janet apparut dans la chambre, pourtant l'homme ne releva pas son regard du lit. Un pauvre sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme, qui compatissait à sa douleur. Doucement, elle lui posa une main sur l'épaule, afin de lui montrer son soutien. Le général Hammond arriva à son tour et ferma la porte derrière lui. Il vint se placer près du leader d'SG-1.
-Colonel, que s'est-il passé là-bas ? L'encouragea-t-il à leur raconter.
-Elle s'est vengée. Dit-il avec amertume.
-Pardon ?
-Mon colonel il va falloir tout nous raconter, sinon je ne pourrais pas aider le major. Expliqua le médecin de la base.
-Cette planète lui a fait retrouver la mémoire au sujet de ses tortures. Lâcha-t-il dans un soupire. La dernière qu'elle ait eu à subir fut…un viol.
-Oh mon dieu ! Chuchota Janet, horrifiée par cette nouvelle, en fermant les yeux.
-Le lendemain, elle semblait distante. On s'est séparé pour poser les charges de C4. Quand on s'est retrouvés à l'heure et au point de rendez-vous, elle n'était pas là. Alors je suis allé la chercher. Je l'ai trouvé en train de torturer un jaffa, avoua le colonel, la voix brisée par les souvenirs trop violents. J'ai fini par le zatter, et lorsque j'ai voulu calmer Sam, elle est devenue comme folle. Elle m'a avoué alors que c'était son violeur et le père du bébé, qu'elle a perdu sur Ava. Elle s'est ouvert les veines, alors je lui ai arraché le couteau. Elle s'est mise à me frapper et je n'ai pas eu d'autre choix que de la zatter à son tour.
-Docteur faites tout ce qui est en votre pouvoir pour la sauver. Ordonna le général.
-Bien je vais appeler l'une de mes amies psychiatre, et peut-être que la présence de sa fille pourra l'aider. Je vais la chercher.
La jeune femme sortit de la chambre dans un coup de vent. Elle était horrifiée par le récit qu'avait tenu le colonel.
Le général s'approcha de son second et à son tour posa une main sur son épaule, lui montrant son soutien face à cette épreuve.
-On la sauvera Jack, je vous le promets. Dit-il simplement. Je vais prévenir son père.
-Merci monsieur.
Sur ces remerciements, le parrain du major quitta la pièce, après avoir lancé un dernier regard à sa filleule. Après être sorti de l'infirmerie, il se dirigea vers la salle de commandement.
Deux mois plus tard
Après son réveil, la jeune femme avait tout d'abord refusé de parler, fixant un point invisible au mur. Et malgré l'entêtement de ses amis à la faire réagir, Sam s'enfermait dans un mutisme des plus inquiétants, sa douleur l'étouffant.
Mais elle n'en resta pas là, le major arrêta complètement de se nourrir, obligeant Janet à lui poser une perfusion afin de continuer à alimenter son corps. Au début lorsqu'un homme osait poser à peine l'effleurer, elle se mettait à hurler, se débattant sauvagement et arrivant même à s'entailler les poignets. Ces visions blessaient à chaque fois Jack, qui était le plus souvent, celui repoussé par elle. Le plus dur, fut de la voir attachée à son lit, pâle comme la mort.
Puis les jours passants, toute réaction déserta son corps trop affaibli. Son regard n'exprimait plus que le vide, comme si toute vie avait déserté son esprit. Son corps maigrissait à vue d'œil, la faisant flotter dans sa blouse d'hôpital.
Ne pouvant recevoir ces soins au SG-C, sa meilleure amie la transféra à l'hôpital le plus proche. Jack et Jacob avaient tout tenté pour ramener la scientifique parmi eux. Même Mark était venu avec sa femme et ses enfants, et avait été horrifié de retrouver sa petite sœur dans un état aussi désastreux. Malheureusement sa présence ne fit rien, même Kendra n'arrachait aucune réaction à sa mère.
Tous perdaient peu à peu espoir, mais ils n'abandonneraient jamais. Le colonel avait l'impression de la perdre pour la seconde fois, en si peu de temps. Mais le pire cette fois-ci, était de la voir dépérir, sans pouvoir la sauver. Ses amis étaient là pour l'épauler, et il leur en fut reconnaissant, mais cela ne changeait en rien la vitesse de sa propre descente aux enfers. Il aurait tant voulu pouvoir la protéger, pouvoir la sauver…
Chaque soir, il se réveillait en sueur, dans un lit vide. Chaque nuit, il refaisait le même cauchemar, revoyant Sam torturer ce jaffa. Chaque soir, il s'endormait en priant que le téléphone sonne, et que le médecin lui annonce enfin que sa compagne était réveillée. Chaque matin, il ouvrait les yeux, ne pouvant que constater qu'une longue journée l'attendait. Et chaque jour, il passait sa journée au chevet de son second, lui parlant, essayant de la faire réagir, sous le regard douloureux du tok'ra, tenant Kendra, qui se sentait impuissant face à la détresse de ses deux êtres bien trop blessés par la vie.
Un soir, une idée germa dans l'esprit de Jacob. Il sortit de la petite chambre si impersonnelle, et alla trouver un téléphone. Il appela une jeune femme venant de Los Angeles. Il lui expliqua la situation de sa fille et la californienne décida de venir le plus vite possible, avec des amis à elle. L'ancien général la remercia et raccrocha, avant de retourner dans la chambre.
Là-bas, il expliqua à Jack, qu'il venait de téléphoner à la meilleure amie de Sam : Shane Evans. Après la mort de sa mère, la scientifique s'était enfuie à Los Angeles, où elle avait connu la californienne. Celle-ci l'avait aidée et était arrivée à la persuader de rentrer. Oh bien sûr, il avait fait des recherches sur cette jeune femme, et avait découvert un passé assez douloureux. Malgré la distance, les deux amies n'avaient jamais réellement perdu contact.
Un peu plus tard, Jacob la rappela et apprit que son avion atterrirait à l'aéroport de Denver à dix heures le lendemain matin. Le tok'ra lui promit de venir les chercher, elle et ses amis.
Une fois rentré chez l'astrophysicienne, les deux hommes et le bébé mangèrent, avant d'aller tous se coucher. Une nouvelle journée venait de s'écouler.
Le lendemain matin arriva vite. Jack ne dormit pas beaucoup comme toujours, et lorsqu'enfin Morphée referma ses bras autour de son corps fatigué, Kendra le réveilla par ses pleurs. Par automatisme, il se leva et alla la voir. L'enfant était sa seule bouée, et elle semblait le sentir. Lorsqu'il arriva dans la pièce, il la trouva dans les bras de son grand-père, qui tentait en vain de la calmer, afin de laisser le militaire dormir. Il avait beau la bercer, ses larmes ne se tarissaient pas.
Jack savait ce dont avait besoin de Kendra, ce n'était pas de tendresse de la part de ses deux hommes, mais de l'amour et des bras protecteurs de sa mère. Mais à défaut d'avoir Sam, Kendra se retrouva dans les bras de son père de cœur, et comme par miracle elle se calma. Tout le monde alla ensuite déjeuner et se préparer à aller à Denver.
Aéroport de Denver
Après une heure de route, le petit groupe arriva enfin à destination. L'enfant avait été sage, dormant même vers la fin du voyage. Tout le monde sortit du véhicule, et se dirigea vers l'accueil. Une hôtesse leur apprit que l'avion en provenance de Los Angeles, venait tout juste d'arriver. Ils allèrent donc se poster devant la porte des arrivées. Une femme et un couple tenant une petite fille dans les bras sortirent et s'avancèrent vers eux.
La jeune femme, était brune, les cheveux coupés proche d'un carré dégradé et avait les yeux verts. Elle n'était pas très grande. Elle portait un jean, avec un tee-shirt noir à manche courte. La seconde, celle en couple, était blonde avec un carré assez court, avec des yeux bleus. Elle portait une petite robe blanche, à manches courtes également. Son mari, à en juger à l'alliance qu'il arborait, était plutôt brun, les yeux presque noirs. Il portait un pantalon beige et une chemise bleue. Dans ses bras se trouvait une petite fille blonde, ayant les yeux de sa maman. Elle ne devait pas avoir encore deux ans.
-Bonjour monsieur Carter. Salua la jeune femme brune.
-Bonjour Shane. Vous avez fait bon voyage ?
-Oui merci. Mais j'aurais préféré vous revoir dans d'autres circonstances. Avoua-t-elle.
-Moi aussi. Bien je te présente Jack…euh le compagnon et supérieur de Sam. Dit-il ne sachant pas comment le présenter.
-Salut. Déclara Shane à l'attention du militaire.
-Salut.
- Et voici Kendra la fille adoptive de Sam. Finit le tok'ra.
-Bien, je vous présente Sarah et William McMillan et leur fille Olivia.
-Bonjour. Salua l'ancien général.
-Sarah étant mère, je me suis dit qu'elle pourrait peut-être aider notre princesse. Expliqua la californienne.
-Bien, rentrons. Répondit Jacob, en leur faisant signe de les suivre.
Le petit groupe venu de Los Angeles, récupéra leurs bagages, avant de rejoindre le parking. Tout le monde s'installa dans le 4X4, se serrant un peu, et Jack prit le chemin de Colorado Springs. Durant le trajet, Olivia et Kendra s'amusèrent ensemble, mettant un peu d'animation dans la voiture. Le colonel alla directement chez son second, afin que le couple leur fille et leur ami, déposent leurs affaires avant d'aller à l'hôpital.
Maison de Samantha Carter
Le véhicule du militaire se gara devant la maison, et tout le petit monde en sortit. Les deux hommes portèrent les bagages, à l'intérieur, pendant que le tok'ra faisait visiter aux deux jeunes femmes la maison. Jack céda au couple la chambre de sa compagne. Il ramassa les affaires qu'il y avait amenées. Jacob lui laissa la chambre d'ami à Shane, alla s'installer dans la chambre de Kendra, où le militaire avait monté un lit de camps que Sam gardait toujours au garage, en cas d'imprévu. Le colonel se contenterait du canapé.
Une fois tout le monde installé et changé, ils reprirent la voiture en direction de l'hôpital militaire.
Hôpital militaire
Le petit groupe marchait dans les longs couloirs blancs. Jack et Sarah tenaient leur enfant respectif dans leur bras. Lui et le Tok'ra ouvraient la marche, montrant le chemin à leurs invités.
A force de le côtoyer tous les jours, ils le connaissaient par cœur. Ils détestaient ces interminables murs blancs, qui leur rappelaient sans cesse la maladie. Une odeur d'antiseptique flottait dans l'air, faisant intérieurement suffoquer le colonel.
Très vite, ils arrivèrent devant la porte de la chambre de leur amie. Ils entrèrent. Une infirmière se trouvait au chevet du major, lui changeant sa perfusion. Ayant fini, elle rangea son matériel, leur fit un pâle sourire et sortit de la chambre, les laissant seuls avec la patiente. Le militaire s'approcha de sa compagne. Et après lui avoir déposé un baiser sur le front, la regarda droit dans les yeux avec un maigre sourire sur le visage.
-Eh Sammy, c'est moi Jack. Lui rappela-t-il. Ton père est là aussi. Mais aujourd'hui on n'est pas venu seul, il y a une amie à toi. Je t'en pris Sam, bats toi. Kendra a besoin de sa mère, et moi j'ai besoin de toi. Accroches-toi. Lui chuchota-t-il, une pointe de désespoir dans la voix.
L'homme embrassa pour la seconde fois, le front de sa compagne, avant de se relever. Il fit un pas en arrière, laissant ainsi la place à la californienne de s'approcher. Shane s'exécuta. Le bip régulier du moniteur prenant sa tension, lui fit froid dans le dos. Son cœur battait si lentement…La jeune femme s'assit sur le lit, se penchant au dessus de la scientifique. Elle la détailla un instant. Ses prunelle si bleues étaient désormais fades, grises…De profondes cernes ornaient ses yeux. Et la maigreur de son visage n'était que le pâle reflet de celle de son corps. Son teint blafard, était encadré par ses cheveux dorés en batailles. D'un geste doux, elle remit une mèche en place.
-Salut princesse. Commença-t-elle avec une voix douce. Je sais que ça fait un moment qu'on ne s'est pas vues toutes les deux, mais je ne m'attendais vraiment pas à te revoir dans un lit d'hôpital. Je sais ce que tu traverses. Les autres ne peuvent qu'imaginer, mais moi je sais…Tu n'as pas le droit de te laisser abattre. Premièrement parce qu'on a fait une promesse. De toutes les personnes présentes dans cette pièce, tu es la seule à connaître mon histoire, ce que j'ai vécu…Tu te souviens de ce bar, où l'on allait à la tombée de la nuit. Et bien maintenant souviens-toi de cette promesse « Toujours là pour l'autre, et affronter la vie coûte que coûte ». Tu m'as sorti d'une mauvaise passe, et aujourd'hui c'est à mon tour de t'aider. Mais tu dois honorer la seconde partie « car sans ça personne ne pourra t'aider ». Ce conseil est de toi, alors appliques le, car tant que tu seras dans cet état, personne ne pourra t'épauler. Deuxièmement, il y a cette merveille qui a besoin de sa mère. Je sais que tu as perdu la tienne assez tôt et que tu en as souffert. Veux-tu qu'à son tour, elle souffre et se perde, comme toi tu t'es un jour perdue ? Je ne crois pas qu'elle mérite de perdre sa famille une seconde fois en si peu de temps. Et enfin en dernier, il y a cet homme. Qui malgré son silence, t'aime comme un fou. Tu as toujours rêvé d'un amour, comme celui qu'il t'offre aujourd'hui. Je ne connais pas grand-chose au véritable amour, c'est vrai, mais je sais le reconnaître lorsque je le vois. Tout comme je sais que Jack serait prêt à offrir sa vie, s'il savait que cela te sauverait. Et pourtant je ne le connais que depuis quelques heures. Mais j'ai su lire dans son cœur. Alors pourquoi le fuis-tu ? Il n'est pas la cause de ton calvaire, mais la solution, et je sais qu'au fond de toi tu le sais aussi. Alors bats-toi, pour lui, pour Kendra, mais surtout pour toi. Ne choisis pas la solution de facilité…
Le regard brun de Jack resta soudain bloqué sur la joue de sa compagne. Une larme coulait silencieusement. Il s'agissait du premier signe de vie que donnait Sam, depuis plus d'un mois. Il ne su pourquoi, mais cette petite perle lui redonna confiance. Maintenant il en était sûr, elle les entendait. Jusqu'à maintenant il n'en avait pas été convaincu, mais ce petit diamant était la preuve du contraire.
Shane le remarqua aussi, et lorsqu'elle vit la façon dont son supérieur la regardait, elle comprit que l'espoir était revenu. Elle se releva, et recula afin de laisser sa place. William demanda, s'il pouvait lui parler à son tour. Le militaire acquiesça, et le jeune homme vint s'agenouiller au chevet de Sam.
-Samantha, je sais que l'on ne se connait pas, et pour vous dire la vérité, jusqu'à hier soir, je ne savais même pas que vous existiez. Lui avoua-t-il, volant un mince sourire, à son compagnon. Mais je dois dire, que ce que Shane nous a dit sur votre état, m'a profondément touché. On a un point commun vous savez. On a tous les deux fait une bêtise, qui nous a éloigné de l'être que l'on aime. J'ai trompé Sarah, et elle m'a rejeté. Je ne lui en veux pas à elle, mais à moi. Mais les mois de séparations ont été une vraie torture. Et vous, vous vous êtes renfermé sur vous-même, au lieu de le laisser vous aider. Je sais que malgré votre léthargie, vous souffrez d'être éloignée de lui. Moi, je n'avais pas d'autre choix que d'attendre que Sarah me pardonne, mais vous, vous avez toutes les cartes en main. Je sais que la réalité est douloureuse. Mais vous n'êtes pas seule. Vous avez votre famille et vos amis pour vous aider à affronter la vie.
Le jeune homme se releva, et sa femme vint prendre place près de la scientifique. Elle essuya une larme, coulant le long de sa joue. Le discours de son mari, et de son amie, l'avait profondément touchée. Dans ses bras, sa fille dormait. Doucement, Sarah prit la main de Sam dans la sienne, avant de regarder Olivia.
-Quoi de plus beau que de regarder son enfant dormir, rire et surtout vivre. Déclara-t-elle un sourire sur les lèvres, avant de reporter son attention sur la malade. Votre enfant veut que vous redeveniez la maman qu'elle connaissait, sans ça comment pourrait-elle être heureuse ? Je sais ce que c'est d'avoir un petit bout, qui chamboule toute votre vie. Je sais également que ce n'est que du bonheur. Alors pourquoi vous en priver ? C'est à votre agresseur d'être puni, pas à vous. Etre mère c'est la plus belle chose qui puisse arriver dans la vie d'une femme. Cette petite a besoin de vous. Et tant que vous n'irez pas bien, elle ne pourra pas être heureuse. D'ordinaire à son âge, on ne fait que sourire. Mais depuis votre renfermement, ce n'est plus le cas. Car son sourire vous est destiné. Et tant que vous serez dans cet état, elle ne sourira plus. Elle vous aime et Jack aussi. Il ne mérite pas d'être puni, non plus. Ne restez pas seule face à votre douleur, demandez de l'aide. Et vous verrez, beaucoup de personnes répondront présentes.
Les jours se succédèrent, et à chacun d'eux, de nouveaux discours se tenaient. Sarah, William et Shane rencontrèrent le reste des amis de la jeune femme, qui chaque jour venait passer une petite heure à son chevet, avant de devoir repartir travailler. Chacun espérait faire sortir Sam de sa léthargie. Grâce aux trois californiens, ils avaient tous reprit espoir.
Au bout de presque un mois, beaucoup de signe de vie avait été donné par la jeune femme. Malheureusement, deux semaines après leur arrivée, le petit groupe d'ami venu de Los Angeles, avait dû rentrer, il ne pouvait pas laisser leur travail plus longtemps. Tout le monde fut compréhensif. Les aux revoirs, à l'aéroport, furent plus chaleureux que les bienvenues, tout le monde avait une dette envers eux.
Les jours s'étaient ensuite succédés, ressemblant étrangement à ceux précédant la venue des trois californiens. Mais à la différence, c'est que désormais Jack savait, elle n'avait pas totalement disparue dans les limbes de son esprit. Alors il s'accrochait à cette petite chance de la ramener, continuant à lui parler chaque jour, lui contant ce qu'elle ratait, essayant par la même occasion de la faire réagir.
Base du SG-C, Cheyenne Mountain
Le général était penché au dessus des ses dossiers, attendant le retour de son équipe phare. Il avait eut du mal à convaincre le colonel de partir. Afin de se faire obéir, il avait dû utiliser l'excuse de la hiérarchie militaire. Et cela avait marché. Et maintenant il attendait leur retour dans son bureau, lorsque le téléphone se mit à sonner.
Plusieurs minutes plus tard, SG-1 revenait de P9X487. Après un bref débriefing, le général appela son second dans son bureau.
-Mon général ?
-Colonel, je vais faire ça rapidement ! Déclara-t-il. Le major est revenue complètement à elle, durant votre mission.
-Puis-je demander la permission de me rendre à son chevet ?
-Bien sûr que vous l'avez ! Sourit le général. Sinon pourquoi vous aurais-je appelé ?
-Merci mon général ! Répondit-il avec enthousiasme.
-Allez, filez et passez lui mon bonjour. Ajouta le plus haut gradé.
-Comptez sur moi.
Le colonel fit un salut militaire, avant de quitter la pièce à grandes enjambées. Cela fit sourire son supérieur.
Dans les dédales du SG-C, un homme courait, le bonheur lui donnant des ailes. ELLE était réveillée. Elle s'était battue et elle avait gagné comme toujours. Alors il parcourait à toute allure, ces longs couloirs gris, à la recherche de ses deux meilleurs amis. Il les trouva à l'infirmerie, en pleine discussion avec une infirmière, qui leur affirmait que Janet était auprès du major, réveillée. Daniel et Teal'c échangèrent un regard lourd de sens, avant de courir, vers les vestiaires, se changer. Une fois les trois hommes de l'équipe prêt, ils partir en direction de l'hôpital. Plusieurs fois, l'archéologue dû signaler au militaire qu'il roulait trop vite. Mais il semblait dans un monde ailleurs, comme lorsque le soir sur Ava, il l'avait retrouvé.
Hôpital militaire
A peine entré dans le bâtiment, qu'il avait tant maudit, que déjà il se remettait à courir, obligeant ses deux coéquipiers à adopter sa cadence. Sur le chemin, les infirmières et médecins ne furent pas surpris de voir leur enthousiasme. Seul un même sourire, se dessinait sur leurs visages.
Lorsque Jack pénétra dans la pièce, le temps sembla se suspendre, et tous les visages convergèrent vers lui. Son cœur battait douloureusement dans sa poitrine, et ses poumons étaient en feu à chaque respiration, mais peu importait.
Elle était là…assise…réveillée. Jamais elle ne lui avait autant manqué, que durant ces trois mois, où son corps avait été là, mais son esprit était ailleurs. Jamais elle ne lui était apparue aussi belle qu'à cet instant. Jamais il ne l'avait autant aimée.
Doucement, il s'avança vers elle, ne quittant pas son regard de ses deux magnifiques perles redevenues légèrement océan. Plus rien n'existait autour d'eux, d'ailleurs ses amis le remarquèrent et les laissèrent, emmenant Kendra avec eux.
Arrivé à sa hauteur, il la serra avec force, voulant se convaincre, que tout ça n'était pas un rêve, qu'elle était bien revenue. Sam s'accrocha à lui, comme à une bouée, comme si elle avait peur, qu'en le lâchant, elle ne retombe dans les profondeurs de son mutisme.
Des spasmes commencèrent à animer le corps frêle du major. Elle évacuait enfin sa douleur, elle pleurait son soulagement. Soulagée de voir que malgré ce qu'elle lui avait fait subir, il ne lui en voulait pas. Soulagée de sentir son amour resté intacte. Soulagée de sentir sa tendresse l'étreindre.
Jack lui caressait tendrement les cheveux, tout en la berçant doucement contre lui. Il avait eu si peur de la perdre définitivement, et luttait contre ses propres larmes.
Ils restèrent ainsi, dans la chaleur du silence, durant quelques minutes, profitant juste du bonheur de retrouver l'autre. Ils n'avaient pas besoin de mot à cet instant, juste l'envie de sentir de l'autre, d'entendre son cœur battre à l'unisson avec le sien.
Puis peu à peu, les sanglots de la jeune femme se calmèrent. Jack desserra un peu son étreinte, afin de voir le visage de sa compagne. Du pouce, il essuya ses larmes, tout en plongeant son regard dans le sien, y retrouvant une toute petite étincelle de vie, qui lui avait tant manquée.
-J'ai eu si peur Sammy. Lui avoua-t-il.
-Je suis désolée. Regretta la scientifique, alors qu'une nouvelle larme roulait sur sa joue pâle.
-Chut ce n'est pas ta faute. La berça Jack. C'est celle d'Anubis. Je te promets, qu'un jour il paiera.
-Jack…Chuchota-t-elle d'une voix implorante.
-Chut, ne dit rien. Repose-toi, et reviens nous vite.
-Je sais que j'aurais dû te le dire plus tôt, admit-elle, mais je t'aime tellement.
-Moi aussi Sammy, moi aussi. Avoua-t-il à demi mot.
-Excusez-moi. Dit le médecin, en entrant dans la chambre.
-Oui ? Demanda Jack en tournant la tête dans sa direction.
-Je ne dérange pas j'espère.
-Non, bien sûr que non. Lui affirma le militaire.
-Bien. Samantha, nous avons reçu vos premières analyses. Elles sont correctes. Déclara-t-il.
-Quand pourrais-je sortir ? Je ne veux pas rester ici. Répondit cette dernière, d'une faible voix.
- J'ai parlé avec votre médecin. Je n'étais pas d'accord avec elle, mais vu que vous êtes réveillée, vous n'êtes donc plus sous ma direction. Elle pense qu'un retour à votre domicile, vous sera beaucoup plus bénéfique qu'un séjour à l'hôpital. Vous pourrez donc sortir dès demain. Leur expliqua le docteur.
-C'est vrai ? S'enquit Jack.
-Oui, néanmoins je suis arrivée à obtenir d'elle, qu'un psychologue vous suive pendant minimum six mois, en raison de trois séances par semaine. Rajouta le médecin.
-Très bien docteur. Acquiesça la patiente.
-Je sais que vous avez vécu une épreuve difficile, mais vous êtes forte, vous vous en sortirez. L'encouragea-t-il. Bon je dois vous laisser, d'autres patients m'attendent.
-Au revoir docteur. Le salua Jack.
Le médecin inscrivit quelque chose sur la fiche médicale de la scientifique, et quitta la chambre.
Le petit groupe d'ami rentra alors. Sam n'eut pas besoin de leur apprendre la bonne nouvelle, Janet leur avait déjà expliqué à tous son retour et le fait, qu'elle allait avoir besoin de leur soutien à tous.
Dans la chambre, tout le monde s'installa autour du lit, et se mit à parler à leur amie. Très vite, elle fut au courant des derniers potins de la base, ainsi que de tout ce qu'elle avait manqué. Elle leur en fut reconnaissante de ne pas s'étaler sur leurs sentiments face à son espèce de coma. Elle fut également heureuse de constater qu'ils ne lui en voulaient pas, et qu'au contraire ils la comprenaient.
En fin d'après-midi, le général lui fit la surprise de venir la voir. Elle en fut touchée. Il prit de ses nouvelles. Durant sa visite, sa filleule lui fit part de son désir de démissionner de l'armée. Devant les arguments qu'elle avança, et surtout suite à ce qu'elle venait de vivre, il ne pu qu'accepter. Son parrain lui assura qu'elle serait rattachée au projet en tant que civile. Cela lui convint parfaitement. Ils se mirent donc d'accord, dès son retour au SG-C, elle lui remettrait sa lettre de démission.
Le reste de l'après-midi se passa dans la bonne humeur. Jack et Daniel se chamaillaient de nouveau, sous l'œil perplexe du jaffa. Kendra gazouillait joyeusement dans les bras de Janet, et les deux généraux discutaient avec elle et le docteur du SG-C. Malheureusement l'heure des visites toucha bien vite à sa fin. Mais ce soir tout le monde rentra le cœur léger, elle allait bien.
Maison de Samantha Carter
Jack se gara devant la maison. Ses quatre occupants en sortirent. La jeune femme resta quelques secondes immobile, regardant sa demeure, et lâchant un soupir de soulagement. Elle était enfin chez elle.
Qu'il était bon de rentrer chez soi, pensa-telle.
Après avoir prit une grande bouffée d'air frais, un nouveau sourire vint étirer ses lèvres. Son compagnon s'approcha d'elle. Elle le regarda droit dans les yeux, avant d'avancer en direction de la porte. Les deux hommes la suivirent. Jack portait le sac et le bouquet de rose, alors que Jacob se contentait de tenir Kendra dans ses bras.
D'une main légèrement tremblante, Sam ouvrit la porte. A l'intérieur, un groupe de personne apparut et cria « Bienvenue ! », arrachant un sourire encore plus grand à l'astrophysicienne. Il y avait Mark et sa famille, ses amis de la base, ainsi que Shane et un couple d'ami l'accompagnant. Cette surprise mit les larmes aux yeux de la jeune femme blonde.
Voyant le visage attendri de leur amie, tout le monde se mit à réclamer un discours. Ce à quoi, elle commença par refuser. Mais devant leur insistance, elle dû se plier à leurs exigences. Elle s'avança au centre de la pièce, pendant que le colonel et le tok'ra, rejoignaient les autres, après avoir posé leurs affaires dans l'entrée.
-Je ne sais pas trop quoi dire. Avoua-t-elle. En premier : Merci. Et en deuxième, je promets de ne jamais vous refaire ça. Après tout j'ai une promesse à tenir. Sachez que vous m'avez tous manqués.
Un fort « A nous aussi » s'éleva du groupe. Puis ces mots furent ponctués par quelques applaudissements, avant que les discussions ne commencent. L'astrophysicienne se mélangea à la foule. Elle s'approcha de sa meilleure amie Californienne, et l'étreignit tendrement. Jack les rejoignit.
-Princesse, je te présente, Sarah et William Macmillan, et leur fille Olivia.
-Bonjour !
-Heureuse de vous revoir parmi nous. Déclara Sarah.
-Dis moi, tu ne m'avais pas parlé de Jack ! Je me rappelle d'un certain colonel qui te faisait craquer…Commença la californienne.
-Et bien désormais le certain colonel partage sa vie. Déclara Jack.
-J'en étais sûre que c'était vous, je voulais la faire rougir.
-Il fait plus que partager ma vie, Jack et moi, sommes fiancés. Avoua la scientifique, un sourire aux lèvres.
-Je ne savais pas, félicitation à tous les deux.
-Merci. Dit le militaire, en regardant sa compagne, surpris par ces mots.
-Bon euh, on va vous laisser un peu tous les deux. Déclara Sarah, devant la mine qu'arborait Jack.
Le colonel secoua la tête, essayant de reprendre de ses esprits. Il attrapa doucement le bras de sa compagne, et l'entraina, dans la cuisine à l'écart des autres. La jeune femme fut surprise par ce geste.
-Jack que se passe-t-il ?
-Fiancés ? Interrogea-t-il, ne comprenant pas.
-Tu te souviens, tu me l'as demandé avant…Expliqua-t-elle.
-Et ? L'encouragea-t-il à poursuivre.
-Je n'ai plus besoin de temps pour réfléchir. Je serais heureuse d'être ta femme Jack.
-Je…! Déclara-t-il avant de sortir de la pièce en courant.
La scientifique, fut surprise de cette réaction, elle ne s'attendait pas à ce qu'il…fuit. Mais après tout, elle ne pouvait pas lui en vouloir…Elle-même n'aurait pas voulu d'elle, après ce qu'elle avait appris sur son passé.
Doucement, elle se retourna vers la fenêtre, et posa ses mains sur l'évier. Elle se perdit dans son esprit. Un bruit appuyé de pas la fit se retourner. Jack s'approchait d'elle, une étincelle de bonheur brillant dans son regard brun.
Arrivé à sa hauteur, il lui présenta un petit écrin de velours noir, qu'il ouvrit. Il en sortit une bague qu'il lui passa au doigt. La jeune femme semblait ailleurs, comme si elle n'était qu'une simple spectatrice dans cette pièce. Une fois l'anneau passé, le militaire l'étreignit.
Dans l'embrasure de la porte, l'archéologue avait observé la scène, un sourire aux lèvres. Il se retira, essayant de ne pas se faire voir du couple, et alla prévenir toutes les personnes se trouvant dans la pièce avoisinante. Tout le monde fut ravi de cette nouvelle, et lorsque les deux fiancés réapparurent, ils croulèrent sous les félicitations.
Vers la fin de l'après-midi, le personnel de la base présent dû rentrer. Jack et William avaient pu passer enfin du bon temps, apprenant à vraiment s'apprécier. Malheureusement les quatre californiens durent abandonner leurs amis, leur avion décollait dans deux heures, et leur taxi était arrivé. Sarah laissa ses coordonnées au colonel, pendant que Shane disait au revoir à sa meilleure amie, presqu'en larmes de devoir déjà se séparer d'elle. Mais elle lui promit de revenir bientôt.
Une fois partis, il ne restait plus que SG-1, la famille Carter, le militaire et le docteur et sa fille. Pendant que Janet, et SG-1 rangeaient la maison, la famille Carter alla s'asseoir sur les canapés. Lisa, la femme de Mark tenait leur fille Jenny sur ses genoux. Mais la petite en avait décidé autrement, et descendit de sa mère pour aller s'asseoir sur sa tante.
Le jeune Carter, se mit à parler du pays où sa sœur était censée avoir passé l'année. En effet l'armée, avait inventé une couverture à la scientifique, afin que le fils du Tok'ra et les proches de la jeune femme n'apprennent pas la disparition de celle-ci. Le continent Africain avait alors été choisi pour être la supposée terre d'accueil de l'astrophysicienne.
-Alors raconte nous Sam, l'Afrique c'est comment ? Demanda avec curiosité son frère.
-Bourrée de Sable ! Plaisanta la jeune femme.
-Et elle a déjà son humour ! Désespéra le tok'ra.
-Non sérieusement, qu'as-tu fais là-bas ? Interrogea Mark.
-Tu sais bien que mes recherches sont…
-Tops secrètes, dit-il en imitant sa sœur, oui je sais. Mais je veux dire, que tu nous reviens avec cette merveille, un homme a bien dû rentrer dans ta vie pour Kendra, non ?
-Malheureusement pour elle non. Répondit Sam. Sa mère est morte en couche et j'ai décidé de l'adopter.
-Pauvre petite. Lâcha Lisa.
-Dis tata, tu vas plus repartir ?
-Non, Jenny je te le promets. Assura l'astrophysicienne, en étreignant un peu sa nièce.
-Ni faire dodo longtemps ?
-Oui. Mais dis moi tu as bien grandit depuis la dernière fois que je t'ai vu ! Changea-t-elle de sujet.
-Oui, j'ai pris quinze centimètres ! Et j'ai un amoureux ! Dit-elle toute fière.
-Un amoureux ? Fit Jack surpris, en arrivant avec les autres.
-Oui, mais ne t'inquiètes pas, c'est toi que j'épouserai plus tard.
-Ah dans ce cas je suis rassuré. Plaisanta le colonel.
-Bon je crois petite blondinette que nous allons devoir y aller. Annonça Mark.
-Déjà ?
-Et oui, Jenny à cours après-demain, et Lisa et moi travaillons demain. De plus notre avion décolle dans deux heures trente. Expliqua son frère.
-Très bien.
Tout le monde se leva et rejoignit l'entrée. Mark serra sa sœur, elle lui avait tant manqué et la voir allongée sur un lit d'hôpital lui avait fait si peur. Bien vite, il dû la lâcher, car une tornade blonde se jeta dans les bras de la scientifique. Sam lui promit qu'elle pourrait venir aussi souvent la voir, elle, Jack et Kendra. Après quelques embrassades, la petite famille sortit et rejoignit la voiture de location, appartenant à l'aéroport, et partit.
A l'intérieur, tout le monde retourna s'installer au salon. Le major, les laissa, allant chercher des boissons dans la cuisine. Du moins, le prétexta-t-elle. En réalité, elle voulait se retrouver un peu seule. Elle sentait que son masque était en train de se fissurer. Elle ne voulait pas leur montrer que depuis la veille, elle jouait un rôle. Elle voulait seulement fuir ce trop plein de bonheur, qui depuis son retour chez elle, l'étouffait. Oh bien sûr, elle ne pouvait pas leur en vouloir d'être heureux de la revoir, mais parmi eux, elle ne se sentait pas à sa place.
Elle s'était pourtant jurée, que plus aucun homme ne la toucherait de force. Alors pourquoi était-ce arrivé ? Pourquoi elle ?
Tant de souvenirs, qu'elle croyait enfouis, remontèrent à la surface. Ceux dont elle n'avait jamais parlé. Ceux dont elle aurait préféré oublier même jusqu'à leur existence. Ceux qui lui donnaient parfois encore des cauchemars…
A l'époque elle n'en avait parlé à personne, trop effrayée par lui, et préférant se jeter dans le travail pour ne pas sombrer. Mais même le travail n'effacerait jamais le fait que Jonas Hanson l'avait violé.
En fermant les yeux, elle revit ses mains sur elle, les mains du jaffa, leur coups de reins semblables à des coups de poignards. Leur sueur qui dégoulinait sur son corps sale, le plaisir qu'ils avaient prit alors qu'ELLE mourrait.
Avec son ancien petit ami, elle avait tenté de se défendre, de se libérer, mais avec ce jaffa, elle s'était laissée faire, telle une poupée de chiffon. Comme si son histoire avec son ex, lui avait prouvé que même en se débattant l'inévitable arriverait forcément.
Une vague de nausée submergea alors la jeune femme. Elle se mit à vomir dans l'évier. Elle vomissait sa douleur, son dégoût mais surtout sa haine pour ces deux hommes qui avaient brisé sa vie en la salissant.
Elle était en sueur. Les yeux dans le vague, elle ouvrit l'eau qui emporta sa souillure sur son passage, mais pas sa souffrance. Elle s'en passa un peu sur le visage. Puis elle prit appui sur le rebord de l'évier, essayant de respirer calmement, mais en vain. Elle finit par exploser en larmes. Enfouissant son visage dans ses mains.
Dans l'embrasure, Jack avait assisté à toute la scène, impuissant face à sa détresse. Lentement, il s'approcha d'elle et la prit dans ses bras, l'entourant de sa tendresse. Elle se laissa faire docilement. Elle s'accrocha à lui et ne le lâcha plus.
Elle avait besoin de lui, de son amour, de sa force…
Daniel était apparu dans l'encadrement et fit signe à son meilleur ami, que lui et les autres rentraient. Il acquiesça doucement et peu de temps après, le bruit de la porte d'entrer, se refermant, se fit entendre. Jacob s'occupait de Kendra, laissant le couple seul.
La jeune femme était toujours dans les bras de son supérieur. Les larmes la déchargeaient un peu de son trop lourd fardeau. Jack lui caressait tendrement les cheveux, essayant de l'apaiser par quelques paroles chuchotées à son oreille. Mais rien ne la calmait, elle avait besoin de ces pleurs.
Mais soudain, une seconde vague de nausée la submergea violement. Une nouvelle fois, elle vomit dans l'évier, après avoir repoussé les bras de son amant. Celui-ci se mit à lui tenir les cheveux, pendant qu'elle se déchargeait de tout ce poids.
Sam avait de plus en plus de mal à se tenir au rebord de la table de travail. Ces forces la quittaient en même temps que l'eau emportait ses souillures. Ses larmes s'étaient arrêtées de couler et s'étaient transformées en colère et amertume. Ses mains tremblaient, mais elle ne faillirait pas, non elle ne se montrerait plus faible devant un homme…jamais.
Alors lorsque le colonel, enroula ses bras autour de ses hanches, pour l'aider à se tenir debout, ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Elle se dégagea violement de son étreinte, le toisant d'un regard noir. Lorsqu'il fit un pas dans sa direction, croyant qu'elle avait besoin de tendresse, la jeune femme se retint de le gifler, et partit en courant de la pièce.
Lâchant un « Sam », son compagnon partit à sa suite, sous le regard surpris du tok'ra, qui ne comprenait pas la réaction des deux militaires.
Lorsque le militaire cru l'avoir rattrapée, il se heurta à la porte de la salle de bain. Il tenta d'ouvrir, mais en vain, elle s'était verrouillée à l'intérieur. Il posa son front contre le bois, en soupirant.
-Sam ! L'appela-t-il désespérément, ne sachant pas réellement quoi faire.
Pour toute réponse, il entendit l'eau de la douche couler. Dans un nouveau soupir, il quitta les lieux, sachant qu'elle ne sortirait pas avant un bon moment.
Ce que le bruit de la douche cachait aux oreilles de Jack, furent les sanglots de sa compagne. En effet, repliée sur elle, la jeune femme pleurait. Ainsi en boule, l'eau ruisselait sur sa peau nue, formant un cocon protecteur autour de ce corps douloureusement désespéré. Les spasmes l'agitant étaient d'une violence déchirante, lui rappelant les assauts subits par ces deux hommes.
Puis les larmes se tarirent, mais la souffrance continua de couler dans ses veines. Elle resta encore de longues minutes sous le jet salvateur. Elle avait l'impression que l'eau la lavait de ce qu'on lui avait fait, mais cette sensation s'arrêta lorsqu'elle l'arrêta.
A contre cœur, elle sortit de la baignoire et s'enroula dans une serviette. Elle se sécha, en tentant de ravaler les larmes qui menaçaient de couler de nouveau. Mais elle était épuisée, aussi bien physiquement que moralement. Alors devant ce manque de force évident, les pleurs creusèrent de nouveaux sillons sur sa joue pâle. Elle ne chercha pas à les effacer. A quoi cela aurait-il servit ? D'autres seraient venues les remplacer immédiatement.
Sans bruit, elle sortit de la salle de bain et rejoignit sa chambre. Elle n'avait pas envie de parler, elle voulait simplement dormir, être inconsciente…oublier.
Mais avant de s'allonger, elle se dirigea vers son armoire, et en ouvrit un tiroir. Elle fouilla parmi ses sous-vêtements, et en ressortie une petite boîte. Il s'agissait de somnifères. Elle avait besoin d'un sommeil lourd…sans rêves. Et elle savait que sans ces pilules, ce serait impossible. D'un geste brusque, elle ouvrit le flacon, prit un comprimé dans la main et les avala sans eaux. Elle rangea la petite boîte à sa place, avant de rejoindre son lit et d'éteindre la lumière. Un doux sommeil artificiel l'emmena alors dans un néant total.
Leurs baisers…leurs mains…leurs hanches…leur sueur…leur respiration saccadée…leurs cris rauques…
La jeune femme se releva en sueur, cherchant des yeux où elle était. Son cœur était au bord de l'explosion, la faisant souffrir à chaque battement. La bouche ouverte, elle semblait être à la recherche d'oxygène.
Lorsqu'elle sentit une main sur son bras, elle ne pu s'empêcher de sursauter. Son regard remonta le long du bras et Sam remarqua enfin la présence de Jack assis à côté d'elle. Ses yeux exprimaient tant d'inquiétude à son égard qu'elle ne pu le soutenir. Comment pouvait-il être inquiet pour elle, alors qu'elle n'était qu'un monstre ? Comment arrivait-il encore à poser le regard sur elle ?
Sentant les larmes de nouveau envahir ses yeux océan, la jeune femme ne pu en supporter davantage. Elle se leva, sous le regard surpris de son compagnon, et retourna s'enfermer dans la salle de bain. Une nouvelle fois le militaire la suivit et se heurta à une porte fermée.
De l'autre côté, la scientifique était en larmes, à moitié allongée sur le sol, et appuyée contre la porte. Pourquoi ne la laissait-il pas tranquille ? Pourquoi ne comprenait-il pas, qu'elle avait besoin d'être seule ? Pourquoi ne la détestait-il pas autant qu'elle se détestait ? Pourquoi avait-elle si mal ? Pourquoi ne la laissait-on pas mourir ? Pourquoi…
-Sam ? Entendit-elle chuchoter. Sam je sais que tu m'entends. Sors s'il te plait.
-Va-t-en…Le pria-t-elle à voix basse.
-Sam s'il te plait sors de là…Continua-t-il sur le même ton.
-Va-t-en. Dit-elle un peu plus fort.
-Parle moi Sam, je t'en prie, laisse moi t'aider mais il faut que tu sortes. L'implora Jack, de l'autre côté de la porte.
-Va t'en !Hurla-t-elle en colère, explosant immédiatement en sanglots. Va t'en, laisse moi tranquille, je t'en prie…
Le militaire, baissa la tête, impuissant. Il regarda une dernière fois cette porte qui la séparait de celle qu'il aurait souhaité protéger. Mais elle le repoussait. Alors il la laissa tranquille, retournant au salon. Les cris de l'astrophysicienne avaient effrayé Kendra, qui pleurait dans les bras de son grand père.
Jack le déchargea, et Jacob décida de le laisser seul. Le désespoir de voir sa fille aussi malheureuse, le rongeant, il alla se coucher. Il avait si mal pour elle. Un père ne devait-il pas tout faire pour rendre ses enfants heureux ? Alors comment avait-il pu laisser arriver ce drame ? Il savait pourtant qu'il n'était pas coupable, mais il ne pouvait s'empêcher de se sentir fautif, même Selmac n'arriva pas à lui ôter ce sentiment de la tête.
Dans le salon, le militaire berçait au creux de ses bras, ce petit être sans défense. L'enfant avait cessé de pleurer, se sentant en sécurité au creux de l'amour que cet homme lui portait. Elle avait même finit par se rendormir profondément.
Voulant que l'enfant est une nuit calme et complète, le colonel la coucha dans son berceau, et ferma la porte derrière lui, emmenant le baby phone. Il retourna dans le salon où il s'assit dans un fauteuil. Tout en observant la cheminée éteinte, il se perdit dans ses pensées.
Quand tout ça avait-il commencé ? Depuis quand souffrait-elle réellement ? Et si toute cette souffrance avait commencé le jour de leur rencontre ? Depuis ce jour où il avait posé les yeux sur cette femme si sûre d'elle, si éblouissante…il n'avait fait que la blesser, pensant la protéger. Mais la protéger de quoi ? De lui, de sa douleur, de son fardeau…Peut-être qu'enfin de compte il n'avait voulu que se préserver lui-même. Si c'était le cas, alors depuis des années, il la blessait sans aucune raison…
Jack fut sorti de ses pensées, par un bruit étouffé, que son oreille militaire avait perçu. Il écouta attentivement, et reconnu un gémissement. Cette marque de douleur provenant de sa compagne, le blessa un peu plus. Mais que pouvait-il faire, tant qu'elle refuserait son aide ?
Lentement, il se leva et alla s'allonger sur le canapé. Oh il savait pertinemment qu'il ne dormirait pas, mais il avait besoin d'être en position horizontal. A cet instant, il aurait tant souhaité avoir sa fiancée dans ses bras, afin de lui offrir sa force et sa détermination. Mais face à ce combat, Sam avait décidé d'affronter ses démons, seule, quitte à en souffrir. Bien sûr il ne pouvait pas lui en vouloir, après la mort de Charlie il avait fait pareil. Seul le temps pouvait lui apporter la paix intérieure, qu'elle recherchait.
Dans la salle de bain, un corps replié sur lui-même, essayait de se protéger du monde extérieur. Plus rien ne devait l'approcher sous peine de le blesser davantage. Ainsi repliée sur elle-même, la jeune femme dormait d'un sommeil agité par d'innombrables cauchemars. Son corps frêle était secoué de spasmes lorsque certains gémissements osaient franchir ses lèvres, qu'elle tentait désespérément de garder scellées.
La nuit fut longue pour tout le monde…
La nuit commençait à peine à faire place au jour, lorsque le militaire se décida à se lever. Il n'avait pas dormit, mais peu importait, ce n'était pas la première fois. Il se leva sans bruit, se prépara une tasse de café à la cuisine et vint s'asseoir sur la terrasse, observer la nature reprendre vie au rythme du soleil montant.
Il fut très vite rejoint par Jacob. A en juger par les cernes que le tok'ra arborait, lui non plus n'avait pas dû dormir. En silence le vieil homme s'assit près de Jack, une tasse de café également en main. Et sans échanger un seul mot, les deux hommes observèrent le soleil apparaître et redevenir le maître absolu dans le ciel, y exilant les étoiles.
Dans la salle d'eau, étendu sur le carrelage dur et froid, un corps se battait contre des démons invisibles. Lorsqu'une secousse trop violente la tira de ses cauchemars. La fraîcheur du sol contrastait avec la chaleur de son corps, lui arrachant un frisson. Doucement, elle se releva, prenant appui sur ses bras.
D'un regard vide, elle détailla la pièce, mais ne semblait pas surprise de s'y réveiller. Elle se leva en chancelant, manquant cruellement de force. Elle se déshabilla avant de rentrer dans la baignoire pour une nouvelle douche.
Une fois lavée, elle sortit de la salle de bain et rejoignit sa chambre, où elle passa un jean et un haut noir à manche longue. Une fois habillée, elle se dirigea dans la chambre de sa fille.
Celle-ci était réveillée, et se mit à babiller joyeusement lorsqu'elle vit sa mère. La scientifique attrapa doucement sa fille dans ses bras. Immédiatement la petite devint sage. Une chaise à bascule, comme sur Ava, avait été installée dans la petite chambre. Sam alla s'y asseoir.
Kendra et sa mère s'observaient, sans un bruit. La jeune femme eut la subite impression, que sa fille cherchait à absorber sa douleur et que quelque part elle y arrivait, car depuis qu'elle avait plongé ses yeux dans les siens, elle se sentait un peu mieux. Doucement, elle se mit à chanter la berceuse que toutes les mères avaient l'habitude de fredonner à leurs enfants sur Ava.
Chanter lui avait toujours permis de penser à autre chose, et de l'aider dans les mauvaises passes, tout comme la danse. Grâce à ces deux activités qu'elle avait apprit sur Ava, elle n'avait pas sombrée dans la dépression qui la guettait juste après sa fausse couche. Oh bien sûr à l'époque, elle pensait que cet enfant avait été conçu dans l'amour…aujourd'hui elle savait que ce n'était pas le cas.
Mais peu importait à cet instant, seule Kendra était importante. Sa souffrance s'envolait à chaque parole prononcée.
De l'encadrement de la porte, son compagnon observait la scène, d'un regard emprunt de tendresse et de douleur. Il avait entendu sa voix grâce au baby phone, et Jacob lui avait dit de monter la retrouver. Alors il s'était presque précipité dans la chambre de la petite.
Il fut stupéfait, de ne voir à cet instant, plus aucune trace de sa douleur, comme si elle avait déserté son corps le temps d'une chanson. Elle semblait presque rayonner de bonheur, ainsi dans sa bulle avec sa fille.
Mais très vite quelque chose attira son attention. Une petite perle, brillante comme un diamant, roulait sur sa joue amaigrie. Il fut étonné de penser que pour une fois, il ne s'agissait pas d'une larme de douleur mais de bonheur. Il ne su pourquoi, mais il en était persuadé. Puis il comprit. Elle était heureuse d'être en vie, heureuse d'être mère, heureuse d'être aimée et d'aimer.
Sans lever le regard, elle invita Jack à venir près d'elle, en tenant une main dans sa direction. Cela le surpris d'avoir été prit en « faute ». Mais elle l'avait entendu arriver, et avait senti son parfum ambré. Elle avait acquis la capacité de faire attention à la terre, sur Ava. Cette petite pensée pour ce monde de paix, lui réchauffa le cœur.
L'homme entra dans la chambre et s'approcha de la chaise à bascule. Doucement, il noua ses doigts à ceux de la jeune femme, s'accroupissant près de ces deux êtres qu'il aimait tant. Elle allait s'en sortir, à cet instant précis, elle ne su pourquoi, mais elle en était sûre. Elle savait que Jack l'aiderait. Le repousser ne servirait à rien. Peu importait les épreuves qui se mettraient sur son long chemin, elle arriverait à les surmonter, car il ne l'abandonnerait pas.
Après quelques minutes à rester ainsi, dans la chaleur de la tendresse que formait leur bulle, ils se levèrent sans prononcer un seul mot. La petite famille retourna dans le salon. Là-bas, Jacob serra sa fille dans ses bras. Entourée d'autant d'amour, elle s'en voulut d'avoir eu les pensées qu'elle avait eues la veille. Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de les avoir encore en tête. Perdu au milieu de ce brouillard de contradictions, elle ne pu s'empêcher d'exploser en sanglots.
Ainsi dans les bras de son père, elle avait l'impression de redevenir la petite Samantha, venant de perdre sa mère. A la différence près, que cette fois elle n'était pas seule face à sa douleur. Alors pourquoi essayer vainement de la cacher ? Le dicton avait raison, la nuit portait vraiment conseil. Même si tout n'était pas encore très clair dans sa tête, elle savait que ce qu'elle voulait, était s'en sortir.
Après cette nouvelle crise de larmes, Jack la força à manger quelque chose. Oh bien sûr elle n'avala pas grand-chose, mais la voir manger un peu, le rassura. Ce fut à ce moment là que Jacob appris au couple son départ.
-Quoi ?
-Je suis désolé Sam, je sais que tu traverses une épreuve très dure, mais malheureusement j'ai des responsabilités. S'excusa le tok'ra.
-Je sais. Dit-elle tristement. C'est juste que j'aurais préféré te voir un peu plus.
-Je sais mais aux yeux du conseil, je suis absent depuis plus de deux mois. Expliqua-t-il.
-Je sais et je comprends, ne t'en fais pas. Le rassura-t-elle.
-Je reviendrais aussi vite que possible.
Après le petit déjeuné, l'ancien militaire alla préparer ses affaires. Malgré sa tristesse de le voir partir, elle comprenait. Tout comme elle avait fini par comprendre son absence à la mort de sa mère. Une part de lui fuyait, ayant peur de ne pouvoir être à la hauteur. Elle ne pouvait lui en vouloir, elle se contentait de comprendre.
Pendant que lui et Jack se préparaient à partir, Sam posa Kendra dans son parc et alla tirer à l'imprimante sa lettre de démission, qu'elle avait tapée sur son ordinateur à son retour d'Ava. Elle la plia et la mit dans une enveloppa à son nom. Perdu dans ses pensées, elle regarda la lettre. Ce petit bout de papier signifiait beaucoup, la fin d'une époque et le début d'une autre, les adieux à une vie trop dangereuse, une partie de sa vie, une nouvelle page tournée…
C'est à cet instant que son fiancé réapparut. En voyant son regard nostalgique, il comprit ce qui se passait dans sa tête. Doucement il l'entoura de ses bras, et elle se laissa aller contre son torse, relayant sa répulsion au fin fond de son esprit torturé. Il lui offrait la force, dont il avait besoin.
Lorsque le tok'ra arriva dans le salon, l'astrophysicienne, attrapa sa fille et tout le monde rejoignit le 4X4 du militaire.
Base du SG-C, Cheyenne Mountain
Le véhicule du colonel pénétra dans le parking de la base, et son conducteur coupa le moteur, une fois garé. Sam détacha sa fille et la prit dans ses bras, avant de se diriger vers l'ascenseur avec les deux hommes de sa vie. Celui-ci les emmena dans les profondeurs du complex. Arrivée au niveau des quartiers, la cabine s'arrêta. Les portes s'ouvrirent et ses trois occupants en sortirent et s'engouffrèrent dans les couloirs. Jacob rejoignit les vestiaires afin de se changer.
Sam, elle, prit la direction des escaliers. Elle devait aller voir son supérieur. Jack avait proposé de l'accompagner, mais elle avait refusé gentiment, prétextant qu'elle devait faire ça seule. N'ayant rien d'autre à faire, le militaire parti au mess.
Dans le bureau du plus haut gradé de la base, le général était penché sur un dossier, écrit par l'un des membres de SG-3. Lorsqu'on frappa à sa porte, il ordonna d'entrer sans pour autant relever la tête tout de suite, finissant son paragraphe. Une fois fini, il remarqua enfin que celle qui lui faisait face était sa filleule.
-Bonjour major.
-Mon général. Le salua-t-elle.
-Comment allez-vous ? S'inquiétait-il.
-Pour être franche, mal, mais je suis bien entourée. Admit-elle.
-Bien. Que puis-je faire pour vous ?
-Vu que mon père part aujourd'hui, je viens vous amener ça. Dit la scientifique en lui tendant l'enveloppe.
-C'est ce que je crois ? Demanda-t-il.
-Oui.
-Alors Docteur Carter soyez la bienvenue au SG-C. Répondit-il un sourire, sur le visage.
-Merci mon général.
-Bon allons-y, votre père doit être sûrement prêt.
La scientifique et le militaire quittèrent le bureau et descendirent dans la salle d'embarquement. Ils furent rejoint par le tok'ra et le colonel. Jack prit Kendra dans ses bras, laissant ainsi sa compagne se reposer un peu. Le général ordonna l'ouverture de la porte. Immédiatement Walter entra les coordonnées de la planète et le grand anneau de Naquada se mit à tourner sur lui-même, dans un bruit métallique.
Jacob étreignit doucement sa fille, qui ne pu retenir une larme de couler sur sa joue. Il lui chuchota quelques paroles réconfortantes, essayant de la rassurer et d'apaiser ses craintes. Il lui promit de revenir vite. Puis il se détacha un peu d'elle, mais toujours en la maintenant contre lui, il ordonna à Jack de prendre soin d'elle. Ce à quoi le colonel répondit qu'il préférait mourir que de faire du mal à Sam.
L'ancien général dit ensuite au revoir à sa petite fille, avant de saluer son vieil ami. Puis le vortex étant stable, Jacob lâcha sa fille, essuya du pouce ses larmes et après un dernier au revoir, monta sur la passerelle avant de disparaître dans la grande flaque bleue.
La connexion se ferma juste après son passage. N'ayant plus rien à faire ici, puisque SG-1 avait encore une semaine de vacance, la petite famille salua le plus haut gradé de la base et se dirigèrent vers l'ascenseur. Une fois à la surface, ils remontèrent dans la voiture e rentrèrent chez eux.
Maison de Samantha Carter
La petite avait rejoint son parc, jouant joyeusement avec ses jouets.
Du canapé, le couple la regardait faire, en silence. Doucement, Jack passa un bras autour des épaules de sa compagne, qui réprima un frisson de dégout. Immédiatement elle s'en voulu, pourquoi ressentait-elle ce genre de sensation, alors que lui elle l'aimait ?
Lorsqu'il l'attira contre lui, elle se laissa faire, une pointe d'appréhension lui enserrant le cœur. Pourtant, elle savait qu'il ne ferait rien sans son approbation. Alors pourquoi avait-elle peur ?
De son côté, le colonel avait senti Sam se raidir, et s'il lui avait demandé, il aurait arrêté son geste, mais devant son silence, il avait continué. Lentement, sans la brusquer, il se mit à lui caresser l'épaule. Une nouvelle fois, elle ne fit rien pour stopper son geste, même si ne rien faire lui coûtait, elle devait se réhabituer à ce genre d'attention, afin de s'en sortir, elle le savait. Progressivement, il la sentit se détendre. Au bout d'un moment, l'astrophysicienne arriva à profiter juste du moment, sans penser à quoi que ce soit d'autre.
Du moins cela dura un temps, car très vite un conflit intérieur s'empara de nouveau de son esprit. Devait-elle lui dire pour Jonas ? Comment réagirait-il ? Elle savait qu'elle ne pouvait pas lui cacher, elle n'en avait pas le droit. Mai que devait-elle faire ? Cette fois elle en était certaine, en l'apprenant il la repousserait. Pourtant elle n'avait pas le droit de le garder pour elle, il devait savoir.
Doucement, elle se dégagea de son étreinte, lui faisant face. Mais devant son regard rempli de tendresse, elle se sentit tout à coup honteuse, et ne pu le supporter davantage, baissant les yeux. Prenant une grande respiration, elle commença à lui raconter son histoire, avant que son courage ne s'évapore.
-Jack il faut que je t'avoue quelque chose.
-A voir la tête que tu fais, ça à l'air important. S'inquiéta-t-il.
-Ca l'est. Lui confirma la scientifique.
-Et bien vas-y, je t'écoute. L'encouragea son compagnon.
-Je ne sais pas comment te le dire. Avoua-t-elle la voix brisée par l'émotion. Je ne t'ai jamais tout dis sur ma relation avec Jonas Hanson. Bien sûr tu sais qu'il m'a…
-Battu ? Oui je sais, et sache que plus jamais un homme ne portera la main sur toi. La rassura-t-il.
-Il n'a pas fait que me battre.
-Que veux-tu dire ? Demanda-t-il, redoutant le pire.
-Un soir, bien après notre séparation, il est venu chez moi. Ce n'était pas la première fois qu'il venait essayer de me « reconquérir ». Je ne me méfiais donc pas. Commença-t-elle, les yeux dans le vague. J'étais allongée sur le lit, en train de lire, je savais que c'était lui. Lorsqu'il est arrivé dans ma chambre, je lui ai fait remarquer qu'il n'était plus le bienvenu ici. Une nouvelle dispute a éclaté.
Une larme roula silencieusement sur sa joue pâle.
-Il m'a battu une nouvelle fois. Et moi la grande militaire que je suis, je n'ai pas su me défendre, je ne pouvais pas, la peur me contrôlait. C'est ironique n'est-ce pas ? Je combattais déjà des goa'ulds, et j'avais peur d'un homme normal. Mais ce soir là, il a décidé que les coups ne suffiraient pas.
-Sam ? L'incita-t-il à continuer, mais redoutant la suite.
-Il a commencé à m'embrasser, et à s'allonger de tout son poids sur moi. Moi je ne voulais pas, dit-elle paniquée, semblant revivre dans sa tête ce moment, j'ai essayé de le repousser ! Mais il était trop lourd, j'étais coincée. Et puis il a sorti un couteau. C'est à cet instant que la peur a finit d'envahir mon corps. Avec le couteau il a…il a coupé ma chemise nuit et mes…sous-vêtement.
Dit-elle d'une petite voix, comme honteuse. Ses pleurs continuaient inlassablement à couler, rongeant la chair de ses joues déjà tant amaigries par son mutisme. Après quelques secondes, elle reprit :
-Comprenant, ce qui allait se passer, j'ai essayé de le repousser…J'ai crié…Je me suis débattue…Mais il m'a donné un nouveau coup de poing et j'ai perdu connaissance…
-Oh Sam ! Compatit son compagnon, qui tenta de la prendre dans ses bras.
-Non laisse moi finir ! S'énerva-t-elle en se dégageant. J'en ai besoin.
-D'accord. Consentit Jack.
-Quand je me suis réveillée, j'étais attachée solidement au lit, entièrement nue. Il m'avait bâillonnée. Lorsqu'il a vu que j'étais réveillée, il s'est approché de moi, comme s'il attendait que je sois spectatrice de ce qui allait suivre. Avec des gestes maladroits, il a défait sa ceinture, puis son pantalon, en me disant d'horribles choses. Quand il s'est allongé sur moi, j'ai tenté une nouvelle fois de le repousser. Mais les liens étaient trop serrés et je n'ai rien pu faire. Continua-t-elle la voix brisée par les larmes. Il m'a alors regardé et m'a dit :
« Sammy, Sammy, Sammy. Tu n'es qu'une trainée, tout le monde le sait et moi le premier. Pourquoi crois-tu que ton cher colonel, te tourne autour ? Lui aussi le sait parfaitement et comme tout les autres, il ne rêve que de te sauter. Pourquoi crois-tu que je reste avec toi ? Uniquement parce que tu es un super coup au pieu. Mais j'en ai marre d'être tendre, je vais te baiser comme la chienne que tu es »
Sa voix était remplie d'amertume et de dégoût.
-Et là il m'a…Dit-elle d'une toute petite voix…violée. Le lendemain il ne se souvenait de rien. Je suis allée chez lui et quand je lui en ai parlé, il m'a de nouveau battue en me traitant de menteuse. Mais cette fois je ne me suis pas laissée faire, dès le premier coup je suis partie. Je n'ai jamais porté plainte, j'avais trop peur à l'époque. Pour ne pas penser à cette nuit, je me suis plongée dans le travail. Pendant de longues semaines, j'ai rythmé ma vie par un nombre incalculable de douches, me sentant comme à cet instant, toujours sale…
Cette fois lorsque son compagnon l'attira doucement à lui pour l'étreindre, elle se laissa faire, en ayant quelque part besoin.
-Je suis désolé Sam…
-Tu dois me voir comme un monstre !
-Non ! Bien sûr que non ! La rassura-t-il. Ce sont eux les monstres, tu m'entends ? Toi tu n'es que leur victime. Je ne veux plus que tu penses ce genre de chose, ce n'est PAS ta faute ! D'accord ?
Il l'a senti acquiescer contre son épaule.
-Bien demain, je t'accompagne à ta première séance avec le psy. Je ne te laisserais pas seule.
-Merci.
-Tu n'as pas à me remercier Sam. Je t'aime. Dit-il, sincère.
-Je t'aime aussi.
La jeune femme se laissa aller à pleurer dans les bras du militaire. A travers ses larmes, elle se déchargeait du poids qui jusqu'alors l'avait toujours écrasé, même si elle avait occulté cette histoire au fond de sa mémoire.
Dans un geste doux, Jack se mit à lui caresser tendrement ses longs cheveux blonds. Comment avait-il pu être aussi aveugle et ne rien remarquer ? Heureusement que ce Jonas Hanson était mort, sinon il ne tarderait pas à l'être.
Il se mit à lui chuchoter des mots réconfortants, afin de la calmer. Cela eut le résultat attendu puisqu'il sentit les spasmes de ses sanglots s'estomper. Il déposa un baiser sur le haut de son front. Celle-ci releva les yeux et le regarda à travers ses larmes. Elle avait l'air si vulnérable qu'à cet instant, n'importe quel inconnu aurait eu envie de la protéger contre ce monde, qui pouvait s'avérer cruel.
De son pouce, le militaire essuya délicatement ces gouttes d'acides qui lui rongeaient silencieusement le cœur.
L'astrophysicienne chercha dans le regard de son compagnon une quelconque trace de dégoût. Elle ne trouva rien de cela, au contraire elle y lu de l'amour. Il la regardait avec tant d'amour, qu'une nouvelle larme roula sur sa joue, une larme de soulagement. Elle déposa un rapide, néanmoins tendre, baiser sur ses lèvres. Puis elle se leva, sous le regard interrogateur de son supérieur. Elle lui expliqua qu'elle devait aller au cimetière, elle en avait besoin.
-Je peux t'accompagne ? Lui demanda-t-il.
-Je sais tout ce que tu fais pour moi, j'en suis reconnaissante, mais je dois y aller seule. Lui expliqua-t-elle. Je suis désolée.
-Ne le sois pas Sam, je comprends parfaitement.
-Merci. Dit-elle, avec un pauvre sourire.
La scientifique monta dans sa chambre. Elle ouvrit le placard qui contenait ses robes d'Ava. Elle sortie la robe d'au revoir et partit dans la salle de bain, reprendre une douche. Lorsqu'elle ressortit elle avait revêtu l'habit. Elle était blanche comme les deux robes d'Ishtar. Le haut laissait les épaules nues, ensuite les manches mesuraient dix centimètres et étaient rattachées à de longs voiles transparents, qui lui tombaient sur la moitié de la main. Les deux petites bandes de tissus, étaient rattachées à un bustier. La jupe y était cousue, elle lui recouvrait les jambes, venant balayer le sol. Au pied, elle avait mit ses sandales de guerrière. Elle s'était légèrement maquillée
Etant prête, elle retourna au salon. Son fiancé cru voir apparaître un ange. Elle était magnifique dans cet habit. L'astrophysicienne s'approcha de Kendra, qui se trouvait dans les bras de Jack, et l'embrassa sur le front, avant de venir déposer un tendre baiser sur les lèvres de son compagnon. Elle partit ensuite, sans un regard en arrière.
Dans la rue, beaucoup de monde se retourna sur son passage. Les hommes la trouvant sublime et les femmes détaillant ce qu'elle portait. Bien sûr, elle ne fit pas attention à ces curieux, trop perdue dans ses pensées. Elle continua sa route à travers Colorado Springs, ne fixant qu'un point invisible sur le sol.
Sa marche dura quelques minutes encore.
Cimetière de Colorado Springs
La jeune femme pénétra sur cette terre sacrée. Elle marcha quelques secondes sur le tapis verdoyant, prenant le chemin de la tombe d'Elisabeth Carter, sa mère. Elle le connaissait si bien pour l'avoir emprunté si souvent.
Le ciel bleu laissait apparaître l'astre solaire de toute sa majesté. Les oiseaux chantaient, comme pour montrer que même si la mort régnait dans ce lieu, la vie continuait d'exister autour.
Sam arriva devant la pierre de marbre. Son regard se posa sur chaque lettre dorée…gravée. Ces lettres qui lui rappelaient sans cesse, que sa mère lui avait été arrachée.
Sans s'en rendre compte, une larme coula le long de sa joue. Comment la vie pouvait-elle être si cruelle parfois ? C'est sur cette pensée, qu'elle éclata en sanglots, enfouissant son visage dans ses mains et tombant à genoux près de la pierre tombale. Elle s'appuya contre elle, comme une enfant le ferait contre la poitrine de sa mère, attendant en vain ses bras pour la réconforter. Ceux que la mort lui avait arrachés alors qu'elle n'était encore qu'une adolescente. Alors elle pleurait contre le marbre gelé, comme pour anesthésier sa souffrance.
Doucement, elle se mit à lui parler, lui racontant ses blessures de femmes, ses craintes de petite fille. Oh bien sûr elle n'attendait aucune réponse. Elle avait juste besoin de dire ce qu'elle n'arrivait pas à exprimer à son compagnon, les sentiments ressentis au moment du viol, la douleur éprouvée à la perte de son enfant, son retour à la réalité….Elle se laissa aller, faisant abstraction du monde qui l'entourait.
Les gens présents dans le cimetière, la regardait parfois fois avec compassion, pensant que la perte de cet être cher remontait à récemment, et d'autre fois avec incompréhension. Mais elle se fichait de tous ces yeux curieux posés sur elle. Elle avait juste besoin de se libérer d'un poids trop lourd à porter.
Quand elle n'eut plus aucune larme à verser, elle se rendit compte que la nuit était déjà tombée. Elle ne pouvait rester plus longtemps, son compagnon devait s'inquiéter. Sam déposa un baiser sur la pierre mortuaire et se relava. Elle s'avança alors jusqu'à la tombe de Charlie, le saluant quelques minutes, avant de prendre le chemin du retour.
Maison de Samantha Carter
Jack faisait les cents pas dans le salon. Ok elle avait dit qu'elle devait faire ça seule, mais il s'inquiétait. La nuit était tombée depuis deux heures, il était 23h30 et elle n'était toujours pas rentrée. Encore dix minutes, et il irait la chercher. Quel idiot de l'avoir laisser partir seule ! Il aurait pu venir avec elle et l'attendre à l'entrée dans la voiture. Que lui avait-il prit de la laisser y aller seule dans l'état émotionnel où elle était ? Peut-être avait-elle fait un geste qu'il ne se pardonnerait jamais ? Peut-être était-elle…
Ses réflexions furent stoppées, lorsque la porte d'entrée s'ouvrit et que la scientifique apparut sur son seuil. Ses traits étaient tirés et ses yeux rougis. Elle avait pleuré.
Rassurée, il s'approcha d'elle et la serra tendrement contre lui. Elle se laissa faire, ayant besoin d'être entourée d'amour. Elle enfouit sa tête dans le creux de son cou. Elle respira lentement son parfum. Cela avait toujours eu l'effet de l'apaiser.
Le colonel ferma la porte, puis l'entraîna vers le canapé sans la brusquer, allant à son rythme. Lorsqu'ils furent assis sur le canapé, il l'étreignit encore quelques secondes. Dans ses bras, rien ne pouvait plus lui arriver. Elle était en sécurité et elle le savait. Lorsque la peur eut complètement déserté son corps, elle se recula légèrement, posant sa tête sur l'épaule de Jack, qui posa la sienne sur ses cheveux blonds.
-Tu dois être morte de faim.
-Un peu. Kendra…
-A déjà mangé et dors tranquillement dans son berceau. La rassura-t-il.
-Merci.
-Mais de rien. Allez viens allons manger. Dit-il.
-D'accord.
Le couple se leva. L'officier passa un bras autour de la taille de la scientifique et tous deux allèrent dans la cuisine. La table était mise et un plat de spaghetti bolognaise trônait au centre. Bien sûr les pattes étaient froides. L'homme s'empressa de les faire réchauffer, pendant que Sam s'asseyait. Lorsque le plat revenu au centre de la table, ils se mirent à manger en parlant de tout et de rien. Jack se permit même de la faire rire, voulant lui changer les idées. Elle en avait besoin, et il le savait.
L'heure d'aller se coucher, arriva. Se souvenant de ce qui s'était passé la veille, Jack raccompagna la jeune femme jusqu'à la chambre. Mais lorsqu'il allait la laisser, elle lui demanda de rester, qu'elle avait besoin de lui. Ebranlé par son regard désespéré, il finit par accepter.
Il entra dans la chambre, pendant que Sam allait se changer dans la salle de bain. Il ne savait pas trop quoi mettre pour la nuit, ayant peur de mettre sa compagne mal à l'aise. Pour cette première nuit, il décida de la passer à moitié habillé, il se déshabillerait au fil des jours. Ainsi l'astrophysicienne aurait le temps de s'habituer. Il ôta ses chaussures et ses chaussettes, ainsi que son tee-shirt avant de s'allonger sur le lit.
Lorsque Sam revint dans la chambre, elle trouva son fiancé allongé sur le lit, les mains croisées derrière sa nuque. Elle se permit de l'observer quelques instant. Il semblait perdu dans ses pensées. Un sentiment de sécurité émanait de son corps. Cela apaisa ses craintes et la rassura. Il semblait néanmoins soucieux et inquiet. Peut-être même nerveux. Cette pensée la fit sourire, le grand Jack O'Neill nerveux, mais elle dû admettre qu'elle n'en menait pas large non plus
Elle fit alors un pas dans la chambre, se faisant remarquer. Jack tourna la tête et en la voyant, se releva un peu. Elle ne portait qu'une nuisette. Avec appréhension, et le cœur cognant dans sa poitrine, la jeune femme se glissa sous les draps. Lorsqu'elle sentit le corps de son ancien supérieur se glisser contre le sien, elle ferma les yeux, réprimant un frisson de dégout alors, que des images du Jaffa et de Jonas, s'insinuaient déjà dans son esprit. La sentant se tendre contre lui, Jack se mit à lui caresser tendrement le bras, tout en chuchotant des paroles réconfortantes à son oreille. Elle se retourna vers le lui, les yeux remplis de larmes.
Cette vision lui fit mal. Elle était si vulnérable, si…blessée. Il l'attira un peu plus contre lui, voulant la réconforter. Elle nicha sa tête dans son cou, essayant de se calmer. La chaleur et la tendresse de cet homme eurent raison de ses larmes, et l'apaisèrent. Il continua à la bercer au rythme de ses murmures. Puis un peu plus tard, il sentit enfin son corps se relâcher, elle venait de s'endormir.
La nuit ne fut pas de tout repos. Plusieurs fois, la jeune femme se réveilla en pleurs ou en sueurs. Et lorsqu'elle dormait, des gémissements s'échappaient de sa gorge. Jack ne dormit que très peu, la rassurant à chacun de ses réveils, essayant de la calmer à chacune de ses plaintes.
Le lendemain matin, Sam fut réveillée par les pleures de sa petite. Kendra réclamait son biberon du matin. La jeune femme se leva et alla la chercher. Les deux filles se dirigèrent vers la cuisine. La scientifique prépara rapidement le repas de l'enfant. Une fois chaud, elles revinrent dans la chambre du couple. L'astrophysicienne se remit sous les couvertures et se mit à nourrir le bébé.
Pendant que son enfant engloutissait son repas, l'ancienne militaire détailla le corps de son amant. Son visage semblait être détendu depuis peu. Comme si dans son dernier rêve, le mal n'existait plus. Son dos musclé, laissé à sa vue par le drap posé sur ses reins, montrait plusieurs cicatrices gagnées au combat. Bien sûr elle ne se rappelait pas de toutes, mais certaines lui étaient connues pour les avoir soignées. Le creux de ses reins, était bien dessinées.
Ses yeux remontèrent lentement jusqu'à son visage paisible, rencontrant deux noisettes l'observant. Un sourire illumina alors son visage fatigué. Il lui sourit en retour. Elle se baissa doucement, et captura pour la première fois depuis longtemps, ses lèvres dans un tendre baiser. Le colonel laissa la langue de sa compagne venir à la rencontre de la sienne. Il se laissait faire, ne voulant pas la brusquer.
Leur baiser fut interrompu par les babillements joyeux de la petite. Cela les fit rire. Kendra tapait dans ces petites mains, comme pour applaudir l'initiative prise par sa mère.
-Comment ça va ? Demanda-t-il.
-Fatiguée.
-Je sais, j'ai essayé de te calmer plusieurs fois. Lui avoua Jack.
-Ca explique les cernes.
-Oui.
-Je suis désolée. S'excusa-t-elle.
-Ne le soit pas, ce n'est pas de ta faute.
-S…
-Tut, tut, tut ! Dit-il en agitant un doigt. J'ai dit que ce n'était pas de ta faute. Le rendez-vous avec ce cher psy est à quelle heure ?
-Dans une heure trente. Répondit Sam.
-Ok, va te doucher, pendant que je m'occupe du p'tit dej ! Ordonna le militaire.
La jeune femme déposa un rapide baiser sur les lèvres de Jack, lui mit la petite dans les bras et se leva. Elle prit ses affaires et s'avança jusqu'à la porte. Sur le seuil, elle s'arrêta soudainement. Elle se retourna vers son fiancé, en se mordant la lèvre inférieure. Cette vision fit sourire le colonel.
-Quoi ?
-Et bien…tu ne…voudrais pas prendre une douche avec moi ? Je veux dire juste une douche. Rajouta-t-elle rapidement.
-Sam, je ne veux pas que tu te forces ou quoi que ce soit. Dit-il.
-Je ne me force pas, je le veux. Je veux retrouver la sérénité et ne plus avoir peur lorsque tu poses ta main sur moi. Je ne veux plus revoir leur visage lorsque tu m'étreins. Je ne veux plus être dans l'état dans lequel je suis aujourd'hui, car ce n'est pas moi. Je veux de nouveau vivre et pouvoir te faire l'amour. Je sais que ça prendra du temps et qu'il faut le faire progressivement, mais plus tôt je commencerais, plus tôt je m'en sortirais. Lui expliqua-t-elle, son besoin de lui se lisant dans ses yeux.
-D'accord, mais Sam promets moi que si tu ne te sens vraiment pas bien, tu me le diras ? Et je sortirais.
-Promis.
-Très bien. Je mets la petite dans son parc et je te rejoins. Concéda-t-il.
Le militaire sortit de la chambre, et emmena la fillette dans le salon. Il la posa dans son parc. A peine fut-elle lâchée, que déjà elle se prenait d'affection avec une peluche, commençant à jouer avec. Jack la regarda quelques instant, en souriant. Il avait l'impression qu'elle avait comprit que lui et Sam avait besoin d'un moment à eux. Non c'était ridicule, ce n'était qu'une enfant, elle ne pouvait pas savoir ce genre de chose. C'est donc en secouant la tête, qu'il rejoignit la salle de bain.
Lorsqu'il entra dans la petite pièce, il trouva son ancien second déjà nue. Lorsqu'il posa le regard sur elle. Il la vit baisser les yeux, la gêne finissant de s'emparer d'elle. Sans s'en rendre compte, elle avait caché de ses bras sa poitrine et sa féminité. Devant son malaise, Jack fut tenté de sortir de la pièce, ne voulant pas la forcer. Mais d'un regard elle le rassura, l'incitant à rester.
Il acquiesça et commença à se dévêtir. Une fois nu, il s'approcha lentement d'elle, lui laissant une marge de manœuvre afin de l'esquiver si elle le voulait. Mais elle ne fit, rien de cela. Elle se contenta de calmer sa respiration et les battements affolés de son cœur. Elle avait peur, c'était une évidence, mais elle devait lui faire face afin de pouvoir la vaincre.
Elle détaille doucement son corps d'homme, et ne pu s'empêcher de le trouver magnifique. Mais très vite d'autres souvenirs de d'autres corps d'hommes lui revinrent en mémoire. Son regard océan se perdit sur un point invisible se trouvant dans l'air.
Voyant la détresse réapparaitre dans ses yeux, Jack l'a prit contre lui, dans un geste protecteur et instinctif. La tête posée contre son torse, ses bras autour d'elle, elle se sentait…étrangement elle se sentait bien, apaisée. Plus aucune vilaine image ne lui venait en tête. Elle se sentait tout simplement en sécurité.
Au rythme de la jeune femme, le couple entra dans la baignoire. Immédiatement, Sam revint dans l'étreinte de son compagnon, comme-ci durant la seconde où il l'avait lâché, elle avait suffoquée. Ce dernier ouvrit les robinets. L'eau se mit à ruisseler le long des cheveux de la jeune femme et venait s'écraser sur le galbe de ses fesses.
Dans les bras l'un de l'autre, ils étaient tout simplement bien, retrouvant la complicité les liant avant tout ça. L'eau formait autour d'eux un cocon, les préservant du reste de ce monde, qui les avait déjà fait trop souffrir.
Mais trop rapidement à leur goût, ils durent quitter leur refuge et revenir à la réalité. Il avait rendez-vous dans moins d'une heure.
Ils sortirent de leur douche, se séchèrent et s'habillèrent rapidement. Jack portait un pantalon beige en tissus et une chemise bleu. Sam quant à elle avait opté pour un débardeur parme avec un gilet de la même couleur et un pantalon noir.
Au fond d'elle, elle était heureuse d'avoir réussi à surmonter cette première épreuve. Elle avait fait un grand pas en avant et elle le savait. Son fiancé également, et il était fier et impressionné par son courage.
Voyant l'heure tourner, le militaire alla préparer le petit déjeuné pendant que la scientifique préparait Kendra. Une fois qu'ils eurent mangé, ils partirent en direction du cabinet du psychologue.
Cabinet du psychologue, Colorado Springs
Les deux fiancés et la petite fille attendaient, dans la salle d'attente, leur tour. Le médecin, était le second psychologue officiel de la base, Mackenzie étant en vacance, elle le remplaçait. Elle connaissait donc tout du projet « Porte des étoiles ».
La petite famille n'eut pas longtemps à attendre, avant que la secrétaire ne vienne les chercher. Elle les emmena jusque dans le bureau de sa supérieure. Elle les présenta, et la psychologue les invita à s'asseoir. Ils s'exécutèrent.
La jeune femme qui leur faisait face, ne semblait pas très grande sans ses talons. Elle portait une longue jupe rouge et un simple haut noir à larges bretelles et à col ballant. Ses longs cheveux châtain étaient retenus en demi-queue par une pince.
-Bonjour, je suis le docteur Dubois. Je suis la seconde psy officielle du SG-C. Se présenta le médecin.
-C'est drôle mais votre nom ne fait pas très américain. Souligna le colonel.
-C'est normal, je suis française. Déclara-t-elle, souriante.
-Oh.
-Bien, alors je sais pourquoi vous êtes là, Janet m'a faxée votre dossier Sam. Leur expliqua-t-elle.
-Ah, mais heu…dit la scientifique mal à l'aise…J'ai un autre « secret » à vous révéler docteur.
-Je sais. Admit Marine.
-Ah ?
-Oui, mais pas de ce qu'il retourne. La rassura-t-elle. Mais avant de tout me raconter, nous allons apprendre à nous connaître et vous d'avoir confiance en moi. Sinon jamais on ne pourra avancer, car vous me raconteriez votre histoire contrainte et forcée, et ce n'est pas la bonne solution.
-Vous êtes la première psy que je rencontre à dire ça ! Dit Jack avec surprise.
-Oui je sais. Je n'aime pas non plus avoir mes séances dans mon bureau, je trouve que cela donne une atmosphère assez froide. C'est donc chez vous, ou ailleurs que l'on parlera. Expliqua la psychologue. De moins si vous êtes d'accord ?
-Oui bien sûr. Répondit Sam.
-Parfait, alors à dans deux jours, je viendrai chez vous vers dix heures et on bavardera toutes les deux.
-D'accord.
-Quoi c'est tout ? Demanda le militaire.
-Ceci est notre première approche, Sam ne va pas me raconter sa vie alors qu'elle ne me connaît pas. Je préfère remettre notre vraie séance à la prochaine. Exposa la jeune femme.
-Oh.
-Bon et bien merci et au revoir docteur. Salua la scientifique.
-Au revoir.
Le couple se leva, serra la main du docteur et sortit.
Sam appréciait déjà son nouveau médecin. Elle était vraiment différente des autres. Jack était du même avis. Kendra, quant à elle, s'était endormie dans les bras de sa mère.
Sur le trajet du retour, la scientifique observait le bracelet et sa bague de fiançailles, perdue au beau milieu de ses pensées. Cela la fit sourire. Les anciens avaient toujours eus raison, et une nouvelle fois, ils lui avaient montré.
Du coin de l'œil, son compagnon l'observait, découvrant les secrets cachés au fond de son esprit. Pour lui montrer qu'il avait pensé à la même chose, il sortit le collier qu'il gardait sous sa chemise, avec ses plaques militaires, attirant son attention.
Voyant qu'il avait gardé ce symbole, très important à ses yeux, elle déposa un doux baiser sur sa joue, ne voulant pas le distraire. Ce geste eut l'effet de le faire sourire. Un cri de joie se fit alors entendre. L'ancien major se retourna, surprise, alors que le militaire regardait dans le rétroviseur. Derrière la petite babillait joyeusement, tapant dans ses petites mains. Cette scène attendrit ses parents.
Maison de Samantha Carter
A peine quelques minutes plus tard, le conducteur garait son 4X4 devant la maison de l'astrophysicienne. La petite famille sortit du véhicule. Il faisait si beau qu'une idée germa dans l'esprit du militaire.
-Si on faisait un barbecue et qu'on allait ensuite promener au parc ? Proposa-t-il.
-Bonne idée, ça amusera Kendra. Approuva la jeune femme. Et puis ça nous fera du bien à tous les deux je pense.
Quelques minutes, Jack mettait en route le barbecue se trouvant dans la cours arrière, pendant que Sam, installait d'une main une couverture dans l'herbe. Elle y déposa ensuite sa fille et s'assit près d'elle. La petite jouait avec quelques jouets, que sa mère avait apportés, et parfois observait son père préparer le déjeuner. Mais très vite son attention se focalisa sur une libellule ayant décidé de lui tourner autour. Elle tenta de l'attraper au son des rires de sa mère, qui visiblement ne pensait plus qu'à l'instant présent.
Dieu que son rire lui avait manqué. De la terrasse, le colonel les observait, un petit sourire sur le visage. ELLE lui avait manqué. Lorsque ses yeux océans rencontrèrent deux noisettes, les rires s'estompèrent ne laissant qu'un tendre sourire illuminer son visage, qui depuis la veille commençait à reprendre des couleurs.
-Ca sent bon, dîtes moi !
Immédiatement le couple tourna la tête vers les deux nouveaux arrivants.
-Daniel, qu'est-ce que vous fichez ici ? Demanda son meilleur ami.
-Je me suis dit qu'une petite visite surprise serait sympa. Déclara Daniel, content de son effet.
-A midi ?
-Je suis désolé O'Neill, je n'ai pas pu l'arrêter. S'excusa le jaffa.
-Ce n'est pas grave Teal'c. Rit la jeune femme. Vous n'avez qu'à vous joindre à nous.
-C'est très gentil à vous, major Carter. La remercia l'ancien Prima d'Apophis.
-Vous pouvez vous occuper de votre nièce, pendant que je vais chercher deux couverts de plus ?
-Avec grand plaisir ! S'exclama l'archéologue en se dirigeant vers la couverture.
-Je ne crois pas…Commença le militaire.
-Laissez O'Neill ce n'est rien. Le coupa le jaffa, rejoignant son ami.
La jeune femme se leva et partit à l'intérieur de la maison, alors que les deux hommes s'accroupissaient près de l'enfant.
Voyant qu'ils ne faisaient pas attention à lui, le colonel rentra à son tour, abandonnant deux minutes ses grillades. Il se dirigea vers la cuisine et y trouva Sam en pleine préparation d'une salade. Près du saladier sur un plateau, deux assiettes étaient empilées, six couverts les surplombant. Juste à côté deux verres étaient posés. A côté de la salade, la jeune femme avait sorti une assiette de viande.
La voyant concentrée, Jack s'appuya contre l'encadrement de la porte, un sourire sur les lèvres. Il s'agissait de gestes simple de la vie de tous les jours, pourtant la voir faire le rendait heureux, comme si durant quelques temps, elle avait oublié tout ce qui l'avait blessée, redevenant la Samantha Carter qu'il connaissait.
Elle releva les yeux à la recherche de la sauce, et le remarqua enfin. Elle lui sourit et continua de s'occuper de la préparation du déjeuner. Son compagnon s'approcha d'elle et se glissa dans son dos, enroulant ses bras autour de sa taille. Elle se laissa faire, se rassurant en se disant que Jack n'irait pas au-delà de ses propres souhaits. Celui-ci déposa un baiser sur sa nuque et posa son menton sur son épaule.
-Ca ne te gène pas qu'ils soient là, tu es sûre ? S'inquiéta-t-il. Car si tu veux je peux les mettre dehors, enfin surtout Daniel, parce que Teal'c ne se fait jamais remarquer et que surtout il est plutôt dur à maîtriser.
-Non ça ne me gêne pas. Dit-elle en riant doucement. Et puis voir mes amis ne peut que me faire du bien.
-C'est vrai. Admit le colonel.
-Et puis n'oublie pas que Kendra est aussi la nièce de Teal'c. Lui rappela la scientifique.
-Je n'ai pas oublié.
-Désolé de vous interrompre, déclara la jaffa en arrivant, mais je voulais savoir si vous aviez besoin d'aide ?
-Euh non, c'est bon Teal'c. Il y a juste le plateau à amener, ainsi que la salade et les grillades à finir, et à table.
-Bien.
Le jaffa prit le plateau et le ramena sur la table dehors. Jack déposa un baiser dans les cheveux de sa fiancée, avant de prendre l'assiette de viande et de retourner près du barbecue.
Une fois son plat fini, l'astrophysicienne prit le même chemin que les deux hommes, un peu plus tôt. Lorsqu'elle arriva sur la terrasse, elle vit l'archéologue allongé sur le dos dans l'herbe. Il tenait la petite dans ses bras, lui faisant des chatouilles et des grimaces. Voir sa fille rire et son meilleur ami, dans cette position, la fit d'avantage sourire.
C'est à ce moment là, que Jack ôta les grillades du feu et en mit de nouvelles à cuire. Voyant sa compagne, il appela tout le monde à table. Daniel se releva d'un bond, comme affamé, avec la petite dans les bras et s'avança jusqu'à une chaise, où il prit place. Il tendit ensuite la petite à sa mère, qui l'installa dans son siège. Aujourd'hui la jeune demoiselle avait le droit à de la purée de carotte.
Pendant que Sam nourrissait Kendra, les hommes se servirent et commencèrent à manger tout en parlant de tout et de rien. Jack mangea rapidement afin de prendre le relais, pour que la jeune femme puisse manger chaud à son tour. Les conversations allaient de bon train. La famille que formait SG-1 était enfin redevenue comme avant.
Deux heures plus tard, la bonne humeur fut interrompue par la sonnerie de téléphone du docteur Jackson. Il s'agissait de la base qui avait besoin de lui, pour une importante traduction. Teal'c et lui s'excusèrent de devoir les laisser, mais Jack les rassura avec son humour. Puis les deux hommes rentrèrent au SG-C.
Etant seuls, le couple alla faire la vaisselle, pendant que Kendra dormait paisiblement dans son parc. Jack et Sam parlèrent un peu de tout et de rien, l'un nettoyant et l'autre essuyant et rangeant. Une fois fini, ils allèrent s'asseoir sur le canapé. Ils observèrent, enlacés, leur enfant dormir. Elle avait l'air si fragile et si vulnérable. De plus elle était si petite, que sa mère pensa que n'importe quel étranger aurait voulu la prendre sous son aile.
Même si Samantha avait encore beaucoup d'appréhension au fait d'être touchée par un homme, elle se sentait bien à cet instant dans ceux de celui qu'elle aimait. Elle savait que jamais il ne lui ferait de mal. Elle était tellement bien, qu'elle finit par rejoindre le pays des rêves.
Jack avait senti le corps de son ancien major se relâcher doucement, et sa respiration devenir plus lente, ce qui lui confirma qu'elle dormait. Il ne bougea pas. La nuit avait été longue et pénible, et il savait qu'elle avait besoin de cette petite sieste. Il se contenta de déposer un baiser sur son front, avant de fermer à son tour les yeux, s'endormant peu après.
Ils dormirent deux heures, d'un sommeil sans rêve, leur permettant de récupérer les heures qui leur manquaient. Ce fut le militaire qui se réveilla en premier. Les gazouillis de Kendra l'avaient tiré de son repos. Elle était debout, contre le grillage. Il lui fit signe, en posant son index sur sa bouche, de ne pas faire de bruit. La fillette se rassit et se remit à jouer avec ses peluches.
Son regard noisette, remonta directement sur la petite tête blonde posée contre son torse. Elle avait l'air si fragile, comme si un rien pouvait la briser en mille morceaux. Qu'avait-elle fait pour mériter autant de souffrances ? Il n'en avait pas la moindre idée, juste la certitude que personne ne devrait jamais avoir à endurer ce qu'elle vivait. Mais il se promit que désormais il ne laisserait plus que le bonheur approcher d'elle. Jamais plus elle n'aurait mal, il y veillerait.
Il se mit à lui caresser tendrement le dos, arrachant un petit soupir de la jeune femme. Cela le fit sourire. Peu de temps après, deux perles d'outre mer, rencontrèrent son regard.
-Bonjour Dorothée.
-Bonjour.
-Bien dormi ? Lui demanda-t-il.
-Oui, j'étais tellement fatiguée que j'ai sombré dans le néant. Dit-elle. Il est quelle heure ?
-Presque seize heures. Répondit-il, en regardant sa montre.
-Merci.
-Ca te dis toujours une petite balade dans le parc ?
-Bien sûr. Je vais aller changer Kendra.
-D'accord je t'attends.
La jeune femme déposa un baiser sur les lèvres du militaire et se leva. Elle attrapa sa fille, qui était en train de jouer avec son lapin en peluche, et fila dans sa chambre. Elle changea en premier sa fille, la revêtant d'une robe orange pâle et d'un petit chapeau blanc. Puis elle la posa dans son berceau, avant de filer dans sa propre chambre. Elle ouvrit ses placards, et mit plusieurs secondes avant d'opter pour une jupe prune asymétrique, à deux pointes, lui tombant en dessous du genou et un débardeur blanc. Elle enfila ensuite une paire de nus pieds noirs à talon haut. Elle alla ensuite dans la salle de bain et se brossa rapidement ses longs cheveux blonds.
Une fois satisfaite du résultat, elle retourna chercher sa fille et rejoignit le salon. Jack avait sorti la poussette et rangé le drap qui se trouvait encore dans l'herbe. Sam y déposa Kendra et l'attacha. Elle alla ensuite chercher un sac contenant des couches de rechange ainsi qu'un biberon de lait et d'eau, une couverture et quelques jouets de la petite.
Etant prête, la petite famille quitta la maison
Parc de Colorado Springs
Ils pénétrèrent dans l'un des espaces verts de la ville. Visiblement, ils n'étaient pas les seuls à avoir eu l'idée d'une balade ici. Le couple et la poussette, traversèrent la pelouse et trouvèrent un petit coin tranquille, à l'ombre d'un arbre.
Jack étala la couverture sur l'herbe, pendant que la jeune femme détachait sa fille. Une fois le drap installé, le colonel s'allongea sur le côté, appuyé sur un coude. Sam posa Kendra contre lui et s'assit à son tour, les jambes repliées, et prenant appui sur son bras tendu. Elle sortit du sac les jouets, qu'elle avait apportés.
Son fiancé se releva en position assise, à côté d'elle, et installa la petite fille entre ses jambes, faisant avec celles-ci, tendues, une barrière autour de l'enfant. Tous les deux se mirent à jouer, sous le regard attendri de la scientifique. Puis une lueur de tristesse vint ternir le bleu de ses prunelles. Elle était triste d'avoir mal, alors qu'autour d'elle tout allait pour le mieux. Elle avait mal d'être leur ombre à leur tableau.
En relevant la tête, le militaire aperçu cette lueur, il lui présenta sa main. Un faible sourire apparu sur les lèvres de l'astrophysicienne, qui croisa ses doigts avec les siens.
-On s'en sortira Sam. On passera cette épreuve et tout redeviendra comme avant. Lui promit-il.
-Je sais jack, je sais.
-Tu peux compter sur moi. On s'en sortira, je te le promets. Continua-t-il de la rassurer.
-Merci. Lâcha-t-elle après quelques secondes.
-Pour quoi ?
-D'être là pour moi.
-Toujours.
Jack passa un bras autour de ses épaules et l'attira doucement contre lui. Elle posa sa tête dans le creux de son cou, tout en prenant sa main dans la sienne. Amoureux, ils regardèrent la petite jouer.
Un peu plus tard, les deux parents jouaient avec Kendra. L'homme était allongé sur le dos, et tenait l'enfant à bout de bras en la faisant danser dans les airs. Sa compagne était près de lui, et entre deux rires, faisait une grimace à sa fille.
A cet instant ils étaient heureux, comme si les blessures du passé n'avaient jamais existées. Ils étaient une vraie famille.
Voyant le soleil commencer à décliner, le couple commença à ranger les affaires. Lorsque Kendra fut attachée dans sa poussette, ils prirent le chemin du retour.
Maison de Samantha Carter, Deux jours plus tard
Il était à peine dix du matin, lorsque la sonnette de la porte retentie. Heureusement pour ce visiteur que la propriétaire des lieux était déjà levée et habillée. Elle portait la jupe asymétrique prune, avec un débardeur noir, ses cheveux était tenus en queue de cheval. Lorsqu'elle ouvrit la porte, elle tomba sur la psychologue.
-Oh bonjour Mademoiselle Dubois.
-Bonjour, mais appelez moi Marine.
-Bien, mais entrez. L'invita-t-elle.
-Merci. Je n'arrive pas trop tôt j'espère ?
-Non ça fait plus d'une heure que je fais le ménage. La rassura la scientifique.
-Oh je vois.
-Vous voulez un café ? Lui proposa Sam.
-Avec plaisir, merci.
-J'en ai pour une minute, mais faîtes comme chez vous.
L'astrophysicienne se dirigea vers la cuisine, et y disparut.
La française, s'avança vers une étagère où trônaient plusieurs photos. L'une d'elles semblait vieille. Il y avait une petite fille et sa mère. Elles respiraient le bonheur. Dans un autre cadre, se trouvait une photographie d'SG-1 au complet. Ils ressemblaient à une vraie famille. Cela la fit sourire. Ca lui rappelait ses amies restées en France.
Derrière elle, des bruits de pas se firent entendre, elle se retourna donc. Elle tomba sur le militaire. Il ne semblait pas encore très réveillé, pourtant elle le vit la détailler. Elle portait une jupe noire, lui tombant à mi-cuisse, et un débardeur parme. Ses cheveux châtains, étaient lâchés et la couleur de ses yeux était mise en valeur par un train de crayon noir.
-Bonjour Colonel.
-Docteur ? Dit-il surprit.
-Ah tu es réveillé ! Constata l'ancien major en revenant.
-Oui, mais visiblement je dérange, je vous laisser entre vous. Déclara-il sur le point de s'en aller.
-Non, on va aller sur la terrasse.
-D'accord. Bon, et ben content de vous avoir revu doc. La salua-t-il.
-Moi aussi colonel.
Les deux jeunes femmes passèrent à l'extérieur de la maison. L'astrophysicienne posa son plateau sur la table de jardin, et invita le médecin à s'asseoir. Une fois bien installées, elles commencèrent à parler. Elles parlèrent de leurs études respectives, apprenant à se connaître mutuellement.
Sam posa énormément de question sur la France, ce à quoi Marine fut heureuse d'y répondre. En retour la psychologue questionnait sa patiente sur sa vie à Washington.
La séance dura un peu plus longtemps que prévu. Mais ce n'était pas grave, car Mademoiselle Carter était sa seule patiente de la matinée. Lorsqu'elle s'en alla, la thérapie n'avait pas réellement commencé. Mais la confiance commençait à s'instaurer. Le vrai traitement débuterait dans un peu plus d'un mois, le temps qu'elles apprennent à se connaître mieux, et surtout le temps que la jeune femme se sente assez en confiance pour parler de ses problèmes sans se sentir obligée de les raconter.
Le reste de la semaine passa paisiblement. Bien sûr, les nuits restaient assez agitées, étant remplies de cauchemars pour la scientifique. Mais Sam faisait de gros efforts pour ne pas laisser le passé gagner sur le présent. Jack allait doucement avec elle, ne la forçant jamais à faire quoi que se soit, afin de ne pas l'effrayer. Il ne voulait surtout pas la brusquer et risquer de la braquer, sans quoi ils n'arriveraient plus à avancer. La jeune femme lui en était très reconnaissante.
Base du SG-C, Cheyenne Mountain
Le lundi matin arriva très vite, et la fine équipe du complex militaire rentra de vacances, du moins la petite famille. Car le docteur Jackson n'avait pas quitté son labo, finissant avec l'aide de Teal'c plusieurs traductions.
Il s'agissait du premier jour de travail de la jeune femme en tant que scientifique, néanmoins le règlement était toujours le même sur le code vestimentaire, le travail devait se faire en treillis. Elle alla donc troquer sa tenue civile contre les vêtements vert foncé du SG-C.
Ayant emmené Kendra, elle voulut ensuite aller poser les affaires qu'elle avait emmenées avec elle. Mais lorsqu'elle arriva à ses quartiers, on lui apprit que toutes ses affaires avaient été déménagées. Le problème qui se présenta, fut de trouver ses nouveaux appartements, malheureusement le soldat ne pu l'aider sur ce point.
Alors elle s'était retrouvée à errer dans les couloirs, à la recherche de ceux-ci. Si elle continuait ainsi, elle arriverait en retard au briefing, et il en était hors de question. Bon tant pis, elle chercherait plus tard. Au pas de course, et Kendra dans les bras, elle se dirigea vers la salle de réunion.
Lorsqu'elle arriva, elle remarqua qu'il ne manquait plus qu'elle. Pourtant elle était à l'heure, ça elle en était sûre. Même Jack était présent, ce qui la surprit. Elle salua ses coéquipiers et prit place autour de la table, posant le sac au sol. Quand le général arriva, tout le monde se leva.
-Bonjour à tous, asseyez-vous. Ordonna-t-il en prenant place. Bien comme vous avez pu le remarquer Colonel et Docteur vos quartiers ont été changés de place.
-Oui et d'ailleurs si on pouvait nous indiquer où ils se t…Commença le militaire.
-Je vous y conduirai après le briefing.
-Oh…merci.
-Bien commençons voulez-vous ? Ordonna-t-il plus qu'il ne le demanda. Avec le président, nous sommes tombés d'accord pour n'affecter personne à la place du Docteur Carter. Ainsi, si celle-ci le souhait, elle pourra participer à certaines missions.
-Merci mon général.
-Bien Daniel expliquez la mission d'aujourd'hui. Dit-il à l'intention de l'archéologue.
Le jeune homme se leva et commença à expliquer la mission qu'SG-1 allait devoir accomplir sur P2X563. Etant une mission archéologique, le colonel décrocha rapidement. Sa compagne le remarqua et se contenta de sourire, amusée par son comportement enfantin et pourtant habituel.
A la fin de la réunion, Daniel et Teal'c saluèrent Sam et sa fille avant de partir se changer. Le général se leva et guida le couple à travers le dédale du SG-C. Ils s'arrêtèrent devant une porte au niveau des quartiers.
-Le président a pensé que vous voudriez avoir des quartiers en commun. Je dois vous avouer, qu'au début je n'étais pas d'accord. Déclara le général.
-Qu'est-ce qui vous a fait changé d'avis ? Pas que je ne sois pas heureux, Se reprit son second, mais juste curieux.
-Kendra a besoin de ses DEUX parents, Insista le parrain de la scientifique. Et puisque vous serez en mission, elle vous verra peu, et si vous ne partagez pas ses quartiers, elle vous verra encore moins, donc…
-Merci monsieur. Dit la jeune femme.
-Bien je dois vous laisser. Colonel une mission vous attend il me semble, alors ne trainez pas trop. Les salua le plus haut gradé en les laissant.
Le couple pénétra dans leur nouveau logement de fonction. Contre le mur, où se trouvait la porte, se trouvaient deux bureaux. Contre celui perpendiculaire à lui, deux armoires avaient été installées. En face d'eux, se trouvait un grand lit deux places, avec une table de chevet de chaque côté. Devant celui-ci, un berceau et un parc trônaient. Contre le mur de droite se trouvaient une table à langer, et un chauffe biberon. Ce petit matériel était offert par « les deux tontons de Kendra », indiquait le petit mot sur le mobilier.
La chambre était vraiment plus grande que leur ancienne. Une porte près de la table à langer, les intrigua. Ils s'y dirigèrent et l'ouvrirent. Ils virent avec surprise, une petite salle de bain apparaître. Bon elle n'était pas très grande, mais contenait quand même une baignoire, un lavabo avec un assez grand placard et un WC. Peu de personnes dans la base étaient équipées de ce confort, normalement réservé aux quartiers VIP, ou encore à ceux du général.
Lorsqu'ils reportèrent leur attention sur la chambre, ils remarquèrent que leurs décorations personnelles, avaient reprit leur place aux mêmes endroits, que dans leurs anciens appartements, se mêlant juste avec celles de l'autre. Lorsqu'ils ouvrirent leur armoire, ils découvrirent leurs affaires à l'intérieur.
Ayant une mission dans moins d'une heure, Jack embrassa sa compagne et sa fille avant de filer se changer dans les vestiaires.
L'astrophysicienne en profita pour poser ses affaires, avant de partir en salle de commande avec la petite. Là, elle parla des recherches menées par les scientifiques durant son absence. Comme elle l'avait déjà deviné, ils n'avaient pas beaucoup avancé.
Quelques minutes plus tard, les deux demoiselles de la pièce, riaient aux éclats. Siler, Walter et le Docteur Lee, avaient craqué devant la petite Kendra et s'amusaient à lui faire des grimaces. Mais très vite, ils reprirent leur sérieux, à l'arrivée du général Hammond. Lui et sa filleule descendirent en salle d'embarquement, attendant l'arrivée de l'équipe phare du complex.
-Comment allez-vous docteur ? S'enquit son parrain.
-C'est pas encore tout à fait ça, mais ça va mieux mon général. Le rassura-t-elle.
-Heureux de l'entendre. Je voudrais également savoir, comment se comporte le colonel avec vous ?
-C'est un amour. Il est patient, attentionné…
-Ah on parle de moi ! S'exclama le principal intéressé en arrivant.
-Comment pouvez-vous en être aussi sûr colonel ? Rit doucement le vieux général.
-C'est dans sa voix mon général ! Même Teal'c le sait ! Fit-il remarquer.
-En effet. Approuva ce dernier.
-Bien messieurs assez parlé. Votre de retour est prévu demain à midi. Leur rappela-t-il.
-Hum avec notre cher Dany Boy, vous pouvez rajouter une ou deux heures de plus ! Plaisanta Jack.
-Airman entrez les coordonnées. Ordonna le plus haut gradé de la base.
-Ca ira ? Demanda le colonel en s'approchant de sa fiancée.
-Oui. Je dormirais ici ce soir, ca me rassura. Dit-elle.
-D'accord, mais si ça va pas…
-Je vais voir Janet, je sais. Répondit-elle en souriant.
-Bien.
Le militaire déposa un baiser su la joue de Sam, avant d'en déposer un sur le haut du crâne de la fillette. Puis le vortex étant stabilisé, il dû rejoindre son équipe. Les trois hommes montèrent sur la passerelle, avant de passer la porte, qui se ferma derrière eux.
N'ayant plus rien à faire dans l'immense pièce, le Docteur Carter salua son supérieur, et rejoignit son labo, où beaucoup de travail en retard l'attendait.
Laboratoire du Docteur Samantha Carter
La jeune femme pénétra dans cette pièce, plus que connue, qui lui avait tant manqué.
Sur la table de travail, trônait le réacteur à Naquada, qui semblait l'attendre. Près de lui plusieurs dossiers, ainsi que des notes, qu'elle avait rédigée elle-même avant son avant dernière mission, étaient posés, attendant d'être complétés.
C'était ici qu'elle s'était enfermée la première fois. Se plongeant dans le travail, jusqu'à tout oublier, jusqu'à ne plus rien ressentir…
Si à cette époque, elle l'avait fait pour ne pas se laisser le temps d'y penser, aujourd'hui c'était différent. Il s'agissait simplement de travail de retard. De plus elle avait plusieurs personnes avec qui parler de ce qu'elle avait vécu…
Pourquoi cela sonnait-il faux ? Pourquoi avait-elle l'impression de se mentir ? Peut-être parce que comme plus de 7ans avant, elle avait besoin de son travail pour remonter, pour survivre et avancer. Drôle de paradoxe, pensa-t-elle. Son métier l'aidant à survivre, alors qu'il pouvait lui ôter la vie à tout instant en mission. Oui mais qu'avait-elle d'autre ? Les confidences étaient bien belles, mais personne ne savait réellement ce qu'elle ressentait. Elle avait beau être entourée, elle se sentait parfois un peu seule.
Energiquement elle secoua la tête, non elle ne devait pas avoir ce genre de pensées. Il fallait qu'elle reste positive, enfin autant qu'elle pouvait l'être. Bon ok, elle avait besoin de Jack, afin qu'il soit positif pour tous les deux. Et jusqu'à maintenant il tenait ce rôle et le jouait à merveille.
Ses réflexions furent stoppées par la vision d'un parc rempli de jouet. Il avait été monté de l'autre côté de sa paillasse. La scientifique s'en approcha et y déposa sa fille, avant de décoller un mot scotché sur le rebord. Un « Bienvenue à la maison Docteur ! La base » y était inscrit. Ce geste la fit sourire et elle n'entendit pas Janet arriver.
-Bienvenue chez toi Sam.
-Oh ! Lâcha la jeune femme en se retournant. Merci Janet.
La doctoresse s'approcha de sa meilleure amie et l'étreignit doucement. Puis en la lâchant, elle se pencha et attrapa Kendra dans ses bras, serrant sa petite main dans la sienne, alors que son autre partait à la découverte des mèches châtain du médecin.
-Alors comment ça va ?
-Ca peut aller. Tout le monde me chouchoute et je ne suis pas la seule, déclara-t-elle en montrant d'un signe de la tête le parc.
-Oui beaucoup de monde t'apprécie ici, ils voulaient t'offrir quelque chose pour ton retour, mais ils ne savaient pas quoi. Expliqua Janet. Et comme ils connaissaient Kendra, pour l'avoir plusieurs fois vue, ou même chatouillée à l'infirmerie, pendant les missions du colonel. Bref, ils ont décidé d'acheter ce parc et ces peluches. Tout le monde y a participé, même le général.
-C'est très gentil de leur part. Reconnut son amie, le sourire aux lèvres.
-Oui. Alors comment as-tu trouvé Marine ?
-Très chouette ! Sa thérapie est différente des autres, mais je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose. Avoua la scientifique.
-Tu verras, je la connais depuis mes dernières années de médecine, elle est super. Je dirais même que c'est la meilleure.
-Je te crois volontiers.
-Bon je dois y aller.
-D'accord.
-Si tu as besoin de quelque chose, n'hésite pas à venir me voir ! Lui rappela la doctoresse.
-Promis Janet.
La jeune femme reposa la fille de sa meilleure amie et retourna à l'infirmerie s'occuper d'analyses qu'elle devait finir de vérifier.
Sam, étant enfin seule, s'assit autour de la table de travail et ouvrit le premier dossier, en relisant les dernières notes qu'elle avait prises. Une fois ces dernières observations lues, elle se replongea dans son travail, reprenant là où elle l'avait laissé.
Une fois plongé dans ses travaux, toute notion de temps disparut de son esprit. Ce fut Kendra qui la ramena à la réalité à midi. Elle réclamait son déjeuner. Cela la fit sourire. Dans un soupire, elle se leva, abandonnant ses recherches. Elle attrapa sa fille dans ses bras et toutes deux partirent dans leurs quartiers. L'astrophysicienne attrapa un petit pot et partit ensuite au mess, espérant pouvoir l'y faire chauffer.
Le mess
Le cuisinier de la base accepta de faire chauffer la nourriture de la petite fille, lui expliquant qu'il en avait l'habitude. Une fois chaud, la jeune femme prit un plateau, et après l'avoir rempli, alla s'asseoir à une table vide.
Plusieurs officiers s'amusèrent à faire des grimaces à la petite qui se mit à taper joyeusement dans ses mains. Cela fit sourire la mère, amusée par leur comportement dès plus inhabituel. Mais visiblement Kendra en avait l'habitude.
Depuis le « coma » de Sam, la petite était devenue un peu le rayon de soleil des militaires. A chaque mission de SG-1, Janet la gardait et la faisait profiter à tout le monde, lorsque le général était enfermé dans son bureau. Elle avait dû faire le tour des bras de tous les soldats du complex.
Lorsque la fillette eut engloutit toute son assiette, Samantha pu enfin manger. Du moins elle essaya, car plusieurs soldats vinrent lui souhaiter la bienvenue et prendre de ses nouvelles, tout en saluant le petit ange. Cela la toucha énormément de voir qu'autant de monde s'inquiétait pour elle. Quand elle put enfin finir de manger, elle décida de confier le petit bout, ayant une envie subite de se doucher, pour la seconde fois de la journée.
Infirmerie
Janet était enfermée dans son bureau, rédigeant quelques notes, lorsque sa meilleure amie arriva. Elle fut enchantée de pouvoir jouer les tatas, même si elle s'inquiétait pour la scientifique. Car une douche signifiait dans son cas, qu'elle se sentait sale, et donc que quelque part au fond d'elle, le mal être subsistait. Bien sûr dans le cas de viol, cela était normal, toutes les femmes le faisaient. Pourtant face à cet argument, l'inquiétude du médecin de diminua pas. Après tout ? Sam était sa meilleure amie, pas une patiente ordinaire. Après un « Merci Janet », l'astrophysicienne quitta l'infirmerie prenant, le chemin de ses quartiers.
Quartiers du Docteur Carter et du Colonel O'Neill
Une fois à l'intérieur, elle s'y enferma et rejoignit la salle de bain. Elle se déshabilla à la hâte et entra dans la douche, où elle ouvrit l'eau. Soudain, sans comprendre pourquoi, elle éclata en sanglots, comme si elle retenait ses larmes depuis bien trop longtemps.
Lentement, elle se laissa glisser, jusqu'à être assise sur la faïence glacée, qui anesthésiait sa douleur. Mais la froideur fut vite remplacée par la chaleur de l'eau qui y tombait. Tout comme plus de sept ans auparavant, elle pleurait seule dans sa baignoire, ne voulant pas que les autres la voient ou l'entendent. Car dans ce monde d'homme, elle avait la faiblesse d'être femme.
Alors elle laissa ses larmes couler durant de longues minutes. Puis leur source finit par se tarir et elle put enfin prendre une vraie douche. Après avoir coupé l'eau, elle s'enroula dans une serviette chaude et sortit de la baignoire. Elle remit son treillis et regarda son reflet dans le miroir. Grâce à la douche, ses yeux n'étaient pas rouges et ses traits n'étaient quasiment pas tirés.
Sam ressortit de ses quartiers et partit récupérer sa fille.
Infirmerie
Lorsqu'elle arriva dans la salle principale, elle trouva Kendra et Janet en train de s'amuser sur un lit, devant le regard attendri de quelques infirmières présentes. En voyant son amie arriver, le médecin arrêta ses jeux, et se tourna vers elle. La scientifique s'excusa d'avoir mis aussi longtemps. Janet la coupa lui disant qu'elle comprenait. Elle lui rendit le petit ange. Puis la jeune femme quitta la pièce, retournant dans son labo, après l'avoir remerciée.
Laboratoire du Docteur Samantha Carter
Arrivée dans son refuge, elle entrebâilla la porte. Elle ne voulait pas que quelqu'un ne vienne la déranger. Sa fille se mit à bailler et ses yeux se fermèrent doucement. Visiblement c'était l'heure de la sieste.
Sam alla donc l'allonger au milieu de ses peluches. Kendra la regarda une dernière fois, avant de sombrer presque immédiatement dans le sommeil. Cela fit sourire sa mère.
L'astrophysicienne retourna ensuite à ces expériences. Mais lorsque son regard tomba sur le bracelet de fiançailles, son esprit s'envola ailleurs. Elle se mit à repenser à tous ces mois passés sur Ava, sans savoir qui elle était…sans se rappeler ses souvenirs qui aujourd'hui la hantaient.
Quelque part au fond d'elle, une petite partie regrettait d'avoir retrouvé la mémoire, de les avoir suivit sur Terre, d'avoir accepté la proposition de Thor…Car sans sa mémoire, elle n'avait peur de rien. Elle était plus libre, n'ayant plus ces murs qu'elle-même avait forgés, afin de cacher la vrai Sam derrière, celle qui représentait sa féminité. Etant simplement Tàri, elle se permettait plus de choses, comme danser ou encore chanter.
Sur Terre, jamais elle n'aurait dansé comme ça avec Jack, bien au contraire, elle se serait retenue. Et bien sûr les choses, avec lui n'auraient sans doute pas avancées.
Le jour de son arrivée sur la planète d'accueil lui revint en tête.
Ava, huit mois plus tôt
Une masse de chair et de vêtement en lambeaux gisait sur le sol, allongée dans l'herbe d'une prairie. La nature était en fleurs et les deux soleils brillaient déjà dans le ciel violacé. Autour de ce corps inconscient, une forêt majestueuse lui servait de protection.
Un couple d'adolescents sortit des bois. Il s'agissait d'Aphrodisia et de Thoran. Très vite ils repérèrent le corps étendu. La jeune fille se précipita près de la jeune femme, pendant que son compagnon allait prévenir les anciens d'une nouvelle arrivée et ainsi avoir des bras afin de la transporter au village.
L'adolescente tomba à genoux près du corps inerte et posa sur ceux-ci la tête de la jeune femme. Elle avait les cheveux mi-longs, blond comme les blés. Mais ce qui attira son attention fut les traits de son visage. Ils étaient tendus, comme si avant d'être jetée ici, on l'avait fait souffrir. Pour essayer de la rassurer, elle se mit à lui caresser tendrement les cheveux, en lui parlant.
Peu de temps après son départ, Thoran revint avec Huor. Aphrodisia s'écarta, et l'homme attrapa l'inconnue dans ses bras et la ramena au village.
Autour de la maison des deux sages, les villageois de la petite cité s'étaient regroupés, après avoir appris l'arrivée d'une nouvelle personne dans leur communauté.
Le guerrier eut un peu de mal à passer dans cette foule de curieux, tout le monde voulait la voir. Néanmoins il arriva jusqu'à la porte. Il pénétra dans la petite maison et après avoir salué les deux guérisseurs, alla déposer la jeune femme dans le lit des invités. Immédiatement Lariena et Elu, prirent le relais.
Les deux hommes allèrent dans la cuisine, pendant que la vieille femme s'occupait de changer Sam, la revêtant de ce qui fut par la suite sa tenue guerrière.
Après lui avoir administré, goutte par goutte le liquide préparé par Elu, ils durent attendre quelques heures avant de voir leur invitée revenir doucement à elle. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle eut un mouvement de recul, effrayée par les inconnus qui l'entouraient.
-N'aie pas peur mon enfant. Tenta de la rassurer Lariena. Nous ne te ferons aucun mal.
-Bienvenue sur Ava. Je suis Elu et voici Lariena. Se présenta son compagnon.
-Nous sommes les sages du village.
-Je n'arrive pas à me souvenir de mon nom. Avoua la jeune femme, après quelques secondes de réflexion.
-Comme beaucoup d'entre nous. Déclara le guérisseur.
-Si tu le souhaites, ton nouveau nom sera Tàri. Proposa sa compagne.
-Elle fut une nymphe de la forêt.
-Je ne la connais pas. Répondit l'inconnue.
-Tàri, fille de Jallo et Elyaza. Commença à raconter la sage. Jallo était un humain, alors que sa compagne n'était autre qu'une nymphe. L'enfant vint au monde durant une magnifique nuit de printemps. La lune pour accueillir cette nouvelle vie, s'était revêtue de son croissant, afin de lui faire un berceau. Les premières années de la petite nymphe furent heureuses. Elle avait un grand frère du nom de Mae.
-Mais un jour, un malheur s'abattit sur la petite famille. Elyaza mourut tragiquement, tuée par un chasseur ne l'ayant pas vu. Dès lors Jallo s'occupa de ses deux enfants seuls. Tàri ne pouvant accepter la mort de cet être aimé, s'enfuit dans la forêt, à la recherche de réconfort. Là-bas elle trouva sa vocation, aider les autres. Elle revint donc près de sa famille.
-Lorsque l'âge lui permit, la petite nymphe quitta la maison familiale et vola de ses propres ailes. Elle retourna dans la forêt, où elle fit la connaissance de la belle déesse Ishna. Toutes deux firent beaucoup de bien autour d'elle. Trois hommes les aidaient dans leur mission : Dael, Ti et Janas. Tàri nourrissait des sentiments envers ce dernier, mais n'osait lui avouer. Un jour que la nymphe se promenait dans la forêt avec les trois hommes, elle trouva une enfant orpheline. Ces parents avaient été tués par des loups. Elle se nommait Calla. Tàri ne se sentant pas prête à être mère, confia l'enfant à la déesse Ishna, qui depuis peu de temps n'allait pas bien.
-Les années passèrent tranquillement et un jour, où la nymphe marchait seule dans la forêt, elle se perdit. Ne retrouvant plus son chemin, elle trouva refuge dans un village qui devint très vite sa nouvelle famille. Elle y prit sous son aile un bébé, dont la mère était morte en couche et dont le père était mort au combat. Elle la nomma Kendra. Ses amis, inquiets, partirent à sa recherche et après quelques mois, ils la retrouvèrent. Ayant eu très peur, Janas finit par avouer ses sentiments à la nymphe. Un nouveau couple venait de se former et Janas la ramena chez elle, où plusieurs épreuves à surmonter l'attendaient. Finit Elu.
-Nous t'avons, comme elle, trouvée dans la forêt. Fit remarquer Lariena.
-Veux-tu de Tàri, comme nouvelle appellation ? Demanda le guérisseur.
-J'en serais très honorée. Répondit la jeune femme.
-Alors soit la bienvenue Tàri dans ta nouvelle demeure qu'est Ava. Dit la vieille femme.
Laboratoire du Docteur Carter
Ce fut un raclement de gorge qui la tira de ses souvenirs. Immédiatement l'intrus s'excusa d'être entré, mais n'ayant obtenu aucune réponse lorsqu'il avait frappé, il avait cru le labo vide. Bien sûr la jeune femme ne lui en tint pas rigueur, et lui demanda le but de sa présence ici. Il lui tendit un dossier contenant toutes les défaillances que le réseau informatique avait connu durant son absence, et spécialement celles qui n'avaient pas encore été résolues. Une fois la pochette cartonnée remise en main, l'homme quitta la pièce en refermant la porte derrière lui.
Et voilà, elle avait encore un peu plus de boulot. Comment allait-elle s'en sortir ? Car maintenant elle ne pouvait plus se permettre, de passer des nuit entière à travailler dans son labo ou de sauter des repas, afin d'avancer plus vite. Elle avait désormais sa fille et devait s'en occuper.
Après un moment de réflexion, elle décida de s'occuper en premier de l'informatique. Après tout, il était très important contre la menace Goa'uld. Et puis par la suite, elle serait tranquille pour reprendre ses recherches.
-Très bien Sam, au boulot ! S'encouragea-t-elle.
La jeune femme ouvrit le dossier et se mit à le parcourir. Après plusieurs bâillements et de longues minutes, elle referma la liste d'erreurs à corriger. Cette vingtaine de pages de défaillances, n'était causé que par un seul et même programme. Comment ne l'avaient-ils pas remarqué ?
Elle jeta un rapide coup d'œil à sa fille, qui dormait toujours. Elle se leva donc sans bruit, et sortit du labo. Près de la porte, une jeune femme, un sergent à en croire ses décorations, passa. La scientifique l'arrêta et lui demanda, si elle pouvait veiller sur Kendra, un peu mal à l'aise. A sa grande surprise, elle accepta avec joie. C'est donc l'esprit tranquille que Sam s'engagea dans les couloirs de SG-C.
Salle de commande du SG-C
L'astrophysicienne arriva dans la pièce, qui à cette heure-ci était assez calme. Elle s'approcha du tableau de contrôle et prit place près de Walter. Puis elle se mit à pianoter sur le clavier de l'ordinateur lui faisant face. Au bout d'une vingtaine de minutes, elle trouva d'où venait précisément la faille. Mais elle ne pu aller plus loin car au moment, où elle allait entrer dans le programme, la porte se mit à s'activer.
« Activation de la porte non-programmée, je répète ! Activation de la porte non-programmée ! »
Après son annonce au micro, le sergent ferma immédiatement l'iris, pendant que les militaires se postaient devant la porte, en même temps que le vortex s'ouvrait dans un bruit assourdissant. Ils mirent l'anneau de Naquada en joug.
Dans la salle d'embarquement le général arriva en courant, suivit de Janet avec la petite fille dans ses bras. Elle était allée voir son amie, mais devant son absence, elle avait donné congé au sergent s'occupant de la petite fille à sa place. Mais devant l'agitation et le danger potentiel, elle ne voulait pas que Kendra reste là.
-Janet emmène Kendra ailleurs, s'il te plait.
-D'accord. Dit le médecin en ressortant de la salle.
-On a un code ? Demanda le général.
-Non, aucun mon général. Répondit le sergent.
Le plus haut gradé resta bien droit devant la vitre blindée. Tous trois attendaient un code, qui ne se décidait pas à venir. Puis soudain une forme gondolante apparut sur la passerelle.
Il s'agissait d'Aphrodite. Elle portait une robe rouge ornée de pierres précieuses en tout genre. Le haut formait une sorte de triangle, lui tombant juste en dessous de la poitrine. Sa jupe recouvrait ses pieds nus, une fente, remontant jusqu'en haut de la cuisse, laissait apparaître sa jambe galbée et bronzée.
Elle avait l'air tranquille, posant son regard à droite puis à gauche. Elle finit par poser ses yeux sur la scientifique. Elle sembla de surprise de la voir ici, mais ne dit rien, se contentant de la fixer. Un sourire cruel se dessina sur ses lèvres.
-Je ne comprenais pas pourquoi, il n'était pas abattu, mais désormais je sais. Dit-elle énigmatiquement.
-Qui êtes-vous et que voulez-vous ? Demanda le général au micro.
-Beaucoup de choses, mais je ne suis pas là pour moi. Je suis Aphrodite. Se présenta-t-elle. Et j'ai un cadeau pour vous.
-Tout ce que vous pouvez nous envoyer, ne traversera pas cet iris. Prévint le plus haut officier de la base.
-Dommage pour eux, et dommage pour vous. Il comptait revoir la Tau'ri une dernière fois. Déclara-t-elle.
-De qui parlez-vous ?
-D'un membre de SG-1, voyons. Répondit-elle comme si cela était une évidence.
-Que leur avez-vous fait ?
-Oh moi rien du tout. Avoua-t-elle d'une voix sensuelle. Mais mon maître, Anubis s'est beaucoup amusé. Bien je dois y aller, d'autres spectacles m'attendent. Mais si je serais vous, j'ouvrirais.
L'hologramme disparu, mais la porte ne se referma pas pour autant. Prenant les mots de la déesse en considération, le général se mit à réfléchir quelques instants. Mais lorsque le code de son équipe apparut sur les écrans, il ordonna l'ouverture de l'iris et demanda une équipe médicale en salle d'embarquement.
Lui et Sam y descendirent ensuite. En arrivant, Janet rendit Kendra à sa mère et le monde présent dans la pièce se mit à attendre l'arrivée d'SG-1. Les secondes ressemblèrent à des heures. Sam était inquiète, un mauvais pressentiment ne la quittait pas depuis le départ de Jack. La tension grimpait rapidement dans la grande pièce.
Soudain, les trois hommes passèrent la porte. Daniel était très mal en point, mais tenait encore debout. Le jaffa malgré ses multiples blessures était encore bien droit. Le colonel quant à lui, était vraiment très mal en point. Il était inconscient dans les bras de Teal'c.
Immédiatement la scientifique courut vers lui, ainsi que l'équipe médicale. Le militaire fut installé sur le brancard, avant d'être emmené dans les couloirs menant à l'infirmerie. Sam, le général et ses amis suivirent le même chemin.
Infirmerie du SG-C
Les infirmiers avaient emmené directement Jack en salle d'opération. Deux infirmières s'occupèrent de soigner ses deux coéquipiers. Durant que les soins leur étaient prodigués, la jeune femme blonde s'approcha des portes qui la séparaient de son compagnon. Une boule se forma dans son ventre à la vue des médecins s'agitant autour du corps inerte du colonel. Elle avait vraiment un mauvais pressentiment.
La voyant aussi mal, son parrain vint la déloger de là, l'emmenant s'asseoir sur un des lits faisant face à ses deux amis.
Lorsque les blessures des deux hommes eurent fini d'être soignées, le plus haut gradé de la base s'approcha d'eux avec la scientifique. La première chose que nota la jeune femme en les voyants fut qu'ils semblaient tristes et abattus. Daniel ne pouvant se déplacer pour le moment, le général décida donc de faire un petit débriefing improvisé ici.
-Teal'c savez-vous qui est Aphrodite ? Demanda le général.
-Une goa'uld puissante au service d'Anubis.
-Que s'est-il passé sur P2X563 ? Interrogea Sam, ignorant la question de son supérieur, car elle connaissait déjà la réponse.
-Elle nous attendait là-bas. Expliqua l'archéologue. Et comme toujours, on s'est fait prendre. Anubis nous a torturé.
-Comment se fait-il qu'il vous ait relâché comme ça ? Voulu savoir la jeune femme, redoutant déjà la réponse.
-Il ne nous a pas relâchés comme ça ! Dit le jaffa énigmatique.
-Comment ça ? Demanda le général.
-C'est Jack il a…Commença l'archéologue avant de se taire et de baisser la tête.
-Il a quoi ? Voulut savoir son amie, morte d'inquiétude par le soudain mutisme du jeune homme.
-Anubis lui a fait ingérer de l'acide et ne lui a pas donné un tour gratuit dans le sarcophage. Dit Daniel, regardant le sol, n'ayant pas le courage d'affronter le regard de la scientifique.
-Non ! Lâcha l'astrophysicienne, posant une main sur sa bouche, refusant d'y croire.
-Nous sommes désolés. Déclara la jaffa, en inclinant la tête.
-Pourquoi a-t-il fait ça ? Ne pu s'empêcher de demander le général.
-Car Jack est le meilleur élément de la base et qu'il est également l'un de ses plus grands ennemis. Il pense que si nous le voyons dépérir, nous perdrons notre envie de nous battre. Et sincèrement, je ne pense pas qu'il ait tord. Admit l'archéologue.
Un bruit de porte qui s'ouvre, interrompit la conversation. Le lit du colonel sortait de la salle d'opération, poussé par un infirmier. Il fut installé près de son meilleur ami. Janet s'approcha d'eux, en ôtant ses gants. Son regard baissé et son soupir ne présageaient rien de bon.
-Alors docteur ? S'enquit son supérieur.
-Je suis désolée, mais on n'a rien pu faire. Annonça le médecin. L'acide a causé déjà causé des dommages irréparables. Je suis désolée Sam.
-Il lui reste combien de temps ? Demanda-t-elle, alors que son esprit semblait ailleurs.
-Sam…
-Janet, il lui reste combien de temps ? Répéta-t-elle, la colère s'entendant dans sa voix pourtant calme.
-Il ne passera pas la nuit. Indiqua la doctoresse, désolée.
-Bien, merci docteur. Déclara simplement le général Hammond.
-Il ne devrait pas souffrir, vu la dose de calmant que nous lui avons injecté. De plus l'infirmière est en train de lui poser une perfusion d'analgésique pour continuer à calmer sa souffrance. Ajouta Janet à l'intention de sa meilleure amie.
-Merci. Dit Sam d'une petite voix.
-Je suis vraiment désolée Sam…
-Je sais.
La jeune femme blonde abandonna ses amis, et s'approcha du lit de son fiancé. Elle s'assit près de lui, Kendra dans ses bras, étrangement silencieuse. De sa main libre, Sam prit celle de Jack dans la sienne, entremêlant ses doigts aux siens.
Son regard se posa sur le visage tendu du militaire, il avait l'air de se battre contre la mort elle-même. Peut-être était-ce le cas, peut-être était-il en train d'essayer de combattre le poison qui le rongeait. Peut-être…
Il devait bien exister une solution bon sang! Elle ne pouvait pas rester assise là, à regarder l'homme qu'elle aimait dépérir sous ses yeux, sans qu'elle ne tente rien. Ils devaient faire quelque chose ! Mai quoi ? Les Tok'ras pourraient peut-être…ou encore les Asgards…elle ne pouvait pas ne pas se battre. IL avait été toujours là pour elle, il l'avait toujours soutenu, même dans les moments les plus noirs de son existence, elle ne pouvait pas l'abandonner, elle ne pouvait pas le perdre…pas comme ça. Elle avait besoin de lui.
Mais lorsque son regard se posa sur la doctoresse, celle-ci lui fit un signe négatif de la tête, lui faisant comprendre qu'elle aussi avait pensé à appeler leurs alliés. Mais il était trop tard, même un symbiote ne pourrait le guérir, et quand bien même il le pourrait, tout le monde savait que Jack ne voulait pour rien au monde retenter l'expérience.
Alors c'était fini…tout ce qu'ils avaient vécu, prendrait fin au lever du jour ? Tout s'arrêterait alors qu'ils ne s'étaient même pas battus…
Une larme naquit dans ses yeux océan et roula sur sa joue redevenue blême. Pourquoi la vie s'amusait-elle à s'acharner sur elle ? Qu'avait-elle fait pour mériter tout ça ?
Elle n'eut pas le temps d'y réfléchir d'avantage, car dans sa main, elle sentit les doigts du militaire bouger. Elle le vit doucement ouvrir les yeux, luttant pour s'habituer à la lumière ambiante. Une fois fait, il posa son regard sur sa compagne, et fut surpris de découvrir les larmes ravager son visage pâle.
-Sam qu'est-ce que tu as ? Voulut-il savoir.
-Rien. Menti-t-elle. Janet ?
-Oh ! Bonjour colonel.
-Doc.
-Vous vous souvenez de ce qui s'est passé ? S'enquit Janet.
-Non pas trop, à vrai dire c'est un peu flou. Admit-il.
-Anubis vous a fait ingérer de l'acide. Commença la doctoresse.
-Oui ça je m'en souviens, mais j'ai eu le droit à un tour gratuit dans son super manège ! Plaisanta le colonel.
-Malheureusement non. Dit le médecin.
-Oh et je vais…
-Oui, je suis désolée. Se répéta-t-elle.
-Ce n'est pas de votre faute doc. Soupira la militaire.
Cette nouvelle était tombée comme une sentence irrévocable. Le silence avait suivit cet aveu. Le colonel enregistrant visiblement la nouvelle. Le rideau fut tiré, pour laisser un peu d'intimité à la petite famille. Dès que leurs amis disparurent derrière le drap blanc, Sam ne put s'empêcher de se jeter dan les bras du mourant, retenant ses larmes, se refusant à se laisser aller. Ils restèrent ainsi de longues minutes, profitant de l'autre simplement et maudissant intérieurement la vie.
Durant toute la soirée, des militaires virent au chevet de cet homme qu'ils considéraient comme un héros. Il était le meilleur d'entre eux, celui qui ne méritait pas de mourir, celui qui ne voulait jamais recevoir les fleurs de ses exploits, celui qui trouvait ça normal de se sacrifier pour un inconnu…
Le général les avait mis au courant de la mort prochaine de son second. Cette nouvelle avait fait l'effet d'une bombe sur tous les soldats du complex. Ils avaient tous décidé dans un accord commun silencieux, de venir dire un dernier au revoir à cet homme qui était leur modèle, et pourtant, ils savaient tous que jamais ils ne l'égaleraient.
Pas un seul instant sa compagne ne quitta son chevet. Elle ne voulait pas le laisser, de peur qu'il ne s'en aille avant qu'elle n'ait pu lui dire au revoir. Beaucoup de gestes d'encouragement lui furent envoyés, ce pouvait être une main posée sur l'épaule comme quelques mots à son encontre. Peu importait la façon utilisée, elle était touchée.
Tard dans la nuit, il ne restait plus qu'SG-1 dans l'infirmerie, ainsi que Janet. Le général malheureusement, avait dû lui dire adieu un peu plus tôt, étant appelé à régler des problèmes qui pouvaient s'avérer plus sérieux s'il n'intervenait pas. Chaque personne voulut échanger un dernier mot avec Jack.
-O'Neill, se fut un très grand honneur de combattre à vos côtés. Vous êtes un très grand guerrier. Et chaque Jaffa libre connaîtra votre nom ainsi que votre histoire. Déclara simplement le Jaffa, l'émotion perceptible dans sa voix, que par une oreille experte, comme celle de ses amis.
-C'est trop d'honneur ! Faites juste quelques bracelets à mon nom, et donnez les aux enfants, ça les occupera ! Plaisanta le colonel. Alors Daniel, on dirait que cette fois c'est à mon tour d'aller embêter Oma.
-Jack !
-Quoi ? Demanda-t-il innocemment.
-Vous faîtes de trop mauvaises blagues pour que l'on vous accorde la moindre petite ascension. Se moqua gentiment l'archéologue.
-Ah bon vous croyez ?
-Oui.
-Bon ben tant pis, ils ratent quelque chose ! Continua Jack sur le ton de la plaisanterie.
-En tout cas, sachez que vous allez beaucoup nous manquer. Ajouta le jeune homme, sincère.
-Oh vous dîtes ça parce que je suis encore là, mais dès que j'aurais le dos tourné vous vous dépêcherez de dire de méchante chose à mon sujet.
-J'aurais trop peur que vous veniez me hanter ! Le taquina Daniel.
-J'en serais capable….Alors doc, dit-il après quelques secondes, fini les piqûres sur moi !
-Je peux encore vous en faire une si vous le souhaitez. Lui proposa-t-elle, un pauvre sourire aux lèvres.
-Non merci sans façon. Répondit-il en grimaçant.
-Jack je suis très heureuse de vous avoir connu et d'avoir vu Sam heureuse grâce à vous. Avec Cassie on ne vous oubliera jamais. Lui confia-t-elle.
-C'est gentil. Pensez à lui faire un bisou de ma part.
-Je vous le promets.
Voyant qu'ils étaient de trop, tout le monde sortit, laissant les deux fiancés pour leurs derniers moments ensembles.
La petite famille se retrouva donc seule dans la grande pièce que représentait l'infirmerie. Seule le bip régulier du moniteur chargé de prendre la tension de Jack, trahissait le silence devenu pesant. Tous deux avaient du mal à réaliser que leur chemin ensemble, allait se terminer ce soir, et qu'au lever du soleil une nouvelle route s'ouvrirait pour la jeune femme.
Sam luttait difficilement contre ses larmes. Mais elle ne voulait pas que son compagnon emporte avec lui comme dernière image, elle en train de le pleurer. Alors elle résistait à la tentation de se laisser aller aux sanglots.
Doucement, le militaire se tourna vers elle et sa fille, leur offrant un sourire réconfortant.
-Sammy je…Commença-t-il.
-Non Jack ! Le coupa-t-elle, le regard posé sur le sol blanc. Tout ce qu tu vas dire va sonner comme un adieu.
-Peut-être. Admit-il. Mais n'est-ce pas le cas ?
-Si…répondit-elle d'une petite voix.
-Ecoute moi. Je n'ai pas pu t'offrir la vie dont tu rêvais et j'en suis désolé. Mais tu ne dois pas t'arrêter de vivre après mon départ. Kendra a besoin de toi…le monde a besoin de toi. Continue de te battre et de chercher l'amour. Et promets moi que si tu le retrouves, tu ne le fuiras pas comme nous l'avons fais.
-Jack…Dit-elle choquée, en plongeant son regard dans le sien.
-Non promets le moi Sam. Promets moi de te marier avec l'homme que tu aimeras et que vous ferez de beaux enfants. Promets-moi de ne pas fuir tout ça, juste en ma mémoire. Insista-t-il.
-Je te le promets. Finit-elle par dire d'une voix tremblante, avant de se mettre à pleurer. Pourquoi cela nous arrive-t-il à nous ?
-Et c'est toi la pro des sciences qui à réponse à tout ! Plaisanta-t-il. Mais si tu veux je demanderais à Oma de t'envoyer sur une carte la réponse, car quoi que dise le petit scarabée, je suis sûr d'avoir une ascension.
-Jack ! Pouffa-t-elle de rire.
-Quoi ? Demanda-t-il d'une voix attendrie.
-Non…rien.
-Mais n'oublies jamais que je t'aime Sam…que je vous aime toi et notre fille. Rectifia le militaire.
-Je t'aime aussi, et sache que plus tard Kendra saura tout de son papa. Lui promit-elle.
-Apprends lui mon humour.
Le couple se sourit, amusé par la situation. Un moment tragique se jouait dans leur vie, et ils se permettaient de plaisanter. Dans un sens c'était ironique, pensa Sam.
L'astrophysicienne posa un regard amoureux sur cet homme au seuil de la mort, qu'elle aimait depuis plus de sept ans, au-delà de sa propre vie. Malgré la blancheur de sa peau, elle ne pu s'empêcher de le trouver beau, de l'aimer encore plus.
Il lui rendit le même regard et déposa un rapide baiser sur ses lèvres. S'il devait partir maintenant, il souhaitait emmener le souvenir de leur goût et de leur douceur de l'autre côté, avec lui…égoïstement.
Ils continuèrent de se sourire tendrement, durant quelques secondes. Puis le visage du colonel se détendit soudainement. Toute étincelle de vie avait déserté son corps et le bip régulier n'était plus qu'un long bruit strident raisonnant dans la pièce.
Une larme roula sur la joue de l'ancien major. Tout était finit. Le grand Jack O'Neill, n'était plus.
D'une main, elle referma doucement les paupières, restées ouvertes, de cet homme qui ne faisait plus parti que de son passé. Elle se leva et déposa un dernier baiser sur les lèvres froides de son défunt fiancé, avant de sortir de la pièce, laissant derrière elle, l'équipe médicale s'occuper du corps de celui qui aurait dû être son mari.
Dans le couloir elle passa, devant ses amis qui lui présentèrent leurs condoléances. Mais elle n'entendait pas, elle n'entendait plus ce bruit long, annonciateur de SA mort, l'avait rendue sourde au monde extérieur. Elle était déconnectée de la réalité.
Elle marcha comme une automate jusqu'à leurs quartiers, enfin désormais ils n'étaient plus que les siens. Et dire qu'il n'y avait jamais dormi dedans ! Fut la seule pensée qu'elle eut à cet instant.
A l'intérieur, elle posa Kendra dans son parc et alla prendre une nouvelle douche. Lorsque l'eau se mit à couler sur sa peau nue, elle put enfin se laisser aller aux larmes. La douleur s'écoulant de son âme à travers elles et l'eau les balayant loin de son corps. Elle n'en pouvait plus de se battre pour la vie. A chaque fois qu'elle commençait à refaire surface, le destin se jouait d'elle et la faisait replonger.
Doucement elle coupa l'eau, sans pour autant sortir du baquet. Elle resta de longues minutes adossées à la faïence, le front posé contre le carrelage gelé, essayant d'anesthésier son esprit, pour ne plus penser. Tout était devenu trop douloureux.
Lentement, elle se leva et s'enroula dans une serviette, avant de sortir enfin de la baignoire. Elle s'habilla rapidement et sortit de la chambre, laissant sa fille dormir dans son berceau.
Infirmerie du SG-C
La jeune femme arriva presque en courant dans la salle. Immédiatement Janet remarqua ses yeux rougis, de son bureau. Mais après tout n'était-ce pas normal qu'elle pleure son défunt amour ? La doctoresse se leva de sa paillasse et alla la rejoindre.
Sam était devant le corps inerte, recouvert d'un drap, de Jack. Ses yeux étaient perdus dans ce tissu immaculé, représentant le linceul de son fiancé. Sa meilleure amie posa une main réconfortante sur son épaule, essayant en vain de la faire réagir. Samantha Carter semblait s'être éteinte en même temps que le colonel. Dans un geste mécanique, la jeune femme se retourna et sa meilleure amie l'étreignit. Puis elles se firent face.
-Comment ça va ? Voulut savoir la doctoresse.
-Je ne sais plus. Admit-elle.
-C'est normal d'être un peu perdue Sam.
-Janet tu pourrais veiller sur Kendra ce soir. Dit-elle, plus qu'elle ne demanda.
-Bien sûr, mais je ne suis pas sûre que tu sois en état de sortir Sam.
-Janet, s'il te plait ?
-Où vas-tu ? Demanda le médecin.
-Parler à ma mère.
D'accord.
-Merci beaucoup.
-Mais de rien Sam. Allez va. Déclara-t-elle.
La jeune femme blonde sortit de l'infirmerie, après avoir lancé un dernier regard à la silhouette de Jack. Elle rejoignit les vestiaires, où elle récupéra les clefs de voiture de son ancien supérieur. Puis elle remonta à la surface et prit une fois dans le 4X4, prit le chemin de sa maison. Sur le trajet, elle s'interdit de penser, afin de ne pas sombrer dans un vide, d'où elle ne pourrait plus remonter…
A suivre…
Bon alors je suis planquée, vous ne me trouverez pas, et d'abord vos zats me font même pas peur…………….mmmmmmmmaaaaaammmmmmmmmmmaaaaaaaannnnnnnnnnn (pour les feeds c'est toujours la même adresse : )
