Chapitre XXXVI : Une Autre Prophétie ?
Harry caressait les fesses dénudées de Drago, alors que les rayons du soleil se glissaient sous les rideaux de la chambre. La nuit avait été aussi courte qu'intense.
-Tu reviens dans deux jours juste pour le banquet, et ensuite tu seras absents pendant deux semaines, donc ?
-Oui, fit le blond, étalé en travers du lit, dont les doigts dessinaient des cercles sur les abdominaux de Harry. Je pense que c'est bien pour nous. Nous avons passé tout notre temps ensemble pendant plusieurs semaines. Ce n'est pas le fonctionnement normal d'un couple, et ce n'est pas bon. On risque de ne plus se supporter au bout d'un moment.
-Ce serait plutôt ça le fonctionnement normal de notre couple, s'amusa le brun.
-Tu vas faire quoi pendant mon absence, maintenant que tu n'as plus d'affaire à traiter ?
-J'ai quand même le rapport et le procès encore. Je pense que je vais profité de mon temps libre pour apprendre les sorts de ma famille, fit Harry en pointant du menton le grimoire des Potter.
-Il faudrait aussi que tu ailles chez Ollivander, je veux savoir pourquoi nos baguettes sont liées.
-Je ne comprends toujours pas que tu n'es pas fini à Serdaigle avec ta curiosité.
-Il faut être créatif pour cette maison, et ce n'est pas ma principale qualité. Tu iras ?
-Oui, je suis curieux moi aussi et nous n'aurons plus le temps après. L'été qui arrive risque de ne pas être dès plus reposant. Tu vas passé ton temps entre ton travail à Saint-Mangouste et la rénovation de ton manoir, et moi je serais occupé à préparer mes cours.
-Tu comptes continuer de voir ton psychomage ?
-Je...Oui, encore quelques mois au moins. Ironiquement, je pense que nos souvenirs communs m'ont fait plus avancé que les années de thérapie.
C'était vrai, Harry avait longtemps cherché une raison de continuer à avancer. Sans son combat pour Voldemort, son existence avait soudain perdu tout sens, et trouver un nouvel objectif avait été compliqué. Être heureux, si possible avec Drago, lui semblait un défi au moins aussi louable et ambitieux. Le futur professeur, en fixant les jolies fesses de son amant, se disait que finalement, il n'arriverait jamais à faire les choses simplement. Si ce blond agaçant et envoûtant était réellement sa moitié, alors, oui, définitivement, Harry Potter était un tordu, qui ne pouvait rien faire comme tout le monde.
-Mon portoloin va être activé dans deux heures, fit Drago en se redressant. Je vais te rendre mon badge de consultant, tu le donneras à Granger.
-Elle veut que tu le gardes, elle pense qu'il pourra être à nouveau utile.
Drago fronça légèrement les sourcils.
-Elle a intérêt à augmenter son prix. J'ai mon manoir et mes titres, elle n'a plus rien pour me tenir.
-Elle m'a moi, fit remarqué Harry.
-Et moi j'ai le sexe. Si tu veux faire du chantage, je peux en faire aussi, Potter.
-Oh, c'est bête, je voulais te proposer de faire ça dans la Chambre des Secrets quand tu reviendrais à Poudlard pour le banquet.
Harry avait pris une mine faussement déçu qui fit rire Drago.
-D'accord, affirma ce dernier en reprenant un ton, tout à fait sérieux.
-Quoi non je...
-Tu croyais que nous allions arrêter de jouer à notre petit jeu, juste parce que nous sortons ensemble ? Drago l'embrassa sur le torse.
-Drago, gémit-il alors que celui-ci glissa sa main sous les draps.
-Oh zut, je n'aurais pas le temps de continuer ce que je viens de commencer, s'amusa le blond. J'espère que tu pourras attendre jusqu'à après demain. Il quitta le lit pour rejoindre la douche en laissant Harry frustré et énervé. Il était hors de question que Drago le laisse dans cet état !
L'eau chaude coulait déjà sur le corps pâle et finement musclé du jeune médecin, quand Harry se glissa discrètement derrière lui. Il se rendit compte que c'était la première fois qu'il voyait Drago entièrement dénudé et en plein jour. Il était beau mais surtout, les cicatrices du Sectumsempra semblait avoir disparue.
-Tu n'as pas de cicatrices ? Demanda Harry en lui caressant le bas du dos, et en l'embrassant dans le cou.
-Tu crois que j'ai fait comment pour mettre au point l'onguent que j'ai appliqué sur Dennis ? L'incantation de soin de mon parrain était sûrement efficace mais c'était franchement du travail de boucher en terme de cicatrisation.
-Je suis content qu'elle est disparues...
-Moi pas, s'amusa Drago, si j'avais encore des marques, je pourrais te faire culpabiliser et obtenir tout ce que je veux de toi.
-Tu en as obtenu bien assez, je crois, fit Harry avec un air faussement autoritaire.
-Jamais, chuchota Drago, en se collant un peu plus pour sentir le membre dur de son petit-ami contre lui.
La promiscuité de la douche les excitait tous les deux depuis trop longtemps déjà. Leurs mains se firent de plus en plus aventurières. Harry glissa sur le sexe de Drago déjà tendu et commença un mouvement de va-et-vient , tout en couvrant le dos de ce dernier de baisers sauvages. Le blond répondait par des halètements, et des mouvements de corps langoureux, avant de finalement se retourner et de plaquer son petit ami contre le mur, et de l'embrassait violemment.
Si leur première nuit, quelques heures plus tôt, avait été langoureuse, et douce, cette fois fut bien différente. Leur haine passée était devenu un amour naissant mais tout aussi passionnelle, et Harry découvrait pour la première fois à quel point la passion était une chose brutale. Pour la premier, il aimait sincèrement, quelqu'un et derrière les baisers abruptes, et les morsures que Drago lui infligeait à présent au cou, il n'y avait qu'un seul message : « J'aimerai, pour un instant que nos corps s'entremêlent jusqu'à la fusion ». C'était une supplique de leurs enveloppes charnelles, une profonde attirance auxquels l'un comme l'autre savaient qu'ils seraient désormais incapable de résister.
Le blond descendit vers le bas-ventre avec le regard plein de vice. En caressant le torse, ses ongles légèrement trop longs griffaient délicatement les abdominaux d'Harry. Le brun s'abandonna. Son amant agitait sa langue avec bien trop d'agilité, engloutissant, léchant, lapant, comme un affamé. Chez Drago, le sexe était visiblement un art, et le pinceau de Harry était à son goût.
-Putain, murmura ce dernier, qui n'en pouvait plus de plaisir.
-Prends-moi, indiqua soudain le blond.
Ce n'était pas une question.
Harry le retourna comme une poupée de chiffon, et le lubrifia, avec un produit magique que Drago lui avait indiqué la nuit précédente, puis il introduit deux doigts. Drago glissa dessus doucement et après quelques vas et vient, il s'empala sur le sexe de son petit-ami, dans un gémissement de soulagement.
Harry commença à coulisser d'avant en arrière, doucement, puis de plus en fort. Drago à chaque coup de boutoir contre sa prostate sentait des vagues de chaleurs délicieusement insupportables. Harry l'attrapa fermement par le cou et les hanches, et continua de longues minutes.
Ils se perdirent l'un dans l'autre, comme la nuit précédente, et comme, l'espéraient-ils, toutes les nuits futures. Ils jouirent ensemble, peau contre peau, et l'orgasme de Drago fut si intense qu'il faillit s'effondrer. Il ne tint que par les mains d'Harry qui continuer de le soutenir. Les deux prochaines journées, allez être longues sans l'autre.
Quelques heures plus tard, ils attendaient devant le portoloin avec plusieurs personnes qui fixaient Harry comme Drago du coin de l'œil avec une certaine fascination.
-Je ne suis pas sur de prendre l'habitude de ça, regretta Drago, le ton légèrement hésitant.
-C'est le revers de la médaille, fit Harry avec un sourire doux. Tu reviens directement à Poudlard où tu passes à Londres à ton retour ?
-Poudlard directement, je n'aurais pas le temps de faire un détour. Tu me réserves une danse ? Chuchota Drago, discrètement.
-Je ne suis pas très douer pour la danse.
-Tu es donc le second meilleur parti d'Angleterre, et je prends la première place, vanta le blond, avec légèreté. Entraîne-toi un peu, et va chercher des chaussures ensorcelées chez Mme Guipure. Je sais que tu n'es pas très à l'aise en public, mais figure-toi que moi je ne suis pas très à l'aise sur un champ de bataille, et je suis venu quand même.
-Contre mon conseil, rappela le brun.
-Si quelqu'un demande, je dirais que c'est ta mauvaise influence, lança l'ancien Serpentard, goguenard.
Lorsque le panneau au dessus du portoloin commença le décompte. Ils faillirent s'embrasser mais se retinrent au dernier moment ; ils étaient en public. Ils se firent une poignée de main, et quelques secondes plus tard, Harry Potter se retrouva seul devant une alcôve vide du Ministère.
Il quitta le bâtiment et rejoignit directement le chemin de traverse. Il trouva le fils du vieux Ollivander, Miles, dans sa boutique en train de ranger, à coup de baguettes des étagères, qu'un premier année avait ravagé lors d'un des tests de baguette qui était l'usage lors de la première visite.
-Bonjour Miles, fit Harry, en fixant l'homme qui semblait déjà aussi vieux que son père.
-Ah, une célébrité dans ma boutique, s'amusa le vendeur de baguette. Je ne m'attendais pas à te voir, j'ai lu dans la presse que tu quittais les Aurors. Je pensais que tu n'aurais plus besoin de mes services.
-C'est pour une question personnelle. Mon ancienne baguette était liée à Voldemort, mais une prophétie nous lier, tous les deux. Seulement ma nouvelle baguette est également liée à quelqu'un, et pour le coup, aucune prophétie ne nous lie.
-Tu en es certain ? Demanda Miles avec son sourire énigmatique.
-Non, c'est vrai, mais ce serait vraiment improbable que deux prophéties me concernent, non ?
-Peut-être pas, que disait la première prophétie, celle de Tu-Sais-Qui ?
-Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche... il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié, il sera né lorsque mourra le septième mois... et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore... et l'un devra mourir de la main de l'autre car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit...
-Hummm, c'est bizarre.
-Comment ça ?
-Je ne me souviens plus très bien de mes cours de divination, avoua le fabriquant de baguette, mais il me semble que les prophéties sont structurées entre l'épreuve, et la récompense. Il n'y a que l'épreuve ici, comme si la prophétie était incomplète, sauf si on considère que la survie est une récompense, ce qui me semble assez léger. Une autre possibilité, c'est que la récompense soit l'objet d'une autre prophétie, c'est assez rare mais ça arrive. Elles répondent normalement à un principe d'échange équivalent, en échange de la réussite de l'épreuve, tu reçois une récompense de valeur égale. Le problème c'est que tu n'auras pas d'aide de la part des Langues-de-Plomb.
Harry réfléchit à la seconde prophétie qu'il avait entendu, celle dont Trelawney l'avait gratifié en troisième année à propos du retour de Voldemort. Elle évoquait effectivement l'épreuve : « le Seigneur des Ténèbres solitaire, et abandonné » et plus loin, la récompense : « L'aide d'un serviteur ».
« Drago serait ma récompense pour avoir vaincu Voldemort ? » pensa Harry. Si c'était le cas, il n'était pas sur que le blond apprécie cette perspective. Le côté « trophée de chasse » avait quelque chose de rabaissant dont Harry ne voulait pas et dont l'orgueil de Malefoy ne s'accommoderait pas non plus. Non, c'était stupide, il était évident que c'était leur amour qui était un don de la destinée, et cela lui semblait soudain bien plus respectable, même si la différence semblait ténue.
-Je n'aurais probablement jamais la réponse, considéra Harry. Des centaines de prophéties, pour ne pas dire la totalité, ont été détruite lors de ma cinquième année à Poudlard.
"Ce n'est pas grave, ce dit-il en quittant la boutique d'Ollivander pour celle de Mme Guipure, si Miles dit vrai, alors j'ai hâte de connaître l'étendu de cette fameuse récompense."
