Épilogue : Tout commence ici.

Drago et Harry étaient épuisés. En dehors des nuits chaudes de l'été, leurs activités nocturnes s'étaient intensifiés. Enfin, les entraînements au Patronus étaient de plus en plus intenses au fur et à mesure que le blond s'approchait d'une forme matériel du sortilège.

-Une dernière fois, insista le blond, pourtant transpirant, dans sa chemise en lin gris claire.

-Très bien, mais concentre-toi sur ton souvenir.

-Je vais essayé un autre souvenir, si tu veux bien.

Harry ne dit pas un mot, mais sa curiosité fut piquée au vif. Il eut l'espoir que le souvenir heureux et puissant de Drago était un moment partagé ensemble, car ils s'accumulaient depuis quelques temps, et ils en étaient tous les deux très heureux.

-Spero Patronum ! Prononça le blond avec autant de force que de fatigue dans la voix.

Une forme émergea, une silhouette d'abord vaporeuse. Elle prit une forme de plus en plus solide jusqu'à ce qu'un être complet soit constitué. Drago s'attendait à un dragon majestueux, Harry a un paon, ou même un lézard, les deux se trompaient. Ce dernier contempla la singulière créature avec une sorte de fascination mêlée de bonheur.

-Mais qu'est ce que c'est que ça ? Demanda t-il.

-C'est un Peryton d'Irlande, constata Drago, surpris.

C'était une créature magique, à l'apparence d'un cerf, mais d'une blancheur éclatante, pourvue de bois couverts de fleurs et d'ailes membraneuses noires, proches de celles d'un dragon. Le Peryton était réputé pour être aussi courageux que vicieux, et les moldus du moyen-âge parlait de lui comme d'un démon. Le blond ne savait pas quoi penser de ce singulier patronus.

-Pourquoi un Peryton, s'interrogeait t-il à haute voix. Je ne crois pas que j'ai une affinité particulière avec...

-Les cerfs, coupa Harry, un immense sourire aux lèvres. I quelque chose que je dois te dire à propos des Patronus. Ils peuvent changer de forme en raison des sentiments. Celui de ma mère était une biche, et celui de mon père, un cerf, comme...

-Toi ! C'est pas vrai ! Par Merlin ! Harry ! Tu pouvais pas me le dire avant !

-Tu l'aurais fait apparaître devant moi, si je te l'avais dit ?

Il y eut un petit silence.

-Bien sûr que non, avoua Drago qui faisait tout pour éviter le regard du brun. Qu'est-ce que c'est humiliant !

-C'est humiliant d'être amoureux ?

-De Harry Potter ? Et que ce soit visible ? Bien sur que oui ! J'ai l'impression d'être une groupie ! Je n'ai certainement pas envie d'être une de ces idiotes qui minaude dès que tu es à l'autre bout du couloir !

Harry tenta de se retenir, puis finalement, il explosa d'un rire profond. Le blond le fixa, médusé. Ce crétin de Gryffondor ne comprenait t-il pas le dramatique de la situation ?

-Je suis ravi de voir que tout ça te fait rire, vraiment !

Harry retrouva son calme avec une certaine difficulté, puis il s'approcha de son « blondinet », et lui murmura à l'oreille.

-Moi aussi, je t'aime, crétin. Comme ça, nous sommes sur un pied d'égalité.

Ils s'embrassèrent tendrement, et restèrent dans les bras l'un de l'autre, pendant un long moment.

Quelques heures plus tard, alors qu'Harry triait les livres de la bibliothèque à l'étage, Drago lança son Patronus à travers les différentes ailes du manoir, libérant les pièces les unes après les autres, de l'influence néfaste de la magie noire. Peu à peu, les pierres grisâtres conspuées de tâches sombres retrouvèrent une belle couleur beige. Les ombres qui s'étendaient trop loin en raison d'obscurs sortilèges s'étiolèrent. Les flammes aux lueurs mornes retrouvèrent l'odeur et la couleur des feux de cheminée d'autrefois. Les rayons du soleil ne semblaient plus mourir quelques centimètres après avoir traversé la fenêtre. Les tapis décolorés libérèrent des gerbes d'une poussière noire avant de reprendre des teintes imparfaites mais plus vives.

Une heure après, lorsqu' Harry eut fini son tri, alors qu'il rejoignait le petit salon, il contempla les corridors et le hall avec un intérêt renouvelé. Soudain, le château semblait chaleureux et accueillant. Les appliques ornées de bougies aux flammes rouges et dorées décoraient les couloirs de bois nobles. Harry voyait devant ses yeux apparaître l'endroit où Drago avait réellement vécu son enfance, et par contraste, ce que Voldemort avait anéanti lors de son retour.

-Tu en penses quoi ? Demanda le blond.

-Je comprends mieux pourquoi tu rentrais à chaque vacances maintenant.

Contrairement à Poudlard, ce château-ci n'avait rien de moyenâgeux, ou d'épuré. Ici les pièces étaient couverts de centaines de sculptures, dorures, peintures, et autres détails. Les pierres beiges étaient rarement nues sauf dans les cuisines, et en quelques autres lieux, où d'ordinaire seuls les domestiques officiaient.

-Tu comptes faire quoi pour le jardin ?

L'endroit était pour ainsi dire, dans un état lamentable, même sans magie noire. La terrasse était couverte de mousse et de mauvaises herbes qui poussaient entre les dalles. Les marches qui descendaient vers les jardins avaient subi un sort similaire. Au pied de celles-ci, un chemin de pierres se promenait jusqu'à un ancien labyrinthe végétal, mais désormais le chemin coupait de part en part un carré de buisson qui n'avait plus rien du dédale passé. Il se poursuivait jusqu'à un plan d'eau, autrefois sublime, mais qui ressemblait désormais à un étang sinistre. Le jet d'eau qui trônait au centre et servait à oxygéner l'eau n'avait pas été utilisé depuis trop longtemps. Désormais une pellicule verdâtre couvrait l'eau empuantie par les algues, et on entendait plus la moindre grenouille ou le moindre crapaud. En dehors des aléas de la nature, l'endroit était envahi par des gnomes qui avait fait fuir les paons albinos qui vivaient dans le parc.

-Demain, Weasmoche commencera à degnomer le jardin et ensuite on le rendra un peu moins tape-à-l'œil et plus utile. On se débarrassera du labyrinthe et on mettra des parterres de plantes et de fleurs médicinales. On nettoiera le plan d'eau et on ajoutera une promenade autour et un saule pleureur, parce que je trouve ses arbres très jolis. En revanche, je ne sais pas du tout où est la valve pour relancer les fontaines.

-Et toi et moi, on fera quoi ?

-Je veux remonter les cuisines, comme tu l'as fait chez toi. On va déplacer quelques murs pour que le bureau de mon père deviennent la nouvelle salle à manger, et l'ancienne deviendra la cuisine.

-Et l'ancienne cuisine, justement, tu vas en faire quoi ?

-Un laboratoire bien entendu ! Il n'est pas question que Harry Potter révolutionne l'enseignement, si je ne révolutionne pas la médecine magique.

-Alors nous sommes toujours rivaux ? Fit Harry, une étincelle de malice dans les yeux. Très bien, Malefoy, jouons à un jeu, celui qui aimerait l'autre, le plus fort.

-J'ai déjà une longueur d'avance, fit Drago en l'embrassant. J'ai ouvert ma maison à un Weasley pour toi...

Les jours suivants passèrent rapidement. Ron et Harry rénovèrent peu à peu l'extérieur sur les indications de Drago, qui lui s'occupait surtout de l'extérieur et des livres de compte de son père. Ron et son meilleur ami n'arrivaient pas à voir où l'héritier du manoir voulait en venir avec ses indications, mais Harry faisait confiance à ce dernier. D'ici quelques temps, le parc pourrait accueillir un mariage.

Drago vint avec Harry le dimanche suivant, pour le traditionnel match de Quidditch de fin du mois. Ils arrivèrent au Terrier en retard, car le brun avait raté son réveil, mais Molly ne lui en tint pas rigueur.

-Ah ! Harry ! Drago ! Bienvenue ! Installez-vous dans le jardin avec les autres, j'arrive avec les boissons, cria t-elle en entendant la porte.

Ils rejoignirent le reste de la famille Weasley, quelques invités supplémentaires étaient de la partie, notamment Teddy, et Neville. Il y eut quelques froncements de sourcils lorsque Malefoy apparut à l'angle de la maison et du jardin et cela bien qu'Hermione et Ron est fait le nécessaire pour apaiser les tensions. Cependant comme prévu ni la Ministre, ni son fiancé n'avait pris soin de détromper qui que ce soir sur la relation entre les deux anciens ennemis.

-Bonjour, lança Harry.

-Tu ramènes des invités plutôt suspects, fit George. Salut Malefoy.

-Bonjour, répondit ce dernier, méfiant.

Teddy lui, fonça vers le blond.

-Salut Drago, est-ce que tu veux bien être dans mon équipe pour le match ? J'en ai marre que Harry arrive à me battre à chaque fois comme attrapeur, j'aimerai changé de poste.

-Malefoy ne t'aidera pas à gagner, fit Ginny, il n'a jamais réussi à battre Harry.

-Je sais, grogna Teddy, avant de murmurer au blond, mais on peut l'avoir au temps. Si tu l'empêches d'atteindre le Vif assez longtemps, on pourra marquer un maximum de but.

-Pourrir la vie de Harry Potter, c'est mon sport favori après le Quidditch.

-N'en fait pas trop quand même, répondit l'adolescent en faisant un clin d'œil, j'ai bien vu comment vous vous regardez. Tu es loin de lui pourrir la vie.

Ils prirent l'apéro, et échangèrent sur l'état de leur monde et sur les dernières aventures et mésaventures des uns et des autres. Harry et Drago évitèrent soigneusement le sujet de leur rapprochement. Leurs esquives, peu subtiles concernant Harry, agacèrent de plus en plus Ginny qui finit par mettre les pieds dans le plat juste avant le dessert.

-Et sinon, vous allez nous dire comment vous faites pour ne pas vous balancez des sorts ?

Ils se fixèrent l'un et l'autre, jaugeant si la réponse était opportune d'après le regard de son petit-ami. Le mouvement de tête de Drago suffit à Harry.

-Nous sortons ensemble.

Teddy fut recouvert de glace à la vanille distribuait de mauvais cœur par la bouche de Ginny. Elle s'excusa avant de devenir rouge de colère, mais cela ne dura qu'un instant. Avant que le moindre mot ne franchise ses lèvres, elle avait retrouvé une sorte de calme.

-Et bien, dit-elle finalement. J'aurai du le voir venir que tu aimais les garçons.

-Moi aussi, avoua Harry. Est-ce que tu m'en veux ?

-Un peu, mais nos routes sont séparées depuis longtemps. Je suis déçue que ce soit celui-là tout simplement.

Drago garda le silence, il avait un sourire carnassier.

-Tu ne dis rien ? lui demanda discrètement Hermione.

-Non, j'ai Harry, un poste de haut fonctionnaire. Je ne vais pas m'abaisser à insulter une gratte papier rouquine.

« Ce que tu viens plus ou moins de faire... » pensa la future mariée.

-Ginny, fit Molly. Est-ce que tu pourrais être un peu plus poli, s'il te plaît, avec nos invités ? Harry, si tu es heureux, c'est tout ce qui compte. Drago à l'air d'être quelqu'un de responsable.

-Et il n'a pas trop pris de son père, non plus, ajouta Arthur.

Le reste de l'après-midi apaisa les tensions. Le match permis à Drago de faire ses preuves auprès de Teddy, comme un attrapeur compétent. Bien que ses réflexes n'étaient plus ceux de son adolescence et que sa dernière partie datée de plus de dix ans, il arrivait encore à tenir la dragée haute à son éternel rival.

Il faut dire que, à partir de ce jour, et pour tous les matchs suivants, une motivation supplémentaire vint s'ajouter au plaisir de la victoire pour l'un ou l'autre. Harry et Drago s'amusaient à faire des paris aux enjeux coquins sur les victoires de ces matchs. C'était une nouvelle tradition, une nouvelle habitude. L'un et l'autre espéraient que d'autres habitudes viendrait s'ajouter à celle-ci.

FIN

Merci à tous :) J'espère que cette première fanfiction était plaisante à lire malgré les lacunes en orthographe.