Bonjour à tous !
Je m'excuse pour le retard dans la mise à jour, j'ai eu un gros problème d'installation électrique et mon modem a rendu l'âme. J'ai pu le remplacer cet après-midi, donc voici la mise à jour !
Désormais, les chapitres se rallongent...
Chapitre VI : Mise à l'épreuve
- « Mon Maître. » Draco s'inclina.
- « Draco, tu viens de grand matin. - « Je voulais vous parler avant d'aller au travail, c'est très important. »
- « Assieds-toi donc. » Le monstre indiqua un fauteuil d'un geste de sa main osseuse. « Je t'écoute. » Ses lèvres fines s'étirèrent en un sourire reptilien.
- « Dumbledore est venu me voir hier soir. » Draco sentit le regard du Seigneur des Ténèbres se poser sur lui. Il était brûlant, transperçant, mais il ne lirait pas en lui non, pas tant qu'il s'appellerait Draco Malfoy et qu'il avait appris l'occlumancie avec Severus Snape, pas tant qu'il aurait un peu de la farouche volonté qui l'habitait. « Il m'a proposé de le rejoindre. Je lui ai dit que j'y réfléchirai. Je voudrais vous être utile, comme mon parrain. »
- « Tu espionnerais l'Ordre du Phénix pour moi ? »
- « Oui mon maître. »
- « Mm... j'ai hâte de voir ce que cela donnera. » répondit Lord Voldemort d'une voix amusée. « Très bien, va voir ce vieux fou et dis-lui que tu acceptes. Ca pourra toujours servir. Retire-toi maintenant, j'ai à faire. »
Draco s'inclina à nouveau et se dirigea vers la sortie. Voldemort le rappela :
- « Ah Draco ! »
- « Maître ? »
- « Du nouveau à ton département ? »
- « Non, la routine. Toujours des usages abusifs. On a eu un trafic de baguettes, le réseau a été démantelé, mais c'était juste des petits escrocs. »
- « Bien. Ce sera tout alors. »
Draco s'inclina une dernière fois et sortit.
Draco se rendit au travail, puis transplana à Pré-au-Lard peu après 18h. Autant jouer le jeu jusqu'au bout : il ne serait pas logique qu'il n'aille pas voir Dumbledore alors que sa décision était censée avoir été prise dans la journée. Il marcha jusqu'au château. Il avait neigé toute la nuit et Draco s'enfonçait profondement dans la poudreuse. Il poussa la lourde porte de chêne et se tint immobile dans le hall. Cela faisait si longtemps... Après un bref instant de nostalgie, Draco se remit en marche et monta l'escalier principal jusqu'au deuxième étage. Il tourna à droite et suivit le long couloir jusqu'à la gargouille qui gardait la porte du bureau directorial. Et maintenant que faire ? Attendre que Dumbledore remarque que quelqu'un attendait à sa porte. Draco s'appuya nonchalamment contre le mur, croisant les bras, et attendit.
Quelques minutes plus tard, une Serpentard de sixième ou septième année passa devant lui. Elle s'arrêta et se retourna. Elle semblait le détailler. - « Bonjour... Ce sera vous le remplaçant ? »
- « Le remplaçant ? » Draco haussa un sourcil.
- « Oui, pour le poste de Défense. »
Draco partit d'un rire sardonique.
- « Oh non certainement pas, je ne suis pas du genre à convoiter un poste maudit... non merci. »
- « Oh. Je vois. » La jeune fille haussa les épaules, lui lança un sourire enjôleur puis s'éloigna doucement. Elle se retourna, mais vit que Draco ne la regardait pas, et elle disparut à droite. Draco roula des yeux. Pathétique comme tactique d'approche. Il entendit alors la gargouille s'animer. « Ah enfin... » Draco s'engouffra dans l'escalier et monta jusqu'au bureau. Il frappa.
- « Entrez ! »- « Professeur Dumbledore. » le salua Draco.
- « Draco quel plaisir. Assieds-toi. Je te sers quelque chose ? »
- « Non, je vous remercie professeur... »
- « Comme tu voudras. Alors, quelles sont les nouvelles ? »
- « J'ai parlé à... à Vous-Savez-Qui ce matin et il, enfin il a accepté que j'infiltre l'Ordre. »
- « Parfait, un problème de résolu. »
- « Mm oui mais... enfin, comment ça va se passer ? »
- « Eh bien je te contacterai pour les réunions auxquelles tu devras assister et je te confierai certaines tâches. »
- « Oui, mais pour l'autre camp ? Je vais devoir lui apporter des informations et... »
- « Ah oui bien entendu. Nous ferons comme Severus et moi avons toujours fait : vous communiquerez certaines informations que je vous aurais données spécialement afin de donner à Voldemort l'illusion d'une réelle infiltration. Ce sont généralement des informations qui calment son appétit et qui ne nous nuisent pas. »
- « Bien, je vois. »
- « D'autres questions ? »
- « Où est-ce que... »
- « Lorsque je te contacterai tu sauras. »
Draco acquiesça.
- « Je ne pense pas avoir d'autres questions, enfin pour le moment. »
- « Très bien. Et dis-moi, tout va bien chez toi ? »- « Oui, merci. »
- « Et comment va Adenor ? »
- « Oh, bien... Elle cherche du travail et... nan, ça va. Nous commençons à nous lier. »
- « Tout va pour le mieux alors. Je suis désolé de ne pas discuter plus longtemps, mais je vais bientôt devoir y aller... »
- « Je comprends. Dans ce cas, au revoir professeur. »
- « Au revoir, à bientôt Draco. »
Draco sortit du bureau et retourna à Pré-au-Lard pour transplaner.
- § -
Une semaine plus tard, Draco fut réveillé par sa Marque qui le brûlait. Il s'habilla, sortit en silence de la maison et se rendit au lieu de rendez-vous. Tous les regards convergèrent vers lui et Draco sut ce qui l'attendait.
- « Te voilà Draco. »
- « Maître. »
Draco prit humblement sa place dans le cercle. Il croisa le regard de Severus. Son regard était froid et indifférent, mais Draco savait qu'intérieurement il en était tout autrement. Il ne chercha pas celui de son père.
- « Quelles nouvelles as-tu à m'apporter sur l'Ordre ? »
- « Le vieux m'a dit qu'il me contacterait et depuis j'attends, mon Maître. »
- « Tu attends... je vois. »
- « Je ne sais pas encore où et comment se passeront les réunions, il m'a dit que j'apprendrai tout lorsqu'il me contactera. »
- « Bien, je vois qu'il a fait comme Severus l'avait prévu. Nous attendrons donc. Néanmoins il y a une chose dont je voulais m'assurer tout de suite. » Voldemort leva sa baguette et la pointa sur Draco. Le jeune homme tomba à genoux, mais ne hurla pas. Il sentit le doloris lui brûler la peau et les entrailles, mais il ne hurla pas. Voldemort leva le sort. « Tu ne m'aurais pas menti Draco ? »
- « Non mon maître ! » nia-t-il.
- « Je serais terriblement déçu si tu venais à me tromper Draco. »
- « Maître ! J'ai attendu tant d'années pour vous servir ! »
- « Il est vrai. Néanmoins je ne suis pas quelqu'un de très confiant. Endoloris ! »
Draco tomba de tout son long sur le sol froid de la grotte. Il ne hurla pas. Voldemort garda le sort et dit : « Tu ne me mentirais pas Draco ? Dis-moi la vérité, dis-la. »
- « C'est vous que je sers mon Maître ! » lui cria Draco, alors qu'il se tordait de douleur sur le sol.
- « Peut-être n'ai-je pas été assez clair... » Voldemort dirigea alors sa baguette vers la jambe droite du jeune homme. Cette fois-ci, Draco hurla. Le cri lui déchira la gorge, mais il continua à hurler de douleur, il ne pouvait plus s'en empêcher, et Voldemort riait, il riait et riait, de son rire froid et dément. « La vérité Draco je te prie. »
- « C'est la vérité : je vis pour vous servir, mon Maître. » haleta Draco. Il se recroquevilla et prit son genou dans ses mains. Il lui avait semblé que la rotule avait éclaté en mille fragments, que les ligaments s'étaient arrachés. Lord Voldemort garda le sort. - « C'est la vérité Maître ! » répéta encore Draco.
Le monstre attendit que Draco le répète plusieurs fois, il attendit de voir ses yeux commencer à rouler comme ceux d'un fou, et alors seulement il leva le sort.
- « Bien. Tout est pour le mieux alors. Severus, occupe-toi de lui. Lucius, j'ai à te parler d'une autre affaire. Les autres, c'est tout pour ce soir. »
- « Je te ramène chez toi... » dit Severus alors qu'il se penchait sur lui.
- « Non ! Adenor ne doit pas savoir. »
Severus acquiesça, prit Draco contre lui et transplana à l'Impasse du Tisseur. Il allongea son filleul sur le lit et lui retira son masque et sa cape. Draco murmura alors un juron et dit :
- « Dis-moi que mon genou n'est pas en miettes. »
- « Laisse-moi le temps de voir. » lui répondit Severus sans compassion. « Il n'est pas en miettes. » affirma-t-il l'instant d'après.
- « J'avais bien cru à un moment. »
- « Arrête de parler. Je vais chercher des potions, ne bouge pas. »
- « T'inquiète, j'irais pas bien loin comme ça. » Draco serra les dents et ferma les yeux. Il tremblait de partout, il pouvait sentir tout son corps brûler et lancer, et sa jambe droite plus que tout. Il avait bien failli devenir fou cette fois et c'est pour cela que Lord Voldemort l'avait cru. Jamais personne ne lui avait menti en subissant une telle torture. Ils finissaient toujours par dire la vérité. 'La vérité libère'. Il valait mieux dire la vérité et espérer qu'enfin il vous tue, et vite.
Severus revint en portant plusieurs fioles. Il débarrassa Draco de ses robes et commença à panser ses plaies. Draco sentit la douleur s'apaiser peu à peu et finit par s'endormir. Lorsqu'il se réveilla il était en pyjama, la couverture avait été ramenée sur lui et toutes ses plaies semblaient guéries. Il avait néanmoins toujours terriblement mal dans tout le corps. Il avait l'impression d'être tétanisé. Il toussa, gêné par une inflammation dans sa gorge.
Severus l'entendit et revint dans la chambre.
- « Comment te sens-tu ? »
- « J'ai l'impression d'être passé sous un troupeau d'hypogriffes. »
- « Mieux alors. » en conclut Severus. Draco roula des yeux. « Tu as faim ? »
- « Non pas vraiment. »
- « D'accord. Rendors-toi, je te réveillerai quand tu devras aller au travail. »
- « Zût ! Adenor ! Elle va s'inquiéter. »
- « Je lui ai écrit pour lui dire que tu es venu m'aider dans mon travail cette nuit. »
- « Oh merci Severus ! Et merci de ne pas lui avoir dit... »
- « De rien. C'est toi qui lui dira. Repose-toi maintenant. »
Draco grogna. Oui il devrait lui dire. Il allait boîter plusieurs jours après ça, elle lui demanderait sûrement ce qui était arrivé.
Le midi, Draco demanda à prendre une pause un peu plus longue, promettant de rester plus tard le soir pour rattraper. Il voulait rentrer parler à Adenor.
Draco poussa la porte d'entrée et appela :
- « Adenor ? »
- « Draco ! »
La jeune femme arriva de la cuisine, surprise de le voir revenir le midi. Elle se hâta vers lui, souriante, mais se figea soudainement :
- « Merlin Draco ! Tu n'as pas l'air bien... »
- « Adenor, Severus ne t'a pas dit la vérité, car c'était à moi de te le dire. » Adenor pâlit. « Tu-Sais-Qui nous a rassemblés hier et il a voulu mettre ma fidélité à l'épreuve. Je suis allé me reposer chez Severus après pour ne pas, enfin pour ne pas... »
- « Mettre ta fidélité à l'épreuve ? Comment ? »
Draco marcha vers elle. Adenor vit aussitôt qu'il boitait.
- « En réveillant une vieille blessure. » Il préféra simplifier les choses, ne pas parler du reste, de la durée... « Ma jambe est assez sensible, donc il en a usé pour faire pression sur moi, si tu vois ce que je veux dire. » Adenor acquiesça douloureusement.
- « Et... alors la première fois que je t'ai vu, il... »
- « Non, ce n'était pas lui. C'était mon père. C'est d'ailleurs à mon père que je dois ma blessure à la base. »
- « Oh. » Adenor n'osa pas en demander plus, sentant que le sujet n'était pas facile à aborder pour Draco. « Tu restes manger avec moi ? »
Draco lui sourit et hocha la tête. Ils déjeunèrent tous les deux et Draco put rassurer Adenor :
- « Il va te faire confiance maintenant ? »
- « Oui. » 'Pour le moment...' « Généralement, tous finissent par avouer lorsqu'il fait pression, donc il pense que je lui ai dit la vérité. Tu n'as plus à t'inquiéter pour ça à présent. Je dois demeurer vigilant, mais il aura davantage confiance en moi à présent. »
Ils abordèrent des sujets plus légers, puis Draco dut retourner au travail et Adenor à ses annonces. Ils s'embrassèrent tendrement et Draco sortit transplaner.
Draco eut beaucoup de mal à travailler l'après-midi, il commençait à avoir mal à la tête et était gêné par une vilaine quinte de toux. Et c'est justement ce jour-là que Dumbledore choisit pour le 'contacter'. Draco était assis dans le salon avec Adenor, lui lisant des poèmes de P. B. Shelley, lorsque l'on frappa à la porte.
- « Je vais ouvrir. » dit-il.
Adenor se dégagea des bras de Draco pour lui permettre de se lever. Il sortit en boitant du salon, puis Adenor l'entendit saluer son parrain. Elle se leva et le salua à son tour lorsque Draco le mena au salon.
- « Adenor, je dois aller à l'Ordre avec Severus. »
- « Ah tu en sauras enfin plus. »
- « Oui... Parrain, je vais me changer et je reviens. »
Adenor se tourna vers Severus :
- « Je vous en prie, asseyez-vous Severus. »
- « Merci. »
- « Vous prendrez quelque chose ? »
- « Non merci, nous n'avons pas beaucoup de temps. »
- « Je comprends. Merci de vous être occupé de lui hier... »
- « Je suis son parrain, c'est normal. » Néanmoins, Severus sourit légèrement à la jeune femme. « Ah, j'ai failli oublier. » Severus sortit un morceau de parchemin de sa poche et le tendit à Adenor. « Je pensais que ça pourrait t'intéresser. »
- « Ils recherchent une préparatrice ? Oh c'est génial, merci ! Je les contacterai dès demain. »
Draco arriva l'instant d'après.
- « Prends ta canne Draco, le voyage va être un peu rude et je n'ai pas envie de devoir te ramasser à l'arrivée. »
Draco plissa des yeux mais ne répondit pas et alla chercher sa canne. Il revint embrasser Adenor pour lui dire au revoir. Son parrain leur sourit d'un air narquois et les deux Serpentards sortirent.
- « Amoureux finalement ? »
- « Occupe-toi de tes bulbes ! » répliqua Draco, néanmoins avec un sourire.
Ils marchèrent jusqu'à la forêt et Severus s'arrêta. Il sortit une vieille coupure de journal de sa cape.
- « C'est un portoloin. A trois... » Draco posa un doigt sur le parchemin et tous deux comptèrent jusqu'à trois. L'arrivée fut en effet violente. Draco n'avait plus l'habitude des portoloins. Il chancela malgré sa canne, mais Severus le retint.
- « Nous sommes au dernier étage du QG. Descendons. »
Ils descendirent un vieil escalier à l'apparence moisie, mais pourtant solide, et furent accueillis par Dumbledore lorsqu'ils arrivèrent au premier niveau.
- « Ah Severus, Draco ! Vous arrivez à point, nous allions commencer. »
- « Désolé pour le retard, Draco est un peu à la traîne aujourd'hui. »
Draco le foudroya du regard et Severus se contenta d'un rictus ironique.
- « La salle de réunion est par ici Draco. Nous n'avons pas le temps maintenant, mais je demanderai à ce que l'on te fasse visiter après. »
Draco acquiesça et suivit ses deux aînés dans la salle de réunion. Dès qu'il y entra il vit les regards converger vers lui. Il remarqua que Potter fixait sa canne, l'air de dire « Il essaie de prendre les mêmes airs que son père ? » et sut qu'il n'avait pas fini d'essuyer ses stupides attaques. Il fit un bref salut de la tête à l'assemblée et suivit Severus. Harry cessa de le fixer de la sorte lorsqu'il vit que Draco boîtait. Le Serpentard s'assit à côté de son parrain.
Dumbledore dit quelques mots sur l'arrivée de Draco au sein de l'Ordre puis la réunion débuta. Draco écouta attentivement et discrètement. Il savait que l'on ne lui demanderait rien pour le moment, il devait d'abord voir comment tout fonctionnait.
Soudain, Draco sentit qu'il avait besoin de tousser. Il essaya de se retenir et étouffa sa toux comme il le put. Severus se pencha vers lui et lui murmura quelque chose à l'oreille. Draco étouffa sa toux une seconde fois et se leva. Il se hâta de sortir. Dès qu'il fut hors de la salle, les membres de la réunion purent l'entendre donner libre cours à une violente quinte. Draco se dirigea vers la salle de bain, Severus lui ayant indiqué à l'instant où elle se trouvait, lui disant qu'il ne devait pas se retenir de tousser. Draco ne pouvait plus s'arrêter de tousser, tant et si bien que l'on pouvait toujours l'entendre.
- « Harry. » dit Dumbledore. « Va voir ce qu'il a s'il te plaît. » Severus voulut protester, mais Dumbledore le coupa d'un geste de la main et indiqua à Harry de lui obéir. Harry se leva donc et alla à la salle de bain. Draco était penché sur l'évier.
- « Malfoy ? »
- « Si t'es venu me voir crever, tu seras déçu, ça s'ra pas pour cette fois. » Il fut pris d'une quinte plus violente encore et se repencha sur le lavabo.
- « Malfoy ! Tu tousses du sang ! »
- « Ta perspicacité m'épatera toujours Potter. » répliqua Draco, bien qu'il faillit s'étouffer. Il faudrait qu'il soit à l'article de la mort pour ne pas lui répondre. Et encore...
- « Je vais chercher... »
- « Non ! C'est pas la peine. » Il toussa et reprit. « C'est normal. »
- « Normal ? »
- « C'est l'effet... d'une potion que j'ai dû prendre cette nuit. Je dois tout tousser. »
- « Si je peux faire quelque chose... » proposa maladroitement Harry. Il n'aurait jamais cru dire ça à Malfoy.
- « Oui : laisse-moi cracher mes poumons en paix. » Draco se remit à tousser le sang au-dessus du lavabo. Harry resta planté derrière lui. Il finit par dire :
- « Mais qu'est-ce qui t'est arrivé ! Quel genre de potions peut avoir un effet pareil ?! »
- « Potter et sa curiosité légendaire... J'ai eu le droit à un petit traitement de faveur du Seigneur des Ténèbres cette nuit si tu veux vraiment savoir, alors forcément j'ai eu besoin de quelques potions pour me remettre. »
- « Oh... c'est pour ça que... »
- « Que je boite oui et que je dois purger une putain d'hémorragie. Bah quoi fais pas cette tête, je pensais que ça te ferait plaisir de voir comme je m'entends bien avec mon vénéré maître. »
- « J'ai du mal à te faire confiance c'est vrai, mais, mais... »
- « C'est bon, garde ta noblesse pour toi tu veux, les discours des Gryffondors me fatiguent. J'ai pas besoin de ta pitié non plus. » Draco se mit à tousser si fort que Harry crut qu'il allait vraiment recracher ses poumons. Il cessa de fixer Draco pour ne pas le gêner davantage. La toux de Draco se calma après cela, la crise semblait passée. « Bon je sens que tu brûles de m'interroger Potter. En bref, cette nuit Tu-Sais-Qui a voulu éprouver ma loyauté et m'a torturé. Oui je sais, tu as connu ça, tu penses savoir ce que c'est. Mais dis-toi bien que le Seigneur des Ténèbres que tu as vu revenir n'était encore que l'ombre de lui-même... Il a gardé le sort jusqu'à ce que je devienne presque fou et alors il m'a cru, il a cru que je le servais toujours loyalement. Normalement, on finit tous par cracher le morceau. Tu penses sûrement comme lui, que je le sers, oh et puis je sais pas pourquoi je te dis tout ça... » Draco se rinça et sortit de la salle de bain.
- « Malfoy attends ! Finis s'il te plaît. » Draco soupira et reprit :
- « Mais je lui ai menti, voilà, je lui ai menti jusqu'au bout. Je ne suis pas comme tous les autres qui ont préféré dire la vérité pour mourir enfin. Moi j'ai préféré ne rien avouer et devenir fou s'il le fallait. Si j'avais avoué il s'en serait pris à Severus, à ma mère, à Adenor... Et j'ai ma fierté. Je me suis engagé auprès de Dumbledore, j'honorerai mon engagement. Il m'a offert la voie de la rédemption et tu peux penser ce que tu veux de moi, je la suivrai. »
Draco se remit en avant en s'appuyant sur sa canne et Harry ne répondit rien. Ils retournèrent à la réunion. Lorsque celle-ci prit fin, Dumbledore dit :
- « Hermione, Harry, je vous laisse faire visiter les lieux à Draco. » Les deux amis acquiescèrent et Draco les suivit. Hermione prit la parole, sentant Harry peu enclin à le faire.
- « Ici c'est la cuisine, on s'y retrouve parfois lorsqu'on se réunit aux heures des repas. A côté il y a un garde-manger, dont on ne se sert pas tellement, et une buanderie, inutilisée également. La salle de réunion tu l'as vue, juste à côté il y a un salon où l'on peut s'installer si on a besoin de travailler au QG. A l'étage, bon on va t'épargner les escaliers, il y a aussi une bibliothèque pour travailler. Sinon ce sont des chambres. On ne s'en est servi que quelques rares fois pour le moment, lorsqu'on avait besoin de cacher quelqu'un. Il y a une salle de bain et des sanitaires à chaque étage. Les portoloins arrivent au dernier étage. Seulement deux personnes peuvent arriver toutes les cinq ou dix minutes, c'est aléatoire. Automatiquement les membres qui se trouvent aux étages inférieurs sont prévenus et peuvent se tenir prêts, au cas où il y aurait une infiltration. Sinon cette maison a été longtemps abandonnée et oubliée de beaucoup. C'est la nièce de Dumbledore qui y vivait. Elle a déménagé aux Etats-Unis il y a une trentaine d'années. Dumbledore l'a gardée, mais ne l'a jamais habitée. Les moldus y voient un marais, donc ne s'intéressent pas au terrain. Voilà, des questions ? » acheva Hermione, qui ne semblait même pas à bout de souffle après sa tirade.
- « Non je ne pense pas. Ah si. Comment vous faites pour venir ? On ne peut pas envoyer quelqu'un chercher les autres à chaque fois ? »
- « En effet. Je pense que Dumbledore te donnera ce qu'il faut dès qu'il aura fini de parler avec Remus. Ca change pour chacun d'entre nous, mais dans tous les cas c'est un objet qui te permettra de savoir quand tu es attendu. Tu n'auras qu'à le toucher et penser à la phrase que Dumbledore t'aura donnée. Tu arriveras là où tu es arrivé tout à l'heure avec le professeur Snape. Et parfois on peut transplaner, mais là aussi c'est prévu à l'avance et c'est limité à trois personnes. »
Draco acquiesça. Hermione lui sourit légèrement et dit :
- « Désolée je dois te laisser, du travail m'attend. »
Draco salua donc Harry et Hermione et alla s'asseoir au salon en attendant Dumbledore.
Celui-ci ne tarda pas, accompagné de Remus et Severus.
Remus serra cordialement la main de Draco et lui souhaita la bienvenue. Draco tâcha d'y répondre, mais se sentit légèrement maladroit.
- « Lupin voulait savoir si tu pourrais jeter un coup d'oeil à ce dossier. » lui dit Severus. Draco prit le dossier que son parrain lui tendait et se rassit, étendant sa jambe. Il le feuilleta quelques minutes et leur dit :
- « Pour ça il est passible d'Azkaban pour trois ou quatre bonnes années. »
- « Il faut absolument le couvrir. » dit Dumbledore. « Remus je te laisse t'en charger. »
- « Vous devriez vérifier s'il y a eu Impero. Si c'est le cas il sera exonéré. Vous pouvez aussi prouver la force majeure. D'après le dossier il est défendable, difficilement, mais défendable. »
Le Maraudeur acquiesça, promettant qu'ils en reparleraient, les salua et sortit.
- « Bien, Draco, voici ton convocateur. »
Draco prit l'objet que lui tendait Dumledore. C'était un vieux médaillon d'argent en forme de crochet de serpent.
- « Il n'attirera pas l'attention. »
- « Ca c'est sûr. » répondit Draco. « Tout le monde s'attendrait à me voir avec un bijou de ce genre autour du cou. » Draco attacha la chaîne aussitôt et passa le pendentif sous ses robes. (#)
- « Pour la phrase nous verrons seuls tous les deux une autre fois. Passe à Poudlard d'ici une semaine. Bien, maintenant rentre te reposer, tu as l'air épuisé. »
Draco se leva. Il serra la main de Dumbledore et de Severus et monta reprendre le portoloin.
(#) Les robes de Draco, j'en ai une image tellement précise, je ne sais pas si j'arriverais à décrire. Paradoxal je sais. Elégantes, dans les tons gris et verts, avec un col haut fendu au centre, et des manches boutonnées aux poignets par trois petits boutons, soit en tissu comme la robe, soit en argent. Pas des chemises à jabots, elles je les laisse à Lucius... Sinon l'éternelle question : bas de robe ou pantalons ? Eh bien... je vois le haut très long, qui descend sous les genoux ou à mi-mollets, et en-dessous un pantalon de la même couleur, boutonné en bas. Un mélange de robes sorcières et de masculinité :-P Quoique la robe ça peut être assez masculin aussi – pas de commentaire.
