Attention, rien ne m'appartient. Les personnages appartiennent à J.K Rowlings

Ratings : R

Correctrices : AnthaRosa et Ishtar205. N'oubliez pas de les remercier pour leur travail.

Avertissement: Il y a dans l'histoire une référence à une grossesse mâle. Ce n'est absolument pas le sujet de l'histoire, mais on en parlera de temps à autre

Tome 1 à 6 pris en compte

Attention, c'est un slash (relation entre deux hommes): SS/HP

Chapitre 10

Il s'agenouilla devant les tombes et effleura celle de Dumbledore dans un geste révérencieux.

« Bonjour, Monsieur le directeur. » Sa voix était rauque. Il lui était difficile de parler. « Je ne suis pas venu vous présenter mes hommages depuis fort longtemps, j'ai été retenu au loin. » Il inspira, regardant devant lui, « Je ne sais pas si je l'ai fait dans le passé, mais je voulais vous remercier pour toutes vos bontés. Sans vous, je ne serais pas ici aujourd'hui. Je serais probablement mort au combat. »

Le vent se leva doucement, apportant une brise légère qui rendait supportable la chaleur étouffante de l'été.

Les larmes commençaient doucement à couler sur ses joues lorsqu'il se retourna vers la tombe de son premier ami.

« Pardonne-moi Hagrid de ne pas avoir su te protéger, de t'avoir abandonné au milieu des flammes. »

Voldemort riait. Les moldus et les sorciers criaient d'épouvante et de souffrance. Hagrid se tenait au milieu de ce massacre, combattant aussi bien qu'il le pouvait les mangemorts qui attaquaient de toute part.

Une petite fille pleurait dans son coin, à côté des corps sans vie de ses parents.

Harry le vit du coin de l'œil mais il était trop tard. Voldemort avait levé sa baguette et la pointait sur la petite fille. Son rire strident retentit à ses oreilles. Il n'avait pas le temps de s'en occuper. Pas le temps.

Hagrid tomba de tout son poids sur le sol couvert de sang. Il s'était précipité vers l'enfant et avait reçu le sort à sa place. La petite fille s'assit à côté de lui et regarda 'le gros monsieur dormir'. Elle lui donnait de toutes petites tapes pour essayer de le réveiller, mais il ne se réveilla pas.

« Je n'ai pas été le héros dont le monde sorcier avait besoin. Je n'ai pas su te protéger. »

Il se tourna ensuite vers la tombe de sa meilleure amie. Il se leva et posa sa tête contre la pierre tombale. « Oh Hermione. Pourras-tu me pardonner un jour pour le crime que j'ai commis ? »

Harry leva sa baguette vers Voldemort, le sort mortel sur les lèvres.

Mais le maléfice ne l'atteignit jamais. Voldemort avait déjà transplané et c'est Hermione qui reçut le sort de plein fouet. Elle n'avait jamais eu le temps de redevenir à elle, jamais eu le temps de dire ses dernières volontés, de dire à Harry qu'elle lui pardonnait, de dire à Ron qu'elle l'aimait. Elle était morte si vite ! Et il entendait le rire cruel de Voldemort résonner, comme s'il n'avait attendu que cela. Comme si cette prise d'otages n'avait eu qu'un seul but : celui-ci.

« Je ne voulais pas que ça se passe comme ça. Je ne voulais pas que tu meures. Je voulais que tu vives heureuse avec Ron. Je ne voulais pas -» Sa voix se brisa. « -te tuer » Murmura-t-il finalement.

Les tombes fleurissaient d'elles-mêmes sous ses pieds. Sa tristesse et le retour de ses souvenirs rendaient sa magie incontrôlable.

Le paysage devant lui avait complètement changé. Le soleil d'été avait laissé place à une pluie fine. Les flammes de l'enfer brûlaient et consumaient tout sur leur passage. Il aperçut deux silhouettes agenouillées devant une femme au regard hagard.

Ginny et Drago aidaient les blessés, gardant un œil sur la grange qui brûlaient. Les larmes coulaient silencieusement.

Il y avait encore du monde à l'intérieur de la grange. Harry voulait y retourner, il devait au moins récupérer son corps. Pour Ron… Pour lui… Pour être certain qu'ils ne pouvaient rien faire pour la sauver. Qu'elle était bien morte…

Il allait transplaner à l'intérieur, mais deux bras puissants le retenaient. Il se retourna, Severus était là, du sang coulait sur son visage. Il secoua simplement la tête. « C'est trop tard. »

« NOOOOOnnnnnnnnn ! Lâche-moi Severus, lâche-moi ! Je dois aller les sauver, je dois aller la sauver ! »

Il essaya de se dégager mais ne put que regarder la grange brûler.

« Harry, c'est trop tard, c'est trop tard. » Harry continuait de se tortiller dans ses bras. « Harry, regarde-moi ! Regarde-moi ! »

Le jeune homme arrêta de se débattre et de ses yeux baignés de larmes, regarda les yeux onyx. « C'est trop tard Harry. Elle est morte avant même que la grange ne s'enflamme. Elle a reçu le sort mortel. Tu ne peux plus rien pour elle. »

Harry enfouit son visage dans l'épaule de son aîné et pleura, refusant de regarder le feu, refusant l'évidence de sa mort. Severus entoura ses bras autour de sa taille et le tint serré contre lui, dans une embrassade qui se voulait avant tout un réconfort, mais qui, il le savait, n'était pas suffisant.

Severus le laissa, impuissant face à son désespoir. Qui pouvait être aussi cruel. Qui avait pu lui effacer la mémoire et laisser cela se produire ? Harry avait déjà eu tant de mal à survivre, comment le pourrait-il aujourd'hui ?

Il s'approcha finalement de lui et mit une main sur son épaule. Harry leva ses yeux rouges vers lui. « Pourquoi ? »

« Ils sont morts en héros, Harry. Hagrid -»

« Pourquoi m'as-tu empêché d'y retourner? »

« Ils étaient morts !. C'était trop tard. Je ne voulais pas que tu subisses le même sort. » Il posa une main sur sa joue, essuyant les larmes qui ruisselaient de ces magnifiques yeux verts emplis d'une tristesse infinie.

Comment pouvait-on être aussi cruel ?

C'était la deuxième fois qu'il les perdait. La deuxième fois qu'il était témoin de leur mort. La deuxième fois qu'il les tuait.

Harry chercha refuge dans ses bras. Il avait besoin de son soutien et de sa force. D'abord hésitant, Severus lui rendit son étreinte, murmurant au creux de son oreille des paroles de réconforts qu'Harry n'enregistrait pas tout en caressant son dos d'une manière apaisante. Il se voyait encore et encore tuer Hermione et abandonner Hagrid aux flammes.

« Viens, je te ramène aux cachots. Là-bas nous pourrons discuter de ce dont tu te souviens. »

« Tu as raison. Je n'aurais jamais dû me rappeler. »

« Harry. Tes souvenirs sont fractionnaires. Ne juge pas ce que tu as été obligé de faire par rapport aux seuls souvenirs de sa mort. Ce ne serait pas juste. » Harry serra les lèvres mais ne répliqua pas.

Ses larmes avaient cessé de couler et il s'éloigna progressivement de Severus. Le visage de Harry était de glace. Livide, les traits tirés, il paraissait dur et sévère.

De retour aux cachots, Severus lui servit un jus de citron, ne préférant ne pas lui donner d'alcool.

« Je n'aurais pas dû te conduire ici. Tu n'étais pas prêt. »

Harry renifla. « Je n'aurais jamais été prêt à affronter ce genre de chose. »

« De quoi te rappelles-tu ? »

« Je l'ai tuée et j'ai laissé son corps être rongé par les flammes. »

« Sais-tu pourquoi nous étions dans cette grange ? »

« Potter, comme je suis content que tu te joignes à nous ! Emmenez-le auprès de ses amis ! »

Harry suivit le cortège composé de mangemorts et de moldus. Hermione était là, les yeux vides, un poignard à la main, Ginny à côté était attachée et ne pouvait pas bouger, Ron. Ron refusait de le regarder. Il avait des traces de sang sur le bras.

« Alors, pas d'émouvantes retrouvailles ? Comme je suis déçu ! Lucius, souhaite-lui la bienvenue ! »

« Voldemort avait enlevé Hermione, Ginny et Ron. »

« Non. »

Ron avait été libéré et se battait lui aussi contre les mangemorts. Dès qu'il le put, il s'approcha d'Hermione pour la stupéfier, mais le sort ne fonctionnait pas sur elle. Elle se retourna et changea de cible. Ron reçut un coup de couteau puis un autre. Il la regardait dans les yeux sans cligner, essayant de la raisonner, essayant de rouvrir le lien éteint.

Elle avait des larmes dans les yeux, mais elle continuait d'attaquer sans relâche son fiancé qui se défendait à peine.

Harry essaya de désarmer son amie, mais ça ne suffisait pas, elle frappait et griffait. Elle n'était plus elle-même. Elle était sous l'effet de l'imperium et rien n'y faisait. Derrière lui, Severus avait bien du mal à retenir le Seigneur Noir. Il devait faire quelque chose, tenter le tout pour le tout. Quand Harry leva sa baguette, Ron hurla « Non, ne la tue pas, ne la tue pas ! »

« Hermione était sous l'imperium. » Il leva les yeux vers Severus qui acquiesça légèrement.

Il posa une main sur son front. « Rappelle-toi. » Il réveilla les images de la cérémonie d'accueil des nouveaux Aurors.

Hermione et Ron montèrent sur l'estrade main dans la main, un sourire sur le visage. Leur rêve allait enfin devenir réalité. Après cette cérémonie, ils pourraient se marier.

La lumière s'éteignit, des cris résonnaient maintenant autour d'eux.

L'obscurité avait envahi la salle. Remus prévint Harry qu'il avait senti les mangemorts. « Harry, dépêche-toi de monter sur l'estrade, Lucius Malfoy va essayer de s'en prendre à tes amis. Peter est là. Je m'occupe de lui. »

Harry avait réussi à atteindre les marches. Il se retourna au moment où la lumière revenait. Peter était à côté de Remus, un couteau en argent à la main. Il rata Tonks mais le poignard se logea dans la poitrine du loup-garou. Immédiatement, sa respiration se fit haletante. Il leva sa baguette et jeta le sort mortel. Il mourrait, mais pas seul.

Lucius sur l'estrade riait.

Harry essayait de se frayer un passage pour rejoindre ses amis. Il était cerné de tous les côtés. Le temps semblait s'être arrêté. Il aperçut Ron lever sa baguette et la pointer sur Hermione. Harry cria mais c'était trop tard.

Lucius tendit un objet à la jeune fille qui disparut. Quand il arriva, il trouva Ron évanoui et Lucius qui l'attendait.

« Potter, c'est gentil de nous rendre une petite visite. Comment trouves-tu cette petite fête ? »

« Tu arrives trop tard Potter ! Ton amie la sang-de-bourbe est déjà entre nos mains !»

« Dites-moi où elle est, maintenant ! »

Lucius et les mangemorts disparurent. Leur rire résonna longtemps dans la salle.

Harry but d'un trait son verre.

« C'est de ta faute ! »

« C'est de ta faute ! »

Il enfouit sa tête dans ses mains. Il avait la tête qui tournait et combattait les larmes qui menaçaient une fois de plus de le submerger.

Des objets tombèrent des étagères, des fioles de potions et des verres éclatèrent, mais ni Severus ni Harry ne firent pas attention.

Severus lui tendit une potion calmante qu'il but d'un trait.

Les larmes coulaient à nouveau sur ses joues. Il serrait les dents pour refouler la douleur, sans pour autant y parvenir.

Severus s'assit à côté de lui et le prit dans ses bras, incapable de continuer à le regarder se briser sous ses yeux sans rien faire. Harry s'agrippa à lui comme à une bouée de sauvetage, serrant ses bras comme si ses doigts étaient des serres.

Severus s'infiltra doucement dans son esprit et ferma le conduit de souvenirs. Harry ne pourrait pas supporter cet afflux de souvenirs maintenant.

Il finit par s'endormir dans ses bras.

Severus l'aida à s'allonger sur ses genoux, refusant de le quitter alors qu'il avait tant besoin de lui. Il caressait ses cheveux d'un geste apaisant, massait le cuir chevelu pour aider l'homme à se détendre.

Non Harry, je ne t'abandonnerai pas. Pas cette fois-ci. Pas alors que tu as besoin de moi.

Hpsshpss

Harry se réveilla plusieurs heures plus tard. Il était allongé sur le canapé, Severus lisait dans un fauteuil. Il se sentait encore fatigué et groggy.

« Comment te sens-tu ? »

Harry serra les dents, refusant d'analyser la perte qu'il ressentait.

« C'est bien ce qu'il me semblait. Prépare-toi, nous sortons. »

Le jeune homme lui jeta un regard noir mais n'était d'humeur ni à répliquer ni à se disputer.

Severus replongea dans son livre, attendant que son 'mari' s'exécute. Quand Harry se leva, il rajouta, « Mets-toi un peu d'eau sur le visage, ça ira déjà mieux. »

Harry se retourna vers lui, mais Severus avait toujours le nez dans son livre.

Dans la salle de bains, son reflet était celui d'un homme qui avait vieilli prématurément. Les rides au coin de ses yeux n'étaient pas là ce matin encore. Ses traits n'avaient jamais été aussi tirés autrefois et ses yeux n'avaient jamais eu ce reflet rouge qu'il y voyait en ce moment.

Il passa de l'eau sur son visage, essayant d'effacer de son esprit le corps brûlé de Hermione et celui sans vie de Hagrid. Il inspira profondément et rejoignit Severus.

Hpsshpss

Severus l'avait emmené dans le Café dans lequel il l'avait retrouvé il n'y avait de cela qu'un peu plus d'un mois. Tant de choses pouvaient-elles vraiment changer en si peu de temps ?

Il s'assit à une petite table tandis que Severus se mettait au piano. Tous les regards étaient tournés vers le pianiste. Leurs yeux étaient éteints. Leurs visages blafards racontaient les horreurs qu'ils avaient dû vivre pendant la guerre.

La mélodie s'éleva doucement. D'abord tendre et douce, elle devint rapidement violente et éreintante. On sentait la guerre résonner derrière les touches graves. Les corps tomber dans le doigté brutal, les pleurs et les cris faisaient écho au ronronnement des sorts.

Harry se laissa emporter par la mélodie, oubliant où il se trouvait. La musique s'allégea finalement. Le tempo se fit plus lent. La guerre était terminée. Les guerriers pouvaient prendre un repos bien mérité. Ceux qui avaient de la chance retournaient auprès de ceux qu'ils aimaient. Les autres devaient reconstruire leur vie.

Il n'était pas rare que ses amis retrouvent Harry à l'orphelinat, une petite fille dans les bras et un petit garçon, endormi à côté de lui. Ou dans l'une des chambres en train de lire une histoire aux enfants. Il n'était jamais plus heureux que dans ces moments-là.

Le moreau terminé, Severus vint se rasseoir à côté de son compagnon.

« Comment ai-je survécu la première fois, Severus ? La culpabilité a dû me ronger de l'intérieur. »

« Oui. Tu t'es lancé dans la guerre comme une tête brûlée, cherchant la mort. Tu as failli y rester plus d'une fois. »

Il continuait à saigner. Les potions ne parvenaient pas à arrêter l'hémorragie. Les coupures s'aggravaient, s'agrandissaient, s'infectaient.

Harry était fatigué, très fatigué. il sentait l'autre homme s'affairer autour de lui, sentait ses mains défaire les bandages avec d'infinies précautions. Il fit un effort pour ne pas grogner, mais c'était si douloureux. La fraîcheur de ses mains sur sa peau brûlante était apaisante. Il frissonna.

« Mais toi, tu étais là pour moi. Toujours. »

« J'essayais de protéger tes arrières. Ce n'était pas facile. Un Gryffondor comme toi, imprudent et sans cervelle fonce droit sur le danger. Tu serais mort plutôt que de laisser une personne souffrir, même si tu n'avais aucune chance de la sauver. »

Severus passa une main dans ses cheveux, « Si tu prenais soin de ta vie, je ne te surveillerais pas. Si tu ne prenais pas autant de plaisir à combattre, je ne serais pas aussi inquiet. Tu te bats comme si tu voulais mourir, Harry. Tu erres comme une âme en peine. Je ne pouvais pas te laisser continuer ainsi. Quitte à ce qu'il y ait un mort, je préférerais que ce soit moi. Tu es jeune, tu as la vie devant toi -»

« NON ! » Cria le Gryffondor, « Mais bon sang Severus, je ne prends pas plaisir à me battre comme tu le dis, j'essaie de ressentir quelque chose. Depuis que je dois tuer et torturer, je ne ressens plus rien. » Il détourna les yeux avant de poursuivre beaucoup moins fort et sans regarder son mentor.

Harry serra les dents. Il en avait assez de ces images qui envahissaient sans cesse sa vie. « Y-a-t-il un moyen de canaliser le flot de souvenirs. Je me sens submergé. »

« J'ai essayé de fermer la canalisation, mais maintenant que la brèche est ouverte, j'ai peur que les moments que tu considères comme important forcent le passage. »

Il soupira. « J'en ai déjà mal à la tête. »

« Concentre-toi sur autre chose. Ecoute la musique. Regarde les gens autour de toi. Cherche-toi une nouvelle aventure démente. » Dit-il avec un sourire en coin. « Viens. » Il lui tendit la main et l'emmena sur scène. « Tu m'as bien dit avoir appris à jouer ? »

« Oui, mais je ne joue pas aussi bien que toi et je ne connais pas tous les morceaux. »

« Ferme les yeux et concentre-toi sur moi. »

Harry fit ce qu'il lui demandait et pensa à l'homme qui était à ses côtés. Malgré ses yeux fermés, il sentait son regard sur lui. « Entends-tu ? »

Il ouvrit brusquement les yeux et dévisagea l'autre homme. « N'ai pas peur. C'est une chose dont tu ne te souviens pas encore. Maintenant, entends-tu ? » Il l'entendait. C'était doux, léger comme le vent, fluide comme une feuille qui s'envole.

Ses doigts se posèrent sur le piano et les notes s'enchaînèrent les unes à la suite des autres avec une facilité déconcertante. Bientôt Severus le rejoignit dans un mouvement à quatre mains. Leurs doigts se croisaient et s'entrecroisaient comme s'ils n'avaient fait que ça toute leur vie. Leurs mains se frôlaient et leurs cœurs battaient à l'unisson. Dans ce jeu, ils n'étaient qu'un.

La musique virevoltait à leur propre rythme. Lorsque enfin ils s'arrêtèrent après maints et maints morceaux, ce fut dans un accord tacite.

Hpsshpss

La nuit était bien avancée lorsqu'ils rentrèrent chez eux. L'union musicale qu'ils avaient expérimentée ce soir était si parfaite qu'Harry ne voulait pas quitter l'autre homme. La journée avait été éprouvante et il n'avait qu'un seul désir, celui de se retrouver une fois de plus dans ses bras et de le voir sourire.

Il restait concentré sur les sensations éprouvées lors de cette soirée, gardant loin de son esprit la mort de ses amis. Il n'était pas prêt à y faire face. Pas encore.

Severus s'éloignait déjà, lui tournait le dos pour retourner dans ses appartements.

« Severus ! »

« Hm ? »

« Merci. »

Le Serpentard s'approcha de lui, se pencha et posa sa main sur sa joue. « Est-ce que ça va aller ? »

Leurs regards se verrouillèrent l'un dans l'autre. Harry ne pouvait plus se détacher ses yeux de ceux de Severus. Ils étaient si près qu'il sentait sous souffle sur sa joue. Il approcha son visage du sien et posa doucement ses lèvres des siennes.

La sensation était écrasante. Son corps entier s'éveillait à ce simple baiser. Ses bras se resserrèrent autour de Severus et il sentit à son tour son étreinte.

C'est Severus qui le repoussa, murmurant à son oreille, « Ne fais pas ce genre de choses Harry. Je suis un homme faible mais je ne veux pas profiter de toi. Je me dégoûterais encore plus. Maintenant retourne dans ta chambre. »

« Et si c'est toi que je veux. »

« Pas ce soir. Pas avec tout ce que tu as vécu aujourd'hui. Tu n'as pas les idées claires et tu le sais aussi bien que moi. » Il détacha ses bras, posa ses lèvres sur le coin de sa bouche et tourna les talons.

Hpsshpss

Snape observa Dumbledore un moment et l'on voyait la répugnance, la haine creuser les traits rudes de son visage.

« Severus… S'il vous plaît… »

Snape leva sa baguette et la pointa droit sur Dumbledore.

« Avada Kedavra. »

Un jet de lumière verte jaillit de la baguette de Snape et frappa Dumbledore en pleine poitrine. (Harry Potter et le Prince de Sang Mêlé, J.K. Rowlings)

Harry se réveilla en sursaut. Il sentait encore la haine qu'il avait éprouvé pour Severus cette nuit-là. Il tremblait.

Il se leva et fouilla son bureau, cherchant une chose bien particulière, qu'il trouva exactement à l'endroit où il l'avait laissé. Il la lut, la rangea, s'habilla et descendit. Il avait besoin de se dépenser et savait exactement où trouver les instruments nécessaires.

Il passa par l'aile centrale, entra dans un couloir sombre et chercha la salle la plus grande du Refuge. Tout était exactement tel qu'il l'avait laissé.

D'un geste de la main, il activa le processus. Sa magie était aussi bien revenue que ses souvenirs. Il allait commencer, se lancer dans une course-poursuite dangereuse quand il se souvint d'autre chose.

Il s'assit, posa une main sur son ventre et ferma les yeux, cherchant à sentir le petit être qui aurait dû grandir en lui si longtemps auparavant.