Attention, rien ne m'appartient. Les personnages appartiennent à J.K Rowlings

Ratings : R

Correctrices : AnthaRosa et Ishtar205. N'oubliez pas de les remercier pour leur travail.

Avertissement: Il y a dans l'histoire une référence à une grossesse mâle. Ce n'est absolument pas le sujet de l'histoire, mais on en parlera de temps à autre

Tome 1 à 6 pris en compte

Attention, c'est un slash (relation entre deux hommes): SS/HP

Chapitre 12

« Comment peux-tu faire une telle chose, Harry ? » Ron était entré dès que Ginny était partie. Il avait écouté la conversation qu'Harry venait d'avoir avec sa sœur.

« Faire quoi Ron ? » Il était fatigué d'avoir sans cesse à se justifier. Depuis qu'il était là, son 'ami' ne cessait de le harceler pour une raison ou pour une autre. Il le provoquait, critiquant tour à tour Severus ou Drago.

« Coucher avec ce bâtard graisseux. »

« Je t'interdis de l'appeler ainsi. »

« Alors c'était vrai. » Murmura Ron pour lui-même. « Et je suppose que cet enfant est de lui. »

Il ferma les yeux, essayant de contenir sa colère. « Pourquoi lui en veux-tu à ce point Ron, il ne t'a rien fait ? »

« Il est responsable de sa mort et toi tu couches avec lui ! » Le cri de Ron résonna dans tout l'immeuble.

« Je pars Ron. Je n'ai plus rien à faire ici. » Harry serra les dents. Il pensait avoir mis un terme aux élucubrations du jeune homme en brisant le lien qui le reliait à Lucius, mais apparemment il se trompait.

« « C'est à cause de lui ? » Ron lui barrait le passage, l'empêchant de sortir.

« De quoi parles-tu ? »

« Comment as-tu osé ? »

« Je ne te dois rien Ron. Absolument rien. C'est ma vie. »

« Il m'a tout pris. Ma fiancée, mon meilleur ami, mon camarade de guerre. Il m'a tout pris et tu veux que je le laisse faire. Non, je suis désolé Harry. Tu es à moi et tu le resteras. » Ses yeux marrons prirent une teinte grisâtre.

« Non Ron. Tu n'es pas encore tout à fait toi-même. Reprends-toi, je t'en prie. »

« Oubliettes ! »

Lorsqu'ils ressortirent de la Pensine, ils étaient horrifiés. Ginny au bord des larmes était dans les bras de son mari qui tentait de la réconforter comme il pouvait. Severus serrait les dents et les poings. Son aura meurtrière n'échappa pas à Harry qui l'apaisa, entrant comme une caresse dans son esprit.

« Après ce jour, Ron est redevenu mon meilleur ami. Rien dans son comportement ne m'a jamais permis de douter de ses sentiments bienveillants à mon égard. »

« Harry. Il t'a pris cinq ans de ta vie ! »

Harry détourna les yeux de ses amis qu'il ne pouvait regarder. Ron rendait Severus et Drago responsables d'un acte qu'il avait lui-même commis. Comment pouvait-il en vouloir à Ron alors qu'il était coupable.« Je sais. Je sais aussi que je lui ai pris l'amour de sa vie et que par la suite, je me suis détaché de lui. »

« Il devenait fou ! Tu sais aussi bien que moi qu'il n'était plus cohérent. »

Harry ferma les yeux. L'afflux de souvenirs n'était apparemment pas terminé.

Le rouquin le regarda calmement, une étrange lueur dans les yeux. « Ne t'inquiète pas, Harry, je vais te sauver. »

« Je n'ai pas besoin que tu me sauves, Ron. Mais qu'est-ce que tu es devenu ? Laisse-moi t'aider. » Le Survivant s'approcha de son meilleur ami qui recula.

« Ne me touche pas, Potter. » Il avait l'air affolé. « Je sais ce que tu as fait à Neville. Tu as essayé de me le prendre, mais jamais tu n'y parviendras, jamais. » Il passa une main tremblante dans ses cheveux et inspira profondément. « On a besoin de toi Harry. Les Aurors ont besoin de toi. »

« Non, Ron. Les Aurors n'ont plus besoin de moi. J'ai fait ce qu'on me demandait, j'ai accompli mon devoir. Je veux vivre en paix. Je ne veux plus ni tuer, ni torturer. C'est fini. » Murmura Harry.

Dans un accès de tendresse, Severus prit la main de son mari dans la sienne. Harry le remercia d'un petit sourire et le Serpentard sentit la force de son amour dans le lien qu'ils partageaient.

« Je sais. Je sais aussi qu'à cette époque il était encore sous l'influence de Lucius Malfoy. Aujourd'hui, il peut redevenir celui qu'il était. »

« Je ne voudrais pas jouer les oiseaux de mauvais augures, mais Ron est peut-être redevenu ton ami, mais ici, dans le monde sorcier son comportement n'a pas changé. Les gens ont peur de lui. Soit mon père a encore une influence sur lui, soit il est devenu de lui-même avide de pouvoir. »

« Drago -»

Drago tenait sa femme dans ses bras. Ses pleurs cessaient lentement.

« Non Harry. Les enfants ont peur de lui. Ginny n'a pas trouvé le courage de lui parler de nous tant son comportement est inconstant. Je suis désolé mais je crois qu'il ne redeviendra jamais lui-même. »

Harry resserra sa prise sur la main de son mari. « Me laisserez-vous une chance ? »

« A condition que tu ne restes pas seul avec lui. » Le ton de Severus était intransigeant. Harry soupira.

« Comment veux-tu que je lui parle si vous surveillez ses moindres gestes. »

« Ne commence pas à jouer les Gryffondors idiots alors que tu viens juste de revenir. » Severus sentit son sang bouillonner. Harry voulait encore jouer les héros en mettant sa vie en jeu.

« Ne t'inquiète pas Severus. Je me protégerai. Fais-moi confiance. »

« Non. » Il posa une main sur sa joue. « Tu sais bien que je ne peux pas te faire confiance. Tu es et seras toujours candide Harry. Et ça fait de toi une proie tellement facile. »

« Candide ? »

« Oui, candide. Tu donnerais ta vie pour les autres. »

« Pas cette fois. » Il posa une main sur son ventre. « Pas cette fois, mais je veux lui laisser une chance. »

Hpsshpss

Harry avait appelé son ami Rob. Toujours disponible pour lui, il lui avait promis de venir le voir l'après-midi même, au Refuge. Severus et Harry communiqueraient grâce à leur lien et au moindre problème le Serpentard interviendrait.

A 14h tapantes, Rob sonna à la porte de Harry qui s'empressa de lui ouvrir.

« Je suis content que tu sois là. Viens entre. » Rob le regarda de travers.

« Pourquoi m'as-tu invité ici ? »

« Je voulais te faire visiter ma nouvelle demeure. Je voulais le faire avant, mais il est parfois très difficile de te contacter. »

Le rouquin étrécit les yeux en s'avançant dans l'antre des juges. « Pourquoi ici ? » Murmura-t-il.

« J'ai toujours été attiré par cette maison. » Sa voix calme était triste.

« Harry ? »

« Entre Ron. Je crois que nous devons parler. »

Ils entrèrent dans le salon des appartements de Harry.

« Ainsi tu te souviens. »

Ron aperçut le bar et se servit de la boisson la plus forte qu'il put trouver et s'assit dans un fauteuil. Harry attendit qu'il s'installe avant de répondre.

« Oui. »

Ron avala une gorgée du liquide blanc tandis qu'Harry continuait à l'observer.

« De tout ? »

« Je ne sais pas. Je pense que j'ai encore des trous, mais mes souvenirs reviennent doucement. » Il fit une pause avant de lui demander d'une voix douce, « Pourquoi as-tu fait ça, Ron ? Pourquoi ? »

Le rouquin fusilla son 'ami' du regard. « Pourquoi ? Tu ne sais dire que ça Harry. J'ai essayé de t'aider, de t'empêcher de retrouver ton nouvel amant ! » Cracha-t-il. « Il t'avait certainement hypnotisé ou manipulé, tu n'étais plus toi-même depuis quelques temps. Toujours dans ses pattes, à lui sourire, à attendre son bon vouloir. Ca me rendait malade de voir l'un de ses meurtriers s'en sortir si bien. »

« Severus n'était pas responsable de sa mort et tu le sais ! »

Ron posa le verre qu'il avait terminé. Il serrait les poings à s'en faire saigner.

« Non, je ne le sais pas. Il était là. Il était là. Il lui a donné quelque chose et elle l'a pris, l'emportant auprès du Seigneur Noir ! » Ses yeux étaient en train de changer de couleur.

« Non Ron. C'est Lucius Malfoy qui lui a donné quelque chose. Pas Severus. Souviens-toi. » Son calme contrastait avec la fureur qui animait Ron.

« Lucius n'a jamais rien fait de tel Harry. Il a essayé de m'aider quand toi, tu m'avais abandonné. Il m'a redonné espoir. Il m'a redonné vie. Et toi une fois de plus, tu m'as tout pris. Tu m'as pris son âme. Tu m'as pris mon Maître et tu m'as ensuite pris mon seul ami. »

Il prit sa tête entre ses mains et pleura. Harry s'approcha et posa une main sur son épaule mais celui-ci le repoussa violemment. « Ne m'approche pas Harry. Ne m'approche pas. »

« Ron. Dis-moi comment t'aider. Je veux faire quelque chose. N'importe quoi. »

« N'importe quoi ? Le grand Harry Potter peut faire n'importe quoi, n'est-ce pas ? »

« Je- »

« Eh bien ramène-la-moi. Ramène-la-moi. C'est tout ce que je veux. » Les larmes ruisselaient sur le visage de Ron. La douleur qui l'étreignait n'avait pas de nom.

« Je ne peux pas faire ça Ron. Elle est morte. » Harry avait une boule dans la gorge.

« Il a pu, Lui. » Son ton était plein de venin et de reproches. Harry serra les poings, envahi par un sentiment d'impuissance. Une nouvelle vague de souvenirs le submergea.

Et Harry la vit. Une jeune fille aux longs cheveux auburns entra dans la salle. Elle s'agenouilla aux pieds de son Maître, « Vous m'avez appelé, Maître ? »

« Oui Yrgane ! » Le Seigneur Noir fit un signe de tête à Ron qui s'inclina et partit avec la jeune fille. Il lui prit discrètement la main. Un anneau brillait au doigt de la jeune fille. Il murmura, « C'est pas vrai, Ron ! » Mais il comprenait ses sentiments, le désespoir qui suit la mort d'une personne chère. Il ne voulait pas vivre dans un monde dans lequel elle n'existait pas. Dans un monde où elle avait disparu. Hermione serait toujours l'amour de sa vie.

« Non, Ron, elle n'était pas réelle. Ce n'était pas elle, ce n'était pas Hermione. »

« N'avais-je pas le droit de trouver le bonheur Harry ? Même si je ne pouvais que rêver d'avoir autre chose qu'une bague de fiançailles et des souvenirs. J'aurais préféré ne pas me rappeler. Ca fait tellement mal. Harry. Tellement mal. »

Harry ferma les yeux.

« Je suis désolé Ron. »

Mais il n'entendit pas ou du moins ne répondit pas. Il prit sa main, ouvrit sa paume et déposa la bague avant de la refermer. Il ne bougea pas, mais les larmes coulaient maintenant sur ses joues. Il serra le poing, pour ne pas la lâcher, pour sentir ce qui restait de sa fiancée, de l'amour de sa vie. Comprenant son besoin de solitude, Harry le laissa.

« Tu le peux encore. Ne reste pas attaché au passé. Va de l'avant. »

« Je- Je ne peux pas Harry. Je ne peux pas la laisser. Elle me hante jour et nuit. Son visage- elle pleure. Je n'ai pas conservé l'image de son sourire. Je voudrais la voir sourire une dernière fois. Une dernière fois. »

« Peut-être qu'elle sourirait si elle te savait heureux. »

« Je -» Il inspira profondément, « Pourquoi m'as-tu libéré de sa présence ? J'étais enfermé dans un cocon, avec elle. Je n'avais pas à vivre avec cette douleur. »

« Il t'empêchait de vivre et de faire ton deuil. D'avancer. »

Ses yeux redevinrent complètement gris. « Tu croyais te débarrasser de moi Harry Potter. Sache que je suis toujours une partie de lui. Jamais tu ne pourras le soustraire à mon joug. » Harry recula comme si on venait de le frapper.

« Ron ! Ron ! Reprends-toi. Il n'est pas vraiment là. Il n'a plus d'influence sur toi. Ce sont les souvenirs que tu as de lui qui te gouvernent. Ce n'est plus lui, tu es libre. »

« Non. » Gémit-il. « Je ne serai jamais libre. Jamais. Il est dans ma tête. Tout le temps. »

« Ron ! Ecoute-moi. Lucius n'a plus d'influence sur toi. Je t'ai libéré de la marque. J'en suis sûr. J'ai déjà guéri Neville, il y a longtemps. »

Neville criait. Ses muscles comprimés essayaient de se libérer de leur emprisonnement. Harry fatigué, continuait à détruire les connexions qui liaient l'esprit de Neville à son le tatouage, le rendant violent malgré lui.

L'exorcisme, car c'en était presque un, dura des heures. Harry s'épuisait mais refusait d'abandonner. Neville perdait de son venin au fil des heures.

Quand il eut terminé, son ami dormait paisiblement. Des cernes marquaient les yeux du jeune homme endormi. D'un geste de la main, il le libéra. Le tatouage n'avait pas disparu, mais le serpent était immobile, amorphe. Il n'avait pas coupé le lien principal, mais les ramifications n'existaient plus. Et sans maître pour les reformer, le serpent ne devrait plus pouvoir agir. Du moins l'espérait-il.

« Lui aussi tu me l'as pris Harry. Comme le reste. Tu ne m'as rien laissé. Rien. Seul le grand Harry Potter a le droit d'être heureux, hein. » Sa voix était lasse. Il était prêt à abandonner.

« Je t'en prie Ron, abandonne ta haine. Accepte d'avancer. Nous sommes tous là pour t'aider. Ginny est médicomage, elle sera là pour toi. » Harry posa finalement une main sur son épaule.

Ron ne leva pas les yeux vers lui. Il s'était vidé de tout son venin et il ne restait que sa peine et son chagrin. « Je ne veux pas. Je veux oublier. Tu aurais dû me remercier, tu sais. J'ai fait ce qu'il y avait de mieux pour toi. Je t'ai permis de recommencer une nouvelle vie. Tu avais des parents, une fille que tu aurais pu aimer. Un travail que tu aurais aimé. Je t'avais tout donné. »

Le Survivant s'agenouilla devant lui et essaya de rencontrer son regard fuyant. « Je voulais ma vie Ron. Malgré tous les désastres, tous les chagrins que j'ai vécus, j'aime ma vie. Je ne voulais pas que tu me la prennes. Tu comprends ? »

Il vit que Ron portait toujours à son poignet le bracelet d'amitié qu'il lui avait autrefois offert et qu'il avait enlevé le jour où Hermione est morte. Il se concentra dessus pour faire passer ses sentiments à son ami et lui ouvrir les yeux. Sans cette autre présence malfaisante, il devait pouvoir l'atteindre.

Il lui transmis l'image que ses amis avaient de lui.

Ron glissa au creux de son oreille, « Je sais tout et un jour ça se paiera, tout à son prix. », mais quand Harry le regarda, le jeune homme lui fit un petit sourire. « Tue-les pour moi ! Tue Voldemort ! Tue Malfoy ! Tue Snape !Ils le méritent! » Ses yeux flamboyaient de colère.

Non, Ron était le porteur de mauvaises nouvelles. Quand il venait, il apportait la colère, la tristesse ou la douleur. Ses yeux vides semblaient tournés vers le passé tandis que son sourire glacé était celui d'un homme sans humanité.

« Tu crois que je ne vois pas ce qui se passe. Malfoy, Snape… ils ont rallié la lumière, hein ! » Il renifla. « Ce n'est que du vent. »

« Monsieur Weasley, nous en avons assez entendu, veuillez partir maintenant. »

Ses yeux flamboyaient de colère. « Très bien, je n'avais plus rien à dire de toute façon. Harry, je t'attends la semaine prochaine pour te donner tes ordres. » Il se retourna et sa robe virevolta. Il prit la porte et sortit.

Minerva soupira. « Je ne pensais pas que Weasley deviendrait un jour aussi tyrannique. »

« Qu'ai-je fait ? Qu'ai-je fait, Harry ? Oh mon dieu. Aide-moi. J'ai fait tellement de mal. Tellement de mal. »

Harry le prit dans ses bras comme s'il était un petit enfant et essaya de le consoler, de lui apporter le réconfort qu'il cherchait depuis la mort de Hermione. « Chut, ne t'en fais pas. Je suis là, nous sommes là. Nous allons t'aider. »

Une douce mélodie s'éleva alors dans les airs. Elle était calme et reposante. Rafraîchissante comme la brise qui vient de naître. Un air que tout le monde connaît mais dont personne ne se souvient.

Harry vit Severus du coin de l'œil. Il avait ouvert la boite à musique. Le dernier horcruxe possédait encore le pouvoir de calmer la tourmente des âmes. Ron s'endormit.

Ils se regardèrent inquiets. Ni l'un ni l'autre ne pensaient que le jeune Weasley pourrait un jour redevenir lui-même. Severus ressentit un élan de pitié pour ce pauvre être. Ronald Weasley n'avait pas été épargné par la vie. Un de ses amis était lui-aussi devenu fou pendant cette guerre et s'était suicidé.

« Ne t'en fais pas Ron. Nous allons t'aider. Tu vas t'en sortir. » Lui murmurait Harry.

Hpsshpss