Attention, rien ne m'appartient. Les personnages appartiennent à J.K Rowlings
Ratings : R
Correctrices : AnthaRosa et Ishtar205. N'oubliez pas de les remercier pour leur travail.
Avertissement: Il y a dans l'histoire une référence à une grossesse mâle. Ce n'est absolument pas le sujet de l'histoire, mais on en parlera de temps à autre
Tome 1 à 6 pris en compte
Attention, c'est un slash (relation entre deux hommes): SS/HP
Chapitre 13
« Comment te sens-tu ? » Les bras qui l'enveloppèrent étaient doux et chauds.
« Mieux, grâce à toi. » Il se retourna et l'embrassa. « Que ferais-je sans toi ? »
Severus renifla. « Comme d'habitude. Tu aurais des ennuis jusqu'au cou et tu finirais par m'appeler au secours. »
« Idiot. » Son sourire s'effaça. « J'aurais pu l'aider bien avant tu sais. » Il posa sa tête contre son épaule, recherchant inconsciemment son absolution et son réconfort.
« Alors pourquoi ne l'as-tu pas fait ? »
« Je n'ai pas tout de suite compris qu'il était sous l'Imperium. Son comportement n'était pas normal, mais j'ai préféré le fuir plutôt que d'avoir à lui faire face. A voir les reproches dans ses yeux. Seulement, il ne m'en a jamais vraiment voulu. Pas à moi. Et c'était si facile de faire semblant. Il suffisait que j'oublie. Ce que j'avais fait. »
Le silence tomba entre eux. Harry n'était plus capable d'en dire plus.
« Quand aurais-tu pu l'aider Harry ? »
Il inspira profondément. « Lorsque j'ai compris qu'il était sous l'influence du Seigneur Noir. A Godric Hollow, je savais qu'il n'allait pas bien. Je savais qu'il n'était pas lui-même. »
Harry hurlait maintenant. La douleur était insoutenable. Il n'avait plus la force de résister au sort lancé par celui qu'il considérait comme son meilleur ami. Ron baissa finalement la baguette et lui cracha dessus. Le Survivant murmura « Ron, non. », Mais on l'emmenait déjà.
« Oui, je savais qu'il n'était pas lui-même, mais je n'ai rien fait. » Les bras de Severus resserrèrent leur étreinte pour lui donner de la force.
« Si tu savais, pourquoi n'as-tu rien fait ? »
« J'avais- oublié. » Il rit amèrement. « J'avais oublié le rôle de Neville et de Ron à Godric Hollow. J'avais oublié qu'ils étaient les marionnettes de Voldemort. Comment ai-je pu oublier quelque chose d'aussi important ? »
« Je suis désolé Harry, vraiment désolé. Mais ils… ont enlevé Luna. Ils l'ont enlevée et torturée. Elle… Elle est dans le même état que mes parents. C'est encore elle. C'est encore elle, Harry. Elle sème la mort et la destruction autour d'elle. Je voulais juste qu'elle paie pour tous ses crimes… Je suis désolé, mais je ne le regrette pas. Non, je ne le regrette pas. » Ses yeux s'étaient ranimés. La petite poupée s'était éveillée et ses paroles haineuses, pleines de rancœur et de désespoir firent frissonner Harry. Jamais Neville n'aurait prononcé de telles paroles. Voldemort l'avait vidé de son amour, de sa gentillesse, de sa candeur et l'avait rendu amer et vengeur.
Il ferma les yeux. « Quand je m'en suis rendu compte, je m'étais déjà éloigné de Ron. Il ne voulait plus ni me parler ni m'approcher. Et- j'étais heureux. Je – il était si amer. Si froid. Si plein de rancune. Et moi, je voulais oublier la guerre, oublier les horreurs que j'avais faites et vivre- avec toi. » Il essaya de se reculer mais l'autre homme le retint, le gardant dans ses bras. « Je fais vraiment un piètre ami, hein ? Je tue ma meilleure amie et j'abandonne l'autre. »
« Harry, regarde-moi ! » Le somma Severus d'une voix douce. Comme ne bougeait pas, Severus mit une main sous son menton et l'obligea à lever les yeux vers lui. Il n'y avait aucun jugement dans ses yeux noirs. Aucune condamnation.
« Te souviens-tu de tout ce que tu as vécu pendant la guerre ? » Harry hocha légèrement la tête. « Crois-tu que tu aurais été capable de surmonter tout cela et de vaincre le Seigneur Noir si tu avais dû rester derrière eux pour assurer leurs arrières. Je te rappelle que c'est Ronald Weasley qui t'a attiré dans le piège qui a failli te coûter la vie. »
« Je sais Severus, je sais tout ça, mais à ce moment-là, il était déjà manipulé. »
« Arrête Harry ! Arrête ! Tu te fais du mal pour rien. Ronald Weasley s'est laissé embobiné parce qu'il était lâche. Il te l'a dit. C'était plus facile d'obéir à des ordres que d'affronter sa douleur. C'est une attitude de lâche. Qu'aurais-tu fait à sa place ? Qu'aurais-tu fait si ton meilleur ami avait tué la personne que tu aimais ? »
« S'il t'avait tué ? Je serais parti le plus loin possible sans revoir personne. Je ne lui aurais pas pardonné. Je ne me serais pas pardonné de ne pas avoir su te protéger. J'aurais disparu. On ne m'aurait jamais retrouvé. »
Severus leva une main, « Mais aurais-tu cherché vengeance ? Te serais-tu laissé manipuler par Lucius Malfoy ? Lui aurais-tu permis de tuer des centaines de personnes en ton nom ? »
Harry blêmit. « Non. Bien sûr que non. Mais Ron -»
« C'est exactement ce qu'il a fait Harry. Il a été la marionnette de Lucius qui lui a fait commettre de nombreux crimes. Lucius n'était pas un homme tendre. »
« Je sais. »
« Allez viens. Tu auras beaucoup de choses à faire dans les semaines qui viennent. Ce n'est pas tous les jours que le Survivant revient une fois de plus d'entre les morts. »
Harry grimaça, « Voilà quelque chose qui ne m'avait pas manqué. »
Severus déposa un baiser sur la chevelure rebelle de son mari, « Je m'en doute mais si tu veux reprendre ta place à Poudlard, tu vas devoir en passer par-là. »
« Et si je n'y retournais pas ? »
« Que veux-tu dire ? » Fronçant les sourcils, Severus s'inquiétait de ce soudain changement.
« Je pourrais continuer à enseigner ici, dans le monde moldu et ne mettre au courant que nos proches amis : les Weasley et Minerva. »
« Je pensais que tu voudrais reprendre les occupations que tu avais après la guerre : la direction des orphelinats, la coordination des sorties des élèves de Poudlard dans le monde moldu. T'occuper de ces enfants comme s'ils étaient les tiens. »
Harry eut un pincement au cœur. « Je n'appartiens plus à ce monde Severus. Les enfants m'ont certainement oublié. Je n'ai plus rien à leur apporter. Je suis sûr qu'ils s'en sortent très bien sans moi. »
« Il est vrai que Lorallyne a pris ta succession avec brio. Mais tu leur as longtemps manqué. Ils n'arrêtaient pas de demander pourquoi tu ne venais plus les aider à faire leurs devoirs ou leur lire des histoires. Certains ont cru qu'ils t'avaient offensé. »
Le jeune homme sourit tristement. « Comment le sais-tu ? As-tu continué à leur rendre visite ? »
Severus resserra son étreinte, « A ma grande honte, je dois avouer que je t'ai cherché là-bas. J'ai cherché ta présence. Je voulais me rapprocher de toi le plus possible et à l'orphelinat tu étais indispensable. C'est le seul endroit où la colère n'avait pas raison de moi. Ces enfants sont apaisants. Sans eux, je ne sais pas si j'aurais réussi à rester sain d'esprit. »
« Je suis désolé. »
« Ne le sois pas. Tu es là maintenant et c'est tout ce qui compte. Pour moi ces cinq dernières années n'ont pas existé. »
Harry embrassa son mari puis se détacha de lui. Il lui demanda doucement.
« Est-ce que tu veux vraiment cet enfant ? »
Severus posa une main sur sa joue et la caressa de son pouce. « Un enfant de toi Harry ? Un petit être qui court partout, qui cherche sans cesse à faire des bêtises et qui ne suivra aucune règle établie ? » Il haussa un sourcil. « Ca mettra un peu de piment dans nos vies. Je crois qu'elle n'est pas encore assez épicée. »
« Un petit Serpent avec ton intelligence ? Oui la vie ne pourra être qu'intéressante. »
« Pourvu qu'il n'ait pas mon nez. »
« J'adore ton nez Severus. » Pour le prouver, il embrassa le bout de son nez.
« Qu'aimes-tu d'autre chez moi petit Gryffondor ? »
« Attends, laisse-moi réfléchir. » Il embrassa ses lèvres fines. « Ta bouche d'abord. » Puis son front, « Ton front. » Il lui embrassa le cou. « Ta nuque. » Les yeux verts rencontrèrent ceux d'onyx. « Je t'aime. »
« Moi aussi je t'aime Harry. »
Hpsshpss
« Arrête de tourner en rond, ils vont arriver ! » Severus était visiblement agacé mais son sourire contredisait le ton crispé.
Harry allait répliquer lorsque le bruit de la cheminée l'alerta. Une jeune fille chancela en entrant dans le salon. Perdu, elle regarda autour d'elle, ses yeux bleus emplis de curiosité se posaient sur tout ce qu'elle voyait.
Elle fut rapidement suivie par un homme blond qui entra comme s'il franchissait une simple porte. Il portait dans ses bras une petite fille rousse aux yeux clairs. Elle enleva le pouce de sa bouche et exigea qu'il la lâche pour qu'elle puisse faire ses explorations. « Gryffondor » Murmura-t-il pour lui-même.
Un jeune homme distingué aux traits fins apparu peu après. Ses cheveux étaient aussi noirs que ses yeux mais il ne se dégageait de lui que de la douceur.
Ginny fut la dernière à arriver.
La fillette courut vers Severus et leva les bras pour qu'il la porte. « Tonton ! »
« Bonjour Cissa ! Fais un bisou à tonton Severus. » La petite fille ne se fit pas prier. « Et maintenant tu fais un bisou à tonton Harry ? » Elle le regarda les yeux plissés. Ses yeux bleus le transperçaient. Ils étaient si semblables à ceux de Drago que Harry en était légèrement confus.
Elle prit finalement une décision et tendit ses bras vers le Gryffondor. « Câlin ! » La tension que Harry sentait dans ses muscles depuis qu'il avait appris que la famille Malfoy venait leur rendre visible au grand complet s'estompa légèrement. Une fois dans ses bras, elle lui fit un bisou et redescendit courir dans les bras protecteurs de son papa.
David s'avança vers les deux hommes, serra la main de Severus et prit Harry dans ses bras. « Tu m'as manqué Harry. »
Une vague de mélancolie envahit Harry lorsqu'il regarda le jeune homme qu'était devenu David. Il vit tout ce qu'il avait raté. « Tu as l'air d'aller bien. » Fut tout ce qu'il parvint à dire tant sa gorge était rauque. Une boule dans la gorge l'empêchait de parler.
« On ne peut mieux. Et tout ça, c'est grâce à toi. »
« Non, pas grâce à moi. Ginny, Drago et Severus ont été là pour toi, pas moi. »
Il éclata de rire. « Voyons Harry. Tu as été là dans les moments les plus importants. Tu as été là quand j'ai perdu mes parents et que je ne comprenais pas pourquoi on me forçait à vivre. Tu as été là quand j'ai commencé à vivre avec les Malfoy et que j'avais peur qu'ils me rejettent et m'abandonnent comme mes parents l'avaient fait. Tu as fait en sorte que je puisse développer mon don pour la musique. Tu as été là quand ça comptait le plus. »
« Merci David. Mais cela n'efface pas les cinq années que j'ai manquées. »
Severus voulut empêcher cette discussion qui ne menait à rien entre deux personnes qui étaient certainement aussi têtues l'une que l'autre. « Venez vous asseoir. On ne va pas rester planter au milieu du salon indéfiniment. Nous serons à l'aise dans le jardin et les enfants pourront se baigner s'ils le désirent. »
Eva regardait Harry du coin de l'œil, elle s'approcha gauchement de lui et lui tendit la main, « Professeur Evans! » Le salua la jeune fille. Harry grimaça intérieurement. Il avait été si proche d'elle quand elle était enfant et ils en étaient réduits à être des étrangers.
« Laisse-lui du temps, Harry. Elle apprendra à te connaître et à se souvenir de toi. C'est certainement aussi difficile pour elle que pour toi. »
« Je sais, mais je ne peux m'empêcher de regretter le temps perdu. »
« Je comprends. »
« Eva, tu pourrais te montrer un peu plus chaleureuse avec Harry. C'est lui qui s'est occupé de nous quand on a tout perdu. »
« Mais je ne m'en souviens pas moi ! » Elle rougit légèrement.
« Ne t'inquiète pas David, il est tout à fait normal qu'elle ne se souvienne pas de moi. Elle était encore très jeune quand je suis parti. Par contre, jeune demoiselle, tu peux m'appeler Harry. Et si tu veux me donner mon titre de professeur alors je suis le professeur Potter. »
Elle acquiesça simplement et courut vers le lac.
« Je suis désolée Harry. Elle manque parfois de savoir-vivre. »
« Comme tous les Gryffondors. » Marmonna Drago. Cette simple réflexion fit naître un sourire sur tous les visages.
Ils s'installèrent tous autour d'une table. Des boissons rafraîchissantes les attendaient.
« Elle commence Poudlard en septembre ? »
« Oui. Tu pourras à nouveau l'avoir en tant qu'élève. »
« Non. Je ne compte pas retourner à Poudlard à la rentrée. Je pense continuer à enseigner aux moldus. »
« Mais -»
« Je ne veux pas revenir dans le monde sorcier. Je veux simplement vivre heureux avec ma famille. C'est tout. Je vous ai vous et Severus. Je ne demande rien de plus. J'irai voir Minerva Neville, les Weasley et je compte passer du temps à aider Lorallyne à l'orphelinat, mais je ne veux pas redevenir un personnage public. Ca ne m'a jamais réussi et je veux garder ma famille loin de la célébrité et des médias. »
« Et toi tu ne dis rien. Tu le laisses faire. » Grogna Ginny.
Severus enroula son bras autour de la taille de son mari. « Oui. Je soutiens toutes ses décisions. »
« Mais toi tu seras à Poudlard et lui sera ici -»
« Nous avions déjà mis un système en place nous permettant de nous déplacer facilement. Ce ne sera pas aussi difficile que ça en a l'air. Il suffira que l'on frappe à la porte de mes quartiers pour me faire savoir que l'on me cherche. Et je saurai toujours si Harry va bien ou s'il a besoin de moi. »
« Alors je n'ai qu'à m'incliner ? »
« Oui, ma chérie, pour une fois que tu n'as pas le dernier mot. »
De manière puérile, Ginny tira la langue à son mari. Cissa qui était en train de jouer près du lac avec Eva la surprit, « Eva, j'ai vu maman tirer la langue à papa. »
« Cissa, ne fais pas comme les adultes. Ce n'est vraiment pas beau.
« Mais maman -»
« Maman n'aurait pas dû le faire ! »
« Eva ! » David haussa le ton.
« Oh pardon ! On ne peut jamais rien dire ici. »
Ginny rougit légèrement, mais ne fit pas de commentaires.
« Gin, tu te rends compte de ce que tu transmets à tes enfants, tu devrais avoir honte. »
« Oh tais-toi Harry. »
Ils entendirent sonner. Harry se leva pour aller accueillir les nouveaux venus.
« Vous attendiez du monde ? » demanda Ginny à Severus une fois Harry parti.
« Nous ne savions pas si ses amis moldus viendraient ou non. Apparemment, ils ont pu se libérer.
« Entre les moldus et les enfants, Harry nous ramène toujours des choses bizarres. » Grogna Drago en plaisantant.
« J'ai entendu, Drago. »
Il fit un clin d'œil à David et prit un air sérieux. « Il est vrai qu'Harry nous a un peu forcé la main pour les adoptions, mais je ne l'ai jamais regretté, pas un seul instant. Votre présence a changé nos vies. »
Ginny lui prit la main et la serra.
« Non, Harry, tu es sûr et certain de ne jamais t'être mis en travers d'une adoption ? » Lui demanda Drago avec un petit sourire en coin.
« Jamais ! » Dit-il avec un petit sourire. « J'ai simplement demandé à ce qu'une enquête soit faite sur chaque personne voulant adopter un enfant. Je n'y peux rien si certaines personnes semblaient vraiment avoir des motivations douteuses. Mais je n'y suis pour rien. »
« Non, tu as juste fait jouer tes relations ! » Ginny lui fit un clin d'œil. Harry était très possessif et très prudent. Malgré les enquêtes menées par le Ministère concernant les demandes d'adoption, il faisait faire une contre-enquête, ne parvenant pas à faire confiance au Ministre.
« En fait, il y a une autre solution. » Dit-il lentement en les regardant avec attention.
« Ouh là non, Potter ! Non ! Quand tu as ce regard-là, c'est que tu prépares un mauvais coup et je ne veux pas être impliqué. Vas faire tes bêtises ailleurs, et surtout sans moi ! » Drago se recula et mit les mains en avant pour se défendre contre l'idée de Harry.
« Allons, Drago ! Je suis sûr que ça va vous plaire ! » Harry avait un grand sourire sur le visage. « Pourquoi n'adopteriez-vous pas David et Eva ? »
« QUOI ? » S'exclamèrent en même temps les deux amants.
« Oui, Harry nous a fait le plus beau cadeau possible, ce jour-là. »
Hpsshpss
« Lyn, Sebastian, je suis heureux de vous voir. Comment allez-vous ? »
« Très bien Harry. Nous étions curieux. Notre dernière conversation a été des plus étranges. »
Harry éclata de rire. « Oui, je veux bien te croire. Il est difficile pour des moldus de croire en la magie quand ils n'en ont jamais fait l'expérience. »
Il les fit entrer.
« Venez, je vais vous présenter mes amis sorciers. »
« Es-tu sûr que nous soyons les bienvenus ? »
« Absolument. »
Un sentiment de malaise envahit rapidement Maelyn. Elle agrippait la main de son mari et se retournait fréquemment. Elle avait l'impression d'être continuellement espionnée.
Remarquant sa gène, Harry lui dit d'un air réconfortant. « Ne t'inquiète pas Lyn. C'est normal. Les tableaux sont un peu plus vivants ici que dans le monde moldu. Ils bougent et ils parlent. C'est parfois fatigant, c'est pourquoi on en place que dans les salles qui méritent surveillance. »
« Pardon jeune homme mais vous pourriez vous montrer un peu plus aimable. Je sais que vous n'êtes pas un Dumbledore, mais j'espérais plus des héritiers d'Albus. »
« Pardon, j'essayais simplement d'expliquer votre rôle à mes amis. Je n'avais aucunement l'intention de vous insulter. »
Il entendit le tableau renifler mais ne s'en formalisa pas. « Ils sont un peu grognons, mais il faut les comprendre. Le grand âge -» Sa réflexion eut le succès escompté, Maelyn et Sebastian esquissèrent un sourire.
« C'est une maison vraiment étrange. On a la sensation qu'elle est vivante. » Murmura Sebastian.
« Tu n'as pas tout à fait tort. Elle réagit en fonction de ses habitants et de leurs besoins. C'est très pratique. »
« Je veux bien te croire. »
« Nous y voici. »
Tous les regards se tournèrent vers eux. Les deux filles arrêtèrent leur jeu pour scruter les nouveaux venus.
« Maelyn, Sebastian, vous connaissez déjà Severus ? Voici David, Ginny et Drago. » Il les présenta en les désignant les uns et les autres. « La jeune fille blonde se prénomme Eva et la plus jeune Cissa. »
« Maelyn est professeur de lettres dans le même établissement que moi. Elle a été ma colocataire et mon amie ces quatre dernières années. C'est grâce à elle que j'ai retrouvé le chemin qui m'a ramené vers vous. »
« Et vous, que faites-vous Sebastian ? »
« Je termine mes études de médecine. »
« Je suis moi-même médicomage. Nous travaillons essentiellement sur l'esprit et la magie du corps, mais pendant la guerre, j'ai été amené à apprendre la médecine moldue et je me suis rendue compte qu'il y avait de nombreuses méthodes de guérison que nous utilisons que vous avez laissées de côté afin de mettre en pratique plus de technique. Si vous le désirez, je peux vous donner quelques conseils. Je ne veux pas vous obliger bien entendu. »
« Vous êtes certaine qu'il n'y a aucun risque pour les patients et que sans magie je peux appliquer ces méthodes? »
« J'ai pratiqué la médecine en milieu moldu plusieurs années. Je vous promets qu'il n'y a aucun risque à part la guérison. »
« Dans ce cas, je ne vois aucune raison de refuser. »
« Euh moi j'en vois une Seb. » Murmura Harry, « Gin peut avoir très mauvais caractère. »
« J'ai entendu Harry. » Elle lui envoya un sort pour lui coudre la bouche. Maelyn et Sebastian regardèrent leur ami d'un air stupéfié. La jeune fille avait apparemment des difficultés à déglutir.
« Je crois que tu l'as cherché cette fois, Harry. » L'air supérieur qu'affichait Drago énerva le jeune homme qui donna à ses cheveux une jolie teinte rousse.
« Cette fois, Drago, je crois qu'Harry voulait te faire comprendre qu'il te mettait dans le même panier que ta femme. »
D'un coup de baguette, et Drago enleva le pantalon de Harry. « Coup bas Drago. »
« Hé regarde Cissa, les adultes sont encore en train de s'amuser sans nous. »
« Ils ne s'amusent pas Eva, ils se disputent. »
« On ne dirait pas. » Elle fit la moue. « Si je faisais pareil, je me ferais gronder. »
« Temps mort jeunes gens. Vous effrayez nos invités. Ils n'oseront plus revenir si vous continuez. »
Une fois qu'il put reparler, Harry commenta, « Drake, tu étais très beau en roux. »
« Je ne sais pas si je dois prendre peur Harry. J'ai cru pendant un temps que tu avais des vus sur ma femme, pas sur moi. » Il lui fit un clin d'œil aguicheur.
« Arrête Malfoy, tu sais très bien que je suis un homme comblé avec Severus et le futur bébé. »
« Vous attendez un enfant Ginny ? »
« Euh non Lyn, c'est un peu compliqué, mais les sorciers puissants peuvent concevoir. C'est moi qui attends un bébé. » Il était hésitant mais son sourire était contagieux. « Severus et moi sommes très heureux. »
« C'est inattendu, vraiment. » Maelyn le regarda un long moment d'un air incertain avant de l'embrasser. « Bof, je suppose que j'arriverai bien un jour à ne plus être surprise par tout ça. Je suis sûre d'une chose, Harry. Tu es vraiment heureux. Je ne t'ai jamais vu avec ce sourire détendu. Avant, tu étais toujours contracté et il y avait un voile dans ton regard qui a disparu aujourd'hui. »
« Oui, il y a pas mal d'ombres dans ma vie dont je ne te parlerai jamais et qu'il vaut mieux oublier. Le voile qui recouvre une partie de mon passé ne sera probablement jamais suffisamment épais mais il faut apprendre à vivre avec et Severus sera là. »
Le silence tomba entre eux brisé seulement par le bruit des deux filles qui jouaient dans l'eau.
« Et vous David, que faites-vous ? »
« Je suis pianiste. »
« Pourriez-vous nous jouer quelque chose ? »
« Bien sûr. »
Il fit apparaître un piano dans le jardin, s'assit, posa ses mains sur le clavier, attendit le silence et commença à jouer. Dès les premières notes, Eva s'assit à côté de son frère. Fermant les yeux, elle vibrait à l'unisson avec lui.
Les notes douces s'élevaient dans les airs, touchant le cœur de chacune des personnes présentes. Le vent bruissait en rythme, ses mains se déplaçaient avec agilité sur les touches blanches et noires.
Il n'y avait plus un seul instrument mais des dizaines. Le vent, l'eau, le bois, les animaux, les chaises qui craquaient… tout entrait en résonance, apportant une unité que seule la musique était capable de créer.
Chacun vibrait sur une seule note.
Avant la fin de la mélodie, Eva se leva, se plaça devant Harry et le regarda dans les yeux. Elle lui murmura à l'oreille, « Tu me racontais des histoires quand j'étais petite. Tu étais toujours là pour David et moi. »
Harry acquiesça, « Oui, tu étais tout autant ma petite fille que celle de Ginny ou de Drago. »
« Je me souviens. Tu es le tonton Harry dont parle toujours maman et papa. »
Elle s'assit à côté des lui et s'appuya contre son épaule comme David le faisait à son âge quand il s'endormait alors qu'il leur lisait des histoires.
Dans son esprit, une voix grave résonna, Je te l'avais dit.
Que veux-tu, j'ai épousé un homme qui a toujours raison.
Gryffondor idiot.
Moi aussi je t'aime.
Cissa qui s'était installée dans les bras de Ginny s'endormit. Maelyn, dans les bras de Sebastian avait les larmes aux yeux. Lorsque la mélodie s'arrêta, le silence qui s'installa était agréable.
« C'est vraiment très beau David. Je n'avais jamais rien entendu de tel, même dans le monde sorcier. » Murmura Harry.
David hocha simplement la tête. « Je me suis rendu compte de l'importance des éléments et de leur puissance vibratoire un jour où vous vous disputiez. Vous m'aviez relégué dans une autre pièce mais j'entendais le bruit de vos pas, la tension qui vous séparait... Vous en souvenez-vous ? »
« Je te connais Harry. Tu risquerais ta vie pour le premier inconnu que tu croises. Tu ne t'en sortiras pas vivant cette fois. Tu n'as plus la volonté de te battre. Ca se voit dans tes yeux. » David ne comprenait pas la raison de leur colère, il était évident qu'ils s'inquiétaient l'un pour l'autre, comme le font les membres d'une même famille.
Il renifla, « Tu vois trop de choses dans mes yeux. » Le ton s'était singulièrement radouci. Il posa ses yeux sur son livre et commença la lecture.
Au bout de quelques minutes, il fronça les sourcils et regarda la couverture : évidemment, c'était un livre de potions.
Il entendit le bruit des pas de Harry sur le sol. Il s'arrêta. Il y avait maintenant le bruit de tissus que l'on frotte l'un contre l'autre. Pouvait-il vraiment entendre cela ou son imagination lui jouait-elle des tours ? Ce qu'il détestait cette situation.
« Je survivrai. J'ai toujours survécu. » Le professeur Potter avait la voix rauque et il murmurait.
La tension était retombée.
« Je me suis rendu compte que le moindre son apportait une tension supplémentaire ou une mélodie particulière. J'ai essayé depuis lors de faire parler ce qui se trouve autour de moi. » Il leur sourit. « Je crois que vous êtes une fois encore les catalyseurs de ma réussite. »
« Oh non pas encore. »
« Je crains que si Harry. »
« Il faudrait que vous m'expliquiez parce que là, je ne comprends pas. », Intervint Maelyn.
« Vous voulez dire qu'il ne vous a pas expliqué qui il est dans le monde sorcier ? » Lui demanda Drago avec un sourire satisfait plaqué sur le visage, prêt à lancer sa bombe. « Il ne vous a pas dit qu'il était le plus grand emmerdeur que le monde sorcier ait connu, celui que l'on appelle, Le Survivant, Celui Qui a Encore Survécu ou encore Celui Qui refuse de mourir ? »
« Drago ! »
« Non. »
« Vous voulez dire qu'il ne vous a pas raconté ses aventures à Poudlard, ses confrontations avec Severus, ses balades nocturnes… Harry n'a jamais su respecter la moindre règle. »
Il se prit la tête entre les mains alors que ses amis le regardaient avec fascination. Même Eva à côté de lui le regardait avec admiration. Il grogna.
Allons Harry, tout n'est-il pas pour le mieux dans le meilleur des mondes ?
Merci de ton soutien Severus !
Il entendit son mari rire dans son esprit et il ne put s'empêcher de sourire à son tour. Oui, tout était effectivement pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. (Voltaire, Candide)
