Chapitre 5 : faits et méfaits.
Les nombreux devoirs qu'il avait dû faire le dimanche avaient empêché Severus de récupérer pleinement de sa nuit mouvementée. Le lundi matin, il se réveilla en retard (ce qui ne s'était jamais produit depuis qu'il était à Poudlard) et se vit donc obligé de sauter son petit déjeuner pour espérer être à l'heure en Potions. Une course effrénée dans les cachots lui permit en bousculant quelques élèves au passage d'arriver en même temps que le professeur, à bout de souffle. Ce qu'aucun des Maraudeurs ne releva, vu qu'ils n'étaient eux-mêmes pas très réveillés et que les cernes de Potter pouvaient rivaliser avec les siennes.
Severus s'installa à sa place à côté de Nashira et sortit ses affaires avec lassitude. Il soupira ; au moins, aujourd'hui Slughorn n'était pas trop pressé de démarrer le cours. C'était toujours un peu de répit de gagné ! Ce n'est qu'au bout de quelques minutes de silence prolongé que Severus réalisa que ce n'était pas normal. Il releva la tête : Slughorn, debout devant le tableau, dardait sur ses élèves un regard féroce. Ses yeux dévisagèrent chaque élève à tour de rôle, en s'attardant sur chaque visage comme pour en graver les traits dans sa mémoire. Severus ne se souvenait pas avoir déjà vu un air si grave sur le visage de son professeur.
Le silence devenait de plus en plus pesant, mais aucun élève n'aurait songé à le rompre. Slughorn toussota pour s'éclaircir la voix, et prit enfin la parole.
-Hier, quand je me suis rendu dans mon bureau pour y préparer mes cours, je me suis aperçu de quelque chose qui m'a d'abord mis en rage, puis, une fois que j'ai été un peu calmé, qui m'a beaucoup déçu. Oui, vraiment beaucoup, insista-t-il. Je tiens donc à préciser à ceux qui apparemment l'ignoraient que les armoires du professeur de Potions ne sont pas une boutique d'apothicaire où on peut venir servir librement ! Et encore, mon exemple était mal choisi, puisque ce que vous avez pris dans mes affaires, vous l'auriez payé si vous l'aviez pris dans une boutique !
Ainsi, c'était donc ça ! songea Severus. Quelqu'un avait été assez fou pour fouiller les affaires de Slughorn ! Mais qui ?
-Poudlard n'est pas un libre service ! cria presque le professeur.
En y réfléchissant bien, Severus ne voyait pas cinquante coupables possibles. Les Maraudeurs et Nashira venaient en tête sur la liste. Les cernes qui mangeaient le visage des Maraudeurs témoignaient de leur sortie nocturne ; ils pouvaient très bien avoir forcé le bureau de Slughorn après avoir tenu leur petite réunion secrète. Et il savait que Nashira avait elle aussi quitté son dortoir deux nuits auparavant. Mais dans chaque cas, il fallait un motif…
-Je n'espère pas que quelqu'un se dénonce. Ca serait trop beau… ironisa Slughorn. Mais j'avoue que, même si d'habitude je n'aime pas faire tester les potions préparées en classe, pour une fois je ne serais pas contre le fait que vous essayiez à tour de rôle les veritaserum amoindris que vous avez réalisés en début d'année. Et oui, dit-il avec un sourire qu'on pouvait qualifier de sadique sur le visage, manque de chance, cette potion se conserve très bien… Et il se trouve que j'ai gardé vos flacons !
-Attendez, professeur ! se risqua Evans.
Elle est folle ! pensa Rogue. Mais après tout, c'était la chouchoute de Slughorn, et donc celle qui avait le plus de chances de se faire entendre. Et puis elle était assez grande pour savoir ce qu'elle faisait !
-Quoi ? aboya le professeur d'un ton bien moins aimable que celui qu'il employait d'ordinaire pour répondre aux questions.
-Eh bien… hésita-t-elle. Si je peux me permettre, qu'est-ce qui vous fait croire que c'est quelqu'un de notre année qui a fait le coup ?
-Et moi qui vous croyais attentive en cours, Miss Evans… C'est la journée des désillusions, on dirait ! répondit le professeur d'un ton sec. Puisque personne ne semble l'avoir retenu, sachez que la potion de guérison que vous avez réalisée vendredi dernier possède l'inconvénient de laisser des taches bleues sur les doigts quand elle entre en contact avec la peau. Et ces taches ne partent généralement qu'au bout de deux, voire trois jours ; pire, quand la potion est mal dosée, elles colorent ce qu'on touche. Exactement comme quand vous vous renversez de l'encre sur les doigts et que vous prenez quelque chose dans la main alors que l'encre n'a pas fini de sécher : ça laisse des traces !
A ces mots, certains élèves eurent l'air inquiet. Evidemment ! songea Severus. Il devait y avoir plus d'un maladroit dans la classe à être sorti du cours de vendredi avec de la potion sur les doigts. En y réfléchissant, il se souvenait qu'Alice Hornar avait dû venir avec des gants blancs au bal pour masquer ses doigts devenus bleus après le cours. Et que d'autres, comme Peter Pettigrow que Lupin avait malencontreusement éclaboussé, s'étaient vus confrontés au même problème, à un degré moindre puisque ça n'avait touché qu'une phalange et était donc quasiment impossible à voir. Mais cela ne les disculpait pas, bien au contraire ! Il suffisait d'une tache infime pour se trahir…
Vraisemblablement, Slughorn aussi devait être parvenu à cette conclusion, puisqu'il ajouta :
-Oh, ne vous inquiétez pas ! Je me doute bien qu'il n'y a pas qu'une seule personne à avoir été négligente vendredi ; et il est de toute façon trop tard pour que je puisse déceler quoi que ce soit en regardant vos mains ! Toute la couleur a disparu, à présent ! Celui qui a commis ce larcin a de la chance. Mais je peux quand même le remercier pour sa maladresse, vu qu'en laissant une minuscule trace bleue il m'épargne la tâche d'interroger mes six autres classes ! Quoi qu'il en soit, je n'espère pas que quelqu'un qui ait été assez lâche pour fouiller dans mes affaires puisse trouver suffisamment de courage pour venir se dénoncer et éviter à ses camarades d'être discrédités. Mis Herchlagh, ajouta-t-il en se tournant vers Nashira, veuillez donc m'apporter la caisse qui se trouve sur la première étagère de l'armoire située devant vous.
La tension qui régnait dans la pièce devenait palpable. En tout cas, se dit Severus, si c'est Nashira, elle a une sacrée maîtrise d'elle-même ! La jeune fille qui se levait pour obéir au professeur avait un air serein sur le visage. Il ne se souvenait pas l'avoir vue quitter le cours avec de la potion sur les mains, et n'en avait pas remarqué non plus lors du bal, mais ça ne voulait rien dire. Et puis, elle n'était pas dans son dortoir au moment du vol… D'un côté, lui non plus n'avait pas passé toute la nuit dans le sien !
Les pensées de Severus furent interrompues par l'arrivée de Dumbledore :
-Voyons, Horace, vous n'avez tout de même pas l'intention de faire boire ces potions à vos élèves ? demanda-t-il.
-Albus, répliqua Slughorn qui semblait furieux d'avoir été interrompu, quelqu'un parmi eux ne s'est pas gêné pour fouiller dans mes affaires, je ne vois pas pourquoi je m'embêterais avec leurs souvenirs ! Et encore, ce n'est que du veritaserum simplifié !
-Je doute que ce soit une bonne idée, Horace. Celui qui a fait ça ne doit pas vouloir que tous ses camarades soient au courant…
Il se tourna vers les élèves.
-Je vais donc demander au responsable de venir trouver ce soir le responsable de sa maison. Si vous n'êtes pas à Serpentard, vos directeurs respectifs avertiront le professeur Slughorn immédiatement.
-Et si c'est elle ? demanda Franck Longdubat en désignant Nashira. Elle n'appartient à aucune maison de Poudlard !
-Dans ce cas, Miss Herchlagh n'aura qu'à venir me trouver ! répondit Dumbledore avec bienveillance. Mais ne vous inquiétez pas, Horace, ajouta-t-il à l'intention de son collègue, je pense sincèrement que nous connaîtrons bientôt le coupable. Sur ce, je souhaite à tous une bonne journée !
Une fois Dumbledore parti, Slughorn ne mentionna plus l'incident, et fit apparaître au tableau les instructions du jour. Severus n'y prêta qu'une attention discrète, bien trop préoccupé par ses réflexions. Qui pouvait bien avoir besoin d'ingrédients de Potions ? Et surtout, dans quel but ?
Severus vit arriver la fin du cours avec soulagement, comme la majorité des élèves d'ailleurs. Si d'habitude les cours de Potions comptaient parmi les préférés de la plupart des étudiants de Poudlard, celui-ci avait largement fait exception à la règle : deux heures avec un professeur Slughorn de mauvaise humeur, c'était loin d'être une partie de plaisir ! Tout en ramassant ses affaires, Severus songea à nouveau au vol. En y réfléchissant bien, il ne pensait pas que les Maraudeurs étaient coupables : à quoi cela leur aurait-il servi de prétexter d'aller se coucher pour ensuite se rendre dans les cachots, sachant qu'ils étaient persuadés d'être seuls à ce moment-là ? Severus était en effet certain qu'ils ne l'avaient pas remarqué, sinon Potter n'aurait certainement pas parlé de Mangemorts… Et puis, lui ajouta sa conscience, c'est simplement parce que tu ne les aime pas que tu les soupçonnais ! Il essaya de se convaincre du contraire et que c'était seulement parce qu'il les avait vus dans les couloirs, mais y renonça. Après tout, c'était un peu vrai…
Il passa en revue les autres élèves du cours. Mis à part les Maraudeurs, il y avait Longdubat et Hornar, mais ce n'était pas leur genre de traîner la nuit dans les couloirs. Pareil pour Evans et Yemija. Evans prenait son devoir de préfète bien trop à cœur pour ça, et Yemija… C'était Yemija ! Il n'y avait rien de plus à dire ! Quant aux autres… Non, tous les soupçons convergeaient vers Nashira, même s'il était quasiment improbable qu'elle ait fait une erreur de dosage dans sa potion. Mais il était pourtant certain de l'avoir vue dans les couloirs… Il fallait qu'il en aie le cœur net. Et pour ça, il n'y avait qu'une seule solution. Pour la première fois de sa vie, Severus allait mettre en pratique l'un des proverbes moldus chers à son père.
Il sortit de la salle en traînant le plus possible, de sorte que Nashira (qui sortait souvent dans les dernières à cause du soin méticuleux avec lequel elle rangeait ses affaires) et lui se retrouvèrent seuls dans les couloirs. Alors que celle-ci se dirigeait vers le hall d'un pas égal, il se dépêcha pour revenir à sa hauteur et la héla :
-Herchlagh !
Celle-ci se retourna. Si elle fut surprise en le voyant, elle ne le montra pas, se contentant d'un signe de tête.
-T'as une minute ? continua Severus.
-Qu'est-ce qui se passe ? On vient à peine de sortir de Potions et tu ne peux déjà plus te passer de moi ? ironisa-t-elle.
-Arrête de croire que tu m'es indispensable, ce qui entre-nous est loin d'être le cas, et dis-moi plutôt pourquoi est-ce que tu n'as pas dit à Slughorn que c'était toi qui avait piqué ses ingrédients ?
Severus en avait assez qu'elle ne prenne jamais rien au sérieux tout de suite, mais qu'elle passe son temps à lui balancer des railleries en pleine figure, même si ce n'était pas méchant. En tout cas, il fallait croire qu'il avait dit la phrase qui allait la faire réagir, puisqu'elle avait immédiatement perdue son expression rieuse. Et à la place, elle affichait un air glacial, presque méprisant, à côté duquel celui de Lucius Malfoy (un imbécile de Sang-Pur de septième année qui se prenait pour la huitième merveille du monde) faisait pâle figure. Si Rogue s'était bien douté qu'elle était dangereuse, il en eut la confirmation immédiate. La voix de Nashira, quand elle lui répondit, était plus tranchante qu'une lame.
-Eh bien, je ne me savais pas aussi bas dans ton estime ! Comment est-ce que tu as pu croire une seule seconde que j'avais volé les affaires d'un professeur ? Te rends-tu compte de ce que tu insinues ? Non seulement tu me traites de voleuse, mais en plus tu sous-entends que je suis lâche ! Et ça ne te gêne pas de bénéficier presque quotidiennement des connaissances d'une délinquante ? Je te croyais plus fier que ça, Rogue !
-Si ce n'est pas toi, explique-moi ce que tu faisais dans les couloirs au moment où les affaires ont été dérobées ?
La voix de Severus n'avait rien à envier à celle de sa camarade question froideur. Et il ne voulait pas qu'elle s'en rende compte, mais l'allusion à sa fierté l'avait blessé bien plus que les idioties de Potter ne l'avaient jamais fait. Pourtant, il continua sur sa lancée, au risque de la fâcher encore plus. Prêcher le faux pour avoir le vrai, c'était selon son père la seule méthode pour faire avouer quelque chose à quelqu'un.
-Au point où tu en es, avoue directement, ça t'évitera de devoir te contredire…
-Parce que maintenant tu m'espionnes ? On aura tout vu… Ce que je fais la nuit dans les couloirs ne regarde que moi ! En plus, tu te trahis en disant ça. Tu viens de me servir sur un plateau l'information, très intéressante au vu des circonstances d'ailleurs, que tu n'étais pas non plus dans ton dortoir ! Pourtant, ce n'est pas pour ça que je vais t'accuser du vol ! Je te connais suffisamment pour savoir que si tu avais pour une raison ou pour une autre fouillé chez la vieille limace, tu n'aurais rien laissé qui puisse te compromettre. Sur ce, si tu veux bien m'excuser, j'ai autre chose à faire qu'à perdre mon temps avec toi.
Elle partit aussitôt, laissant sur place un Severus stupéfait, vexé mais malgré tout content. Il était maintenant quasiment certain que ce n'était pas elle. Elle aurait réagi différemment si elle avait été coupable. Par exemple, elle aurait nié être sortie de son dortoir, ou aurait cherché à faire pression sur lui. Si elle ne l'avait pas fait, c'était qu'elle n'avait rien à craindre d'une éventuelle dénonciation auprès des professeurs, et que quoi qu'elle ait fait cette nuit-là, ça n'avait rien à voir avec le vol. Mais ça voulait dire qu'il ne connaissait toujours pas l'identité du voleur…
La journée se déroula ensuite sans autre incident. Pourtant, Severus était toujours aussi perplexe quand il rentra dans sa salle commune, le soir. C'était l'heure du repas, il s'attendait donc à la trouver déserte. Ce qui ne fut pas le cas. Avery et Malfoy se trouvaient assis dans un canapé près du feu et semblaient tenir une conversation très animée, ponctuée d'éclats de rire. Severus ne se rappelait pas les avoir déjà vus aussi euphoriques.
-D'un côté, commença Avery une fois qu'il eut reprit son souffle, comment on saura sa réaction ?
Lucius, qui s'était retourné en entendant le bruit du mur, lui répondit en montrant Severus du doigt :
-On n'a qu'à lui demander ! Après tout, il était aux premières loges, il a sûrement des choses intéressantes à dire sur le sujet…
-Si tu le dis… Hé, Rogue ! appela Avery. Viens voir là une seconde !
Severus s'exécuta, curieux. De mémoire, c'était la première fois en plus de cinq ans qu'Avery lui adressait la parole pour lui dire autre chose que « passe-moi le jus de citrouille ».
-Assieds-toi, lui dit Malfoy en lui désignant un fauteuil.
Severus se dirigea vers le siège que Malfoy lui avait désigné, et s'y laissa tomber, tout en jetant à Avery un regard interrogateur.
-Dis, Rogue, lui demanda Avery, comment est-ce que le vieux Slug a réagi quand il a vu qu'il y avait… disons… des trous dans ses réserves ?
Hein ? Se pouvait-il que les septième année aient une part de responsabilité dans cette affaire ? s'interrogea Severus. Ou avaient-ils simplement entendu parler de l'histoire et voulaient se moquer de Slughorn ? Connaissant Malfoy, ça ne l'étonnerait pas…
-Eh bien… commença-t-il d'une voix mesurée.
Il n'allait pas tout leur déballer tout non plus ! S'ils voulaient le savoir, ils n'avaient qu'à trouver un autre pigeon pour les renseigner !
-Disons que si tu tiens vraiment à le savoir, reprit-il, tu n'as qu'à aller lui demander. Je ne vois pas ce que ça me rapporterait de te rendre service.
Severus vit Malfoy blêmir sous l'effet de sa tirade. Visiblement, ça ne lui avait pas plu.
-Tu te prends pour qui ? Attends, tu vas voir ce qu'il en coûte de me tenir tête ! répliqua Malfoy d'un air rageur tout en sortant sa baguette.
Severus, voyant cela, se prépara à sortir la sienne pour parer un éventuel sort. Mais, l'intervention d'Avery lui évita d'avoir à se défendre :
-Laisse tomber, Lucius, répondit Avery. On trouvera bien quelqu'un d'autre à interroger. Tu peux dégager, Rogue.
Severus resta assis quelques instants supplémentaires dans son fauteuil avant de s'en aller, savourant sa victoire, même minime, sur Malfoy. Alors qu'il se levait en prenant bien son temps, Malfoy, qui visiblement n'appréciait pas trop que l'on empiète sur son territoire, grogna :
-T'es sourd ou quoi ? On t'a dit de dégager !
Severus ne répondit rien, se contentant d'un regard qu'il essaya de rendre indifférent. Ces deux-là étaient vraiment bizarre, songea-t-il en quittant la salle commune. C'était curieux qu'ils se soient intéressés aux histoires de Slughorn. En tout cas, cette discussion, si étrange soit-elle, lui avait permis de savoir que les maraudeurs et Nashira étaient innocents. Bon, pour ce qui était des Maraudeurs, il n'en avait rien à faire ; à vrai dire, il aurait même préféré qu'ils soient coupables, au moins ils auraient écopé d'une bonne correction, et auraient perdu les bonnes grâces de Slughorn. Mais pour Nashira, il y avait quand même été un peu fort. Il fallait peut-être qu'il aille s'excuser. Cette perspective l'embêtait beaucoup. Severus avait horreur de présenter des excuses à quelqu'un ; seulement, il fallait avouer que les indications de celle-ci en Potions lui étaient bien utiles. Il allait donc devoir mettre pour une fois sa fierté dans sa poche et aller lui marmonner quelques vagues excuses ; il n'allait tout de même pas en faire des tonnes !
La meilleure solution pour trouver Nashira consistait encore à l'attendre devant la salle commune. Mais elle pouvait très bien ne rentrer que dans plusieurs heures… Et rien qu'à l'idée de devoir répondre aux questions de ses camarades qui ne manqueraient pas de lui demander pourquoi il faisait le pied de grue devant l'entrée de leur salle commune, il abandonna ce projet et décida plutôt d'aller à la bibliothèque en attendant. De toute façon, elle rentrait toujours tard à la salle commune, pourquoi ce jour ferait-il exception à la règle ?
Sitôt sa décision prise, Severus sortit des cachots et se dirigea vers la bibliothèque. Il s'installa dans un coin retiré de la pièce. La bibliothèque était presque déserte à cette heure, mais il ne perdait pas ses habitudes pour autant, et préférait se tenir à l'écart de tout éventuel perturbateur. Alors qu'il passait devant la bibliothécaire pour aller chercher un ouvrage à consulter, celle-ci ne manqua pas lui faire remarquer d'un air pincé que la bibliothèque fermait dans une demi-heure. Décidément, elle portait bien son nom, celle-là !
Une fois installé, Severus ouvrit précautionneusement le livre qu'il avait choisi, et commença à le feuilleter avec attention. Il avait pris celui-ci dans l'espoir de trouver quelques indications sur l'origine de ce Voldemort. Mais, même après avoir parcouru tous les titres des sujets dont traitait Généalogie complète des Sang-Pur de Grande Bretagne, il dut se rendre à l'évidence. Il ne trouverait rien là-dedans. Bon, ses recherches étaient bien sûr limitées par le fait qu'il ne connaissait rien de et homme si ce n'est le nom sous lequel il se cachait. Mais il y avait fort à penser que cet homme, au vu de ses actions, était un Sang-Pur. Il avait donc cherché qui parmi les Sang-Pur était susceptible d'être Voldemort.
Severus ne pouvait s'empêcher d'être intrigué par Voldemort. Qu'est-ce qui avait pu susciter chez cet homme une telle haine des moldus et des Sang-de-Bourbe pour qu'il décide de les anéantir ? Que cachait ce nom, ou plutôt, qui ? Absorbé complètement par ses réflexions, il n'entendit pas arriver Mrs Pince et sursauta légèrement quand celle-ci l'enjoignit fermement de sortir. Il s'exécuta, toujours perdu dans ses pensées. Ses pas le menèrent d'eux-mêmes aux cachots de Serpentard. Il arriva devant la salle commune, et demanda à Regulus Black qui passait par là si Nashira ne s'y trouverait pas. Celui-ci ayant répondu par la négative (pour une fois qu'il sert à quelque chose, celui-là !), Severus décida de faire un tour dans les cachots en attendant qu'elle rentre.
Il errait sans but quand un bruit de bagarre attira son attention ; il s'approcha, curieux. Ce qu'il vit lui arracha un sursaut, mais il n'allait pas s'en mêler pour autant. Pas la peine de s'attirer des ennuis ! Il allait rebrousser chemin quand il sentit quelqu'un le tirer fermement en arrière, et une main se poser sur ses lèvres, l'empêchant d'émettre le moindre son. Severus se maudit de s'être fait avoir aussi facilement, mais c'était trop tard. Il semblerait que les ennuis soient finalement venus eux-mêmes à sa rencontre... Il était à la merci de son agresseur, quel qu'il soit.
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Bon, je poste avce un peu de retard (toujours à cause de mes pronlèmes de net) et je remercie vivement Agathe Potter (elle sait pourquoi).
En tous cas, j'espère que ce chap plaira, et que vous ne m'avez pas oubliée, moi, ma fic et mes petites reviews...(c'est sûrement les vacances qui font que j'en ai eu qu'une pour le chap 4... enfin j'espère! lol)
Bref, gros bisous à tous!
ombeline
