Chapitre 2 : Pression.
Le lendemain Riza se présenta à sept heures moins le quart comme tous les matins, elle avait les yeux un peu cerné mais semblait égal à elle-même : Distante et morose.
Bonjour lieutenant ! Lança Mustang énergiquement.
Bonjour. Répondit-elle toujours sur ce ton indifférent.
Bien dormis ?
Oui.
#Réponses courtes et sans entrain ça devient de plus en plus grave, il lui faut un bon remède.#
Mustang sortit de la pièce et revint quelques instants plus tard avec deux gobelets de café fumants. Lorsque Falman, seul présent dans la pièce, aperçu le nombre de gobelets il en déduit qu'il était de trop et sortit discrètement. Mustang s'approcha de Riza qui n'avait rien remarquée toujours plongé dans son dossier de la veille.
Riza ?
Surprise par l'emploi de son prénom sur son lieu de travail elle releva la tête. Il posa le verre devant elle et s'assit sur le coin de son bureau.
Oui, colonel ? Demanda-t-elle en marquant bien le grade histoire d'imposer une distance entre eux.
Vous semblez fatiguée, prenez un café.
Merci colonel mais j'ai beaucoup de travail en retard. Dit-elle en repoussant l'offre de la main.
Lieutenant, ça suffit comme ça ! S'énerva-t-il. Je vous ordonne de boire ce café.
Surprise, elle se redressa vivement. Elle parla avec une voix remplis de colère contenue, sûrement engendrée par le manque de sommeil, l'agitation de ses nuits et le raz le bol de sa vie ennuyeuse.
Le fait que vous soyez mon supérieur ne vous autorise pas à ce genre d'ordre sur moi.
Elle claqua fortement son stylo sur la table et sortit sans un mot de plus, Mustang la suivit après quelques secondes, le temps d'analyser qu'elle venait de lui répondre comme jamais auparavant, mais ne la trouva plus. Il revenait sur ses pas lorsqu'il entendit des pleurs venant d'une salle de réunion inoccupée à cette heure-ci. Un coup d'œil par le carreau lui appris que c'était bien celle qu'il cherchait et ce fut un choc pour lui de voir pleurer cette femme si forte d'ordinaire, sur laquelle il s'était toujours reposé sans penser une seule seconde qu'elle pouvait le lâcher et c'était ce qu'elle était en train de faire. Il voulait savoir pourquoi elle pleurait mais il ne voulait pas aller lui demander lui-même, elle ne lui dirait jamais et elle risquait même de lui crier encore dessus.
Bonjour Colonel !
Il sursauta : Le lieutenant Ross, son dernier espoir, il savait que les deux femmes s'appréciaient mutuellement depuis des années même si elles n'étaient pas les meilleures copines du monde et il s'en voulait de faire pleurer son lieutenant à cause d'un misérable café. Il voulait se faire pardonner et elle pouvait l'y aider.
Vous cherché quelque chose ? Demanda Maria.
Pas spécialement mais vous pouvez quand même m'aider.
Mais ! Quelqu'un pleure à l'intérieur ! S'exclama-t-elle, entendant soudain les sanglots.
Oui, c'est le lieutenant Hawkeye et je ne sais pas pourquoi, j'aimerais bien le découvrir pour l'aider mais j'ai peur qu'elle ne veuille pas m'en parler. Dit-il avec une mine de chien battu. J'ai pensé que vous pourriez peut-être essayer, elle vous parlera sûrement plus naturellement à vous.
Euh ! Je veux bien tenter.
Elle le laissa seul dans le couloir et entra.
Riza ?
Celle-ci releva la tête en essayant de faire rapidement disparaître ses larmes.
Qu'est-ce qui t'arrive ?
Je… Je me sens seule. Confia-elle entre deux sanglots.
Mustang, qui écoutait attentivement l'oreille collée à la porte, s'attendait à beaucoup de choses mais pas à ça.
Allons ! Tu n'es pas seule voyons qu'est-ce qui te fais penser ces sottises ?
Ma vie est ennuyeuse à mourir, je ressemble à un automate. Tous les jours je me lève à la même heure, je mange les mêmes choses au petit déjeuner, je vais au travail par le même chemin et je bosse sur des dossiers tous aussi ennuyeux les uns que les autres. Il n'y a pas de piment, pas d'agitation. Je me sens seul, je… je n'ai personne dans ma vie.
Tu veux un homme ? Demanda Maria mi-amusée, mi-étonnée.
Non ! Je n'ai pas dis ça.
Si tu l'as dis ! Tu veux quelqu'un qui puisse te sortir de ton quotidien monotone.
Riza réfléchit un instant en séchant ses larmes.
Peut être oui. Admit-elle. Mais je n'en trouverais jamais.
Pourquoi tu es aussi défaitiste ?
Tous les hommes avec qui je suis sortis ou que j'ai pu rencontrer on eu peur de mon boulot ou on prétextés qu'on ne se voyait pas assez. Ma carrière aura la peau de ma vie sentimentale.
Regarde-moi, je fais le même métier que toi et pourtant je suis entourée d'amis, de ma famille et d'un petit ami.
Toi, ce n'est pas pareil, ton copain est aussi dans l'armé.
Alors il te faut en trouver un qui soit dans l'armée. On dit bien que les filles raffolent des militaires non ?
Non, ça ne sert à rien, je ne suis sûrement pas faîtes pour la vie de couple c'est tout.
Mais tu ne peux pas continuer à te morfondre ainsi, il te faut quelque chose qui te secoue.
J'ai quelque chose.
Ah ! Bon et quoi donc ?
Les yeux de Riza s'allumèrent un instant d'un petit éclat mais se ternirent de nouveau après.
Je ne peux pas te le dire.
D'accord, mais vu ton état moral, ce "quelque chose" ne suffit pas.
Maria ressortit laissant son amie seule.
Désolé, colonel, c'est tout ce que j'ai pu tirer d'elle.
Merci Maria, je vous revaudrais ça.
Alors, comme ça elle avait "quelque chose" d'existant dans sa vie qui n'était pas lui !
#Comme cela est-il possible ? Et qu'est-ce que c'est ?#
Cette nuit il l'a suivrais une nouvelle fois et découvrirait où ces balades nocturnes l'emmènent.
