- Aaah, c'est vraiment le pied, les bains chauds après un bon repas... Euh, Arata-kun, tout va bien ? demanda Kirishimia, l'air surpris.
Les autres élèves du bain pour hommes se tournèrent vers l'intéressé, qui rougissait de plus belle. Mais comment aurait-il pu faire autrement ? Akira n'avait jamais pris de bains avec d'autres personnes !
- Oh, je viens de comprendre ! (Izuku vint à sa rescousse) Akira-kun est d'origine étrangère, c'est pour ça qu'il n'est pas habitué à ce genre de pratiques !
- Ah bon ? (Denki haussa ses épaules, puis sourit malicieusement : ) T'as pas à avoir honte de ton corps ; enlève cette serviette pour qu'on puisse voir à quoi ressemble vraiment le plus naturellement fort de la classe !
Il sortit de l'eau, et d'un geste avant même qu'Akira puisse faire quoi que ce soit, enleva sa grande serviette. Heureusement pour lui, sa serviette de bain avait été attachée autour de sa taille, mais Denki siffla d'étonnement.
- Mazette, mais c'est quoi ces muscles ? Même Kirishima peut pas prétendre te dépasser !
- Barre-toi ! lui cria Akira, tandis que le blond à la mèche noire s'échappa en riant.
Le brun soupira, avant de rentrer dans les sources chaudes avec réticence... Pour se rendre compte à quel point son corps était crispé ! Ses muscles se détendirent immédiatement, et Akira eut l'impression que son tout se fondait en une masse souple et incapable de faire le moindre mouvement. L'extase...
- À voir ton expression, on remarque que c'est ta première fois ! fit Sero en rigolant.
- C'est un peu bizarre, ton expression, intervint Ojiro en se grattant le nez.
- Dites, les gars, ajouta Denki en attirant l'attention de tous. Vous savez que le bain d'à côté, c'est...
La plupart des garçons sentirent le rouge monter à leurs oreilles, mais l'image qui s'imposa dans l'esprit d'Akira suffit à le faire s'étouffer dans sa salive. Et ce fut pire à cause du silence, car il entendit les voix distantes mais reconnaissables de ses camarades et de... Arrête de penser à ça, gros dégoûtant ! cria-t-il en son fort intérieur en plongeant sa tête dans l'eau, puis la ressortit.
- N'y pense pas une seule seconde, Denki...
La voix menaçante venait de Mineta, qui regardait son camarade avec des yeux plissés. Dieu seul savait ce que ce petit monstre pouvait lui faire, alors le potentiel voyeur se cala dans son coin, déçu.
Néanmoins, les pensées d'Akira se tournaient encore et encore vers cette chose étrange, indéfinissable et pourtant si claire à ses yeux : il devait voir. C'était plus fort que lui, un appel à l'aide d'une personne blessée, un vilain à arrêter... Tout ça semblait étrangement dénué de sens face à cette mission qu'il se jura d'accomplir.
- Euh, Akira-kun ? fit Izuku en le voyant se lever. Tu sors déjà ?
Il sortait, oui. Il sortait à peine de l'enfance et entrait dans l'adolescence, ses hormones réprimés par son corps modifié génétiquement refaisaient surface, lui soufflant des pensées lubriques tel un petit monstre farceur coincé dans son oreille.
Ses camarades n'eurent pas le temps de l'arrêter qu'il bondit vers le mur de bois qui séparait les deux mondes. C'était pourtant insensé, se dit-il en tendant la main vers le haut du mur : pourquoi séparer deux choses qui pouvaient autant se compléter ? Absurde, criminel, abominable ! Malheureusement, sa passion mêlée à son nouveau pic hormonal avait envoyé sa raison au tapis.
Mais ce visage le ramena à la réalité.
Kota, un journal enroulé à la main, avec un air de dégoût furieux, lui asséna un swing du droit monumental, éteignant les pulsions maladives du jeune brun au travers de sa chute douloureuse, mais méritée.
- Apprends déjà à être un humain respectable avant d'être un héros, cracha le jeune homme.
Je le ferais, sensei, pensa Akira en percutant avec force le sol de pierre dure.
- Wow, résonna une voix de l'autre côté. Et il a vécu chez toi, Momo-chan ?
- Je pense qu'il a ses raisons, en fit une autre. Merci, Kouta-kun !
Akira, n'ayant pas fini dans les vapes, vit le petit se retourner, puis reculer de stupeur. Quelle chance il a... se dit le jeune homme, pas assez réactif pour voir que ce dernier fonçait sur lui, et le percuta avec force en plein ventre. Une autre punition du ciel, peut-être ; celle-ci acheva de terminer Akira.
- Venant de Mineta ou Denki, j'aurais compris... Mais venant de toi ? Tu es vraiment un gamin à problèmes...
Se faisant gronder par son professeur principal, Akira était assis en face d'Eraserhead et All Might, avec la même vibe du Good Cop/Bad Cop. La tête baissée, il ne pouvait que recevoir les accusations, ne sachant quoi répondre.
- Je suis désolé, j'irais m'excuser envers Kota et les filles...
- Le refaire part d'une bonne volonté, lui assura All Might, mais ne réparera pas la faute. C'est surtout à quoi tu ressemblais qui nous as inquiété : tes camarades ont dit que tes yeux et ta peau s'étaient illuminés. Est-ce un effet secondaire de ton Alter ?
-...Oui.
- En plus ! (Aizawa lui lança un regard noir) Non seulement tu perds le contrôle de toi-même, mais également de ton Alter ? Si des incidents de ce genre se multiplient comme ils le font déjà, je serais obligé de renvoyer à Yuei !
- Q...Encore ? s'exclama le jeune homme. Mais c'est injuste !
- Ce que veut dire Aizawa-san, Arata-shonen, c'est que ton état de santé mental est préoccupant ; nous avons déjà Bakugo à chaperonner, mais en t'ajoutant, cela devient difficile de vous contrôler puisque vous avez des personnalités très différentes.
Akira rebaissa sa tête et acquiesça ; il comprenait parfaitement que son état rajoutait du travail à ses professeurs, et se sentit bête. Pourquoi avait-il fallu qu'il naisse dans ce corps envié de tous, alors qu'il n'était juste qu'un clone à la merci de bas instincts primaux et de trois âmes qui attendaient de prendre le dessus sur lui ?
- Tu vas aller dehors, et tu vas me faire attendre jusqu'à que je vienne te chercher. Est-ce bien clair ?
- Oui, cracha-t-il presque. Une chose aussi simple ne devrait pas trop me "stresser".
Il vit qu'All Might avait l'air peiné, mais le visage de son professeur principal lui fit comprendre qu'il avait dit le mot de trop : ses yeux rouges brillaient intensément, et il marmonna avec violence :
- Dehors.
Akira se leva, puis s'inclina face à ses deux professeurs, sentant son corps déjà fatigué réclamer l'énergie de son Alter désactivé. Quand il sortit, le jeune homme était déjà essoufflé et crispé de quelques crampes. Mais ces sensations désagréables disparurent rapidement avec le retour de son pouvoir.
Cette frustration d'être faible sans son pouvoir... D'être à la merci de son corps déréglé et malade, d'avoir un esprit complètement dérangé à cause de quelques connards qui s'étaient dis que cloner leur meilleur pote pour "sauver le monde" était la bonne solution. Tout ça commençait vraiment à le rendre fou.
Il lâcha un cri de rage en frappant le sol, appréciant cette colère qui se déversait dans ses poings.
"Apprends déjà à un être humain"... Si seulement ce gosse savait ce qu'il traversait, il n'aurait pas proféré des paroles aussi blessantes. Le coeur d'Akira soubresautait sous le rythme de ses poings hurlant leur raison d'être futile. Cette douleur qui naquit sur ses phalanges lui fit bizarrement du bien.
Après un dernier fracassement accompagné d'une injure, l'épuisement le gagna enfin, le poussant à s'asseoir en haletant. Vie de merde...
Un hurlement retentit, et Dabi haussa un sourcil. Ils ont amené un loup, ou quoi ? Sentant le vent dans ses cheveux et sur sa peau à moitié brûlée et recousue, il regarda les arbres avec la folle envie de tout faire brûler, mais il fallait attendre.
- Mais qu'est-ce qu'on branle ? gueula un colosse derrière lui en serrant son poing. On m'avait dit qu'il y aurait des gens à buter, et me voilà à poireauter comme un naze !
- On doit étudier le terrain pour préparer notre prochaine attaque, déclara Dabi avec un ton exaspéré. Alors ferme ta gueule pour que je puisse me concentrer.
Le colosse se raidit, avant que Dabi ressente une pulsion meurtrière émaner du type, qui arma son poing... Quand un autre géant lui attrapa le poignet.
- Nous devons suivre son conseil ; si nous attaquons trop tôt, il n'y aura pas de massacre en bonne et due forme.
Le violent arracha sa main de la prise de fer de l'autre gorille, avant de se la frotter. Puis, il lâcha un renâclement, tandis qu'une autre vilaine, la blondasse psychopathe, triturait son masque :
- Il est vraiment moche, et il gratte ! Je ne veux pas de cette horreur !
- C'est du matériel du marché noir, répondit un connard arrogant qui portait un masque à gaz. Ce n'est pas fait pour être confortable ou joli, juste efficace.
- Pfff...
Toute l'équipe était présente : Toga, Twice, Mr Compress; Spinner, Magnet et Dabi. Les autres étaient juste des fanatiques religieux ou des gens perdus ou pas capables de suivre un plan avec efficacité. Mais en tout cas, leur force de frappe serait suffisante pour accomplir leur plan.
- On va pouvoir voir mon frère ?
Dabi baissa son regard vers la petite fille aux longs cheveux blonds, portant une robe blanche avec des chaînes à ses poignets et chevilles. Le brûlé soupira, puis opina du chef :
- On lui rendre visite, Nyx. Une fois qu'on aura trouvé ce qu'on cherchait.
