Au plus haut, au plus loin...
Vers la fin de la séance quotidienne d'entraînement, Akira s'était échiné à travailler sur le vol stationnaire ; l'ajout d'une telle technique dans son répertoire serait des plus judicieuses, sachant qu'il était possible que certains candidats puissent faire de même.
- À quelle portée peut tirer Snipe ? demanda Akira à Ectoplasm.
- Pas plus d'une centaine de mètres, répondit le professeur après réflexion. Tu as une idée en tête ?
- Mei n'a pas encore terminé de peaufiner la nanotransmutation du Shinkanten, alors je n'ai pour l'instant qu'accès au fusil basique. Je me disais donc s'il était possible de combiner mon Seisoken avec l'arme ?
- Hmm... C'est une bonne idée, mais je ne pense pas que tu auras le temps de maîtriser une telle attaque avant le début de l'examen provisoire : la précision et le contrôle demandés dépassent largement tes capacités actuelles.
- D'accord, bougonna Akira en baissant sa tête, un peu déçu.
- Mais ça ne veut pas dire que tu n'as pas besoin de le travailler ! (le jeune homme releva ses yeux) Même si tu ne maîtriseras pas à 100% cette nouvelle technique, tenter de l'utiliser sur un coup de chance serait des plus formidables.
- Compris !
Il était désormais l'heure de laisser le gymnase à la seconde B. Tandis qu'Akira se dirigeait vers les vestiaires, il vit Hitoshi arriver avec les autres de la seconde classe. Un sourire aux lèvres, il courut vers lui en agitant sa main :
- Hitoshi-kun !
- Ah, c'est toi, fit ce dernier en le regardant de la tête aux pieds. T'es couvert de sueur.
- Ha ha ! C'est toujours comme ça, quand on fait des efforts ! Comment tu vas ?
- Plutôt bien...
- Oh, mais que vois-je ?
Celui qui venait de parler était le blond au costume de dandy, qu'Akira avait pu rencontrer pendant le Championnat. Neito Monoma était son nom, et son sourire narquois trahissait nettement son intention.
- On fraternise avec la seconde A ? (le blond ricana en prenant un étrange pose) Tu n'as donc aucun respect pour nous, qui t'avons accueilli en notre sein ?
- Akira est un ami, c'est tout.
Un ami ? Ce dernier rougit de fierté ; Hitoshi ne l'avait jamais considéré comme tel ! Tandis que le brun frémissait de plaisir, Monoma continuait son manège :
- Un "ami" qui te plantera une dague dans le dos au moment où tu t'y attendras le moins !
- Tu es Neito Monoma, c'est ça ? (Akira se tourna vers lui, tandis que son interlocuteur lui lançait un regard mauvais) C'est tout à ton honneur de te méfier de tes adversaires !
- Hmpf ! N'espère pas m'amadouer avec tes belles paroles ! rétorqua l'autre en se forçant à ne pas sourire.
Il est facile à piéger, lui, se dit le brun en regardant Monoma prendre un air suffisant. Soudain, une fille aux cheveux roux, au costume stylisé façon Chun Li de Street Fighter, arriva dans leur petit cercle, lançant un regard meurtrier à Monoma, puis se tourna tout sourire vers Akira :
- Tu dois être le fameux Akira Arata ! (elle tendit sa main, que le jeune homme serra) Je me nomme Itsuka Kendo, je suis la déléguée de cette classe.
- Enchanté ! J'espère qu'Hitoshi ne vous cause pas trop de problèmes, blagua Akira.
- Tu entends ça, Hitoshi-kun ? (Une fille aux cheveux noirs mi-longs s'invita dans la conversation) Ton senpai se fait du souci pour toi !
- Il est du même niveau que nous, grommela le violet en rabattant son visage dans son écharpe.
- Ne t'inquiète pas, répondit Kendo avec un sourire en coin. Hitoshi est un élément excellent avec beaucoup de potentiel.
Tandis que les deux filles s'éloignaient (en traînant Monoma par la col), Akira se retourna vers Hitoshi et remarqua qu'il portait un costume sur mesure, différent de l'épreuve de l'examen final ; une combinaison grise avec des parties violettes sombres, des brassards, coudières et genouillères pour amortir les chocs au niveau de ses articulations, et des tas de gadgets sur sa ceinture, ses gants et ses bottes. Comme avant, il portait la même écharpe qu'Aizawa-sensei et ce masque de métal étrange.
- Cool, ton costume !
- Merci... (Hitoshi observa les camarades d'Akira sortir des vestiaires en uniforme) Tu devrais te dépêcher de les rejoindre.
- Ah ! (le concerné sursauta, avant de sourire malicieusement et de se précipiter vers les vestiaires, agitant sa main vers son camarade aux cernes toujours aussi creusées qu'à l'ordinaire) Bon entraînement, Voicecrack !
Akira s'enfonça dans les vestiaires et prit rapidement une douche avant de se changer. Il trouvait ça super qu'Hitoshi se soit fait accepté dans cette classe aussi rapidement ; son manque d'expérience et de technique avait dû clairement se faire ressentir quand il avait accompli les exercices quotidiens en cours d'héroïsme, et le jeune homme avait craint qu'Hitoshi abandonne par appréhension. Mais désormais, ses peurs étaient levées comme une voile dans le vent.
Akira sortit des vestiaires et observa quelques instants les secondes qui s'entraînaient. Quelques rapides coups d'oeil lui apprit la nature de leurs Alters avec plus de précision ; Kendo pouvait apparemment grossir la taille de ses mains, la fille aux cheveux noirs mi-longs avait la capacité de changer la taille des objets, et Monoma pouvait utiliser plusieurs Alters à la fois, comme au Championnat. Un pouvoir de copie ? C'est vraiment super ! Akira pensait déjà à toutes les techniques que l'autre pouvait développer...
Il sortit du gymnase Gamma avec la folle envie de vouloir se confronter aux autres secondes. Il ne saisissait pas exactement la nature de ce sentiment, mais ça bouillonnait en lui avec une telle intensité ! Il frissonna de la tête aux pieds, et se frappa les joues pour se calmer ; il devait éviter de ressentir des émotions trop fortes, car Hound Dog et lui avaient découvert que c'était un facteur sûr pour réenclencher sa dépression... et perdre le contrôle de son Alter.
Sur le chemin menant au lycée, alors qu'il respirait le bon air frais de la fin d'été, il entendit des éclats de voix provenant d'un coin de bâtiment. Curieux, il se baissa et s'approcha de l'endroit où les voix semblaient provenir ; il fut surpris de voir un groupe de première, et un de terminale, entourant une petite seconde qui regardait le sol avec un air défaitiste. Comme le brun était assez proche, il put distinguer et écouter ce que disaient les aînés :
- Fais un effort, grommela l'un des première avec un soupir un peu forcé. Déjà qu'on te paye cher pour ces photos !
- Allez, Takeda, prends pas un ton aussi dur, fit l'autre première en ponctuant sa phrase d'un rire, puis plaqua sa main contre le mur près de la seconde : Mais je suis sûr que tu saisis qu'il a raison ; on paie cher pour avoir ces splendides images.
- Takeda, Masamune.
C'était le terminale qui avait parlé. D'après sa musculature et sa posture, il était entraîné au combat, donc faisait possiblement partie d'une classe héroïque. Restait à savoir si c'était celle de Togata-senpai... Akira grinça des dents quand le terminale attrapa la mâchoire de la jeune fille pour observer son visage. Rond, banal, un petit nez et une bouche fine, surmontée d'yeux plutôt grands et ambre, elle était brune et avait des oreilles qui sortaient de sa tête. C'est là que le lycéen en cachette remarqua qu'une queue touffue dépassait de son dos. Le terminale parla :
- T'as rien pour toi, ma petite ; t'es laide, et t'as aucune personnalité ; seul ton corps nous intéresse. Tu comprends ?
Akira sourit ; il avait enregistré la conversation dès qu'il les avait vu avec la seconde. Et maintenant, il avait une preuve suffisante pour les faire tomber. Il bondit hors du buisson, faisant sursauter les première, mais le terminale ne fit que lentement se retourner, imperturbable. La seconde, elle, le regarda avec espoir.
- Qui t'es, toi ? fit l'un des première en toisant Akira de la tête au pieds.
- Celui qui a vu votre déboire, déclara ce dernier en croisant ses bras dans une pose héroïque.
Les deux première le regardèrent sans comprendre, mais le terminale, lui, avait clairement saisi l'idée. Et en un coup d'oeil, il avait remarqué le téléphone dans la main d'Akira, délibérément visible ; ses yeux s'étrécirent, et il prit un ton menaçant :
- Tu penses réellement qu'un simple enregistrement va nous faire tomber ?
- Hein ? Il nous a enregistré ? fit l'autre première tandis que son visage se teintait de peur.
- Bien sûr, affirma Akira comme pour répondre aux deux questions. Vous n'avez pas idée à quel point je suis habitué à faire tomber des saletés dans votre genre.
Bien entendu, il bluffait, et espérait que le terminale morde à l'hameçon...
Mais il n'en fut rien.
Un sourire en coin de la part du type fit comprendre au jeune homme que les menaces ne fonctionnaient pas contre ces gens. Le terminale s'avança ; il était plus grand qu'Akira, mesurant une tête de plus que lui. On pouvait bien apercevoir sa musculature saillir derrière son uniforme impeccable. Le grand le toisa de toute sa hauteur, son regard se tordant dans le plaisir de sa supériorité apparente.
Mais Akira ne se laissa pas intimider, et resta droit comme un piquet. Il serra son poing, ses sens en alerte ; ce genre de brutes était capable d'attaquer d'un instant à l'autre. La tension entre eux était telle que même les première n'osaient pas bouger. C'est alors qu'Akira tenta le tout pour le tout :
- Togata-senpai sera déçu de voir qu'une telle personne sévit de la sorte dans sa propre classe.
C'était du 50/50. Ça passe ou ça casse...
Un froncement de sourcils, et un "tch". Bingo ! Akira faillit sourire, mais il se retint et resta de marbre. Le terminale était sur le point de lui envoyer une droite, il en était certain... Mais il se détendit et haussa ses épaules, avant d'appeler à l'ordre ses deux laquais. En s'éloignant, il se retourna et persifla :
- Ne crois pas t'échapper à si bon compte, gamin.
- J'ai dix-huit ans, le nargua Akira avec un sourire narquois.
Le coup de grâce, qui eut pour effet de faire saillir les muscles faciaux du type dans une colère sourde et froide. Avec un grondement enragé, il se retourna et partit, non sans bousculer les première au passage.
Akira soupira de soulagement ; pour une fois, il n'avait pas perdu le contrôle, et s'était battu sans utiliser ses poings (ou ses pieds !). Se rappelant la raison pour laquelle il avait pris ce risque, il se tourna vers la jeune fille, qui était accroupie au sol en train de pleurer. Il se précipita vers elle pour l'aider à se relever.
- Tout va bien, maintenant... (il sortit son mouchoir de soie de sa poche : ) Tiens.
- Snif... Merci... (elle s'essuya les yeux, puis se moucha, avant de sursauter) Oh non ! C'est à usage unique ! Quelle idiote je suis... Désolé !
- C'est à ça qu'il doit servir, ne t'inquiète pas, s'amusa Akira en reprenant le mouchoir et le pliant pour le ranger dans une pochette plastique prévue à cet effet, avant de prendre un ton plus sérieux : Qu'est-ce que ces brutes te voulaient ?
- Je... (elle voulut parler, mais finit par se taire, avant de sangloter) Je suis désolé, j'ai eu tellement peur...
- Pas de soucis, c'est normal, le consola le jeune homme. Toute personne sensée se sentirait mal dans cette situation. Y a pas de quoi à avoir honte.
- O...Oui... (elle renifla, avant de marmonner : ) Merci...
- Pas de quoi ! (il tendit sa main vers elle, la faisant sursauter) Je m'appelle Akira Arata, en seconde héroïque.
- Azumi Musasabi, en seconde générale... (soudain, elle lâcha un bruit incompréhensible, mélange entre un cri étouffé et une exclamation surprise) Tu es le Akira Arata ? Celui qui a terminé second au Championnat ? Et celui qui volait au dessus de Kamino ?
- Ah, ma réputation me précède, rigola ce dernier en frottant sa nuque. C'est bien moi !
Elle le regarda avec des yeux brillants, et ça l'embarrassait un peu sachant que c'était la première fois que quelqu'un le regardait autrement qu'avec un air de "c'est qui ce fou" ou "il fait peur, lui". Mais en un sens, c'était assez plaisant...
- J'ai regardé le tournoi du début à la fin, c'était géant ! (elle commença à parler à toute vitesse, non sans rappeler Izuku quand il découvrait un nouvel Alter) Tu étais formidable, à t'envoler dans les cieux tel un oiseau ! Et puis, pendant la bataille des cavaliers, j'ai failli avoir une crise cardiaque plusieurs fois ! Et puis...
- Musasabi-san, calme-toi ! (elle s'arrêta de parler, tandis qu'il lui souriait pour lui montrer que sa coupure n'était pas malveillante, juste qu'il avait besoin de savoir que...) J'aimerais vraiment que tu m'expliques ce que ces types te voulaient.
Elle opina du chef, et commença son histoire : apparemment, depuis toute petite, elle avait développer une passion pour la photographie, en particulier celle des modèles nus. Pour s'entraîner (et personne ne l'avait aidé, la demande de se déshabiller pour ça était de trop), elle avait commencé à prendre des photos d'elle-même. Malheureusement, faute de personnes qui jugeraient ses photos, elle s'était penchée sur un site amateur et les postait sur Internet.
Bien sûr, ces photos ne montraient pas son visage, et aucune partie intime (elle lui apprit qu'il y avait des sous-vêtements spéciaux conçus pour ça). Donc impossible de la retrouver. C'était une période formidable pour elle, car elle avait manifestement eu beaucoup de retours et critiques qui l'ont aidé à progresser sur ses photos. Petit à petit, ses horizons se sont élargies et elle a commencé à faire du paysage, des décors, de la contre-plongée, etc... Délaissant ainsi ses photos de nues.
Par contre, le fait de ne pas les avoir mises en privé avait fini par attirer la vue de quelques camarades collégiens, qui avaient rapidement compris à qui appartenaient ces photos. Suivirent chantages, forçages et finalement... Elle lui confia qu'ils n'étaient jamais allé jusqu'à lui faire des attouchements, mais ça n'était pas loin. Et impossible d'en faire part à son professeur principal ; ce dernier l'aurait punie autant que les autres, peut-être plus.
- Donc tu as pris sur toi, souffla Akira, imaginant les trésors de volonté nécessaire pour survire trois ans de harcèlement moral et sexuel.
- J'avais la photographie ! répondit-elle en souriant faiblement. Mais oui. En partant à Yuei, je pensais que ça serait fini, mais...
- Ceux qui te faisaient du chantage étaient dans les classes supérieures, comprit Akira avec horreur, avant de prendre un regard farouche et déterminé : Ils vont voir ce qu'ils vont voir...
- Non ! Si tu le dis aux professeurs, je serais renvoyé pour avoir envoyé des photos compromettantes sur le net ! J'ai besoin de temps pour rassembler des témoignages et des justificatifs sur le forum où je poste mes photos pour éviter cela...
Akira était plus ou moins d'accord, mais le problème était là : les première et le terminale continueraient de la harceler tant qu'ils n'auront pas obtenu ce qu'ils désirent, et leur désir croîtrait encore et encore... Jusqu'à qu'ils passent la ligne rouge. Et là, aucun trésor de volonté ne pourrait sustenter un tel désastre.
- Promets-moi de ne rien dire, ajouta-t-elle en le regardant intensément, comme si elle entendait ses pensées.
- Hmm... (Akira pesa le pour et le contre un instant, avant de soupirer : ) D'accord, mais il va falloir trouver un moyen de les repousser jusqu'à que tu obtiennes les justificatifs. Échangons nos numéros.
- Qu..Quoi ? s'exclama-t-elle, le rouge aux joues.
- Oui, affirma Akira en sortant son smartphone. Ils ne s'acharnent que lorsque que tu es seule, alors dès que c'est le cas, tu m'appelles et j'accoure.
- Mais tu ne seras pas tout le temps disponible, releva-t-elle avec un air dépité. Tu es en filière héroïque, tu dois t'entraîner.
Elle avait raison ; Akira ne pouvait pas être à deux endroits en même temps. Même ses portails ne dépassaient pas les cent mètres de portée... Voyons... AH ! Il se tourna vers elle, un large sourire aux lèvres, et le visage de la jeune fille fut traversé par la confusion.
- Quand est-ce que tu as du temps libre ?
- Euh... (elle sortit son carnet de liaison, et lui montra son emploi du temps) Voilà...
- C'est parfait ! s'écria Akira en parcourant les horaires inscrites. On va quand même échanger nos numéros, mais à la place de s'appeler, on se retrouve dans la cour 3C ; il y a toujours du monde, et aucune personne sensée n'irait harceler quelqu'un en pleine foule. Je serais toujours à l'heure, c'est promis !
- Mais tu as tes amis...
- Et tu as les tiens, non ? (elle opina du chef) Ce n'est qu'une solution temporaire ; dès que tu cherches à être seule, viens là-bas. Je t'aiderais à obtenir plus rapidement les justificatifs.
- Tu ferais ça ? répondit-elle, étonnée. Mais c'est fastidieux et long...
- Attends-toi à te faire surprendre !
Soudain, Akira reçut un message sur son téléphone : c'était Kyoka, qui lui demandait où est-ce qu'il était passé. Il tapa une réponse rapide, rangea son téléphone et se tourna vers Musasabi-san :
- Je dois y aller, mes camarades m'attendent ! Salut ! s'écria-t-il en partant en courant, avant d'entendre :
- Attends !
Il avait déjà parcouru une bonne distance ; plus qu'il ne l'aurait crû. Musasabi-san courrait derrière lui, déjà essouflée. Elle portait son appareil à la main.
- Est-ce que ça te dérange si... Huff Huff... je te prends en photo ? Ta pose de toute à l'heure était superbe !
Akira resta coi un instant, avant de sentir un volcan de fierté et de joie jaillir en lui. Un sourire large se dessina sur ses lèvres.
- Bien sûr, avec plaisir !
Kyoka regarda une nouvelle fois le message qu'Akira lui avait envoyé : "Sauvait une seconde. J'arrive.". Qui sauvait-il ? Et pourquoi il sauvait quelqu'un ? Il était déjà en filière héroïque, il aurait plein de personnes à sauver plus tard, ça ne valait pas d'être en retard à la séance de révisions de Momo... La jeune fille soupira, ce que la déléguée remarqua :
- Il va bientôt arriver ?
- Il prend son temps, oui, grommela Kyoka en rangeant son téléphone. "Sauver une seconde"... J't'en foutrais, moi, de "sauver une seconde"...
- Excuse-moi ? demanda Momo avec un air confus.
- Laisse, c'est moi qui parle toute seule...
Sans prévenir, la porte s'ouvrit avec fracas.
- Me voilà ! cria le retardataire. Désolé pour le retard !
Pendant qu'Iida le sermonnait avec vividité, qu'Akira s'inclinait à chaque seconde en s'excusant, Kyoka remarqua à sa main qu'il tenait un papier... Une photo ? Étrange... Il n'est pas très photo, d'ordinaire... Akira vint s'asseoir à ses côtés, et elle constata qu'il souriait comme un bêta. Prenant un ton moqueur, elle lança :
- Alors, le chevalier blanc, on porte secours à des petite secondes en détresse ?
- Hum ? (il se tourna vers elle, avant de sursauter ; apparemment, il n'avait pas remarqué qu'il s'était assis à côté d'elle) Kyoka-chan ! Tu m'as fait peur...
- C'est quoi, cette photo ? enchaîna-t-elle, impitoyable.
- Oh, ça ? (il regarda l'objet en question, et le lui montra : c'était une photo de lui, plutôt bien cadrée en contre-plongée, où il prenait une pose de superhéros avec le regard pointé vers le ciel) C'est une amie qui l'a prise !
- Tu t'es faite une amie ? s'écria Mina en se tournant, toujours sur le qui-vive quand ils 'agissait de relations sociales. C'est qui ? Elle est en quelle classe ?
- Elle s'appelle Azumi Musasabi, elle est en seconde générale, répondit Akira, attirant l'attention de ses autres camarades de classe.
- Elle est intelligente ? demanda Hagakure.
- Elle a quoi comme Alter ? intervint Izuku.
- Elle est jolie ? s'enquit Denki, fidèle à lui-même.
- Voyons... Elle fait de la photographie, et elle est douée, et après lui avoir parlé, je pense qu'elle n'est pas idiote. Elle ne m'a pas dit quel était son Alter, mais elle avait les caractéristiques d'un écureuil, donc ça doit être comme Tsuyu... Et jolie ? (Akira prit un air pensif) Ouais, elle est plutôt mignonne !
Une veine apparut sur le front de Kyoka, suivie d'une colère sourde. Bizarrement, quand il parlait d'elle, ça la mettait sur les nerfs comme c'était pas permis. Pour se contrôler, elle respira calmement, tandis que l'idiot aux yeux verts et les autres discutaient joyeusement, seulement réprimés par Iida qui tentait de les ramener à l'ordre. Un silence plus tard, Akira se pencha vers Kyoka et lui glissa :
- Elle est super sympa, j'ai hâte que tu la rencontre !
- Mmh...
Ô, qu'elle avait hâte en effet.
